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25 février 2025
LES FAUSSES ASSURANCES DU MINISTRE MOUSSA BALDE A PROPOS DE L’UCAD
Venu présider samedi dernier présider la cérémonie de graduation de 804 étudiants diplômés de l’Espace numérique ouvert (ENO) de Mbour, le ministre de l’Enseignement supérieur a refusé d’admettre l’éventualité d’une année blanche à l'UCAD
Etienne Ndiaye (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 21/11/2023
Venu présider samedi dernier présider la cérémonie de graduation de 804 étudiants diplômés de l’Espace numérique ouvert (ENO) de Mbour, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a refusé d’admettre l’éventualité d’une année blanche à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar. Une Université où les cours de l’année académique sont suspendus depuis juin dernier suite aux violences qui avaient éclaté dans les campus pédagogique et social de ce temple du savoir après le verdict de l’affaire de viol présumé opposant Ousmane Sonko à la masseuse Adji Sarr.
« J’ai rencontré le Saes, nous avons discuté. Nous avons le même objectif c’est que l’université soit la plus performante possible et nous travaillerons à cela. Selon le Conseil académique de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar qui s’est réuni récemment, il avait décidé de poursuivre à distance l’année universitaire après les événements du 1er juin 2023. Le Conseil académique a décidé de terminer l’année avec des cours à distance ensuite on verra comment reprendre la nouvelle année », a expliqué le Pr Moussa Baldé samedi dernier à Mbour à l’issue des cérémonies d’inauguration du nouvel ENO (Espace Numérique Ouvert) de la capitale de la Petite côte et de graduation de 804 étudiants diplômés en Licence et Masters des promotions 3, 4, 5, 6 et 7 de cet ENO.
Par cette déclaration, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et de l’Innovation fait fi de la réalité sur le terrain. Sa sortie sonne comme une vaste entreprise de leurre.
Pour rappel, le 2 juin dernier, en raison de l’ampleur des dégâts occasionnés par des étudiants en furie en juin dernier, le Conseil académique de l’UCAD avait décidé de la suspension immédiate des cours en présentiel et de la fermeture du campus social jusqu’à nouvel ordre. Il avait été proposé de continuer les cours à distance. Mais, depuis lors, cette option n’a pas prospéré, ce qui fait que l’année académique 2022/23 est restée en l’état. Récemment, les étudiants avaient exigé la réouverture immédiate du campus social comme condition pour la reprise des cours. Ils ont été rejoints dans leur position par les professeurs en tout cas ceux affiliés au Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (SAES) qui en plus ont exigé la reprise immédiate des cours en présentiel. Ces professeurs ont d’ailleurs indiqué qu’ils mettent fin aux cours à distance. Ce qui fait que le blocage est réel à l’Université de Dakar. Jusque dans la deuxième décade du mois de novembre, l’année académique 2022 /23 n’est pas bouclée alors que dans d’autres Universités celle 2023/2024 a démarré.
Le Professeur Moussa Baldé, qui était à Mbour pour inaugurer l’espace numérique ouvert de la ville, a estimé que c’est l’un des plus importants du pays au vu de son effectif de 4 438 étudiants. « La réception de cet ENO va permettre à l’Université de mieux former les étudiants du département de Mbour grâce aux nombreuses commodités techno-pédagogiques qu’il offre. Je veux citer : un amphithéâtre de 200 places doté d’un système de visioconférence, deux open spaces de 100 places chacun, une salle de visioconférence, une connexion Internet haut débit, un espace administratif, une salle de télémédecine, etc… » a expliqué le ministre.
Selon lui, l’Eno contribue de manière significative au développement du capital humain, offrant des formations qualifiantes et performantes grâce aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Au cours de la cérémonie, les diplômés en Licence et Master des promotions 3, 4, 5, 6 et 7, soit 804 étudiants de l’Espace numérique ouvert (ENO) de Mbour, ont reçu leurs parchemins. Cette année, c’est Seynabou Faye, de la 3ème promotion en Administration Economique et Sociale (AES) qui est la meilleure étudiante, avec une moyenne de 16, 5/20. A ce titre, elle a été désignée porte-parole des récipiendaires et a lu le serment d’engagement solennel de tous les diplômés. « Nous promettons de rester attachés à nos racines locales en soutenant notre communauté, en contribuant au développement et à l’enrichissement de nos terroirs », a-t-elle dit notamment.
Le Pr Moussa Lô, Recteur, se rappelant d’un reportage qui date de 2015, écrit par le journal « Le Monde » sur l’ENO de Mbour et titré en gros : « Le calvaire des étudiants de l’Université virtuelle du Sénégal », dit se réjouir aujourd’hui que l’Eno puisse relever tous les défis jusqu’à célébrer ses 10 ans d’existence sous le thème : « 10 ans de proximité, l’UN-CHK, un atout pour les terroirs ». L’Université numérique Cheikh Hamidou Kane (UN-CHK, ex-UVS) a opté pour la décentralisation de ses « Graduation Days » afin de se rapprocher davantage des communautés locales et de matérialiser ainsi son slogan « Foo nekkeu Foofula ».
Notons que cette cérémonie de Graduation décentralisée à Mbour a eu pour parrain le maire de Mbour Cheikh Issa Sall. D’ailleurs ce dernier s’est réjoui des résultats obtenus par la première promotion d’étudiants qui vont devoir intégrer le marché de l’emploi. «En tant que parrain de la cérémonie, mais également en ma qualité de Maire de la ville, je tiens à exprimer notre satisfaction et magnifier l’honneur que vous nous faites en organisant la graduation de 804 étudiants de l’Université Numérique du Sénégal (UNS) Cheikh Hamidou Kâne à Mbour. Cette célébration représente une consécration de jeunes Sénégalais qui se sont sacrifiés pendant au moins trois longues années afin d’obtenir leurs diplômes. Vous me permettrez de rendre un vibrant hommage à ces 400 récipiendaires devant leurs familles en présence des autorités » a déclaré le maire de Mbour, Cheikh Issa Sall.
NDIAGANIAO ENTRE FIERTE DES PARTISANS DE DIOMAYE FAYE ET RAILLERIES DE SES ADVERSAIRES
La nouvelle du choix porté par le Pastef, et validé par Ousmane Sonko, sur Bassirou Diomaye Faye pour être le candidat de ce parti à la présidentielle du 25 février prochain a fait réagir à Ndiaganiao, localité d’origine du numéro 3 des Patriotes
Etienne NDIAYE (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 21/11/2023
La nouvelle du choix porté par le Pastef, et validé par Ousmane Sonko, sur Bassirou Diomaye Faye pour être le candidat de ce parti à la présidentielle du 25 février prochain a fait réagir à Ndiaganiao, localité d’origine du numéro 3 des Patriotes. Si les membres de la famille, les amis ainsi que les sympathisants et les militants du parti dissous ont manifesté leur joie et leur espoir, de l’autre côté, des membres de la coalition Benno Bokk Yaakaar martèlent qu’ils ne sont guère ébranlés par un homme qui a été battu à plate couture par une femme lors des dernières élections locales. Quelqu’un qui n’a pas su gagner sa commune ne saurait prétendre remporter la présidentielle, soutiennent-ils.
Avant-hier, lorsque les Sénégalais ont appris par les réseaux sociaux que Ousmane Sonko, du fond de sa cellule de la prison du Cap Manuel, a porté son choix sur Bassirou Diomaye Faye pour être le candidat de Pastef à la prochaine présidentielle, ils étaient loin d’imaginer l’effet de cette nouvelle dans sa commune située au sud- est du département de Mbour. Ndiaganiao, une commune rurale, au cœur du royaume de la province du Jëgëm pouvait bien jubiler de voir un de ses fils figurer sur la liste des potentiels candidats à la succession du Président Macky Sall.
C’est pourquoi, après l’annonce de cette nouvelle, amis, parents et sympathisants du concerné commencent déjà à voir en l’inspecteur des impôts et domaines en prison depuis avril dernier un second Léopold Sédar Senghor premier Président du Sénégal, pour la bonne et simple raison que le département a enfin, croient-ils, la chance de produire un second Président de la République 43 ans après le départ du pouvoir du natif de Joal-Fadiouth, fils de Diogoye Basile Senghor et de Gnilane Bakhoum.
En effet, à Ndiandiaye, village natal de BDF, où l’homme force respect et admiration, ses proches croient dur comme fer que l’élection présidentielle est à leur portée et qu’ils ne feront qu’une bouchée du candidat du pouvoir Amadou Bâ.
Selon la présidente de Maggi PASTEF, Marie Gning, le mouvement des sages de ce parti, le choix porté sur Bassirou Diomaye Faye les a ragaillardis. « Nous sommes très contentes. Après l’annonce de la nouvelle, nous avons reçu énormément de messages de félicitation comme si nous avions gagné l’élection présidentielle », a soutenu la dame qui vit paisiblement sa retraite.
Cependant, elle a tenu à préciser que le projet de Pastef dépasse les personnes d’Ousmane Sonko, de Bassirou Diomaye Faye, de Birame Soulèye Diop et de tous les autres responsables pris individuellement. « C’est une conviction de l’écrasante majorité des Sénégalais qui se sont retrouvés autour d’un idéal dont la personne morale reste son leader naturel Ousmane Sonko. Nous sommes soit des retraités soit des personnes d’un âge avancé qui assistent avec impuissance à la tragédie causée par l’émigration clandestine », a laissé entendre notre interlocutrice. « Bassirou est un fils de la localité, un fils du terroir mais ce n’est pas pour cela que nous partageons ce choix porté sur lui. Ce n’est pas non plus parce qu’il est Sérère que nous devons être derrière lui, c’est parce que nous avons la même conviction et la même vision. Mieux, chacun peut porter le projet avec la bénédiction de son leader naturel qui est le président Ousmane Sonko car nous avons une discipline dans notre structure », a ajouté Marie Gning, analysant les raisons du choix porté sur Bassirou Diomaye Faye. Pour son voisin Pape Amadou Diouf aussi, le choix du président Ousmane Sonko est pertinent : « En ce moment précis, la personne de Bassirou n’a pas beaucoup d’importance. L’essentiel est que le projet continue de vivre et de triompher qu’importe la personne qui la portera », a-t-il indiqué.
Secrétaire administratif communal de Pastef, Mor Sarr embouche la même trompette que Marie Gning. Pour lui, le choix porté sur Bassirou Diomaye Faye, qui est le leader local de ce parti, est un choix bien mûri, qui entre dans le cadre d’une stratégie dans leur formation politique qui a commencé depuis un moment et qui va se poursuivre jusqu’au dépôt final des dossiers de candidatures au Conseil Constitutionnel.
La raillerie de Benno : « Quelqu’un qui ne peut pas gagner sa commune ne pourra pas gagner la présidentielle ! »
Si le choix de Bassirou Diomaye Faye fait bomber le torse à ses sympathisants et militants, du côté de Benno Bokk Yaakaar, l’on estime que BDF est un candidat qui va amuser la galerie. Ils disent fonder leur argumentaire sur le fait que celui qui ne peut pas gagner une commune ne peut pas gagner le Sénégal. Un reproche qui peut aussi être fait au candidat de Benno Bokk Yaakar ! Lors des dernières élections locales, Bassirou Diomaye Faye avait été défait par Tening Sène, directrice générale de l’Agence Nationale de l’Aquaculture. A Ndiaganiao, la coalition Benno Bokk Yaakaar avait obtenu 57% des suffrages valablement exprimés, contre 17% des voix seulement pour Bassirou Diomaye Faye. Même s’il a réussi à réduire l’écart lors des législatives, il n’en demeure pas moins que le candidat désigné de Pastef est de très loin moins populaire que l’actuelle mairesse de la localité. Pour les proches du maire Tening Sène, les partisans de Bassirou Diomaye Faye sont dans un rêve car ils ne voient pas comment un homme qui ne peut pas battre une femme dans sa commune pourrait battre un autre homme comme lui. Un autre inspecteur des impôts et domaines comme lui, devrait-on dire ! Il s’agit d’Amadou Ba en l’occurrence. « Comment Bassirou peutil gagner une élection présidentielle alors qu’il ne peut même pas gagner sa commune ? En réalité, il doit sa popularité à son activisme mais sur le terrain politique, sinon il est inexistant », a martelé le nommé Hamad Diouf. On verra bien dans trois mois…
UNE EXPOSITION D’ART POUR ÉVOQUER UNE AUTRE FACETTE DE CUBA
Une exposition d’art dont l’objectif est de montrer une autre facette de la culture cubaine a été inaugurée, lundi, à l’Institut Cervantes de Dakar, dans le cadre du 504e anniversaire de La Havane, en présence de l’ambassadeur de Cuba au Sénégal.
Dakar, 21 nov (APS) – Une exposition d’art dont l’objectif est de montrer une autre facette de la culture cubaine a été inaugurée, lundi, à l’Institut Cervantes de Dakar, dans le cadre du 504e anniversaire de La Havane, en présence de l’ambassadeur de Cuba au Sénégal, Maydolis Sosa Hilton.
‘’L’objectif de cette exposition est de montrer la culture cubaine dans une autre facette’’, a souligné la diplomate en précisant que les Sénégalais connaissent plus la danse et la musique cubaine.
Cette exposition est une manière, dit-elle, de montrer que les beaux-arts font aussi partie de la culture cubaine..
Les relations culturelles entre le Sénégal et Cuba sont ‘’très anciennes’’ et ‘’très sincères’’, a fait valoir Mme Hilton.
L’ambassadeur de Cuba au Sénégal a ainsi magnifié la visite à Cuba du ministre sénégalais de la Culture et du Patrimoine Historique, Aliou Sow, à l’occasion de la Foire internationale du Livre de La Havane tenue au mois de février dernier.
‘’D’ailleurs au mois d’août dernier, nous avons célébré le 49e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre Cuba et le Sénégal’’, a-t-elle rappelé.
»Nous avons l’intention de célébrer les arts cubains dans d’autres localités du Sénégal telles que Gorée et Saint-Louis », a annoncé la diplomate.
DEFAIT SUR LE TERRAIN JUDICIAIRE, SONKO DEPLACE LE COMBAT SUR LE TERRAIN POLITIQUE...
Pour ne pas être catégoriques, disons que la possibilité pour Ousmane Sonko de prendre part à l’élection présidentielle de février relèverait d’un miracle
La décision de la Cour suprême rendue ce vendredi dans l’affaire opposant l’État à Ousmane Sonko a presque anéanti les chances de participation du principal opposant au régime en place à la prochaine élection présidentielle. C’est pourquoi, pour parer à toute éventualité, le maire de Ziguinchor a choisi Bassirou Diomaye Faye comme son plan B et a demandé à ses militants et sympathisants de le parrainer.
Pour ne pas être catégoriques, disons que la possibilité pour Ousmane Sonko de prendre part à l’élection présidentielle de février relèverait d’un miracle. En effet, après avoir statué sur le recours introduit par l’Agent judiciaire de l’État sur la décision du juge du tribunal d’instance de Ziguinchor, Sabassy Faye, la Cour suprême dirigée par le magistrat Aly Ciré Ba a cassé ce verdict demandant la réintégration d’Ousmane Sonko dans le fichier électoral. La Cour suprême, après avoir cassé la décision du juge Sabassy Faye de Ziguinchor, renvoie les deux parties devant le tribunal de grande instance hors classe de Dakar pour juger à nouveau l’affaire. Le dépôt des candidatures à la présidentielle devant commencer dans deux semaines, et le principal opposant n’ayant toujours pas commencé sa collecte de parrainages, on voit donc que la justice joue la montre pour l’empêcher matériellement de prendre part à ce scrutin. Vu le temps qui nous sépare de la date de clôture des parrainages, seule la mise en place de TGV (Tribunaux à Grande Vitesse) et qui tous rendraient des décisions en sa faveur pourrait permettre au leader de Pastef de participer à cette élection de février prochain. C’est conscient de l’impossibilité matérielle — pour ne pas juridique de se présenter qu’il a finalement décidé de déplacer la bataille judiciaire sur le terrain politique en portant son choix sur Bassirou Diomaye Faye, membre éminent de son parti dont il est le numéro 2.
Dans un communiqué lu et publié à travers les réseaux sociaux, il est toutefois mentionné que la candidature du maire de Ziguinchor reste toujours maintenue et que le combat juridique va se poursuivre jusqu’à son terme. Cette décision très attendue de ses souteneurs qui avaient boycotté jusque-là la campagne de parrainages car disant attendre le mot d’ordre de leur leader en prison vient à son heure malgré le retard accusé par rapport aux autres candidats. Et pour éviter toute confusion et rassurer les militants, les quatre autres candidats du cinq majeur (composé de Biram Soulèye Diop, Abass Fall, Guy Marius Sagna et El Malick Ndiaye en plus de Bassirou Diomaye Faye) qui avaient retiré eux aussi leurs fiches de parrainage ont à leur tour publié un communiqué collectif pour confirmer l’information et surtout annoncer leur parfaite adhésion à ce choix. Ils ont par ailleurs invité tous les militants et sympathisants à se mobiliser derrière le candidat déclaré pour le parrainer au maximum. Après donc plusieurs jours d’attente et un suspense haletant, tous ceux qui s’impatientaient «d’offrir» leur pièce d’identité, gage de parrainage, soit à Ousmane Sonko ou à son plan B désigné trouvent l’occasion de le faire. En attendant de voir si, comme annoncé, l’engouement qui était attendu autour de cette campagne de parrainage a été freiné par leur attentisme, Biram Soulèye Diop et Cie les ont invités à descendre sur le terrain pour réussir un nombre de parrains jamais enregistré jusque-là par un candidat.
Les raisons d’un choix stratégique...
Ils étaient au nombre de cinq, tous membres de Pastef, au départ à se faire représenter à la DGE (Direction générale des élections) par leurs mandataires pour retirer leurs fiches de parrainage. Depuis ce dimanche soir, un parmi eux a l’honneur d’être choisi par les quatre autres, avec approbation d’Ousmane Sonko pour être le plan B de ce dernier au cas où il n’arriverait pas à se qualifier au terme du marathon judiciaire dans lequel il est engagé. Le choix porté sur Bassirou Diomaye Faye intervient dans un contexte politique très incertain marqué par une tension vive entre l’opposition radicale et la mouvance présidentielle. Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko sont tousles deux souslesliens de la détention pour les mêmes motifs gravissimes d’appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique etc. Depuis sa cellule carcérale du Cap Manuel, et dans le jeu d’échecs qu’il dispute contre le pouvoir, un cheval qui peut s’avérer difficile à maîtriser. Ce par le fait que la détention de BDF peut constituer un atout de plus en ce sens que cette candidature pourra jouersur la sensibilité des Sénégalais qui verront en lui une victime du pouvoir en place de par son engagement politique et sa fidélité constante aux côtés de Ousmane Sonko. Et le camp d’en face, ne voulant pas donner raison à tous ceux qui l’accusent de vouloir en finir pour de bon avec ce parti, ne va sans doute pas s’aventurer à enclencher la machine judiciaire à trois mois seulement de la présidentielle, à l’encontre d’un candidat en prison. Diomaye Faye depuis sa cellule pourra être vu comme l’exemple type de Adama Barrow de la Gambie à la différence que celui-ci était libre de tout mouvement lorsqu’il a créé la surprise de déboulonner le tout-puissant Yaya Jammeh du pouvoir qu’il a exercé d’une main de fer durant des décennies.
Sous un autre angle, il faut lire ce choix comme une réponse à ceux qui pensaient que le projet du Pastef ne serait rien sans Ousmane Sonko qui a pourtant toujours soutenu que sa personne importait peu et que l’essentiel c’était sa mise en œuvre quel que soit celui qui va le porter avec le soutien des sympathisants. A cet effet, le leader de Pastef a réussi par la même occasion à dissiper tous les soupçons sur ses prétendues idées régionalistes en prenant au dépourvu ceux qui l’accusaient de vouloir préparer Guy Marius Sagna, originaire comme lui de la partie Sud du pays, comme dauphin.
Quand Sonko évite de tomber dans le piège des autres...
Depuis que la machine judiciaire du régime en place s’est abattue sur lui, Ousmane Sonko n’a jamais voulu donner impression d’être prêt ne serait-ce qu’à envisager de choisir un candidat de substitution. Et son parti, Pastef, a toujours soutenu qu’il n’a ni plan B, ni plan C et que le seul candidat c’était PROS (Président Ousmane Sonko). Mais, en homme politique averti ayant capitalisé une certaine expérience, et vu tout ce que son parti et lui ont enduré ces dernières années il ne pouvait pas commettre l’erreur de ne pas avoir un plan B au cas-où. Autrement ce serait anéantir toutes les efforts fournis jusqu’à maintenant et faire éclater le grand espoir représenté par « le projet » non seulement aux yeux des militant du parti du Pastef créé en 2014 mais aussi à ceux de dizaines voire centaines de milliers de Sénégalais. Certes les avis peuvent diverger sur le retard apporté à la désignation du plan B vu le peu de temps qui nous sépare désormais des joutes électorales. Mais il vaut mieux tard que jamais. Les partisans de Ousmane Sonko, après avoir longuement soutenu ne pas prévoir une seconde alternative, ne voulaient pas par stratégie politique donner l’impression de se déclarer battus à l’avance. C’est pourquoi, arrivés à une période où leurs espoirs de voir leur leader sortir victorieux de ses procès judiciaires sont désormais quasi nuls, ils ont estimé que le temps des doutes et des hésitations est fini d’où l’annonce du nom de la botte secrète de PROS. Cette nouvelle stratégie aux relents d’une équation à plusieurs inconnues, jetée dans le jardin de la mouvance présidentielle, peut être vue comme un moyen de battre campagne autrement et de tâter le niveau de sympathie des populations à l’égard de Pastef. Mieux elle se présente comme une belle occasion de susciter beaucoup d’engouement autour de cette opération de parrainage. Surtout que le parrainage par les élus reste toujours en réserve pour le cas ô combien hypothétique où la justice et l’administration — ministère de l’Intérieur notamment — accepteraient la candidature d’Ousmane Sonko. En tout cas, grâce à cette candidature de Bassirou Diomaye Faye, l’occasion sera donnée aux responsables de ce parti de renouer le contact avec leurs militants, de les sensibiliser, les remobiliser et les convaincre sur la pertinence du choix du tout nouveau candidat. Last but not least, le maire de Ziguinchor ayant appris du passé récent n’entend pas se laisser prendre dans le même piège qui a fait perdre Karim Wade et Khalifa Sall en 2019 en versant dans un dilatoire qui pourrait se retourner contre lui.
Néanmoins, la bataille est loin d’être gagnée face à un adversaire loin d’avoir utilisé toutes ses redoutables armes. Ainsi en plus de l’absence de leur candidat sur le terrain durant la campagne pour vendre sa propre image et faire passer son programme, l’éventualité du manque de consensus autour de sa personne, la campagne de diabolisation de ses pourfendeurs, les tentatives de débauchages pourraient constituer autant d’obstacles sur le chemin de Bassirou Diomaye Faye. Une chose est sûre : il y a de fortes chances que la bataille finale se joue, au soir du 25 février prochain, entre deux jokers coachés par deux ennemis mortels, Macky Sall et Ousmane Sonko en l’occurrence. Lesquels s’affronteront par procuration…
«SI ON N'A PAS 10%, CE NE SERAIT PAS ACCEPTABLE»
Mballo Dia Thiam se prononce sur les prochaines élections de représentativité des centrales syndicales
En prélude aux élections de représentativité syndicale prévues le 12 décembre prochain, la Fgts (Fédération générale des travailleurs) B passe en revue le travail des centrales syndicales des régions. Le fameux seuil de 10% reste l’objectif principal de Mballo Dia Thiam qui veut faire partie des représentants syndicaux siégeant à la table des négociations avec le gouvernement durant les prochaines années.
La représentativité syndicale avec les 10% ! C’est quoi ce seuil de 10% en élection de représentativité syndicale ?
Pour les centrales syndicales, il est en effet d’une importance capitale de récolter 10% des votes, un seuil qui est le pari gagnant ouvrant la porte de toutes les négociations avec le Gouvernement. «A l’issue de l’élection de représentativité syndicale, si on est au-dessous de 10%, on ne peut pas avoir de représentant à la table des négociations avec le gouvernement. Au-dessus de 10%, on aura un représentant syndical avec toutes les prérogatives qui vont avec, et on pourra participer à toutes les négociations avec l’Etat et défendre les travailleurs qui nous ont mandatés»! Donc 10% ou plus, et pas moins. C’est l’objectif pour toute centrale syndicale désirant représenter ses membres à la table des négociations avec le Gouvernement. Et c’est l’objectif que s’est fixé le secrétaire général de la Fgts/B, Mballo Dia Thiam qui, depuis quelques jours, rencontre les représentants syndicaux des régions dans le but de réfléchir et échanger sur la conduite à tenir et les stratégies à mettre en place pour franchir ce seuil de 10% au soir de l’élection prévue le 12 décembre prochain. «Si on n’a pas 10%, ce ne sera pas acceptable », estime M. Thiam en tournée dans les régions depuis quelques jours. « Nous sommes dans une dynamique de préparation des élections de représentativité des centrales syndicales prévues dans moins d’un mois, et sur l’ensemble du territoire national. C’est donc important de venir rencontrer les camarades pour honorer la mémoire de feu Sidya Ndiaye qui fut le secrétaire général de la Fgts. Mais c’est aussi une manière de montrer à tout le monde que la Fgts/B est dans une perspective de gagner ces élections». Ce qui, dit-il, a motivé cette visite de prise de contact et de mobilisation des responsables syndicaux des différents départements des régions et partager avec eux la feuille de route. « Dans le cadre d’une tournée nationale on fait une prise de contact et aussi de mobilisation des camarades. La perspective, c’est les élections de représentativité des centrales syndicales qui auront lieu le 12 décembre 2023. C’est donc une obligation de rencontrer les camarades pour rappeler le sens de ces élections et leur importance. Parce qu’il s’agit de faire partie des centrales syndicales les plus représentatives afin de pouvoir dialoguer directement avec le Premier ministre ou le président de la République. Les centrales comme la Fgts sont des associations faitières. Les syndicats sectoriels ne parlent qu’avec leurs tutelles, alors que les organisations faitières, à savoir les centrales syndicales, communiquent surtout sur les questions transversales avec la plus haute autorité. Nous avons fait notre profession de foi qui décline notre feuille de route pour accompagner les travailleurs et les populations du Sénégal sur les 10% visés».
Mballo Dia Thiam et ses camarades se disent satisfaits des actions menées ces cinq dernières années par les représentants des travailleurs. Toutefois, soutient le patron du Sutsas (Syndicat unique des travailleurs de la Santé et de l’Action sociale), leurs intérêts ne sont pas assez pris en charge par ceux qui sont sensés les défendre et les représenter. «On a vu aussi, dans le passé, ou dans un passé récent, que même pendant les cinq dernières années, nous n’avons pas senti les centrales syndicales auxquelles nous avions été affiliées. Ca pose problème. Nous avons vu que les luttes sectorielles étaient nombreuses. Ce qui a valu la plateforme telle que «And Guëssëm» ou G7, G20... Parce que, quand les sectorielles arrivent à s’organiser, c’est parce que les faitières n’ont pas fait ce qu’elles devaient faire. De ce point de vue, nous avons cette obligation de faire mieux que ces faitières», confie Mballo Dia Thiam.
ET SI LE DGE TANOR THIENDELLA FALL AVAIT RAISON ?
Objet d’un lynchage sans précédent suite à son refus de remettre les fiches de parrainage au mandataire du leader de Pastef, le Directeur général des Elections peut savourer sa revanche d’avoir eu raison sur ses contempteurs
Au lendemain de la décision du juge Sabassy Sy du Tribunal d’instance de Ziguinchor ordonnant la réintégration du nom de Ousmane Sonko sur les listes électorales, le Directeur général des élections (Dge), Tanor Thiendella Sidy Fall, avait fait l’objet de tirs groupés de la part d’acteurs politiques de l’opposition et de la société civile. La raison de ce lynchage était qu’à deux reprises, la Dge a refusé de remettre au mandataire du leader de Pastef Ousmane Sonko les fiches de parrainage pour l’élection présidentielle de 2024. Un refus interprété et commenté comme étant une défiance vis-à-vis de la justice par un haut fonctionnaire. Cet auxiliaire de justice serait coupable de ne passe conformer à une norme juridique impérative, mettant à nu, par son refus, l’inexistence d’un État de droit dans notre pays. C’est du moins ce que soutenaient les contempteurs de Tanor Thiendella Sidy Fall. Pourtant, à travers un communiqué, le Directeur général des élections (Dge), le général de Police Tanor Thiendella Fall, a expliqué les raisons de son refus de remettre des fiches de parrainage au mandataire de Ousmane Sonko précisant que la décision rendue par le juge de Ziguinchor n’est pas encore définitive compte tenu des voies de recours qui s’offrent à l’Etat du Sénégal. Lequel n’a d’ailleurs pas manqué d’en user à travers son Agent judiciaire. Que la décision du juge Sabassy Sy ait été suspensive ou non, on voit mal comment Tanor Thiendella Fall aurait-il pu remettre des fiches de parrainage à Ousmane Sonko dont le nom ne figure pas sur le fichier électoral de la Dge. Dans ce combat pour l’exécution d’une décision de justice rendue à Ziguinchor, les acteurs de l’opposition se seraient trompés de cible puisqu’ils auraient dû s’adresser à la Direction de l’Automatisation des Fichiers (Daf) et non à la Direction générale des élections (Dge). Parce que le fichier électoral est sous l’autorité technique et administrative de la Daf hébergeant le serveur central qui permet à la Dge d’accéder aux ressources qui y ont stockées. Donc, seule la Daf détient le code d’accès au fichier et est capable de manipuler toutes les données c’est-à-dire les noms des personnes à radier ou à réintégrer. Comme dans le cas d’Ousmane Sonko dont la réintégration technique ne peut se faire qu’au niveau de la Daf pour que le nom du leader de Pastef puisse figurer sur le fichier électoral de la Dge. C’est comme l’histoire de cet agent de la fonction publique dont le nom ne figure pas sur les fiches de paiement transmises à la banque. Dans ce cas, et pour qu’il puisse figurer sur ces fiches de paiement, la réclamation ne pourrait se faire qu’au niveau de la Direction des Soldes qui a procédé à la radiation de l’agentsalarié. Se défouler sur le cassier de banque ne lui servira à rien. Toujours est-il que l’histoire semble donner raison à Tanor Thiendella Fall suite à la « victoire » remportée vendredi par l’Etat dans son contentieux avec l’opposant Ousmane Sonko. Il s’agit en réalité d’une triple victoire que remporte l’Etat.
En effet, le 06 octobre dernier, en réponse à un référé-liberté le président de la Chambre administrative de la Cour suprême avait donné raison à la Direction générale des Elections (Dge) sur la non remise de la fiche de parrainage au mandataire du sieur Ousmane Sonko. Vendredi dernier, la Cour de Justice de la Cedeao ainsi que la Cour suprême ont donné raison à l’Etat du Sénégal et, partant, à la Direction générale des Elections(Dge) dirigée par Tanor Thiendella Fall.
En effet, la Cour de Justice de la Cedeao a retenu que les droits du sieur Ousmane SONKO sont, jusque-là, respectés y compris ses droits électoraux. Ainsi, il l’a débouté de ses prétentions. Ce même 17 octobre 2023, la Cour suprême du Sénégal, à son tour, a cassé l’ordonnance rendue par le juge du Tribunal d’instance de Ziguinchor relative à la réintégration d’Ousmane Sonko sur les listes électorales de la commune de Ziguinchor.
Ces trois décisions, outre qu’elles constituent des jurisprudences fondamentales en droit électoral, ont montré la rigueur avec laquelle les fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, et particulièrement ceux de la Dge, traitent leurs dossiers. Et, surtout, leur très grande vigilance. Le Directeur général des Elections, Tanor Thiendella Fall, lynché et brocardé des jours durant, peut enfin respirer et relever à nouveau la tête comme il l’a toujours fait par le passé lorsque des suspicions planaient sur l’organisation des élections.
Les différentes alternances connues au Sénégal ainsi que la grande percée de l’opposition pendant les élections locales et législatives tenues en 2022 illustrent, encore une fois, la qualité des hommes qui managent notre processus électoral tant envié à travers le continent. Souhaitons que la présidentielle 2024 ne fasse pas exception !
LES LIONS DEFIENT LES EPERVIERS A KEGUE
Après le carton réussi samedi dernier contre le Sud Soudan (4-0) au stade Abdoulaye Wade, le Sénégal enchaine ce mardi 21 novembre à 16h, avec le duel qui l’opposera à Kégué, au Togo pour le compte de la 2e journée des qualifications à la Coupe du monde
Après une parfaite entame de campagne avec un carton réalisé samedi dernier contre le Soudan du Sud (4-0), le Sénégal va défier ce mardi au stade de Kéguè (Lomé), l’équipe de Togo, un adversaire de calibre supérieur. L’objectif est de s’emparer les six points pour bien démarrer cette première phase de la qualification de la Coupe du monde 2026. Mais aussi de réaliser, à terme, la passe de trois à la Coupe du monde 2026.
Après le carton réussi samedi dernier contre le Sud Soudan (4-0) au stade Abdoulaye Wade, le Sénégal enchaine ce mardi 21 novembre, avec le duel qui l’opposera à Kégué, au Togo pour le compte de la 2e journée des qualifications à la Coupe du monde. Considérée comme les grands favoris dans ce groupe B, les Lions vont tenter de confirmer cette belle entame. Il est certain que ce sera face à un adversaire de calibre supérieur que son premier adversaire. Même si les Eperviers ont débuté ces qualifications jeudi dernier, en prenant qu’un point sur le terrain du Soudan (1-1).
Ces débuts confirment la passe difficile dans laquelle le football togolais est plongé depuis quelques années. A preuve, il vient de manquer la qualification pour la prochaine Coupe d'Afrique des Nations en Côte d’Ivoire. Avec leur bilan de 2 victoires, 2 matchs nuls et 2 défaites, les Eperviers Togo ont été devancés par le Burkina Faso et le Cap-Vert dans leur groupe B. L’équipe togolaise compte jeter ses dernières forces dans ces qualifications. Histoire de rééditer le mémorable exploit de la qualification à la Coupe du monde de 2006 disputée en Allemagne. C’est le Sénégal qui était alors passé à la trappe sur le sur le chemin du Mondial. Lors des qualifications de la Coupe du monde 2006 combinées en cette année de 2005 à celles de la CAN 2006 en Egypte, les Lions ont été surpris par la bande à Emmanuel Adebayor qui s’était imposé au match aller (3-1) avant de neutraliser la bande à Mamadou Niang, Lamine Diatta, Habib Bèye, El Hadji Diouf et autre Tony Sylva au match retour (2-2). Une élimination au goût amer qui, à l’époque, avait secoué le football sénégalais. Un des acteurs de cette époque, le sélectionneur Aliou Cissé a d’emblée fait une piqûre de rappel sur ce prochain adversaire qui a souvent barré la route aux Lions.
«Le Togo, on le connaît. Il nous a éliminés en 2006. Il nous a empêchés d’être à la Coupe du Monde en 2006 et j’ai envie de dire que quand vous partez au Togo on vous parlera que de ça : Nous vous avons éliminés en 2006 et Nous sommes capables encore de le faire », a-t-il déjà averti avant d’ajouter : « C’est une équipe qui a énormément de qualités, de très bons joueurs avec un entraîneur expérimenté. Je pense que ce sera un match très compliqué, mais nous avons les arguments à faire valoir et je sais qu’on peut faire un bon résultat là-bas ».
Présent aux deux dernières éditions de la Coupe du Monde (Russie 2018 et Qatar 2022), le Sénégal semble cette fois bien armé pour réaliser la passe de 3 au Mondial 2026. Pour cela, les Lions veulent assurer d’emblée la première place du groupe. Mais si le coach des Lions a bien des raisons de se féliciter de cette large victoire contre l’adversaire Soudanais (4-0), il est encore préoccupé par ce manque d’efficacité que les Lions traînent depuis quelques matchs. Mais aussi de répéter ses gammes et de peaufiner ses schémas tactiques en direction de la CAN 2023 qui se joue au mois de janvier 2026 en Côte d’Ivoire avec l’ambition de défendre leur titre continental.
CROISADE CONTRE LES ECOLES NON REGLEMENTAIRES
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale compte assainir le milieu de la formation dans le domaine de la santé. Face à la prolifération des écoles privées, les autorités vont procéder à une règlementation du secteur.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale compte assainir le milieu de la formation dans le domaine de la santé. Face à la prolifération des écoles privées, les autorités vont procéder à une règlementation du secteur.
«Sur 92 écoles inspectées, les 48 ne sont pas bonnes. Nous avons saisi le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Le Président de la République a donné des instructions fermes pour régler ce problème. Donc, les écoles qui ne sont pas en règle, n’ont qu’à aller se régulariser». Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye part ainsi en croisade contre les écoles privées de santé non règlementaires. A l’Assemblée nationale dimanche dernier dans le cadre du vote du budget de son département, Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye a élevé la voix contre les écoles privées qui ne respectent pas les normes. «Dans certaines écoles, les étudiants peuvent faire trois ans sans jamais apercevoir un mannequin. Certains étudiants qui sortent de ces écoles ne savent même pas c’est quoi l’appareil digestif. Ça existe ici. Il faut qu’on réglemente aussi les stages dans les structures sanitaires. Nous sommes dans un pays de droit et nous allons le réglementer. Nous allons montrer à ces écoles la voie à suivre, à aller se conformer au niveau de l’AnaQsup (Autorité nationale d'Assurance Qualité de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation)», a dit Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye.
En effet, les écoles privées pullulent comme des champignons au Sénégal, particulièrement à Dakar et parmi elles, nous trouvons des écoles de santé. Difficile de faire un tour dans les grandes artères de la vielle sans apercevoir une école privée de formation en santé. Depuis quelques années, le nombre d’établissements de formation en santé a connu une hausse vertigineuse. Une floraison qui impacte négativement sur la qualité de l’enseignement, car peu d’entre eux remplissent les critères et chaque année, ces concessions d’enseignement professionnel injectent dans le marché du travail des infirmiers, des sages-femmes des agents techniques de santé. D’où l’urgence de veiller sur la qualité de programmes de formation, en contrôlant les structures de formation publique et privée.
Pour rappel, le 27 octobre 2022, les résultats catastrophiques de certification 2021 publiés par le MSAS, à l'issue des épreuves d'admissibilité de la première session, ont été considérés comme inédits dans l'histoire de la formation des infirmiers et sages-femmes au Sénégal. Pour la filière sage-femme, le taux d'admissibilité est de 1,76 %, car sur 2 268 candidates, 1 002 ont été ajournées et 40 admissibles. Pour la filière infirmier, c’est à peine mieux, avec un taux d’admissibilité de 3,77 %. Sur les 1 641 candidats, 781 ont été ajournés et 62 admissibles. Ce qui avait suscité un débat sur la qualité de l’éducation en matière de santé au Sénégal. Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a décidé encore de monter au créneau pour aller à la croisade des écoles non règlementaires. Une annonce qui n’est pas nouvelle car il cesse d’annoncer le contrôle strict des écoles privées de formation en santé. En vain !
LE MAIRE EN PRISON, THIAROYE SUR MER AU BORD DU GOUFFRE
Détenu depuis 4 mois dans le cadre d'une affaire foncière, l'absence de l'édile El Mamadou Ndiaye paralyse le fonctionnement de la municipalité. Sans ses signatures, plus aucun salaire n'a pu être versé et les projets sont à l'arrêt
La marche de la commune de Thiaroye sur Mer est assombrie par l’arrestation du maire El Mamadou Ndiaye, suite à une supposée affaire d’escroquerie foncière. Les agents et l’administration locale sont plongés dans l’incertitude, n’ayant pas reçu de salaires depuis quatre mois. La détérioration de la situation financière est telle que même les fournisseurs de la commune peinent à recouvrer leurs fonds. L’adjoint au maire a fait face à la presse pour déplorer cette situation délétère.
Pis, le premier adjoint au maire exprime son inquiétude quant à l’élaboration du prochain budget, soulignant la gravité de la crise que traverse la commune. «Nous déplorons cette situation dans la mesure où, depuis que le maire est placé sous mandat de dépôt, ses avocats ont déposé des requêtes pour qu’il puisse, à partir de la prison, continuer à exercer pleinement ses responsabilités de maire. Ce que nous ne comprenons pas, c’est pourquoi le Procureur général lui ôte cette liberté», a d’emblée fait savoir Moustapha Sarr.
Ce dernier d’ajouter, dans la foulée, que le maire n’est pas condamné en première instance, il est juste en détention provisoire. «Il y a des maires qui sont mis en détention provisoire, avec des délits comme terrorisme, complot contre l’Etat et tout, mais ils continuent d’exercer leur responsabilité de maire», relève l’adjoint au maire qui poursuit : «Le parquet général a étouffé Thiaroye su Mer dans la mesure où nos agents qui sont des pères de famille sont restés quatre mois sans salaires ; notre administration ne peut payer ses fournisseurs ; on est en fin d’exercice budgétaire, on est dans une période de planification de budget et on est obligé de reporter les projets faits, presque ficelés, pour l’année 2024. Et pourtant les fonds sont disponibles, il ne nous manque que la signature du maire et c’est ce que le Procureur général nous refuse», a vociféré Moustapha Sarr.
Face à la presse, l’adjoint au maire lance un appel pressant à l’autorité judiciaire pour que le maire puisse recevoir son parapheur. Cette démarche est cruciale pour permettre à la commune de sortir de cette situation précaire. Il souligne l’urgence d’une résolution rapide de ce problème, afin de rétablir la stabilité financière et de garantir le fonctionnement normal des services municipaux.
AMATH THIAM ET NDIAGA SYLLA ECARTENT TOUTE ENTRAVE À LA RECEVABILITÉ DE LA CANDIDATURE DE DIOMAYE FAYE
Me El Amath Thiam et de l’expert électoral, Ndiaga Sylla sont d’avis que Bassirou Diomaye Faye pourrait bel et bien être candidat à l’élection présidentielle de 2024, sur le plan juridique
Désigné par ses camarades de l’ex-parti Pastef-Les Patriotres comme candidat de substitution de leur leader Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye pourrait bel et bien être candidat à cette élection, sur le plan juridique. L’avis est du consultant en droit, Me El Amath Thiam et de l’expert électoral, Ndiaga Sylla. Interpellés par Sud Quotidien hier, lundi 20 novembre, sur la recevabilité de cette candidature, au regard des charges qui pèsent sur la tête du numéro 2 de l’ex-parti Pastef qui est toujours en détention préventive, Me El Amath Thiam précise qu’«au plan pénal, rien n’empêche à Bassirou Diomaye Faye d’être candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024, en l’état actuel des procédures ouvertes contre lui». Pour sa part, l’expert électoral Ndiaga Sylla, dans son analyse de cette candidature du Secrétaire générale de l’ex-Pastef, au regard des dispositions du Code électorale, est allé plus loin en indiquant aussi que «Diomaye et les candidats issus des rangs de Bennoo peuvent se présenter sous la bannière d'un autre parti politique ou coalition de partis politiques».
NDIAGA SYLLA, EXPERT ELECTORAL : «Diomaye et les candidats issus des rangs de Benno peuvent se présenter sous la bannière d'un autre parti politique ou coalition de partis politiques»
«Il va de soi qu'un parti politique dissout n'a pas capacité à investir un candidat. Toutefois, la dissolution d'un parti politique n'entraîne pas la déchéance électorale de ses responsables et membres. Ni la Loi n°81-17 du 6 mai 1981 relative aux partis politiques, modifiée, ni le Code des Obligations Civiles et Commerciales (COCC), ni le Code électoral ne stipulent pas l'interdiction de se présenter à une élection. En matière de dissolution, la loi régissant les partis politiques fait un seul renvoi relativement à la liquidation des biens, conformément à l'article 817 du COCC. Il y a juste que l’article L.57, alinéa 3 du Code électoral définit le statut du candidat indépendant.
Ainsi est considéré comme «candidat indépendant, celui qui n'a jamais milité dans un parti politique ou qui a cessé toute activité militante depuis au moins un an». Or la candidature peut être portée par un parti politique, une coalition de partis politiques ou une entité regroupant des personnes indépendantes. En conséquence, les candidats de l'ex-Pastef et les candidats issus des rangs de Bennoo Bokk Yaakaar (Bby) autres que le candidat investi sont tenus de se présenter à l'élection présidentielle sous la bannière d'un autre parti politique ou coalition de partis politiques».
ME EL AMATH THIAM, CONSULTANT EN DROIT : «Il n’y a aucun texte juridique qui empêche la candidature de Bassirou Diomaye Faye»
«Au plan pénal,rien n’empêche Bassirou Diomaye Faye d’être candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024, en l’état actuel des procédures ouvertes contre lui. Au Sénégal, il n’y a aucun texte juridique qui dit que lorsqu’une personne est placée sous mandat de dépôt, il ne pourra pas être candidat à l’élection présidentielle, ni dans le Code pénal encore moins les dispositions du Code électoral. La Cour européenne des droits de l’homme a dit : «toute personne qui a maille à partir avec la justice peut se présenter à une élection, sauf en cas de condamnation définitive». Ceci pour dire que même les Conventions internationales militent en faveur de sa candidature. A la lumière de ces textes que je viens d’énumérer, Diomaye (Faye) peut bel et bien se présenter à la prochaine élection présidentielle. D’ailleurs, je rappelle que lors des législatives de 2012, Barthélémy Dias, qui était à l’époque en détention préventive dans l’affaire du meurtre de Ndiaga Diouf, a été investi par feu Ousmane Tanor Dieng dans les listes des députés de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar. Il en est de même pour Khalifa Ababacar Sall qui a été même investi tête de liste de la coalition Manko Taxawu Sénégal lors des législatives de 2017, alors qu’il était en prison. Surle plan pénal, il n’y a aucune entrave à sa candidature. Maintenant, il reste à voir si cette candidature ne tombe pas sous le coup des dispositions de l’article L.57 du Code électoral qui fixe les critères d’une candidature indépendante. En effet, le Pastef étant dissout, la seule possibilité qui s’offre à Bassirou Diomaye Faye, c’est de se présenter sous la bannière d’un indépendant ou se faire investir par un autre parti ou une coalition».