KEEMTAAN Gi - PATRIMOINE EN PERIL
Personne n’en parle, personne ne s’en préoccupe également. Vous vous êtes promenés dans le centre-ville de Dakar c’est-à-dire à travers ses rues, avenues et ruelles ? Autant vous dire que je ne sens plus ce coin de la capitale qui ne parle plus aux vrais Dakarois. C’est à dire ceux qui aimaient apprécier les beautés de la vie. Il ne parle pas non plus aux artistes qu’il inspirait. Le Dakar de jadis où les filles déambulaient dans le Dakar-Plateau avec ses cafés, ses galeries d’art comme la mythique Galerie 39, ses boites de nuit, ses boutiques, ses cafétérias. Quand les naïades caressaient nos rétines par leur grâce, enveloppant nos yeux par leurs démarches suggestives qui ne s’arrêtaient que tard la nuit et même au-delà. Ce Dakar-Plateau n’existe plus. Et il n’y avait pas que les filles, mais toutes les belles dames et de toutes les classes d’âge qui s’y pavanaient avec grâce. Dakar était vivante si bien que ceux qui aimaient humer l’air de la capitale s’y éternisaient au rythme des déhanchements qui animaient cette ville vivante et vibrante avec ses immeubles, ses rues tracées au cordeau, ses trottoirs propres sur lesquels il faisait bon déambuler… Notre capitale se voulait belle, culturelle, coquette. Ce Dakar que le Père Léo voulait transformer en Paris en l’an 2000, est devenu hélas d’une saleté repoussante, une ville en décrépitude, lépreuse, surencombrée. Les nombreuses et coûteuses opérations de désencombrement sont restées sans effet sur ses tas d’ordures. Pour une ville qui a déjà son TER et qui doit recevoir dans quelques mois son BTR, le pari sur la mobilité urbaine est déjà perdu. Les artères de Dakar sont aujourd’hui encombrées de motos et de guimbardes — et même de charrettes et d’une quantité incroyable de poussepousse ! — dont les conducteurs se foutent royalement du code de la route. Dakar est sans âme et son patrimoine architectural en péril. Celui d’antan que nous connaissions et aimions, enfants, disparait à un rythme vertigineux. Quand Dakar perd son marché Sandaga, il faut reconnaitre qu’elle n’est plus cette ville qui attirait des milliers de touristes. Des édifices classés patrimoine historique disparaissent, vandalisés par les nouveaux riches de la République qui ignorent tout de la notion de patrimoine classé. Et pendant qu’ils détruisent, la République dépense des centaines de millions pour acquérir des objets personnels du premier président de ce charmant pays, lesquels vestiges risquent de se retrouver bientôt à la poubelle des souvenirs. Il faut sauver Dakar, surtout que Diamniadio, l’autre ville en devenir, pourrait la tuer. Définitivement. KACCOOR BI - LE TEMOIN
MACKY SALL «LE SENEGAL EST UNE DEMOCRATIE VERITABLE… »
L’Etat va prochainement publier un Mémorandum de la politique du Gouvernement depuis 2012 en matière de bonne gouvernance et de promotion des droits de l’homme. L’information a révélée hier dans le communiqué du conseil des ministres. Certainement courroucé par les nombreuses attaques subies par notre pays, le président de la République a rappelé hier que « le Sénégal est une démocratie véritable, un Etat de droit exemplaire, attaché à la bonne gouvernance et au respect des libertés publiques, ainsi que des droits de l’homme ». Il est sans doute le seul à le croire !
CONSEIL PRESIDENTIEL SUR LA JEUNESSE
Le chef de l’Etat reste préoccupé par la problématique de l’insertion des jeunes. Hier, en Conseil des ministres, il a demandé à son Gouvernement de préparer la tenue du Conseil présidentiel sur la jeunesse. Macky Sall a rappelé à l’équipe d’Amadou Ba l’impératif de réorienter les allocations budgétaires dans l’inclusion, notamment vers le volet capital humain et protection sociale avec la promotion de la formation professionnelle, du financement, de l’entreprenariat des jeunes et de leur insertion. Sur la même lancée, le chef de l’Etat a souligné l’urgence de doter les programmes d’équité sociale et territoriale de ressources budgétaires supplémentaires conséquentes et immédiatement mobilisables, en vue d’accélérer la finalisation des chantiers prioritaires de pistes de désenclavement, d’ouvrages hydrauliques, d’infrastructures sanitaires et électriques et d’équipements d’allègement des travaux des femmes. Macky Sall a aussi indiqué au Premier ministre et aux ministres l’importance de la préparation des prochaines tournées « économiques » dans les régions de Diourbel, Saint- Louis, Matam, Louga, Kolda et Ziguinchor.
AMBASSADE DU SENEGAL EN GUINEE L’EX-DG DE LA POLICE OUSMANE SY NOMME
Il y a un mois, votre quotidien préféré « Le Témoin » avait révélé la nomination de l’ancien directeur général de la police nationale (Dgpn), le général Ousmane Sy, comme ambassadeur de la République du Sénégal auprès de son Excellence le Colonel Mamady Doumbouya, président guinéen de Transition. Eh bien, en Conseil des ministres, hier, le président Macky Sall a confirmé « Le Témoin » en signant un décret portant nomination du Général de Police Ousmane Sy à titre d’ambassadeur du Sénégal en Guinée Conakry. Il remplace à ce poste un autre général de police, Mme Anna Sémou Faye alias « Dame de fer », appelée à prendre une retraite bien méritée après plus de quarante (40) ans de bons et loyaux services rendus à la Police nationale et à la diplomatie sénégalaise. Ouf ! L’amicale de « feu » des chanceliers et diplomates de carrière n’a pas réussi à torpiller la nomination du général Ousmane Sy protégé et blindé par une compagnie de « Gmi ». Juste pour vous dire que l’ambassade du Sénégal à Conakry est devenue la chasse gardée des anciens patrons de police. Comme l’avait si bien imaginé « Le Témoin », Son Excellence Anna Sémou Faye peut d’ores et déjà faire ses valises pleines de bananes et de « mangos » pour rentrer au bercail.« Araï Dioni… Araï Dioni… Araï Dioniiiiii… !!! Anna Sémou Faye » comme le disait le chanteur guinéen Abdoulaye Keita levant toute incertitude sur l’arrivée de son hôte.
MESURES INDIVIDUELLES
M. Moustapha SOW, Conseiller des Affaires étrangères principal, précédemment Ministre-Conseiller à l’Ambassade du Sénégal au Canada, est nommé Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Kaïs SAïED, Président de la République Tunisienne, en remplacement de Madame Ramatoulaye Ba FAYE. M. Diamane DIOME, Conseiller des Affaires étrangères principal, précédemment Ministre-Conseiller à la Mission permanente du Sénégal auprès des Nations unies à New York, est nommé Ambassadeur, Représentant permanent adjoint du Sénégal auprès des Nations unies à New York, poste vacant.
M. Mansour Elimane KANE, Ingénieur financier, Ambassadeur du Sénégal aux Etats-Unis d’Amérique, est nommé, cumulativement avec ses fonctions, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Madame Xiomara CASTRO, Présidente de la République du Honduras, avec résidence à Washington. M. Doudou SOW, Conseiller des Affaires étrangères principal, Ambassadeur du Sénégal au Rwanda, est nommé, cumulativement avec ses fonctions, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Wavel RAMKALAWAN, Président de la République des Seychelles, avec résidence à Kigali. Mme Aminata Fall CISSE, Magistrat, Ambassadeur du Sénégal au Brésil, est nommé, cumulativement avec ses fonctions, Ambassadeur au Paraguay, au Chili, au Pérou, au Venezuela, avec résidence à Brasilia. Mme Fatou BEYE, Ingénieure technologue en Industrie alimentaire, précédemment Chef de la Section microbiologie du Laboratoire national d’Analyses et de Contrôle (LANAC), est nommée Directeur général du Laboratoire national d’Analyses et de Contrôle (LANAC), poste vacant. Mme Aminata DIAO, titulaire d’un Master II en Administration des Entreprises, est nommé Coordonnateur national du Programme de Développement de la Microfinance Islamique au Sénégal (PROMISE). Mme Diéguy DIOP, Juriste, précédemment Directeur de la Promotion des Droits et de la Protection des Enfants, est nommé Directeur de la Promotion de l’Economie sociale et Solidaire. Monsieur Cheikh FALL, titulaire d’un diplôme d’ingénieur en génie civil, est nommé Inspecteur des Affaires Administratives et financières au Ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique. Monsieur Abdoulaye FAM, Planificateur, est nommé Inspecteur technique au Ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique. Le Colonel Papa Ibrahima DIOP de la Gendarmerie nationale, est nommé Directeur de la Lutte contre les Encombrements au Ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, en remplacement du Lieutenant- Colonel Abdourakhmane PAM, appelé à d’autres fonctions.
CONTROLE DES PRIX LE MINISTRE DU COMMERCE DOTE LES SERVICES REGIONAUX DU COMMERCE DE 100 VEHICULES
Les services régionaux du Commerce vont recevoir un premier lot de 100 véhicules pour leur permettre d’être opérationnels en termes de contrôle des prix et de saisies de produits impropres à la consommation. Hier, peu avant la réunion du Conseil des ministres, le ministre du Commerce, de la Consommation et des Petites et Moyennes Entreprises Abdou Karim Fofana a présenté un échantillon du premier lot de 100 lots de véhicules au chef de l’Etat. Il a expliqué que ce lot participe à l’application d’une des mesures retenues en novembre 2022 dans le cadre des concertations sur la vie chère initiées par le président de la République. Selon Abdou Karim Fofana, ces véhicules permettront aux agents des services régionaux du Commerce de remplir efficacement leur mission sur toute l’étendue du territoire national, notamment pour ce qui concerne le contrôle sur les prix et les saisies de produits impropres à la consommation. A travers cette action, le Gouvernement poursuit comme l’a rappelé le ministre Abdou Karim Fofana, les efforts visant à assurer encore plus la sécurité des consommateurs et à lutter contre la spéculation sur les prix.
LA PAGE FACEBOOK DE MIMI PIRATEE…
Une attaque cybernétique secoue le pays depuis hier. Après la page Facebook de Aminata Touré de Mimi2024 qui a été piratée, El Malick Ndiaye de Pastef a annoncé des tentatives d’attaques de son compte et de celui de Jotna média. Coïncidence, coup bas politique ? En tout cas, le compte Facebook d’ Aminata Touré de la coalition Mimi2024 a subi une attaque cybernétique tard dans la soirée du mardi 21 novembre 2023. « Je dénonce vigoureusement l’attaque cybernétique de mon compte Facebook officiel », informe la candidate à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Poursuivant, Mme Aminata Touré fait savoir que ses collaborateurs sont en train de travailler pour le rétablissement rapide de cet outil de communication démocratique. « Qu’ils le sachent, rien ni personne ne peut arrêter cette dynamique de changement », prévient l’ancien Premier ministre. …
CELLES D’EL MALICK NDIAYE ET DE JOTNA MEDIA AUSSI…
Quelques heures après l’annonce de Mimi, El Malick Ndiaye, chargé de communication de Pastef, a réagi sur ses plateformes digitales pour se désoler que « face à la force de l’argument, ils nous opposent toujours l’argument de la force et de la farce. » « Ces méthodes basses sont à condamner. Comme Mme Aminata Touré, ma page subit des attaques depuis 3 semaines et c’est le cas pour Jotna Media aussi. Ne vous fatiguez pas car nous anticipons toujours sur des alternatives », prévient le chargé de communication de Pastef qui fait savoir à (leurs) détracteurs qu’ils ont perdu « à jamais la bataille de l’opinion car nous avons la vérité avec nous ». Après la bataille de l’opinion et des réseaux, nos politiques voudraient transférer leur combat dans la cyberattaque ? Rien n’est impossible chez nos politiciens.
SALY CARREFOUR UN ACCIDENT DE LA CIRCULATION FAIT DEUX MORTS ET PLUSIEURS BLESSES
Encore un accident mortel sur un axe routier dans le département de Mbour. Le dernier en date a eu lieu hier mercredi à l’aube. Le choc d’une rare violence s’est produit à hauteur de la bretelle qui enjambe le quartier Saly Carrefour, à quelques lieux de la résidence Medsef sur la route nationale numéro 1. C’est à moins d’un kilomètre du croisement de Saly, à cette heure matinale, que deux véhicules de transport de type particulier sont entrés en collision. Résultat des courses, deux morts dont un sur le coup. La première victime à avoir perdu la vie dans cet accident est une dame qui avait pris place à côté de l’un des deux chauffeurs des véhicules entrés en collision. La dépouille de la victime a été acheminée à la morgue de l’hôpital Thierno Mouhamadoul Mansour Barro de Grand Mbour. La collision a fait aussi cinq blessés graves parmi lesquels le chauffeur du véhicule à bord duquel avait pris place la dame ayant rendu l’âme sur le champ. Hélas, une fois à l’hôpital, ce chauffeur répondant au nom de Pape Guèye a succombé à ses blessures, portant le nombre de victimes à deux
LE SÉNÉGAL PAS ENCORE À FOND DANS LES EXIGENCES DU FMI
Dans sa ‘’Qes Tekki’’ d’hier, le député Mamadou Lamine Diallo estime que le Sénégal est sous la coupe du FMI. Il a interpellé le gouvernement sur les 166 milliards promis à mi-décembre par le FMI, notamment, les conditionnalités pour ce décaissement.
L’Assemblée nationale a entamé, samedi dernier, la session ordinaire pour le vote du budget 2024. Projetée à 7 003 milliards F CFA, la sincérité de cette loi de finances initiale (LFI) questionne certains parlementaires. Parmi eux, l’honorable Mamadou Lamine Diallo qui, au-delà des questionnements sur le montant effectif du budget 2024, s’interroge sur le dernier financement de 166 milliards F CFA accordé en octobre dernier par le Fonds monétaire international (FMI) au Sénégal.
Dans sa ‘’QES TEKKI’’ d’hier, le député Mamadou Lamine Diallo estime que le Sénégal est sous la coupe du FMI. Il a interpellé le gouvernement sur les 166 milliards promis à mi-décembre par le FMI, notamment, les conditionnalités pour ce décaissement. ‘’Connaissant le FMI, il y a sans doute des objectifs de recettes fiscales et un calendrier d’arrêt des subventions à l’énergie et des denrées de première nécessité’’, a-t-il souligné.
Plus largement, le candidat annoncé à la Présidentielle 2024 est revenu sur les conditions d’octroi au Sénégal d’une facilité élargie de crédit (FEC), d’un mécanisme élargi de crédit (MEC) d'un montant de 1,51 milliard de dollars et d’une facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) d'un montant de 324 millions de dollars. Le 26 juin 2023, le Conseil d'administration du FMI a approuvé ces programmes pour le Sénégal sur une durée de 36 mois.
C’est dans ce cadre qu’une équipe du FMI a effectué une mission du 12 au 24 octobre à Dakar, à l’issue de laquelle un accord a été trouvé avec les autorités sénégalaises autour des premières revues au titre du mécanisme élargi de crédit et de la facilité élargie de crédit, ainsi que de la facilité pour la résilience et la durabilité. Sous réserve d’un feu vert du conseil d’administration en mi-décembre, le Sénégal va bénéficier d’un décaissement de 166 milliards F CFA.
Les conditions du financement
Si le gouvernement n’a pas réellement communiqué sur les conditions d’octroi de ce financement, une vérification des conditionnalités de ces programmes permet de se faire une idée. En réalité, la facilité élargie de crédit (FEC) est l’un des mécanismes du Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (Fonds fiduciaire RPC) qui apporte une aide financière à moyen terme aux pays à faible revenu qui connaissent des difficultés prolongées de balance des paiements. Quant à la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), elle offre un financement abordable et à long terme permettant à des pays engagés dans des réformes de réduire les risques pour la stabilité future de leur balance des paiements, notamment ceux liés au changement climatique et aux pandémies.
Les facilités de crédit sont assorties de conditionnalités dont le but est ‘’de protéger les ressources du FMI en s’assurant que le pays se trouvera dans une situation financière suffisamment bonne pour rembourser le prêt et, ainsi, permettre à d’autres pays de disposer de ces ressources à l’avenir, au besoin’’.
Toutefois, il faut noter qu’il est précisé ‘’qu’actuellement, le taux d’intérêt est nul’’.
Dans l’accord sur les programmes FEC, MEC et FRD, le gouvernement s’est engagé avec le FMI sur la dette, les recettes et dépenses publiques. Ainsi, précise le FMI, ‘’la réduction des vulnérabilités croissantes de la dette nécessite une mise en œuvre résolue de la stratégie d'assainissement budgétaire ancrée sur les engagements d'atteindre un déficit budgétaire de 3 % du PIB d'ici 2025’’.
Les engagements du gouvernement
Dans la LFI 2024 actuellement sur la table des députés, il est à noter que le rapport de la projection des recettes et des dépenses fait ressortir un déficit budgétaire de 840,2 milliards F CFA. Pour le gouvernement, cela devrait être mieux que 2023, car l’année en cours table sur un déficit calculé à 1 045,5 milliards F CFA, soit 5,5 % du PIB.
Avec les projections sur 2024, la LFI annonce ainsi une baisse de cet indicateur, car le déficit serait de 3,9 % du PIB, ‘’à la faveur de la dynamique de croissance vigoureuse sur la période 2024-2028, ainsi que de l’amélioration de l’efficacité et de l’efficience des dépenses publiques’’.
Du côté des recettes, le FMI demande la mise en œuvre de la stratégie de mobilisation de recettes à moyen terme pour améliorer la mobilisation des recettes, notamment par la rationalisation des exonérations de TVA et l'élargissement de l'assiette fiscale. Les prévisions de recettes du projet de loi de finances 2024 s’établissent à 4 915,2 milliards F CFA, contre 4 096,4 milliards F CFA dans la loi de finances pour l’année 2023, soit une augmentation de 818,8 milliards (+20 %). Elles se composent de 4 390 milliards de recettes internes, des dons budgétaires et en capital d’un montant de 303, 8 milliards, de même que des recettes des comptes spéciaux du Trésor qui s’équilibrent à 221,5 milliards F CFA.
Si les autorités semblent s’établir sur la bonne marche en ce qui concerne la mobilisation des recettes, la gestion prudente demandée par le FMI est plus mise à l’épreuve.
En effet, les intérêts sur la dette publique sont passés de 424,3 milliards F CFA en 2023 à 578,3 milliards F CFA pour 2024. Ce qui correspond à une hausse de 36 % par rapport à 2023. Plus contradictoire, en accord avec les autorités du FMI, le Sénégal a consenti une anticipation de financement sur l’année 2024 d’un montant global de 605 milliards F CFA.
Malgré tout, l’institution de Bretton Woods estime que la dette du Sénégal reste viable, dans le champ des pays à risque modéré de surendettement, bien que le pays ait dépassé la limite d’endettement permise au sein de l’Union économique monétaire ouest-africaine (UEMOA) qui est de 70 % du PIB.
Des dépenses que l’on peine à maîtriser
L’autre conditionnalité posée par le FMI sur la rationalisation des dépenses est l’élimination progressive des subventions énergétiques non ciblées, en faisant ‘’une priorité qui devrait s'accompagner de mesures visant à renforcer les filets de sécurité sociale existants’’.
Si une baisse de 100 milliards F CFA a été faite sur l’électricité, le ministre des Finances a informé que les dépenses du budget général sont programmées à 5 533,9 milliards F CFA pour l’année 2024, soit une progression de 568,9 milliards F CFA (11,5 %) par rapport à la LFI de 2023. Pendant ce temps, la masse salariale devrait progresser de 13,3 % pour s’établir à 1 442,5 milliards F CFA en 2024.
D’autres exigences du FMI concernant la lutte contre la corruption, à travers le renforcement de l'Agence de lutte contre la corruption (Ofnac) et du système de déclaration de patrimoine pour les agents publics ne sont toujours pas effectives. Les enquêtes annoncées dans le cadre des détournements présumés dans l’affaire des fonds Force Covid-19 sont, par exemple, toujours au point mort.
MÉDICAMENTS, L’ARP VISE UNE PRODUCTION NATIONALE DE 20% D’ICI À 2050
L’Agence de règlementation pharmaceutique (ARP) envisage d’assurer un total de 20% de la production nationale en médicaments d’ici à l’horizon 2050 contre 5% en 2023.
Saint-Louis, 22 nov (APS) – L’Agence de règlementation pharmaceutique (ARP) envisage d’assurer un total de 20% de la production nationale en médicaments d’ici à l’horizon 2050 contre 5% en 2023, a déclaré à Saint-Louis (nord) son directeur de l’inspection, de la surveillance du marché et des vigilances Dr Madické Diagne.
‘’Le Sénégal s’est engagé dans le cas du Plan Sénégal émergent (Référentiel des politiques publiques) de réaliser au moins 20% de la production nationale afin d’assurer sa souveraineté thérapeutique à terme’’, a dit Dr Diagne en marge d’un atelier de trois jours de l’ARP dans la principale ville du nord du pays.
Outre les prestataires et les pharmaciens d’officine des régions de Louga, Matam et Saint-Louis, cet atelier a aussi pour cible les ‘’Badienou Gox’’ (relais communautaires) dans l’objectif de mieux sensibiliser les acteurs sur les missions de l’ARP qui est un ‘’condensé de l’ancienne direction de la pharmacie et de l’ancien laboratoire du contrôle des médicaments’’ avec la nouvelle loi sénégalaise dans ce domaine.
Selon Dr Diagne, l’ARP a été renforcée en personnel et au plan budgétaire pour ‘’relever sa nouvelle mission’’.
A Saint-Louis les responsables de l’ARP ont sensibilisé les acteurs sur les informations relatives à la nouvelle loi thérapeutique.
‘’L’ARP est soucieuse d’informer ses partenaires notamment les médecins qui délibèrent les ordonnances sur sur la base de cette nouvelle loi qui instaure des sanctions‘’, a informé M. Diagne.
Si un médicament est déclaré indésirable ailleurs et qu’il est vendu sur le territoire national, l’ARP procède à son retrait en attendant d’avoir les informations, a expliqué Dr Madické Digne devant un parterre d’acteurs du secteur pharmaceutique.
‘’Nous avons une base de données que nous renseignons sur la base des informations qu’on partage avec l’ensemble des pays de l’Organisation mondiale de la santé‘’, ajoute-t-il.
VALIDATION D’UN GUIDE DE LA SANTÉ MENTALE À L’ÉCOLE
Plusieurs structures de l’Etat ont validé mercredi à Thiès un guide de la santé mentale à l’école, fruit de plusieurs mois d’un travail inclusif, initié par l’ONG Enda Jeunesse action.
Thiès, 23 nov (APS) – Plusieurs structures de l’Etat ont validé mercredi à Thiès un guide de la santé mentale à l’école, fruit de plusieurs mois d’un travail inclusif, initié par l’ONG Enda Jeunesse action, a appris l’APS.
Toutes les directions pédagogiques du ministère de l’Education étaient représentées, au même titre que le ministère de la Justice à travers l’AEMO, à la rencontre de validation de ce module qui devra être introduit dans le système éducatif.
L’atelier organisé par Enda jeunesse action en collaboration, avec le Centre national d’orientation (CNOSP) s’est tenu dans un hôtel de la capitale du rail.
Le guide de la santé mentale à l’école cherche à booster les résultats scolaires, en prenant en compte l’aspect bien-être de l’enfant.
Selon Aliou Diop, directeur du centre académique de l’orientation (CAOSP) de Thiès qui représentait l’inspecteur d’académie de Thiès et le CNOSP, certains éléments du guide comme l’apprentissage émotionnel, permettent à l’apprenant d’être “équilibré“ et d’être “en pleine possession de ses compétences et ressources“. Pour ce faire, il doit avoir un “état mental, biologique, social normal“.
“Nous devons l’introduire dans notre système (éducatif). On ne peut pas imaginer un système efficient si l’apprenant qui est au centre (…) n’est pas épanoui“, a-t-il relevé.
“Nous de Enda dès la sortie de cette rencontre, nous allons commencer à l’appliquer dans les écoles des 12 départements du Sénégal où nous intervenons“, a dit à l’APS, Mbagnick Birame Ndiaye, coordonnateur de projet à Enda Jeunesse action.
Quant à sa généralisation, dans le système, elle devrait prendre beaucoup plus de temps, a-t-il dit. Des enseignants devront auparavant être formés à ces outils.
Enda a travaillé pendant deux décennies sur l’accès à l’école, en mettant un accent particulier sur le maintien des élèves dans le système éducatif, grâce à des appuis aux parents pour l’achat de fournitures scolaires ou en frais d’inscription, a dit Mbagnick Birame Ndiaye.
Selon lui, l’ONG qui met en œuvre 12 départements du pays un programme dénommé “A l’école en toute sérénité“, a remarqué que malgré tous efforts fournis, les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous.
Une réflexion engagée avec les partenaires a alors mis en évidence un “certain mal-être des enfants à l’école“. Un aspect qui a été “négligé, mais qui en réalité a impacté la progression dans les apprentissages“.
Avec des partenaires techniques et financiers et un consultant, Enda a conclu à la nécessité de prendre en compte la santé mentale à l’école.
C’est de là qu’est née l’idée d’élaborer des outils qui permettront aux acteurs de l’éducation, y compris les enfants, d’améliorer leur connaissance sur la question, ainsi que leurs performances à l’école.
Pour Ibrahima Giroux, docteur en psychologie à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, qui est le consultant dans le cadre de cette étude d’un peu moins d’un an, il s’agit de “doter le pays de compétences techniques pour pouvoir prendre en charge les besoins des familles, des enfants et du peuple en matière de bien-être“.
Ce programme devant permettre à notre pays de “se projeter et d’avoir sa place dans le concert des nations“, a-t-il ajouté, non sans souligner que “le bien-être est important pour la créativité technique, artistique et scientifique“.
Dans monde où les pays rivalisent aux plans scientifique et technique, le Sénégal a une “partition à jouer, avec ses 7 millions d’apprenants, a-t-il dit. Cela signifie sept millions de destins à faire, de génies, d’ingénieurs, de personnes épanouies qui vont s’occuper du (pays)“.
Soulignant l’importance de réussir le pari de l’épanouissement intellectuel et scientifique des apprenants du système éducatif sénégalais, il a noté qu’au-delà de l’ “intention“ que le pays a “toujours eu“ de garantir le bonheur de ses enfants, il dispose pour la première fois d’un outil à cet effet.
L’universitaire estime que c’est une bonne santé mentale qui permettra de “gagner les derniers kilomètres de la malnutrition qui, après être passé de 27 à 17¨%, peinent depuis longtemps à descendre en-deçà.
Le guide préconise l’usage de la langue maternelle dans le préscolaire, l’apprentissage dans une langue autre que celle parlée et comprise par l’enfant étant, selon le psychologue, une “violence institutionnelle“ exercée sur lui.
Ibrahima Giroux a noté que vu la puissance du cerveau humain qui peut établir “3 600 millions de connexions par heure“, “l’échec (scolaire) est si improbable qu’il est un miracle“, car aucun programme scolaire ne doit pouvoir bloquer un enfant.
Toutefois, “la parole inhibitrice, les violences psychologiques peuvent rendre le cerveau vulnérable, comme un petit caillou peut faire gripper une machine“, tout comme des “signaux négatifs“ issus de l’’entourage peuvent faire échouer un enfant, a-t-il dit.
D’où l’importance de prendre en compte les interactions familiales et l’accueil à l’école dans les performances scolaires. Dans ce cadre, il est prévu de former les gardiens, les enseignants, même les vendeuses au sein des écoles, pour créer un sentiment de sécurité chez l’enfant.
Le docteur Giroux conduit déjà une expérience similaire dans le domaine de la santé, dénommée “Poste de soins“ dans une pédiatrie, avec l’implication de toute la chaîne du personnel d’accueil, du vigile au médecin, en passant par la réception et la salle d’attente, où un clown est préposé pour une animation ludique.
L’idée est d’agir sur le bien-être de l’enfant pour espérer plus de chances de guérison.