Les burkinabè assistent à l’irrésistible ascension d’un homme, bien plus soucieux de construire sa propre légende que de restaurer l’intégrité du territoire national largement investi par une kyrielle d’entités armées non étatiques
Alors que les résultats de la lutte contre leterrorisme se font attendre, le capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition, met en scène sa propre personne et déploie un agenda de confiscation durable du pouvoir d’Etat. Entre répression méthodique des oppositions et tentation despotique, un système qui change le visage du Burkina Faso…
Début novembre, le capitaine Ibrahim Traoré, homme fort du coup d’Etat du 30 septembre 2022, a énoncédans un communiqué ce qui peut être considéré comme la ligne directrice de son régime. Selon le président de la junte dénommée « Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) », « les libertés individuelles ne priment pas sur celles de la nation, car une nation ne se construit pas dans l’indiscipline et le désordre ».Des propos qui interviennent dans un contexte marqué par une charge décomplexée du pouvoir militaire contre les droits humains dans un pays où la société civile avait, en 2014, engagé une fière reconquête des espaces de liberté et de démocratie. Le jeune capitaine âgé de 35 ans semble bien décidé à faire table rase de tout ce qui, il y a peu encore, participait de la construction d’un Etat de droit, garant de l’expression des libertés collectives et individuelles. Au fil des mois, depuis le coup d’Etatde septembre 2022 qui intervenait, tel un « putsch dans le putsch », après celui dirigé huit mois plus tôt par le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, les burkinabè assistent à l’irrésistible ascension d’un homme, bien plus soucieux de construire sa propre légende que de restaurer l’intégrité du territoire national largement investi par une kyrielle d’entités armées non étatiques.
N’hésitant pas à convoquer grossièrement Thomas Sankara dans ses discours, le capitaine putschiste Ibrahim Traoré familièrement appelé « IB », stimule un véritable culte de sa personnalité. En cela, il peut compter sur des thuriféraires exaltés qui ont privatisé la rue pour exprimer leur fanatique adhésion à une suspecte promesse de « révolution ». Adepte d’un pouvoir autoritaire et exclusif, l’inénarrable « Che Guevara » de Ouaga déploie une politique de répression systématique à l’encontre de tout citoyen soupçonné de remettre en cause la volonté présidentielle. Et, considérant que tous les burkinabè sont devenus indistinctement et uniformément desindividus au service de son projet, il précise dans un communiqué que « celles et ceux qui ont des propositions peuvent les reverser à mon cabinet. »On notera qu’il s’agit de s’adresser, non pas au gouvernement ou toute autre autorité, mais à « son » cabinet. Et tout cela, au nom, dit-il, d’une « guerre imposée à notre génération ». Au nom d’une lutte contre le terrorisme dont les résultats semblent s’éloigner, à mesure que le nouveau Conducator de Ouaga s’extasie dans la contemplation de sa propre personne…
Un régime ayant vocation à durer
L’homme qui se veut providentiel s’est auto-investi d’une mission : celle de faire émerger un être nouveau, un burkinabé soumis au système qu’il dirige, exigeant « ordre et discipline ». On pourrait en conclure à la simple caricature, si cela ne mettait pas en danger les fondements d’un pays dramatiquement meurtri par l’insécurité et les offensives de groupes armés qui ont réussi à faire reculer l’autorité de l’Etat sur près de la moitié du territoire. On pourrait aussi en sourire si tout le théâtre auquel se livre le capitaine IB ne servait, ni plus ni moins qu’à créer les conditions d’une transition à durée indéterminée. Ce qui conduirait à imposer un pouvoir de fait, tirant un succédané de légitimité d’une indéfinissable « voix du peuple » qui se défie de la vertu des élections et des choix démocratiques. Fort de ses raisons populistes, un tel régime aurait vocation à durer. C’est en tout cas le projet du capitaine putschistedevenu un dispensateur de leçons de bonnes pratiques et de conduite citoyenne. Ibrahim Traoré s’était même fendu d’une leçon de « souveraineté » à l’adresse de ses homologues africains présents au Sommet Russie-Afrique qui s’est tenu à Saint Pétersbourg du 27 au 28 juillet 2023, sous le regard amusé de Vladimir Poutine. Plusieurs dirigeants africains s’étaient alors offusqués de cette incongruité et d’un « manque de respect » de la part de ce « jeuneputschiste » qui s’évertuait par ailleurs à jouer en ces lieux au favori zélé du maître du Kremlin.
Tout en usant sans modération du prêt-à-récitersouverainiste et anti-impérialiste propre aux néo-putschistes, le capitaine Traoré sème méthodiquement les graines d’une présidence sans opposition. Déjà, des groupes de soutien ont vu le jour, réclamant « IB pour toujours ». Les officines de propagande déversent les louanges sur les réseaux sociaux. L’homme s’en flatte et s’en délecte. Les trolls délégués activent au profit du pouvoir militaire une guerre informationnelle et des campagnes de désinformation qui ont trouvé depuis 2020, un terreau fertile au Burkina Faso, grâce notamment au concours des agents du groupe Wagner. Dans la mise en scène du spectacle IB, se mêlent indifféremment le narcissisme débonnaire, la ruse, une dose conséquente de mégalomanie, une défiance fébrile à l’égard des intellectuels, la tentation despotique et une évidente jouissance du pouvoir.
Une arme de destruction massive des oppositions
Dans ce contexte, les manifestations des organisations syndicales et de la société civile sont « suspendues », alors même que, dans le même temps, celles des partisans de la junte sont, sans vergogne, autorisées. La politique de « réquisition »consistant à envoyer au front « tout citoyen en âge de combattre » est en passe de devenir une arme de destruction massive des oppositions. Se référant à une rhétorique prétendument « révolutionnaire »,aussi archaïque que périmée selon laquelle « tout citoyen est un soldat au front », et sous le prétexte de combattre les groupes djihadistes, le pouvoir déporte littéralement des acteurs politiques et de la société civile, syndicalistes, et autres journalistes vers les théâtres du conflit. Une manière nouvelle d’envoyer les indésirables aux galères, et une instrumentalisation éhontée de la question sécuritaire, afin de consolider un régime autoritaire et de terreur.
En juillet dernier, Ablassé Ouédraodogo, ex-ministre des Affaires étrangères et président du parti Le Faso Autrement, qui n’a cessé de mettre en garde contre les dérives de ce régime, avait déclaré : « Ce qui est le plus grave, c’est la violation des droits de l’homme, la répression des libertés individuelles et collectives, la suspension des activités des partis politiques, les enlèvements et les rapts de citoyens (…) Les associations de défense des droits humains, les autorités religieuses et coutumières, tout le monde est muet. C’est vrai que tout le monde a peur. »Dénonçant « les tenants du pouvoir qui se fâchent lorsqu’on parle de l’organisation d’élections »,Ablassé Ouédraogo a été menacé de « réquisition » début novembre. Si cet ennemi désigné du régimepeut éviter la sentence du fait de son âge – soixante-dix ans -, son parti a tenu, en guise de précaution, à alerter l’opinion sur « toutes les réquisitions qui visent les hommes politiques, les syndicalistes, les journalistes, les acteurs de la société civile et autres,dans le but d’éteindre leurs voix »…
Autre nouvel outil de répression, « l’expatriation »des voix dissidentes. Ainsi a-t-on appris le 14 novembre dernier la décision prise par le pouvoir d’envoyer « en stage » en Russie une dizaine d’officiers – commandants, capitaines, lieutenants-colonels… - connus pour avoir exprimé leur désaccord avec certaines orientations du président Ibrahim Traoré. Ces officiers qui n’ont jamais sollicité le moindre stage de formation à l’étranger iront donc en Russie méditer sur la meilleure façonde marcher aujourd’hui au Burkina Faso. Cette disposition intervient au moment où le régime assume au grand jour le « resserrement » de ses liens avec la Russie, marqué par l’arrivée, à la mi-novembre, d’un premier groupe de soldats russes dans la capitale burkinabè.
Irrésistiblement, le visage du Burkina Faso se transforme, et nombre de celles et ceux qui incarnaient favorablement la réputation du pays sont contraints de se terrer ou se taire. Face aux assauts d’un autoritarisme que rien pour l’heure ne semble pouvoir infléchir, Ablassé Ouédraogo avait averti il y a quelques mois : « Si tout le monde baisse les bras, nous allons sombrer tous ensemble. Ce serait dommage pour un pays comme le Burkina Faso. Il n’y a pas de titre foncier du Burkina Faso qui appartient à un individu. Le Burkina Faso est un bien commun et nous devons le défendre ensemble. » A bon entendeur…
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LES DOUTES DE MADIAMBAL SUR LA DÉSIGNATION DE DIOMAYE FAYE
Avec la désignation de Bassirou Diomaye Faye, Pastef chercherait avant tout à satisfaire l'une des tendances en son sein, estime le patron d'Avenir Communication. Pour le journaliste, ce choix cache des dissensions au sein du parti
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 28/11/2023
Selon le journaliste et directeur du groupe Avenir Communication, Madiambal Diagne, invité le 28 novembre de l'émission "Tolluwaay" sur Seneweb TV, le choix de Bassirou Diomaye Faye comme candidat potentiel de Pastef à l'élection présidentielle de 2024 en cas d'empêchement d'Ousmane Sonko ne serait qu'une simple "stratégie politique".
"Ousmane Sonko lui-même sait que la candidature de Bassirou Diomaye Faye ne va pas prospérer parce qu'ils sont tous les deux poursuivis pour les mêmes chefs d'inculpation", a déclaré M. Diagne à l'émission, selon une information rapportée par le site d'information en ligne Seneweb.
Pour le journaliste et patron de presse, cette décision "prouve, aujourd'hui, que Pastef est un conglomérat d'intérêts et de forces divergentes antagonistes". Madiambal Diagne estime en effet qu'"au sein de Pastef, il y a des démocrates purs et durs, convaincus, mais il y a aussi des salafistes purs et durs, convaincus, tout comme il y a des indépendantistes".
Ainsi, selon lui, "si on choisit Diomaye Faye, c'est pour privilégier l'un des courants" du parti. Interrogé sur les raisons qui auraient poussé Pastef à désigner un plan B, M. Diagne a affirmé ne pas écarter l'hypothèse selon laquelle "des bailleurs ont mis la pression sur Ousmane Sonko parce qu'il ne peut pas être candidat", une information qu'il juge crédible puisque "personne ne l'a démenti".
par Jacques Habib Sy
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QUELQUES REPÈRES DANS LA PENSÉE POLITIQUE DE CHEIKH ANTA DIOP
EXCLUSIF SENEPLUS - Cheikh Anta a toujours observé un code de l'honneur rigide. Son enthousiasme vis-à-vis des masses et de l'accomplissement des tâches pour une révolution sénégalaise et africaine sont restées intactes jusqu'à son dernier souffle (5/5)
Le RND est finalement reconnu cinq ans après, au terme d'une bataille juridique devant la Cour Suprême sénégalaise alors dominée par les conseillers techniques français du président Senghor. En outre, l'énorme tension politique sur le plan national et l'organisation par le RND de la signature par plusieurs centaines de Sénégalais de toutes conditions d'une pétition "pour la reconnaissance de tous les partis qui en font la demande" contraignent Senghor à lâcher du lest. Les vannes d'un retour à la "démocratie multi partisane limitée" s'ouvrent et permettent le retour des partis politiques à la vie légale.
Dans le même temps, plusieurs partis politiques dont celui de Mamadou
Dia et du Parti pour l'Indépendance et le Travail notamment mettent sur pied la Coordination de l'Opposition Sénégalaise Unie à laquelle le R.N.D. refuse d'adhérer compte tenu de l'échec antérieur des pourparlers avec les mêmes partis en vue de créer un front de salut national moins complaisant sur la nature des engagements politiques qui seraient pris par les acteurs concernés.
Le programme du RND est salué par une grande majorité de Sénégalais comme un changement de cap historique dans la vie politique du pays. Cheikh Anta et ses camarades bénéficient d'un énorme capital de confiance. Fort de l'adhésion populaire au programme du parti, Cheikh Anta projette de réaliser la "jonction des idées, des masses et des cadres". Les langues nationales sont systématiquement et invariablement adoptées comme langues d'organisation et d'agitation culturelle. Les jeunes étudiants sont envoyés dans les campagnes vivre dans les mêmes conditions que les masses paysannes tout en veillant à développer l'emprise organisationnelle du parti. A l'initiative du RND un Syndicat de Paysans, Pasteurs et Pêcheurs est créé. C'est un repère historique d'une très grande portée dans l'arène politique. Car jusqu'ici, les partis de l'opposition ont tendance à négliger la "conscientisation" révolutionnaire du monde paysan par l'organisation d'une structure· permanente contrôlée par les paysans eux-mêmes et leur servant de tremplin dans la revendication de leurs droits et la lutte contre le grand capital. De février 1976 à février 1986, la vie du parti est ponctuée d'efforts organisationnels remarquables quoiqu'inégaux dans les différentes régions, de conférences de presse visant à préciser les progrès accomplis ou à mettre en garde les opinions intérieures et extérieures. Des contacts fraternels mais parfois difficiles sont maintenus avec la mosaïque de partis qui manifestent leur antiimpérialisme de façon presque antagonique parfois, notamment sur le plan tactique.
Durant cette décennie, Cheikh Anta a souvent été dénigré par d'autres partis politiques ou des intellectuels passés maîtres dans l'art de la diversion. On a essayé de saper les fondements moraux et politiques du R.N.D. en accusant Cheikh Anta tantôt de détourner d'hypothétiques fonds consentis par des pays étrangers (l'Algérie est souvent citée à tort), tantôt d'avoir conclu un accord secret avec le Président Abdou Diouf qui succède à Senghor contraint à la démission par les Français soucieux d'éviter que le verrou stratégique sénégalais ne bascule dans la révolution.
Ayant été un observateur privilégié de cette période, en ma double qualité de membre du R.N.D. et de journaliste, je peux témoigner qu'aucune de ces allégations n'est fondée. Cheikh Anta a toujours observé un code de l'honneur et de la droiture absolument rigide. Son enthousiasme vis-à-vis des masses et de l'accomplissement des tâches pour une authentique révolution sénégalaise et africaine sont restées intactes jusqu'à son dernier souffle.
Bien qu'il ait été profondément déçu par la scission politique intervenue au sein de son parti, il ne s'est jamais laissé aller au découragement et a toujours affiché une bonhommie sereine devant les revers momentanés.
En outre, Cheikh Anta a toujours observé une attitude de principe invariable devant la nécessité de savoir se passer de J'aide extérieure quelles que fussent les bonnes intentions des camarades d'autres pays qui l'offraient. Pour être pris au sérieux par ses alliés naturels du mouvement progressiste mondial, disait-il, il faut d'abord faire la preuve de son efficacité chez soi-même en aidant le peuple à bâtir l'avenir de ses propres forces et scion son propre génie culturel.
Cheikh Anta n'a jamais éprouvé aucune sorte d'attrait pour l'enrichissement, bien que la communauté scientifique internationale fût souvent prête à lui venir en aide. A sa mort, il n'a laissé derrière lui aucune fortune, pas de compte bancaire dans un pays étranger, rien. Il a toujours préféré se sacrifier avec son épouse sans le secours de l'État, en assurant à ses enfants une éducation qui leur permette de se rendre utile à l'Afrique au niveau le plus élevé. A sa mort, le cadre dépouillé dans lequel il a toujours vécu dans sa modeste résidence adossée aux flancs de l'Université qui porte aujourd'hui son nom, a forcé le respect
et l'admiration des rares personnes qui pouvaient encore douter de sa grande probité morale.
Les leaders de plusieurs partis marxistes sénégalais me confièrent le jour de son enterrement qu'ils étaient très sensibles au fait que Cheikh Anta n'a jamais fait profession de foi antimarxiste, même lorsqu'il s'efforçait avec la profondeur de vues qui le caractérise de critiquer certains aspects du matérialisme historique.
Les lignes qui précèdent ne doivent rien à la subjectivité ou si elles en sont imprégnées tant soit peu, c'est parce qu'elles reconnaissent sans détours la validité de rapproche politique et l'éblouissante personnalité morale et intellectuelle de ce pharaon de la politique africaine.
Il est grand temps de relire avec maturité et esprit de suite le message politique de Cheikh Anta Diop. La présente génération de patriotes africains et de la diaspora négro-africaine est pour ainsi dire condamnée à trouver sans délai les meilleures voies de dépassement de la catastrophe politique, économique et socio-culturelle dans laquelle de puissantes forces de domination tentent de précipiter l'Afrique. Encore une fois, Cheikh Anta avait raison de dire que les conditions d'exploitation accélérée de nos ressources naturelles non renouvelables, en particulier par l'impérialisme, rendent impérative et urgente la libération totale du continent.
Les dégâts sont si profonds, ils ont laminé la fibre culturelle, psychologique et sociale des sociétés africaines avec tant de brutalité efficace que les tâches colossales qui attendent les révolutionnaires africains ne sont pas celles que l'on croit généralement, c'est-àdire les moyens victorieux de la libération politique et militaire à proprement parler. Ces responsabilités sont peutêtre de même nature que celles auxquelles font actuellement face les révolutionnaires vietnamiens, avec une gravité sans doute décuplée par les ravages de plusieurs siècles de domination arabe, européenne et américaine.
Aucun continent, aucun groupe racial de l'histoire humaine n'a subi avec autant de permanence et de férocité, dans la solitude et la détresse, les plus totales parfois, tant d'assauts nés des différentes étapes de la marche des peuples vers de nouveaux espaces à conquérir, de nouvelles richesses à accumuler, de nouveaux empires à bâtir.
Nous devons tous savoir gré à Cheikh Anta Diop de nous avoir ouvert un champ théorique et pratique aux dimensions prométhéennes sur le rôle de l'intellectuel organique, pour reprendre une formule chère à Gramsci. Il est temps, il est grand temps que l'Afrique et tous ses enfants de la Diaspora se saisissent du projet afin d'être capable d'arpenter avec détermination et courage les sentiers si escarpés de la révolution. Il s'agit que, sans peur, l'Afrique puisse faire face aux nécessités si douloureuses des fractures telluriques, accoucheuses d'une société fondamentalement sevrée de l'aliénation sous toutes ses formes. Il est finalement temps que jaillissent de nos consciences endolories par le poison de l'aliénation, la détermination vraie, celle par laquelle nos ancêtres, les Chaaka, Samori Turé, Ndjadiaan NDiaay, les NDioya, Nzinga, Saïdu Umar Taal, NDaté Yalla, Kankan Musa, les Kocc Barma et tant d'autres héros anonymes de la grande nation africaine ont réussi à faire face à l'extermination tout en fondant leurs espoirs sur la génération à qui incombera la mission historique de repousser l'envahisseur hors du foyer ancestral.
Cette génération historique pourrait être la nôtre à condition qu'elle comprenne que l'Afrique est aujourd'hui en face des grandes entités fédérées asiatiques (Chine, Union Soviétique, Inde), Nord-américaines (Etats-Unis, Canada) et européenne et que son avenir dépend de sa capacité à se fédérer en un puissant État qui sera alors en mesure de faire face aux menaces qui viendraient des fédérations américaine et européenne. Face au monde, comme Cheikh Anta n'a inlassablement cessé de le répéter depuis quarante ans, l'Afrique ne saurait trouver le salut en dehors de la fédération. Par ses richesses, ses formidables potentialités humaines et culturelles, l'Afrique est un géant, un colosse dont le génie libéré peut contribuer de manière décisive à résoudre les problèmes auxquels l'Occident n'a pas su apporter de solutions adéquates.
Au risque de disparaître sous la pression des alternatives génocidaires, l'Afrique est condamnée, dans des délais « non prohibitifs », pour paraphraser Cheikh Anta, à libérer ses forces productives dans le sens du progrès. Il s'agit de faire pièce des tentatives à peine voilées de recolonisation, des projets ouverts et menaçants de réédition de l'aventurisme fasciste Blanc tels qu'ils se manifestent en Afrique australe. Il s'agit surtout de bâtir des économies fortes d'un puissant niveau de développement des forces productives africaines et fonctionnant sur la base d'un mode de production fondamentalement socialiste, un socialisme authentique que l'Afrique peut avoir le privilège d'inventer en l'enrichissant des fécondes expériences tentées ici et là par le monde.
Le problème le plus lourd de conséquences est celui des ingérences militaires et de la menace thermonucléaire sud-africaine. A peine rescapée de l'esclavage sous la férule européenne et nord-américaine qui l'a dépeuplée de 150 à 250 millions de personnes, après la longue nuit coloniale suivie des tragiques ratés de l'ère néocoloniale, I' Afrique est de nouveau au centre des batailles géostratégiques mondiales. Le partage de Berlin pèse plus que jamais dans le destin de l'Afrique. Les anciennes puissances coloniales rivalisent d'agressivité dans le contrôle d'une part qu'elles veulent toujours· plus importante du gâteau africain. La France, en particulier, mène tambour-battant une politique de la terre brûlée sous une forme moderne. Elle fomente un peu partout des coups d'État militaires à moins qu'elle ne décide d'intervenir militairement comme elle l'a fait au Cameroun de 1960 à 1962, à Brazzaville en 1963, à Libreville en 1964, à Bangui en 1967 et en 1979, au Tchad depuis 1968, au Sahara occidental et au Shaba plus récemment, pour ne citer que quelques exemples. C'est donc une guerre ouverte et des plus meurtrières qui est engagée contre l'Afrique, devenue pour la circonstance la terre d'élection de bases militaires et de points d'appui logistiques (Dakar, Abidjan, Monrovia, Kinshasa, etc.) pour le déploiement des troupes d'agression étrangères.
L'insécurité militaire qui prévaut en Afrique pétrifie et annihile toute tentative de recentrage des économies nationales. Devant une telle situation, suggère Cheikh Anta, « il faut comprendre que la sécurité précède le développement ». Seule une puissante armée observant la double intégration à l'échelle panafricaine et populaire est capable de garantir l'indépendance africaine. Il ne faut pas se bercer d'illusions la présence cubaine en Angola, l'impuissance des pays dits de la Ligne de Front face au formidable arsenal sud-africain de destruction construit par l'Europe et les Etats-Unis, la guerre civile tchadienne, l'invasion marocaine du Sahara et peut-être un jour du Sénégal, les génocides signalés au Burundi, au Libéria sont autant de manifestations de l'agressivité impérialiste et de l'impotence des régimes amarrés au projet de génocide de l'Occident.
Pendant ce temps, il se trouve des Africains pour parler d'Eurafrique et de "métissage culturel" !
Comment cette contradiction monumentale est-elle encore possible au moment où l'Afrique n'arrive même plus à compter les cadavres emportés par le tourbillon meurtrier du chantage économique, de l'agression armée et de l'assassinat culturel ?
Recentrer l'Afrique sur elle-même, lui permettre de construire l'unité de ses peuples sur la base d'un socle culturel et historique commun, faire accéder les langues au statut privilégié d'outils principaux de la recherche et du développement scientifique et technologique, bouter hors de notre espace économique le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale et tous les organismes du même genre, barrer toutes les tendances à la spécialisation industrielle et agricole imposées par les centres de décision capitalistes, se passer de toute tutelle y compris celle ordonnancée par "assistants techniques" interposés, assurer la santé au peuple, éduquer ce dernier, l'instruire des échecs passés, lui redonner les armes du jugement critique, de l'exercice du véritable pouvoir populaire et les vertus de l'organisation : telles sont les espaces de liberté que Cheikh Anta a tenté d'explorer avec l'Afrique pendant quarante années d'une très longue marche.
Cheikh Anta voulait marcher avec l'homme africain, avec tous les hommes. Il voulait initier une marche forcée qui s'étirait dans le temps, des origines africaines de l'humanité au splendide classicisme négro-égyptien, de la saga des sages de San koré aux maquis de Chaaka et Samori. Il n'a jamais cessé de marcher de ce pas alerte et gaillard vers les maquis intellectuels les plus dangereux et les plus complexes, prêchant depuis 1952 au moins, "l'organisation, l'organisation, l'organisation, et toujours l'organisation, sous toutes ses formes". Jusque dans la mort, et par-delà celle-ci, Cheikh Anta continue sa marche victorieuse dans les consciences enfin déverrouillées de militants de plus en plus nombreux dans l'Afrique et ses diasporas.
Et ces paroles prononcées par ce tribun sublime de la cause africaine au cours d'une conférence de presse mémorable à la Chambre de Commerce de Dakar, le 10 août 1981, nous reviennent comme l'écho du testament politique de Cheikh Anta Diop, un testament peut-être impérissable, plus fort que le temps :
"Rappelez-vous que dès que je suis rentré au Sénégal, j'ai tout de suite participé à la création d'un parti politique qui s'appelait le B.M.S. Depuis que j'ai pris conscience, à tort ou à raison, je crois que je me suis engagé sans réserve pour la cause africaine. Je crois que cela est un fait évident, quels qu'en soient les résultats. A Paris, nous étions d'abord en plein climat d’apolitisme. Nous étions les premiers à dire qu'il fallait faire de la politique, être les meilleurs à l'université et aussi les plus actifs sur le terrain de la lutte politique. A l'époque, quand des Africains voulaient vous refuser quelque chose, il n'était pas rare de nous entendre répondre : "c'est de la politique". Nous disions il fallait en faire, précisément pour notre libération. Et cette action nous l'avons continuée tant bien que mal pendant dix ans. A Paris nous avons écrit, nous avons fait des conférences pour conscientiser tous les éléments de notre génération qui sont ici aujourd'hui ; certains sont dans le gouvernement, d'autres sont dans le pays, ils peuvent le dire.
"Et dès que nous sommes rentrés, j'ai d'abord commencé à faire le tour du Sénégal pour conscientiser précisément l'opinion sénégalaise en ce qui concerne les problèmes vitaux dont je parlais tout à l'heure. Dans toutes les grandes villes du Sénégal, j'ai traité du problème de l'énergie, de la maîtrise de l'eau et autres, et de la désertification .... Je ne peux pas dire ''si on nous avait écouté", parce que ça ne dépendait de personne. Mais enfin si ces idées avaient été mises en œuvre à temps, nous aurions gagné une génération et aujourd'hui il y aurait eu un rideau de verdure entre le désert et nous, et nous aurions conjuré la crise de l'énergie, etc.
"Voilà ce qui était à ma portée et que j'avais fait à cette époque. Et mieux que cela : j'ai voulu incarner ces idées-là dans le cadre d'un programme politique cohérent. Et c'est la raison pour laquelle nous avions créé le B.M.S. Reprenez le programme du B.M.S., vous verrez en toutes lettres toutes les idées que j'ai développées à l'époque. Quand vous prenez les "Fondements économiques et culturels d'un futur État fédéral d'Afrique noire" les quatorze points qui sont à la fin, ce sont les quatorze points qui constituaient le programme du B.M.S. Et précisément, c'était une sorte d'incarnation de toutes ces théories-là. Et donc nous avions essayé de mettre à l'œuvre toutes ces idées dans le cadre d'un parti politique.
"Mais vous le savez bien, le B.M.S. a eu une vie politique très brève. Et je ne crois pas que ce fut ma faute si la vie politique du B.M.S. fut brève.
"Ensuite, nous allons recréer un autre parti politique qui fut le F.N.S. et ce parti a été interdit à son tour. Vous connaissez toutes les alliances politiques que nous avons contractées pendant tout ce temps. Vous savez bien que l'honneur nous commandait à partir d'un certain moment de ne plus créer de parti politique parce qu’il y avait une condition sine qua non à laquelle je ne pouvais pas me soumettre. Je ne veux plus rappeler ces choses-là parce que ça aurait des relents de polémique et je ne veux pas faire de la polémique. Ce ne sont que des rappels historiques.
"Mais je crois que les résultats d’une action politique, on ne peut les voir qu’avec le recul du temps. Il y a une imprégnation qui se fait au niveau des masses et au niveau des intellectuels. C’est paradoxal, mais comme on dit, nul n’est prophète chez soi. Et aujourd'hui, mon influence est incomparablement plus grande en Amérique dans les trois Amériques et dans les colonies anglophones et aussi en dehors du Sénégal. Allez interroger toute la jeunesse universitaire africaine en dehors du Sénégal. Vous serez surpris. Combien de fois des Sénégalais sont venus des Etats-Unis et ils sont ahuris parce que vous savez bien que là-bas la flamme a pris et que toutes les idées que j'ai développées sont reprises dans toutes les universités américaines, en particulier, dans les universités américaines noires, et que chaque année les Américains forment justement des délégations pour venir ici et rester avec nous pendant une quinzaine de jours au moins pour aller ensuite continuer leur itinéraire en Afrique ou en Égypte, etc. Ce n'est pas ma faute si les idées ne sont pas développées dans le pays même où je suis né. Pour des raisons particulières, ce pays a pris du retard par rapport au reste de l'Afrique (applaudissements).
« Alors, militantisme progressiste !? Nous verrons qui est progressiste et qui ne l'est pas ! (Applaudissements répétés). Je crois, tout ce qu'on peut, c'est s'engager sans réserve. C'est tout ce qu’on peut faire et il faut le faire aussi honnêtement. Je crois que dans chaque situation, depuis que nous avons pris conscience, nous avons essayé de faire le maximum pour l'Afrique, et rien d’autre. Évidemment, avec toutes nos faiblesses humaines. Je ne prétends pas être un modèle de quoi que ce soit. Je suis l avec toutes mes imperfections. Mais il y a au moins cette tension en moi-même qui est une tension politique et morale qui existe et qui ne s’éteindra qu'avec ma vie : c’est de servir l’Afrique. Et cela, on ne peut pas nous l'enlever (applaudissements).
« Vous verrez avec le recul du temps comment on peut être progressiste et qu'est-ce qu'on peut appeler vraiment en Afrique le progressisme. Je crois en tous cas que le progressisme suppose beaucoup de courage moral, et, je crois que le courage moral nous a valu beaucoup de difficultés. Je ne veux rien quand je ne suis pas convaincu de ce que je fais, et c’est ce qui a expliqué souvent mes options qui sont des options très difficiles dans des situations très difficiles que vous connaissez très bien. Je crois que c’est cela le progressisme. C’était très facile d'avoir un autre comportement.
« Maintenant, si nous voulons aller au fond du problème, il faut éviter de rattacher l'individu à ses coordonnées familiales, et coûte que coûte. Il y a des gens dont l'horizon et le jugement est faussé parce qu'ils se disent que si on est d'une certaine extraction sociale, on ne peut pas être un progressiste. C'est comme si on était condamné, frappé d'une tare congénitale. Je crois que ce n’est pas vrai. Marx était un bourgeois. Lénine était un petit-bourgeois de famille. Engels était un grand bourgeois ; il nourrissait même Marx quand il était dans la disette. Donc le progressisme c'est une option. Toute l'École Normale Supérieure de la rue d'Ulm (à Paris), c'est toute la bourgeoisie intellectuelle française, mais ils étaient tous inscrits immédiatement après la guerre au Parti Communiste Français. C'était une option chez eux. Maintenant il y en a beaucoup moins. Par conséquent, il ne faut pas que vous disiez comme cela, a priori, que l'on est progressiste, que l'on est apte au progressisme que si on est né dans certaines couches sociales et que si on est né dans une autre couche sociale on ne peut pas être progressiste.
« Il y a des exemples vivants de ce suicide de classe. Ce suicide de classe, nous l'avons fait. Nous avons refusé tout ce qui aurait pu ressembler à une situation matérielle, à une situation confortable pour être plus libre sur le plan du choix intellectuel et moral
(Inaudible). Mais nous ne pouvons pas renier nos origines, nous n'y pouvons rien. Par contre, nous avons employé le plus clair de notre temps à relativiser cette notion dans nos écrits et à permettre même à la conscience sociale sénégalaise en particulier, qui, à bien des égards, est une conscience rétrograde, en tous cas conservatrice, de dépasser précisément cette situation. Je n'en veux pour preuve que mes derniers écrits. Lisez-le et méditez-le : j'ai écrit un ouvrage qui va sortir dans trois semaines, qui est intitulé "Civilisation ou Barbarie". Lisez attentivement la partie qui porte précisément sur les lois d'évolution des sociétés, et nous en reparlerons.
« Voilà comment je crois devoir agir en homme progressiste pour délier la société sénégalaise de ses entraves structurelles qui, quoi qu'on dise, existent encore en profondeur. Et chaque fois, c'est un va-et-vient, je ne suis pas seulement un homme de théorie. J'ai essayé à ma façon, qui est évidemment je vous le concède, une façon très gauche, très maladroite peut-être (brefs rires étouffés de l'orateur), parce que trop sincère, de faire prendre chair à toutes ces idées dans le cadre d'une action politique qui peut vous paraître souvent trop linéaire. Donc, du militantisme progressiste, nous en reparlerons encore.
« En tous cas, sachez que, et là aussi je m'adresse aux jeunes intellectuels africains qui sont ici ou aux intellectuels en herbe que sont les écoliers qui sont là, sachez que votre fonction intellectuelle principale est de rendre précisément aux faits sociologiques africains leur sens et que cela vous oblige à faire des analyses en profondeur et des analyses cohérentes. Et le jour où vous vous situerez sur ce terrain-là, vous nous rencontrerez ».
Le budget du ministère de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire est arrêté à 219 494 446 493 FCFA en autorisations d’engagement et 207 842 023 528 FCFA en crédits de paiement
Le budget du ministère de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire est arrêté à 219 494 446 493 FCFA en autorisations d’engagement et 207 842 023 528 FCFA en crédits de paiement.
Il est réparti autour de quatre programmes. Il s’agit du programme pilotage, coordination et gestion administrative, du programme sécurisation de la base productive et développement des infrastructures rurales, du programme augmentation de la production, diversification et valorisation des produits agricoles, et enfin du programme accompagnement à la production financement, recherche, formation et appui-conseil.
Samba Ndiobene Ka, a souligné face aux députés, ce mardi, dans le cadre de l’examen du budget de son département, que “l’agriculture est le moteur de la croissance économique et le pilier du développement économique et social de notre pays”.
De son côté, le ministre des finances et du budget a informé de la hausse significative du budget des investissements, qui est passé de 63 000 000 000 de FCFA en 2023 à 14 900 000 000 de FCFA en 2024, soit 82, 3%.
De plus, il a précisé que 86% du budget de ce ministère est consacré à l’investissement au bénéfice exclusif des acteurs du secteur. Aussi, précisera-t-il, que la baisse des transferts courants est consécutive au reclassement en dépenses en capital, en faveur de l’amélioration de la productivité de l’agriculture.
En outre, a souligné le ministre, « une revue des dépenses publiques du secteur permet de noter que les crédits affectés à ce dernier dépassent le budget de ce département et tournent autour de 253 000 000 000 milliards de FCFA.
Ce qui permet de conclure que, relativement à l’atteinte des objectifs de Maputo, le Sénégal est environ à près de 10% des dépenses orientées vers le secteur agricole au sens large ».
Moustapha Ba a aussi relevé la transversalité de ce département.
Il précise « qu’en plus des 207 842 023 528 FCFA de dotation, il faut ajouter, un montant de 45,990 milliards de FCFA concernant des projets agricoles exécutés par d’autres départements tels que le Projet d’Amélioration de la Connectivité des Zones de Production agricole (5,5 milliards) avec le Ministère des Infrastructures, le Programme des Domaines agricoles communautaires (PRODAC) (8,886 milliards de FCFA) avec le Ministère de la Jeunesse et l’Agropole Sud (4,9 milliards FCFA) avec le Ministère l’Industrie etc ».
Pour la campagne 2023-2024, un montant de 100 000 000 000 de FCFA est prévu dans le budget 2024. En outre, le Ministre a soutenu qu’en relation avec son collègue de l’Agriculture, une structuration financière pourra être opérée à la faveur des lignes de financement attendues, d’ici à la fin du mois de novembre, afin de pouvoir payer au moins, en partie, des arriérés dus aux opérateurs.
LES ENFANTS DE DIDIER BADJI SANS ASSISTANCE, SA FEMME SOUS MENACE
Cela va bientôt faire un an que Didier Badji reste introuvable. En dépit des nombreuses interpellations, sa famille reste sans nouvelle. Une situation qui incite l’oncle de Didier Badji
Cela va bientôt faire un an que Didier Badjireste introuvable. En dépit des nombreuses interpellations, sa famille reste sans nouvelle. Une situation qui incite l’oncle de Didier Badji, Moïse Badji a monté au créneau pour alerter.
«Ses enfants, scolarisés dans le privé, ne peuvent plus aller à l’école, faute de moyens. C’est douloureux, comme si leur papa était un criminel. Cela nous fait mal. Son épouse a peur. Elle a longtemps attendu les explications des autorités. De guerre lasse, elle s’est révoltée dans les médias. Maintenant, elle a peur d’être tuée ou mise en prison. On ne sait jamais», révèle-t-il.
Par ailleurs, Moïse Badji demande au procureur de la République, «qui avait annoncé l’ouverture d’une enquête, de donner les éléments» de ladite instruction.
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SI LA PREMIÈRE PROCUREURE VOUS ÉTAIT CONTÉE
Plus radioscopique qu'autobiographique, selon Aminata Fall Niang, l’ouvrage «Mon livre blanc : en mon âme et conscience » de Dior Fall, a fait, à nouveau, l’objet d’une cérémonie de dédicace organisée par l’Association des juristes sénégalaises (AJS).
Plus radioscopique qu’autobiographique, selon Aminata Fall Niang, l’ouvrage «Mon livre blanc : en mon âme et conscience » de Dior Fall, a fait à nouveau l’objet d’une cérémonie de dédicace organisée par l’association des juristes sénégalaises.
Une cérémonie de dédicace avait été organisée en janvier dernier. Mais plusieurs mois après, comme si cela ne suffisait pas, c’est l’AJS dont elle est membre qui a jugé utile d’organiser une nouvelle cérémonie spéciale dédicace du livre de Dior Fall et par la même occasion, pour rendre hommages à l’infatigable militante pour ses combats justes et sa carrière exemplaire.
La cérémonie s’est déroulée en ce mois de novembre en présence du gotha de l’intelligentsia féminine du Sénégal de diverses professions et fonctions, mais principalement des juristes et des magistrates.
Toutes ces femmes présentes a la cérémonie ont littéralement plébiscité : Mon livre blanc : en mon âme et conscience de Dior Fall Sow et lui ont témoigné toute leur gratitude pour ce qu’elle fit, ce qu’elle fait toujours et même pour ce qu’elle fera encore pour la justice et l’égalité des droits au Sénégal.
Dior Fall a reçu pour l’occasion un cadeau qui n’était que le tableau de sa propre personne. Les témoignages émouvant se sont succédé a l'endroit de la première procureure de la République du Sénégal.
Un hommage ô combien mérite a une infatigable militante des causes non seulement de la femme, mais globalement de l’humain. Car Dior Fall Sow n’a pas fait que lutter pour les droits catégoriels comme ceux des femmes ou des enfants.
SIERRA LEONE, LE GOUVERNEMENT DÉNONCE UNE TENTATIVE RATÉE DE COUP D'ÉTAT
Le gouvernement de Sierra Leone parle désormais d’une tentative de coup d’État après les violences qui ont éclaté dimanche à Freetown.
iGFM (Dakar) Le gouvernement de Sierra Leone parle désormais d’une tentative de coup d’État après les violences qui ont éclaté dimanche à Freetown. Des inconnus armés ont attaqué des baraquements militaires, une armurerie, des centres de détention. Ce mardi, les autorités ont reconnu qu’il s’agissait d’une tentative de putsch perpétrée par des soldats actifs ou à la retraite.
C'est officiel. L’attaque de dimanche était bien une tentative de putsch. Il s'agissait d'une opération pour « subvertir illégalement et renverser le gouvernement démocratiquement élu », a déclaré le ministre de l’Information. Selon Chernor Bah, la plupart des meneurs de ce coup de force sont maintenant soit en détention, soit en fuite. Les autorités ont diffusé une liste d’une trentaine de personnes à la fois civils et militaires, actuellement recherchées.
Ce mardi après-midi, des renseignements ont permis l’arrestation de plusieurs suspects. L’un d’eux a résisté et a tiré sur une patrouille avant d’être interpelé.
Le chef d’état-major Patrick Lavahun a révélé que des poursuites étaient engagées à Freetown, notamment dans le quartier résidentiel Allen Town, où deux véhicules contenant des armes ont été récupérés lundi. La traque s’étend même à l’extérieur de la ville, jusqu’à Koya, à environ 40 km.
Plus de détails sur les affrontements
Le lieutenant-général a aussi donné plus de détails sur les affrontements de dimanche. Les désormais putschistes auraient d’abord pénétré vers 3h du matin dans l’armurerie au rond-point Congo Cross. Des combats se sont engagés. Un assaillant a été tué sur place, les autres sont partis avant de prendre d’assaut les baraquements militaires de Wilberforce. Ils ont été repoussés et s’en sont pris à une unité militaire logistique. L’un d’eux a alors été mortellement blessé. Le dernier bilan s’élève à 21 morts dont 14 soldats et trois assaillants.
Des centres de détention ont aussi été attaqués, notamment la prison centrale. Au total, 2 213 détenus ont pu s’évader. Quelques dizaines sont revenus volontairement. Les autorités ont promis une récompense pour arrêter les prisonniers dans la nature et les assaillants.
UNE FIGURE IMPORTANTE DE PASTEF EN FUITE AVEC SON BRACELET ÉLECTRONIQUE
Les Forces de défense et de sécurité sont aux trousses de Moustapha Diop, membre de la Jeunesse patriotique de Pikine. Ce dernier est sous contrôle judiciaire et portait un bracelet électronique.
Les Forces de défense et de sécurité sont aux trousses de Moustapha Diop, membre de la Jeunesse patriotique de Pikine. Ce dernier est sous contrôle judiciaire et portait un bracelet électronique. Mais depuis que le procureur a fait appel pour contester sa liberté provisoire, il a disparu des radars de la justice, selon Source A.
Le journal assure que «même les membres de sa formation politique (Pastef) ne sont pas au courant» qu’il n’est plus joignable. La même source souligne que Moustapha Diop s’occupait des Patriotes envoyés en prison ces dernières années et est membre de Frapp de Guy-Marius Sagna.
FLOTTE DU BRT, MANSOUR FAYE RÉCEPTIONNE 121 BUS
Amadou Mansour Faye, a réceptionné, mardi, 121 bus devant constituer la flotte du Bus Rapid Transit (BRT), un système de transport collectif qui reliera la ville de Guédiawaye à la ville de Dakar.
Dakar, 28 nov (APS) – Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Amadou Mansour Faye, a réceptionné, mardi, 121 bus devant constituer la flotte du Bus Rapid Transit (BRT), un système de transport collectif qui reliera la ville de Guédiawaye à la ville de Dakar et dont l’exploitation commerciale est prévue en décembre prochain, a constaté l’APS.
La cérémonie de réception de ces bus a eu lieu à l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor de Yoff.
‘’En perspective du démarrage prochain de l’exploitation commercial du BRT, prévue vers le 27 décembre prochain, j’ai, avec mes collaborateurs, initié cette visite sur le site pour voir l’effectivité de la réception de 121 bus articulés BRT sur les 158 à termes’’, a déclaré Amadou Mansour Faye.
Ces bus sont décrits comme présentant de « multiples avantages environnementaux et sociaux », notamment par la réduction significative des émissions atmosphériques et de l’empreinte carbone associées au transport.
Amadou Mansour Faye a précisé que ces bus d’une longueur de 18 mètres peuvent transporter 150 passagers, avec 55 places assises.
‘’Ils sont équipés de wifi, de port USB, climatisés, mais 100% électriques avec une capacité d’exploitation d’à peu près une journée’’, a-t-il expliqué.
Il a ajouté que ces bus performants, propriété de l’Etat du Sénégal, sont confiés à une structure d’exploitation dans le cadre d’une concession de quinze ans.
‘’Ce projet important qui va transporter de Gadaye [Guédiawaye] à Petersen environ 300 mille personnes par jour, va contribuer fortement à l’amélioration de la mobilité au niveau de Dakar’’, a-t-il souligné.
Il a rappelé que ce transport de masse est articulé à un autre qu’est le Train express régional (TER), avec à terme, d’ici 2026, un système de rabattement pour 400 nouveaux bus.
‘’(…) la mobilité au niveau de la région de Dakar aura trouvé une réponse appropriée avec cet investissement important de l’Etat du Sénégal et l’accompagnement de ses partenaires financiers’’, a vanté M. Faye.
Il a exprimé sa satisfaction sur le travail abattu par les différentes équipes impliquées dans le cadre du projet, tout en rappelant comment l’Etat du Sénégal avait pris l’option de moderniser le secteur avec une acquisition de moyens de transport ‘’sûrs et durables’’.