La renonciation totale par BP au bloc offshore profond (COP) est assurément une bonne nouvelle pour les Sénégalais. La Société des Pétroles du Sénégal (Petrosen) sera ainsi bientôt le partenaire majoritaire de la future association devant exploiter les gisements gaziers de Yakaar et Téranga. Avec son impact futur sur la vie des populations notamment en termes de réduction des prix de l’électricité, du gaz, des produits industriels et du transport, entre autres, le début de l’exploitation de nos gisements d’hydrocarbures ne peut être que réjouissante en cette période de crise. Surtout si elle intervient en pleine montée en puissance de l’opérateur national que le retrait de la multinationale britannique va rendre possible. Mais à l’analyse, des questions sans réponses tempèrent les ardeurs. « Pourquoi la compagnie britannique BP a-t-elle rétrocédé ses parts à quelques mois seulement des premières productions ? Surtout après d’énormes investissements et le début de la 2e phase d’exploitation? » (de ces gisements). Avec le recul, la bonne nouvelle valse finalement entre « leurres et lueurs » !
Selon la réjouissante nouvelle qui a été relayée et débattue avec certains experts, la renonciation de la compagnie britannique BP s’accompagne d’un transfert du rôle d’opérateur à Kosmos et du transfert de ses intérêts (60%) aux deux entités restantes dans l’association (Petrosen et Kosmos), au prorata de leurs participations respectives soit 15% pour Petrosen et 45% pour Kosmos.
Toujours d’actualité avec des questions sans réponses, l’exploitation du pétrole et du gaz a suscité une forte polémique au Sénégal au tout début avec le scandale de Petrotim dénoncé en son temps par la BBC et l’organisation Transparency international qui avait demandé des enquêtes qui ne sont toujours pas faites.
Pour rappel, le projet gazier Grand Tortue Aymehim (ou GTA) est exploité par un consortium composé du géant britannique BP, de Kosmos Energy (Etats-Unis) et des sociétés nationales des deux pays concernés à savoir Petrosen (Sénégal) et la Société Mauritanienne des Hydrocarbures (SMH).
Les participations de BP sont de 60% au Sénégal et de 62% en Mauritanie. Celles de Kosmos sont de 30% et de 28% respectivement. Les parts de Petrosen au Sénégal et de la SMH en Mauritanie sont de 10% chacune. Pour le projet pétrolier, la compagnie australienne Woodside Energy détient une participation de 82% en association avec Petrosen (18%). BP et Woodside sont les opérateurs de ces deux projets, c’est-à-dire les leaders
Sur la production, celle du pétrole serait de l’ordre de 100 000 barils par jour en phase de plateau, soit environ 5 millions de tonnes par an. Pour le gaz, le projet sera réalisé en phases. A l’issue de la première phase, en 2023, la production de gaz naturel liquéfié (GNL) devrait être de 2,5 millions de tonnes par an. Elle pourrait atteindre 10 millions de tonnes/an à terme.
Retour sur le tollé né des présumées transactions suspectes
«Les autorités d’au moins six pays devraient ouvrir une enquête sur des transactions suspectes concernant deux importants blocs pétroliers au large des côtes du Sénégal », avait réclamé Transparency International. L’Organisation soutenait que « compte tenu de la réticence apparente des autorités sénégalaises à mener une enquête approfondie et à demander des comptes aux responsables, il est essentiel que les informations disponibles soient rapidement examinées par les autorités des pays qui ont compétence sur cette affaire. C’est-à-dire l’Australie, la Roumanie, la Malaisie, Singapour, le Royaume-Uni et les États-Unis. » Pourquoi ? Parce qu’en 2019, des enquêtes indépendantes menées par l’Organized Crime and Corruption Reporting Project(OCCRP) et BBC Africa Eye, ont révélé des détails jusqu’alors inconnus entourant la vente en 2012 des droits de concession des blocs offshore Deep St. Louis et Deep Cayar, situés au large des côtes du Sénégal. Ces révélations mettent en cause le président actuel du Sénégal, Macky Sall, son frère, Aliou Sall, ainsi que le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade.
Les rapports accusent le très controversé homme d’affaires roumano-australien Frank Timis, d’avoir soudoyé des fonctionnaires sénégalais afin d’obtenir l’accès à des réserves lucratives de pétrole et de gaz à des conditions extrêmement favorables. Selon ces mêmes rapports, son partenaire commercial Eddie Wong, qui détient des passeports de Malaisie et de Singapour, aurait facilité certaines de ces connexions et serait venu représenter les sociétés de Timis au moment de la vente. Timis a nié tout acte répréhensible..
La publication de ces enquêtes a entraîné des manifestations au Sénégal. En réponse à la pression publique, le frère du président, Aliou Sall, avait démissionné de ses fonctions publiques mais rejeté les allégations selon lesquelles il aurait reçu des paiements secrets. L’enquête sur le rôle d’Aliou Sall a abouti à un non-lieu en décembre 2020.» C’était la position de Transparency international.
Quand BP projetait jusqu’à 2 800 milliards de mètres cubes de gaz naturel !
Les ressources gazières récupérables dans GTA sont estimées à environ 420 milliards de mètres cubes, ce qui est déjà très important. Pour avoir une idée de l’importance de ce gisement, on peut comparer ce chiffre à la consommation gazière de l’ensemble du continent africain en 2020. Celle-ci était de 153 milliards de mètres cubes, selon la BP Statistical Review of World Energy publiée en juin 2021. Le projet pourrait, donc, et en théorie, couvrir toute la consommation gazière de l’Afrique pendant un peu moins trois ans !
BP n’excluait pas que la zone puisse contenir jusqu’à 2 800 milliards de mètres cubes de gaz naturel. « Mais il faudra plus d’exploration pour confirmer ou infirmer une telle évaluation », avait relativisé la « major » britannique. Ce qui est d’ores et déjà certain, c’est que le potentiel confirmé est suffisant pour lancer un très gros projet gazier. C’est l’une des raisons clés qui a fait que BP, la troisième plus grande compagnie pétrolière privée du monde après Exxon Mobil et Royal Dutch Shell, soit entrée dans ce projet et qu’elle ait pris la direction des opérations.
Pourquoi ce retrait à quelques mois des « premières récoltes » ?
Il y a quelques jours, Petrosen a publié un communiqué confirmant le désistement de la compagnie britannique sur le bloc Teranga Yakkar au profit de Petrosen et d’une autre entreprise inconnue présentement. Ce qui nous amène à nous demander: Pourquoi BP s’est-elle retirée ? Essayons de procéder au décryptage d’une décision « murie ».
Dans le même communiqué de Petrosen, on peut noter une cause évoquée au passage et qui concerne un désaccord avec l’Etat du Sénégal par rapport à la stratégie (divergence de vues). Il faut noter que la stratégie du Sénégal a toujours été de privilégier une liquéfaction de la majeure partie du gaz puis son exportation vers le marché mondial.
Les revenus issus de cette production devraient être utilisés pour financer les projets phares du PSE, et l’autre partie de la production pour le projet «Gazto power» (utilisation du gaz pour alimenter les centrales électriques locales). Selon l’Etat du Sénégal, le gisement de Yakkar Teranga devrait satisfaire les besoins en gaz du marché domestique à partir de 2024, ce qui entraînerait une baisse du coût de l’électricité de 50%. BP était aussi d’accord avec cette stratégie, ce qui fait que le désaccord évoqué par le communiqué de Petrosen intrigue.
Après Petrosen, nous avons retrouvé un communiqué de Kosmos faisant état d’un concept de développement actuellement envisagé qui est un développement offshore produisant environ 550 millions de pieds cubes standard de gaz par jour, le gaz domestique étant transporté par gazoduc jusqu’à la côte et les volumes d’exportation étant liquéfiés sur un navire GNL flottant. La compagnie américaine dit sa volonté de contribuer aussi à l’objectif du Sénégal de fournir un accès universel et fiable à une énergie à faible coût et aussi à la vision du financement des programmes du PSE.
Si la compagnie britannique qui avait adopté cette même vision se désiste en faisant état de divergences de vues, cela ne peut bien entendu que nous laisser perplexes.
Nous avons essayé d’avoir les responsables de la compagnie britannique, qui, par téléphone puis par mail, nous ont dit qu’ils n’ont pas encore établi une communication sur ce sujet tout en promettant de nous revenir par rapport aux questions suivantes: les raisons qui ont motivé cette décision de retrait BP et les détails sur la cession de ses parts à Kosmos. De plus, nous souhaitions aussi obtenir un rapport ou des informations détaillées sur le bilan de BP depuis son implantation au Sénégal.
Un autre facteur important qui pourrait aussi être la cause de ce désistement subit pourrait être la mauvaise entente entre Kosmos et BP notée récemment sur Reuters. « Kosmos Energy KOS.N a déclaré lundi que le démarrage du projet gazier Greater Tortue Ahmeyim (GTA) au large du Sénégal et de la Mauritanie, opéré par BP, pourrait être reporté au deuxième trimestre 2024 ».
Pas de signes annonciateurs d’un désaccord ou d’un possible retrait de BP
Il y a une dizaine de jours, BP a déclaré que « le projet était achevé à 90 % et qu’il devrait commencer à produire au premier trimestre, un peu plus tard que prévu à l’origine après que BP a remplacé le contractant pour son système de pipeline sous-marin. »
« Le FPSO () pour le projet GTA est en route vers le champ et devrait arriver au premier trimestre de l’année prochaine », a déclaré Kosmos dans ses résultats du troisième trimestre. La compagnie américaine a précisé que la date de démarrage de la production dépend maintenant de l’arrivée du raccordement et de la mise en service du FPSO ainsi que de l’installation flottante de gaz naturel liquéfié (FLNG).
«La livraison du premier gaz au premier trimestre 2024... dépend de l’exécution de ce chantier, qui a le potentiel de glisser jusqu’au deuxième trimestre 2024».
BP a refusé de commenter cette mise à jour de Kosmos
Pourtant c’est la pétrolière britannique qui détient une participation de 56 % dans le projet GTA, tandis que Kosmos détient une part de 26,8 %. Et la phase 1 du projet produira 2,5 millions de tonnes de GNL par an. Et le 27 février 2023, la compagnie britannique avait annoncé le démarrage de la prochaine étape d’évaluation du concept de la phase 2 du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA) avec une capacité totale comprise entre 2,5 et 3 millions de tonnes par an.
Ces avancées sont-elles annonciatrices des prochaines retombées ?
Au fil du temps, beaucoup d’avancées ont été notées dans l’exploitation de ces hydrocarbures. Des chiffres ont été publiés et l’Etat du Sénégal s’en glorifiait avec à côté des économistes qui ont toujours contesté que cette nouvelle richesse puisse changer la vie des Sénégalais lambda.
Le mercredi 9 mars dernier, le président de la République Macky Sall avait reçu en audience Gordon Birrell, le vice-président exécutif de BP pour la Production et les Opérations, et Massaer Cissé, Vice-président et Directeur pays pour le Sénégal en présence de la ministre de l’Energie d’alors. Les responsables de BP avaient expliqué à leurs interlocuteurs sénégalais que le développement du projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA) était achevé à plus de 70 %. Les échanges avaient également porté sur les opportunités de croissance offertes par le projet, y compris les efforts pour faire progresser la prochaine phase de développement, dénommée GTA 2.
Un communiqué de la société a précisé que les parties ont également évoqué la mise en œuvre d’un projet Gas-to-power à partir du champ Yakaar, situé dans le bloc Cayar Offshore Profond. « Grâce à son potentiel, il devrait permettre au pays de sécuriser une partie importante de son approvisionnement électrique pour «les décennies à venir» ajoutait le communiqué.
« Nous travaillons, avec nos partenaires de GTA à la livraison, en toute sécurité, du premier gaz et au développement de la phase 2 du projet. Conformément à notre stratégie résiliente en matière d’hydrocarbures, nous continuons également à rechercher des opportunités pour optimiser Yakaar Teranga qui représente une opportunité importante et passionnante pour fournir de l’énergie domestique au Sénégal et remplacer les formes d’énergie à plus forte intensité de carbone du secteur de l’électricité.», avait affirmé Gordon Birrell.
Une rétrocession troublante à quelques mois des premières retombées…
Dans le monde des affaires, il est inimaginable de voir un géant qui évolue depuis plusieurs décennies dans ce secteur investir des milliards de dollars dans un projet étudié à fond et décrypté parses experts, rétrocéder ses actifs après plusieurs années surtout à quelques encablures des premières retombées.
Alors pourquoi la compagnie britannique BP, la troisième plus grande pétrolière privée du monde après ExxonMobil et Royal Dutch Shell, qui est entrée dans ce projet et a pris la direction des opérations durant toutes ces années, a-t-elle brusquement décidé de renoncer et de transférer son rôle d’opérateur à Kosmos à quelques mois des premières retombées…?
La question reste toujours posée et les explications jusque-là fournies ne nous satisfont évidemment pas…
ANTA BABACAR NGOM FAIT RENAITRE L'ESPOIR D'UNE CASAMANCE DE PAIX ET DE DEVELOPPEMENT
Toujours constante dans sa démarche politique et citoyenne, Anta Babacar Ngom a conquis le cœur de la Casamance
La Présidente du Mouvement Alternative pour la relève citoyenne (Arc) Anta Babacar Ngom poursuit sa tournée de massification de sa formation politique envers la présidentielle 2024. Triomphalement accueillie à Ziguinchor, hier, mardi 14 novembre 2023 et dans la pure tradition diola, Anta Babacar Ngom a déclaré avoir trouvé les réelles alternatives de croissance économique dans cette région naturelle regorgeant d’immense potentiel de développement. Une fois élue à la tête du pays, Anta Babacar Ngom ou la candidate citoyenne de l’Arc a rassuré les populations de Casamance sur les perspectives d’une paix durable.
Toujours constante dans sa démarche politique et citoyenne, Anta Babacar Ngom a conquis le cœur de la Casamance. En tournée de massification dans le sud du pays en vue de la présidentielle 2024, le leader du Mouvement Alternative pour la relève citoyenne (Arc) a décliné son riche programme économique et social dans lequel on note la restauration de l’espoir chez les populations de la Casamance où elle a été accueillie dans la pure tradition diola « votre forte mobilisation d’aujourd’hui témoigne de l’énergie et de la conviction qui animent l’Alternative pour la Relève citoyenne » s’est réjouie Anta Babacar Ngom devant une foule nombreuse « l’accueil que vous m’avez réservé, empreint de la chaleur humaine propre à la Casamance, n’est pas seulement un honneur, mais aussi un puissant rappel de la responsabilité qui m’incombe » at-elle noté avant de dresser la cartographie des indices du potentiel culturel et économique de cette région naturelle « La Casamance, terre fertile en couleur et en histoire, est le miroir des potentialités de notre Nation, mais également de nos manquements. Sans une paix réelle et durable, les rêves de progrès et de prospérité restent hors de portée. Je suis là pour vous assurer que ma détermination à œuvrer pour la paix est aussi ferme que notre volonté de bâtir un avenir meilleur pour cette région et pour le Sénégal tout entier » a déclaré Anta Babacar Ngom devant ses nombreux militants et responsables de l’Arc/Casamance.
En cette occasion solennelle, la candidate citoyenne de l’Arc a rendu hommage à la population de Casamance pour sa bravoure, sa résilience et sa dignité face aux épreuves. Se démarquant des femmes toujours condamnées à être des outsiders en politique, étrangères au groupe dominant, Anta Babacar Ngom Diack déclare qu’elle croit à sa candidature dotée d’un riche programme synonyme de victoire au soir du 24 février prochain. Comme quoi, elle n’est pas venue vendre de l’utopie, encore moins de la politique politicienne « Je suis une actrice de développement et une ingénieure en création de valeurs. Je suis alors venue échanger avec vous, dans une approche technique, pour valider ensemble les meilleures solutions possibles, pour une sortie de crise rapide en Casamance et un développement économique et sociale efficace et bien partagé. Je suis consciente que les défis sont nombreux et que les solutions doivent être à la mesure des espoirs que vous nourrissez » a-telle indiqué tout en saluant le courage sans faille des mères de la Casamance, qui, malgré le poids du conflit, restent inébranlables dans leur quête de réconciliation et de paix.
La modernisation du secteur agricole
A l’endroit des jeunes, Anta Babacar Ngom les a rassurés dans leur espoir de trouver des milliers d’emplois décents et participer à améliorer considérablement le niveau de vie des populations. « Je ferai de la modernisation du secteur agricole en Casamance, le fondement de ma politique de renaissance de la région, largement portée par une forte industrialisation pour atteindre le plein emploi. Ce processus sera soutenu par le désenclavement des régions du Sud et la modernisation des infrastructures de transport. Une attention particulière sera réservée au renforcement de l’offre sanitaires et éducationnelle pour garantir un mieux-être des populations. Doper l’agriculture, l’agrobusiness et la pêche Grace à la pluviométrie abondante, le réseau hydrographique dense et aux terres fertiles la Casamance dispose de solides potentialités pour développer l’agriculture et l’élevage. Mon ambition est d’exploiter pleinement ce potentiel pour multiplier par dix la production agricole d’ici 2029 » a promis Anta Babacar Ngom, une fois élue. De même que la construction d’un hôpital international à Sédhiou et le déploiement d’un réseau complet de structures de santé pour garantir un accès universel à des soins de qualité dans les trois régions du sud du pays. Le désenclavement de la Casamance occupe également une place importante dans le programme de l’Arc. Afin de dynamiser la connectivité de la Casamance avec le reste du Sénégal, Anta Babacar Ngom compte exécuter un plan d’action pour la mise en œuvre d’un vaste projet de construction d’une ligne ferroviaire reliant Dakar à Ziguinchor via Kaolack, Tambacounda, Vélingara, Kolda et Sédhiou. « Cela établira un lien direct entre la capitale Dakar et les régions reculées, tout en stimulant le commerce avec les nations voisines. Dans le cadre de cette stratégie d’ouverture, Ziguinchor accueillera un aéroport international digne de ce nom, et des aérodromes modernes verront le jour à Cap Skiring, Sédhiou et Kolda, encourageant ainsi le développement des liaisons aériennes domestiques » a-t-elle fait espérer.
À l’aube de la présidentielle 2024, la présidente de l’Arc Anta Babacar Ngom convie toutes les forces vives de la Casamance à fédérer chaque voix et chaque esprit autour de son projet commun. Nous sommes les bâtisseurs d’une ère de relève générationnelle clame-t-elle, porteurs d’une vision transformatrice pour une Casamance bien aimée et pour le Sénégal tout entier. En tout cas, la digne fille de Ngom-Sedima dit convaincue que la relève est arrivée !
LE SENEGAL MET EN BRANLE SON PLAN STRATEGIQUE DE MOBILISATION DES RESSOURCES
En partenariat avec le Fonds monétaire international (FMI), le Sénégal a organisé hier, mardi 14 novembre, au CICAD de Diamniadio, à Dakar, un forum de haut niveau sur la mobilisation des financements du climat
En partenariat avec le Fonds monétaire international (FMI), le Sénégal a organisé hier, mardi 14 novembre, au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio, à Dakar, un forum de haut niveau sur la mobilisation des financements du climat. La rencontre visant, entre autres, à mobiliser le secteur privé national et international pour le financement des actions d’atténuation et d’adaptation des chocs catastrophiques et crises climatiques, a été également l’occasion pour l’Etat du Sénégal de présenter son Plan stratégique de mobilisation des ressources financières.
«Le ministère des Finances a mis en place toute une stratégie de mobilisation des ressources pour aller vers le financement de cette contribution qui met en avant les besoins en adaptation du Sénégal et les besoins également pour le Sénégal de réduire ses émissions, tout en étant dans des mesures gagnants-gagnants, pour le développement du Sénégal et également pour la mise en œuvre du PSE», a souligné Mme Sarr Madeleine Diop, Cheffe de la Division climat au ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition écologique. Mme Madeleine Diop était venue représenter, à cette rencontre, le ministre de l’Environnement, Alioune Ndoye, empêché. Selon la Cheffe de Division climat au ministère de l’Environnement, du Développement durable et da le Transition écologique, «Ces mécanismes de financement sont nécessaires parce que nous savons que l’adaptation coûte chère ; nous le voyons tous les jours, les inondations chaque année qui se passent au Sénégal. L’Etat met beaucoup de ressources financières.»
Ainsi, avec une hausse imminente de températures, note Mme Sarr, «nous sommes tenus d’intégrer dans nos politiques publiques de développement la question climatique. Que ça soit pour l’adaptation et pour l’atténuation mais également tout ce qui tourne au tour de ce qu’on appelle le renforcement de capacités et le transfert de technologies», a-t-elle fait savoir. Par ailleurs, face à un monde qui est appelé à émettre de moins en moins de gaz à effet de serre, la représentante du ministère de l’Environnement et du Développement durable à ce forum trouve que, «Cela mérite de préparer toute notre économie, tout en étant gagnant-gagnant, vers cette trajectoire où le monde doit aller, pour préserver notre planète.» «Il faut maîtriser les coûts de l’adaptation, les coûts des risques des catastrophes auxquels le monde va faire face. Il nous faut maîtriser la température du monde d’ici 2050», a conclu Mme Diop.
L’AMBASSADE DES ETATS-UNIS DECORTIQUE LE MAL ET LIVRE SA RECETTE
Les services de l’ambassade des Etats-Unis à Dakar se sont prononcés sur la nouvelle forme d’immigration irrégulière via le Nicaragua.
Les services de l’ambassade des Etats-Unis à Dakar se sont prononcés sur la nouvelle forme d’immigration irrégulière via le Nicaragua. En réponse à une demande d’interview formulée par Sud Quotidien, des officiels de la mission diplomatique se sont dits conscients de l’ampleur du phénomène. Par ailleurs, ils confient qu’un millier de sénégalais a été arrêté à la frontière américaine et que certains ont été même rapatriés. Par la même occasion la représentation diplomatique du pays de l’Oncle Sam rappelle les voies légales à emprunter pour se rendre aux Etats-Unis. En toute sécurité. Mroceaux choisis.
«Les Etats-Unis sont conscients qu'un nombre croissant de Sénégalais qui tentent d'atteindre la frontière Sud des USA en passant par l'Amérique centrale et le Mexique. Le périple extrêmement dangereux et coûteux. Pis, ceux qui parviennent à atteindre les États-Unis sans visa d'immigrant sont souvent expulsés vers leur pays d'origine. Des milliers de Sénégalais ont été d’ailleurs arrêtés à la frontière américaine au cours de l'année écoulée et beaucoup d'entre eux ont été rapatriés au Sénégal.
Les États-Unis travaillent avec des partenaires dans le monde entier pour cibler les individus et les organisations qui exploitent les Sénégalais et les personnes d'autres nationalités en les faisant passer clandestinement la frontière américaine. Ces criminels proposent des itinéraires et des méthodes de voyage qui mettent la vie des migrants en danger. Sur l'itinéraire passant par l'Amérique centrale, les migrants doivent traverser le Mexique, rencontrant fréquemment des cartels de la drogue et des organisations de passeurs qui les obligent à payer des frais élevés et qui les menacent souvent, et menacent aussi les membres de leur famille, jusqu'à ce que ces frais soient payés. Les migrants doivent traverser des régions isolées et dangereuses, souvent dans des véhicules bondés qui ne sont pas conçus pour les humains. Les femmes et les enfants sont particulièrement vulnérables au cours du processus de passage clandestin. Il est tragique de constater que de nombreuses personnes meurent au cours du voyage».
UN PÉRIPLE DANGEREUX
«Il est extrêmement regrettable que les trafiquants d'êtres humains trompent les gens en leur faisant payer des sommes considérables pour se risquer à un voyage aussi difficile, qui met leur vie en danger et qui est généralement infructueux. De nombreuses organisations criminelles annoncent sur les réseaux sociaux qu'elles peuvent aider des personnes à immigrer aux États-Unis. Elles véhiculent l'idée que les migrants peuvent traverser l'Amérique centrale à bas prix et qu'ils seront bien accueillis aux ÉtatsUnis. En réalité, si les migrants survivent au voyage périlleux et atteignent finalement la frontière américaine, ils sont souvent arrêtés, renvoyés dans leur pays d'origine et interdits d'entrer aux États-Unis à l'avenir. Les États-Unis travaillent avec leurs partenaires internationaux pour identifier les trafiquants d'êtres humains à chaque étape de la route afin d'empêcher ces crimes de se produire, mais nous voudrions également exhorter nos amis sénégalais à ne pas se laisser tromper par ces criminels». «Les États-Unis et le Sénégal entretiennent un partenariat solide fondé sur des valeurs communes et des relations chaleureuses entre nos peuples. Encourager les voyages entre nos deux pays est un élément important de notre relation : cela nous aide à partager des idées et des cultures, cela stimule la croissance économique et permet aux familles et aux amis de rester en contact. Les États-Unis accueillent chaleureusement les visiteurs qui viennent dans notre pays en toute légalité. Par exemple, un citoyen américain peut parrainer un membre de sa famille qui est originaire d'un autre pays par le biais de la procédure de visa d'immigrant, ou une entreprise américaine peut parrainer un employé pour qu'il vienne travailler aux États-Unis. Il existe également des visas pour les étudiants qui souhaitent étudier aux États-Unis et des visas de tourisme pour les personnes qui souhaitent venir aux États-Unis pour de courtes vacances».
NOMBRE DE VISAS DÉLIVRÉS
«L'ambassade des États-Unis à Dakar est fière de délivrer chaque année des milliers de visas d'immigrant à des citoyens sénégalais qui remplissent les conditions requises pour immigrer légalement parce qu'ils ont un lien de parenté avec un citoyen américain. Nous accordons également chaque année de nombreux visas de diversité (parfois connus sous le nom de "loterie des visas" / visas par loterie), donnant à d'autres la possibilité de vivre et de travailler aux États-Unis même s'ils n'ont pas de famille dans le pays. En outre, notre ambassade délivre chaque année des milliers de visas non-immigrant pour les études, les affaires et le tourisme, renforçant ainsi les relations entre nos deux pays. Toutefois, ces visas sont spécifiquement destinés à des séjours limités aux États-Unis, et il est important que les demandeurs comprennent qu'il est illégal d'immigrer aux États-Unis en utilisant un visa de non-immigrant».
DIFFICULTÉS NOTÉES DANS L’OBTENTION DE RENDEZ-VOUS
«Bien que nous fassions de notre mieux pour proposer des rendez-vous aussi rapidement que possible, les délais d'attente peuvent être assez longs en raison de la très forte demande. Nous encourageons les personnes qui souhaitent se rendre aux États-Unis à déposer leur demande de visa le plus tôt possible. Pour les visiteurs qui ont déjà obtenu un visa américain par le passé, il n'est souvent pas nécessaire de prendre rendez-vous pour le renouvellement du visa et les demandeurs peuvent soumettre leurs documents par l'intermédiaire de DHL. Nous avons également établi un partenariat avec DHL afin de faciliter la récupération des visas pour nos demandeurs. Notre site internet consacré aux rendez-vous contient de plus amples informations sur tous les aspects de la procédure de demande de visa».
PRIX DES FRAIS DE VISAS ET MOTIFS DE REFUS
«Pour couvrir les frais administratifs et de personnel, nous devons faire payer les demandeurs pour le traitement des demandes de visa. Par exemple, les frais de demande du visa B1/B2, qui permet d'effectuer de courts séjours touristiques aux États-Unis, s'élèvent à 185 dollars et ne sont pas remboursables. Ces frais ne sont pas spécifiques au Sénégal ; ils sont fixés par le Département d'État américain et s'appliquent dans tous les pays. Seuls les agents du Consulat à l'ambassade des États-Unis peuvent déterminer si un demandeur remplit les conditions requises pour obtenir un visa américain. Bien que nos agents veuillent soutenir les voyages légitimes vers les États-Unis, la loi américaine fixe des conditions strictes que les demandeurs doivent remplir pour prouver leur éligibilité».
COOPÉRATION SÉNÉGALO-AMÉRICAINE
«Les États-Unis soutiennent fermement le désir des citoyens sénégalais de bénéficier d'opportunités économiques et d'une meilleure qualité de vie, et nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires sénégalais pour promouvoir le développement et les opportunités économiques ici au Sénégal. Par exemple, l'Agence américaine pour le développement international (USAID) consacre 140 millions de dollars chaque année à des programmes qui ont pour objectif de renforcer la santé, l'éducation et la production agricole. Les États-Unis fournissent 550 millions de dollars par l'intermédiaire du Millenium Challenge Corporation (MCC) pour soutenir un programme qui contribuera à rendre l'électricité plus accessible et plus abordable pour tous les Sénégalais. Le département de l'agriculture des États-Unis a investi près de 50 millions de dollars pour fournir des millions de repas chauds et nutritifs à des centaines de milliers d'élèves sénégalais dans tout le pays. Au cours des 60 dernières années, le Corps de la Paix des États-Unis a envoyé plus de 4 000 volontaires au Sénégal pour travailler directement avec des membres de la communauté et des groupes communautaires afin de soutenir la sécurité alimentaire, la santé maternelle, néonatale et infantile, ainsi que les opportunités économiques et l'entrepreneuriat, en particulier pour les femmes et les jeunes».
L’AMBASSADE DES ETATS-UNIS DECORTIQUE LE FLÉAU DE L'IMMIGRATION IRRÉGULIÈRE
Les services de l’ambassade des Etats-Unis à Dakar se sont prononcés sur la nouvelle forme d’immigration irrégulière via le Nicaragua
Les services de l’ambassade des Etats-Unis à Dakar se sont prononcés sur la nouvelle forme d’immigration irrégulière via le Nicaragua. En réponse à une demande d’interview formulée par Sud Quotidien, des officiels de la mission diplomatique se sont dits conscients de l’ampleur du phénomène. Par ailleurs, ils confient qu’un millier de sénégalais a été arrêté à la frontière américaine et que certains ont été même rapatriés. Par la même occasion la représentation diplomatique du pays de l’Oncle Sam rappelle les voies légales à emprunter pour se rendre aux Etats-Unis. En toute sécurité. Mroceaux choisis.
«Les Etats-Unis sont conscients qu'un nombre croissant de Sénégalais qui tentent d'atteindre la frontière Sud des USA en passant par l'Amérique centrale et le Mexique. Le périple extrêmement dangereux et coûteux. Pis, ceux qui parviennent à atteindre les États-Unis sans visa d'immigrant sont souvent expulsés vers leur pays d'origine. Des milliers de Sénégalais ont été d’ailleurs arrêtés à la frontière américaine au cours de l'année écoulée et beaucoup d'entre eux ont été rapatriés au Sénégal.
Les États-Unis travaillent avec des partenaires dans le monde entier pour cibler les individus et les organisations qui exploitent les Sénégalais et les personnes d'autres nationalités en les faisant passer clandestinement la frontière américaine. Ces criminels proposent des itinéraires et des méthodes de voyage qui mettent la vie des migrants en danger. Sur l'itinéraire passant par l'Amérique centrale, les migrants doivent traverser le Mexique, rencontrant fréquemment des cartels de la drogue et des organisations de passeurs qui les obligent à payer des frais élevés et qui les menacent souvent, et menacent aussi les membres de leur famille, jusqu'à ce que ces frais soient payés. Les migrants doivent traverser des régions isolées et dangereuses, souvent dans des véhicules bondés qui ne sont pas conçus pour les humains. Les femmes et les enfants sont particulièrement vulnérables au cours du processus de passage clandestin. Il est tragique de constater que de nombreuses personnes meurent au cours du voyage».
UN PÉRIPLE DANGEREUX
«Il est extrêmement regrettable que les trafiquants d'êtres humains trompent les gens en leur faisant payer des sommes considérables pour se risquer à un voyage aussi difficile, qui met leur vie en danger et qui est généralement infructueux. De nombreuses organisations criminelles annoncent sur les réseaux sociaux qu'elles peuvent aider des personnes à immigrer aux États-Unis. Elles véhiculent l'idée que les migrants peuvent traverser l'Amérique centrale à bas prix et qu'ils seront bien accueillis aux ÉtatsUnis. En réalité, si les migrants survivent au voyage périlleux et atteignent finalement la frontière américaine, ils sont souvent arrêtés, renvoyés dans leur pays d'origine et interdits d'entrer aux États-Unis à l'avenir. Les États-Unis travaillent avec leurs partenaires internationaux pour identifier les trafiquants d'êtres humains à chaque étape de la route afin d'empêcher ces crimes de se produire, mais nous voudrions également exhorter nos amis sénégalais à ne pas se laisser tromper par ces criminels». «Les États-Unis et le Sénégal entretiennent un partenariat solide fondé sur des valeurs communes et des relations chaleureuses entre nos peuples. Encourager les voyages entre nos deux pays est un élément important de notre relation : cela nous aide à partager des idées et des cultures, cela stimule la croissance économique et permet aux familles et aux amis de rester en contact. Les États-Unis accueillent chaleureusement les visiteurs qui viennent dans notre pays en toute légalité. Par exemple, un citoyen américain peut parrainer un membre de sa famille qui est originaire d'un autre pays par le biais de la procédure de visa d'immigrant, ou une entreprise américaine peut parrainer un employé pour qu'il vienne travailler aux États-Unis. Il existe également des visas pour les étudiants qui souhaitent étudier aux États-Unis et des visas de tourisme pour les personnes qui souhaitent venir aux États-Unis pour de courtes vacances».
NOMBRE DE VISAS DÉLIVRÉS
«L'ambassade des États-Unis à Dakar est fière de délivrer chaque année des milliers de visas d'immigrant à des citoyens sénégalais qui remplissent les conditions requises pour immigrer légalement parce qu'ils ont un lien de parenté avec un citoyen américain. Nous accordons également chaque année de nombreux visas de diversité (parfois connus sous le nom de "loterie des visas" / visas par loterie), donnant à d'autres la possibilité de vivre et de travailler aux États-Unis même s'ils n'ont pas de famille dans le pays. En outre, notre ambassade délivre chaque année des milliers de visas non-immigrant pour les études, les affaires et le tourisme, renforçant ainsi les relations entre nos deux pays. Toutefois, ces visas sont spécifiquement destinés à des séjours limités aux États-Unis, et il est important que les demandeurs comprennent qu'il est illégal d'immigrer aux États-Unis en utilisant un visa de non-immigrant».
DIFFICULTÉS NOTÉES DANS L’OBTENTION DE RENDEZ-VOUS
«Bien que nous fassions de notre mieux pour proposer des rendez-vous aussi rapidement que possible, les délais d'attente peuvent être assez longs en raison de la très forte demande. Nous encourageons les personnes qui souhaitent se rendre aux États-Unis à déposer leur demande de visa le plus tôt possible. Pour les visiteurs qui ont déjà obtenu un visa américain par le passé, il n'est souvent pas nécessaire de prendre rendez-vous pour le renouvellement du visa et les demandeurs peuvent soumettre leurs documents par l'intermédiaire de DHL. Nous avons également établi un partenariat avec DHL afin de faciliter la récupération des visas pour nos demandeurs. Notre site internet consacré aux rendez-vous contient de plus amples informations sur tous les aspects de la procédure de demande de visa».
PRIX DES FRAIS DE VISAS ET MOTIFS DE REFUS
«Pour couvrir les frais administratifs et de personnel, nous devons faire payer les demandeurs pour le traitement des demandes de visa. Par exemple, les frais de demande du visa B1/B2, qui permet d'effectuer de courts séjours touristiques aux États-Unis, s'élèvent à 185 dollars et ne sont pas remboursables. Ces frais ne sont pas spécifiques au Sénégal ; ils sont fixés par le Département d'État américain et s'appliquent dans tous les pays. Seuls les agents du Consulat à l'ambassade des États-Unis peuvent déterminer si un demandeur remplit les conditions requises pour obtenir un visa américain. Bien que nos agents veuillent soutenir les voyages légitimes vers les États-Unis, la loi américaine fixe des conditions strictes que les demandeurs doivent remplir pour prouver leur éligibilité».
COOPÉRATION SÉNÉGALO-AMÉRICAINE
«Les États-Unis soutiennent fermement le désir des citoyens sénégalais de bénéficier d'opportunités économiques et d'une meilleure qualité de vie, et nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires sénégalais pour promouvoir le développement et les opportunités économiques ici au Sénégal. Par exemple, l'Agence américaine pour le développement international (USAID) consacre 140 millions de dollars chaque année à des programmes qui ont pour objectif de renforcer la santé, l'éducation et la production agricole. Les États-Unis fournissent 550 millions de dollars par l'intermédiaire du Millenium Challenge Corporation (MCC) pour soutenir un programme qui contribuera à rendre l'électricité plus accessible et plus abordable pour tous les Sénégalais. Le département de l'agriculture des États-Unis a investi près de 50 millions de dollars pour fournir des millions de repas chauds et nutritifs à des centaines de milliers d'élèves sénégalais dans tout le pays. Au cours des 60 dernières années, le Corps de la Paix des États-Unis a envoyé plus de 4 000 volontaires au Sénégal pour travailler directement avec des membres de la communauté et des groupes communautaires afin de soutenir la sécurité alimentaire, la santé maternelle, néonatale et infantile, ainsi que les opportunités économiques et l'entrepreneuriat, en particulier pour les femmes et les jeunes».
AUCUNE EVOLUTION SIGNIFICATIVE DES CHANTIERS, LES CRAINTES D’UNE DESUETUDE !
Les vastes chantiers annoncés, avec tambours et trompettes, à hauteur de 400 milliards de FCFA, dans la région de Sédhiou, peinent à voir le jour
Les vastes chantiers annoncés, avec tambours et trompettes, à hauteur de 400 milliards de FCFA, dans la région de Sédhiou, peinent à voir le jour. Neuf mois après la prise de ces engagements du gouvernement du Sénégal, aucune évolution significative n’est constatée sur le terrain. De là à nourrir les craintes d’une désuétude de ces projets, avec les nouvelles promesses faites dans les régions qui abritent ces derniers jours ces mêmes instances gouvernementales décentralisées.
Le Conseil des ministres décentralisé à Sédhiou, le 1er mars dernier, avait stabilisé la réalisation de 18 axes majeurs, avec un accent particulier sur le désenclavement de la région. Ainsi a été décidée la construction du pont de Témento, déjà baptisé Balla Moussa Daffé, la boucle du Boudié, l’aménagement de la voirie communale de Bounkiling, Goudomp, Marsassoum et Sédhiou, ainsi que la route Saré Alkaly-Ndiamacouta. Au sujet de la mobilité toujours, les travaux d’élargissement et de construction de l’aéroport de Diendé bougent, à pas de caméléon.
Parmi les décisions majeures figure aussi la construction d’une sphère administrative dont la pose de la première pierre a été faite dans l’arrière cours de la préfecture. Mais depuis, pas l’ombre d’une brique sur le site. L’inquiétude commence déjà à gagner les esprits, avec d’autres Conseils des ministres décentralisés tenus ailleurs et sans que les engagements pris à Sédhiou ne connaissent un début de mise en œuvre.
Outre ces engagements, les populations de la région de Sédhiou sollicitent l’implantation des unités de transformation des fruits et autres produits de cru et créer une chaine de valeur à même de réduire les trappes de pauvreté et les vagues de migration irrégulière. Ici, les attentes sont nombreuses et la demande pressante pour abréger le calvaire des populations d’une région qui dispose d’un fort potentiel naturel mais dont l’inexploitation l’installe au rang de collectivité la plus pauvre, tel un homme affamé assis sur un tas de blé.
QUAND LA POLITIQUE DOMINE L’ECONOMIE !
Depuis plusieurs semaines déjà le gouvernement sénégalais est en «tournées économiques», qualifiée de précampagne par ses détracteurs
Depuis plusieurs semaines déjà le gouvernement sénégalais est en «tournées économiques», qualifiée de précampagne par ses détracteurs. Pendant ce temps, les vrais enjeux de développement tels que l’éducation nationale et l’enseignement supérieur, l’économie de rente, entre autres, sont occultés au profit de nouveaux engagements en programmes à coût de milliards de francs CFA.
Lancées en 2014 par le président de la République, Macky Sall, dans le Nord du pays (Saint-Louis), les tournées économiques se veulent une opportunité d’apprécier les réalisations d’infrastructures et d’équipements socioéconomiques de base à travers les projets et programmes de développement communautaires et d’équité sociale et territoriale (PUDC, PUMA et PROMOVILLES), s’appuyant sur l’électrification rurale, l’hydraulique, les équipements de santé et scolaires, entre autres. C’est aussi l’occasion pour le chef de l’Etat de faire nourrir l’espoir d’un avenir plus radieux à ces populations en les promettant davantage d’avantages.
De 2014 à nos jours, et à plusieurs reprises, le président Macky Sall est allé rencontrer ces mêmes populations pour entretenir les «mêmes promesses» notamment lors des Conseils présidentiels suivis de Conseils des ministres décentralisés/délocalisés dans les capitales régionales, des tournées économiques souvent au relent de campagnes électorales. Dans toutes ces localités, des investissements à coût de milliards ont été annoncés. Et dans bien des cas, ces engagements politiques ont donné des résultats qui tapent à l’œil dans les différentes localités du pays, singulièrement à Dakar où on note des réalisations comme les autoponts, le Train express régional (Ter), le Bus rapid transit (Brt), l’autoroute Ila Touba... Du Nord au Sud, en passant par le Centre, l’Est et l’Ouest du pays, des infrastructures ont été réalisées ou en cours de réalisation. Mais, aujourd’hui, toutes ces réalisations semblent ne pas suffire pour emballer les populations, au point que le président de la République en personne soit amené à faire une «précampagne déguisée» sous le sceau de «Tournées économiques». Tout ceci, en renfort à son candidat et non moins Premier ministre, afin qu’il puisse prendre une large avance sur ses potentiels concurrents (adversaires) en lice pour la présidentielle de février 2024.
En tournée économique, depuis le 28 octobre dernier, dans la région de Thiès, puis dans le Nord, le Premier ministre, Amadou Ba, peut compter sur le renfort de son mentor (le président Macky Sall) qui s’est engagé à descendre sur le terrain pour lui. A Kédougou, où a démarré ce périple qui le conduira dans plusieurs régions, le chef de l’Etat s’est félicité du travail fait sous son magistère. Il a, à nouveau, promis à cette région un programme de 600 milliards de francs CFA, pour les trois prochaines années (2024- 2026).
Par la même occasion, lors du Conseil présidentiel territorialisé, il a fait savoir qu’entre 2014 et 2023, «le volume des investissements réalisés par l’Etat dans la région s’élève à 228 milliards 835 millions 708 mille 343 francs CFA. Ce qui correspond à un niveau d’exécution de 222,9% par rapport aux engagements initiaux». Pour s’en convaincre, il dit ceci : «En 2014, précisément le 16 avril, lors de la tenue du Conseil des ministres délocalisé, le coût des besoins en projets exprimés et présenté au Conseil, s’élevait à 192 milliards 820 millions 061 mille 315 francs CFA. A l’époque, le gouvernement s’était engagé à réaliser un ensemble de projets d’un montant de 109 milliards 600 millions de francs CFA, soit 56, 8% des besoins de la région répartis selon les trois axes du PSE»
Dans les jours à venir, le chef de l’Etat effectuera la même tournée économique dans les régions de Kaffrine, Kaolack et Fatick. Là aussi, des promesses à coût de milliards ne manqueront certainement pas. Tous ces déplacements coûtent lourdement au contribuable sénégalais. Du carburant, des hôtels, la restauration, la mobilisation de l’administration, tout ceci sur le dos des Sénégalais et pèse lourd sur l’économie nationale qui en berne. Les vrais enjeux sont occultés, au profit de la politique. Si cette dynamique dénommée tournée économique se poursuit jusqu’à l’ouverture de la campagne présidentielle, il n’est pas sans craindre de voir l’économie en pâtir.
UN TEMPLE DU SAVOIR DÉSORGANISÉ
Des armes blanches au désordre politique, l'impuissance face à la montée de la violence ébranle le prestige de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar
Depuis quelques années, la violence est devenue endémique dans les universités sénégalaises. Entre batailles rangées entre groupes d’étudiants et saccages des biens publics, le désordre règne en maître dans les temples du savoir. Et visiblement affectée par les violences, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) qui a toujours été un creuset de savoir pour beaucoup d’intellectuels africains, est en train de perdre de son superbe.
En juin dernier, l’emprisonnement du leader de l’ex parti Pastef, Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour «corruption de la jeunesse» dans l’affaire «Sweat Beauté» avait secoué le Sénégal avec de violentes manifestations un peu partout dans le pays. Et les universités sénégalaises n’ont pas échappé à la furie des manifestants.
De Dakar, en passant par Thiès, Ziguinchor et Saint-Louis, les stigmates étaient visibles dans les établissements publics d’enseignement supérieur. Ce qui a dû perturber les enseignements pendant quelques mois. A l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, les enseignements continuent de se dérouler à distance depuis lors. Malgré la multiplication des appels à la réouverture du temple du savoir, notamment du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) et des étudiants, le Conseil académique de l’université maintient toujours la poursuite des cours à distanciel. Une situation qui continue de faire débat au Sénégal.
Cependant, il faut dire que depuis quelques années, la violence est devenue endémique dans les universités sénégalaises, surtout à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Entre saccages, bagarres à relents communautaires ou confrériques ou pour le contrôle des amicales, l’insécurité règne dans le temple du savoir. Véhicules calcinés, bâtiments saccagés, l’UCAD était devenue méconnaissable, au lendemain des évènements de juin dernier. Pour beaucoup de personnes, même si l’UCAD a toujours été un lieu de contestation politique, jamais elle n’a connu cette ampleur.
Ce qui a fini d’indigner plus d’un. L’UCAD qui faisait la fierté de toute une Nation, ce qui faisait de Dakar un creuset du savoir pour avoir formé beaucoup d’intellectuels africains notamment des présidents de la République, des très hauts cadres de l’armée, de très grands fonctionnaires internationaux, est en train de perdre de son superbe. On se rappelle également du concert de casseroles qui avait été le théâtre d’affrontements entre étudiants de la coalition Yewwi-Wallu et ceux du pouvoir. Des armes blanches brandies lors de ces affrontements avaient occasionné des blessés. Sans oublier, les heurts qui ont suivi la visite du leader de l’ex parti Pastef, Ousmane Sonko au campus universitaire de Dakar. Il y a aussi quelque temps, suite à la descente des hommes chargés de la sécurité du campus social de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, des armes, barres de fer, des couteaux avaient été découverts dans les chambres des étudiants.
Quid des affrontements entre les associations « Ndefleng » et « Kekendo » qui ont occasionné la mort de Ismaïla Gaoussou Diémé. Sur ce, le Conseil de discipline de l’Université Cheikh Anta Diop avait sanctionné des étudiants en les excluant de l’université.
Présidant le Conseil présidentiel sur l’insertion et l’emploi des jeunes, le Chef de l’Etat, Macky Sall avait dénoncé les scènes de violence qui se passent à l’université. «L’université, c’est un centre de savoir, ce n’est pas un centre pour des gladiateurs sinon on va aller à l’arène. Il n’est pas normal et nous allons mettre un terme au désordre qu’il y a à l’université où des non-étudiants qui ne sont pas inscrits, qui ne sont pas dans la communauté universitaire, puissent rester dans le campus et y perpétrer de la violence», avait déclaré Macky Sall. A ce mal qui gangrène les universités sénégalaises, il faut aussi ajouter la fuite de cerveaux. D’éminents professeurs servent maintenant à l’étranger. En effet, malgré la montée d’un cran de la violence en son sein, l’UCAD continue à s’illustrer en Afrique. Elle est à nouveau sortie première en Afrique francophone du classement Edurank2023, pour la deuxième fois cette année.