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25 février 2025
LA CRÉATION D’UNE SOCIETÉ NATIONALE DE GESTION DES AUTOROUTES ADOPTÉE
Le Projet de loi n°18/2023 autorisant la création de la société nationale dénommée ‘’autoroutes du Sénégal (ADS)’’ a été adopté mardi par la majorité des députés sénégalais.
Dakar, 21 nov (APS)-Le Projet de loi n°18/2023 autorisant la création de la société nationale dénommée ‘’autoroutes du Sénégal (ADS)’’ a été adopté mardi par la majorité des députés sénégalais, a constaté l’APS.
Quatre-vingt-dix-sept parlementaires ont voté pour l’adoption du projet. Vingt-six se sont abstenus pendant le vote.
Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement Mansour Faye a affirmé que ‘’le Sénégal s’est résolument engagé, depuis les années 2000, dans un programme de développement de ses infrastructures routières et autoroutières’’.
‘’Dans un tel contexte, souligne le ministre, il importe pour l’Etat du Sénégal de se doter d’une société chargée de gérer ce patrimoine routier et de rechercher les moyens financiers nécessaire à son développement’’
‘’Cette société sera également chargée d’exploiter les autoroutes, ou le cas échéant, d’assurer le suivi et le contrôle de toutes les activités d’exploitation confiées à un tiers co-contractant’’, a expliqué le ministre.
M. Faye a ajouté que cette société va aussi assurer l’entretien et la surveillance dudit réseau’’.
Il a signalé ‘’qu’à la suite des 32 km d’autoroutes réalisées avant 2012 entre Dakar et Diamniadio, le rythme de construction des autoroutes s’est accéléré, avec 19 km autoroutiers pour compléter le tronçon Dakar-AIBD’’.
Mansour Faye a ensuite cité ‘’les jonctions autoroutières AIBD-Thiès et AIBD-Mbour’’.
‘’En y incorporant les projets autoroutiers tels que les tronçons Mbour-Fatick-Kaolack et Dakar-Thiès-Saint-Louis, le patrimoine autoroutier devrait se situer, à terme, aux alentours de 531 km, a déclaré le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement.
ROCAMBOLESQUE ARNAQUE AUTOUR DE PROJETS AGRICOLES
Ils sont nombreux des Sénégalais établis à l’étranger qui désirent investir sur la terre. On les appelle des agri-preneurs, autrement dit des entrepreneurs agricoles. Mais ils sont tombés sur un jeune de 33 ans qui en a escroqué plus d’un.
Ils sont nombreux des Sénégalais établis à l’étranger qui désirent investir sur la terre. On les appelle des agri-preneurs, autrement dit des entrepreneurs agricoles. Mais ils sont tombés sur un jeune de 33 ans qui en a escroqué plus d’un. Racine est finalement tombé et a été condamné, la semaine dernière, à 2 ans dont un an ferme par le Tribunal de Saint-Louis. Le jeune utilise plusieurs identités, ose des noms comme Amadou Sall, fils du Président, ou encore des vidéos de ferme de Mansour Faye pour convaincre ses proies. Récit d’une énorme arnaque autour de dizaines de personnes, pour des dizaines de millions avec Bès bi Le Jour.
C’est une arnaque à grande échelle qui a fait son chemin. Et c’est un arnaqueur qui n’a rien à envier l’esprit de Christophe Rocancourt ! Avec un jeune qui a pu presque hypnotiser des Sénégalais de l’extérieur. «C’est dans la satisfaction du devoir bien accompli que l’homme trouve le bonheur», c’est la phrase qu’il rabâche à longueur de… vidéo. Qu’est-ce qu’il n’a pas fait pour appâter ces dizaines de candidats de l’investissement dans le domaine agricole. «Diplômé de l’Ism», selon lui, Mamadou Yahya Gaye de son vrai nom, a pu être dans la peau de plusieurs personnes. Et c’est ainsi qu’il a trouvé un filon dans un groupe sur les réseaux sociaux, des Sénégalais de la diaspora. Deux dames, dont Mme Ly, ont décidé de mettre fin à cette longue série de ce jeune de 33 ans. «Racine le Bledar», comme il se fait appeler dans un canal de diffusion Instagram, a su obtenir la confiance des administrateurs de ce groupe qui compte pas moins 6400 membres. «Il envoie des messages et son chiffre d’affaire de 300 millions, vidéo à l’appui. Il fait le tour des chaines YouTube, et parfois de journalistes, pour légitimer son forfait», témoigne cette victime. En octobre dernier, Mme Ly, patronne de Adanam Bio, entreprise spécialisée dans l’agrobusiness, qui ne compte plus l’argent qu’il lui a pris à travers plusieurs envois, a saisi la Section de recherche de Saint-Louis. Ce 15 novembre, l’agri-preneur a été condamné par le Tribunal de Saint-Louis à deux ans dont un an ferme pour escroquerie. «Il a reconnu les faits avec d’autres complicités. Il y a eu plusieurs parties civiles. Et même après son arrestation, 10 autres personnes qu’il a arnaquées depuis 2019 se sont signalées», confie Mme Ly.
Modus operandi
Racine est un homme à l’imagination très fertile. Il se fait passer pour un ami de colonels, de proches de ministres, de riches entrepreneurs agricoles. Dans une vidéo sans doute destinée à la consommation de ses victimes, il explique, avec tout son talent oratoire, digne d’un pro, une aventure qui peut séduire. Qui peut faire des émules aussi. Et il multiplie les vidéos explicatives pour persuader des candidats à l’agrobusiness. Dans une vidéo de novembre 2021 faite par une plateforme intitulée «Looda», sous le nom de Racine Gaye, le jeune «entrepreneur» vend son génie.Il est dans un champ avec un puits en arrière-plan. «J’ai investi 500 francs dans l’aubergine, le gombo, le poivron, la pastèque, l’arachide… Je me suis dit que je vivrai de mes propres moyens. Et c’est ainsi que j’ai créé mon entreprise Racine Bio», raconte-t-il. Dans une autre vidéo publiée par «Ça bouge à Saint-Louis», ce jeune dont les parents vivent en Mauritanie expose avec brio une ferme, avec un élevage de volaille, du maraichage, un système d’irrigation qui font rêver les agri-preneurs. «J’ai pu me procurer une petite camionnette. J’achetais une production sur 250 hectares que je revendais à Ziguinchor, à Dakar et à Touba. Le tonton est décédé et m’a laissé la terre, les vaches sur 9 hectares. Je suis à peu près sur 20 hectares de production. Ça commence vraiment à me rapporter des sous. J’ai ouvert un compte en banque. Maintenant je gagne des marchés un peu partout. J’ai une ferme avec plus de 250 bêtes de race, on fait du lait et des fraises», a dit Racine.
Il se fait passer pour Amadou Sall, se filme dans les champs de Mansour Faye
Ce jeune qui ne rêvait que d’être un footballeur professionnel a jonglé jusque dans le «haut niveau» de l’arnaque. Parfois il se faisait passer pour Amadou Sall, fils du président de la République. Et apparemment, il aime la famille présidentielle puisque certaines vidéos seraient prises dans des fermes de Mansour Faye et d’autres autorités qu’il mettait en ligne.
Racine poursuit ses «offres» en prison
Preuve que Racine n’est pas petit. De la prison de Saint-Louis, il continue, selon plusieurs confidences, d’avoir des contacts avec certaines de ses «victimes». «Je ne sais pas où il a obtenu un portable, mais il continue d’appeler des gens pour leur demander de l’argent. C’est comme s’il ne pouvait plus s’en passer», confie une autre source.
MACKY SALL SERMONNE DIONNE, ALY NGOUILLE ET COMPAGNIE
Mahammed Dione, Aly Ngouille Ndiaye, Mame Boye Diao et Cie ont décidé de déclarer leur candidature pour la future présidentielle. Une chose qui n’a pas du tout plu au président Macky Sall qui l’a fait savoir
Ils ont préféré ne pas suivre le candidat choisi par Macky Sall pour la coalition Benno Bokk Yaakaar. Mahammed Dione, Aly Ngouille Ndiaye, Mame Boye Diao et Cie ont décidé de déclarer leur candidature pour la future présidentielle. Une chose qui n’a pas du tout plu au président Macky Sall qui l’a fait savoir.
«C’est leur droit. Je ne veux pas polémiquer avec ces candidats, même s’ils avaient pris des engagements. Je trouve simplement que lorsque vous êtes dans une majorité depuis aussi longtemps (une majorité qui vous a confié d’importantes responsabilités et vous a aidé à devenir ce que vous êtes), vous devez respecter les règles fixées», a déclaré Macky Sall, dans JeuneAfrique, parlant des candidatures dissidentes de la coalition présidentielle.
Pour lui, chacun peut légitimement revendiquer sa liberté et son ambition de servir son pays au poste le plus élevé, celui de président de la République. Mais, «faut-il le faire au risque de fragiliser son propre camp ?», demande-t-il.
À présent, pour ces candidats à la candidature, il faudra franchir l’étape des parrainages, puisque plus de 200 candidats ont déjà été dénombrés. «Même assoupli à la suite du Dialogue national, ce processus constitue un filtre qui ramènera les choses à leur juste proportion. Il sera alors temps d’analyser les forces en présence, celles qui seront vraiment sur la ligne de départ», indique-t-il dans les colonnes de JeuneAfrique.
LA COLÈRE DES CHANCELIERS ET CONSEILLERS DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
La mise aux arrêts de Mme Marie Sène, par la gendarmerie nationale, a outré l'Union des Conseillers des Affaires étrangères du Sénégal (Ucaes) et l'Amicale des Chanceliers des Affaires étrangères du Sénégal(Acaes).
iGFM - (Dakar) La mise aux arrêts de Mme Marie Sène, par la gendarmerie nationale, a outré l'Union des Conseillers des Affaires étrangères du Sénégal (Ucaes) et l'Amicale des Chanceliers des Affaires étrangères du Sénégal(Acaes).
L'Union des Conseillers des Affaires étrangères du Sénégal (Ucaes) et l'Amicale des Chanceliers des Affaires étrangères du Sénégal(Acaes) sont très remontés. Elles se disent préoccupées par l'arrestation, hier lundi, dans les locaux du Ministère des Affaires étrangères, de leur collègue Marie Diagne Sène.
Dans leur communiqué de presse parvenu à iGFM, l’Ucaes et l’Acaes expliquent que Mme Sène, alors Maréchale des logis-chef (Mdl-Chef) de la Gendarmerie nationale, a été autorisée par la hiérarchie militaire à se présenter au concours professionnel du Cycle B de l'Ecole nationale d'Administration (Ena-Section Diplomatie, Session 2018).
Puis, à l'issue de la formation, le Directeur général de l'Ena «n'a pas pris les dispositions nécessaires pour permettre à Mme Sène de rejoindre le corps des Chanceliers» indiquent Ucaes et l’Acaes. Porté devant la justice, ce différend a été définitivement tranché par la Cour suprême par arrêt n°53 du 10 novembre 2022, en faveur de Mme Sène.
PAPE SANÉ PLACÉ SOUS CONTRÔLE JUDICIAIRE
Arrêté lundi dernier par la section de recherches de la gendarmerie, Pape Sané est finalement placé sous contrôle judiciaire.
iGFM - (Dakar) Arrêté lundi dernier par la section de recherches de la gendarmerie, Pape Sané est finalement placé sous contrôle judiciaire.
Pape Sané, le chroniqueur de Walfadjri, va rentrer chez lui ce mardi. Inculpé par le Doyen des juges pour, entre autres, diffusion de fausses nouvelles, il a été placé sous contrôle judiciaire. «Le Procureur avait requis l'application de l'article 139 du Code de Procédure Pénale», indique Me Khoureychi Bâ, son avocat.
Journaliste chroniqueur sur la chaîne de télévision privée Walf Tv, Pape Sané a passé la nuit de ce lundi 13 novembre 2023 dans les locaux de la section de recherche de la gendarmerie de Colobane. Au terme de son audition tard dans la soirée, il lui a été notifié son placement en garde-à-vue.
C'est lundi dernier, à 17 heures, que les gendarmes se sont présentés devant les locaux de Walfadjri au Front de terre. Alors que Pape Sané sortait de l'émission "Kepaar gi", ils lui ont remis une convocation avant de lui demander de les suivre. Après son audition, il a été placé en garde-à-vue pour "diffusion de fausses nouvelles".
ZAHRA IYANE THIAM FAIT LE BILAN D’ÉTAPE DE LA PARTICIPATION DU SÉNÉGAL À DOHA
En perspective de la tenue de la semaine sénégalaise à l’exposition internationale horticole Doha 2023, Mme Zahra Iyane Thiam, Commissaire général Section Sénégal a animé une conférence de presse, ce mardi, pour faire un bilan d’étape de la participation.
En perspective de la tenue de la semaine sénégalaise à l’exposition internationale horticole Doha 2023, Mme Zahra Iyane Thiam, Commissaire général Section Sénégal a animé une conférence de presse, ce mardi, pour faire un bilan d’étape de la participation du Sénégal à cette exposition internationale. « Le Sénégal, par l’entremise de l’ASEPEX a placé sa participation dans le cadre du PSE vert avec comme thème « Senegal Going Green », déclinaison du thème général « Green desert, better environment : Desert vert, meilleur environnement ». (…) Cette orientation des pouvoirs publics a été réaffirmée dans le PSE qui ambitionne de multiplier par 2,5 les exportations à l’horizon 2035 en développant de 10 %, par an, les exportations sénégalaises.
C’est dans cette optique que, depuis le démarrage du processus relatif à l’expo de Doha 2023, l’ASEPEX a travaillé d’arrache-pied avec toutes les composantes qui gravitent autour de la question », a-t-elle dit en marge de la conférence de presse.
Selon elle, depuis l’ouverture de l’exposition, il a été noté une bonne affluence et un intérêt certain pour les présentations de notre pays. En 18 jours, le Sénégal a enregistré 20 261 visiteurs, soit 1125 visiteurs par jour en moyenne avec une augmentation de plus en plus croissante. « En outre, pour présenter et faire la promotion de l’offre exportable du Sénégal, une première cohorte de vingt artisans Sénégalais venus des 14 régions exposent des articles de souvenirs « Made in Sénégal » nous avons noté avec fierté la qualité des produits exposés. Cet engouement pour le stand du Sénégal n’a rien de surprenant car notre une participation a permis : de répondre au thème et de montrer les merveilles et les innovations du pays, d’une part ; de faire apprécier notre culture et découvrir notre potentiel économique, d’autre part », a soutenu Zahra Iyane Thiam. Avant de poursuivre : « c’est pourquoi nous préparons activement notre journée nationale, moment phare dans le calendrier des expositions. La nôtre, prévue le 10 décembre, sous la présidence effective de Son Excellence Monsieur Macky SALL, se déroulera en deux temps : un moment officiel et le forum économique ».
par Amadou Sarr Diop
LE MBEUKMI OU L’ILLUSION D’UN AILLEURS SUBLIME
EXCLUSIF SENEPLUS - Même si les facteurs économiques peuvent être considérés comme prépondérants, ils ne sauraient expliquer à eux seuls la dynamique migratoire ambiante avec ses milliers de morts sur la route de l’aventure
Le flux migratoire en Afrique a connu une ampleur inédite pour deux raisons essentielles. D’une part, les pays du continent noir, en particulier ceux du Sud du Sahara, se trouvent être confrontés à des crises économiques structurelles et à de multiples problèmes sociaux et politiques qui favorisent, au niveau de la variable jeune, une tendance généralisée à la mobilité. D’autre part, nous assistons, sous l’effet de la mondialisation et des nouvelles technologies de l’information, à une compression du temps et de l’espace dans le système international, de nature à rendre plus faciles les mouvements de population. Ce flux migratoire est diversement interprété. La singularité des contextes, la pluralité des variables mises en évidence et la complexité des mécanismes qui sous-tendent les prises de décision de l’acte migratoire, au niveau individuel comme au niveau communautaire, expliquent les différences d’approche dans l’analyse des déterminants.
De toutes les postures, celle axée sur la pauvreté et l’absence d’activités génératrices de revenus ou encore sur l’échec des politiques de développement, est la plus privilégiée dans l’approche du phénomène migratoire. Une telle grille d’analyse peut être pertinente si elle se démarque de la rhétorique populiste politicienne qui donne une fausse lecture du phénomène pour des raisons de manipulation politique. Même si les facteurs économiques peuvent être considérés comme prépondérants, ils ne sauraient expliquer à eux seuls la dynamique migratoire ambiante avec ses milliers de morts sur la route de l’aventure. S’en tenir à ces variables économiques ou se focaliser sur le caractère aventurier des dynamiques migratoires relève d’une méconnaissance de la complexité des mécanismes qui sous-tendent la prise de décision de l’acte migratoire et de l’environnement socioculturel dans lequel la décision de migrer est prise. Il y a un ensemble de dynamiques culturelles complexes à l’œuvre dans cet univers de mobilité permanente au niveau des jeunes.
L’objet de notre propos est une invite à approcher le phénomène migratoire au Sénégal par une grille de lecture qui recadre les arguments de passion pour une prise en compte des déterminations multiples qui poussent les jeunes à risquer leur vie. La situation est très préoccupante pour exiger des réflexions sérieuses sur un phénomène devenu dramatique. Il faut éviter de se limitera à l’analyse du facteur économique et partir d’un faisceau convergent de déterminants multi variés afin de mieux saisir, au prisme de la causalité multifactorielle, le phénomène migratoire.
Le choix d’un tel modèle d’approche vise à montrer comment à partir des constructions identitaires naissent des formes de solidarité sur lesquelles se développent des types de réseaux villageois, confrériques, ethniques, familiaux, qui contribuent à favoriser et à faciliter l’émigration dont les retombées se traduisent par des formes de solidarité communautaires, en raison d’investissement associatifs qui ont leurs impacts réels dans les dynamiques sociales en cours dans les familles concernées. Notre hypothèse présume que les déterminants sociologiques sont aussi prépondérants que l’argument de la pauvreté supposée être la raison du départ de la plupart des jeunes sénégalais vers l’Europe et les USA.
Deux regards, apparemment contradictoires, se dessinent dans les paradigmes interprétatifs du phénomène : l’absence de perspectives, du fait de la crise du travail, et le goût aventurier de l’acte migratoire.
L’approche centrée sur le caractère “aventurier” de l’acte migratoire part de l’argument des motivations individuelles, pour ne pas dire le gout de l’aventure, comme facteur de migration, surtout pour la jeunesse qui pense l’aventure comme une sorte de passage obligé pour préparer la vie adulte. Une telle approche relègue au second plan les facteurs économiques ainsi que les déterminants collectifs sous-tendus par les logiques d’appartenance communautaire. Si le rêve de découvrir l’Eldorado est motivé par l’espoir de faire vite fortune pour un retour triomphal, le gout de l’aventure n’est qu’une dimension mineure dans l’acte migratoire. Derrière la motivation à vouloir sortir de l’immobilisme, de « la retraite forcée » sans avoir droit au travail, selon l’expression utilisée par certains jeunes sénégalais pour se plaindre de leur situation, les migrants qui ont opté pour « le mbëek mi » considèrent que l’aventure n’a de sens que si elle a pour finalité un retour prometteur. En dehors du fait que la migration clandestine se conjugue avec le risque, le « mbëek mi » est un défi a la vie inactive, réussir ou mourir, « barça ou barsakh ». Il correspond à la fois au recours à une logique suicidaire et à une prise de risque bien calculée pour sortir de la situation de dénuement à laquelle sont confrontés les jeunes dans un contexte de faillite économique et politique de l’Etat postcolonial. Pour les partisans du départ : « partout ailleurs, ce sera mieux qu’ici ». Il y a donc une idéalisation, une sublimation de l’Ailleurs (l’Eldorado) pour échapper au vécu pénible d’un Ici, considéré comme l’univers du manque.
Au demeurant, l’idéalisation de l’Eldorado dans l’imaginaire du candidat à la migration est générée par le mythe du migrant de retour. A leur retour, les migrants sont vus comme des modèles de réussite où ils jouissent d’une très grande considération. L’image de la réussite sociale qu’ils affichent fait qu’ils sont considérés comme ceux qui incarnent le mieux la réussite sociale. Le mythe de l’émigré est donc un facteur incitateur d’ordre socio psychologique qui a beaucoup contribué à développer le désir de partir, quitte même à y laisser sa vie. Socialisés dans l’éthique « ceddo » ou la réussite sociale est synonyme de courage, de persévérance, les jeunes wolof ou haal pulaar ou soninke ont toujours à l’esprit l’adage qui postule qu’« il vaut mieux mourir loin que vivre pauvre chez soi ». L’aventure n’est que seulement le goût de la découverte de l’autre, elle signifie ici la confiance en soi, l’obligation de réussite pour revendiquer parmi les siens le respect et l’estime. Dans une société pervertie par des anti-valeurs dont le socle est la réussite à tout prix, où l’apparaitre a prévalu au détriment de l’éthique existentielle, l’avoir devient par conséquent ce qui conditionne l’être, parce qu’il est source de respect et de considération dans une société en perte de repères.
Il y a, en définitive, des enjeux d’ordre sociologique du phénomène migratoire qui prennent sens avec le phénomène du vide social qui encadre l’univers de vie des jeunes sénégalais. En nous inspirant de la tripartition élaborée par Foucault, nous entendons par vide social un vécu qui touche la racine de l’existence humaine saisie dans ses trois dimensions : celles de la survie, du bien-être et du droit à la citoyenneté. La notion de vide social, que nous empruntons aux sociologues de l’école de Chicago, vise à procéder à une objectivation de la situation des jeunes, confrontés à une double préoccupation : celle de l’angoisse des lendemains incertains et la précarité vécue dans l’univers familial où la survie au quotidien devient le signe révélateur d’un vécu dévalorisant. Il s’agit en fait d’une situation de crise existentielle que le sociologique Bourdieu appelle « la misère de position » à laquelle la jeunesse est confrontée. Ce drame existentiel, qui relève à la fois de l’absence de travail et du futur des incertitudes, renseigne sur l’ampleur du phénomène migratoire.
En définitive, la responsabilité du phénomène migratoire est une responsabilité sociétale qui ne saurait se limiter aux échecs des politiques publiques. Il y a une part de responsabilité des familles et de la société qui exercent une véritable pression sur les jeunes. La faillite de la socialisation par l’école et les familles, la volonté d’échapper aux contraintes sociales, le mythe du modou-modou et la fonction de réinvention identitaire et de promotion sociale que joue l’acte migratoire pour certaines couches sociales confinées dans une position d’infériorité, du fait de la précarité, sont des facteurs qui déterminent l’émigration risquée chez les jeunes. On ne saurait aussi occulter la réalité d’un monde, sous l’effet magique des nouvelles technologies de l’information, qui produit l’image d’un miroir aux alouettes où l’Eldorado est sublimé. L’Amérique est si proche et si loin, pour faire faire rêver une jeunesse qui n’a plus d’espérance pour son devenir.
Ceux qui ont la responsabilité de gouverner ce pays devraient repenser la gouvernance politique et économique pour engager des réformes qui, au-delà de leurs effets sur la question de l’emploi, redonnent espoir à la jeunesse. Il faut que les jeunes soient rassurés, au-delà des difficultés du moment, que l’avenir est plus vrai que le présent.
Professeur Amadou Sarr Diop est sociologue, enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop.
LE SÉNÉGAL VA BIENTÔT DISPOSER DE SON ATLAS DES OISEAUX
Un atelier en vue de ce projet s’est ouvert le 20 novembre à Dakar et se poursuit jusqu’au 25. L'Atlas des oiseaux du Sénégal est une initiative de l’UCAD avec le soutien du Plan d'action pour les oiseaux terrestres migrateurs d'Afrique-Eurasie.
Le Sénégal va bientôt disposer de son Atlas des oiseaux. Un atelier en vue de ce projet s’est ouvert le 20 novembre et se poursuit jusqu’au 25. L'Atlas des oiseaux du Sénégal est une initiative de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Département de Biologie animal) avec le soutien du Plan d'action pour les oiseaux terrestres migrateurs d'Afrique-Eurasie (AEMLAP).
Les deux parties ont échangé sur la nécessité d'avoir un Atlas au Sénégal basé sur ce qui a été déjà fait en Afrique. En effet, selon Dr Ngoné Diop, enseignante chercheure au département de Biologie animale de l’Ucad et co-initiatrice du projet, il existe déjà un Atlas des oiseaux d'Afrique. Mais, dit-elle, « nous avons vu que cet Atlas africain prend en compte uniquement les pays anglophones (Afrique du Sud, Nigéria, Kenya...). Il n'y a pas eu un Atlas au niveau national dans un pays francophone ».
Donc, le Sénégal sera le premier pays en Afrique francophone à avoir lancé un Atlas sur les oiseaux au niveau national. Le projet, qui couvrira tout le pays, sera développé en collaboration avec les parties prenantes locales telles que les différentes directions du ministère de l’environnement, du développement durable et de la transition écologique, les associations de société civiles, les clubs d'ornithologues, les éco-gardes des aires protégées et les guides d'écotourisme, mais également avec des organisations internationales à l'instar de BirdLife Internationale et la LPO.
L'Atlas ne sera pas un livre… mais un site web
M. Alain Jacot, membre de la Station ornithologique suisse partenaire du projet est revenu sur l’importance d’une telle initiative visant à conserver les espèces et les habitats où ils hibernent. « Dans ce plan d'action, on se focalise sur la prévention et la protection des espèces menacées. Nous essayons de savoir où vont ces oiseaux. Et pour ce faire, il faut des projets de monitoring et d'Atlas où des gens sortent et font des recensements d'oiseaux », a-t-il ajouté.
L’objectif général de cet atelier est de mettre en place les mécanismes de collecte des données actualisées et fiables sur la distribution des oiseaux pour l’élaboration de l’Atlas des oiseaux du Sénégal. Les initiateurs ont également insisté sur l'importance des projets de surveillance basés sur la science citoyenne.
Selon M. Jacot de la Station ornithologique suisse, l'Atlas ne sera pas un livre comme cela se fait habituellement en Europe mais un site web qui sera fonctionnel quand les données seront recueillies. Il sera possible alors de visualiser la répartition des tendances, et des espèces d’oiseaux.
Au sortir de cet atelier de lancement du projet « atlas des oiseaux du Sénégal », Dr Ngoné Diop s'attend à plus d'adhésion du grand public. « Pour moi, c'est le grand challenge de ce projet. Au-delà de l'implication des parties prenantes, il faut aussi que le Sénégalais lambda adopte ce projet qui contribuera à la conservation de la biodiversité et des oiseaux d'une manière générale. Il aidera les décideurs pour la restauration et la mise en place de mesures de conservation ».
LE SÉNÉGAL CONCÈDE LE NUL AU TOGO, 0-0
L’équipe nationale de football du Sénégal a fait un match nul vierge contre les Éperviers du Togo, mardi, à Lomé, dans un match joué pour la deuxième journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026.
Dakar, 21 nov (APS) – L’équipe nationale de football du Sénégal a fait un match nul vierge contre les Éperviers du Togo, mardi, à Lomé, dans un match joué pour la deuxième journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026.
En première période, les Lions du Sénégal semblaient manquer de tranchant. Ils ont concédé des occasions nettes de buts à leur adversaire.
Au retour des vestiaires, les partenaires de Sadio Mané sont arrivés avec de meilleures intentions, mais en pêchant souvent dans la finition.
Avec les changements apportés par le sélectionneur national, Aliou Cissé, et le replacement de Nicolas Jackson à la pointe de l’attaque, l’équipe retrouve un peu d’allant sans parvenir à ouvrir le score.
Les Éperviers, recroquevillés à la défense, ont procédé à des contre-attaques en fin de partie. Coup sur coup, ils ont manqué de peu le cadre.
Dans le temps additionnel, le portier sénégalais Édouard Mendy, irréprochable tout au long du match, a sorti le grand jeu avec une double parade devant l’attaquant togolais, pour donner le point du nul aux siens.
Au même moment, dans la même poule, le Soudan du Sud a fait un match nul vierge contre la Mauritanie.
Malgré ce match nul, le Sénégal conserve la première place du groupe B, avec le même nombre de points (4 points+4) que le Soudan du Sud (4 points+1).
L'OPPOSITION RÉCLAME SON DROIT À LA PAROLE SUR LA RTS
Pluralisme médiatique, coupures d'Internet, encadrement des réseaux : les parlementaires ont interrogé ce mardi 21 novembre lors de l'examen du budget de la Communication, le gouvernement sur les dossiers sensibles du numérique et de l'audiovisuel public
Le réseau téléphonique, l’encadrement de l’Internet et l’accès des partis d’opposition aux médias du secteur public de l’information étaient les principales préoccupations des députés, lors de l’examen du projet de budget du ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, lundi.
Le gouvernement a prévu un budget de 42 milliards 717 millions 96 mille 906 francs CFA pour ce département ministériel, soit une hausse de 8,5 milliards sur le montant alloué pour l’exercice budgétaire en cours.
Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Moussa Bocar Thiam, ses collègues chargés des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, du Travail et des Relations avec les institutions, Samba Sy, ont pris part à l’examen dudit budget par les députés.
Les députés se sont préoccupés de la connectivité et de l’encadrement de l’Internet. De même ont-ils plaidé pour l’ouverture des médias du service public de l’information, la RTS notamment, aux partis d’opposition.
L’audiovisuel public ‘’accorde la majeure partie de son temps d’antenne aux réalisations et aux activités du gouvernement et de la coalition de partis au pouvoir, au détriment de l’opposition’’, a soutenu le député Sanou Dione, du groupe Yewwi Askan Wi.
La RTS doit faire preuve d’ouverture en soutenant ‘’le pluralisme politique au Sénégal’’ et ‘’en favorisant l’accès des partis d’opposition à ses antennes’’.
Les pouvoirs publics doivent rendre la RTS ‘’plus attractive’’, à l’échelle des importants investissements qui lui sont alloués, selon M. Dione. Seydou Diouf, du groupe Benno Bokk Yaakaar, a insisté sur la nécessité pour le Sénégal de ‘’se doter d’un service public de l’information performant et compétitif’’. ‘’C’est une question récurrente’’, a reconnu Moussa Bocar Thiam en répondant aux questions relatives à l’accès des partis d’opposition à la RTS.
La radio et la chaîne de télévision publiques ont une ‘’mission […] d’éducation, d’information et de promotion des politiques publiques et des activités du gouvernement’’, a-t-il ajouté. Nicolas Ndiaye, de Benno Bokk Yaakaar, a invité le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique à veiller à un ‘’encadrement adéquat’’ de l’Internet, afin d’éviter ‘’les nombreuses dérives’’.
Le président de la commission chargée de l’énergie et des ressources minérales à l’Assemblée nationale, Abass Fall, membre du groupe Yewwi Askan Wi, a invité le ministère de tutelle à procéder à une ‘’évaluation des pertes économiques’’ occasionnées par les ‘’coupures d’Internet’’ auxquelles a procédé l’État il y a plusieurs mois.
‘’L’Internet n’a pas été coupé’’, a soutenu Moussa Bocar Thiam, précisant que le gouvernement avait procédé à une restriction des données mobiles.
Les députés ont adopté le budget proposé à l’Assemblée nationale pour le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique.