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26 février 2025
par Jacques Habib Sy
QUELQUES REPÈRES DANS LA PENSÉE POLITIQUE DE CHEIKH ANTA DIOP
EXCLUSIF SENEPLUS - La question coloniale en Afrique noire française est, quant au fond, une question paysanne. Le phénomène de l'aliénation culturelle est une donnée effroyable caractéristique des élites africaines de l'après-guerre (2/5)
Dans les colonies, ayant à peine formulé une ligne d'action toute tournée vers la satisfaction des "besoins matériels et moraux" de ses adhérents, le syndicalisme autochtone est pris au piège du réformisme qui gangrène la conscience de classe et la combativité des syndicats métropolitains. Les syndicats africains ne sont en général qu'une excroissance, plus précisément l'appendice des syndicats métropolitains dont ils épousent les mots d'ordre et les priorités stratégiques.
La Confédération Générale des Travailleurs (CGT) contrôlée par le PCF parraine la création d'unions territoriales syndicales qui lui sont affiliées. Presque immédiatement après, la Confédération Française des Travailleurs Croyants (CFTC) voit le jour. Force Ouvrière impose sur le terrain la création d'un syndicat (CGT-FO) qu’il contrôle étroitement. L'enjeu de ce formidable jeu de quilles sur l'échiquier syndical, c'est l'encadrement, autant dire la tentative de récupération et parfois de manipulation d'une centaine de milliers de militants en Afrique Occidentale Française. Sur ce total, et devant la faiblesse chronique de l'industrialisation légère mise sur pied dans les colonies, la classe ouvrière proprement dite ne représente qu'environ 25 000 personnes, cependant que les "fonctionnaires" ou employés de l'administration en constituent l'écrasante majorité. La perte de vitesse enregistrée par les partis politiques rend alors d'autant plus aiguë la nécessité de la radicalisation de la lutte et la question du rôle de l'avant-garde prolétarienne dans la lutte de libération nationale.
Dans les années 1950, les syndicats manifestent pour leur autonomie vis-à-vis des centrales syndicales métropolitaines. Sékou Touré se fait leur chantre avec succès non seulement en Guinée mais dans la plupart des territoires de l'Union. Convoquée en 1957, la Conférence syndicale de Cotonou consacre l'avènement de l'Union Générale des Travailleurs d'Afrique Noire (UGTAN).
Aux origines du panafricanisme
Sur le plan africain, la décennie des années cinquante est marquée par l'entrée en scène de nouvelles nations qui arrachent leur indépendance à l'hydre colonial. La Lybie est eh tête (1951), suivie par l'Égypte (1954), la Tunisie et le Soudan (1956), le Maroc (1956) et le Ghana dont l'année d'indépendance (1957) coïncide avec la tenue de la Conférence Afro-asiatique de Bandœng, un événement d'une portée considérable pour les peuples du Tiers monde.
Le non-alignement s'impose à l'échelle internationale comme une force imposante face à la montée des périls engendrée par la Guerre Froide et la bipolarisation de relations internationales désormais dominées par les Etats-Unis et l'Union Soviétique. La réalité du capitalisme et l'essor du camp socialiste deviennent les variables-clé à partir desquelles se définissent le développement économique et les alliances internationales contrôlées par deux géants du monde occidental. L'existence du Rideau de Fer consacre la fracture de l'Europe en deux entités satellisées à l'ombre des superpuissances.
Entre les années de l'après-guerre et la fin des années 1950, le schisme au sein du mouvement communiste international, particulièrement dans le mouvement ouvrier, s'aggrave. La Troisième puis la Quatrième Internationales sont profondément divisées au sujet des questions stratégiques relatives à la nature de l'impérialisme et des forces qui doivent en venir à bout. Staline et Trotski croisent déjà le fer avant la mort de Lénine. En Allemagne, Kautsky, déjà mis au banc des accusés du temps de Lénine, a eu le temps de jeter les germes de la discorde au sein du mouvement ouvrier. En Espagne, la guerre civile finit de consacrer la défaite du mouvement ouvrier espagnol qui joue perdant devant Franco et le fascisme décadent européen. En France, Marius Moutet, un socialiste, préside aux destinées du ministère de la France d'Outre-Mer et inscrit à l'ordre des priorités une forte reprise en main de la situation potentiellement explosive dans les colonies. Le conflit sino-soviétique met à nu les "contradictions au sein du peuple" et les relations entre partis communistes aux aspirations et aux stratégies fondamentalement différentes. Mao prêche l'encerclement des villes par les campagnes, une hérésie féconde qui sape les fondements du dogme stalinien basé sur l'affirmation intangible que le moteur de la révolution socialiste reste pour tous les pays la lutte des classes à l'initiative de l'avant-garde prolétarienne ouvrière unie à la petite-bourgeoisie des villes et des campagnes.
Au Sénégal, les chances de création d'un ensemble fédéral africain sont dilapidées dès octobre 1946 lorsque, se soumettant aux injonctions des socialistes et des forces réactionnaires de la métropole, Léopold Sédar Senghor et Lamine Guèye boycottent le Congrès de Bamako qui devait sceller l'unification des forces politiques en Afrique noire. Dans une "autocritique" rendue publique au Congrès constitutif de la Convention Africaine (janvier 1957), Senghor reconnait que son "tort a été d'obéir à des ordres qui (lui) étaient imposés de l'extérieur". La section sénégalaise du RDA s'active dans les rangs de l'Union Démocratique Sénégalaise (UDS) animée par Doudou Gueye, Abdoulaye Gueye et la délégation permanente du R.D.A. à Dakar que dirigent Gabriel d'Arboussier, Charles Guy Etcheverry, un Français propriétaire de l'hebdomadaire "Réveil" devenu par la suite l'organe officiel du RDA., et des communistes français comme Jean Suret-Canale qui s'opposera violemment par la suite aux thèses de Cheikh Anta.
Malgré son échec et en dépit des succès idéologiques incontestables parmi les jeunes surtout, l'UDS pose déjà dès 1948 les fondements d'une véritable doctrine politique s'inspirant des valeurs africaines. Dans un ouvrage intitulé "Forces politiques en Afrique Noire", Bakary Traoré souligne le rôle précurseur de l'UDS. qui affirme dans un Manifeste d'Union, "la justesse du principe selon lequel la lutte ne peut se mener efficacement contre le colonialisme qu'au sein d'une organisation spécifiquement africaine rigoureusement indépendante de tout parti métropolitain unissant toutes les couches de nos populations contre leur oppresseur commun".
Cette prise de position sans équivoque n'est pourtant pas vraiment originale. Elle émane après tout des structures du RDA qui s'est mobilisé durant ses années les plus combatives, et, à travers son aile la plus radicale, autour d'un programme similaire. Bakary Traoré identifie comme suit les prémices idéologiques à partir desquelles se développe le RDA :
"Du fait du retard économique considérable des territoires africains, le prolétariat de ces pays est extrêmement faible. Par conséquent, plus encore que dans les autres pays coloniaux, la question coloniale en Afrique noire française est, quant au fond, une question paysanne. De plus (...) toutes les classes, y compris la jeune bourgeoisie de nos pays, et les cadres traditionnels, supportent plus ou moins impatiemment le joug impérialiste qui pèse sur eux.
"D'où, en Afrique noire, les objectifs essentiels actuels sont communs à toutes les classes et couches de la société.
"De plus, il ne serait pas juste de vouloir imposer au Mouvement de libération anticolonialiste une organisation ferme et une discipline stricte.
"Ces considérations justifient pour la réalisation des objectifs actuels des masses africain :
"a. L'organisation de l'union de toutes les classes, et non d'un parti politique, expression de telle ou telle classe ;
"b. La création d'un mouvement de masse très large qui soit à la fois l'expression de la masse et la masse elle-même et non d'un parti politique d'avant-garde.
« La finalité de la lutte anticoloniale réside dans l'émancipation des divers pays africains du joug colonial par l'affirmation de leur personnalité politique, économique, sociale et culturelle, et l'adhésion librement consentie à une union de nations et de peuples, fondée sur l'égalité des droits et des devoirs".
Cette prise de position programmatique constitue en soi déjà une source potentielle de rupture avec le Parti Communiste Français auquel est apparenté le RDA pendant quelques années. Elle constitue un regard lucide posé sur l'avenir africain dans une arène internationale marquée par la domination bipolaire des Super-Grands et la montée des égoïsmes nationaux.
Instruit par les échecs de la plupart des partis communistes dans les pays anciennement sous tutelle coloniale, et face au dogmatisme marxisant, le RDA fonde son analyse sur les réalités profondes du terroir africain. L'importance de la paysannerie comme force principale du mouvement de libération nationale est affirmée sans compromission.
La jonction des masses et des cadres des villes constitue l'autre axe de la tactique de lutte du RDA Toutes les classes ont intérêt au changement dans la phase de lutte pour le Salut national. Dans ces conditions, il est parfaitement illusoire de vouloir rééditer en Afrique la création de partis politiques rigides, dirigés selon les principes organisationnels d'un autre âge et d'un contexte socio-culturel fondamentalement différent.
La problématique de la lutte des classes et son corollaire, la nécessité de la création de l'avant-garde prolétarienne révolutionnaire, est en fait au cœur du débat. Les marxistes africains de cette période érigent le problème ainsi posé en un axiome, une donnée intangible, une notion irréfragable. Le Parti Africain de l'indépendance, créé en 1957, et l'un des partisans du "Non" au référendum organisé par le Général de Gaulle, hérite de cette maladie infantile du communisme qu'est le dogmatisme sous forme de gauchisme.
Aujourd'hui encore, plus d'une génération après ces instants privilégiés de l'histoire anti-impérialiste africaine, le débat reste posé dans son principe mais selon de nouveaux termes instruits par le virage chinois dans la voie du capitalisme, la décrispation albanaise, la politique de "restructuration" et d’« ouverture » des nouveaux maîtres du Kremlin, l’essoufflement du modèle Nord-coréen enlisé dans un culte prononcé de la personnalité, etc.
Quoi qu'il en soit, le RDA reste marqué, sur la notion de lutte de classes ainsi d'ailleurs que sur celle d'indépendance des territoires d'Outre-Mer, par le parlementarisme petit-bourgeois de leaders comme Félix Houphouët Boigny. Après la rupture avec les communistes français, le discours du RDA est franchement hostile au principe de la lutte de classes en tant que moteur de la révolution. En outre, la question de l'indépendance nationale ou dans le cadre d'une fédération africaine totalement indépendante de la France reste une pomme de discorde dont l'impact ira s'élargissant au fil des ans.
Partisan de l'union avec la France et ouvertement hostile au principe de l'indépendance en dehors de l'ensemble fédéré aoefien et aefien, le RDA reste encore confus sur des problèmes aussi graves pour le destin des peuples africains. Mais le caractère progressiste du Rassemblement et son impact organisationnel dans les différents territoires de l’“Union” en fait une force politique majeure sinon la plus importante de son temps.
C'est vers lui que vont tourner leurs regards les jeunes étudiants africains en France. Ce faisant, le RDA va assister à la radicalisation de sections importantes de ses militants sur l'indépendance immédiate, l'analyse des contradictions de classe au sein de la société coloniale et le projet de fédérer sur des bases solides les territoires africains morcelés sous toutes les formes possibles depuis leur partage par les puissances coloniales réunies à Berlin.
Le phénomène de l'aliénation culturelle est une donnée effroyable caractéristique des élites africaines de l'après-guerre. En ce sens, on peut dire que la capitulation du mouvement de la négritude senghorienne devant les problèmes centraux de la libération nationale africaine favorise sinon annonce une recrudescence de l'aliénation culturelle parmi les "évolués".
Les manifestations de cette infirmité culturelle chez I' Africain sont l'absence de confiance en soi et dans la culture négro-africaine, le scepticisme sur la capacité de dompter les forces de la nature de manière autonome et avec le secours avisé de la science et de capacités organisationnelles supérieures, la croyance dans le fait que l'Afrique aurait toujours été absente du mouvement culturel mondial et n’aurait qu'une histoire du néant dominée par des siècles obscurs, l'acceptation du présupposé que sans l'Occident, l'Afrique ne pourrait rien entreprendre de tangible dans le domaine de l'industrialisation et de la recherche de pointe et finalement, le manque de foi dans l'unité culturelle africaine doublé d'un manque de perspectives historiques claires sur l'origine du peuplement africain et les bases historiques de l'intégration du passé africain à son présent.
Restaurer la conscience historique
C'est dans ces circonstances que Cheikh Anta Diop arrive à Paris après de solides études sanctionnées par le Baccalauréat, une sorte de rite de passage imposé par le système colonial en vue de créer au compte-goutte une élite francisée à souhait et loyale aux intérêts du maître colonial. Nous sommes en 1945. Le jeune étudiant est âgé de 23 ans. Il s'investit immédiatement dans un militantisme réfractaire à l'aliénation culturelle sous quelque forme qu'elle soit. Muni d'un Bac de la série scientifique et d'un Bac littéraire, il projette de se spécialiser dans les sciences exactes, une aspiration presque impensable parmi les étudiants de l'époque davantage portés sur les études en sciences humaines, l'enseignement des mathématiques et des sciences exactes étant jugé hors de portée de la "mentalité prélogique africaine" (cf. Lévy-Bruhl).
Plongé dans l'univers parisien fait d'asphalte et de béton, de monuments anciens et d'hymnes muséologiques à la gloire du triomphe occidental, Cheikh Anta Diop reste branché sur les réalités socio-culturelles dont il est issu. Il reste hanté par l'image de la Médina, un quartier populaire de Dakar, sorte de microcosme des contradictions nationales, un réceptacle de l'exode rural où s'activent dans une promiscuité presque générale ouvriers des huileries avoisinantes et mendiants occasionnels, lumpen prolétaires et Maures commerçants, marabouts et dignitaires lébous, etc. Avant son aventure parisienne c'est dans cette Médina qu'il habite avec sa famille, et c'est d'ici que sa mère lui adresse des lettres pleines de bons conseils et l'informant des tournures de la vie quotidienne.
Il a suffi de quelques mois à ce jeune talent pour éclore d'une personnalité politique fermement rattachée au substrat culturel nègre. Il se forge surtout une vision culturelle nouvelle dans le paysage politique africain de l'époque.
Combattre l’aliénation culturelle
A ses yeux, le politique se définit et ne s'épanouit qu'au travers du culturel. Le culturel ne rejoint le politique pour en constituer le vivier central qu'à travers la réhabilitation culturelle africaine, non pas une culture morte, une délectation sans discernement sur le passé, mais un regard viril, sans complexe sur la culture vivante, la langue notamment et tout le génie créateur dont elle est la matrice naturelle.
Il faut donc « s'armer de science jusqu'aux dents » pour accomplir la mission prométhéenne de décoloniser les mentalités asservies par le recours à l'autorité des faits. Ces faits se confondent pour l'heure en une gerbe de contradictions, où se diluent les meilleures volontés. Pourtant les matériaux de recherche sont là, omniprésents. Là n'est pas le problème. Pour que s'opère la rupture avec les catégories d'analyse et de comportement de l'idéologie dominante, il convient d'abord de se déterminer par rapport aux faits. Il faut les maîtriser en étant capable de débusquer les pièges subtils, les mensonges énormes, le jeu de dupes auquel se livre la puissante machine coloniale.
Cheikh Anta réalise alors que seule une descente vertigineuse dans l'immensité du champ historique mondial et le rôle véritable qu'y a joué l'Afrique peut débloquer la recherche historique africaine, et donc la lutte de libération nationale. Dans cette perspective, il ne saurait y avoir de dichotomie ou antinomie entre l'histoire et l'action politique. L'un et l'autre se fécondent réciproquement. Leur symbiose constitue le socle naturel, le ciment logique de toute prise de conscience culturelle. La culture nationale désaliénée, purifiée des scories artificiellement greffées sur elle par l'impérialisme, retrouve ainsi sa fonction de moteur des changements de cap historiques et de catalyseur de la conscience de lutte contre l'oppression, quelle qu'elle soit, d'où qu'elle vienne.
Cette nouvelle vision de la lutte anti-impérialiste se fonde sur la relation du culturel au politique dans le développement de la conscience historique africaine.
Comme le reconnaît Cheikh Anta Diop dès le début des années 1950, la conscience de lutte d'un peuple, conscience inséparable du substrat culturel qui en constitue le soubassement, est déterminée par trois facteurs. Ceux-ci sont d'ordre psychique, historique et linguistique. Il y a, dit-il, un mouvement permanent de va-et-vient entre ces facteurs que cimentent la conscience historique d'un peuple. Lorsque l'un de ces facteurs est ébranlé par une variable externe en l'occurrence le colonialisme et l'impérialisme, il s'ensuit nécessairement l'apparition de leur antithèse : l'aliénation culturelle. Ainsi tout en se plaçant au pôle opposé des trois facteurs constitutifs de la conscience anti-impérialiste, l'aliénation culturelle représente aussi un puissant révélateur de l'oppression et de l’exploitation.
L'aliénation est toujours d’essence culturelle compte tenu de la prégnance des éléments de civilisation, de l'impact des traditions socio-culturelles à l'échelle de la conscience historique du peuple. Mais l'aliénation peut se manifester sur les plans psychique (voir l'œuvre de Fanon à cet égard), historique (par la négation de l'histoire du peuple colonisé et la tentative de destruction de ses assises historiques) et linguistique (par le dépérissement des langues nationales comme supports naturels des rapports sociaux, politiques et culturels à l'échelle de la nation, au sens large).
L'aliénation mot dérivé du latin alienus, "qui appartient à un autre", est défini par le Petit Robert comme un "trouble mental, passager ou permanent, qui rend l'individu comme étranger à lui-même et à la société où il est incapable de se conduire normalement". L'autre sens donné de ce terme dans son acception philosophique « est l’état de l'individu qui, par suite des conditions extérieures (économiques, politiques, religieuses), cesse de s'appartenir, est traité comme une chose, devient esclave des choses et des conquêtes même de l'humanité qui se retournent contre lui ». Dans les deux cas, le phénomène d'aliénation implique la destruction ou l'altération significative de tout ou partie des composantes essentielles de la culture autochtone, de la conscience historique, de l'être psychique, des racines linguistiques chez l'individu.
Autant donc dire que la conscience politique, religieuse et idéologique du colonisé est ébranlée par "l'impérialisme (qui), tel le chasseur de la préhistoire, tue d'abord spirituellement et culturellement l'être, avant de chercher à l'éliminer physiquement" (voir les pages introductives de Civilisation ou Barbarie, ouvrage de synthèse décrit par Cheikh Anta lui-même comme "un matériau de plus du travail qui a permis d'élever l'idée d'une Égypte nègre au niveau d'un concept scientifique opératoire").
Étant donné que le meurtre spirituel et culturel annonce le génocide africain et qu'il précède la destruction de l'espace physique du nègre colonisé, il faut d'abord restaurer la conscience historique du peuple, lui restituer l'appareil conceptuel idéologique dont il a besoin pour ressusciter en une conscience collective capable de résister victorieusement à la destruction.
Par conséquent, la conscience de classe dans la phase anti-impérialiste de la lutte est accessible à toutes les composantes sociales. La ligne de démarcation au niveau de cette conscience de classe va s'opérer sur le terrain de la lutte contre l'impérialisme entre les consciences aliénées (économiquement et culturellement, car l'aliénation économique est inséparable de l'aliénation culturelle) et celles qui rétablissent un équilibre satisfaisant entre les différents facteurs constitutifs de la conscience historique du peuple tout entier. Toute l'œuvre politique, culturelle et scientifique de Cheikh Anta est tendue vers cet absolu, l'équilibre culturel, un absolu toujours relatif à l'échelle du continuum historique et de l'interaction des règnes humain, végétal et animal.
COUPE DU MONDE 2026, CALENDRIER ET RESULTATS DES ELIMINATOIRES EN AFRIQUE
Les qualifications en Afrique (CAF) pour la Coupe du monde 2026 ont eu lieu entre du 15 novembre 2023 au 18 novembre 2025. Les 54 pays du continent –moins l’Érythrée, forfait – vont se disputer les neuf ou dix tickets pour le premier mondial
Les qualifications en Afrique (CAF) pour la Coupe du monde 2026 ont eu lieu entre du 15 novembre 2023 au 18 novembre 2025. Les 54 pays du continent –moins l’Érythrée, forfait – vont se disputer les neuf ou dix tickets pour le premier mondial à 48 équipes dans une formule à neuf poules qui se joue en 260 matches et sur 24 mois de compétitions.
COUPE DU MONDE 2026 : PHASE DE GROUPES
Groupe A : Egypte, Burkina Faso, Guinée-Bissau, Sierra Leone, Ethiopie, Djibouti
J1 (Nov 2023): Burkina Faso - Guinée-Bissau ; Égypte – Djibouti ; Éthiopie - Sierra Leone
L'armée malienne a pris la ville de Kidal (nord) aux rebelles séparatistes touareg. Des données pour comprendre la signification de cette victoire pour la junte au pouvoir.
L'armée malienne a pris la ville de Kidal (nord) aux rebelles séparatistes touareg. Des données pour comprendre la signification de cette victoire pour la junte au pouvoir.
Kidal occupe une place spéciale dans la géographie et les consciences sahéliennes. Ancien poste militaire français du début du XXème siècle, cette mosaïque à angles droits de rues et de bâtiments plats posée sur la poussière du désert est une étape cruciale entre le Mali et l'Algérie, à plus de 1 500 km et de 24 heures de route de la capitale Bamako, à des centaines de km des autres grandes villes du nord, Gao et Tombouctou.
Kidal, où vivent quelques dizaines de milliers de personnes, et sa région sont le foyer historique des insurrections indépendantistes successives qu'a connues le Mali depuis son indépendance vis-à-vis de la France en 1960. Le chef de la junte actuelle, le colonel Assimi Goïta, a servi à Kidal dans le passé.
Kidal, quel enjeu ?
Kidal était depuis 2013 sous le contrôle de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), une alliance de groupes armés à dominante touarègue. Cette insoumission était un coin dans la souveraineté de l'Etat sur l'intégralité du territoire, encore plus pour les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 à Bamako. Ils ont fait de cette souveraineté leur mantra.
La région de Kidal a été l'une des premières à tomber aux mains des rebelles, les uns indépendantistes, les autres salafistes, quand a éclaté en 2012 l'insurrection dont les prolongements ont plongé le Mali dans la tourmente qu'il connaît aujourd'hui encore. Elle est ensuite passée sous la seule coupe des salafistes, et été reprise par les séparatistes en 2013 dans le sillage de l'intervention française.
Avant mardi, l'armée et l'Etat maliens n'avaient quasiment pas repris pied à Kidal depuis mai 2014. Les forces maliennes en avaient alors été chassées quand une visite du Premier ministre de l'époque, Moussa Mara, avait donné lieu à des affrontements avec les rebelles touareg, qui avaient causé de lourdes pertes dans les rangs de l'armée.
Un gouverneur exerçait depuis une présence symbolique. En juin, les rebelles avaient empêché la tenue dans la région du référendum constitutionnel.
Kidal était aussi un abcès de fixation des tensions entre Bamako et Paris. Pour certains, tel le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, la France y a créé une enclave d'où le terrorisme s'est propagé au reste du pays en permettant aux seuls indépendantistes de la reprendre en 2013 et en empêchant l'armée malienne d'y entrer. Paris réfute ces affirmations.
Comment Kidal est-elle tombée ?
En mai 2014, quelques jours après la venue de Moussa Mara, les rebelles ont accepté un cessez-le-feu. En 2015, ils ont signé avec le gouvernement un accord de paix, renonçant à leurs projets indépendantistes contre plus d'inclusion dans la société malienne, y compris dans une armée dite reconstituée, et plus d'autonomie.
Pour beaucoup de Maliens, cet accord entérinait une partition du Mali, et reprendre Kidal c'était y remédier.
L'accord était déjà mal en point avant l'avènement des colonels. Les crispations n'ont cessé d'augmenter après. La rébellion a repris les hostilités en août. Le retrait de la mission de l'ONU sur ordre de la junte a déclenché entre les acteurs armés du nord (armée, séparatistes, djihadistes) une course au contrôle du territoire et des camps d'où partaient les Casques bleus.
Dans la reconfiguration sécuritaire en cours, Kidal s'annonçait comme la prise ultime.
Quand la MINUSMA a quitté son camp de Kidal le 31 octobre, les rebelles ont été prompts à en prendre possession, au grand dam de la junte. Mais l'armée avait déjà depuis des semaines une colonne prête à faire mouvement vers la ville.
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LA SÉCURITÉ DES MILLIARDAIRES DE LA PLANÈTE
Qu’ils soient hommes/femmes politiques, PDG, entrepreneurs prospères ou héritiers, ces milliardaires sont logés à la même enseigne en la matière. C’est pourquoi ils ne lésinent pas sur les moyens pour s’offrir les meilleurs service de sécurité
Être milliardaires, c’est aussi être fortement menacé d’insécurité par convoitise, méchanceté gratuite, répression ou pour mille autres raisons. Les riches personnalités de ce monde en sont bien consciente et de fait, y prennent des mesures qu'il faut.
Qu’ils soient homme politique, PDS, entrepreneurs prospères ou héritiers, ces milliardaires sont finalement logés à la même enseigne en la matière. C’est pourquoi ils ne lésinent pas sur les moyens pour s’offrir les meilleurs service de sécurité comme on le voit dans cette vidéos.
C’est le cas du monarque britannique, de Jeff Bezos, Mark Zuckerberg, Donald Trump, Vladimir Poutine ou autre.
MULTIPLE PHOTOS
LES MARQUES INDELEBILES DE LA DER/FJ A KEDOUGOU
Conformément à son principe d’équité territoriale, la DER/FJ, présente dans toutes les régions du Sénégal, participe activement à l’émergence socio-économique des populations à travers son offre de services.
Conformément à son principe d’équité territoriale, la DER/FJ, présente dans toutes les régions du Sénégal, participe activement à l’émergence socio-économique des populations à travers son offre de services.
Un communiqué parvenu à Emedia nous permet de savoir que dans les 3 départements de la région de Kédougou (Kédougou, Salémata et Saraya) 4 327 initiatives entrepreneuriales ont été accompagnées à travers les différents guichets de financement de la DER/FJ, pour un montant global » de 2,6 milliards de FCFA.
Ce qui représente 85% de la demande satisfaite, avec un investissement à fort impact dans le secteur de l’agriculture, notamment la culture de céréales et l’arboriculture.
PLUS DE 60 000 DIABETIQUES SUIVIS A ABASS NDAO
Au Sénégal, les chiffres sont alarmants et selon la directrice du centre de prise en charge du diabète Marc Sankalé citée par le journal Bès bi, «plus de 60 000 diabétiques sont suivis à l’hôpital Abass Ndao».
Au Sénégal, les chiffres sont alarmants et selon la directrice du centre de prise en charge du diabète Marc Sankalé citée par le journal Bès bi, «plus de 60 000 diabétiques sont suivis à l’hôpital Abass Ndao».
À l’instar des autres pays, le Sénégal a célébré le mardi 14 novembre, la Journée mondiale du diabète à l’Hôpital Abass Ndao, coïncidant avec les premières journées médicales dudit établissement, qui abrite lecentre de prise en charge du diabète Marc Sankalé. Le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale a rappelé, à cette occasion, que «le diabète est un problème majeur de santé publique qui a atteint des proportions alarmantes». Habib Ndiaye a, à ce propos, indiqué avoir engagé les services de son département à «mettre en œuvre des stratégies qui vont contribuer à améliorer la qualité de vie des patients diabétiques». Revenant sur les dernières estimations de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), il a déclaré : «Au Sénégal, les dernières estimations faites en 2019 ont montré que 53% de décès dus au diabète survenaient chez les moins de 70 ans et la prévalence de la glycémie à jeun élevée était à 7 %. Les données de la première enquête Steps ont fait état que 44% de la population adulte ne connaissaient pas leur statut diabète, ce qui pourrait expliquer le nombre important de malades diagnostiqués au stade de complications.»
D’ailleurs, lors d’une conférence de presse organisé le jeudi 10 novembre 2023, Pr Maïmouna Ndour Mbaye, directrice du Centre Marc Sankalé avait abondé dans le même sens, soutenant qu’au Sénégal les chiffres sont alarmants. Selon elle, «plus de 60 000 patients sont suivis régulièrement» au centre Marc Sankalé de l’hôpital Abass Ndao qui est devenu la première structure dédiée à la prise en charge du diabète. Dr Mbaye a, par ailleurs,, indiqué que ce centre reçoit, aujourd’hui, 2500 cas par an, contre 200 en 1965.
VIDEO
AU COEUR DE LA CULTURE JOOLA
Depuis des années, à l'occasion de la fête des moissons de l'église du christianisme céleste du Sénégal, les femmes battantes se mobilisent pour apporter leur grain de sel à travers leur champs et danse du terroir.
Composé en majorité des femmes joola, le groupe des femmes battantes s'illustrent par leur musique et leur danse typique de la Casamance (Sud du Sénégal).
Depuis des années, à l'occasion de la fête des moissons de l'église du christianisme céleste du Sénégal, les femmes battantes se mobilisent pour apporter leur grain de sel à travers leur champs et danse du terroir.
Démonstration dans cette vidéo.
FESTIVAL LES BLUES DU FLEUVE PLUSIEURS INVITES ATTENDUS A PODOR
De nombreux invités, dont l’artiste malienne Inna Modja, ambassadrice de bonne volonté de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), sont attendus au festival ‘’les Blues du fleuve’, prévu du 8 au 10 décembre prochain
Nouakchott, 15 nov (APS) – De nombreux invités, dont l’artiste malienne Inna Modja, ambassadrice de bonne volonté de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), sont attendus au festival ‘’les Blues du fleuve’’, prévu du 8 au 10 décembre prochains à Podor (nord), a annoncé l’initiateur de l’évènement, Baaba Maal, lead-vocal du Daande Leñol (La voix du peuple en Peul).
‘’Nous nous acheminons directement vers le festival +les Blues du fleuve+, qui reste chaque année une étape pour conclure l’année en beauté au niveau de Podor. Si jamais nous pouvons le faire dans d’autres localités au bord du fleuve Sénégal, nous le ferons’’, a-t-il dit.
Le chanteur sénégalais s’adressait à des journalistes au lendemain des festivités des 38 ans de son orchestre, célébrées du 11 et 12 novembre à Nouakchott (Mauritanie).
‘’En tout cas, cette année-ci, ce sera à Podor les 8, 9 et 10 décembre et nous nous attendons à recevoir beaucoup d’invités, pas seulement sur le plan culturel mais aussi pour parler de beaucoup de sujets sur le plan du développement’’, a précisé Baaba Maal.
L’artiste sénégalais, dont l’orchestre s’est produit à Denver aux Etats-Unis en août dernier, a indiqué que des Noirs américains ont dit considérer le festival ‘’les Blues du fleuve’, comme ‘’une porte d’entrée’’ pour venir au Sénégal et avoir des échanges avec des associations de développement.
Comme d’habitude, il y aura de la musique et d’autres facettes de la culture pulaar, mais aussi des rencontres intellectuelles sur les choses qui interpellent le monde, le changement climatique, la désertification, la protection de l’environnement, a-t-il fait savoir.
Ambassadeur de bonne volonté du système des Nations unies, il a évoqué la conception de slogans pour voir comment ‘’nous pouvons mettre la lumière sur certaines actions de développement, en l’occurrence les associations de femmes’’.
Il a souligné que cette année-ci, son engagement sur la désertification sera, à l’instar de tous les ambassadeurs du système des Nations unies, de mettre en lumière ce que font les femmes, de même que les aspirations des jeunes dans la vallée du fleuve Sénégal.
‘’Nous nous attendons à recevoir beaucoup de personnalités du Système des Nations unies, qui viendront pour rencontrer et discuter davantage avec des associations de développement’’, a déclaré le chanteur sénégalais, nommé ambassadeur de bonne volonté de la CNULCD, le 17 avril 2023.
Comme d’habitude, ce sont les trois pays avec lesquels le Sénégal partage le fleuve—Guinée, Mali, Mauritanie—qui seront les invités de cette édition.
‘’Nous voudrons accueillir des artistes, comme par exemple ma sœur Inna Modja, une artiste très talentueuse qui fait beaucoup de choses’’, a informé l’initiateur du festival ‘’les Blues du fleuve’’.
Il a expliqué que la chanteuse malienne, actrice et militante du Sahel viendra surtout pour rencontrer les associations de femmes. En tant qu’ambassadrice de bonne volonté du système des Nations unies, elle compte se rendre dans dix ou quinze pays pour s’enquérir de la situation des femmes dans le monde rural, et surtout, participer au festival, a souligné Baaba Maal.
Mais en même temps, a-t-il fait relevé, ‘’une très bonne page du festival des blues du fleuve sera connue par le public au fur et à mesure que les artistes invités confirment leur participation. Un autre site basé à Londres en Angleterre l’accompagne aussi pour connaitre les artistes qui viendront de l’extérieur, a-t-il dit.
95 MIGRANTS ARRÊTÉS PAR LA GENDARMERIE
Décidément, les candidats à la migration irrégulière ne reculent pas, malgré les risques auxquels ils peuvent être confrontés, notamment les décès et autres disparitions en mer.
Décidément, les candidats à la migration irrégulière ne reculent pas, malgré les risques auxquels ils peuvent être confrontés, notamment les décès et autres disparitions en mer. Dans un communiqué rendu public, la Gendarmerie nationale informe que dans un contexte marqué «par la recrudescence du phénomène de l’émigration clandestine, la Gendarmerie nationale multiplie ses opérations de sécurisation le long du littoral».
Ainsi, renseigne le document, 95candidats ont été interpellés dans la période du 12 au 14 novembre 2023entre Dakar, Joal et Ziguinchor. Et de même qu’un passeur et trois organisateurs arrêtés, un véhicule, deux moteurs hors-bord et un Gp sont été également saisis, par les hommes en tenue. La même source d’ajouter que les opérations se poursuivent afin d’annihiler tout projet de départ de migrants.
LA GARDE À VUE DE PAPE SANÉ PROLONGÉE
A l’instar de plusieurs personnes qui ont maille à partir avec la justice, Pape Sané est maintenu en détention pour un texte publié sur sa page Facebook.
Les autorités judiciaires, comme à leur habitude, ont emprunté la voie de l’acharnement sur Pape Sané, chroniqueur de Walf Tv. Ce dernier, dans les liens de la détention depuis le 13 novembre, a été cueilli dans les locaux du groupe de presse, dans l’après-midi, alors qu’il s’apprêtait à déférer à sa convocation à la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane.
Mais ce n’est que tard dans la soirée qu’on lui notifiera, au terme de son audition, sa position de garde à vue pour «diffusions de fausses nouvelles». Dans les normes, il devrait être déféré, hier, au parquet de Dakar. «A la surprise générale, il a assisté, soutiennent ses avocats, à une prolongation de sa garde à vue». Les raisons d’une telle décision restent encore méconnues. A l’instar de plusieurs personnes qui ont maille à partir avec la justice, Pape Sané est maintenu en détention pour un texte publié sur sa page Facebook. Dans le texte incriminé dont l’intitulé est : «Les Sénégalais ne vous oublieront jamais», le chroniqueur rend un «vibrant hommage au général de l’armée Jean Baptiste Tine». Ce dernier «a été envoyé à la retraite, anticipée par le président de la République, juste après les évènements de mars 2021».