LA 5G EST-ELLE UNE OPPORTUNITÉ OU UN DANGER POUR L’AFRIQUE ?
La 5G est-elle une opportunité ou un danger pour l’Afrique ? C’est la question que se pose globalement Monsieur Wack Ndiaye, expert dans le domaine du numérique et actuellement coordonnateur technique de Sénégal Numérique SA.
La 5G est-elle une opportunité ou un danger pour l’Afrique ? C’est la question que se pose globalement Monsieur Wack Ndiaye, expert dans le domaine du numérique et actuellement coordonnateur technique de Sénégal Numérique SA. L’interrogation a été formulée sous forme de lettre ouverte adressée au Président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat. Monsieur Ndiaye a physiquement déposé sa lettre au siège de la Commission de l’UA à Addis Abeba, mettant ainsi à profit sa participation au nom de Sénégal Numérique à la rencontre annuelle des membres de l’Alliance DGP (Digital Public Goods) du 14 au 16 novembre 2023 dans la capitale éthiopienne.
A S.E. Moussa Faki Mahamat,
Président de la Commission de l'Union Africaine
S.E., M. le Président,
Cette question mérite, à mon humble avis, d’être débattue au sein de l’Union Africaine (AU). On l’accueillait comme la prouesse d’un progrès numérique. Contre toute attente, la 5G arrive et alimente, plusieurs interrogations et beaucoup d’inquiétudes. Elle est effrayante pour certains, surprenante et épatante pour d’autres. Des allégations suffisamment graves pour nous obliger à s’interroger si ces peurs sont-elles bien fondées et en quoi la 5G va réellement changer dans notre vie quotidienne.
Que l’on ne s’y trompe pas, la 5G n’est pas uniquement une continuité de la 4G mais va au-delà d’une révolution mobile. D’une part elle est une technologie de rupture vers une société ultra-connectée qui va révolutionner nos économies notamment dans la défense, de l’agriculture à la distribution, le BTP, l’éducation, la santé, l’hôtellerie, la finance, l’industrie manufacturière, le transport, les jeux vidéo etc. D’autre part, elle est une technologie disruptive dans plusieurs secteurs sensibles tels que les infrastructures critiques, la recherche scientifique la cybersécurité, la cyberguerre, la cybercriminalité, la cyberattaque, la cyberdéfense, la cyberattaque, le cyber-espionnage, le cyber-activisme (manipulation), la réalité augmentée…
En somme, la 5G va bien au-delà de la connectivité mobile. Elle englobe des services et des applications diversifiées qui peuvent stimuler les progrès technologiques, promouvoir l’innovation et accroitre le développement économique et industriel. Cette révolution est une impérieuse nécessité et oblige nos Etats d’avoir accès aux quatre bandes de fréquences indispensables utilisées par la 5G et qui ont toutes des propriétés différentes. La bande des 700 MHz est celle qui assure la meilleure couverture mobile. La bande des 26 GHz est celle qui offrira les meilleurs débits. Et, la bande des 3,5 GHz et celle des 2,1 GHz sont celles qui offrent le meilleur compromis entre débit et portée du signal.
Toutefois, ne pas considérer la réservation stratégique de ces fréquences 5G dans nos Etats constituent une lacune majeure, compromettant à la fois leur sécurité nationale et leur développement économique et industriel. Parce que, ces fréquences représentent bien plus que des ressources commerciales pour les opérateurs de télécoms, elles sont aussi des atouts stratégiques pour des intérêts nationaux. Ainsi, certains régulateurs des télécoms doivent reconsidérer leur approche dans l’attribution de ces fréquences 5G pour protéger les intérêts futurs de nos Etats afin de garantir une sécurité renforcée dans les domaines militaire et sanitaire, une avancée technologique nationale et une prospérité économique durable. Ils ne doivent en aucun cas considérer la 5G comme les générations de mobiles précédentes. Plutôt que de simplement adapter les règles existantes, ils doivent avoir une approche proactive pour mieux appréhender les défis posés par la 5G en mettrant en place une régulation adaptée pour favoriser la sécurité, l’innovation, et la croissance économique et industrielle de nos pays.
Contexte géopolitique : Qui contrôlera la 5G, contrôlera le monde :
La course au leadership de la 5G cristallise les tensions entre la Chine et les Etats-Unis. Washington restreint toujours l’utilisation des équipements 5G de Huawei aux USA et accuse Pékin d’espionnage qui cherche à assoir l’hégémonie chinoise dans le monde (enjeux industriel, économique et militaire). Selon eux, huawei utilise les numéros IMIE, l’historique des e-mails et des appels, la géolocalisation, la liste des contacts et les applications utilisées dans les téléphones Huawei pour récupérer des informations personnelles des utilisateurs pour les transmettre au gouvernement chinois ou d’autres pays alliés de Pékin.
Les Américains ont une peur bleue, celle du danger pour la cybersécurité de laisser huawei infiltré des réseaux de télécoms pour y installer des portes dérobées dans les appareils et équipements de marque huawei aux fins d’espionnage à grande échelle dans le monde entier. En tout cas, Huawei est très proche du gouvernement chinois et financé par des banques d’Etat. Ce qui peut s’avérer vrai car l’Etat chinois se réserve le droit d’accéder aux données des entreprises en tout moment pour des raisons de sécurité. Pour preuve, en 2018 au siège de l’Union Africaine, les informaticiens du bâtiment, construit en 2012 par les Chinois, avaient découvert que l’intégralité du contenu de ses serveurs était transférée à Shanghai.
Toutefois, les Américains sont les premiers à installer des portes dérobées dans leurs équipements de télécoms. On se souvient du 5 juin 2013 ou Edward Joseph Snowden rendait publiques des informations classées top-secrètes de la NSA concernant la captation des métadonnées des appels en révélant l’existence des portes dérobées, installées par les services secrets Américains dans les systèmes du fournisseur CISCO avec le seul objectif d’avoir accès aux données les plus sensibles des utilisateurs.
Par ailleurs, de nombreuses voix se font entendre contre la 5G du point de vue écologique concernant l’augmentation de l’empreinte carbone par les effets des antennes pouvant impacter l’environnement et provoquer des risques de disparition d’espèces, de sécheresse, de réchauffement climatique. Aussi, l’envoie prévu de 48 000 satellites en orbite qui vont cohabiter avec les étoiles et la lune pouvant nuire l’astronomie et provoquer une catastrophe planétaire.
Ces risques liés à la multiplication des relais et la production de plusieurs milliers de mobiles tendent vers un déclin de l’humanité. Pareillement, du point de vue de la santé, la 5G nous interpelle sur beaucoup de questions. Pour preuve, le système de transport du vaccin à ARN messager contre la pandémie COVID-19 est basé sur les nanoparticules. Les vaccins développés par les laboratoires Pfizer, BioNTech et Moderna utilisent des nanoparticules lipidiques. Ainsi, des théories selon lesquelles ces nanoparticules constitueraient une technologie dangereuse et un instrument de contrôle des individus permettant de les « géolocaliser » grâce à la nouvelle technologie de téléphonie « la 5G » circulent régulièrement sur les réseaux sociaux. Certains disent qu’elles pourraient être activées à distance grâce à la 5G et nous suivre à la trace via nos téléphones portables, une fois inoculées dans nos corps avec le vaccin à ARN messager. Ainsi, nos moindre faits et gestes seraient ainsi traqués pour récolter des informations personnelles.
5G : Pourquoi les fréquences sont si importantes ?
Nos Etats ont un rôle clé à jouer dans la promotion de l’innovation et du progrès technologique. Ainsi, elles doivent absolument conserver des fréquences dans la bande des 3,5 GHz (3,4 - 3,8 GHz), cœur de la 5G, pour des desseins stratégiques, sécuritaires, gouvernementaux et d’intérêts publics pour innover et servir au mieux nos citoyens. En outre, cette bande de fréquences permet d'avoir les meilleurs débits en 5G et à faible latence tout en ayant une bonne longueur d'ondes qui permet des transferts de données très rapides. Toutefois, ces fréquences ont une portée moyenne de 400 mètres en zone urbaine et 1,2 km en zone rurale. Comme la bande des 3,5 GHz, la bande des 2,1 GHz pourrait aussi être utilisé car elle offre un très bon compromis entre vitesse, couverture et pénétration à l'intérieur des bâtiments mais elle a des débits moindres.
En sus, pour assurer une meilleure couverture en 5G et une bonne pénétration à l'intérieur des bâtiments, nos Etats doivent aussi être présents dans la bande de fréquences basses des 700 MHz (694 - 790 MHz) qui une grande portée de 2km en zone urbaine et 8 Km en zone rurale. En revanche la bande des 700 MHz n'est pas celle qui permet de délivrer les meilleurs débits d’où l’intérêt de conserver ses fréquences sur la 3,5 GHz. Enfin pour répondre à l'explosion de la consommation de data nos Etats doit également conserver des fréquences dans la bande des 26 GHz (24,25 - 27,5 GHz), pour avoir des débits comparables à ceux de la fibre. Néanmoins, elles ont une portée limitée, de l'ordre de 150 mètres en zone urbaine, ce qui nécessite le déploiement d'un grand nombre d'antennes
Révolution Technologique : La 5G changera-t-elle notre quotidien ?
La 5G est assimilée à la fibre Optique sans fil et apporte des changements indéniables, avec un débit théorique de 1Tbit/s au km2 et 100 Mbit/s de débit (assuré par l'utilisateur contrairement à celui de 4G qui offre 1 Gbit/s par cellule partagé entre les habitants couverts par la cellule, soit 30Mb/s), une vitesse 100 fois supérieure à celle de la 4G, une latence 10 fois inférieure à celle de la 4G, un nombre d'appareils 100 fois supérieur à celui de la 4G (densité), une consommation d'énergie 90% inférieure à celle de la 4G et 10 fois plus d’objets connectés au même réseau simultanément. Ainsi, ces 4 grandes fonctionnalités offrent de belles opportunités, entre autres sur les plans :
· Militaire : La 5G, est une arme fatale pour les batailles du futur car alliée aux algorithmes de l'intelligence artificielle, elle permettra de connecter à grande vitesse des soldats, des véhicules, des drones militaires, robots…, de coordonner des opérations militaires en temps réel, l’usage de la réalité augmentée pour l’entrainement des corps armés, l’automatisation des systèmes d’armes et défenses antimissiles et de développer des armes hypersoniques pour les téléguidages. Elle est extrêmement importante pour les services secrets et les forces spéciales : elle rend possibles des systèmes d’espionnage beaucoup plus efficaces et accroître la létalité des drones tueurs.
· Industriel : grâce au temps de latence réduit et une meilleure bande passante, la 5G développe via des IOT des réseaux manufacturés (voitures autonomes, usines intelligentes…), jeux vidéo etc.
Révolution Mobile : 5G octroi-t-elle un confort jamais égalé ?
La 5G est à la base, la cinquième génération des standards de téléphonie mobile qui succède à la 4G. Pour comprendre son fonctionnement, il est important de rappeler les différentes générations des standards de la téléphonie mobile qu’elle succède :
· La 1G analogique a été introduite en 1880 : il s’agissait d’un système analogique qui servait surtout pour des téléphones de voitures ; Elle n’était compatible qu’avec les appels vocaux avec une Bande passante max de 1,9 kbps. Elle avait beaucoup de défauts : Des normes incompatibles d'une région à une autre, une transmission analogique non sécurisée (on pouvait écouter les appels), pas de roaming vers l'international (roaming est la possibilité de conserver son numéro sur un réseau autre que celui de son opérateur).
· La 2G numérique arriva en 1992 : il s’agissait du passage du système analogique en système numérique. Elle permettait aux téléphonies de passer des coups de fils et des sms. La transmission de données à très bas débits se faisait sur des modems internet. L’apparition des téléphones numériques avec la 2G a rendu possible la communication en déplacement. Et l’envoi des textes, des images et messages multimédia (SMS, MMS). Le débit de la bande-passante était entre 14,4 kbps à 384 kbps.
· La 3G sera utilisée 2000 à 2010 : elle a amélioré la transmission de données et a permis une navigation fluide sur Internet. Grace à elle, apparaîtront les premiers écrans tactiles qui révolutionnent l’usage et l’utilisation des données sur les réseaux mobiles. Elle a permis de se connecter en ligne grâce au haut débit mobile (Bande passante : 2 Mbps) intégrant la voix, la vidéo et les données. Depuis n'importe quel endroit et à tout moment.
· La 4G, apparue à partir de 2010 : Elle a considérablement augmenté la vitesse et la capacité des réseaux cellulaires et a donné naissance à une toute nouvelle génération d'applications, qui a changé la manière de travailler et de communiquer ainsi que l’essor des services de covoiturage, de la vidéo en direct, du télé-enseignement, de la télémédecine, du télétravail…
· Années 2020 : 5G, l’ère du smartphone : Le débit théorique validé des réseaux 5G est de 1 Tbit/s au km2 et 100 Mbit/s de débit assuré pour l'utilisateur. À titre de comparaison, la 4G offre 1 Gbit/s par cellule, un débit qui est donc partagé entre les habitants couverts par cette cellule, soit en pratique aux alentours de 30Mb/s. Ce sera 10 à 100 fois plus rapide que la 4G.
Voilà, S.E M. le Président, la note que je tenais vous soumettre avec l’espoir que cette proposition soit débattue au sein de l’UA afin qu’une initiative Panafricain soit créée pour que l’Afrique profite bien des opportunités offertes par la 5G et se prémunir de ses menaces et dangers.
Wack NDIAYE
Expert du Numérique
25 ans d’expériences
GOULOUMBOU, UNE ZONE BANANIÈRE GANGRÉNEE PAR L’ENCLAVEMENT
La zone de Gouloumbou, principal bassin de production de banane au Sénégal, est confrontée à un enclavement causé par la dégradation de la piste latéritique qui la dessert, entrainant un énorme manque à gagner pour les producteurs.
Gouloumbou, 21 nov (APS) – La zone de Gouloumbou, principal bassin de production de banane au Sénégal, est confrontée à un enclavement causé par la dégradation de la piste latéritique qui la dessert, entrainant un énorme manque à gagner pour les producteurs de cette partie de la commune de Missirah (est).
La zone bananière de Gouloumbou polarise plus d’une trentaine de villages, tous situés dans cette commune de la région de Tambacounda.
Il faut presque une heure de route pour parcourir la distance qui la sépare de Gouloumbou. La piste qui y conduit est poussiéreuse, jonchée de nids de poules et coupée par endroits.
Cette piste relie aussi, entre autres localités, Nguène, Sinthian, Sal, etc. Leurs habitants s’adonnent à la production de bananes, mais aussi de fruits tels que les mangues, les citrons et les légumes.
‘’La piste de production est en si mauvais état qu’il arrive que des véhicules s’y renversent’’, déplore François Balick Dione, un habitant du village de Nguène.
Des quantités importantes de fruits et de légumes sont produites dans des localités environnantes, comme Saré Sidy, Saré Boubou, Sinthian, Kouar, Djalyko, Adjaf Sankagne.
En dépit de cela, les producteurs sont confrontés à de nombreuses difficultés, comme l’enclavement, le manque d’électricité qui, selon lui, leur ‘’portent vraiment préjudice’’.
Le chemin du correspondant de l’APS croise celui d’un groupe de jeunes, de femmes et d’hommes, tous couverts d’une poussière rougeâtre se dégageant de la piste latéritique qui relie plusieurs villages de la zone bananière de Gouloumbou.
Tous, à l’unanimité, décrient l’état de cette piste qui, pendant la saison des pluies, rend difficile l’accès de la zone aux camions et autres véhicules faisant la navette entre Tambacounda, la capitale régionale, et la zone des bananeraies.
Parmi eux, Etienne Thiaw qui habite le village de Sall. L’air taquin, il demande à ses camarades : ‘’A quelle heure vous vous levez pour aller à Tambacounda ?’’. Et tous de répondre en choeur : ‘’A 5 heures’’. Une réponse qui conforte notre interlocuteur sur l’enclavement de cette zone bananière située dans la commune de Massira. Actuellement, soutient le jeune producteur, il est presque impossible de faire sortir la banane ou toute autre production de la localité.
Selon lui, ‘’rares sont les camionneurs qui acceptent de venir ici pour acheminer les productions vers les lieux de stockage ou d’écoulement’’. Ils craignent tous d’emprunter cette piste en très mauvais état, jonchée de nids de poules et coupée par endroits, explique Thiaw, le visage dégoulinant de sueur, signe de la forte la chaleur qui règne dans la zone en cette fin de saison des pluies.
Un manque à gagner énorme pour les producteurs de bananes
L’enclavement de Gouloumbou est en train de causer un manque à gagner aux producteurs de bananes. A cause de cet enclavement, d’importantes récoltes risquent de pourrir, faute de moyens de transport pour les acheminer vers Tambacounda et d’autres villes du Sénégal, alerte Etienne Thiaw.
Les jeunes producteurs, tous des diplômés sans emploi, ont préféré revenir à la terre pour s’adonner à l’agriculture, plutôt que de braver la mer pour partir en Espagne, confie-t-il.
‘’Si tu entres dans les bananeraies, tu seras abattu en voyant la quantité de produits qui pourrissent ou qui risquent de pourrir, alors qu’on a besoin d’argent pour payer la scolarité de nos enfants’’, se désole le jeune producteur.
A l’évocation des difficultés d’évacuation des productions vers les marchés, Marceline Sokhna Thiaw, une productrice de bananes, avoue sa crainte avec l’arrivée de la période des récoltes pour certaines plantations.
Selon Alphonse Tine, coordonnateur des activités de la zone bananière, la piste de production va de Gouloumbou à Kouar, en passant par Sall, Nguène, etc., entre autres localités traversées par le fleuve Gambie.
Il rappelle que les populations de la zone attendent ‘’depuis longtemps’’ son bitumage. ‘’Plus de 900 tonnes de banane sont produites par mois dans la zone. Mais, avec l’état de cette piste, on ne parvient pas à écouler la marchandise’’, déplore-t-il lui.
Récemment, rappelle-t-il, le véhicule de transport en commun qui fait des navettes entre Nguène et Tambacounda s’est renversé en cours de route. Il arrive également que les rares camions qui viennent évacuer les productions se renversent sur cette route. Les producteurs perdent alors des millions d’argent, et tout cela, à cause de l’état de la piste.
Alphonse Tine sollicite l’aide de l’Etat pour le bitumage de cette piste de production sur laquelle est construit un pont. ‘’Les travaux ont pris fin l’année dernière’’, mais ‘’il est déjà hors d’usage, au point qu’aucun véhicule n’ose l’emprunter pour rallier les villages situés en aval’’ du pont, s’offusque-t-il.
Outre l’état de la route, les populations locales sont également confrontées à d’autres difficultés, comme l’absence d’électricité. Il s’y ajoute que le réseau téléphonique n’est disponible que pendant la journée. ‘’Si une urgence sécuritaire se présente dans la zone pendant la nuit, comment faut-il faire pour contacter les autorités ?’’, s’interroge-t-il.
Marceline Sokhna Thiaw égraine un chapelet de difficultés liées à l’état de la piste latéritique, insistant surtout sur l’évacuation des femmes enceintes vers le poste de santé de Gouloumbou ou l’hôpital régional de Tambacounda.
‘’C’est un véritable problème ici. Parfois, elles accouchent en cours de route. Elles arrivent à destination très exténuées du fait de l’état défectueux de la route’’, fustige-t-elle.
‘’Tous ces problèmes gangrènent notre localité’’, dénonce encore le coordonnateur des activités de la zone bananière.
La zone bananière en chiffres
La zone bananière compte 31 périmètres de production dont certains sont organisés en groupement d’intérêt économique (GIE), tandis que d’autres sont des propriétés individuelles.
Le village de Sall compte quatre périmètres, Nguène six, Kouar cinq, Sankagne et Adjaf, huit chacun.
Ces périmètres sont irrigués grâce à l’eau du fleuve Gambie au bord duquel ils ont été créés en 1983, à la faveur des grandes sécheresses qui avaient affecté à l’époque les régions ouest et centre du Sénégal.
La zone bananière polarise 35 villages, tous situés dans la commune de Missirah, qui en compte 85 au total.
LA CRÉATION D’UNE SOCIETÉ NATIONALE DE GESTION DES AUTOROUTES ADOPTÉE
Le Projet de loi n°18/2023 autorisant la création de la société nationale dénommée ‘’autoroutes du Sénégal (ADS)’’ a été adopté mardi par la majorité des députés sénégalais.
Dakar, 21 nov (APS)-Le Projet de loi n°18/2023 autorisant la création de la société nationale dénommée ‘’autoroutes du Sénégal (ADS)’’ a été adopté mardi par la majorité des députés sénégalais, a constaté l’APS.
Quatre-vingt-dix-sept parlementaires ont voté pour l’adoption du projet. Vingt-six se sont abstenus pendant le vote.
Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement Mansour Faye a affirmé que ‘’le Sénégal s’est résolument engagé, depuis les années 2000, dans un programme de développement de ses infrastructures routières et autoroutières’’.
‘’Dans un tel contexte, souligne le ministre, il importe pour l’Etat du Sénégal de se doter d’une société chargée de gérer ce patrimoine routier et de rechercher les moyens financiers nécessaire à son développement’’
‘’Cette société sera également chargée d’exploiter les autoroutes, ou le cas échéant, d’assurer le suivi et le contrôle de toutes les activités d’exploitation confiées à un tiers co-contractant’’, a expliqué le ministre.
M. Faye a ajouté que cette société va aussi assurer l’entretien et la surveillance dudit réseau’’.
Il a signalé ‘’qu’à la suite des 32 km d’autoroutes réalisées avant 2012 entre Dakar et Diamniadio, le rythme de construction des autoroutes s’est accéléré, avec 19 km autoroutiers pour compléter le tronçon Dakar-AIBD’’.
Mansour Faye a ensuite cité ‘’les jonctions autoroutières AIBD-Thiès et AIBD-Mbour’’.
‘’En y incorporant les projets autoroutiers tels que les tronçons Mbour-Fatick-Kaolack et Dakar-Thiès-Saint-Louis, le patrimoine autoroutier devrait se situer, à terme, aux alentours de 531 km, a déclaré le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement.
ROCAMBOLESQUE ARNAQUE AUTOUR DE PROJETS AGRICOLES
Ils sont nombreux des Sénégalais établis à l’étranger qui désirent investir sur la terre. On les appelle des agri-preneurs, autrement dit des entrepreneurs agricoles. Mais ils sont tombés sur un jeune de 33 ans qui en a escroqué plus d’un.
Ils sont nombreux des Sénégalais établis à l’étranger qui désirent investir sur la terre. On les appelle des agri-preneurs, autrement dit des entrepreneurs agricoles. Mais ils sont tombés sur un jeune de 33 ans qui en a escroqué plus d’un. Racine est finalement tombé et a été condamné, la semaine dernière, à 2 ans dont un an ferme par le Tribunal de Saint-Louis. Le jeune utilise plusieurs identités, ose des noms comme Amadou Sall, fils du Président, ou encore des vidéos de ferme de Mansour Faye pour convaincre ses proies. Récit d’une énorme arnaque autour de dizaines de personnes, pour des dizaines de millions avec Bès bi Le Jour.
C’est une arnaque à grande échelle qui a fait son chemin. Et c’est un arnaqueur qui n’a rien à envier l’esprit de Christophe Rocancourt ! Avec un jeune qui a pu presque hypnotiser des Sénégalais de l’extérieur. «C’est dans la satisfaction du devoir bien accompli que l’homme trouve le bonheur», c’est la phrase qu’il rabâche à longueur de… vidéo. Qu’est-ce qu’il n’a pas fait pour appâter ces dizaines de candidats de l’investissement dans le domaine agricole. «Diplômé de l’Ism», selon lui, Mamadou Yahya Gaye de son vrai nom, a pu être dans la peau de plusieurs personnes. Et c’est ainsi qu’il a trouvé un filon dans un groupe sur les réseaux sociaux, des Sénégalais de la diaspora. Deux dames, dont Mme Ly, ont décidé de mettre fin à cette longue série de ce jeune de 33 ans. «Racine le Bledar», comme il se fait appeler dans un canal de diffusion Instagram, a su obtenir la confiance des administrateurs de ce groupe qui compte pas moins 6400 membres. «Il envoie des messages et son chiffre d’affaire de 300 millions, vidéo à l’appui. Il fait le tour des chaines YouTube, et parfois de journalistes, pour légitimer son forfait», témoigne cette victime. En octobre dernier, Mme Ly, patronne de Adanam Bio, entreprise spécialisée dans l’agrobusiness, qui ne compte plus l’argent qu’il lui a pris à travers plusieurs envois, a saisi la Section de recherche de Saint-Louis. Ce 15 novembre, l’agri-preneur a été condamné par le Tribunal de Saint-Louis à deux ans dont un an ferme pour escroquerie. «Il a reconnu les faits avec d’autres complicités. Il y a eu plusieurs parties civiles. Et même après son arrestation, 10 autres personnes qu’il a arnaquées depuis 2019 se sont signalées», confie Mme Ly.
Modus operandi
Racine est un homme à l’imagination très fertile. Il se fait passer pour un ami de colonels, de proches de ministres, de riches entrepreneurs agricoles. Dans une vidéo sans doute destinée à la consommation de ses victimes, il explique, avec tout son talent oratoire, digne d’un pro, une aventure qui peut séduire. Qui peut faire des émules aussi. Et il multiplie les vidéos explicatives pour persuader des candidats à l’agrobusiness. Dans une vidéo de novembre 2021 faite par une plateforme intitulée «Looda», sous le nom de Racine Gaye, le jeune «entrepreneur» vend son génie.Il est dans un champ avec un puits en arrière-plan. «J’ai investi 500 francs dans l’aubergine, le gombo, le poivron, la pastèque, l’arachide… Je me suis dit que je vivrai de mes propres moyens. Et c’est ainsi que j’ai créé mon entreprise Racine Bio», raconte-t-il. Dans une autre vidéo publiée par «Ça bouge à Saint-Louis», ce jeune dont les parents vivent en Mauritanie expose avec brio une ferme, avec un élevage de volaille, du maraichage, un système d’irrigation qui font rêver les agri-preneurs. «J’ai pu me procurer une petite camionnette. J’achetais une production sur 250 hectares que je revendais à Ziguinchor, à Dakar et à Touba. Le tonton est décédé et m’a laissé la terre, les vaches sur 9 hectares. Je suis à peu près sur 20 hectares de production. Ça commence vraiment à me rapporter des sous. J’ai ouvert un compte en banque. Maintenant je gagne des marchés un peu partout. J’ai une ferme avec plus de 250 bêtes de race, on fait du lait et des fraises», a dit Racine.
Il se fait passer pour Amadou Sall, se filme dans les champs de Mansour Faye
Ce jeune qui ne rêvait que d’être un footballeur professionnel a jonglé jusque dans le «haut niveau» de l’arnaque. Parfois il se faisait passer pour Amadou Sall, fils du président de la République. Et apparemment, il aime la famille présidentielle puisque certaines vidéos seraient prises dans des fermes de Mansour Faye et d’autres autorités qu’il mettait en ligne.
Racine poursuit ses «offres» en prison
Preuve que Racine n’est pas petit. De la prison de Saint-Louis, il continue, selon plusieurs confidences, d’avoir des contacts avec certaines de ses «victimes». «Je ne sais pas où il a obtenu un portable, mais il continue d’appeler des gens pour leur demander de l’argent. C’est comme s’il ne pouvait plus s’en passer», confie une autre source.