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24 février 2025
«LA MEILLEURE FAÇON D'EVITER L'INSECURITE, C'EST L'INVESTISSEMENT DANS LA RESSOURCE HUMAINE»
Changer de paradigme en matière de résolution des défis sécuritaires. C'est l'invite du directeur exécutif de l'African Futures Institutes, Aliou Sall Paloma
Changer de paradigme en matière de résolution des défis sécuritaires. C'est l'invite du directeur exécutif de l'African Futures Institutes, Pr Aliou Sall Paloma. Animant un panel en marge du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité, le prospectiviste et altermondialiste pense que la meilleure façon d'éviter l'insécurité, c'est d'investir dans la ressource humaine
Modérant un panel hier, lors de la première journée du Forum de Dakar sur la Paix et la Sécurité, Pr Aliou Sall Paloma invite les gouvernements à miser sur l'humain pour régler le problème de sécurité en Afrique. À l'en croire, il est en déphasage avec l'approche militaire. «Je suis de ceux qui pensent au contraire que la meilleure façon d'éviter l'insécurité, c'est l'investissement dans la ressource humaine», note le prospectiviste non sans insister sur le fait qu'il soit en porte-à-faux avec une certaine «doxa» dominante. «L'espion de l'avenir» comme il se définit lui-même et non moins ancien compagnon de lutte du révolutionnaire Omar Blondin Diop a affirmé aussi que la jeunesse démographique africaine peut se retourner contre le développement si, alerte-t-il, cette jeunesse démographique n'est pas traduite en un dividende démographique. «Ce qui suppose des investissements, des politiques publiques dans l’éducation, dans la santé et dans l'emploi», prône Aliou Sall Paloma. Et dans la re-reconceptualisation de la question de la démographie, selon lui, il faut que les autorités arrêtent de voir ces investissements comme des secteurs sociaux, «mais comme des investissements de l'avenir. Il faut considérer que l'école est la fabrique de l'avenir tant il vrai qu'il n'y a pas de productivité accrue possible sans aussi des systèmes sanitaires dignes de ce nom», plaide Pr Sall.
S'exprimant aussi sur la question des migrations, il a fait savoir qu'il y a une ubiquité africaine de par le monde. «Il n'est aucun continent où on ne retrouve des traces ou une présence de l'Afrique. Et à l'inverse, il n'est aucune communauté humaine, spirituelle ou économique qui n'ait trouvé hospitalité en Afrique à un moment ou à un autre», renseigne-t-il. Ce qui fait que, selon le prospectiviste, les questions de l'universel, de sécularisation de l'universel, se posent dans ce continent. Et les problèmes africains, signale Pr Sall, sont les problèmes du monde. «Et à l'inverse, les problèmes du monde sont des problèmes africains », déclare-t-il.
Et Pr Aliou Sall d'enchaîner : «On ne peut donc parler des questions de migrations sans prendre en considération ces problèmes civilisationnels. On ne peut donc en parler comme un défi sécuritaire». De son avis, le défi, c'est de sortir de cet aspect universel de surplomb est d'avoir une approche plus humaine et moins sécuritaire.
Macky salue le succès de la transplantation rénale
Macky Sall a salué l’excellente performance médicale réussie avant-hier par les équipes médicales au Sénégal avec l’hôpital militaire de Ouakam et l’hôpital Aristide Le-Dantec. En effet, ces deux hôpitaux ont réussi deux opérations de transplantation rénale. Il a, à cet effet, félicité le Chef d’état-major des Armées et le ministre de la Santé, dont les équipes ont réussi une telle performance jamais réalisée au Sénégal. Ainsi, Macky Sall a-t-il annoncé, devant ses hôtes du Forum de Dakar sur la Paix et la Sécurité, que le Sénégal a décidé de travailler dans la transplantation oculaire.
Cambriolage à Golf sud
Une attaque à main armée digne d'un film hollywoodien s'est produite à Golf sud non loin de la cité Fayçal. Les bandits munis d'armes blanches et de pistolets, selon nos sources, après une tentative avortée de cambrioler l'usine de «chef Aida» où ils ont ligoté les vigiles et blesser l'un d'entre eux, sont rentrés dans une maison pour y prendre de l'argent et des bijoux. Un autre vigile qui tentait de faire de la résistance est grièvement blessé. Les malfaiteurs ont réussi à prendre la fuite. Les policiers de Golf sud se sont rendus sur les lieux pour faire le constat et ouvrir une enquête.
Jammi Sénégal, un nouveau parti né à Thiès
Jammi Sénégal, c’est le nom du tout nouveau parti politique, porté sur les fonts baptismaux le 11 novembre 2023 à Thiès. Pour la prochaine élection présidentielle, Mamadou Cissé Ndour le président du parti, déclare qu’il n’y a pour le moment aucune indication quant au candidat à soutenir. En tout cas, dit-il, toute alliance qui sera signée par le parti se basera sur un programme bien clair, ficelé à l’issue de larges discussions. Et s’il accède à la fonction suprême, il souligne que le premier objectif est de diminuer le train de vie de l’Etat. «Nous sommes convaincus que le Sénégal peut être gouverné avec 15 grands ministères, ce qui va occasionner des économies importantes », a-t-il confié. Pour lui, la classe politique doit changer d’attitude et de comportements, pour aller carrément dans le sens de la culture de la paix. D’après lui, la politique, ce n’est pas de l’animosité, mais de l’adversité. Pour l’élection présidentielle qui pointe à l’horizon, le Jammi Sénégal veut des opérations inclusives et qu’aucun candidat ne soit exclu.
Jammi Sénégal, un nouveau parti né à Thiès (bis)
Le parti a tenu ce week-end une journée d’études pour décliner sa vision de la situation actuelle du Sénégal, en vue de proposer des solutions, notamment sur les secteurs de la construction citoyenne, la santé, l’éducation et la formation, le plein emploi, l’agriculture, l’élevage et la pêche, l’industrie et le transport, mais aussi l’artisanat et le tourisme. Avec cette rencontre, Mamadou Cissé Ndour le président du parti estime que le processus d’élaboration du programme est enclenché. Sur le registre de l’emploi, il est d’avis qu’il constitue un casse-tête qui est à l’origine de la vague de migrations clandestines, qui n’épargnent aucune catégorie sociale. Il a par ailleurs évoqué la situation des Industries Chimiques du Sénégal (ICS), pour noter que son contrat de concession expire au mois de septembre 2024. «Le parti Jammi Sénégal interpelle le prochain président de la République, pour lui demander de ne pas renouveler ce contrat avec les indiens. Il faut ouvrir le capital aux sénégalais, car ils peuvent bel et bien gérer cette entreprise», a-t-il plaidé.
Mansour Diop, «Sora le révolutionnaire» en instruction
Le responsable de la JPS de Yeumbeul et Keur Massar file tout droit vers la prison. Mansour Diop dit « Sora le révolutionnaire », âgé de 21 ans, a été arrêté la semaine passée après une visite aux détenus politique à la prison de Rebeuss. Selon Me Cheikh Khoureychi Ba, son client a été déféré hier matin au parquet du tribunal de Pikine-Guédiawaye après deux interrogatoires et une perquisition de la demeure familiale. Il attend d'être présenté à un juge d'instruction. Il est poursuivi pour un chapelet de crimes d'une gravité extrême.
La française Coline Fay est à son 10e jour de grève de la faim
Restons avec les sympathisants d’Ousmane Sonko que le pouvoir en place continue de traquer pour souligner que la jeune militante de nationalité française Coline Fay, 26 ans, également militante déclarée de la JPS, est placée sous mandat de dépôt depuis le vendredi 24 et «endure les affres de son 10e jour de grève de la faim en prison au camp pour femmes de la Sicap Liberté VI...». Elle a été arrêtée devant la Cour suprême le jour du procès sur la radiation de Sonko des listes électorales. D’après Me Cheikh Khoureychi Ba, l'identité remarquable des poursuites à l'encontre de ces jeunes (auxquels il convient d'ajouter les 6 coïnculpés de Coline Fay interpellés le 17 avec cette dernière à la Cour suprême) réside dans la qualification criminelle des faits qui leur sont reprochés. Un chapelet de crimes d'une gravité et d'une variété telles que la possibilité n'est même pas offerte de tenter la comparaison avec les actes de désespoir des jeunes orphelins de Gaza victimes de la machine à tuer sioniste, des jeunes résistants français devant la barbarie nazie ou alors des filles de Saïgon défendant âprement leur vie contre les génocidaires yankee, dénonce l’avocat. Il est grand temps, à ses yeux, de cesser de jouer avec cette jeunesse accusée d'être «terroriste» alors qu'elle est sciemment terrorisée pour être amenée à répudier ses responsabilités dans le jeu politique qui la concerne au tout premier plan en tant que fer de lance et actrice majeure d'une démocratie vivante, jeune et turbulente.
Dr Cheikh Tidiane Dièye entame son parrainage
Alors que plusieurs partis et coalitions ont terminé la collecte de parrains pour l’élection présidentielle de février 2024, le président de la Plateforme Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg, le Dr. Cheikh Tidiane Dièye a lancé ses opérations de collecte. Porteur de la fiche de parrainage numéro 116, le Docteur Cheikh Tidiane Dièye avait annoncé, après sa rencontre avec Ousmane Sonko, qu’il poserait des actes tendant à garantir toutes les chances de victoire au camp de la souveraineté, de la refondation, du panafricanisme et du patriotisme.
Vol d’un iPhone Pro max
Le jeune A. Ba âgé de 19 ans a été attrait hier à la barre des flagrants délits de Dakar pour escroquerie sur un iPhone 11 Pro Max. Devant la barre, il a contesté les faits. D’après le parquet, le prévenu a ourdi un plan pour déposséder la partie civile de son portable. La plaignante, M. Y. Diagne est revenue sur sa mésaventure. Elle rapporte que le 1er mai 2023, elle s’était rendue au marché de Liberté 5. A son retour, elle a été interceptée par le prévenu qui se faisait passer pour le fils d'une connaissance de son père. Il lui a dit qu'il avait des bagages à remettre à son père. Mais M. Y. Diagne n’a pas prêté attention à ses propos. Le jeune homme insiste en lui demandant de joindre son père au téléphone. Alors elle s’exécute. Au moment où M. Y. Diagne parlait à son père, le mis en cause disparaît avec son téléphone. Son papa connaît bien le père de A. Ba. C’est ainsi que la victime est allée porter plainte à la police. La fille a eu la chance de croiser son voleur le 5 novembre dernier, mais les circonstances ne permettaient pas de l'appréhender. Elle a alerté les policiers qui ont pu lui mettre le grappin dessus. Selon le ministère public, en dépit des dénégations du prévenu, les faits sont constants. Le parquet a requis 6 mois ferme. Délibéré le 4 décembre prochain.
Alerte sur une hausse de la mortalité liée au paludisme à Dakar
Le coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) a alerté, lundi, sur une augmentation des cas de mortalité liés à cette pathologie à Dakar avec 71 décès recensés. La mortalité est en train d’augmenter dans la grande capitale Dakar parce que les gens sont longtemps restés sans connaître le paludisme et par conséquent, il y a une baisse de l’immunité, a déclaré Doudou Sène. Il s’exprimait lors de la cérémonie de signature d’une convention avec l’Alliance de crédit et d’épargne pour la production (ACEP) dans le cadre de l’initiative «Zéro palu, les entreprises s’engagent». Selon Dr Sène, ces deux dernières années, depuis l’apparition de la Covid, on a tendance à remarquer un déplacement de cette morbidité. Sur les quelques vingt mille cas recensés à Dakar, il y a eu 71 décès, a signalé le médecin. Ainsi comparé à Kédougou qui a 120 mille cas, il y a eu 71 décès. Quand on fait le ratio, Dakar porte une forte charge de mortalité, a alerté le docteur Sène. Pour le coordonnateur du PNLP, il est inadmissible que quelqu’un puisse mourir de paludisme à Dakar parce qu’il y a un réseau de postes de santé très détaillé et proche des populations. Le paludisme est avant tout une maladie qui se manifeste par une fièvre ; le diagnostic est gratuit et le traitement aussi, donc cette maladie ne doit pas tuer quelqu’un, a estimé Doudou Sène. En plus, le Sénégal dispose également d'un réseau de plus de 4 000 agents de santé formés pour dépister et traiter rapidement les cas de paludisme à domicile. Concernant les moyens de lutte, le coordonnateur du PNLP estime qu’ils sont insuffisants par rapport au plan de stratégie élaboré avec un coût, pour les 5 prochaines années, de plus de 256 milliards de FCFA. Il existe un déficit de financement d'environ 76% pour les années à venir. Selon Dr Sène, il est essentiel d'obtenir un financement adéquat afin d'atteindre les objectifs de réduction de la charge de morbidité et de mortalité liée au paludisme au Sénégal et en Afrique en général.
Reprise des cours à l'université Assane Seck de Ziguinchor
Les étudiants de l'université Assane Seck de Ziguinchor retrouvent les amphithéâtres, après la suspension du mot d’ordre de grève. Ils veulent sauver l’année universitaire 2022-2023 avec au moins l'acquisition d'un semestre. Le coordonnateur des amicales des étudiants de l’UASZ, Bamba Seck, a fait savoir que la dernière assemblée générale tenue le vendredi 10 novembre dernier n'a pas été de tout repos pour la Coordination des amicales des étudiants de l'UASZ. Après une rencontre de la dernière chance avec les autorités universitaires et le corps enseignants pour espérer obtenir gain de cause, elle a été un échec. Il fallait ainsi décider de continuer la grève ou sauver l'année. Bamba Seck a l’impression que les autorités veulent la fermeture de toutes les universités et il ne fallait pas leur donner cette opportunité. Il s'y ajoute que depuis la rentrée universitaire, il a été difficile de terminer un semestre. Pour rappel, les étudiants s’opposent à la session unique et exigent la livraison d'un pavillon de 1 000 lits, 12 amphis de 150 places et deux de 500 places.
VERS LA CREATION D’UN OFFICE
Le ministre des Sports, Lat Diop, a annoncé, lundi, qu’un projet de décret portant création de l’Office de gestion des infrastructures sportives (OGIS) était dans le circuit.
Le ministre des Sports, Lat Diop, a annoncé, lundi, qu’un projet de décret portant création de l’Office de gestion des infrastructures sportives (OGIS) était dans le circuit.
"(… ) il y a un projet de décret portant création de l’Office de Gestion des Infrastructures Sportives (OGIS) qui est dans le circuit’’, a-t-il déclaré lors du vote du budget 2024 de son département. Répondant aux préoccupations des députés, M. Diop, a expliqué que cet office permettra de rentabiliser les infrastructures sportives au Sénégal. À tour de rôle, les parlementaires ont interpellé le ministre des Sports sur les courses hippiques, la diversification des sports pratiqués dans les communes, l’équité dans les infrastructures sportives, etc.
Ils ont aussi évoqué des problèmes liés à l’insécurité pendant le déroulement de certaines rencontres, les fan zone lors de la Can Côte d’ivoire 2024, l’équité dans le traitement de toutes les disciplines sportives et la participation du Sénégal aux compétitions internationales. Les députés ont aussi abordé la gestion des infrastructures sportives, leur entretien, le programme de réalisation de 26 stades départementaux ou encore le statut du sport. Concernant les infrastructures sportives, le ministre a indiqué que la société de gestion des infrastructures publiques (SOGIP) a en charge le stade Abdoulaye Wade et le Dakar Aréna de Diamniadio. Selon lui, l’utilisation des infrastructures ne peut continuer à titre gracieux à cause de ‘’tous ces énormes frais de fonctionnement pris en charge par le département’’ des sports. Il a à ce propos soutenu que des concertations seront menées avec toutes les parties prenantes de la lutte pour une révision complète des règles de fonctionnement de l’Arène nationale.
Le ministre a annoncé l’élaboration d’un projet de loi sur le statut du sport. ‘’Nous sommes également en train de travailler avec le ministère des finances et d’autres partenaires au développement pour la création d’un fonds national dédiés aux sports’’, a-t-il dit. Sur l’équité de traitement de toutes les disciplines sportives, le ministre a souligné la nécessité d’un arbitrage. Il a toutefois fait état de l’impossibilité d’en faire autant pour tout le monde, car cela dépend de l’attractivité et du poids de chaque discipline sportive. Au sujet de la CAN qui se tient en janvier en Côte d’Ivoire, M. Diop a assuré que son département va accompagner les fan zone. ‘’On a prévu également de créer des fan zone dans les 46 départements du pays pour permettre aux Sénégalais de participer à cette fête du football’’, a-t-il annoncé, estimant que c’est une question d’honneur et de dignité. Voté à l’unanimité, Le projet de budget 2024 du Ministère des Sports est arrêté à 42 408 634 815 FCFA en autorisation d’engagement (AE) et à 37 883 634 815 en crédits paiements (CP) contre 23 382 368 555 FCFA en 2023 soit une hausse de 14 501 266 201 FCFA en valeur absolue et 62,02% en valeur relative.
LE DISCOURS ENGAGÉ DE MACKY SAL
Le président a dénoncé au Forum sur la paix, les incohérences de la gouvernance mondiale qui freinent le développement du continent. Il a également appelé à une réforme des institutions internationales et à une plus grande coopération régionale
La 9ème édition du Forum sur la paix et la sécurité en Afrique s’est ouverte hier, lundi 27 novembre au centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD). Devant 400 experts et membres de délégations venus de divers pays, en présence du Président Mauritanien, du Premierministre de Guinée Bissau et du représentant du ministre japonais des Affaires étrangères, le président Macky Sall a réitéré son plaidoyer pour une réforme de la gouvernance mondiale. Il s’est aussi prononcé sur la justice climatique pour fustiger la décision d’interdiction des financements extérieurs des sources d’énergies fossiles avant de plaider pour une synergie d’actions entre les états africains afin de favoriser le développement économique et social du continent.
La 9ème édition du forum sur la paix et la sécurité en Afrique a été une tribune pour le président Macky Sall de réitérer les incohérences de la gouvernance économique mondiale pour les dénoncer avant de plaider pour un changement de paradigmes afin de permettre au continent de jouir de ses richesses et promouvoir son développement économique. Le président Macky Sall a, dans son discours d’ouverture, relevé le paradoxe du continent africain dont les efforts de développement sont inhibés par les conditions de la gouvernance mondiale, mais aussi et surtout les facteurs internes liés à l’insécurité. « Le thème de cette 9e édition : L’Afrique des potentiels et des solutions face aux défis sécuritaires et à l’instabilité institutionnelle, met en lumière les contrastes de notre continent : une Afrique grande et riche, qui aspire à l’émergence, mais toujours en retard sur le processus de développement ; une Afrique qui progresse sur la voie de la démocratie, mais encore secouée par l’instabilité institutionnelle ; une Afrique engagée à faire taire les armes, mais toujours sous le feu ravageur des conflits et du terrorisme», a déclaré Macky Sall.
«L’Afrique est grande et riche : plus de 30 millions de km2, dont plus de 60% des terres arables non exploitées du monde ; d’importantes ressources en eau et hydrocarbures ; 85 à 95% des réserves de métaux du groupe du chrome et du platine ; 85% des réserves de phosphates ; 40% des réserves d’or. Et la liste n’est pas exhaustive. Assurément, l’Afrique est riche par son immense potentiel. Mais les règles et pratiques de l’échange inégal contribuent à l’appauvrir », a relevé Macky Sall. Dans ce sens, il a préconisé la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU et des institutions de BrettonsWoods. Pour le chef de l’Etat sénégalais, ces institutions doivent être réformées parce que les conditions qui ont présidé à leurs créations, au lendemain de la deuxième guerre mondiale, n’est pas le contexte de 2023. Pour ui, 75 ans après, les règles et méthodes de ces institutions financières doivent être adaptées au contexte nouveau. « C’est pourquoi nous réclamons une gouvernance politique, économique et financière mondiale plus juste et plus équitable », a dit Macky Sall avant de lister les priorités dans ces réformes. En autres priorités, « il y a la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies, et celle de l’architecture financière mondiale, y compris les Institutions de BrettonsWoods, afin que le système international, hérité de la seconde guerre mondiale, soit plus représentatif des réalités de son temps, la révision des règles de l’OCDE sur l’accès au crédit, la durée des délais de grâce et des périodes de remboursement ; ce qui permettrait de mobiliser des ressources plus conséquentes pour financer les besoins de développement, la lutte contre les pratiques fiscales anormales, notamment l’évasion fiscale et les congés fiscaux abusifs, pour que l’impôt soit dûment payé là où la richesse est créée, surtout s’agissant de l’industrie extractive», at-il plaidé.
A en croire le chef de l’Etat sénégalais, la réforme pour une gouvernance mondiale plus juste et plus équitable, aiderait à l’émergence d’une Afrique des solutions, pour parler d’une Afrique qui compte davantage sur ses propres ressources pour financer ses efforts de développement et offrir de nouvelles opportunités de commerce et d’investissement à ses partenaires.
Macky Sall a, toutefois, souligné les efforts et les progrès réalisés dans ce domaine avec notamment «l’adoption par l’OCDE, en octobre 2021 de l’Accord historique sur un impôt minimum mondial de 15% afin de lutter contre l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices par les multinationales ; l’adhésion de l’Afrique au G20 ; et la décision des instances du FMI d’octroyer au continent un 3ème siège au Conseil d’administration du Fonds». Mais, il en faut plus pour faciliter la réalisation des ambitions de développement de l’Afrique. Et pour Macky Sall, les réformes entamées par l’OCDE et le FMI pourraient être renforcées par la réforme du Conseil de Sécurité et la mise en œuvre du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète, qui comprend, entre autres, la réforme de l’architecture financière mondiale».
Régimes africains : Macky en croisade contre les coups d’État
Abordant le thème de cette 9e édition, Macky Sall a souligné qu’il interpelle les africains sur leur part de responsabilité dans les défis sécuritaires et l’instabilité institutionnelle qui agitent le continent. Dans ce sens, il a rappelé le coût exorbitant des violences sur le développement économique du continent. Raison pour laquelle, il a préconisé le dialogue pour dépasser les clivages de tous ordres qui contribuent à alimenter l’instabilité politique. Dans cet ordre d’idées, le président a déploré la nouvelle vague de prise de pouvoir anticonstitutionnelle sur le continent avant d’appeler à une rencontre entre l’Union Africaine, les Chefs d’Etat et les chefs militaires pour juguler cette résurgence des coups d’Etat. «En plus de leur coût humain et matériel, les conflits armés plombent nos efforts sur la voie du développement économique et social», a dit Macky Sall. D’où l’urgence de taire les armes pour privilégier le dialogue pour le règlement de différends.
«La liberté sans responsabilité devient une menace pour la société»
Toutefois, il a également rappelé que les principes de l’Etat de droit qui associent l’exercice des libertés individuelles et collectives d’une part, et les impératifs d’ordre public d’autre part. «La liberté sans responsabilité devient une menace pour la société. C’est dire que la démocratie, la stabilité institutionnelle et le développement économique et social ne peuvent s’accommoder de facteurs déstabilisants que sont le populisme, le radicalisme et les extrémismes de tous bords » a-t-il martelé. Pour lui, tout régime démocratique est une œuvre en construction permanente, si ancien soit-il. Citant les exemples d’intégration réussie en Afrique de l’Ouest, Macky Sall a lancé que la solution a défi sécuritaire passe par la mise en synergie des forces et des potentiels pour relever les défis du développement économique et sociale mais aussi de la paix et de la sécurité.
«Finalement, l’Afrique des potentialités et des solutions, c’est aussi l’Afrique qui met en commun ses forces, ses intelligences et ses ressources pour son développement et son intégration ; à l’image de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal, de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie, du champ pétrolier sénégalo-mauritanien Grand Tortue Ahmeyim et du pont de Rosso sur le fleuve Sénégal en construction avancée, pour relier la Mauritanie et le Sénégal. Voilà, parmi d’autres exemples, ce qui nous fera avancer sur le chemin du développement dans la paix et la sécurité», a-t-il relevé.
SIDIKI KABA DISCULPE LES FORCES DE L’ORDRE
La responsabilité des manifestions violentes notées au Sénégal n’incombe pas aux forces de défense et de sécurité (FDS) dont le professionnalisme ne souffre d’aucune ambiguïté.
La responsabilité des manifestions violentes notées au Sénégal n’incombe pas aux forces de défense et de sécurité (FDS) dont le professionnalisme ne souffre d’aucune ambiguïté. C’est la conviction du ministre de l’Intérieur, Me Sidiki Kaba. Venu défendre le budget de son département à l’Assemblée Nationale hier, lundi 27 novembre, il a soutenu que l’origine de la violence est à rechercher du côté des manifestants.
Le ministre de l’Intérieur lave à grande eau les forces de défense et de sécurité. Ils ne sont comptables de rien des débordements notés lors des dernières manifestations. «Il ne sert à rien de faire des accusations graves contre les forces de sécurité en les accusant de tirer des balles réelles et de perpétrer toutes sortes de violences. Dans le cadre de la doctrine du maintien et de rétablissement de l’ordre, l’action s’est en trois phases fondamentales : légalité, la nécessité et la proportionnalité. Dans l’ensemble des actions qui ont été menées sur le terrain, les forces de l’ordre ont montré du professionnalisme, du sang froid», a déclaré Me Sidiki Kaba hier, lundi 27 novembre à l’Assemblée Nationale. Selon l’ancien Président de la Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme (FIDH) «si tel n’était pas le cas, il y aurait eu des carnages. » Tout débordement est de la responsabilité des manifestants soutient-il. «Il y a eu en revanche, des forces qui se sont mises en face d’elles, qui ont utilisé la violence. L’article 10 de la constitution parle de marche, mais celle pacifique. Si le manifestant se transforme en émeutier, tuant et brulant, on a plus à faire à un contestataire. »
Revenant aux projets de son ministère pour l’exercice 2024, Sidiki Kaba dira qu’il s’agira, entre autres, d’accentuer la lutte contre la migration irrégulière, de poursuivre les efforts de sensibilisation de lutte contre la drogue, de renforcer le maillage du territoire national en infrastructures de sécurité telles que la reconstruction du commissariat d’arrondissement de Ndorong à Kaolack et des commissariats centraux de Tambacounda et de Mbour. Il en sera de même pour la construction d’un nouveau commissariat d’arrondissement à Touba, ainsi que de la réhabilitation de la sous-préfecture de Sindia et des préfectures de Rufisque et Bakel. Relativement au Programme «Sécurité publique», Sidiki Kaba a indiqué que, pour 2024, l’accent sera mis non seulement sur le renforcement des effectifs avec la poursuite de la formation des 4 000 fonctionnaires de police recrutés en deux cohortes, mais aussi sur le renforcement des capacités de ceux déjà en activité de service.
Selon lui, des efforts sont également en train d’être faits pour l’acquisition d’équipements de surveillance des frontières destinés à réduire leur porosité, la poursuite de la phase 2 du projet de lutte contre la cybercriminalité, la construction de commissariats de police au niveau des départements qui n’en disposent pas, ainsi que de cantonnements du Groupement mobile d’Intervention (GMI) à Tambacounda, Kédougou, Ziguinchor, Kolda, Kaolack et Mbour et des postes frontaliers. Dans la même veine, il a évoqué le renforcement de la sécurité intérieure, par l’installation de caméras de vidéo protection, qui entrera dans sa deuxième phase, l’acquisition, pour les Forces de police, de matériels adéquats de maintien de l’ordre et la poursuite de la mise en œuvre du concept «Quartiers sûrs» et des «tables de concertations sécuritaires». En outre, il a annoncé la production annuelle de 400 000 talons de passeports numérisés et de 1 183 726 cartes d’identité biométrique, ainsi que la mise en service du Centre de Recueil et d’Enregistrement des Données et Informations policières du Sénégal, inauguré en 2022.
S’agissant du Programme «Sécurité civile», il a fait savoir que la stratégie opérationnelle à dérouler, pour 2024, sera axée, entre autres, sur la poursuite du programme d’implantation de bouches et poteaux d’incendie, la validation de la Stratégie nationale de Réduction des Risques de Catastrophe (SNRRC), la poursuite de la densification du maillage du territoire national, par la construction des postes d’incendie et de secours autonomes à Nioro du Rip et Dahra Djolof. Le ministre annonce aussi le renforcement des moyens matériels de la brigade nationale des sapeurs-pompiers. Le budget 2024 du ministère de l’Intérieur est arrêté à 237.231.350.287 FCFA en Autorisations d’Engagement (AE) et à 197.004.885.087 FCFA en Crédits de Paiement (CP).
L’OPPOSITION RECUSE, SIDIKI KABA RASSURE
Organisation de la présidentielle par une personnalité neutre - L’opposition doit-elle reconsidérer sa position sur la question de l’organisation de la prochaine élection présidentielle ?
Le passage du ministre de l'Intérieur à l’Assemblée nationale hier, lundi 27 novembre pour les besoins de l’examen du budget de son département ministériel a été marqué par un dialogue de sourds sur la question de l’organisation de la prochaine élection présidentielle par une personnalité neutre et indépendante. Prenant la parole, la plupart des députés membres du principal groupe parlementaire de l’opposition (en terme de sièges), Yewwi Askan Wi ont récusé Sidiki Kaba de l'organisation matérielle de ce scrutin en tant que ministre de l’intérieur. Ce dernier a tout simplement répondu par des assurances que «la vérité des urnes sera respectée».
L’opposition doit-elle reconsidérer sa position sur la question de l’organisation de la prochaine élection présidentielle ? En effet, à moins de trois mois de la date de ce scrutin prévue le 25 février de l’année prochaine, l’actuel Chef de l’Etat ne semble pas prêt à prendre en considération cette exigence de la nomination d’une personnalité «neutre et impartiale» à la tête de l’organisation de cette 13ème élection présidentielle de l’histoire politique du Sénégal comme l’avaient fait ses prédécesseurs en 2000 et en 2012. La preuve, le passage du ministre de l'Intérieur à l’Assemblée nationale hier, lundi 27 novembre pour les besoins de l’examen du budget de son département ministériel a été marqué par un dialogue de sourds sur cette question de l’organisation de la prochaine élection présidentielle par une personnalité «indépendante».
En effet, des parlementaires membres du principal groupe parlementaire de l’opposition (en terme de sièges), Yewwi Askan Wi ont récusé Sidiki Kaba de l'organisation matérielle de ce scrutin en tant que ministre de l’intérieur. «La vérité des urnes sera respectée», a rassuré Sidiki Kaba. Mieux, a insisté encore le ministre de l’Intérieur : « les élections qui seront organisées, seront transparentes. Ceux qui seront dans les centres et les bureaux de vote, constateront que ce qui sortira des urnes, sera respecté. Le Sénégal vote depuis le 19e siècle. Rassurez-vous, le lundi (26 février 2024, Ndlr), vous allez vaquer à nos occupations»
Ces assurances du ministre de l’Intérieur font suite à la demande d’une personnalité «neutre» et « non partisane » à la tête de l’organisation du scrutin présidentielle du 25 février prochain formulée par plupart des députés de l’opposition lors des débats qui ont précédé le vote du projet de budget du ministère de l'Intérieur dont les crédit alloués à la gouvernance électorale sont évalués à 23.145.229.200 FCFA en Autorisations d’engagement (AE) et à 14. 927. 229. 200 FCFA en Crédits de paiement (Cp).
«LE RÉGIME LE PLUS IMPOPULAIRE DEPUIS LES INDÉPENDANCES»
«En tant que militant de l'Apr, vous êtes disqualifié pour organiser ces élections», a lancé le mandataire de la coalition Sonko2024, Ayib Daffé à l’endroit du ministre de l’Intérieur. «Il y aura une alternance. Vous êtes devenus le régime le plus impopulaire depuis les indépendances. Le peuple vous a vomi», insiste encore le député de l’opposition, membre du groupe Yewwi Askan Wi. Il invite par ailleurs, « le président Macky Sall à s'inspirer de ses prédécesseurs Abdoulaye Wade et Abdou Diouf, qui avaient nommé une personnalité neutre pour organiser les élections en 2000 et en 2012 ».
«Monsieur le Ministre, vous avez la légalité d'occuper le poste de ministre de l'Intérieur. Vous êtes un excellent avocat, nous le reconnaissons. Mais, il faut avouer et accepter avec nous que vous n'avez pas la légitimité d'organiser les élections», renchérit son collègue de même groupe parlementaire Bara Gaye, député-maire de Yeumbeul. S’exprimant sur cette question de l’organisation des élections, le député Abass Fall du parti Pastef dissout par décret présidentielle du 31 juillet dernier attaqué devant la Cour suprême s’est lui aussi voulu catégorique en s’adressant au ministre Sidiki Kaba. «Nous nous battrons pour que vous n'organisiez pas les élections», a dit Abass Fall.
Cette sortie de ces députés de l’opposition sur l’organisation de la présidentielle fait suite à celle des responsables du Front pour l'inclusivité et la transparence des élections (Fite) qui regroupe la plupart des candidats à cette élection présidentielle issus de l’opposition. Lors d’une conférence de presse organisée le dimanche 26 novembre dernier, ils ont récusé l’actuel ministre de l'Intérieur pour l'organisation de cette présidentielle.
Dans une motion lue lundi 27 novembre en marge du Forum de Dakar, pour la paix les diplomates louent "l'élogieux bilan" international du président, relevant son rôle moteur au sein d'organisations ouest-africaines et sa contribution aux médiations
Les membres du Corps diplomatique sénégalais réunis à l'occasion de l'ouverture du Forum de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique ont salué lundi 27 novembre 2023, "l'élogieux bilan diplomatique et consulaire" du président Macky Sall, selon une motion de remerciements lue par Cheikh Niang, Ambassadeur, représentant permanent du Sénégal auprès des Nations unies à New-York.
Citant les propos des diplomates sénégalais, cette motion souligne tout particulièrement "la priorité élevée" qu'accorde le président Macky Sall "à la consolidation des liens d'amitié, de coopération et de co-développement avec les pays amis et frères frontaliers", ce qui s'est traduit par des réalisations comme la construction du pont de la Sénégambie ou celle en cours du pont de Rosso, ainsi que l'exploitation commune du gisement gazier Grand Tortue Ahmeyim entre le Sénégal et la Mauritanie.
Selon la même source, les diplomates saluent également "le rôle de premier plan" du chef de l'Etat "dans la dynamisation accrue d’organisations sous-régionales" à l'image de l'UEMOA, l'OMVS ou la CEDEAO. Ils mettent par ailleurs en avant "les nombreuses initiatives de paix en Afrique et hors du continent" entreprises par Macky Sall, citant notamment sa récente visite à Sotchi dans le cadre de la crise alimentaire liée à la guerre en Ukraine.
Enfin, la motion souligne "le succès de la présidence par le Sénégal d’organes importants de l’Organisation des Nations Unies" ainsi que "l’élection ou la nomination de plusieurs cadres de notre pays à des postes élevés au sein de diverses institutions internationales et l’élargissement significatif de la carte diplomatique du Sénégal".