LES SOLUTIONS DE L’ONG OTRA AFRICA POUR STOPPER LA MIGRATION IRRÉGULIÈRE
Face à la catastrophe humanitaire, les équipes de l’ONG internationale Otra Africa ont pris le temps d’observer et d’analyser les véritables motifs de départ de la jeunesse Africaine et particulièrement Sénégalaise.
Le phénomène de l’émigration irrégulière a repris d’une façon exponentielle ces derniers temps, toujours avec son lot important de décès, de chavirements de pirogues et les images insoutenables de désespoir et de désolation de dizaine de milliers de jeunes africains à l’arrivée sur les côtes européennes. Face à cette catastrophe humanitaire, les équipes de l’ONG internationale Otra Africa ont pris le temps d’observer et d’analyser les véritables motifs de départ de la jeunesse Africaine et particulièrement Sénégalaise. « Nous avons mené une réflexion profonde et des études techniques afin de présenter des alternatives et des solutions sociales, politiques, administratives et diplomatiques pour arrêter cet épiphénomène », a déclaré Souleymane Aliou Diallo, président de l’ONG Otra Africa.
Il s’agit, selon lui, de connaitre, identifier et associer les acteurs directs de l’émigration irrégulière, d’organiser des rencontres de concertation nationale et internationale, Identifier les pays d’accueil réceptif et attractifs, trouver des politiques consensuelles, redéfinir les conditions d’obtention de visa, renforcer la cartographie de la formation Professionnelle, renforcer le bureau d’appui à l’émigration, équilibre salarial dans les métiers a tension, développement des infrastructures culturelles et sportives, répartition équitable des ressources minières du pays. « L’Etat doit mener des politiques d’investissement pour satisfaire au maximum la demande de la population afin que les jeunes puissent se sentir dans la répartition des biens collectifs », a-t-il conclu.
PLAIDOYER POUR L’ADOPTION DU CODE DE L’ENFANT
Le président du conseil municipal des enfants de Sédhiou, Moustapha Dabo, a plaidé pour l’adoption du Code de l’enfant, ce mardi, à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la protection des droits de l’enfant.
Sédhiou, 20 nov (APS) – Le président du conseil municipal des enfants de Sédhiou, Moustapha Dabo, a plaidé pour l’adoption du Code de l’enfant, ce mardi, à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la protection des droits de l’enfant.
« Nous pensons que le Sénégal doit adopter le Code de l’enfant. Ce code, au-delà de la nécessité, est une obligation pour un pays comme le Sénégal pour mieux protéger les droits des enfants », a-t-il déclaré dans un entretien avec le correspondant de l’APS.
Le dernier recensement de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), a-t-il souligné, a ‘’montré à quel point nous avons une population jeunes, avec un nombre important d’enfants’’.
Selon lui, tout cela montre l’urgence pour les autorités d’adopter le Code de l’enfant. S’il y a aujourd’hui débat sur l’article 111 du Code de la famille portant sur l’âge de mariage, « c’est parce que notre pays n’a pas son code de l’enfant », a-t-il estimé.
« Il arrive souvent que les gens se tournent vers le code de la famille pour traiter des affaires qui concernent les enfants », a-t-il relevé. Il est convaincu que l’adoption du Code de l’enfant reste la solution définitive pour régler ce genre de problème.
En dépit des efforts consentis par les autorités et les organisations non gouvernementales, dit-il, les enfants continuent d’être victime de violences.
Moustapha Dabo, qui est aussi le président du conseil consultatif des enfants et jeunes de Sédhiou, relève que les violences basées sur le genre, sur les jeunes filles, les harcèlements, les mariages précoces et l’excision persistent toujours dans cette région.
« Les chiffres ont montré que les mutilations génitales féminines ont baissé, mais, dans la pratique, le phénomène reste plus que jamais d’actualité. Ici, les filles sont souvent emmenées en Gambie ou en Guinée Bissau, des pays frontaliers de la région de Sédhiou, pour être excisées », a-t-il révélé.
Il a appelé à plus de vigilance dans la lutte contre les mutilations génitales féminines et toutes les autres formes de violences pour mieux protéger les enfants.
LE LIBÉRIA DONNE L'EXEMPLE D'UNE TRANSITION PACIFIQUE
Leçon ouest-africaine. Reconnaissant sa défaite électorale, le président libérien George Weah salué pour son fair-play démocratique dans une région secouée par les coups d’État
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 20/11/2023
La reconnaissance rapide de sa défaite par le président sortant du Liberia, George Weah, à l'issue du second tour de l'élection présidentielle, a été saluée par la communauté internationale comme un exemple rare en Afrique de l'Ouest.
"Les Libériens ont démontré une fois de plus que la démocratie est vivace dans l'espace Cedeao et que le changement par des voies pacifiques est possible", a déclaré la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) dans un communiqué, citant le Liberia comme un "modèle" à suivre dans une région secouée ces dernières années par une série de coups d'Etat militaires.
Dans une intervention télévisée le 8 décembre, George Weah a reconnu sa défaite face à son opposant et ancien vice-président Joseph Boakai, donné vainqueur par les résultats préliminaires. "Ce soir, le CDC (sa formation politique) a perdu l'élection mais le Liberia a gagné", a déclaré l'ancien footballeur, assurant avoir félicité son "adversaire, que j'appelle le président élu".
"C'est le temps de l'élégance dans la défaite", a ajouté George Weah, se disant "fier" d'avoir respecté ses engagements en matière de "justice, de paix, d'inclusivité, de transparence et de crédibilité". Il a appelé ses partisans à "accepter les résultats".
Cette annonce rapide a été saluée par la communauté internationale. La Cedeao a souligné qu'"il s'agissait des premières élections libériennes sans supervision de l'ONU depuis la fin de la guerre civile en 2003", note Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU.
L'ancien président nigérian Goodluck Jonathan, qui avait supervisé le scrutin, a estimé que George Weah avait "fait preuve de qualités d'homme d'État exemplaires". Le président nigérian Bola Tinubu a quant à lui loué son "leadership hors du commun" et sa "sportivité démocratique".
par Abdoul Aziz Diop
LE PRÉSIDENT ET NOS SAVANTS
"Un.e dirigeant.e qui se refuse à suivre les bons sera obligé.e de se battre à mort contre les moins bons" pour sauver sa peau. Macky n’en a suivi aucun depuis qu’il est entré en politique. La suite : l’inconfort sur tous les dossiers de la nation
En « tournée économique » à Kédougou, Kaffrine, Kaolack et Fatick, le président Macky Sall se tapa une récré chez lui à Fatick en présentant son micro traité sur les langues nationales dont il fustige les « alphabets savants » tout en vantant le simplissime swahili 75 ans après la publication du texte mémorable du professeur Cheikh Anta Diop sur les conditions d’une véritable « renaissance africaine ».
Macky et nos langues
Que dit donc le président ?
Premièrement, « le français que tu parles, la moitié de la population ne le comprend pas ; cela veut dire que tu jettes ta parole. Même si c’est notre langue officielle d’écriture parce que nous n’avons pas écrit. Si l’alphabet avait été simplifié, le Sénégal aurait dépassé le stade actuel. Chacun apporta des savoirs compliqués. Si on vous écrit le pular, vous n’y comprenez rien parce que c’est très compliqué ; sérère, tu peux pas lire parce que c’est très compliqué. On pouvait prendre les lettes latines pour que cela soit rapide et qu’on en finisse. Tu lis comme tu l’entends… Et c’est fini, mais non ! Sur ce, j’ai demandé au ministre de l’Éducation qu’on nous facilite l’alphabet de nos langues nationales si on veut qu’on écrive nos langues nationales. »
Deuxièmement, « j’ai été au Kenya et en Tanzanie : ils écrivent leur swahili sans problème. Quand tu vas en Malaisie, « sidiada » est écrit comme on l’entend. Pourquoi sommes-nous incapables d’écrire facilement nos langues ; il nous faut montrer que nous, nous sommes des savants. Faire ce que personne ne peut savoir. C’est un problème. On aurait dû nous aider beaucoup en matière de développement si nous écrivions nos langues à l’école, dans les universités, etc. etc. Après 63 ans d’indépendance, t’as pas une langue propre à enseigner… »
Macky recadré 75 ans plus tôt
Faisons appel à Cheikh Anta Diop pour parler, après Macky, de « l'unité linguistique de l'Afrique Noire ». Le texte mémorable du « père spirituel » de l’écrivain Boubacar Boris Diop remonte à novembre 1948 ! Titre de l'article paru dans le numéro spécial 36-37 de la revue parisienne « Le Musée Vivant » (pp. 57-65) : « Quand pourra-t-on parler d'une renaissance africaine ? »
Cheikh se demandait en fait si l'Afrique pouvait se prévaloir d'une quelconque renaissance en se contentant d'« une partie de la tradition à l'abri de toute influence moderne » et d'une autre « altérée par une contamination européenne ». Le focus porta d'abord sur les écrivains africains de langue étrangère dont les écrits (respectables) ne pouvaient, à ses yeux, servir de base à une culture africaine. « Ce que le Nègre ne pourra jamais exprimer sans cesser de parler une langue étrangère, c'est le génie propre de sa langue », écrit Cheikh Anta. A partir de cet instant, « la nécessité d'une culture fondée sur les langues africaines » s'imposa à l'Afrique Noire.
Dès 1948, et plus tard en 1960 et en 1974, Cheikh Anta Diop fonde sa théorie de « l'unité linguistique de l'Afrique Noire » sur les similitudes frappantes entre toutes les langues parlées à l'intérieur d'un territoire donné. L'émergence, acceptée par tous, d'une langue parmi plusieurs autres devait mener l'Afrique noire vers l'adoption définitive d'une langue africaine de communication avec le reste du monde. Les grincements de dents ne s'arrêtèrent pas pour autant. En novembre 2003, l'essayiste Edouard Etsio, auteur de l'ouvrage « Parlons le lingala » (Éditions L’Harmattan, 2003) établit le caractère interethnique grâce auquel les Mhochi, les Téké, et les Kongo se retrouvèrent autour du lingala sans la moindre contrainte. Cheikh Anta venait, encore une fois, de triompher des sceptiques et autres contradicteurs.
Au Sénégal, l'inter ethnicité des langues parlées ne fait aucun doute. La recherche, elle, piétine.
Dans sa tribune remarquable Cheikh Anta Diop n'éluda pas « l'expression plastique » dont il disait qu'elle doit être de « la tendance la plus exigée par notre niveau culturel au moment de notre éveil et qu'elle se modifiera au fur et à mesure de notre évolution ». L'Afrique noire, « depuis l'art Dogon jusqu'à celui du Congo, en passant par les sculptures d'Ifé et les masques Mpongwes a connu toute la gamme plastique ».
Quand, en matière d'architecture, Cheikh Anta évoqua le « style Djenné » et « les lignes courbes de la case », c'était pour rappeler à chaque jeune Africain « le devoir de construire selon ces styles et selon tant d'autres pour vivifier des formes d'art qui nous appartiennent en propre ».
« La musique africaine doit exprimer la noblesse de la souffrance, avec toute la dignité humaine », avait-il écrit. Mais la renaissance ne sera au rendez-vous, aux yeux de Cheikh, que le jour où l'Afrique redeviendra elle-même en rejetant les « croyances malsaines qui ont atrophié son âme et l'empêchent d'atteindre sa véritable plénitude ».
À Fatick, les omissions du président Sall portent sur « l'inter ethnicité des langues », « l'expression plastique », « l’architecture », la « musique africaine », etc. Quid de la « traduction » considérée comme « la langue des langues » par le philosophe Souleymane Bachir Diagne ? Ce dernier dit de la traduction qu’elle « contribue à la tâche de réaliser l’humanité, et même mieux : elle s’y identifie ». Une récré, même présidentielle, ne suffit donc pas pour faire le tour de la question trop sérieuse pour se satisfaire d’une énième opération coup poing. Opération toujours inadaptée sur le « chemin du véritable développement ».
Avant les langues, le président mit en garde ceux - on ne sait pas lesquels - qui « voudraient mettre le pays sens dessus dessous ». C’est que - avertissait, il y a 50 ans maintenant, le savant soufi Cheikh Ahmed Tidiane Sy - « un.e dirigeant.e qui se refuse à suivre les bons sera, tôt ou tard, obligé.e de se battre à mort contre les moins bons pour sauver sa peau et celle des siens ».
Il n’y a donc pas que les savants tournés vers les langues qui agacent le président. Macky n’en a suivi aucun depuis qu’il est entré en politique ! On connaît la suite : l’inconfort sur tous les dossiers de la nation.
Abdoul Aziz Diop est candidat déclaré à l’élection présidentielle du 25 février 2024.
LES PAYS AFRICAINS INVITÉS À ASSEOIR DES SYSTÈMES ALIMENTAIRES ADAPTÉS ET DURABLES
La secrétaire exécutive du Conseil national pour le développement de la nutrition (CNDN) a invité lundi les pays africains à ‘’poursuivre’’ leurs efforts ‘’visant à asseoir des systèmes alimentaires adaptés et durables’’.
Dakar, 20 nov (APS) – La secrétaire exécutive du Conseil national pour le développement de la nutrition (CNDN) a invité lundi les pays africains à ‘’poursuivre’’ leurs efforts ‘’visant à asseoir des systèmes alimentaires adaptés et durables’’.
‘’Pour une amélioration durable de la situation nutritionnelle dans nos pays, nous devons poursuivre nos efforts visant à assoir des systèmes alimentaires adaptés et durables’’, a déclaré Aminata Ndoye Diop.
Elle s’exprimait à l’ouverture de la 5e Conférence de la Fédération africaine des sociétés de nutrition, qui se tient du 19 au 24 novembre à Dakar.
Le thème de la conférence est : ‘’Approche multisectorielle pour renforcer les systèmes alimentaires et atteindre les objectifs nutritionnels durables en Afrique’’.
Elle a indiqué que ‘’pour matérialiser notre appropriation de l’objectif mondial visant à disposer d’un capital humain durable, le Sénégal a élaboré (…) la politique nationale de développement de la nutrition ainsi que le plan stratégique multisectorielle de la nutrition’’.
Les deux documents ont été conçus ‘’dans le sillage du Plan Sénégal émergent (PSE), cadre de référence de nos politiques publiques’’, a-t-elle précisé.
Elle estime que la garantie d’une bonne nutrition des populations africaines passe par l’agro-industrie face à la croissance démographique, à l’urbanisation et au changement climatique.
Cela requiert aussi la mise en place de politiques publiques capables de développer des systèmes alimentaires durables et simples.
La mobilisation des ressources, principal défi
‘’Aujourd’hui, nous sommes dans une approche multisectorielle pour pouvoir mieux adresser les déterminants de la malnutrition’’, a informé la secrétaire exécutive du CNDN.
Elle estime que la ‘’mobilisation des ressources pour la nutrition’’ constitue aujourd’hui le principal défi à relever.
‘’Cela montre que le plan n’était pas mis en œuvre en intégralité. Donc, le défi aujourd’hui, c’est la mobilisation des ressources destinées à la nutrition’’, a-t-elle insisté.
Le docteur Valérie Ndiaye, présidente de l’Association de nutrition et d’alimentation du Sénégal (ANAS), affirme que compte tenu de l’existence au Sénégal d’’’une approche multisectorielle’’, il convient de ‘’passer au financement de tous ces plans qu’on élabore et mettre en pratique ce qu’on a écrit dans les plans d’actions’’.
Elle relève que ‘’la nutrition n’est pas bien financée’’, contrairement à d’autres programmes comme ceux relatifs à la vaccination, au paludisme, au sida.
Cette situation semble paradoxale à ses yeux, étant donné qu’’’une personne bien nourrie, bien alimentée pourrait résister correctement à beaucoup de maladies’’.
‘’Nous lançons un appel aux partenaires pour qu’ils financent les programmes, parce qu’il s’agit du gros défi aujourd’hui’’, a conclu le docteur Ndiaye.