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24 février 2025
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POUR ABDOURAHMANE DIOUF, LE SECOND TOUR EST INÉLUCTABLE
Selon le leader du parti Awalé, aucun candidat ne fait consensus et ne peut espérer gagner la présidentielle dès le premier tour, malgré les discours ambiants. Une analyse nourrie du terrain que l'intéressé a longuement développée
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 27/11/2023
Le Dr Abdourahmane Diouf, candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2024 sous la bannière du parti Awalé, a analysé la situation politique actuelle lors de son passage à l'émission "Jury du Dimanche" du 26 novembre dernier.
Interrogé sur les récentes démonstrations de force du Président Macky Sall à travers sa tournée économique et les déclarations dithyrambiques de certains responsables politiques, Dr Diouf a affirmé que "malgré ces démonstrations de force dont on parle, aucun candidat ne peut remporter cette élection au premier tour".
Selon lui, "il n'y a pas la possibilité de passer au premier tour, il n'y a aucun candidat à l'heure actuelle qui peut passer au premier tour à cette élection présidentielle. C'est ma conviction et c'est ce que le terrain démontre".
Pour étayer son analyse, Dr Diouf a déclaré se baser "sur la réalité du terrain" et "sur les rapports de force". Il a précisé que "l'élection présidentielle à venir n'est pas une élection d'argent mais une élection de discours, de programme et de parcours".
Le candidat à la magistrature suprême a souligné qu'"il n'y a pas de président sortant qui défend un bilan, ce qui lui garantit généralement 30 à 35% des voix dès le premier tour". Selon lui, "le président Macky Sall n'est pas Amadou Ba et Amadou Ba n'est pas le président Macky Sall".
Dr Diouf estime qu'"un candidat de substitution ne présente pas les mêmes garanties qu'un candidat originel" et que chaque prétendant viendra "avec son parcours, son discours et son programme".
Concernant Amadou Ba, le candidat d'Awalé a affirmé que "si ce dernier fait campagne sur la continuité, il se donnera lui-même les moyens d'être battu très facilement" car "la continuité va le tirer vers le bas".
Pour conclure, Dr Diouf a déclaré : "Moi, Abdourahmane Diouf, je veux être président de la République du Sénégal. J'ai écrit un programme, je suis allé à la rencontre des Sénégalais". Selon lui, les candidats doivent convaincre les électeurs et non bénéficier d'un effet d'entraînement.
AMADOU BA, LA FORTUNE QUI INTRIGUE
Alors que certains l'accusent d'être un "milliardaire", le candidat de BBY réfute ces allégations et affirme que sa richesse provient de ses hautes fonctions dans l'administration sénégalaise. Plongée dans les origines présumées de sa richesse
Le Quotidien publie ici la partie du livre que Madiambal Diagne consacre à la fortune réelle ou supposée du Premier ministre et candidat de la Coalition Bby à la prochaine présidentielle. Interrogé sur ce sujet par un journaliste lors de la présentation du livre, l’auteur a botté en touche, préférant laisser à chaque lecteur le loisir de se faire une idée. Mais le chapitre donne suffisamment d’indications factuelles pour les curieux.
Amadou Ba passe pour être riche. On s’étonne qu’un haut fonctionnaire puisse être «milliardaire». Tous ses détracteurs pointent cette image qu’il traîne. De nombreux biens lui seraient attribués à l’étranger.
L’intéressé réfute cela. Parlant d’un appartement au Canada, qu’il acquiert du temps où son fils Abdou s’y inscrit pour des études universitaires, il le revendra en 2021.
Les opposants Ousmane Sonko et Mamadou Lamine Diallo insistent particulièrement sur ce point de sa supposée richesse…
Il est formel : «Je n’ai pas un compte bancaire à l’étranger dans lequel il y a plus de quinze mille dollars.» Il se trouve aussi que les partenaires étrangers du Sénégal s’intéressent un certain temps à ses avoirs. C’est ainsi qu’en 2016, les services du Trésor américain mènent quelques investigations : «Il paraît qu’il est riche, qu’il a beaucoup d’argent ?»
C’est une rumeur qu’alimentent, pour beaucoup, certains officiels sénégalais. Plus précisément deux membres du gouvernement qui ne veulent pas que du bien à Amadou Ba. Des signalements s’opèrent sur des biens qui lui appartiendraient à l’attention de l’Administration américaine. Rien de probant ne peut être trouvé en fin de compte.
A l’issue de ces investigations, le Département d’État américain, manifestement rassuré, confie à Amadou Ba, ministre des Finances du Sénégal, la vulgarisation, au niveau africain, d’un programme justement lié à la répression des revenus illicites. C’est le programme Star, Stolen Assets Recovery, sur les flux financiers illicites. «Si c’est un voleur, il doit alors être très habile», persifle un diplomate américain. Je sers la même réponse à une journaliste qui m’interpelle récemment. Elle semble m’enjoindre de débusquer des «cafards» dans la gestion de Amadou Ba. Pourquoi ne le ferait-elle pas elle-même, si tant est qu’elle lui connaitrait des travers dans la gestion ?
Elle me répond : «Cela ne doit pas manquer. Il n’est pas un ange.» Justement, personne ne dit qu’il est un ange et sans doute qu’il peut avoir un côté démoniaque, mais il faudrait avoir la preuve de ces allégations pour en parler plutôt que de se limiter à des allusions générales et assez vagues sur sa fortune et la provenance de celle-ci.
El Hadji Dialigué Bâ analyse : «Le parcours retracé de l’homme Amadou Ba montre qu’il a occupé les fonctions les plus importantes, les plus prestigieuses, les mieux rémunérées dans l’Administration de notre pays : directeur des Impôts (trois ans), Directeur général des Impôts et domaines (sept ans), ministre de l’Economie, des finances et du plan (six ans), ministre des Affaires étrangères (deux ans). C’est par la grâce de Dieu qu’il a eu tous les privilèges. Et on ne le lui connait pas de fortune. Cependant, on lui reconnait sa générosité légendaire.»
Mais la réputation a la peau dure ! Des hommes d’affaires, proches du pouvoir de Macky Sall, gênés par des refus de Amadou Ba d’avaliser certaines importations d’huiles, tiennent à le faire tomber. Ils vont chercher à débusquer ses avoirs financiers supposés cachés.
Pape Amadou Sarr, un conseiller proche du ministre de l’Economie et des finances, reçoit des offres alléchantes pour «balancer» son patron. Par loyauté ou par ignorance, il ne leur aura rien révélé. Il faut dire que la réputation sulfureuse de Amadou Ba, quant à sa richesse, pousse Alexia La Tortue, aujourd’hui en bonne position au Département du Trésor américain, à dissuader Pape Amadou Sarr de travailler aux côtés de Amadou Ba, révèle l’ancien responsable de la Der/fj. Mais à l’issue des investigations américaines, Amadou Ba se retrouve dans les bonnes grâces du Département du Trésor américain et des services du Secrétariat d’Etat américain. Pour ne rien arranger, le vendredi 8 avril 2022, le marabout Serigne Abdou Karim Mbacké, importante figure religieuse mouride, est chez Amadou Ba.
En cette période de Ramadan et de ferveur, Baye Karim, comme l’appellent les disciples, lui rend visite parce qu’ils entretiennent des relations chaleureuses depuis de longues années. Serigne Abdou Karim Mbacké se fait accompagner à cette occasion par des disciples dont certains prennent des vidéos et photos. La diffusion des images de cette visite sur les réseaux sociaux suscite beaucoup de questionnements, pour ne pas dire de controverses. Comment un haut fonctionnaire peut-il posséder une villa de ce standing, se demande-t-on dans les médias et autres réseaux sociaux. Serigne Abdou Karim se désole de tout ce charivari.
Des proches de Amadou Ba lui conseillent de faire une sortie pour s’expliquer. Je fais partie de ceux à qui il demande conseil et qui considèrent qu’il n’y a pas intérêt à chercher à expliquer quoi que ce soit, car cela entretiendrait une polémique stérile. «Il faut faire le dos rond comme l’a fait, en 2004, le ministre de l’Economie et des finances, Abdoulaye Diop.»
Sous ma plume, Le Quotidien publie alors une enquête sur certains biens de ce dernier au Canada. Dans la controverse, Ousseynou Guèye, ancien rédacteur en chef du journal Walfadjri, devenu conseiller du ministre Diop, organise une rencontre. Le ministre Abdoulaye Diop m’explique qu’il ne chercherait pas à se justifier, mais me montre, chiffres à l’appui, que ses revenus légaux de Payeur général du Trésor, de Directeur général de la Comptabilité publique et du Trésor, et de ministre de l’Economie et des finances lui permettent amplement de posséder le patrimoine que l’on lui prête. Il dira la même chose aux enquêteurs de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) à ses différentes auditions en 2013. Il est lui aussi dans le collimateur de la procédure de la «traque des biens mal acquis», mise en branle par le régime de Macky Sall dès son arrivée au pouvoir. C’est ainsi qu’après l’examen des documents présentés par cet ancien ministre de l’Economie et des finances pour justifier ses revenus, que le Parquet spécial de la Crei abandonne les poursuites à son encontre. Tahibou Ndiaye, emprisonné dans cette même procédure, lui aussi invoque ses revenus tirés des fonds communs et autres gratifications pour tenter de justifier l’origine de sa «maison de milliardaire aux Almadies».
En effet, rien que les chiffres des fonds communs perçus à ce niveau de la haute administration des finances publiques peuvent paraître invraisemblables ! Les fonds communs constituent une cagnotte de gratifications distribuées régulièrement aux agents des régies financières de l’Etat et les montants sont au prorata du niveau de responsabilités des agents publics.
Dans l’Administration fiscale, les agents profitent du système du fonds commun ainsi que de celui des primes reçues. Ils possèdent aussi une mutuelle fort avantageuse pour le personnel. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les chefs de bureaux touchent en moyenne douze millions de francs Cfa de «fonds communs» chaque trimestre, alors qu’un simple directeur est servi à hauteur d’environ trente millions de fonds communs par trimestre ; sans compter les primes perçues avec les contentieux qui sont dans les mêmes proportions. Allez savoir les revenus d’un Directeur général de ces administrations sur plusieurs années !
Un ancien responsable des ressources humaines à la Dgid affirme qu’un Directeur général peut toucher plus de cent millions de francs par «fonds commun». Amadou Ba occupe le poste pendant plus de sept bonnes années ! C’est aussi un secret de polichinelle que les agents de l’administration fiscale sont toujours les premiers et mieux servis sur les lotissements de terrains à travers tout le Sénégal. Il arrive que certains mettent sur le marché leurs affectations foncières et récoltent d’importantes sommes. Le système est connu de tous et tout le monde est servi. Quel agent du fisc oserait lever le petit doigt pour dire n’avoir jamais été servi, et plusieurs fois, dans les affectations de terrain ?
Mohamed Diaïté, inspecteur des Impôts et domaines, actuel Directeur général de la Société nationale La Poste, précise : «Le passage de Amadou Ba comme Directeur général des Impôts et domaines nous a tous enrichis. Il a très largement réussi à augmenter les recettes fiscales à des proportions jamais égalées et cela nous a profité, à nous tous, divers membres du personnel, en termes de primes et de fonds communs.» C’est peut-être tout cela qui fait que les fonctionnaires des Impôts et des Finances en général soient si riches qu’il ne leur resterait plus qu’à embrasser la carrière politique pour les honneurs ou pour gouverner les moins riches qu’eux. Ils ont pour noms : Amadou Ba, Mame Boye Diao, Abdoulaye Daouda Diallo, Mamadou Mamour Diallo, Cheikh Amadou Tidiane Bâ, Mamadou Guèye, Birima Mangara, Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye, Mohamed Diaïté, Habib Niang, Birame Soulèye Diop, et on en oublie ! De toute façon, on peut soutenir, sans aucun risque de se tromper, que les candidats déclarés à l’élection présidentielle sont bien loin d’être des crève-la-faim.
Certaines fortunes sont traçables et d’autres le sont bien moins, comme celle de quelques anciens collaborateurs du Président Sall qui mettent des gants blancs et jouent aux «Messieurs propres» ou «aux indigents». Un proche de Amadou Ba enrage : «Tant que certains restent à parler par parabole ou des devinettes, ça passe. Amadou Ba ne se mettra pas à faire dans le déballage ou à dire ce qu’il sait de nombre d’entre eux, mais nous qui avons été là pendant que d’autres se substituaient au ministre des Finances (Amadou Ba) pour signer des contrats ou payer des factures qu’il avait refusé d’endosser, nous n’hésiterons pas à parler. Nous évoquerons avec force précisions, comment les autorités polonaises ont pris en grippe un ancien ministre ; ou comment certains montages ont pu être faits avec des entreprises turques ou dans le secteur de l’énergie ; ou encore comment le Président Macky Sall a tancé un de ses collaborateurs qui avait fait une offre pour acheter à 650 millions de francs Cfa un appartement de l’immeuble Eden Rock saisi sur Bibo Bourgi ; ou encore les raisons du limogeage de certains d’entre eux du gouvernement pour de sordides histoires d’argent ! Quel est cet ancien Premier ministre qui avait bénéficié d’un cadeau, une villa au Maroc offerte par une société immobilière en activité au Sénégal ? Ou encore avec la réfection du Building administratif ; ou encore… ! Dire que ces gens veulent jouer aux pauvres en trompant leur monde pour demander à leurs soutiens de se cotiser pour financer leur campagne ! Villa de milliardaire on dit ? Il y en a qui ont acquis des villas plus somptueuses que celle de Amadou Ba après leur entrée au gouvernement alors qu’ils n’avaient pas le moindre titre de propriété avant l’accession de Macky Sall au pouvoir.» Un défi ou une menace ?
Les joutes promettent d’être animées à la prochaine campagne électorale. «Déballez, déballez, le Sénégal ne s’en portera que mieux !», disions-nous dans une chronique parue dans le journal Le Quotidien. Ça va barder ou saigner ! Le système des régies financières de l’Etat reste cependant à questionner. Il est bâti sur le même modèle largement décrié dans les milieux capitalistes où les patrons des grandes entreprises perçoivent régulièrement des gratifications et autres motivations qui peuvent scandaliser le commun des employés. Ce système existe dans la plupart des administrations publiques du monde, mais il se trouve que la richesse, parfois ostentatoire, de certains serviteurs de l’Etat ne peut pas manquer d’accréditer l’idée d’une supposée corruption.
En tout état de cause, le Président Macky Sall cherche à réguler le système, en généralisant l’augmentation sensible des salaires des fonctionnaires, mais surtout en envisageant des réformes qui n’aboutissent toujours pas. Abou Abel Thiam, ancien porte-parole du Président Macky Sall et actuellement président du Conseil de régulation de l’Agence pour la régulation des télécommunications et des postes (Artp), s’insurge dans les colonnes du journal Le Quotidien du 13 septembre 2023 : «Une des priorités de Amadou Ba, s’il est élu président de la République, sera de faire la réforme des régies financières, en premier lieu les Impôts et domaines. On ne peut pas continuer avec un système où une frange de fonctionnaires se constitue en une fabrique de profiteurs. Il faut aussi de ce côté-là, une réforme hardie.»
Les réticences et résistances des fonctionnaires des régies financières ne semblent pas permettre de telles réformes. Il reste que même parmi les opposants les plus farouches au pouvoir, aucun militant ou responsable, faisant partie des fonctionnaires des régies financières, n’élève une seule fois la voix pour remettre en cause ce système des fonds communs et gratifications qui leur profite allégrement. On remarquera aussi les disparités entre les niveaux des fonds communs perçus par les fonctionnaires, qu’ils soient de tel ou tel autre secteur spécifique des services du ministère des Finances.
Le système reste si avantageux que des fonctionnaires de ces services, affectés dans d’autres ministères, tiennent à garder leur statut de «fonctionnaires des Finances» et continuent ainsi, le plus normalement du monde, de percevoir des «fonds communs» dont ils ne participent pourtant pas à la production ! La préconisation d’une meilleure justice sociale se trouverait-elle dans la réforme recommandée par Amadou Ba, alors ministre de l’Economie et des finances, qui consisterait par exemple, à fondre les différents corps des régies financières pour constituer, comme en France, un Corps des inspecteurs des Finances ? Dans ce pays dont le système administratif inspire largement ceux de ses anciennes colonies, pour attirer les meilleurs diplômés de l’Ecole nationale d’administration (Ena) vers le Trésor et les autres administrations du ministère des Finances, il y existe un système de primes assez motivant ; même si, du reste, le système hérité de l’ancien régime, qui consiste à laisser une partie des recettes perçues aux agents publics recouvreurs, est supprimé. Au demeurant, Amadou Ba peut se révéler très riche par ses revenus légaux, et pour autant devrait-il en avoir honte ? Est-il richissime ?
La fortune qu’on lui prête peut s’avérer exagérée. Au demeurant, bénéficie-t-il, largement du reste, d’un système dont il n’est pas à l’origine, qu’il trouve déjà en place quand il entre dans la Fonction publique. Force est de dire que par rapport à quelqu’un de son niveau, au regard de ses anciennes fonctions, ce n’est pas étonnant qu’il passe pour riche. Lui-même assume que durant toute sa carrière, s’il perçoit le plus de gratifications que tous ses collègues, c’est en raison de ses performances exceptionnelles. Makhtar Diagne le confirme : «Quand il était à la brigade des vérifications, il faisait partie des inspecteurs les plus performants. Il était bon. Il réalisait de belles performances. On faisait essentiellement du contrôle, il était bon, il avait un bon flair ; il a fait de gros redressements, notamment sur la prestation de sociétés étrangères. Il y a eu de bons résultats à la perception. A la brigade, pareil et effectivement cela lui valait de belles primes et gratifications.» En France, par exemple, Les trésoriers payeurs généraux sont les fonctionnaires les mieux payés, alors que des dirigeants d’entreprises publiques en France touchent plus de six cent mille euros de rémunération annuelle. Au Sénégal, pendant longtemps, le greffier en chef du Tribunal de Dakar passe pour être le fonctionnaire le plus riche de la République parce qu’alors l’intégralité des émoluments du greffe va directement et exclusivement dans les poches du greffier en chef !
La question pose un débat philosophique sur le rapport de nos sociétés avec la richesse et les personnes riches. Dominique Strauss-Kahn, ancien ministre français de l’Economie et ancien Directeur général du Fmi, traîne longtemps cette réputation comme infâmante d’être riche, une fortune renforcée sans doute par son union avec une riche héritière, Mme Anne Sinclair. Agacé, il finit par protester : «Dois-je m’excuser d’être riche ?» Seulement, l’histoire de cette «maison de milliardaire» mérite un peu d’être racontée. Amadou Ba est alors attributaire d’un terrain dans un lotissement des Almadies. Sa parcelle est contiguë à celle du directeur du Cadastre, Tahibou Ndiaye, qui commence à construire sa villa tandis que Amadou Ba traine encore les pieds. Tahibou Ndiaye, qui pense à élargir sa propriété pour y ériger une mosquée et un logement réservé à ses réguliers hôtes marocains de la famille de Cheikh Ahmed Tidjan Chérif, le fondateur de la Tidjanniyah, lui propose de reprendre le site et de lui trouver un autre terrain. Amadou Ba ne fait pas d’objection et consent à laisser son terrain à Tahibou Ndiaye.
Madame Ba, vexée, ne l’entend pas de cette oreille et proteste vivement : «Je veux moi aussi vivre dans les beaux quartiers comme les autres !» La promiscuité de son logement indispose Madame Ba, surtout avec les enfants qui bougent dans tous les sens en présence des visiteurs. Un de ses amis assiste à la scène et conseille à Amadou Ba de se trouver un meilleur logement. C’est ainsi qu’il le met en relation avec une personne qui cherche à vendre un terrain aux Almadies, sur lequel il a un projet immobilier qui ne peut plus se réaliser du fait de désaccords avec son partenaire en affaires. Amadou Ba est alors directeur des Grandes Entreprises. La vente est conclue à cent dix mille francs le mètre carré devant le notaire Me Serigne Mbaye Badiane, et le paiement s’effectue par tranche entre 2002 et 2005. Amadou Ba commence alors, sur insistance de son épouse, à construire. C’est après le démarrage de ce chantier qui avance bien que le partenaire du premier vendeur se décide, lui aussi, en 2009, à vendre sa part de parcelle et la propose à Amadou Ba qui l’achète pour agrandir sa maison. Cette deuxième transaction se fait devant le notaire Me Moustapha Ndiaye. La maison fait l’objet de deux titres de propriété distincts.
D’ailleurs, cet accolement des deux terrains est assez visible dans le salon principal de la «maison de milliardaire». La construction se termine en 2011 et les premiers meubles y prennent leurs quartiers en décembre de la même année. Mais Amadou Ba continue de traîiner les pieds pour s’y installer. Il ne continue pas moins d’habiter dans un autre appartement quand même plus spacieux, dans un immeuble moderne en face de la piscine de l’hôtel Pullman au centreville de Dakar. Il prétexte avoir besoin d’être proche du Plateau pour être accessible et disponible pour les nécessités de ses fonctions de Directeur général des Impôts et domaines, puis de ministre de l’Economie, des finances et du plan. Bily Ba ne cesse de s’irriter et reproche à son époux de ne pas vouloir déménager. J’appuie son épouse dans cette revendication : «Elle a bien raison, tu dois être mieux logé que tu ne l’es», lui fais-je remarquer. J’insiste auprès de Bily : «Fais terminer les équipements et il sera bien obligé de déménager de gré ou de force.» Amadou Ba finit par déménager, quelques mois avant l’élection présidentielle de février 2019. Il est même pressé de s’installer ailleurs que dans un immeuble dont les ascenseurs sont très exposés en cette période de pandémie. Il pense surtout mettre à l’abri son épouse qui présente quelques comorbidités. Après la réélection de Macky Sall, il est nommé au ministère des Affaires étrangères, en avril 2019. En octobre 2020, c’est pendant que le Sénégal commence à sortir de la pandémie mondiale du Covid-19 que Bily Ba chope le dangereux virus. Elle manque de peu d’y laisser la vie, son pronostic vital étant engagé.
Le Général Mame Thierno Dieng, directeur de l’hôpital Principal de Dakar, prend des dispositions pour un traitement efficace du cas de l’épouse du ministre des Affaires étrangères. Il fait rouvrir le Centre de traitement des malades du Covid-19 qui est déjà fermé. Madame Ba s’en sort miraculeusement et, à peine arrive-telle le 1er novembre 2020 à son domicile, que la nouvelle du limogeage de Amadou Ba est connue, avec le remaniement gouvernemental. Amadou Ba sort du gouvernement soulagé ce jour de voir sa femme revenir à la maison sur ses deux pieds. Un superstitieux renierait peut-être ce petit château !
«LA REVOLUTION POUR LUI C’ETAIT A LA MAISON, AVANT DE SORTIR DANS LA RUE»
Célébré certes, mais plus prophète ailleurs que chez lui, selon ce qu’en ressent son fils, Moussa. Sembène, le père, a pour sa part posé des jalons et est parti. Parti pour rester
Il a fait du cinéma sa vie, et les salles le lui rendent. Ousmane Sembène, dans le cadre de son centenaire, est ainsi célébré. Célébré certes, mais plus prophète ailleurs que chez lui, selon ce qu’en ressent son fils, Moussa. Sembène, le père, a pour sa part posé des jalons et est parti. Parti pour rester
Un homme avance, qui boite ! Un chien aboie, qui se fait entendre dans la nuit. La nuit a mangé l’espace et l’homme boite, guidé de petites lueurs. Aloyse pénètre dans une pièce, allume une lampe. La nuit s’estompe, une image du Christ apparaît, illuminée par Aloyse et sa lampe. Aloyse qui ne vient pourtant pas pour apporter une nouvelle de lumière. «Papa est mort.» Ousmane Sembène, le maître a bien formulé l’ouverture de Guelwaar. La lumière de l’écran du Seanema se projette sur des têtes à la chevelure grisée par l’âge. D’autres, moins âgés, sont dans la salle noire. Sept à soixante-dix-sept ans, disons, et qui viennent revoir un des monuments de celui qui, s’il vivait encore, aurait eu cent ans. Cent ans, Sembène Ousmane, et tous les âges revivifient l’esprit d’un mort vivant au-delà de sa mort. Et parce que son art est éternel…
Une hémorragie a emporté un homme. Une autre saigne l’administration qui dénigre Barthélemy, fils du mort. Le ciel, lui, retient son hémorragie, ne se fend pas et Thiès, privée d’eau, meurt de sa petite sécheresse. La terre, en hémorragie, se fend et reflète l’absence d’hémorragie céleste. Le parti politique (composé de «perroquets»), malade jusqu’à l’hémorragie, affame le Peuple (lâche, lui, jusqu’à se taire lorsque son Guelwaar est assassiné pour avoir parlé en leur nom) en détournant l’aide à lui destinée. Le cadavre du mort d’hémorragie ? Disparu ! Le corps social fera bientôt son hémorragie : chrétiens contre musulmans, le mort adepte du Christ étant enterré dans le cimetière des musulmans ! Guelwaar, le révolutionnaire, éventrera les sacs de riz venus sous forme d’aide : cette aide qui cause une hémorragie dans l’âme de l’honneur de ceux qui la reçoivent… Il aura éventré ses sacs en esprit, puisque ce fut à des enfants que cette tâche symbolique sera dévolue. Sans doute, l’impact du fameux discours de Pierre dans l’esprit des mômes.
Guelwaar de Sembène, un révolutionnaire au «caractère de cochon» (dans les soustitres), un homme au lourd héritage, un Guelwaar avec aussi ses tares ! C’est le père d’un Barthélemy ni blanc parce qu’évidemment noir et ni noir parce qu’intérieurement blanc ! Guelwaar, père d’une fille qui se vend à Dakar pour tenir la maison au village ! Guelwaar, père d’un Aloyse handicapé par un accident ! Guelwaar, père de sept enfants dont quatre morts et trois décrits plus hauts : sa femme, Nogoy Marie, l’a presque maudit dans une scène à l’éclairage aussi obscur que le monologue qu’elle montre. Guelwaar ou Ousmane Sembène qui dit ces choses-là et bien d’autres. Ces choses du pays. «Au Sénégal, notre pays… Au Sénégal» (parole de l’Abbé). Guelwaar, «l’index», Guelwaar, les cinq doigts, la main tendue ! Guelwaar, le discours d’hier pour une vérité d’aujourd’hui. Discours accompagné d’un Baba Maal à piquer la sensibilité de quiconque. Guelwaar est un problème à «régler en douce», selon le Préfet. «Ce fou de PierreHenri», comme dit le députémaire qui pèse récupération de mérite, élection à venir et distribution de vivres. Et Guelwaar, car «il ne peut pas y avoir de la vertu dans la misère et la pauvreté». Comme dit un autre personnage du film de 1992. 1992 ? «Tu prends un film comme Le Mandat, jusqu’à maintenant, c’est la même chose. C’est un sujet d’actualité» ! 1992-2023, Guelwaar demeure un sujet d’actualité, dit la famille Sembène…
Sentir le pouls du Peuple, retranscrire la réalité en fiction
«C’est vraiment le miroir du Sénégal !» C’est le fils de Ousmane, Moussa, qui parle ainsi du film de son père inspiré d’un fait divers authentique. Il considère que ce n’est pas seulement à limiter à la politique. Une fresque sociale, alors. Le fils Sembène donne aussi des détails de qui était le père. Il lui revient à l’esprit l’image d’un père que le jeune qu’il a été trouvait dur. Aujourd’hui, avec l’âge, c’est un «qui aime bien châtie bien» qu’il lâche. Ses souvenirs pourraient en outre aider à faire le lien avec le tempérament du cinéaste et le personnage Pierre-Henri Thioune. «La révolution pour lui, c’était à la maison, avant de sortir dans la rue.» Que de sacrifices consentis, Ousmane. Que d’investissements faits, Sembène. Mais, dit le fils, «il fallait que quelqu’un le fasse. Il l’a fait. Tout l’argent qu’il avait, il l’a mis dans son boulot. Il ne l’a pas fait juste pour le Sénégal, c’était pour l’Afrique».
Et Ousmane Sembène, ne serait-il pas Pierre Henri, jusque dans la destinée réservée aux deux par celles et ceux pour qui ils parlaient, dénonçaient, montraient ? Dans tous les cas, le fils sent que le père est plus prophète ailleurs que chez lui. «Moi, dit Moussa, je me sens mieux au Burkina qu’ici. Je sens plus la présence de mon père» au pays des hommes intègres. Monument, avenue… Et comme son père et le personnage central du film de son père, Moussa souligne que «ñaanu ñu quoi». Il souligne que personne n’est supplié d’honorer Sembène de l’honneur qui lui sied ! A-t-il d’ailleurs demandé une once de reconnaissance ! Pour être connu et vivre dans l’opulence ? Ousmane Sembène n’a pas fait du cinéma pour être connu et vivre dans l’opulence. «C’était un homme du Peuple, il s’identifiait au Peuple. C’est juste que lui, il sent le pouls de la société» et «il essayait de s’exprimer. Si on le comprend, on le comprend. Si on ne le comprend pas, on ne le comprend pas». L’essentiel étant que lui, «il a essayé. Maintenant, le reste, c’est à nous de le faire». Peut-être comme Sembène l’a fait faire à ces personnages qui, malgré tout, ont trouvé une solution au problème du cadavre qui n’était pas à sa place.
FIN DE LA 3E …TRANSE !
Nii la key ! Cette haute tension dans les ménages ne pouvait continuer. On en est arrivé à ne pas fermer l’œil à cause d’un «tiit ! tiit !» des compteurs et du point rouge d’avertissement qui illuminait presque les quartiers.
Nii la key ! Cette haute tension dans les ménages ne pouvait continuer. On en est arrivé à ne pas fermer l’œil à cause d’un «tiit ! tiit !» des compteurs et du point rouge d’avertissement qui illuminait presque les quartiers. Ailleurs, on avait l’impression que les lampes étaient éteintes pour dormir alors que c’était faute de crédit Woyofal. Tout le monde, la majorité en tout cas, était en transe. À cause de la 3e tranche qui est désormais supprimée. Et voilà Antoine qui, comme un père Noël avant l’heure, baisse la tension sociale. Avec «Antoine de fond», la Présidentielle. N’est-ce pas !
MADIAMBAL DIAGNE DÉVOILE AMADOU BA
Portrait d'un homme politique méconnu : Madiambal Diagne livre un livre-enquête sur le parcours atypique d'Amadou Ba, révélant les zones d'ombre sur sa fortune mais aussi ses ambitions pour le Sénégal s'il était élu président
Qui est Amadou Ba ? D’où tire-t-il sa fortune ? Ce sont, entre autres, les questions que le journaliste Madiambal Diagne s’est posées. Les réponses sont consignées dans un livre. «Amadou Ba, la dernière marche» est un ouvrage autobiographique qui retrace le parcours du candidat de Benno bokk yaakaar. L’objectif est de fournir au lecteur les éléments nécessaires pour se faire sa propre opinion de l’homme choisi par le Président Macky Sall pour sa coalition.
Fournir aux électeurs les éléments pour se faire leur propre opinion sur le candidat Amadou Ba ! C’est ce qui a motivé Madiambal Diagne. Le journaliste vient de signer son 3ème livre, en moins de 4 mois. Cette fois, il s’intéresse au candidat de Benno bokk yaakaar. Qui est vraiment Amadou Ba ? C’est la question à laquelle il a essayé de répondre. «Amadou Ba, la dernière marche», édité par Les Editions du Quotidien, «est un ouvrage d’utilité publique», selon Ibou Fall. Le journaliste a expliqué, lors de la cérémonie de présentation hier, que le livre va permettre à ceux qui s’intéressent à Amadou Ba de se faire une religion sur ce dernier. Car, de sa naissance dans le quartier populaire de Grand-Dakar jusqu’à l’exercice de la fonction de Premier ministre du Sénégal, Madiambal Diagne a mis de côté sa proximité avec Amadou Ba pour porter sa tenue de journaliste d’investigation, afin d’éplucher toutes les facettes de sa vie, aussi bien sociale que professionnelle. «J’ai choisi de faire un livre sur Amadou Ba, car j’ai voulu présenter tous les éléments nécessaires pour cerner la personnalité de ce candidat à la Présidentielle», a affirmé Madiambal Diagne.
Pour autant, ce livre ne caresse pas le candidat dans le sens du poil. «Nous avons fait un travail de journaliste et laissé au lecteur sa liberté de juger. C’est pourquoi, dans certains passages, il ne serait pas à l’aise. Comment il a acquis sa fortune ? La situation d’endettement ? Je laisse le soin au lecteur de se faire son opinion. Quelle ambition a-t-il pour le Sénégal ? Quelles réformes s’il est élu ? J’ai échangé avec lui sur ses projets majeurs. Nous avons fait un travail d’investigation, factuel, documenté», a dit Madiambal Diagne
Des propos confirmés par Ibou Fall, qui a déclaré : «Il ne faut pas s’y tromper. C’est un travail journalistique. Le moment est opportun, car Amadou Ba a la meilleure posture, car il est Premier ministre du Sénégal et candidat de la majorité présidentielle. Le livre s’est gardé de dire le vrai talent politique de Amadou Ba. Seul l’homme politique peut le dire.» Par ailleurs, le journaliste Issa Sall, ami de Amadou Ba depuis plus de 30 ans, qui a signé la postface, s’est dit surpris de découvrir certains aspects de Amadou Ba. «J’ai noté dans le livre que Amadou Ba n’est pas un inconnu en politique. Ce n’est pas un néophyte, car il a été au Ps. Il a un parcours. C’est ce que Madiambal fait découvrir. Amadou Ba ne se cache pas. Mais il a une certaine timidité.Il aurait pu réclamer beaucoup de choses, car il n’a jamais posé d’acte égoïste. Il ne s’impose pas. Il ne cherche pas à être apprécié. Il ne dit jamais du mal à personne», a souligné Issa Sall.
LA POLITIQUE, L’ÉCONOMIE ET LA SANTÉ A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE LUNDI
Les livraisons de ce 27 novembre traitent essentiellement de la politique, de l’économie et de la santé.
Dakar, 27 nov (APS) – La politique, l’économie et la santé dominent la livraison des quotidiens de ce lundi.
Le Soleil annonce que le candidat de Benno Bokk Yaakaar (BBY) à l’élection présidentielle du 25 février prochain a réuni 3.782.052 parrains, soit 136,65 % de l’objectif qu’il s’était fixé.
‘’Il reste maintenant l’heure de vérité pour les candidats, lorsqu’il s’agira de vérifier la conformité de tous les parrainages, dont les dépôts prendront fin le 26 décembre’’, ajoute-t-il.
L’opposant Bougane Guèye Dany, dans des propos relayés par L’info, est d’avis que ‘’dégager Benno Bokk Yaakaar de la tête du pays n’est plus un choix mais un devoir citoyen’’.
Le Quotidien parle de la fortune d’Amadou Ba. ‘’Est-il richissime ? La fortune qu’on lui prête peut s’avérer exagérée’’, écrit le journal.
Il estime que le Premier ministre et candidat à l’élection présidentielle, ancien ministre et fonctionnaire des impôts et domaines (dont il a été directeur général), a bénéficié d’‘’un système dont il n’est pas à l’origine’’.
Qu’il soit ‘’riche comme Crésus’’ ou pas, Amadou Ba a bénéficié d’un système qu’‘’il trouve déjà en place lorsqu’il entre dans la fonction publique’’, tient à préciser le journal en publiant des extraits d’un livre de son patron, Madiambal Diagne.
De ‘’petits meurtres entre ex-alliés’’
Le journal EnQuête est préoccupé par les ‘’petits meurtres entre ex-alliés’’, Benno Bokk Yaakaar d’un côté, El Hadji Mamadou Diao, dit Mame Boye Diao, Mahammed Dionne et Aly Ngouille Ndiaye de l’autre.
‘’La précampagne et la collecte des parrainages sont difficiles pour les candidats dissidents de BBY’’, observe le journal.
‘’La machine Benno Bokk Yaakaar se retourne contre ses ex-alliés. Les candidats dissidents de [BBY] sont victimes d’un acharnement de la majorité présidentielle’’, note EnQuête, ajoutant que la majorité présidentielle recourt à ‘’diverses astuces et mesures de sabotage’’ contre MM. Diao, Dionne et Ndiaye, tous candidats à la succession de Macky Sall.
Des candidats de l’opposition dénoncent le ‘’refus’’ du ministère de l’Intérieur de mettre à leur disposition le fichier comprenant la liste des électeurs, selon WalfQuotidien.
‘’Amadou Ba a accès à ce fichier, ce qui lui permet de contrôler ses parrains […] Nous exigeons du gouvernement qu’il mette à notre disposition ce fichier, ce qui nous permettra de faire le contrôle de nos parrains’’, écrit le journal en citant l’opposant Abdourahmane Diouf.
Les quotidiens se sont intéressés à la suppression de la troisième tranche sur l’électricité prépayée, une mesure censée réduire le coût du courant électrique.
‘’Cette haute tension sur les ménages ne pouvait pas continuer’’, commente Bés Bi Le Jour, estimant que le ministre du Pétrole et des Énergies, en annonçant cette mesure, ‘’baisse la tension sociale’’ en même temps.
‘’Controverse autour d’un prix’’, titre Sud Quotidien, concernant le tarif de 280 francs CFA fixé par le gouvernement pour le kilogramme d’arachide.
Des ‘’lueurs d’espoir’’
Sud Quotidien constate que ‘’cette décision divise le monde rural : certains demandent […] 300 francs CFA, d’autres portent le regard sur les opportunités qui pourraient découler de ce prix plancher’’.
Plusieurs journaux évoquent la première transplantation rénale au Sénégal, une prouesse de l’hôpital militaire de Ouakam et de l’hôpital Aristide-Le-Dantec, à Dakar.
‘’Une première et un succès […] Ce premier pas sera suivi de beaucoup d’autres, pour que […] l’hémodialyse ne soit plus la seule solution offerte aux patients atteints de maladie rénale terminale’’, lit-on dans Libération.
‘’C’est une grande victoire pour les acteurs du secteur de la santé. Le Sénégal a réussi, hier, sa première transplantation rénale […] Le Sénégal est entré dans l’histoire de la greffe et de la transplantation d’organes’’, annonce L’As.
Vox Populi parle de ‘’lueurs d’espoir’’ après les prouesses menées de concert par l’hôpital militaire de Ouakam et l’hôpital Aristide-Le-Dantec.
L’annonce de nouvelles maladies respiratoires en Chine préoccupe les quotidiens, qui se rappellent que la très meurtrière pandémie de coronavirus est partie de ce pays il y a quatre ans.
‘’Va-t-on reprendre les masques, les mesures barrières ? Le ministère [sénégalais] de la Santé retient son souffle après l’apparition de maladies respiratoires en Chine. On ne sait pas ce que l’avenir nous réserve encore […] Il faut prier que cela n’étouffe pas le monde à nouveau’’, commente Le Quotidien.
L’Observateur évoque la disparition depuis plusieurs mois du gendarme Didier Badji.
‘’Ses enfants ne peuvent plus aller à l’école’’, note le journal en citant un porte-parole de la famille de l’homme porté disparu depuis plusieurs mois.
EL HADJI MALICK SAGNE PLACE LE SENEGAL SUR LE TOIT MONDIAL DE LA SCIENCE
El Hadji Malick Sagne a représenté dignement le Sénégal au mondial du Falling Walls Lab qui s’est tenu la semaine dernière en Allemagne
Dans le cadre de la finale mondiale du concours Falling Walls, une plateforme mondiale d’échanges scientifiques, l’ingénieur des travaux agricoles, El Hadji Malick Sagne, qui a représenté le Sénégal à Berlin lors de cette compétition de startup, a remporté le 1er Prix de talents émergents. Ses travaux ont porté sur les vertus du cactus.
El Hadji Malick Sagne a représenté dignement le Sénégal au mondial du Falling Walls Lab qui s’est tenu la semaine dernière en Allemagne. Lors de cette compétition qui a réuni plus de 100 startup venues des quatre continents du monde, le pensionnaire de l’Institut supérieur de formation agricole et rurale de Bambey a remporté le 1er Prix de la catégorie Talents émergents. Un 2e prix après celui remporté dans son propre pays qui lui procure beaucoup de bonheur et de fierté. «C’est un sentiment de fierté d’avoir dignement représenté le Sénégal. Il y avait une pression, parce que la présentation se faisait en anglais. Il y avait une charge émotionnelle, mais je m’en suis bien sorti», s’est réjoui le pensionnaire de l’université Alioune Diop de Bambey, après son retour de Berlin où il a été sacré.
D’après lui, les prétendants à cette compétition qui réunit chaque année les meilleures productions dans tous les domaines de la recherche scientifique, sont appréciés sur l’innovation, l’impact environnemental et sociétal de leur travail. Ainsi, pour se distinguer des autres concurrents, il fallait que sa production se différencie de ce qui existe déjà. Et au-delà de l’innovation, il faut que le projet ait un impact social et économique. En plus, il faut aussi décrire la problématique de son projet. Des aspects qui n’ont pas fait défaut à la production de l’ingénieur des travaux agricoles. «J’ai posé ma problématique sur la contamination des fruits et légumes par les engrais et pesticides. Plusieurs maux sont liés à des pesticides qui provoquent des maladies. Et notre système de production concerne le cactus, c’est-à-dire le «garga mbossé» en langue locale. Ces essais de culture que nous faisons avec le cactus, permettent la valorisation du cactus avec la production du biogaz qu’on peut utiliser pour la cuisine et pour l’électrification de la ferme. C’est pour avoir une autonomie en électricité. Et les résidus appelés digesta, nous les utilisons pour la fertilisation des sols. Ce qui nous permet de ne pas utiliser l’engrais chimique», a-t-il expliqué. Mais ce prix a amené l’ingénieur à revoir en grand ses ambitions. El Hadji Malick Sagne veut montrer maintenant ce qui est favorable. «Se lancer dans la production à grande échelle. Je veux installer une grande parcelle de 3 ha à Boréja, dans mon village natal. L’objectif, c’est d’entamer le système de production à grande échelle d’électricité et de mettre à la disposition du Sénégal des fruits et des légumes sans pesticide à des prix conventionnels», a-t-il fait savoir. D’ailleurs, la chance semble déjà lui sourire pour la réalisation de ce rêve de mettre en place ce gigantesque projet qui va produire du biogaz et des digesta pour la fertilisation des fruits et légumes. «J’ai décroché un partenariat avec la société Mercédes pour la production du gaz. Ils vont mettre à notre disposition des motos culture à gaz et mettre un bio digesteur qui va permettre de produire assez d’électricité», at-il informé. Au moment où les autorités parlent du mix énergétique, une occasion se présente à elles pour atteindre cet objectif en soutenant cette initiative de El Hadji Malick Sagne.
Il faut savoir que la finale du Falling Walls, qui est prévue du 7 au 9 novembre 2023 à Berlin, est une plateforme mondiale d’échanges scientifiques. Cet événement annuel sert de catalyseur pour l’innovation, favorisant le dialogue interdisciplinaire et promouvant une réflexion novatric
LES IMAMS, CHEFS DE VILLAGE ET DE QUARTIER, LES ACTEURS-CLES
Il y a la digitalisation, la sensibilisation et des séances de rattrapage comme les audiences foraines, mais le problème de la non-déclaration à l’état civil persiste toujours en dépit des moyens investis par l’Etat. Que faire ?
Il y a la digitalisation, la sensibilisation et des séances de rattrapage comme les audiences foraines, mais le problème de la non-déclaration à l’état civil persiste toujours en dépit des moyens investis par l’Etat. Que faire ? Il y a la non-implication de certains acteurs dans la chaîne comme les chefs de quartier, de village, des imams et autres qui pourraient jouer un rôle essentiel.
Les causes de la non-déclaration de naissance des enfants sont multiples. Massamba Diouf, spécialiste de la Protection des enfants au niveau de l’Unicef, expose : «C’est l’ignorance de l’utilité de l’état civil et des procédures de déclaration par certains parents.» «Les parents ne savent pas pourquoi déclarer leurs enfants, comment ils doivent le faire», campe Massamba Diouf lors d’une présentation dans le cadre de la quatrième session ordinaire du Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct) présidée par Aminata Mbengue Ndiaye et dont le thème porte sur : «Enregistrement et l’exploitation des faits d’état civil, un défi majeur pour le développement territorial.»
Venu accompagner Madame Silvia Danailov, représentante résidente de l’Unicef, auditionnée par le Hcct lors de cette rencontre, Massamba Diouf pointe du doigt «la faible implication des auxiliaires de l’état civil», à savoir «les chefs de village et les délégués de quartier», dans le processus de délivrance des actes d’état civil, alors que la loi leur donne ce droit. «De par la loi, ils sont tenus d’avoir des cahiers dans lesquels ils doivent enregistrer les naissances dans leur localité. Malheureusement, la plupart d’entre eux ignorent cette disposition de la loi ou ne disposent pas d’outils pour faire ce travail. Si ces chefs de village s’étaient impliqués dans l’enregistrement, je pense que le problème de l’éloignement et de l’enclavement ne se poserait pas», diagnostique ce spécialiste de la Protection des enfants au niveau de l’Unicef. Pour lui, la «non-prise en compte de l’imam parmi les auxiliaires d’état civil» ne facilite pas pour autant les choses. Il rappelle que ces derniers sont présents à tous les «faits d’état civil» et «pourtant ne délivrent d’attestation» et «n’ont pas de cahier de village, n’ont pas de cahier de quartier». «L’idée ici, c’est utiliser le statut de l’imam comme auxiliaire d’état civil puisqu’il y a une tradition dans nos mosquées pour délivrer des attestations de mariage, des attestations de décès», souligne-t-il.
L’autre cause est l’ignorance. Par exemple, «la sage-femme qui donne le certificat d’accouchement à la maman peut ne pas lui expliquer l’utilité de ce certificat». Il pointe une source d’équivoque : «Il arrive que les femmes croient que le certificat d’accouchement est le certificat de naissance. On a vu des femmes garder le certificat d’accouchement jusqu’au jour d’inscrire leur enfant à l’école pour le présenter. S’il y avait une bonne collaboration, une implication des acteurs de la santé dans la sensibilisation et l’orientation, je ne pense pas qu’on aurait ce problème.»
Mais, il y a des problèmes structurels qui expliqueraient cette situation. «Les causes intermédiaires, ce sont des parents sans pièces d’état civil. Au Sénégal, il y a des personnes, des adultes, des personnalités qui n’ont jamais eu d’acte de naissance, qui n’ont jamais eu de carte d’identité. J’en rigole parce que quand on a appris que le président de la République avait donné des indemnités aux chefs de village, beaucoup d’entre eux se sont rués vers les tribunaux pour chercher des actes de naissance», affirme M. Diouf. Il soutient en outre que «l’autre cause intermédiaire reste les jugements et les audiences foraines». «Donc, ce sont des opportunités que les parents saisissent pour ne pas déclarer leurs enfants dans les délais et attendre les audiences foraines pour pouvoir leur trouver un acte», fait remarquer le spécialiste de la Protection des enfants à l’Unicef.
Par ailleurs, il y a aussi souvent les ruptures de registres, l’absence de sanctions à l’endroit de ceux qui ne déclarent pas leurs enfants, la «non effectivité de la gratuité» de la déclaration et la «non-délivrance» de certificat d’accouchement pour les accouchements à domicile. «Il y a aussi la perception qui dit que seul le père peut déclarer son nom, alors que la loi ne dit pas ça», ajoute M. Diouf. Cela se ressent sur le taux national de déclaration des enfants. «Il faut remarquer que nous sommes dans une tendance qui stagne, qui baisse, qui n’évolue pas comme on le souhaite», souligne-t-il. Les régions de Tambacounda, Kaffrine, Diourbel et Louga sont loin du niveau national. «Regardez bien les évolutions des taux par région : Dakar n’a progressé que de deux points entre 2014 et 2017. Tamba est passée de 46 à 61%. Kolda de 62 à 74%, presque 12 points à l’espace de trois ans. Sédhiou est passée de 54 à 76% et Kédougou de 72 à 79%. Donc, ce sont des données qui nous montrent la solution pour faire en sorte que chaque enfant qui nait dans un territoire soit déclaré. Il doit forcément y avoir cette collaboration entre la santé et l’état civil», déclare Massamba Diouf.
LES OPERATEURS RECLAMENT 71 MILLIARDS
La Fédération nationale des organismes privés, stockeurs et transporteurs du Sénégal (FNOSP/T) réclament une enveloppe de 71 milliards de francs CFA, pour le recouvrement de la dette qui lie ses membres à l’État du Sénégal.
La Fédération nationale des organismes privés, stockeurs et transporteurs du Sénégal (FNOSP/T) réclament une enveloppe de 71 milliards de francs CFA, pour le recouvrement de la dette qui lie ses membres à l’État du Sénégal.
Les membres de ladite fédération ont formulé la demande, samedi dernier, lors de leur traditionnelle assemblée générale de pré-campagne de commercialisation. Ils estiment que c’est la meilleure façon de les accompagner et leur permettre de couvrir l’ensemble des prêts contractés auprès des banques et les diverses autres dépenses effectuées çà et là, lors des précédentes années d’activités.
Malgré l’annonce par le président de la République, Macky Sall, d’une manne de 40 milliards au cours du Conseil présidentiel délocalisé à Kaolack, le 15 novembre dernier, pour le recouvrement de la dette due aux opérateurs, les collaborateurs du président Modou Fall pêchent plus loin et veulent que cette question de trésorerie soit résolue intégralement et de manière définitive, afin de surmonter tous les blocages pouvant interférer dans la prochaine campagne de commercialisation de l’arachide qui démarre le 30 novembre.
Dans le cadre de l’organisation pour ces prochaines semaines d’échanges et de spéculations, les opérateurs privés et stockeurs ont sonné l’alerte en direction des entreprises huilières. Ils les somment surtout de diligenter le paiement des factures à échéance rapide. Au moins à 24 h après la livraison des cargaisons. Ceci pour éviter le cumul des factures et faire éviter aux producteurs les longues attentes pour entrer dans leurs fonds.
LES CONSOMMATEURS, PAS ENCORE AU BOUT DES PEINES
Le ministre en charge du Pétrole et des Energies, Antoine Felix Abdoulaye Diome, a annoncé samedi dernier, lors de l’examen du budget 2024 de son département la suppression de la troisième tranche de facturation de l’électricité prépayée.
La suppression de la 3ème tranche de facturation de l’électricité prépayée n’engage que les 70% des clients de Senelec considérés comme «tranche sociale». Pire, la baisse drastique des crédits alloués aux montants d’achats en crédits d’électricité et la consommation rapide desdits crédits pour le même matériel reste encore préoccupante.
Le ministre en charge du Pétrole et des Energies, Antoine Felix Abdoulaye Diome, a annoncé samedi dernier, lors de l’examen du budget 2024 de son département la suppression de la troisième tranche de facturation de l’électricité prépayée.
S’il s’avère que les deux premières tranches (de 0 à 150 Kwh pour la 1ère tranche, de 151 à 250 Kwh pour la 2ème tranche) sont considérées comme sociale et représentent 70% de la clientèle de Senelec, force est d’admettre que ce sont les clients de ces deux tranches du prépayé qui sont les plus éprouvés par les achats du Woyofal.
En réalité, pour des achats de recharge de 5000 ou 10 000 FCFA, on perd systématiquement le nombre de Kwh comparativement au tout début de la mise en place du prépayé Woyofal. Pire, il est constatable que ces recharges ne durent même plus longtemps. En quelques jours seulement de consommation avec les mêmes appareils, les crédits Woyofal s’épuisent. Du coup, il est facile de basculer à la tranche 2 qui ne devrait pas dépasser les 28.000 FCFA mensuellement. Et c’est là, tout le nœud du problème soutient Souleymane Ndiaye, président de Eco citoyen, une association pour la défense de l’environnement, la consommation et la citoyenneté.
«L’on nous annonce la suppression de la 3ème tranche avec effet immédiat, mais la deuxième tranche pose énormément problème d’abord parce que lorsque vous achetez 15.000 FCFA dans la première tranche vous avez en moyenne 150 Kwh, alors que pour le même montant dans la deuxième tranche vous avez au maximum 85 Kwh». Donc, une perte de près de «30% pour la deuxième tranche pour les mêmes montants comparativement à la première tranche», s’interroge Souleymane Ndiaye de Eco-citoyen. Concrètement à combien va «coûter le Kwh pour la deuxième tranche» qui ne contient que la Taxe communale ? Certes, Senelec réalise des bénéfices de plus de 40 milliards annuellement, mais tangiblement comment va-t-elle compenser cette perte de la Tva sur la troisième tranche supprimée ? A ce propos, Momar Ndao, président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen) saluant la mesure dira que Senelec pourrait compenser cette Tva de 18% puisqu’elle fait des chiffres d’affaires à hauteur de 49 milliards de fcfa.
Tout compte fait, «nous attendons d’avoir le détail de cette mesure salutaire puisqu’elle donne suite à notre requête». Parce que la troisième tranche était deux fois plus chère que la première tranche. La première tranche était à 91,17 FCFA et si on y ajoute la taxe communale, elle passe à 93 FCFA. Concernant, la troisième tranche, en plus de la taxe communale, il y a la Tva de 18%. Au finish, « toutes taxes comprises pour la troisième tranche revenaient à 180 fcfa. Ce qui était excessif ».
A la question de savoir si cette suppression ne serait pas liée à la présidentielle de février prochain, il ajoute ceci : «Nous ne serons le confirmer ou le confirmer». Mais, ce qui compte, «c’est le soulagement des populations par rapport à leurs complaintes».