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1 mars 2025
CHEIKH OMAR HANNE MENACE LES SYNDICATS D’ENSEIGNANTS
La journée morte du mardi prochain annoncée par l’alliance du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire authentique (Cusems/A) et le syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saems) a fâché le ministre
La journée morte du mardi prochain annoncée par l’alliance du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire authentique (Cusems/A) et le syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saems) a fâché le ministre de l’Éducation nationale. Convaincus que ces « appels déguisés à la grève sont contraires à la réglementation», Cheikh Oumar Hanne menace de s’opposer à «toutes les tentatives de déstabilisation de l’école pour des motifs inavoués».
Le ministre de l’Education nationale ne compte pas rester les bras croisés face aux éventuelles perturbations des enseignements. Dans un communiqué parvenu à «L’As», Cheikh Oumar Hanne regrette «des appels à une journée école morte» de la part d’organisations syndicales signataires du protocole d’accord du 26 février 2022, par lequel elles réaffirment, comme toutes les parties prenantes, leur engagement en faveur des priorités du département, notamment à promouvoir un climat social apaisé dans l’espace scolaire. Il estime, en effet, que ces appels déguisés à la grève sont contraires à la réglementation. «Si le droit de grève est reconnu aux travailleurs par la Constitution, il s’exerce dans le cadre des lois qui le régissent», prévient-il. Pour lui, il ne peut en aucun cas ni porter atteinte à la liberté de travail, ni mettre l’entreprise en péril. «La loi portant statut général des fonctionnaires, modifié, stipule : les fonctionnaires soumis à un statut ne leur interdisant pas le droit de grève ne peuvent cesser collectivement le travail qu’après l’expiration du délai d’un mois suivant la notification, à l’autorité administrative compétente, par la ou les organisations syndicales représentatives, d’un préavis écrit énonçant les motifs et la durée de la grève envisagée. Celle-ci ne peut intervenir ou se poursuivre lorsque l’ordre de grève est rapporté par la ou les organisations qui ont notifié le préavis», précise Cheikh Oumar Hanne. Il précise que ceux qui cessent le travail en violation des dispositions de l’alinéa précédent peuvent immédiatement subir toutes sanctions disciplinaires. «Il en est de même si la cessation du travail, même intervenant à l’expiration du délai d’un mois prévu au sixième alinéa du présent article, est fondée sur des motifs politiques et non pas sur des motifs professionnels», ajoute le communiqué.
«LE GOUVERNEMENT SE RÉSERVE LE DROIT DE REVENIR DANS L’IMMÉDIAT SUR SES ENGAGEMENTS QUI ONT DÉJA COUTÉ 250 MILLIARDS DE FRANCS CFA»
Par conséquent, il prévient que le gouvernement reste déterminé à faire respecter les dispositions susvisées et à s’opposer à toutes les tentatives de déstabilisation de l’école pour des motifs inavoués. «Les fortes mesures prises dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord du 26 février 2022 démontrent, s’il en était besoin, l’intérêt que le gouvernement accorde à l’école en général, à la revalorisation de la fonction enseignante en particulier», ajoute-t-il. Le ministre de l’Éducation nationale appelle aussi à plus de responsabilité de la part de tous les enseignants et à leur sens de la mesure et du dialogue pour un espace scolaire apaisé, pour la construction d’une école de la réussite, d’une école équitable pour tous et pour toutes. «Dans tous les cas, le département, qui a toujours maintenu un dialogue permanent avec les organisations syndicales, prendra, en toute responsabilité et toute rigueur, les dispositions idoines pour assurer le déroulement correct de l’année scolaire», dit-il. M. Hanne rappelle que le gouvernement se réserve le droit de revenir dans l’immédiat sur ses engagements qui ont déjà coûté 250 milliards de francs CFA au contribuable sénégalais, en cas de violation par la partie syndicale des termes de l’accord sans préalable.
CBAO : UNE GRÈVE DE 72 H À PARTIR DE CE LUNDI DÉCRÉTÉE
Les syndicalistes de la Cbao-Attijaari-wafa Bank ont décrété à nouveau 72 heures de grève à compter de ce lundi.
Les syndicalistes de la Cbao-Attijaari-wafa Bank ont décrété à nouveau 72 heures de grève à compter de ce lundi.
Selon PressAfrik, la Direction et les syndicalistes ne se sont pas entendus sur le montant à augmenter. Il va plus loin en indiquant qu’elle « a proposé une augmentation de 50.000 F pour les salaires inférieurs à 500.000 F alors que les syndicalistes ont proposé 200.000 F. Et pour le reste des a salariés, la Direction met sur la table des pourcentages : 6% pour les salaires compris entre 500.000 et 750.000 alors que les syndicalistes avaient proposé 150.000 F et 4% pour les salaires au-delà de 750.000 F au moment où les syndicalistes avaient proposé 100.000 francs. L’autre point, la Direction propose 60.000 F comme prime de restauration à partir de janvier 2024 et 55.000 F à partir de novembre et rétroactif janvier 2023 », note le site internet.
Vendredi dernier, il y a eu une rencontre entre le top management de la et les syndicalistes de la boîte qui sont en grève depuis quelques semaines.
Grève de 48h des travailleurs des Collectivités Territoriales
Le ministre des Collectivités Territoriales, Modou Diagne Fada, n’a pas pu convaincre l’intersyndicale des Travailleurs des Collectivités Territoriales du Sénégal (ISTCTS) de suspendre son mouvement d’humeur. Elle a reconduit son mot d'ordre de 48 heures de grève à partir du vendredi 10 novembre 2023. L’intersyndicale félicite les travailleurs pour leur constance dans le respect de tous les mots d'ordre. Toutefois, le ministre Modou Diagne Fada a annoncé aux travailleurs la promesse du Premier ministre de recevoir l’intersyndicale. Le ministre dit avoir bon espoir qu'au sortir de cette rencontre, une solution sera trouvée.
72 h de grève des travailleurs de la Cbao
De mal en pis ! Les grèves s'accumulent à la banque Cbao. Après l'expiration de son dernier mot d'ordre, les travailleurs ont, à la suite de leur assemblée générale de samedi dernier, décrété une nouvelle grève de 72h renouvelables. Elle prend effet à partir de ce lundi 06 novembre 2023. Le collège du personnel précise qu’il reste toujours ouvert au dialogue par rapport à leur proposition de hausse de salaire. Le collège du personnel rejette les propositions d’augmentation de salaires par la Direction générale de la banque.
Bizarreries de la nomination de Ndary Touré à la Cena
Décidément le décret de nomination des nouveaux membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena) est truffé d’incongruités. Le magistrat Ndary Touré à la retraite, nommé le 28 décembre 2016 comme Secrétaire général de la CENA, a été à nouveau promu membre de l’institution. Alors qu’un membre de la Cena a un mandat unique de 6 ans non renouvelable. L’ancien procureur de la Crei, Alioune Ndao, confirme que le magistrat Ndary Touré est le même que celui qui a déjà été nommé en 2016 secrétaire de l’autorité électorale. Il a épuisé son mandat de 6 ans en 2022 et ne peut plus être reconduit.
Environ 90 à 100 Sénégalais sont morts noyés en mer
L’océan Atlantique continue d’avaler la jeunesse sénégalaise et de la sous-région. Environ 797 à 850 Sénégalais et 6 Gambiens qui se rendaient aux Îles Canaries sont arrivés à Nouadhibou dans des pirogues en provenance du Sénégal, a appris Cridem, ce samedi. Selon sa source, 13 sont arrivés décédés et ont été enterrés à Nouadhibou en raison de leur état de décomposition. D’après les rescapés, environ 90 à 100 sont morts noyés en mer. La même source renseigne que 12 parmi ces rescapés sont actuellement hospitalisés à l’hôpital de Nouadhibou. A Nouamghar, un des points d'accès par le sud au Parc national du banc d'Arguin, il a été également rapporté l’arrivée de pirogues avec à bord des migrants dont plusieurs sont morts. Parmi ces rescapés qui attendent leur rapatriement au Sénégal, on compte des femmes en état de grossesse, des enfants et des bébés
Un accident fait 06 morts à Noflaye
Une collision entre un véhicule de marque Dacia en provenance de Bambilor et un camion a fait six morts sur le coup. L'accident a eu lieu vers Noflaye. Les sapeurs-pompiers ont évacué les dépouilles dans des structures sanitaires.
Dr Babacar Diop défie le préfet de Sédhiou
En tournée politique de collecte de parrains dans la région de Sédhiou du 4 au 6 novembre, Dr Babacar Diop a reçu une injonction du préfet du département de Sédhiou l'exigeant d'arrêter immédiatement son opération. Une injonction que le candidat à l'élection présidentielle de 2024 a ignorée. Pour le maire de Thiès, sa tournée de collecte de parrains s'inscrit dans le cadre du processus démocratique et respecte toutes les lois et réglementations en vigueur dans notre pays. A cet effet, il dit avoir signifié au préfet du département de Sédhiou son intention de poursuivre son programme conformément à l'agenda établi par son équipe. Ainsi, il dit attendre le préfet et le commissaire de Sédhiou de pied ferme sur le terrain. Il les a, à cet effet, mis en garde contre toute violation des droits démocratiques et de la liberté d'expression des citoyens. Sur ce, écrit le maire de Thiès, le préfet et le commissaire seront les seuls et uniques responsables des éventuels désagréments ou conséquences qui découleraient de l'interruption de sa tournée et de tout ce qui arrivera aux membres de son équipe. Il a enfin interpellé la communauté nationale et internationale à surveiller de près la situation.
Le verdict de la Cour de la Cedeao sur l’affaire Sonko
Le verdict est attendu le 6 novembre. En effet, la Cour de justice de la Cedeao va rendre sa décision aujourd'hui, sur les mesures provisoires demandées par les avocats de Sonko. Il s'agit notamment de la suspension de la dissolution du parti Pastef et de la radiation de Sonko des listes électorales
L'impact du conflit au Moyen-Orient sur les matières premières
Le conflit en cours au Moyen-Orient survient après le plus grand choc subi par les marchés des matières premières depuis les années 1970, à savoir la guerre entre la Russie et l'Ukraine. Selon la Banque mondiale, quand elle se maintient, une hausse des cours du pétrole se traduit inévitablement par une augmentation du prix de la nourriture. L’institution prévient qu’une escalade du conflit au Moyen-Orient intensifiera l'insécurité alimentaire, non seulement dans la région, mais aussi dans le monde entier.
Remise de kits scolaires et de tables-bancs
Le Directeur Général de la Senelec Papa Mademba Bitèye a procédé ce samedi, à Kabatoki (Kaolack, ndlr), à la remise de kits scolaires et des tables-bancs. La cérémonie s’est déroulée en présence du président du Conseil Départemental de Kaolack, Ahmed Youssouf Bengeloun, de maires du département, de l’Inspection d’Académie (IA) de Kaolack, de l’Inspection de l’Éducation et de la Formation (IEF) départementale et communale de Kaolack, ainsi que des autorités administratives, religieuses et politiques de la région de Kaolack. L’occasion a été saisie par M. Bitèye pour fédérer les forces vives de la région autour du président du KREM, Papa Mademba Bitèye. Ce dernier a remis 2 500 kits scolaires et 2 000 tables-bancs aux établissements scolaires de Kaolack. Il a également attribué 2 500 exemplaires du Coran et des centaines de nattes à 45 écoles coraniques de la banlieue de Kaolack. Pour la quatrième fois depuis 2020, le président du mouvement KREM s’engage aux côtés des acteurs de l’éducation pour relever le niveau des élèves.
Ismaïla Madior Fall à Yaoundé
Le ministre des Affaires Étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur (Maese) a participé à la 44e conférence ministérielle de la Francophonie, tenue à Yaoundé, les 4 et 5 novembre 2023. Dans son discours devant l'assemblée, Ismaïla Madior Fall a salué la nouvelle programmation 2024- 2027 qui est le résultat, selon lui, des efforts du Secrétariat général visant à moderniser l'OIF afin de la rendre plus transparente et la doter d'un mode d'intervention plus efficace et plus pertinent. Cela apportera à l'OIF plus de visibilité et une plus grande appropriation par les populations, dira le chef de la diplomatie sénégalaise. D'après lui, le nouveau barème de contribution est assurément une avancée salutaire permettant ainsi à notre organisation de se doter davantage de moyens plus prévisibles pour prendre en charge les programmes en direction des populations de notre espace. Il ajoutera que c'est pour magnifier ce travail et accompagner ces efforts que le Sénégal a consenti une contribution volontaire pour permettre d'équilibrer le budget 2023.
Serigne Mame Mor Ibn Serigne Mourtada Mbacké
Serigne Mame Mor Ibn Serigne Mourtada Mbacké. C’est le nom que porte l’Institut Al Azhar de Keur Madaro, le 85e de la région de Thiès. L’initiateur est Serigne Tacko Ibn Serigne Mourtada et c’est le parrain, en l’occurrence Serigne Mame Mor Mbacké Mourtada, qui a procédé ce week-end à l’inauguration. Fonctionnant sous le régime de l’externat, l’institut est essentiellement religieux, islamique et coranique. Mais il marche également sur le pied de l’enseignement franco-arabe. C’est ainsi que ses élèves sortants auront, selon le niveau, le même que celui des apprenants de l’Elémentaire avec le Certificat de Fin d’Études Élémentaires (CFEE), le Moyen avec le Brevet de Fin d’Études Moyennes (BFEM) et bientôt le Secondaire avec le Baccalauréat. Selon Mouhamadou Lô, inspecteur en langue arabe, membre du comité scientifique et chargé de l’encadrement et de l’enseignement religieux, il y a un pool d’inspecteurs qui veille sur les enseignements en arabe et en français. L’anglais, mais aussi l’informatique, sont pris en charge. Les programmes sont adossés à ceux qui sont appliqués dans le système éducatif sénégalais, mais le cycle élémentaire ne dure que 3 ans au lieu de 6 ans dans le système national.
La marine nationale sauve 221 migrants, dont un nourrisson
La Marine nationale a brisé le rêve de plusieurs candidats à l’émigration clandestine. La vedette Taouay a porté secours samedi à une pirogue en panne de moteur avec 221 migrants irréguliers à bord dont un nourrisson âgé de trois jours. L'embarcation venait de passer six jours dans une mer agitée et face à un courant défavorable, rapporte la Marine nationale. Le pire allait se produire si la Marine nationale n’avait pas secouru ces migrants.
Oumar Boun Khatab Sylla solde ses comptes
L’ancien Directeur général de la société Dakar Dem Dikk, Oumar Boun Khatab Sylla, non moins leader du mouvement « Valeur », a présidé hier l'assemblée générale dudit mouvement à Louga. Occasion saisie par le magistrat pour solder ses comptes avec ses détracteurs. Se glorifiant de son bilan à la tête de la société de transport public, M. Sylla a révélé ses projets qu’il n’a pas pu exécuter à cause d’un complot ourdi contre lui. Il s’agit de l’acquisition de nouveaux bus, l’école de formation et de l’usine d’assemblage de véhicules. M. Sylla qui s’attendait à être félicité a été tout simplement limogé. Devant ses militants, il dit maintenant la cause de son départ de la tête de Dakar Dem Dikk. Ayant échoué dans leur tentative de ma liquidation physique (maraboutage), ils ont monté une cabale contre moi, a-t-il déclaré. A l’en croire, tout a été manigancé à Louga avec l’appui de faux rapports d’inspection générale d'Etat(IGE). M. Sylla précise qu’il n’a pas été cité dans le rapport de fonds force Covid-19 contrairement à ses comploteurs. Selon Oumar Boun Khatab Sylla, le chef de l’Etat a su plus tard qu’il s’agissait d’un complot. Par ailleurs, il souligne que le mouvement Valeurs n'est associé à aucun combat politique pour le moment. Il dit travailler pour élargir ses bases et repérer les meilleurs profils pour les Sénégalais
LAMINE CAMARA ELU PEPITE DU MOIS D’OCTOBRE
Le jeune milieu de terrain international sénégalais de 19 ans s’est distingué devant le Lillois Leny Yoro (17 ans) et le Lorientais Eli Junior Kroupi (17 ans).
Le jeune milieu de terrain international sénégalais de 19 ans s’est distingué devant le Lillois Leny Yoro (17 ans) et le Lorientais Eli Junior Kroupi (17 ans).
«La grande communauté sénégalaise» sur X (anciennement Twitter) a pulvérisé les votes et n’a laissé aucune chance aux concurrents de son joyau. Le milieu de terrain du Fc Metz, Lamine Camara (19 ans), a ainsi été élu pépite du mois d’octobre du championnat de Ligue 1 grâce aux votes des internautes.
Alors qu’il semblait partir avec peu de chances, l’ex-pensionnaire de Génération Foot s’est finalement imposé avec 39, 1% des voix, devant le défenseur central de 17 ans du Losc Leny Yoro (35, 7%) et l’attaquant de 17 ans du Fc Lorient Eli Junior Kroupi (25, 2%). 17 463 internautes ont pu voter sur la page de la Ligue 1
Du haut de ses 19 ans, Lamine Camara, qui a été récompensé du même titre en Ligue 2 la saison dernière, ne cesse d’impressionner pour ses premiers mois dans l’élite du football français. Son but exceptionnel face à Monaco, le premier dans le championnat de Ligue 1, n’a laissé personne indifférent. Wiwsport
DRAME A NOUADHIBOU
A Nouadhibou, les Sénégalais sont figés dans la tristesse. Entre 700 et 800 candidats à l’émigration irrégulière dont des femmes enceintes, avec des bébés, ont été secourus par les autorités mauritaniennes.
A Nouadhibou, les Sénégalais sont figés dans la tristesse. Entre 700 et 800 candidats à l’émigration irrégulière dont des femmes enceintes, avec des bébés, ont été secourus par les autorités mauritaniennes. Il y avait au moins 13 personnes décédées, enterrées sur place à cause de leur état. Selon des rescapés, une centaine d’autres a été jetée dans l’eau lors de la traversée. Pour les survivants, éprouvés par le voyage, c’est le retour avec le début des rapatriements depuis samedi, selon le Maese. Bien sûr, la déception doit se mêler à la tristesse, car c’est la fin d’un rêve.
Les images sont insoutenables : sur une plage de Nouadhibou, des corps mis dans des sacs mortuaires sont allongés. D’autres sont déjà enveloppés dans des draps blancs pour leur enterrement. Ces derniers jours, environ 797 à 850 Sénégalais et 6 Gambiens sont arrivés dans des pirogues à Nouadhibou, située à 460 km au nord de Nouakchott, en provenance du Sénégal. Parmi eux, il y a des femmes en état de grossesse, avec des enfants et des bébés de quelques mois.
Durant la traversée vers les îles espagnoles des Canaries, il y a eu beaucoup morts : 13 candidats à l’émigration irrégulière sont arrivés décédés dont des femmes et des enfants. Ils ont été enterrés à Nouadhibou vu leur état de décomposition, confirme le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur. D’après les rescapés, environ 90 à 100 se sont noyés et jetés dans les profondeurs de l’Atlantique. Un autre endroit, Nouamghar, a également recueilli des pirogues avec leurs immigrants dont plusieurs sont morts.
Les vidéos que Le Quotidien a pu consulter, après les avoir authentifiées, sont horribles et montrent des scènes de détresse invraisemblables. Elles mettent à nu les risques qui entourent ce voyage maritime plein de vagues, surtout en cette période de l’année qui devient glaciale en haute mer. Pour l’instant, 12 migrants sont hospitalisés à l’hôpital de Nouadhibou. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur confirme toutes ces informations, même s’il parle de 770 migrants sénégalais dont des enfants et des femmes, qui ont été secourus et pris en charge en territoire mauritanien depuis quelques jours. «Le ministère présente les condoléances du gouvernement aux familles éplorées et remercie les autorités mauritaniennes pour leur franche collaboration», note le Maese, qui annonce que «le rapatriement par voie terrestre de migrants a démarré samedi». Le ministère alerte sur «les dangers liés à ce phénomène et invite les parents et proches à davantage de sensibilisation dans ce sens».
Début des rapatriements !
Ces derniers jours, l’Association des Sénégalais de Nouadhibou, appuyée par les autorités mauritaniennes, les responsables de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) et les autorités diplomatiques sénégalaises se sont évertués à voler au secours des rescapés, éprouvés par ce voyage tumultueux et incertain.
Le Golfe de Nouadhibou semble être le cimetière des illusions de certains candidats à l’émigration vers les Canaries. En août dernier, pendant 5 jours, des Sénégalais ont été retenus dans le navire «Rio Tajo» de la Garde civile espagnole dans des conditions exécrables à cause du refus du gouvernement mauritanien de les laisser débarquer. Il s’agissait de 168 migrants qui ont été interceptés par la Garde civile espagnole le 24 août dernier dans les eaux mauritaniennes, puis ils ont été ramenés vers SaintLouis quelques heures après.
Il faut noter que ces derniers jours, la Police mauritanienne a rapatrié plusieurs centaines de migrants sénégalais. Ils seraient plus de 2 mille 500 immigrants qui ont été transportés de Dakhla au Maroc via Nouadhibou et Rosso, puis la capitale du Nord.
Cette année, l’émigration irrégulière a explosé, provoquant la saturation des sites d’accueil au niveau des îles Canaries. Depuis début octobre, plus de 8 mille 500 migrants sont arrivés, «un record», indiquent les autorités espagnoles. Depuis janvier, plus de 23 000 migrants ont débarqué au niveau de l’archipel espagnol, soit une hausse de près de 80% par rapport à la même période de 2022. La majorité des arrivants sont originaires du Sénégal secoué par cette vague migratoire ponctuée de décès tragiques avec des naufrages d’embarcations, et de décès dus à de mauvaises conditions de voyage et climatiques. Sans oublier la filière Nicaragua pour les Etats-Unis qui n’est pas suffisamment documentée, mais des morts aussi jonchent le chemin vers l’accomplissement du… rêve américain.
ACCOMPAGNER LES JEUNES ARTISTES
Pour renforcer les compétences des acheteurs culturels du Nord du pays, l’Institut Français de Saint-Louis et la compagnie Zhu Culture, ont organisé, les 3 et 4 novembre, la première édition du Ndar Show Expo.
Pour renforcer les compétences des acheteurs culturels du Nord du pays, l’Institut Français de Saint-Louis et la compagnie Zhu Culture, ont organisé, les 3 et 4 novembre, la première édition du Ndar Show Expo.
Saint-Louis a accueilli ces 3 et 4 novembre, le Ndar Show Expo. Ces premières rencontres du spectacle vivant ont permis à une vingtaine de jeunes artistes musiciens, danseurs et du monde du théâtre et des professionnels mondiaux du secteur d’échanger autour de leurs pratiques. Cet évènement vient couronner le programme CulturLab, premier dispositif d’accompagnement long à l’entrepreneuriat culturel dans la vieille ville, destiné aux acteurs culturels de la zone nord et dont l’objectif est, entre autres, leur professionnalisation, leur rayonnement national et international, le renforcement de l’écosystème culturel et de la dynamique entrepreneuriale de la région. Il s’agit aussi de structurer le secteur culturel comme filière économique essentielle à fort potentiel de croissance, créateur de valeur et de richesse pour tous.
Déroulé par l’Institut français de Saint-Louis et l’ambassade de France, en collaboration avec la compagnie Zhu Culture, qui a une bonne expérience de la formation dans les Industries culturelles et créatives (Icc) sur le continent africain, l’accompagnement de ce salon du spectacle vivant va durer deux ans, selon Isabelle Boiro-Gruet, Directrice déléguée de l’Institut français du Sénégal à Saint-Louis. Le besoin s’était en effet fait sentir, selon elle, de s’appuyer sur un partenaire qui a une bonne expérience dans la formation professionnelle dans ce domaine. Dans le même sens, elle a fait savoir que ces rencontres professionnelles sont le point d’aboutissement d’un programme de six mois sur la communication digitale, la production, la diffusion, la recherche de financements et la formalisation à destination de 20 lauréats de la zone nord, de Louga à Matam. Le projet, souligne-t-elle, est né du constat qu’il y avait beaucoup de jeunes très talentueux en théâtre, en musique et en danse. Il fallait leur apporter d’autres outils supplémentaires pour qu’ils puissent se formaliser, présenter et formuler leurs projets artistiques, affiner une création artistique singulière en lien avec des formateurs professionnels, essentiellement sénégalais et africains, et avec des experts artistiques.
Professionnalisation des femmes
C’est aussi le lieu, selon la directrice de l’Institut français, de porter un plaidoyer sur la professionnalisation des jeunes femmes dans le secteur artistique et pour faire comprendre aux jeunes qu’être artiste, c’est un métier, surtout en ce moment où il y a une structuration du statut de l’artiste qui se fait. Par ailleurs, explique-t-elle, cette initiative est née de la rencontre de deux pôles au sein de l’Institut français, entre la Villa Saint-Louis Ndar, qui est la première résidence de recherche et de création en Afrique subsaharienne dans le réseau des villas françaises, et l’incubateur de l’institut Teranga Tech Incub dédié à l’entrepreneuriat, inauguré il y a quelques mois par l’ambassadeur de France et le Gouverneur de la région de Saint-Louis. Le link entre ces deux structures d’accompagnement de résidence artistique et d’incubation sur l’entrepreneuriat a permis de créer un programme inédit autour de l’entrepreneuriat culturel. La première année étant dédiée à la formation de producteurs, d’administrateurs et surtout d’artistes dans le spectacle vivant, la seconde permettra, selon Isabel Boiro, de se focaliser sur les métiers de l’audiovisuel, du cinéma et de la création numérique, et probablement de la régie technique en complément des formations qui se font déjà à Saint-Louis dans ce secteur. Pour ce faire, un état des lieux complet de ce qui existe et des besoins sera fait sur ces filières qui ont des portées économiques intéressantes pour les jeunes.
Ce sont des valeurs d’engagement social sur le droit des femmes, sur l’environnement et sur les traditions du Sénégal que portent les vingt lauréats bénéficiaires du projet qui, selon la directrice de l’Institut français, auront la chance de dialoguer sur des thèmes aussi variés que les droits de l’artiste, les modèles économiques qu’il faut développer pour vivre de son art, comment s’affirmer en tant que femme, avancer dans sa pratique et en vivre, mais aussi des panels plus techniques comme la communication et la distribution digitale, et sur les radiodiffusions au niveau du continent.
S’inscrire dans une démarche professionnelle
Pour Luc Mayitikou, directeur de la compagnie Zhu Culture, il s’agit dans ce projet de pouvoir apporter aux artistes de la zone nord de Saint-Louis, Matam, Podor et Louga, un programme qui puisse leur permettre de pouvoir développer leur carrière, de pouvoir s’inscrire dans une démarche professionnelle. Il s’agissait surtout de leur apporter des compétences qui leur serviront dans leur carrière. Pour la mise en œuvre, un appel à candidatures a été ouvert dans la zone nord pour sélectionner une vingtaine de jeunes acteurs devant participer au programme qui s’est fait en deux grandes phases. D’abord une formation et une résidence artistique leur permettant de travailler sur leur propre projet. La première année (2023) étant bouclée, les jeunes artistes ne seront pas lâchés car ils bénéficieront, selon le directeur de Zhu Culture, d’un suivi et d’un accompagnement de 6 mois. Par ailleurs, tous les outils de communication fabriqués autour du projet seront utilisés pour les mettre en contact avec le monde professionnel dont une partie est déjà à Saint-Louis lors de cet événement. Le plus important à son avis, c’est de savoir ce qui va se passer après et comment ces jeunes vont utiliser et profiter de ces mois d’accompagnement et de tous ces outils mis à leur disposition pour pouvoir aller sur le marché du travail. C’est d’ailleurs là l’objectif de CulturLab, donner aux jeunes artistes des moyens et outils leur permettant d’aller sur le marché du travail avec leur art et leurs compétences.
Pour Germaine Acogny, danseuse et chorégraphe de renommée mondiale, fondatrice de l’Ecole des sables, choisie comme marraine, cette formation est d’autant plus intéressante qu’elle permet d’établir un dialogue intergénérationnel entre les jeunes et les anciens. Elle a invité les jeunes à s’inspirer des valeurs sénégalaises que sont le travail, l’honnêteté, l’humilité et la patience, seuls gages de succès. Germaine Acogny a donné son propre parcours en exemple aux jeunes qui doivent, selon elle, croire en eux et rester déterminés, car c’est le seul moyen de se faire aider par les institutions et formateurs.
ECOLE MORTE AU SENEGAL MARDI
Le Cadre unitaire des syndicats du moyen secondaire (CUSEMS) et le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (SAEMSS) ont décrété la journée du mardi 7 octobre »Ecole morte » sur toute l’étendue du territoire
Dakar, 5 nov (APS) – Le Cadre unitaire des syndicats du moyen secondaire (CUSEMS) et le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (SAEMSS) ont décrété la journée du mardi 7 octobre »Ecole morte » sur toute l’étendue du territoire, a appris l’APS.
Cette journée »Ecole morte » s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre d’un plan d’actions pour »le respect de tous les accords’’ signés avec le gouvernement, ‘’l’arrêt systématique des restrictions des libertés » et »la libération de tous les enseignants et élèves victimes de détention arbitraire’’, indique l’alliance CUSEMS-SAMES.
L’EMIGRATION IRREGULIERE, L’ECOLE, LA CENA ET LA VICTOIRE DE MODOU LO A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE LUNDI
Les parutions de ce lundi 6 Novembre 2023, mettent en exergue Le drame de l’émigration irrégulière, les risques de perturbations dans le secteur de l’éducation, la polémique née de la nomination de nouveaux membres de la commission électorale nationale
Dakar, 6 nov (APS) – Le drame de l’émigration irrégulière, les risques de perturbations dans le secteur de l’éducation, la polémique née de la nomination de nouveaux membres de la commission électorale nationale autonome (CENA) et la victoire de Modou Lô sur Ama Baldé en lutte, sont les sujets en exergue dans les journaux reçus lundi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
A propos de l’émigration irrégulière Libération rapporte un »nouveau drame au large de Nouadhibou’’. »Un nouveau drame, impliquant une pirogue ayant pris le départ au Sénégal pour rejoindre l’Espagne, s’est produit au large de Nouadhibou (Mauritanie), samedi. En effet, une embarcation transportant des candidats au voyage a heurté un rocher en pleine mer avant de se renverser. Le bilan est lourd. Selon des informations consulaires, 13 corps sans vie ont été déjà repêchés alors que 12 blessés sont signalés. Pire, plus de 50 personnes seraient portées disparues, selon les témoignages de rescapés’’, rapporte le journal.
»A Nouadhibou, les Sénégalais sont figés dans la tristesse. Entre 700 et 800 candidats à l’émigration irrégulière dont des femmes enceintes, avec des bébés, ont été secourus par les autorités mauritaniennes. Il y avait au moins 13 personnes décédées, enterrées sur place à cause de leur état. Selon des rescapés, une centaine d’autres a été jetée dans l’eau lors de la traversée. Pour les survivants, éprouvés par le voyage, c’est le retour avec le début des rapatriements depuis samedi, selon le ministère des Affaires étrangères. Bien sûr, la déception doit se mêler à la tristesse, car C’est la fin d’un rêve’’, écrit Le Quotidien qui affiche à la Une »Nouadhibou, cimetière à ciel ouvert’’.
Concernant l’école, Le Soleil se fait écho de la réaction du ministère de l’Education après l’appel des syndicats d’enseignants à tenir »une journée école morte » mardi. Le ministère de l’Education nationale a dénoncé »un mouvement contraire à la réglementation » et des »tentatives de déstabilisation de l’école », selon le journal.
Le Cadre unitaire des syndicats du moyen secondaire (CUSEMS) et le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (SAEMSS) ont décrété la journée du mardi 7 octobre »Ecole morte » sur toute l’étendue du territoire.
Cette journée »Ecole morte » s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’un plan d’actions pour »le respect de tous les accords » signés avec le gouvernement, ‘’l’arrêt systématique des restrictions des libertés » et »la libération de tous les enseignants et élèves victimes de détention arbitraire’’, selon l’alliance CUSEMS-SAEMSS.
Selon Vox populi, »le ministre de l’Education est prêt à en découdre avec les grévistes’’ du CUSEMS-SAEMSS qui prévoient une ‘’journée école morte’’, ce mardi.
‘’Le gouvernement se réserve le droit de revenir dans l’immédiat sur les engagements qui ont déjà coûté 250 milliards de francs CFA au contribuable’’, ajoute le journal rapportant le communiqué du ministère de l’Education nationale.
‘’L’Etat sera sans pitié’’, dit Source A. Le gouvernement »prendra en toute responsabilité et toute rigueur, les dispositions idoines pour assurer le déroulement correct de l’année scolaire’’, écrit le journal, qui rapporte la déclaration du ministère de l’Education.
Selon EnQuête, »l’’école est entre la vie et la mort’’.
La presse quotidienne met également en exergue la polémique née de la nomination des nouveaux membres de la CENA.
»Le décret de nomination des nouveaux membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena) comporte plusieurs irrégularités, notamment le choix porté sur des personnalités politiquement colorées. Ce qui, selon des observateurs, remet en cause leur neutralité », écrit WalfQuotidien.
»La polémique enfle », selon Sud Quotidien qui note que »le processus électoral pour la présidentielle de 2024 s’enlise de plus en plus dans des incertitudes à moins de quatre mois du scrutin du 25 février ».
»Alors qu’on a pas encore résolu l’équation de l’exécution de la décision du président du tribunal d’instance de Ziguinchor concernant la réinscription d’ Ousmane Sonko dans le fichier électoral et la mise à disposition de son mandataire des fiches de collecte des parrainages, voilà qu’une autre controverse secoue le processus électoral . Il s’agit du recours annoncé contre le décret de nomination des nouveaux membres de la CENA », écrit Sud.
L’Info parle de »décret de la polémique ». Selon l’expert électoral Ndiaga Sylla, cité dans le journal, »ce décret viole le principe de la permanence de l’organe de contrôle et de supervision des élections et son corollaire de même que la clause de la fin et du renouvellement des mandats ».
L’actualité sportive reste dominée par la victoire de roi des arènes, Modou Lô sur Ama Baldé.
»Modou Lô corrige Ama Baldé et conserve son titre de roi des arènes », écrit le quotidien Bës Bi.
»Le combat royal tant attendu par tout un pays a découlé sur le succès de Modou Lô expéditif devant Ama Baldé en moins d’une minute. Il a infligé au chouchou de Pikine sa troisième défaite. Les arbitres ont fait recours à la vidéo pour confirmer les quatre appuis du lutteur de Pikine. Ce dernier a reçu plusieurs coups avant de se retrouver en position de quatre appuis », écrit le journal.
Par Madiambal DIAGNE
QU’IL EST SI TRISTE DE LES VOIR PARTIR AINSI AU … NICARAGUA !
Le hall de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass est noir de monde, ce soir du samedi 4 novembre 2023.
Le hall de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass est noir de monde, ce soir du samedi 4 novembre 2023. Des centaines de jeunes gens, tous âgés entre 20 et 35 ans, sont dans de longues files d’attente, pour les formalités d’enregistrement dans le vol AT 500 de la Royal Air Maroc en partance, dans quelques heures, pour Casablanca. Le spectacle laisserait croire à ces foules observées à l’occasion de départs de grands groupes de supporters de l’Equipe nationale de football, pour aller assister à une compétition internationale. Mais la différence est que le silence qui gagne ces lieux, pourtant bondés de monde, est surprenant, étonnant, inquiétant même. Pas un murmure, tout le monde attend tranquillement son tour, comme pris en quelque sorte par une anxiété, une angoisse ! C’est vraiment inhabituel de voir cet ordre, cette discipline chez des Sénégalais, de surcroît à l’aéroport de Dakar. Je chuchote la question à une dame au comptoir : «Qu’est-ce qui se passe ?» Elle me répond : «Ils vont au Nicaragua.» Je me retourne, interloqué, pour mesurer l’immensité de la foule. Mon interlocutrice ajoute : «C’est comme cela depuis longtemps et tous les soirs, sur tous les vols qui vont au Maroc ou en Espagne.» Je suis interpellé par un adjudant de police, au moment où je me dirige vers le poste pour les formalités de police pour le départ. Une discussion s’engage sur ce phénomène et il m’avoue à son tour : «On ne peut compter le nombre des départs. Le pays se vide de ses jeunes.» Au niveau du filtre des bagages en cabine, les agents sortent des talismans et des bouteilles remplies d’eau bénite, des affaires de nombreux voyageurs. La consigne de ne pas emporter dans ses bagages des liquides est martelée, à tuetête, mais rien à faire. Un jeune homme tient, comme à sa vie, à une petite bouteille. La dame, préposée à la fouille des bagages, finit par faire montre de mansuétude et lui laisse la bouteille. Elle se tourne vers moi pour me demander ma destination. Je lui réponds. «Je vais au Nicaragua.» Elle rétorque avec une certitude amusée : «Non, Monsieur Diagne, je regrette ! Ceux qui vont au Nicaragua n’ont pas de trolley, ils ont juste un sac à dos comme tout bagage !»
C’est en salle d’embarquement qu’une autre voyageuse vient m’apostropher, l’air décontracté : «Je crois vous reconnaître !», me lance-t-elle. «En êtesvous sûre Madame ?» Elle n’est du tout décontenancée et répond : «Si, si. Je vous vois à la télé.» Je remarque son sac à dos et lui demande : «Ne me dites pas que vous aussi allez au Nicaragua !» A. Sambe, c’est son nom, semble trouver ma question loufoque : «Bien sûr que je vais au Nicaragua. De toute façon, vous n’aurez plus personne pour voter en 2024», taquine-telle. Je suis sidéré par son attitude faite d’une certaine nonchalance mais aussi paradoxalement, elle apparaît déterminée. Je lui dis ma tristesse de la voir ainsi que tous ces jeunes gens, partir de la sorte vers une aventure des plus incertaines. Le débat s’engage. A. Sambe est persuadée qu’elle n’a plus rien à espérer dans ce Sénégal et qu’elle doit tenter sa chance dans un autre pays. Elle veut se convaincre que plus rien ne marche dans le pays, que le Sénégal est le pire des pays de toute la terre et il est impossible d’y réussir une vie. Je suis désappointé. J’insiste : «Pensez-vous que la situation sera meilleure là où vous comptez aller et mesurez-vous les dangers et risques qui vous attendent sur votre itinéraire ? Je crois que si vous arrivez à économiser quelque six millions de francs pour vous payer ce voyage jusqu’aux Etats-Unis et avec autant de difficultés, c’est la bonne preuve que vous pouvez bien vous en sortir ici, chez vous.» Elle reste imperturbable : «L’argent est le fruit de contributions de toute ma famille. Je vais travailler et revenir dans cinq ans. Et puis la situation ne sera pas pire qu’elle ne l’est ici, où on n’a même plus le droit de dire ses opinions», veut-elle croire. Je ne sais pas si c’est de la sidération ou de l’énervement, mais je lui réplique : «Franchement, vous cherchez à vous donner bonne conscience, mais ce que vous dites ne repose sur aucune objectivité. Si votre famille s’est cotisée pour rassembler cette somme, ce n’est pas pour vous permettre d’aller vivre dans un pays où vous auriez une plus grande liberté d’opinion ! Savez-vous que sur le chemin du Nicaragua jusqu’aux EtatsUnis, votre destination finale, vous trouverez des milliers de personnes provenant d’autres pays. Ce ne sont pas les Sénégalais seuls qui prennent ce chemin d’exode.» Elle a une seule et même réponse à tout : «Je sais, mais la situation est devenue impossible au Sénégal. Et puis celui qui est ma raison de vivre est emprisonné. Laissez-nous partir ailleurs», dit-elle dans un rire. Elle se dit une partisane de Ousmane Sonko, l’opposant politique emprisonné pour appels à l’insurrection et à la violence. Le discours qu’elle compte servir aux agents de la police des frontières à l’entrée sur le sol américain est déjà bien élaboré. «Quitter le pays ne permettra pas pour autant à Ousmane Sonko de sortir de prison !» En effet, mais elle reste ferme dans sa conviction de devoir partir. Elle part, se disant être une victime d’une persécution politique dans son pays. Je lui montre des images qui viennent de tomber sur mon téléphone, de plus de huit cents migrants dont leurs pirogues ont échoué, le jour même, sur les côtes mauritaniennes, précisément à Nouadhibou. Elle consent à dire : «Prendre les pirogues équivaut simplement à un suicide. C’est de la folie.» Elle ne réalise pas les risques qui jalonnent son propre itinéraire jusqu’à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Elle promet néanmoins de me donner de ses nouvelles.
I. Wagué claque tout son business pour partir lui aussi
Nous finissons d’embarquer. Un jeune est assis au siège jumeau du mien. Il se nomme I. Wagué. Il va lui aussi au Nicaragua. Il a trente-deux ans. Il s’est marié en 2021 et vient de baptiser son premier bébé. I. Wagué possède un commerce de quincaillerie qui semble bien marcher. «Je suis établi à Keur Massar. Si vous venez là-bas, la plupart des personnes qui bâtissent dans le quartier achètent du ciment et du fer au niveau de mon commerce. Ma quincaillerie est très connue. C’est Wagué Quincaillerie. Si vous venez làbas, vous demanderez.» Néanmoins, il décide de partir à l’aventure. «J’ai payé le voyage pour mon jeune frère, Mbaye, qui est déjà à Atlanta depuis un mois.» Il montre des vidéos de son jeune frère qui se présente à son avantage au pays de l’Oncle Sam. Wagué regarde les vidéos, tout satisfait et envieux. Il détaille les frais du voyage : «J’ai versé quatre millions cinq cent mille francs à un démarcheur à Dakar. Il est établi vers le Port de Dakar. Il fait ce business et s’occupe de toutes les démarches (il cite le nom de la personne). Il a tout arrangé jusqu’au Nicaragua, et une fois au Nicaragua, j’ai le contact d’une autre personne qui prendra le relais. J’aurai à payer mille dollars à partir de Madrid (Espagne) pour pouvoir embarquer pour le Salvador. Les autorités de ce pays ont instauré une nouvelle taxe payable par les passagers en transit, pour financer les travaux de modernisation de leur aéroport. Je suis avec deux autres de mes amis. Nous avons acheté des billets en Classe Affaires du fait qu’il n’y a plus une place de disponible en Classe économique. Après Madrid, nous prendrons un vol de la compagnie Avianca pour Bogota (Colombie), ensuite pour San Salvador (Salvador) et un autre pour Managua (Nicaragua). C’est la compagnie Avianca qui fait tout ce trajet à partir de Madrid. C’est au Nicaragua que des passeurs nous prendront en charge pour nous conduire par bus jusqu’à Mexico City, moyennant environ deux mille dollars. La taxe à l’aéroport de Managua est de cent-soixante dollars. D’autres passeurs prendront le relais pour la somme de deux mille dollars, pour nous acheminer de Mexico jusqu’à la frontière américaine, et nous pourrons aller dans un des camps. Il existe plusieurs camps. Nous allons au Camp Reynosa. C’est mieux d’aller dans les camps où les policiers américains vous traitent bien et vous permettent, après quelques jours d’attente, de pouvoir passer et entrer dans leur pays. Par contre, les migrants qui cherchent à franchir illégalement les frontières en escaladant les murs ou barrières sont maltraités et expulsés.» En définitive, le voyage coûte la bagatelle de six millions et demi de francs Cfa, sans compter les dépenses nécessaires pour la nourriture. Le voyage dure une quinzaine de jours de tribulations. I. Wagué est déterminé à aller jusqu’au bout. Quid de son florissant commerce qui lui a permis de rassembler les sommes nécessaires pour financer deux voyages, le sien et celui de son jeune frère ? «Je l’ai laissé entre les mains d’un de mes oncles.» Ironie du sort, cet oncle était émigré aux Etats-Unis où il a passé plus de trente ans : «Lui n’était pas parti par la voie que nous empruntons maintenant. Il avait un visa.» Qu’à cela ne tienne ! N’est-ce pas qu’après trente bonnes années, cet oncle est revenu pour ne s’occuper que du commerce que vous abandonnez ? I. Wagué n’en démord pas : «C’est vrai tout ça, qu’il n’a pas réussi là-bas, mais les gens n’ont pas les mêmes chances. Je vais tenter ma chance. Faut juste prier pour nous, tonton. Ça va aller.» Honnêtement, je suis désarmé. Nous arrivons à Casablanca. Un autre compatriote, O. Fall, qui va lui aussi en France pour son travail, ne décolère pas devant cette absurdité qui fait que des jeunes personnes se lancent ainsi en masse sur le chemin du Nicaragua. Des groupes aussi nombreux de jeunes provenant de différents pays africains et d’Asie sont également en transit à l’aéroport Mohammed V. Ils dorment à même le sol, dans les couloirs de l’aéroport, en attendant leurs vols de continuation. Visiblement, ils ont eux aussi pour destination le Nicaragua, leurs sacs à dos l’indiquent. Seulement, O. Fall a une compassion, une grosse tristesse même, qui finit par le révolter, de voir une autre jeune dame sénégalaise, portant péniblement un bébé de moins d’un an et qui fait partie du groupe des partants pour l’aventure du Nicaragua. Mais se résigne-t-il : «Que peut-on faire ? Ils sont obstinés et ne veulent rien entendre !» I. Wagué promet lui aussi de donner de ses nouvelles. Nos routes se séparent à Casablanca. Nous sommes tous tristes.
LES SCENARII QUI S’OFFRENT A OUSMANE SONKO
La Commission électorale nationale autonome étant non fonctionnelle depuis vendredi dernier, qui pour remettre Ousmane Sonko dans la course à la présidentielle de février 2024 ?
Bés Bi le Jour |
Malick SY |
Publication 06/11/2023
La Commission électorale nationale autonome (Cena) étant non fonctionnelle depuis vendredi dernier, qui pour remettre Ousmane Sonko dans la course à la Présidentielle de février 2024 ? Différents scénarii se dressent quant à l’avenir politique immédiat de l’édile de Ziguinchor.
Vacance de pouvoir… de substitution
Un espoir de voir la Commission électorale nationale autonome (Cena) se substituer à la Direction générale des élections (Dge) et remettre les fiches de parrainage au leader de l’ex-Pastef n’est plus d’actualité, du moins pour le moment. C’est parce que, avec le remplacement des douze membres de la Cena dont le président Doudou Ndir, vendredi, par un décret présidentiel, la demande des avocats de Ousmane Sonko risque de se heurter à un vide. La raison : les nouveaux membres doivent prêter serment avant d’entrer en fonction. C’est après cela seulement qu’ils pourront se pencher sur cette requête des avocats de Ousmane Sonko. Pour Me Ciré Cledor Ly et Cie, cet article L13 du Code Électoral dispose : «La Cena veille à ce que la loi électorale soit appliquée aussi bien par les autorités administratives que par les partis politiques, les candidats et les électeurs. En cas de non-respect des dispositions législatives et règlementaires relatives aux élections ou référendums par une autorité administrative, la Cena lui enjoint de prendre les mesures de correction appropriées. Si l’autorité administrative ne s’exécute pas, la Cena dispose du pouvoir de dessaisissement et de substitution d’action dans le cadre des opérations électorales et référendaires à l’égard de l’agent responsable, nonobstant son pouvoir de saisine des juridictions compétentes.» Avec cette vacance contestée à la Cena, il est impossible pour l’organe de contrôle et de supervision de jouer ce rôle.
L’incertitude à la Cour suprême
La dernière carte pour Ousmane Sonko, pour l’Etat aussi, reste la Cour suprême. Cette juridiction doit se pencher, le 17 novembre, sur le pourvoi en cassation de l’Agent judicaire de l’Etat (Aje) qui lui demande de casser la décision du président du Tribunal d’instance de Ziguinchor ordonnant l’annulation de la radiation Sonko et, par conséquent, sa réintégration. Si la Cour suprême confirme le verdict du juge de Ziguinchor, Ousmane Sonko pourra bel et bien recevoir les fiches de parrainage. Et l’Etat attendra le dernier mot du Conseil constitutionnel. En cas de décision contraire, le maire de Ziguinchor se verra «ajourné», et sera obligé de trouver un plan B, ce qu’il a apparemment anticipé avec au moins 5 de ses proches qui ont retiré des fiches de parrainage.
Les oreilles vers la Cour de justice de la Cedeao aujourd’hui
La dernière cartouche pour l’édile de Ziguinchor est le recours devant la Cour de justice de la Cedeao qui doit livrer son verdict sur la radiation et la dissolution de Pastef ce lundi 6 novembre. S’il lui est favorable, rien ne garantit que l’Etat du Sénégal va s’exécuter. Et il y en a eu des scenarii de ce genre comme dans le cas du système de parrainage ou des affaires Karim Wade ou Khalifa Sall.