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25 février 2025
par Jean Pierre Corréa
CHRONIQUE D'UNE CERTAINE IDÉE DE LA SÉMANTIQUE
Escroc ? Parler de la sorte à une partie de ses concitoyens est une faute morale pour un président. Il peut traiter n’importe qui d'escroc, mais qualifier d'escroc le moindre ministre passé du Ndiaga Ndiaye à la Bentley, c'est le mandat de dépôt
"J'ai la prétention de ne pas être aimé par tout le monde, parce que cela signifierait qu'on est aimé par n'importa qui"- Sacha Guitry
Préambule : Flash-back sur un moment bascule de notre rapport aux hommes politiques. Le Grand Jury de RFM en 2005... Invité Idrissa Seck au faîte de sa popularité. L'homme est agile et se fait brillant client face à un Mamadou Ibra Kane plus piégeux que jamais. Il narre son enfance à Thiès, raconte les arachides de sa maman à la porte de l'école, les toitures ouvertes aux trombes pluviales d'hivernages redoutés, nous vante sa combativité, à la limite de l'opiniâtreté, ne cache rien de l'ambition qui l'a toujours habité, genre "moi, président ou rien", affine le décor qui va accueillir les propos qu'il est venu y délivrer, ébauche le contentieux avec son ex-mentor Abdoulaye Wade, et attend la question dont la réponse est bâtie pour tisser ce lien avec ses compatriotes, qui adorent écouter cet homme qui a fait de la rhétorique un art politique.
Mamadou Ibra Kane se mue en Zidane de l'interview et lui demande un tantinet goguenard : "D'où tenez-vous votre fortune ?" Tendu comme Usain Bolt dans ses starting-blocks, il délivre une sidérante réponse : " Je tiens ma fortune des fonds politiques dans lesquels j'ai puisé. J'aurais pu en faire des papillotes, y mettre le feu, mais j'ai fait avec ce que le Coran me recommande de faire, en faire profiter les pauvres et les nécessiteux"... Un ange passe... Les émotifs crient à l'erreur de communication, mais en fait la démarche confine au génie politique.
S'il avait dit après son story-telling à La Zola, qu'il n'avait pas touché à un fifrelin des milliards que Wade lui avait confiés, l'ensemble des Sénégalais auraient crié "mais ki moy dof"... Mais là, enrobé dans l'extinction du soleil qui protège son larcin, son discours en fait un rusé, un Robin des Bois, un Yadikone 2.0, et instaure la norme du politicien milliardaire, dont la seule exigence qui lui est faite, est qu'il soit partageur. "Aka tabé"...Tout est donc question de sémantique...
Un président ne devrait pas dire ça
Un président de la République ne doit pas s'emporter aussi facilement encore moins utiliser de gros mots en public. Voilà un président dont on disait en 2012 qu'il était humble, poli et peu bavard. En 2023, douze après, il est devenu querelleur, très bavard et surtout à la limite de l'arrogance et de l'amertume, alors qu'à trois mois de "la quille", il devrait plutôt être plus détendu du cortex, faire la sourde oreille, fermer les yeux, esquiver, et au final en sortir plus grandi.
« Escrocs » ?. Dixit celui qui avait dit que Wade lui aurait offert huit milliards... Voilà comment le président Macky Sall a qualifié Pierre Atepa Goudiaby et ses camarades du « Collectif des cadres casamançais ». Des mots très forts qui ont suscité l’indignation chez nombre de nos concitoyens.
Un des problèmes de notre pays réside dans le fait que le président peut traiter n’importe qui d'escroc, mais lorsque vous vous aventurez à traiter d'escroc, le moindre ministre passé du Ndiaga Ndiaye à la Bentley, c'est le mandat de dépôt assuré. Les propos tenus par le chef de l'État à l'endroit du sémillant architecte, d'ancienne et d'universelle renommée, sont d'une violence verbale terrible, et c'est regrettable.
Parler de la sorte à une partie de "ses" concitoyens est une faute morale pour un président de la République. Osons espérer que les propos du chef de l’Etat relèvent plutôt d’une réaction émotionnelle, due à une nuit agitée ou contrariante. Escroc ? Il y a un sérieux problème de sémantique entre celui qui a annonce lui même en 2012 un patrimoine de sept millards pour n'avoir occupé que des fonctions publiques au gouvernement et Atepa qui a fait sa fortune en tant qu'entrepreneur privé par la sueur de son front, au gré de son talent, au Sénégal et ailleurs...Cherchez l'escroc ?
Ce pays marche sur la tête et offre à nos neurones pétrifiés le spectacle d'hommes au CV de "faux-lions", comme un célèbre Bougazelli, n'ayant jamais donné le moindre de leurs francs à leur pays, caricatures éhontées de notre personnel politique, bombardés députés, émargeant à plusieurs millions de francs, logés, véhiculés, gas-oilisés, et qui toute honte bue, fabriquent sans frémir des milliards de faux-billets, trafiquent des faux passeports diplomatiques, et continuent d'être des convives assidus aux ndogus républicains, pour amuser la galerie.
Si Atepa est un escroc, comme le dit Macky Sall, pourquoi ne pas l'emprisonner ? A-t-on emprisonné les moins que rien, sortis de nulle part, devenus milliardaires en 12 ans ? Atepa a travaillé pour avoir ce qu'il a et être ce qu'il est. Il faut que l'on apprenne à se respecter. Un véritable leader doit avoir de la tenue en public, et "savoir s'empêcher".
Ou alors Macky Sall donne le ton d'une campagne électorale qui, à défaut de proposer un vrai débat comme le méritent des Sénégalais aux espoirs chahutés par l'indigence d'une caste politicienne atone et aphone, va nous offrir un "barnum politique" digne des bagarres de borne-fontaines. Concorde nationale ? Plan Sénégal Énervant ? Ou escroquerie politique ? Homme politique ou homme d'État ? Nous avons définitivement un problème de sémantique.
TOGO VS SÉNÉGAL, LE ONZE DE DÉPART COMPOSÉ PAR ALIOU CISSÉ
Pour ce match contre le Togo, Aliou Cissé a apporté deux changements à son onze de départ par rapport à celui qui avait débuté contre le Sud Soudan samedi dernier.
Pour ce match contre le Togo, Aliou Cissé a apporté deux changements à son onze de départ par rapport à celui qui avait débuté contre le Sud Soudan samedi dernier. Ismaila Sarr et Cheikhou Kouyaté prennent les places d’Habib Diallo et Lamine Camara. Deux entrées qui devraient conduire à un changement de système avec un 3-4-3 muable en 4-3-3. Un dispositif qui rappelle celui mis en place contre le Cameroun et qui avait valu quelques satisfactions. Iliman Ndiaye devrait être le dépositaire de l’animation offensive avec un positionnement derrière Sadio Mané et Ismaila Sarr.
Les Lions ont besoin d’une victoire pour prendre seuls la tête de ce groupe B actuellement occupée par le Soudan (4 points).
MINISTÈRE DES INFRASTRUCTURES, 86% DU BUDGET CONSACRÉS AUX INVESTISSEMENTS
Le ministre des Infrastructures, des Transports et du Désenclavement terrestre, Mansour Faye, a indiqué mardi devant les députés que 86% du budget de son département était consacré à l’investissement.
Dakar, 21 nov (APS) – Le ministre des Infrastructures, des Transports et du Désenclavement terrestre, Mansour Faye, a indiqué mardi devant les députés que 86% du budget de son département était consacré à l’investissement.
« 86% du budget du ministère est consacré à l’investissement, traduisant le fait que ce secteur est à forte intensité de capital », a déclaré Mansour Faye devant les députés lors de la séance de vote du budget 2024 de son département.
Il a rappelé que le ministère exécute un portefeuille de « 32 projets d’un montant global de 2099,274 milliards FCFA, totalement acquis, décaissés à hauteur de 35,1%’’.
Selon lui, « il y a une enveloppe de 738 milliards de FCFA décaissables, à partir de 2024 qui permettront de poursuivre le maillage du territoire en routes et pistes. C’est ainsi qu’il est attendu des décaissements importants pour certains projets d’envergure ».
Mansour Faye a indiqué que « 1355 milliards sont réservés au projet du BRT, 90 milliards de FCFA pour la restructuration du transport commun ».
A cela s’ajoute le projet de l’autoroute Mbour- Fatick-Kaolack d’un montant de 270 milliards de FCFA.
« Plus de 379 milliards FCFA » sont réservés au projet de l’Autoroute Dakar-Tivaouane-Saint Louis, a indiqué Mansour Faye, faisant état de 98,5 milliards FCFA réservés à l’acquisition de bus.
Il a aussi fait savoir que « plus 118 milliards FCFA sont réservés au programme de désenclavement des zones de production agricole et minière (PDZAM)’’.
M. Faye a également indiqué que 10 milliards FCFA seront consacrés au tronçon routier Mako-Kédougou-Moussala.
Par Mamadou Ndiaye
INDOLENCES
Tirailleurs par-ci, émigrés par-là ! Qu’y a-t-il de commun entre les deux ? À première vue, rien. L’exercice de rapprochement des deux réalités historiques s’avère risqué, périlleux voire osé.
Tirailleurs par-ci, émigrés par-là ! Qu’y a-t-il de commun entre les deux ? À première vue, rien. L’exercice de rapprochement des deux réalités historiques s’avère risqué, périlleux voire osé. Il peut même choquer au regard des dimensions qu’elles recouvrent. Les premiers sont partis sauver une patrie qui n’était pas la leur.
Jeunes, sans repères géographiques, n’ayant que leur témérité en bandoulière, ils ont débarqué en Europe dans les tranchées et affronté l’ogre allemand au grand étonnement des « poilus » français qui ont loué leur bravoure, leur farouche résistance, leur résilience au froid, aux intempéries et aux assauts de l’ennemi.
À l’arrivée, mission victorieuse des Alliés et cuisante défaite infligée aux forces de l’Axe. Ils furent très vite oubliés et, non payés de retour, ils se sentent trahis pour se morfondre à attendre meilleur jour. Paris nie leurs sacrifices. Et s’emmêle les pinceaux par des manœuvres dilatoires pour différer la reconnaissance et les indemnités dues à ces braves tirailleurs sénégalais, tous disparus aujourd’hui.
La commisération posthume ne dilue pas l’impie. Ce chapitre n’est pas clos voilà qu’un autre drame occupe les esprits. Des bras valides quittent par vagues successives le continent avec l’espoir de gagner les « beaux rivages » de l’Europe. Peu importe comment, l’essentiel est d’arriver à bon port. Piteux moyens de fortune par lesquels ces forces vives, transformées en forcenés, bravent comme des forçats des mers et des océans au péril de leur vie, dans une indifférence quasi cynique.
Ici, insouciance et inconscience se télescopent dans un indescriptible fracas au mépris des règles de bon sens. Pourquoi cet appel du large a une si forte résonnance ? Qu’espèrent-ils obtenir pour prix de cette ostentatoire bravade ? En quoi le discours qui les incite à s’en aller est-il supérieur à celui censé les retenir ? Perdent-ils foi en leur pays ? Si oui, quelle offre les séduit à ce point ?
Ils le savent certainement : « partir c’est mourir un peu. » Chez eux, le départ est synonyme de salut face au chaos social qui les inhibe en les enfermant dans un ruineux enclos. Les drames au large contrastent cependant avec l’insouciance d’une jeunesse indolente, moribonde et qui n’assouvit ses pulsions que dans les décibels à longueur d’année.
De Dakar à Kinshasa, de Lomé à Accra, de Johannesburg à Nairobi, la conscience est assoupie par une indicible indolence ? Petit à petit, l’Afrique glisse vers l’inconnu. Hélas. Un cynisme envahit les cœurs par l’effet répétitif des tragédies. L’opinion s’épuise à se scandaliser des scènes chaotiques que la décence interdit de rapporter au détail près.
Voyons-nous ce qui pourrait advenir ? Les jeunes désertent le continent non pas par conviction mais par dépit en vitupérant contre l’ordre établi. Il ne sert à rien de manipuler leur colère par un saupoudrage indigeste. L’Afrique, un endroit sans espoir ? Honni soit qui mal y pense ! Ne riez pas chers chevaliers…
Un mal profond ronge le continent à mesure que s’appauvrissent les Africains endormis par un soporifique plaidoyer en faveur de lendemains qui chantent. Si telle est la perspective qui se dessine, que vaut le présent alors ? Pourquoi songer à demain quand tout périclite sous nos yeux ?
De partout viennent des Samaritains prêts à pronostiquer une Afrique exubérante tandis que la paupérisation rampante assombrit l’aurore boréale annoncée. La lueur viendrait des peuples et de leurs éclaireurs décidés à écourter le supplice du collier. Le tableau noir des migrations cache une tragédie qui secoue les consciences, ravive les douleurs et remue le couteau dans la plaie.
Les émigrés, comparables aux « boat people » des années 70 en Asie, justifient leur quête d’ailleurs par un ardent désir de se réaliser en sortant ou en éloignant les familles de la pauvreté et du dénuement. Utile précision : les Asiatiques fuyaient les pogroms avec l’envie de sauver les générations futures en leur assurant la meilleure éducation qui soit.
Les Africains qui émigrent voient dans l’aventure sous d’autres cieux la seule alternative à leur sort misérable. Ils pensent pouvoir s’accomplir et s’épanouir en échappant aux imposteurs et aux odeurs acres de démocraties tropicales qui ont jauni. Au-delà des raisons sociales et économiques, ce « pied de nez » aux pouvoirs a valeur d’avertissement avec un sens politique aigu.
Les régressions frisent des incompétences qui ne se conçoivent guère dans la durée. Les potentats perdent toute raison et n’entendent plus les cris des citoyens. Plutôt s’accrochent-ils aux rentes de situation et aux… privilèges. Des prédateurs. Les classes moyennes se taisent.
Elles disparaissent progressivement par des tentative abouties de dépossession et surtout à cause d’une chute vertigineuse des revenus, donc de pouvoir d’achat face à une conjoncture globalement inflationniste. Si elle ne se ressaisit, elle sera rayée de la cartes des dynamiques sociétales.
Le fait majeur : l’Opinion mène une bataille d’opinion contre les détenteurs de leviers de pouvoirs qui ne consentent guère à lâcher du lest que contraints et forcés sous la pression de la rue et des contrepouvoirs. Un plus grand nombre de jeunes Africains dépeignent la démocratie comme un piège voire une habileté à tromper les citoyens considérés comme des foules irréfléchies n’accomplissant que des actes pavloviens.
Il est de plus en plus admis que les pouvoirs ne répondent plus aux angoisses. Les turbulences découlent de ces impuissances constatées mais qui ne s’avouent pas. Pour qui joue le temps ? D’aucuns considèrent que la disproportion des forces est gigantesque. La saturation pousse à l’indifférence qui s’observe dans nos sociétés écrasées par les tabous et les rigidités.
Le sort des damnés de la mer n’émeut plus grand monde. Quel gouvernement ose ignorer ce bouleversant désordre, symptôme d’un déclin qui se faufile ?
Ailleurs qu’en Afrique, le continent est perçu comme un réservoir inépuisable de forces, Pourra-t-on, un jour, mesurer les effets réels de ces coûteuses expéditions ? Les récits glaçants des rescapés nous interpellent sur les avatars de ces périlleuses odyssées avec ces vents violents, ces profondeurs marines sans fonds et ces houles indescriptibles en pleine nuit et sans boussole !
Des politiques prétendent à plus de représentativité. On peut le leur concéder. A eux donc de se montrer plus constructifs dans l’amorce de solutions heureuses. D’aucuns ne perçoivent dans ces traumatismes que l’aspect émotionnel. Au-delà, la question nous renvoie à nos incompétences masquées par le brouillard d’initiatives plus pompeuses et brouillonnes que porteuses d’espérance.
Le monde regarde, amusé, l’Afrique qui se débat sans certitude de couler des moments de tranquillité. Pourra-t-elle revenir dans le jeu en se présentant sous une facette plus valorisante ?
LES COMMUNAUTÉS ET LES PARENTS INVITÉS À ENCOURAGER LES ENFANTS À RESTER À L’ÉCOLE
L’inspecteur de l’enseignement Maguette Diop, en service à l’inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de Pikine (banlieue de Dakar) a exhorté, lundi soir, les parents et les communautés à encourager les enfants à rester à l’école
Pikine, 21 nov (APS) – L’inspecteur de l’enseignement Maguette Diop, en service à l’inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de Pikine (banlieue de Dakar) a exhorté, lundi soir, les parents et les communautés à encourager les enfants à rester à l’école au lieu de se lancer dans l’émigration irrégulière au prix de leur vie.
»Quand des enfants de moins de 15 ans prennent des pirogues pour l’émigration clandestine, c’est un risque majeur. Nous appelons les parents, les communautés mais aussi les autorités à veiller à ce que les enfants restent à l’école et renoncent à cette aventure risquée. Il faut faire en sorte que nos enfants puissent rester à l’école », a-t-il déclaré.
L’Inspecteur Diop intervenait en marge du Forum populaire d’éducation et de sensibilisation sur les droits des enfants en lien avec les services sociaux de base dans les départements de Pikine et Guédiawaye (banlieue de Dakar). L’activité était organisée par International Budget Partnership (IBP) en collaboration avec Save the Children.
Selon lui, »ce forum communautaire sur les droits des enfants est une occasion qui vise à créer une synergie autour de l’éducation et la promotion des droits des enfants dont la place des enfants est à l’école ».
»Nous intervenons à Pikine et Guédiawaye, où l’on note une précarité. On note qu’un ménage sur deux vit dans la précarité avec un tiers d’entre eux qui ont un faible accès eux services sociaux de base », a pour sa part déclaré Binetou Diagne, cheffe de projet et de plaidoyer pour le renforcement de capacité sur les Droits des enfants à International Budget Partenarship.
Plusieurs acteurs communautaires et du système de l’éducation, des parents d’élèves et divers acteurs ont pris part à cette mobilisation communautaire dont l’objectif était de créer un cadre de dialogue et d’échanges sur les questions de la petite enfance.
L’ARTISANAT, UNE ÉCOLE DE LA SECONDE CHANCE
Le secteur de l’artisanat constitue une « école de la seconde chance » en se présentant par moments comme alternative à la déscolarisation, au désœuvrement et à la précarité des jeunes, a soutenu, lundi, le ministre de l’Artisanat Birame Faye.
Dakar, 21 nov (APS) – Le secteur de l’artisanat constitue une « école de la seconde chance » en se présentant par moments comme alternative à la déscolarisation, au désœuvrement et à la précarité des jeunes, a soutenu, lundi, le ministre de l’Artisanat, et de la Transformation du Secteur informel, Birame Faye.
S’exprimant à l’occasion du vote du budget alloué à son département pour l’exercice 2024, Birame Faye a notamment rappelé aux députés que l’artisanat contribue « à la création d’emplois et au renforcement (…) du tissu économique ».
Outre le développement de l’artisanat, le ministère s’est fixé comme programme la transformation et l’encadrement de l’économie in formelle, indique le rapport de la commission des Finances de l’Assemblée nationale.
L’emploi informel, excepté l’agriculture polarise quelque 56% de la population active, selon Birame Faye, ajoutant que sa contribution à l’économie est estimée à environ 42% du PIB.
Evoquant les perspectives de son département, il a annoncé « l’accélération de la formalisation des entreprises informelles, le renforcement des mécanismes de financement dans les secteurs de l’artisanat et de l’économie informelle ».
« Le renforcement du dispositif de formation et de perfectionnement des acteurs de l’artisanat et du secteur informel » figure également parmi les projets en cours.
Le budget 2024 du ministère de l’Artisanat et de la Transformation du Secteur informel est arrêté à 8 milliards 947 millions 071 mille 500 FCFA en autorisation d’engagement.
LES CANDIDATURES DE BASSIROU DIOMAYE FAYE ET D’AMADOU BÂ A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MARDI
Les quotidiens parus ce mardi mettent en exergue les candidatures de Bassirou Diomaye Faye et d’Amadou Bâ à la présidentielle et la participation de Macky Sall à la conférence» compact sur la coopération avec l’Afrique à Berlin
Dakar, 21 nov (APS) – Les quotidiens reçus mardi à l’Agence de presse sénégalaise (APS) mettent en exergue les candidatures de Bassirou Diomaye Faye et d’Amadou Bâ à la présidentielle et la participation de Macky Sall à la conférence »compact sur la coopération avec l’Afrique » à Berlin.
‘’Plan B de l’ex-parti Pastef à la présidentielle de 2024 : Diomaye Faye, une candidature mille questions !’’, affiche à sa Une Sud Quotidien. ‘’ La candidature du numéro 2 des patriotes, présentement en prison, suscite des interrogations et autres divergences d’opinions auprès des analystes politiques’’, écrit la publication.
Selon le journal, »au-delà de l’adhésion des militants, elle est encore sous la menace de dame justice. Même si pour l’instant absolument rien ne peut l’empêcher d’être dans la course pour la succession de Macky Sall à la tête de la magistrature suprême’’.
»Candidature à la présidentielle de 2024 : Diomaye Faye, un choix et des calculs’’, relève L’Observateur, estimant que ‘’ce choix cache des calculs politiques qui révéleront des forces et des faiblesses de celui qui était le secrétaire général de l’ex-parti Pastef’’.
Dans le journal Source A, l’expert électoral Ndiaga Sylla souligne que »toute coalition légalement constituée peut porter sa candidature. L’essentiel est que la coalition doit être formée par au moins, deux partis légalement constitués’’.
WalfQuotidien s’intéresse à la campagne du candidat de Benno Bokk Yaakar à la présidentielle de 2024, Amadou Bâ.
‘’Pendant que Macky est sur scène, son candidat, Amadou Bâ, reste dans les coulisses. Une drôle de campagne à fort potentiel de risques pour le Premier ministre sortant qui devra la jouer plus musclée pour exister’’, estime la publication qui explique »comment Macky écrase Amadou Bâ’’.
L’Info parle de »candidat fantôme’’. »Durant tout le temps qu’a duré la tournée économique du président de la République, le Premier ministre et non moins candidat de BBY a cessé d’exister. Aux côtés de son mentor, Amadou Bâ a été un candidat fantôme’’, écrit le journal.
‘’En allant au front et en première ligne, Macky Sall ne rend pas service à son Premier ministre et candidat de 2024, Amadou Bâ. Il lui fait ombrage et le noie complétement’’, écrit encore L’Info.
»Le choc des ombres », titre le quotidien Bës Bi, présentant Amadou Bâ et Bassirou Diomaye Faye comme des »candidats par procuration » . »Les candidats de Macky et de son farouche opposant Ousmane Sonko, en l’occurrence Amadou Bâ et Bassirou Diomaye Faye, ont plusieurs points en commun. Ils sont tous les deux inspecteurs des impôts et domaines, et lieutenants politiques parachutés par leurs mentors dans l’enceinte présidentielle’’, écrit le journal.
Le Soleil met en exergue la participation du président de la République, Macky Sall, à la conférence »compact sur la coopération avec l’Afrique » à Berlin en affichant à sa Une : ‘’le président plaide pour le continent’’.
‘’Participant à la conférence compact sur la coopération avec l’Afrique en Allemagne, le président de la République a exposé sur les potentialités d’investissement en Afrique. Pour lui, le continent est un vaste territoire à construire et tous les partenaires internationaux y ont leur place à côté de l’Afrique’’, rapporte le journal.
Sous le titre »Macky Sall, le discours de Berlin », EnQuête explique que »le président de la République en prenant part au quatrième sommet de ce forum créé en 2017 et qui réunit une dizaine de pays a encore profité de cette tribune pour plaider pour une réforme financière permettant un meilleur accès aux crédits pour les nations africaines’’.
Par Hamidou ANNE
FAUDA, UNE FICTION DEPASSEE PAR LA REALITE
Ayant, en ce moment, beaucoup de temps à remplir par des activités peu coûteuses en énergie, je visionne la série israélienne Fauda (le chaos en arabe).
Ayant, en ce moment, beaucoup de temps à remplir par des activités peu coûteuses en énergie, je visionne la série israélienne Fauda (le chaos en arabe). Sur deux des quatre saisons, on y suit une unité des forces spéciales israéliennes chargée de s’infiltrer dans les Territoires occupés pour traquer des militants des divers groupes armés palestiniens, notamment le Hamas. S’ils ont eu un jour une volonté d’objectivité, les auteurs de la série l’ont ratée compte tenu de la peinture des personnages tout au long des épisodes qui se déroulent entre la Cisjordanie, Gaza et des villes et colonies israéliennes. En effet, si les membres du Mista’arvim, tous parfaitement arabophones, sont des brutes capables des pires méthodes (tortures, meurtres de sang froid de civils, etc.) seuls les Palestiniens dans la série sont jugés en méchants, lâches sans foi ni loi et surtout en traîtres qui collaborent avec «l’ennemi» pour sauver leur vie. Souvent en vain.
L’art nous éclaire toujours dans notre volonté de mieux sonder les complexités de notre monde. Il nous offre ici des clefs de compréhension non pas sur les dynamiques confuses dans le conflit israélo-palestinien mais sur la manière dont le gouvernement israélien, à travers son armée, regarde les Palestiniens et fait peu cas de leur existence.
Au regard des images qui défilent sur nos écrans et des récits de diverses sources sur la situation à Gaza depuis le 7 octobre et l’attaque du Hamas, on peut constater que la réalité du massacre dépasse la fiction de la série Fauda. Il y a une haine que les Palestiniens inspirent et qui justifie pour certains responsables de haut rang israéliens la volonté d’une épuration, d’un effacement pur et simple. Il faut dire que certains propos relèvent d’une intention génocidaire. Le Président israélien, Isaac Herzog, refuse de considérer qu’il y a d’un côté des civils et de l’autre des combattants du Hamas à Gaza. Dans la bande, il fait de chaque âme -les enfants y compris – une cible.
Netanyahu, lui, dans un accent eschatologique, évoque une guerre du peuple de la lumière (les Israéliens) contre le peuple des ténèbres (les Palestiniens). Yoav Gallant, ministre de la Défense, a très tôt qualifié les Palestiniens d’«animaux». Ben Gvir, ministre de l’Intérieur, délivre des armes à des milliers de colons en Cisjordanie et appelle à effacer purement et simplement les Palestiniens sans distinction. Giora Eiland, Général israélien à la retraite, dans une tribune au journal Yediot Aharonot, appelle de ses vœux le déclenchement d’une épidémie dans le sud de Gaza qui, selon lui, aura le mérite «d’accélérer leur victoire». Dans un tweet du dimanche 19 novembre, le ministre des Finances de l’Etat hébreu le soutient : «Je suis d’accord avec chaque mot de Giora Eiland dans cette chronique.» Un ministre, Amichai Eliyahu, appelle au largage d’une bombe atomique à Gaza, tandis que Galit Distel, députée du Likoud et ancienne ministre, appelle à «effacer Gaza de la surface de la terre» et traite les Palestiniens de Cisjordanie de «nazis».
La mort est semée dans Gaza avec une brutalité et une absence de toute mesure, sans omettre les violations massives par Israël des lois de la guerre. Israël est une démocratie certes, et la démocratie ne peut s’affranchir des lois et règles qui régissent les Etats, même quand ils sont en conflit. Les bombardements d’écoles et d’ambulances et les invasions d’hôpitaux, les coupures d’électricité, d’eau et de gaz touchent en premier les populations civiles qui meurent soit dans les raids aériens, soit à petit feu devant l’impuissance des médecins dont beaucoup ont été aussi tués dans les attaques indiscriminées de l’Armée israélienne.
Le gouvernement d’extrême-droite qui dirige Israël fait peu cas de la vie des Palestiniens. Son intention de détruire toute possibilité de vie sur l’enclave et sa volonté de faire le maximum de victimes civiles dont les femmes et les enfants, sont visibles sur le terrain. Et ce en dépit des condamnations et critiques qui émanent de diverses voix de la scène internationale, qu’elles soient de l’Onu, de l’Unrwa, des Ong comme Médecins du monde, etc.
Dans Fauda comme dans la réalité, quelque chose est remarquable : l’étiquette terroriste accolée aux Palestiniens de Cisjordanie ou de Gaza, comme une malédiction qu’ils portent. Ceci, dans la série, met sur le dos de chaque Palestinien une cible qui légitime son enlèvement, son interrogation musclée, sa torture et parfois son meurtre en dehors de tout cadre légal. Comme si un droit spécial régissait les relations entre cette unité des forces spéciales et les Palestiniens, combattant ou civils, hommes ou femmes.
Un personnage complexe traverse les épisodes de la série comme une ombre étrange. C’est celle du capitaine Ayoub dont l’amour immodéré pour ses enfants est proportionnel à la violence physique et morale qu’il exerce sur les Palestiniens arrêtés, interrogés et torturés parfois jusqu’à ce que mort s’ensuive. Il travaille en étroite collaboration avec Abu Maher, détenu 17 ans durant dans les geôles israéliennes et devenu chef de la sécurité préventive palestinienne. Ayoub dit beaucoup du rapport que le gouvernement israélien actuel entretient avec les Palestiniens.
Pendant ce temps, la vie continue, plus tragique que la fiction. Matan Meir, un producteur de Fauda, est mort en combattant à Gaza, où les massacres se poursuivent malgré les appels au cessez-le-feu partout dans le monde. Les colons israéliens en Cisjordanie chassent, brutalisent et tuent des civils palestiniens. L’objectif clairement visé est d’annihiler toute possibilité d’un Etat palestinien par l’imposition de la terreur. Dans la série Fauda, comme dans la réalité, la vie des Palestiniens ne compte pas. Chaque jour à Gaza et en Cisjordanie, des intellectuels, des journalistes, des artistes, des poètes, des romanciers, des médecins meurent devant l’indifférence et la complicité de grandes puissances qui, pourtant, se disent soucieux de démocratie, de liberté et d’humanisme. Au lendemain du 7 octobre, les manifestations de soutien inconditionnel à un gouvernement israélien d’extrême-droite ont fusé des capitales d’Europe et d’Amérique. Il s’agissait d’un permis de tuer brandi à Netanyahu qui n’en demandait pas tant et pour qui les vies palestiniennes n’ont aucune valeur. Aujourd’hui, devant l’ampleur du massacre en cours, certaines consciences sont opprimées car elles mesurent leur responsabilité devant ces atrocités d’une barbarie innommable et tentent d’opérer un virage hélas tardif. Une chose relève pourtant de l’évidence : le premier pas vers la paix est d’accepter que le Peuple palestinien ne va ni se résigner à accepter l’Occupation ni s’évaporer.
SALVE DE CRITIQUES SUR LE DOYEN DE LA FASEG
Alors que l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar reste toujours fermée, un styliste nommé Alioune Guèye a réussi à organiser un défilé de mode à la Facultés des sciences économiques et de gestion
Alors que l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) reste toujours fermée, un styliste nommé Alioune Guèye a réussi à organiser un défilé de mode à la Facultés des sciences économiques et de gestion (FASEG). Ce qui a provoqué l'ire des étudiants et des professeurs qui ont du mal à comprendre qu'un espace pédagogique fermé pour des raisons sécuritaires, peut être transformé en un lieu de divertissement.
Un défilé de versions. Au sujet du défilé de mode organisé au sein de la Faculté des sciences économiques et de gestion, le Doyen et l’Assesseur ne parlent pas le même langage. Selon nos informations, l’Assesseur de la Faculté des sciences économiques et de gestion s'est retrouvé devant le fait accompli. Car, dans sa discussion avec le styliste Alioune Guèye, ce dernier lui a clairement dit qu’il avait déjà obtenu l’autorisation du Doyen. Le vendredi, peu avant l'après-midi, Alioune Guèye est venu au bureau de l’Assesseur pour l'informer de la tenue de son défilé de mode. Le styliste ajoutera, par la suite, qu'il a déjà obtenu l'autorisation du Doyen. Dans sa réponse, le Pr Abou Kane lui a fait comprendre que toutes les manifestations, en présentiel, sont censées être interdites sauf si le Doyen les autorise. Mais avec la fermeture de l'université, cela ne relève plus des attributs du Doyen.
Face au tollé, le doyen de la Faseg, Pr Chérif Sidy Kane s'est défendu à travers une note. Il explique que ce défilé de mode ne le dérange pas. Le défilé, dit-il, est une preuve que l’UCAD n’est pas fermée. Qui plus est, il ajoute que depuis deux semaines, la Cour des comptes et le Centre de formation judiciaire occupent les amphithéâtres de la Faseg pour les besoins de leur concours. C'est pourquoi le Doyen de la Faseg dit ne pas comprendre la réaction du Saes sur le défilé de mode. Car l'organisation syndicale est restée aphone sur le concours de la Cour des comptes et le Centre de formation judiciaire. Ainsi, le Pr Chérif Sidy Kane est convaincu, à la suite de ces échanges avec les syndicalistes, que ces derniers veulent profiter de la situation pour tirer sur la Faseg. Mais le SUDES et le SAES ne peuvent pas lui donner des instructions sur sa manière de gérer son espace, a-t-il dit. Les édifices publics, se défend le doyen, doivent être mis à la disposition de la société à chaque fois que cela est nécessaire. À ce titre, il ne trouve pas l'intérêt de refuser l’espace de la Faculté à un étudiant de la FASEG, entrepreneur dans le stylisme, d’organiser une manifestation de 2h de temps, un samedi soir. En outre, le Pr Chérif Sidy Kane a révélé que la demande de cette manifestation a été validée bien avant le mois de juin c'est-à-dire avant même la fermeture de l'Ucad. Selon le Doyen, l’activité devait se tenir à l’IFACE. Finalement, les organisateurs du défilé, Coumba Ndoffène et Alioune Guèye, les ont sollicité. C'est par la suite qu'il a donné son accord pour que la manifestation se tienne à la FASEG.
SAES/DAKAR DEMANDE QUE LES RESPONSABILITES SOIENT SITUEES
Dans un communiqué reçu à «L'As», la section campus Dakar du Syndicat autonome de l'enseignement supérieur s'est offusquée de l'autorisation par le doyen de la Faseg de ce défilé de mode au sein de l'Université alors que les cours en présentiel sont suspendus pour des raisons de sécurité. Ainsi, le Saes campus de Dakar demande aux autorités de prendre la mesure de l'ampleur desdits actes qui, écrit-il, contrastent gravement avec le discours servi lors du Conseil Académique du 08 novembre 2023. « Il ressort de cet état de fait que l'argument sécuritaire brandi par les autorités est fallacieux. La coordination du SAES campus de Dakar condamne la transformation de l'espace académique dédié à la pédagogie en un lieu de divertissement au moment où plus 100 000 étudiants sont privés d'accès aux enseignements en présentiel», s'offusque le Saes qui, par conséquent, exige des autorités de prendre les dispositions nécessaires pour situer les responsabilités sur ce fait inédit et autoriser une reprise effective et immédiate des enseignements en présentiel.
QUID DU RECTORAT ?
Ce méli-mélo entre le Doyen et l’Assesseur de la Faseg révèle une chose. L'activité s'est tenue sans l'aval du Recteur. Toutefois à première vue, un simple défilé de mode organisé à l'Ucad ne devrait pas susciter un tollé. Juste qu'il s'est tenu dans un contexte où le Rectorat avait, lors d'un Conseil académique du 8 novembre dernier, décidé de reconduire la fermeture de l'espace universitaire pour des raisons liées à l'environnement sécuritaire. Face à la fermeture de l'Université, les étudiants comme les professeurs n'ont eu cesse de réclamer la reprise des enseignements en présentiel. C'est pourquoi les étudiants font état de leur colère sur les réseaux sociaux pour dénoncer une décision qui contraste avec l'esprit qui a conduit à la fermeture de l'Ucad.
OUMAR SARR DANS LE VISEUR DES POPULATIONS DE LA FALÉMÉ
Dans une lettre ouverte cinglante, le Comité de veille de la Falémé exprime sa vive opposition à l'accord minier incriminé et charge violemment le ministre des Mines qu'il accuse de mettre en péril l'environnement et les habitants
L’autorisation donnée à une société chinoise d’exploiter une mine d’or aux abords de la Falémé a mis les populations de la zone dans tous leurs états. le Comité de veille et d’alerte de la Falémé a de ce fait écrit une lettre ouverte incendiaire au ministre des mines et de la Géologie, Oumar Sarr, soutenant que celui-ci les a trahis, parce qu’informé véritablement de la dégradation de l’environnement par l’activité aurifère.
Oumar Sarr est dans le viseur du Comité de veille et d’alerte de la Falémé Mali-Sénégal (CVAF/MS) qui est furieux contre l’autorisation d’exploitation semi-mécanisée d’une mine d’or sur l’emprise de la Falémé, dans l’environnement immédiat des villages de Moussala Sénégal et de Dioubéba.
Dans une lettre ouverte écrite le 15 novembre dernier, signée par monsieur Opa Guiro, porte-parole du CVAF/MS et dont “L’AS” détient une copie, il est précisé que les populations autochtones sont en colère et très déçues de l’acte pris par les autorités sénégalaises et particulièrement par le ministre des Mines et de la Géologie. “Nous avons le sentiment que vous avez trahi nos populations et nos terroirs riverains du fleuve Falémé malgré toutes les assurances que vous nous aviez données par le passé”, note-t-on dans la lettre adressée au maire de Dagana et ministre des Mines et de la Géologie.
Le permis d’exploitation a été ainsi attribué à une société chinoise alors que depuis 2018, souligne monsieur Guiro, le CVAF/MS lutte pour que tous les orpailleurs nationaux et ceux provenant de la sous-région soient déguerpis de l’emprise de la Falémé. Loin de mettre en œuvre ce déguerpissement, se désole-t-il, Oumar Sarr a décidé d’aggraver la situation en octroyant une autorisation d’exploitation semi-mécanisée sur deux sites se trouvant sur la rive gauche du fleuve, le premier à moins d’un kilomètre des berges, près du village de Moussala Sénégal, le second à moins de trois cents mètres des berges du fleuve, au niveau du village de Dioubeba, dans la commune de Sadataou. Le Comité de veille et d’alerte de la Falémé Mali-Sénégal (CVAF/MS) estime qu’Oumar Sarr connaît pertinemment la situation de la Falémé d’autant plus qu’il a été sensibilisé le 26 février dernier au cours d’une réunion dans son bureau à Diamniadio. A l’occasion, le Comité lui avait exposé la situation catastrophique du fleuve dont les eaux sont complètement polluées, la faune et la flore en agonie, l’écosystème en voie de destruction, les fléaux relatifs à la santé avec la prolifération et l’apparition sur l’emprise du fleuve de maladies jusqu’alors inconnues dans les terroirs, qui ravagent les populations et leurs bétails. Il dit également avoir sensibilisé le ministre sur, entre autres, les méfaits de cette exploitation sur l’éducation avec les déperditions scolaires, la détérioration des mœurs, le développement exponentiel de l’insécurité que génèrent les trafics de tous genres et toutes sortes de drogues qui sont en train de gangrener insidieusement, comme un cancer, la jeunesse.
Le Comité révèle d’ailleurs qu’après cet exposé, Oumar Sarr lui-même leur avait montré d’horribles images de l’état du fleuve pour confirmer la véracité de leurs propos. “Donc Oumar Sarr est bien conscient des dangers que vivent ou qui guettent les populations riveraines du fleuve et son écosystème”, précise le comité qui ajoute que le ministre avait assuré qu’il prendrait très rapidement les décisions et les dispositions adéquates pour arrêter l’orpaillage sur l’emprise de la Falémé, et qu’il allait utiliser tous les moyens dont dispose l’Etat pour y parvenir.
L’ABROGATION DE L’AUTORISATION EXIGEE
Le comité rappelle, en outre, que le ministre avait promis en vain de se rendre sur les rives de la Falémé pour constater de visu l’état du fleuve. Aujourd’hui, les populations préviennent l’Etat et ont déjà fait état aux autorités déconcentrées dans la zone de leur totale opposition à cette exploitation semi-mécanisée. Ils demandent d’ailleurs au ministre des Mines et de la Géologie de bien vouloir abroger l’autorisation accordée à la société chinoise. Les populations comptent s’opposer par tous les moyens à cette exploitation “qui va empirer la situation déjà désastreuse de l’emprise du fleuve et impacter négativement leurs activités, mettre en danger leurs vies, hypothéquer l’avenir de leurs enfants et que, pour cela, elles n’ont d’autre choix que de résister et s’il le faut jusqu’au sacrifice suprême”.
Le Comité dit ainsi se joindre aux populations riveraines pour demander de bien vouloir abroger l’autorisation accordée à la société chinoise. A défaut, il n’exclut pas de saisir qui de droit pour que cette autorisation ne mette pas en péril la vie des populations et de leurs bétails, la faune, la flore et l’écosystème de l’emprise de la Falémé ; en un mot, tout notre environnement.
“A notre humble avis, maintenir cette autorisation pourrait être assimilé à un acte criminel, au vu des conséquences néfastes à tous points de vue, qu’elle entraîne pour les citoyens vivant sur l’emprise de la Falémé. En effet, un éventuel refus d’abroger cette autorisation meurtrière de tout un écosystème dont dépendent des vies humaines ne pourrait s’interpréter autrement pour vous : la vie des populations et celle de leurs bétails, la faune, la flore, l’écosystème et tout l’environnement valent moins qu’une pépite d’or”, lit-on en définitive dans la lettre ouverte adressée à Oumar Sarr.