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7 avril 2025
EN GUINEE, LE PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT DOUTE DE LA TENUE D’UNE PRESIDENTIELLE EN 2025
A quel jeu jouent les dirigeants au pouvoir en Guinée ? Le porte-parole du gouvernement dirigé par la junte a émis, jeudi 30 janvier, des doutes sur la possibilité d’organiser une élection présidentielle cette année...
A quel jeu jouent les dirigeants au pouvoir en Guinée ? Le porte-parole du gouvernement dirigé par la junte a émis, jeudi 30 janvier, des doutes sur la possibilité d’organiser une élection présidentielle cette année, après que les dirigeants militaires ont évoqué des scrutins avant la fin de 2025.
Sous pression internationale, la junte, qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’Etat en 2021, s’était initialement engagée à organiser un référendum constitutionnel et à transférer le pouvoir à des civils élus avant la fin de 2024, mais aucune de ces promesses n’a été tenue. Le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, avait déclaré dans son discours du Nouvel An que 2025 serait « une année électorale cruciale pour achever le retour à l’ordre constitutionnel ».
Au début de janvier, le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, avait fait savoir que le pays pourrait organiser des élections présidentielle ou législatives cette année, après un référendum qui se tiendrait « probablement en mai ».
Mais M. Diallo a déclaré jeudi qu’il serait « impossible de réaliser toutes les élections en 2025 »…Et comme beaucoup d’autres responsables politiques, il a apporté son soutien à une éventuelle candidature présidentielle du chef de la junte.
LE FRANÇAIS TOTALENERGIES QUITTE LE MALI, BENIN PETRO S'INSTALLE AU BENIN
TotalEnergies quitte le Mali. Le géant français des hydrocarbures a vendu ses activités au début du mois à Coly Energy Mali, une entité pilotée par la société béninoise Bénin Petro. Une reprise de la totalité des stations-services saluée par les autorités
TotalEnergies quitte le Mali. Le géant français des hydrocarbures a vendu ses activités au début du mois à Coly Energy Mali, une entité pilotée par la société béninoise Bénin Petro. Une reprise de la totalité des stations-services saluée par les autorités maliennes.
Bénin Petro et sa société soeur basé en Suisse, Neutron, conserveront les plus de 1 100 employés de TotalEnergies dans le pays. ils reprennent les 80 stations-services de la compagnie pétrolière, ainsi que la fourniture de carburant aux miniers et à l'aviation.
L’affaire a mis du temps à se boucler, presque une année. Mais c'est une aubaine pour Bénin Petro déjà présente au Sénégal, en Côte d'Ivoire et au Nigeria...
Notre organisation - Benin Petro
TotalEnergies quitte donc le Mali après plus de vingt-cinq ans de présence. Sans donner aucune explication. Même si certains observateurs nous le confirment, les relations avec la junte étaient tendues : harcèlement fiscal et grèves à répétition des employés auraient convaincu la multinationale française de quitter le pays. Les stations-services changeront de nom dans le courant de l'année 2025.
Par Mody Niang
POUR QUI NOUS PREND-IL VRAIMENT, CE BACHIR FOFANA ?
Oui, je me pose bien cette question chaque fois que j’ai fini de lire ou d’écouter Bachir Fofana. Il croit que nous sommes amnésiques, que nous avons oublié tout ce qui s’est passé avant le 24 mars 2024.
Oui, je me pose bien cette question chaque fois que j’ai fini de lire ou d’écouter Bachir Fofana. Il croit que nous sommes amnésiques, que nous avons oublié tout ce qui s’est passé avant le 24 mars 2024. D’autres compatriotes pensent comme lui et croient que le Sénégal est né après cette date historique. Bien avant lui, le vieux président Wade pensait comme lui. N’est-ce pas lui qui disait de nous que « nous avions du mal à nous souvenir de notre dîner de la veille, et que nous ne croyions qu’à l’argent et aux honneurs ». C’est exactement en walaf qu’il le disait en ces termes : « Senegaale, boo ko laaje lumu réere biig dula ko wax, te gëmul ludul nguur ak xaalis ». Et c’est dans cette conception peu valorisante de l’homo senegalensis qu’il nous a gouvernés pendant douze années. Longue période pendant laquelle il se permettait de nous en faire voir de toutes les couleurs et nous en faire entendre de tous les sons.
Je ne connaissais pas Bachir Fofana à l’époque et ne m’aventurerais pas, partant, à avancer qu’il était bleu. Il devait quand même être relativement jeune. En tout cas il se permet de raconter parfois, et souvent d’ailleurs, n’importe quoi par écrit, sur les plateaux de télévisions ou devant les micros de radios. Du moins, de certaines télévisions ou de certaines radios. Un de ses textes, qui prennent de plus en plus l’allure des « Lundis de Madiambal Diagne », a retenu mon attention. Il a pour titre « Un président ne se lamente pas, il agit » et a été publié, naturellement, par le journal Le Quotidien. C’était au lendemain de la « Conférence des administrateurs et managers publics (CAMP) » organisée le 20 janvier 2025 au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD).
Bachir Fofana commence par exprimer sa solidarité à Abou Diallo et à Oumar Sow alors « en prison pour des propos que le procureur de la République qualifie de déclarations de nature à inciter à la discrimination ethnique » Et, selon lui, « tout démocrate et amoureux de la liberté devrait leur apporter son soutien » car, « leur arrestation est la énième manifestation de la dérive autoritaire et partisane dont le régime en place s’est fait l’auteur, en quelques petits mois d’exercice du pouvoir ». Il n’oublie pas « Bah Diakhaté, Amath Suzanne Kamara, Commissaire Keïta, les directeurs de publication des journaux Le Quotidien et La Tribune, Cheikh Yérim Seck, Bougane Guèye Dany, Kader Dia (qui) sont tous passés entre les mains de ce pouvoir liberticide ». Et notre « ami » d’Ousmane Sonko d’inciter « tous les républicains et démocrates de ce pays (à) se mobiliser pour arrêter ces harcèlements à la fois injustes et dangereux pour la paix et la stabilité du Sénégal ». Et toujours lui, de se demander « où sont les universitaires très prompts à pondre un texte sous le régime de Macky Sall ». Je me demande, moi aussi, où il était pendant cette période, surtout entre février 2021 et mars 2024. Peut-il nous citer un seul texte, si court fût-il, qu’il a pondu pendant ces trois lourdes années qui ont coûté particulièrement cher à Pastef et à ses responsables, à leurs militants ou simples sympathisants, et même à tout le pays ? Au contraire, chaque fois que je l’entendais, et je l’écoutais souvent, il cherchait à enfoncer son « ami ».
Naturellement, il n’oublie pas Moustapha Diakhaté, à qui il souhaite un bon retour parmi « eux », Moustapha Diakhaté « qui hume l’air après deux mois à l’ombre pour ses opinions politiques ». Deux mois de prison pour « da ngaa alku », une seule expression « que tout le monde utilise tous les jours, selon lui, (et) qui a été considérée par le procureur de la République comme une insulte, et cela lui a valu un séjour carcéral ». Non, Bachir – si je peux vous appeler ainsi – ce n’est pas cette expression qui lui a valu ses deux mois de prison. « Da ngaa alku », c’est d’un citoyen à un autre. Alors que Moustapha Diakhaté, qui ne supportait pas la victoire éclatante du candidat d’Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye, a dit, s’adressant à tout le peuple sénégalais, du moins à ceux et à celles qui ont voté Diomaye, « da ñoo alku ». En d’autres termes, ces gens-là sont maudits, ne bénéficiant plus de la bénédiction divine. Je n’exagère pas. Il a insulté près de deux millions de Sénégalaises et de Sénégalais. Il a dit pire, en les traitant de crétins. Ce qui devrait normalement lui valoir bien plus de deux mois. Á sa sortie de prison, il a déclaré sur la RFM : « Je suis encore plus que jamais déterminé à consacrer ma vie à la défense de la démocratie et des Sénégalais.» Du moins, c’est ce que lui fait dire son ami Bachir Fofana. Tant mieux, s’il consacre sa vie à ce noble objectif qui, malheureusement, n’a rien à voir avec les propos indécents qu’on lui connaît jusqu’ici, surtout si Ousmane Sonko en est la cible !
Pour revenir à la Conférence de Diamniadio, Bachir Fofana précise d’emblée qu’une seule chose y a retenu son attention : « Les lamentations du président de la République ». Un président de la République qui se lamente, poursuit-il, c’est tellement rare que cela mérite d’être souligné. Et il cite le président de la République Diomaye dans ce qu’il appelle ses larmes : « D’abord, un État contraint dont les marges de manœuvre budgétaire et financière n’existent quasiment plus, une Administration républicaine, mais manquant de cohérence et figée dans des schémas dépassés, alors même que les réalités socio-économiques évoluent rapidement, marquées notamment par la transformation numérique et l’essor de l’Intelligence artificielle »
Et le président de la République de poursuivre, toujours selon Bachir, ses lamentations en indiquant avec regret, « que, de plus en plus, le secteur parapublic est hypertrophié, faisant souvent doublon à l’administration centrale, budgétivore et dont la contribution aux dividendes de l’État reste trop faible ». Ce n’est pas tout, et le président de la République continue ce que notre Bachir appelle ses pleurs. « Il entend (ainsi) se départir des services publics complexes et coûteux qui limitent l’efficacité des politiques publiques et ternissent l’image de l’État (et) dès lors, il est impératif de refonder l’Administration, pour la rendre plus moderne, plus proche des citoyens et plus efficiente dans ses missions ». Et, ce serait là, selon Bachir, « l’objectif même de cette Conférence des administrateurs et managers publics, qui se veut un espace de dialogue, de réflexion et d’orientation stratégique ».
D’abord, l’objectif qu’il donne ici, n’est pas exactement le même que celui de la Conférence des administrateurs et des managers (CAMP) qui réunissait les participants « en vue d’assurer une mise à niveau (sous forme de Master Class) et une revue prospective collective ». Ce n’est vraiment pas le même objectif. Cette conférence a été l’occasion pour le Président de la République, dans son introduction, de présenter le Sénégal que lui et son gouvernement ont hérité du vieux président-politicien et de son successeur et sosie. Un Sénégal lourd de difficultés qu’ils ont mis du temps à identifier à tous les niveaux de l’État. Des difficultés auxquelles, après identification, il faut faire face avec des réformes profondes qui ne tarderont pas à être mises en œuvre, qui ont commencé d’ailleurs, et Bachir et de nombreux compatriotes de son acabit ne tarderont pas à s’en rendre compte, naturellement, avec amertume. Tout le Sénégal doit être informé de cette situation particulièrement difficile, avec d’énormes dysfonctionnements dont les solutions ne se trouvent pas du jour au lendemain. Au mensonge, le président Bassirou Diomaye Faye a préféré dire la vérité même en se lamentant et en pleurnichant, contrairement à ses deux prédécesseurs. Oui, le président Diomaye Faye a parfaitement raison de nous décrire le Sénégal tel que lui et son gouvernement l’ont trouvé. Un pays avec d’énormes difficultés, un pays en ruine qu’on ne remettra pas à l’endroit du jour au lendemain, avec des mensonges. Il faut plutôt mettre le peuple devant ses responsabilités. C’est ce que le président Diomaye Faye a fait le 20 janvier 2025.
Donc, pour notre Bachir Fofana, un président de la République ne doit pas se lamenter. « Il ne devrait pas, non plus dire ça », nous rappelant ainsi le titre d’un livre de deux journalistes français d’investigation consacré aux cinq années de pouvoir de François Hollande, avec qui ils ont eu autant d’années d’entretiens publics. Il nous raconte, qu’en 2012, « au premier conseil des ministres du premier gouvernement de Macky Sall, nouvellement élu, à l’unisson, Abdoulaye Daouda Diallo, ministre du Budget, et certains de ses collègues, avaient annoncé que les caisses de l’État (étaient) vides». Le tout nouveau président-politicien leur signifia vite « qu’il ne s’agissait pas de communiquer sur le phénomène, mais de s’atteler à régler les problèmes pour lesquels ils ont été élus ». Il fallait donc mentir au peuple plutôt que de communiquer sur le phénomène sur la vérité. C’est là la différence nette entre son Macky Sall et le duo qu’il « adore », Diomaye-Sonko.
Bachir nous entretient ensuite, à sa manière, du premier voyage de Me Abdoulaye Wade élu le 19 mars 2000 et installé le 1er avril. Il lui fait dire, sur les perrons de l’Élysée, qu’il était venu « chercher des armes car l’armée du Sénégal est sous-équipée (et) que les caisses de l’État sont remplies d’argent ». Je ne m’attarderai pas sur le temps employé à « est » et à « sont ». Ce qui retient mon attention est plus important : il a fait dire au père de Karim Meïssa Wade ce qu’il n’a pas dit. Il avait exactement dit qu’il venait en France acheter des armes, car le Sénégal en avait assez de certains agissements de « pays mineurs », faisant ainsi maladroitement allusion à nos voisins. Ce qui, bien sûr, n’avait pas l’heur de plaire à ses pairs des pays visés qui, pour la moindre peccadille, étaient prêts à sortir de leurs gonds. Quant « aux caisses de l’État remplies d’argent », c’est dans un autre contexte qu’il l’avait dit et d’ailleurs pas exactement en ces termes. Il avait exactement dit, répondant à une question : « En réalité, je n’ai pas trouvé les caisses vides. » « C’est bien plus tard, selon Bachir, que les Sénégalais ont su par l’entremise de Idrissa Seck, que la situation héritée des socialistes était bien catastrophique ». Selon toujours notre Bachir national, « il dira que pour ne pas casser l’espoir du Peuple, et surtout continuer de bénéficier de la confiance des partenaires, ils étaient dans l’obligation de ne pas communiquer sur la situation réelle du pays ». Idrissa Seck racontait d’ailleurs des histoires, si c’est bien lui qui avait tenu de tels propos. Quand il quittait le pouvoir, Abdou Diouf ne nous avait pas laissé un pays comme celui que nous ont laissé ses successeurs. Le vieux président-politicien le savait très bien. On se rappelle bien le Plan Sakho-Loum qui avait sorti le pays de bien de difficultés nées des politiques d’ajustements structurels et de la dévaluation du franc CFA.
Ce texte est long, peut-être trop long et il est temps de le conclure, de le conclure provisoirement car je suis loin d’en avoir terminé avec Bachir Fofana. Ce texte sera bientôt suivi d’un second, peut-être d’un troisième, pour lui administrer la preuve à lui, à Papa Malick Ndour et à de nombreux autres du même acabit, que nous sommes loin, très loin d’êtres des amnésiques. « Un président ne doit pas dire ça », « Un président ne doit pas faire ça », a-t-il plusieurs fois répété dans son « Lundi ». Nous connaissons deux présidents qui ont dit plus, qui ont dit pire ; qui ont fait plus, qui ont fait pire. Le lecteur en a déjà une idée, avec les déclarations sur les perrons de l’Élysée du vieux président-politicien, lors de son premier voyage en France, après son accession à la magistrature suprême, le 1er avril 2000. Il en aura bien d’autres, après avoir lu les contributions qui suivront in shaa ALLAH et peut-être, avoir écouté quelques-unes de mes vidéos.
Dakar, le 29 janvier 2025
Mody Niang
KOUNGHEUL VEUT REDUIRE LES INEGALITES SPATIALES ET ECONOMIQUES
Le Conseil départemental de Koungheul, dans la région de Kaffrine (centre), ambitionne, à travers le projet d’élaboration d’un schéma d’aménagement de développement territorial (SDADT), lancé récemment, de réduire les inégalités spatiales et économiques
Le Conseil départemental de Koungheul, dans la région de Kaffrine (centre), ambitionne, à travers le projet d’élaboration d’un schéma d’aménagement de développement territorial (SDADT), lancé récemment, de réduire les inégalités spatiales et économiques, a annoncé sa présidente, Socé Diop Dionne.
»Véritable outil de prospective à l’échelle du département, l’objectif visé à travers sa mise en œuvre est d’aider à réduire les inégalités spatiales et économiques, prenant en compte les défis et enjeux liés aux changements climatiques, à l’urbanisation, à l’énergie, à l’emploi des jeunes, à l’économie numérique, à la mondialisation entre autres », a-t-elle expliqué Mme Dionne.
L’élaboration de ce schéma, qui s’inscrit en droite ligne de l’Agenda national de transformation ‘’Vision Sénégal 2050’’, dont le troisième axe stratégique porte sur l’aménagement et le développement durable des territoires, est appuyé par l’Agence nationale de l’aménagement du territoire (ANAT).
Socé Diop Dionne s’exprimait au terme d’un atelier de lancement et de mise en place de la Commission départementale d’aménagement et de développement territorial (CDADT), sous la présidence du préfet du département de Koungheul, Souleymane Ndiaye.
Elle a affirmé que ce projet permettra à sa collectivité territoriale de s’inscrire dans la dynamique de la nouvelle vision du président Bassirou Diomaye Faye, qui a chargé son Premier ministre de la mettre en œuvre pour assurer le développement du pays à partir de ses ressources et de ses potentialités.
Plus spécifiquement, »le Conseil départemental de Koungheul pourra prendre toute sa place dans l’agenda national de transformation pour un Sénégal souverain, juste et prospère à l’horizon 2050 », a-t-elle dit.
Elle estime que »le SDADT de Koungheul sera un outil au service des acteurs territoriaux pour une bonne cohérence de l’action territoriale dont la mise en œuvre effective nécessite l’implication des différentes catégories d’acteurs des collectivités territoriales ».
‘’L’ambition des nouvelles autorités à travers cet axe stratégique est d’accompagner l’atteinte de la souveraineté économique par une option contrôlée et bien structurée d’aménagement durable des territoires’’, a indiqué Tidiane Sidibé, directeur général de l’ANAT.
D’après M. Sidibé, l’axe 3 de l’Agenda national de Transformation vise, entre autres, le développement des infrastructures et la gestion durable de l’environnement et des écosystèmes naturels, avec un développement territorial plus équilibré autour de huit (8) grands pôles territoires.
Le SDADT fixe les options d’aménagement et de développement et contribue à la mise en cohérence des projets de l’Etat, des collectivités territoriales et du secteur privé. Il organise de manière cohérente, prospective et durable, le développement du département de Koungheul’’, a-t-il souligné.
L’ANAT, décidant d’accompagner le département de Koungheul dans l’élaboration de son SDADT, au même titre que les départements de Fatick, Mbour, Guinguinéo et Goudiry, est consciente de l’importance du département dans la hiérarchie fonctionnelle des établissements humains au Sénégal mais aussi de ses énormes ressources et potentialités territoriales, a dit son directeur général.
‘’Avec la mise en place prochaine des pôles territoriaux de développement, le département de Koungheul aura une partition importante à jouer dans le pôle centre en termes de carrefour logistique’’, a soutenu Tidiane Sidibé, ajoutant que l’élaboration du SDADT devrait permettre au département de se projeter vers le développement, en tenant compte des nouveaux enjeux territoriaux.
FACE À LA PROGRESSION DU M23, KINSHASA RECRUTE DES VOLONTAIRES
Le groupe armé antigouvernemental et l'armée rwandaise progressent dans la province voisine vers la ville de Bukavu où des volontaires ont commencé vendredi à s'enregistrer pour combattre aux côtés de l'armée congolaise en difficulté.
Après avoir conquis Goma dans l'est de la RDC, le groupe armé antigouvernemental M23 et l'armée rwandaise progressent dans la province voisine vers la ville de Bukavu où des volontaires ont commencé vendredi à s'enregistrer pour combattre aux côtés de l'armée congolaise en difficulté.
Goma, capitale de la province du Nord-Kivu coincée entre le lac Kivu et la frontière rwandaise, est tombée ces derniers jours après une offensive éclair de quelques semaines, lancée après l'échec d'une tentative angolaise de médiation entre la RDC et le Rwanda.
Depuis, le M23 et les troupes rwandaises ont progressé dans la province voisine du Sud-Kivu vers la localité de Kavumu, qui abrite un aéroport militaire stratégique et où l'armée congolaise a établi sa principale ligne de défense, à 40 kilomètres au nord de la grande ville de Bukavu et son million d'habitants, selon des sources locales à l'AFP.
Un sommet extraordinaire de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) doit se tenir dans la journée dans la capitale zimbabwéenne Harare. Le président congolais Félix Tshisekedi y participera en visioconférence, selon la présidence, mais pas le président rwandais Paul Kagame.
Interrogé par l'AFP, Kigali a déclaré que le "Rwanda n'est pas un membre de la SADC", selon la porte-parole du gouvernement Yolande Makolo. La SADC compte des soldats déployés dans l'est de la RDC (SAMIDRC), tout comme l'ONU (Monusco), et ces deux forces de maintien de la paix ont payé un lourd tribut cette semaine, avec 17 tués.
L'ONU s'est dite jeudi "très inquiète" sur la situation dans le Sud-Kivu, "qui reste très volatile, avec des informations crédibles de l'avancée rapide du M23 vers la ville de Bukavu", selon Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU. "Nous sommes à Goma pour y rester" et "nous allons continuer la marche de libération jusqu'à Kinshasa", avait déclaré auparavant un cadre du M23 lors d'une conférence de presse à Goma.
Face à l'aggravation de la situation, le président congolais Félix Tshisekedi a assuré mercredi qu'une "riposte vigoureuse" était en cours. Vendredi, des files de volontaires venus s'enregistrer pour aller au front ont commencé à se former dans le stade de Bukavu, a constaté un journaliste de l'AFP. La veille, le ministre provincial de l'Intérieur avait appelé les jeunes à s'enrôler.
Sécuriser la ville
A Goma, des combats sporadiques se poursuivent dans la périphérie nord mais l'eau courante et l'électricité sont revenues dans plusieurs quartiers. A côté d'une église au toit crevé par un obus et des boutiques pillées aux portes détruites par des rafales d'armes automatiques, une femme rencontrée par l'AFP, qui ne souhaite pas donner son nom, clame son soutien au M23 et dit espérer qu'ils sécurisent rapidement la ville. Elle file à l'arrivée d'un pick-up du M23, craignant d'être vue avec la presse.
Les affrontements ont fait plus de 100 morts et près d'un millier de blessés, selon les hôpitaux. Ils ont aussi aggravé une crise humanitaire chronique dans une région où, selon l'ONU, plus de 500.000 personnes ont été déplacées depuis début janvier.
L'offensive éclair sur Goma, cité de plus d'un million d'habitants et presque autant de déplacés, a suscité de nombreux appels internationaux (ONU, États-Unis, Chine, UE, Angola, France...) à la fin des combats et au retrait des troupes rwandaises. La Belgique a demandé à l'Union européenne d'envisager des sanctions contre le Rwanda. Londres a menacé jeudi "d'un réexamen de toute l'aide britannique au Rwanda".
M. Tshisekedi a, lui, condamné "le silence" et "l'inaction" de la communauté internationale face à "la barbarie du régime de Kigali", mettant en garde contre "une escalade aux conséquences imprévisibles" dans la région des Grands Lacs. Jusqu'à présent, les initiatives diplomatiques pour régler le conflit qui dure depuis plus de trois ans n'ont rien donné.
L'est de la RDC est déchiré depuis des décennies par les violences de multiples groupes armés, exacerbées après le génocide de 1994 au Rwanda. Kinshasa accuse Kigali de vouloir y piller les nombreuses richesses naturelles. Le Rwanda dément, et dit vouloir y éradiquer certains groupes armés qui menacent en permanence sa sécurité selon lui, notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), créées par d'anciens responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda.
PAR HABIB DEMBA FALL
ENTRE ÊTRE ET PARAÎTRE, LE COÛT DES APPARENCES
"J’ai souvenance de ce conseil d’un enseignant, boute-en-train devant l’Éternel, qui estimait qu’il fallait se garder de choisir sa future épouse un jour de fête. Et ça, il le disait sans rire ! Son argumentaire était simple..."
J’ai souvenance de ce conseil d’un enseignant, boute-en-train devant l’Éternel, qui estimait qu’il fallait se garder de choisir sa future épouse un jour de fête. Et ça, il le disait sans rire ! Son argumentaire était simple : le jour de fête, la sueur ne dégouline pas du visage des demoiselles comme cela pourrait être le cas les jours ordinaires. Et là encore, c’est pour celles qui sont aguerries aux tâches domestiques. Notre enseignant suggérait aux jeunes prétendants une visite surprise chez leur petite amie, un jour ordinaire, à l’heure où les ménagères établissent leurs quartiers entre le lavoir et la cuisine, pour se faire une idée du profil de la future maîtresse de leur maison.
Ce n’était pas encore le temps du fast-food ou de la « cuisine » par commande électronique qui expose ses victuailles sur toutes les plateformes numériques. C’était encore le temps où les cordons bleus vantaient la saveur de leur main, pour reprendre une formule imagée en langue wolof. C’était le temps où la fille s’échinait à maîtriser l’art culinaire, le nettoyage des habits et l’entretien d’une maison, balai en main. Une manière de faire ses armes pour éviter de perdre le passage de grade une fois sous le toit conjugal. En cas de défaillance, c’était une lettre à remettre aux parents par le colis (humain) retourné à son expéditeur, la maman.
Ce scénario de la honte se disait dans les chaumières pour inviter les futures mariées à maîtriser les tâches domestiques, et je ne sais pas pourquoi ! C’était le temps où tout était presque vrai, tout était naturel, la gloire comme la honte. Tout se mesurait à l’aune d’une certaine authenticité et d’une capacité à surmonter les épreuves et à relativiser les succès tant la vie peut jouer des tours à cause de la précarité qui la caractérise. La réalité elle-même ne se soumettait pas au maquillage autant qu’aujourd’hui. La vérité sans fard peuplait les humbles demeures dans la solidité des liens de parenté et de voisinage, dans l’humilité des patriarches et le dévouement des continuateurs de leur œuvre. Il y avait quelque chose d’authentique en la bienveillance et en la colère de chacun. Et maintenant ? C’est simple : je passe le savon à la vérité et tout est faussement plus clair ; je prends la boule et la masse me visite.
Les fabriques de rondeurs pullulent et les peaux blanches s’affichent sous une âme noire. Le make-up, roi de la transformation physique spectaculaire, contamine maintenant les comportements ! Ces usines à cosmétiques sont tenues par des alchimistes qui rivalisent de coquetterie, si bruyamment. Cette « chirurgie » inesthétique et si atypique explose les audiences des live sur les réseaux sociaux. Ne feignons pas l’ignorance ! Un évènement social en vue ? C’est le changement de teint express, plus rapide qu’un coup de pinceau de maître sur la toile.
La garde-robe, les cils et les ongles représentent l’attirail du faux pour donner du relief au « grand jour ». L’invitée, en concurrence avec elle-même, surclasse la reine du jour, qu’elle soit mariée ou récemment sortie de la maternité. Bijoux et sacs, fièrement exhibés, font le job. Le Sénégal, à ce rythme, deviendra l’un des pays où l’on bat les records de transformation physique par des moyens loin d’être conventionnels. Bien sûr, notre village planétaire expose, dans sa vitrine, des nez, des mentons ou des poitrines reliftés.
Être bien dans sa peau signifie une grosse tentation du paraître. Sous les flashes des photographes comme sous les yeux des témoins d’une de ces parades du clinquant, le spectacle mondain pousse à des extrêmes vertigineux. Le récit de la gloire d’un jour justifie tous les supplices à faire subir à la peau ou simplement à l’organisme. Les « pharmaciennes » de la mue rapide créent, par leur cocktail, une nouvelle génération d’égéries des officines de beauté les exposant à des pathologies fatales à la peau, voire… Ce phénomène a pris de l’ampleur, dépassant les timides tentatives de faire un mix de deux ou trois produits pour devenir une calamité physique au cœur des communautés. Les promotrices sont devenues des stars du web. Leurs shows sont très suivis et leur phrasé commenté dans les salons et dans la rue.
Elles sont des symboles d’une certaine réussite sociale. Sont-elles cependant les seules coupables ? La forte exposition des nouveaux canons de beauté est un produit d’appel. Dans ce sens, cette fièvre de la transformation physique interroge surtout notre relation au paraître, au-delà de la controverse plaçant sous les feux de l’actualité des vendeuses de « mélanges » cosmétiques douteux. Le culte du superficiel (pour les poses de différents objets), et de l’apparence (pour le changement de teint), crée une sorte d’addiction fatale. Il s’agit d’un cercle vicieux qui mène au pire comme pour tous les abus. Ce n’est pas la peau qui est malade ; c’est la tête qui fonctionne au silicone et le cœur à la substance chimique. Une certaine idée de la beauté promeut l’extravagance en chassant le naturel en matière d’esthétique. Hélas, dans le domaine de la transformation physique, le naturel ne revient pas (facilement) au galop ! Le jour où le sujet à cette addiction voudra revenir à sa nature, sa beauté ne sera qu’un fossile au cœur des décombres du temps et de la chimie.
LAT DIOP NIE TOUT DEVANT LE JUGE D’INSTRUCTION
L’ancien Directeur général de la LONASE a été entendu jeudi par le juge d’instruction du Pool judiciaire financier. Ses avocats dénoncent l’absence de preuves dans les accusations et préparent une demande de liberté provisoire.
L’ancien Directeur général de la LONASE, Lat Diop, a fait face, jeudi, au juge d’instruction du Pool judiciaire financier (PJF).
Selon un de ses avocats qui s’est confié au journal L’Observateur, l’ancien ministre des Sports a déclaré n’avoir jamais détourné un seul franc depuis qu’il est fonctionnaire de l’État. Et encore mieux, qu’il a eu à gérer beaucoup de postes avant d’arriver à la direction de la LONASE, mais il n’a jamais été pris à défaut dans sa gestion. Devant le magistrat instructeur, il a affirme avoir non seulement triplé le chiffre d’affaires, mais également créé plus de 1500 emplois.
Sur la dette de 380 millions d’impôts, Lat Diop déclare avoir trouvé à son arrivée 4 milliards FCFA de cumul d’impôts à la LONASE qu’il dit « avoir complètement épongé ».
En ce concerne les accusations de corruption formulées par l’ancien Dg de 1Xbet au Sénégal, Mouhamed Dieng, la défense de Lat Diop affirme que jusqu’ici aucun élément de preuve n’a été versé prouvant la remise d’argent.
« Depuis ses accusations, Mouhamed Dieng s’est réfugié à Dubaï. Il n’a même pas répondu à l’invitation de la DIC qui tentait d’organiser une confrontation avec notre client », se sont offusqués les avocats du responsable apériste. Ces derniers s’organisent pour déposer une demande de liberté provisoire en faveur de leur client.
LE MESSAGE DE SEYDINA ISSA THIAW LAYE AU TANDEM SONKO-DIOMAYE
Le fils aîné de Baye Abdoulaye Thiaw Laye, ancien Khalife général des layènes, a livré ses conseils aux nouveaux gouvernants. Il les a exhortés à se concentrer sur les véritables préoccupations des Sénégalais.
iGFM - (Dakar) Fils aîné de Baye Abdoulaye Thiaw Laye, ancien Khalife général des layènes, Seydina Issa Thiaw Laye a formulé des conseils aux nouveaux gouvernants, dans les colonnes du journal Le Soleil.
«Ousmane Sonko est un homme que je connais bien. Il est venu me voir deux fois chez moi, mais je ne connais pas le Président Diomaye. Les deux incarnent le visage du nouveau régime, nous prions pour eux.»
Le chaos évité de justesse
«Dieu a fait que j'avais des relations personnelles avec le Président Macky Sall mais aujourd'hui, Bassirou Diomaye Faye est le président de la République, élu démocratiquement. Si le Président Macky Sall avait suivi certains pyromanes de son camp, le pays serait dans le chaos. Il a organisé l'élection de façon démocratique et les vaincus ont très tôt félicité le vainqueur. Le lundi 25 mars 2024, les Sénégalais sont allés tranquillement au travail.»
«Diomaye est le Président de tous les Sénégalais et Layène n'est pas une communauté de maître chanteur. Maintenant, on a le courage de dire nos vérités si on n'est pas d'accord. Je l'exhorte à travailler pour le bien des Sénégalais parce qu'ils sont fatigués. Nous collaborons avec le nouveau pouvoir dans le sens positif du terme pour le bien des populations. Les autorités doivent mettre au centre de leurs préoccupations les intérêts du Sénégal et éviter ce qui peut déstabiliser le pays.»
Recommandations au tandem
«Si j'avais un message pour le tandem Diomaye-Sonko, c'est de voir les insuffisances de l'ancien régime pour amorcer le développement à partir de là. Macky Sall a fait beaucoup de choses, mais il y a des insuffisances, ce qui est normal. Le nouveau pouvoir ne doit pas suivre la rue.»
AMADOU BA, LE DÉPUTÉ FANTÔME
Depuis son installation comme député le 2 décembre 2024, l'ancien Premier ministre se fait particulièrement rare dans l'hémicycle, au point que sa présence lors du vote sur l'immunité de Farba Ngom a fait événement
Amadou Ba, chef de file de la coalition « Jamm Ak Njariñ » lors des dernières législatives et député non-inscrit, brille souvent par son absence depuis le début de cette 15e législature. Cette situation interroge sur les vraies intentions de l’ancien Premier ministre. Pour certains observateurs, cette posture découle d’une faible marge de manœuvre dans l’Hémicycle, alors que d’autres évoquent une subtile stratégie politique.
C’est un quasi-néophyte qui a pris place près des bancs de l’opposition à l’occasion de la plénière pour la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom, vendredi 24 janvier 2025. Amadou Ba, en boubou traditionnel gris, n’a pas pris la parole, laissant ce privilège à Abdou Mbow (orateur contre la procédure) et Aïssata Tall Sall (défenseur du député), opposés à la levée de l’immunité parlementaire du député-maire des Agnam. Par ailleurs, l’ancien Premier ministre et ses camarades de « Jamm Ak Njariñ » ont décidé de ne pas suivre l’initiative des députés de « Takku Wallu » qui, après l’intervention d’Abdou Mbow, avaient décidé de boycotter le vote pour la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom. Ce dernier fait l’objet d’une enquête judiciaire pour « association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, escroquerie portant sur des deniers publics, corruption, trafic d’influence et fraude fiscale, entre autres ».
En guise de solidarité envers le responsable apériste, le nouveau parti d’Amadou Bâ, « La Nouvelle responsabilité », va publier, dans la foulée, un communiqué pour dénoncer « l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques », dont la dernière en date, dit-il, est la procédure de levée de l’immunité parlementaire du député Farba Ngom.
Cette plénière correspondant à la deuxième apparition d’Amadou Ba lors de cette 15e législature, après son installation, le 2 décembre 2024, marque-t-elle une rupture dans le positionnement politique de l’ex-ministre des Finances à l’Assemblée nationale ?
Son absence lors de la Déclaration de politique générale (Dpg) d’Ousmane Sonko, le 27 décembre dernier, a été considérée comme « une faute politique » dans la mesure où tout prétendant au statut du chef de l’opposition doit honorer de sa présence ce rendez-vous incontournable de la vie politique nationale. Mais, pour beaucoup d’analystes, cette situation découle d’un rapport de force désavantageux face à Pastef et « Takku Wallu », la première force de l’opposition au Parlement. Pour l’analyste politique Mamadou Sy Albert, ce désintérêt pour le débat parlementaire de la part d’Amadou Ba peut s’expliquer par son faible score lors des législatives.
« Amadou Ba qui a terminé deuxième de la présidentielle s’est retrouvé dans l’incapacité de former un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale avec sept députés. Cette situation qui la place derrière « Takku Wallu » lui offre peu de marges de manœuvre et l’empêche de pouvoir peser dans les débats à l’Assemblée nationale », affirme-t-il. M. Sy a indiqué qu’Amadou Ba, qui est ainsi dans l’incapacité d’occuper le costume de chef de l’opposition parlementaire, doit désormais se concentrer dans la structuration de son parti en vue des prochaines échéances : locales en 2027 et présidentielle en 2029. « Amadou Ba est arrivé à l’Assemblée sous la bannière d’une coalition qui regroupe son parti et diverses forces politiques souvent issues de la gauche.
Son but sera d’utiliser sa position de député comme tribune politique afin de rallier le maximum de soutiens et de sympathisants en vue de la massification de son parti », affirme l’analyste politique. Dans la même dynamique, Ibrahima Bakhoum, ancien directeur de Publication de « Sud Quotidien », explique ce manque d’investissement d’Amadou Ba pour l’institution parlementaire par la nature de notre régime politique présidentiel. « Amadou Ba doit, en théorie, hériter du statut de chef de l’opposition avec sa place de dauphin à la présidentielle de mars 2024. Toutefois, l’Assemblée ne me parait pas le meilleur cadre d’expression pour lui.
Amadou Ba qui a recueilli le suffrage des Sénégalais ne peut pas brader son siège de député. Dans cette optique, il doit bâtir, avec ses équipes, une stratégie politique lui permettant d’enjamber l’institution parlementaire et d’apparaître comme une alternative crédible pour les prochaines échéances », souligne le journaliste analyste politique. Pour sa part, Pape Amadou Fall, ancien directeur de Publication du magazine « La Gazette », voit dans cette attitude de l’ex-ministre des Finances une stratégie politique bien réfléchie et visant à jouer la stratégie du temps.
« Amadou Ba, au regard des différents postes de responsabilité qu’il a eu à occuper au sein de l’État, était très attendu par les Sénégalais. Mais, connaissant la nature de l’homme, je crois qu’il veut se donner le temps pour marquer son espace et éviter toute saturation en se privant de bousculer et de harceler le nouveau pouvoir. Il entend ainsi se démarquer de l’opposition frontale au nouveau régime dans le but de s’offrir un champ d’expression plus dégagé dans le futur », affirme-t-il.
Amadou Bâ était arrivé deuxième à la présidentielle de mars 2024 avec 35,8 % des voix. Lors des législatives de novembre dernier, sa coalition, « Jamm Ak Njariñ », avait obtenu sept sièges.
UNE ÉTUDE MET EN EXERGUE DES INÉGALITÉS ENTRE LES SEXES DANS LES SALLES DE RÉDACTION
Une recherche menée au Burkina Faso, au Sénégal et au Togo révèle les barrières systémiques auxquelles les femmes journalistes sont confrontées au quotidien
Une nouvelle étude menée au Burkina Faso, au Sénégal et au Togo, dans le cadre du projet ‘’Africa Women Journalism’’ (Journalisme pour les femmes en Afrique) met en exergue ‘’des inégalités entre les sexes qui affectent le reportage sur les genres dans les salles de rédaction’’.
Elle ‘’met en lumière les barrières systémiques et les inégalités entre les sexes auxquelles les femmes journalistes sont confrontées quotidiennement dans les salles de rédaction d’Afrique de l’Ouest’’.
L’étude a été menée au moyen de sondages auprès des acteurs des médias et de discussions de groupes avec des femmes journalistes au Burkina Faso, au Sénégal et au Togo, précisent ses auteurs dans le résumé dont l’APS a eu connaissance.
Selon eux, ‘’le sondage visait à évaluer les défis auxquels les femmes sont confrontées dans les médias, les défis qu’elles rencontrent dans la production de rapports sur les questions de genre et à explorer des solutions potentielles pour promouvoir l’équité entre les sexes dans les salles de rédaction’’.
L’étude fait ressortir les ‘’lacunes importantes dans la production de rapports sensibles au genre, l’absence de politiques éditoriales claires et le manque de représentation des femmes comme experts et décideurs dans les médias’’.
Selon le rapport, ‘’la majorité des salles de rédaction n’ont pas de politique officielle (…) tenant compte du genre’’.
Ainsi, au Sénégal, 75 % des répondants ont signalé l’absence de telles politiques, contre 67, 5% au Burkina Faso et 63,4 % au Togo.
S’agissant du ‘’contenu insuffisamment sensible au genre’’, l’étude note que ‘’la fréquence des reportages sur le genre est inquiétante’’, même si ‘’62,4 % des salles de rédaction affirment avoir des sections dédiées aux histoires liées au genre’’.
Selon le document, ‘’au Sénégal, 60 % des salles de rédaction produisent du contenu lié au genre moins de cinq fois par mois, avec des tendances similaires au Burkina Faso et au Togo’’.
Des ‘’obstacles économiques pour les femmes journalistes’’
Le rapport fait également état d’une ‘’difficulté d’accès aux expertes’’, relevant que celles ‘’qui sont prêtes à être citées ou interviewées n’ont qu’un accès limité’’.
‘’Les femmes journalistes rapportent que leurs salles de rédaction ont souvent du mal à inclure les femmes comme sources d’expertise, perpétuant le cycle des perspectives dominées par les hommes dans la couverture médiatique’’, lit-on dans le document.
L’enquête soulève également des ‘’obstacles économiques pour les femmes journalistes’’.
‘’Dans ces pays, les femmes journalistes sont moins bien rémunérées que leurs homologues masculins et ont un accès limité aux ressources nécessaires comme la technologie, la formation et le mentorat, ce qui aggrave encore l’inégalité des sexes au sein de la rédaction’’, souligne l’étude.
Les auteurs du rapport ont proposé plusieurs recommandations pour ‘’répondre à ces questions pressantes’’.
Selon eux, ‘’les organisations de médias devraient mettre en œuvre des lignes directrices éditoriales officielles qui donnent la priorité à un reporting sensible au genre et fournir une formation régulière à tout le personnel des salles de rédaction’’.
Ils invitent les médias à ‘’s’engager à produire des articles plus fréquents et plus approfondis sur le genre afin de contester les stéréotypes et de mieux représenter les expériences des femmes’’.
Les auteurs estiment que ‘’les rédactions devraient activement rechercher et prioriser l’accès aux femmes expertes dans divers domaines, en veillant à ce que les différentes perspectives soient représentées dans la couverture et les sources’’.
»Un problème systémique »
Ils invitent également les médias à ‘’assurer l’égalité des salaires pour un travail égal et offrir des possibilités de perfectionnement professionnel ciblées, y compris l’accès à la formation, aux programmes de leadership et à la technologie, afin de combler l’écart entre les sexes dans les salles de rédaction’’.
Cité dans le document, Dr Abdou Diaw, chercheur principal, a déclaré que ‘’les résultats de cette recherche soulignent que l’inégalité entre les sexes dans les salles de rédaction, en particulier dans le domaine des rapports sur les questions de genre, est un problème systémique qui exige une attention immédiate’’.
‘’En mettant en œuvre des politiques éditoriales tenant compte du genre, en offrant une formation ciblée et en renforçant les mesures de responsabilisation, nous pouvons éliminer ces obstacles et donner aux femmes journalistes le pouvoir de prendre la tête de la création d’une couverture médiatique plus inclusive et équitable’’, a-t-il affirmé.
Selon ses auteurs, ce rapport ‘’constitue un appel à l’action critique pour les organisations de médias, les gouvernements et la société civile afin qu’ils agissent maintenant et créent un environnement médiatique plus inclusif’’.
Ils estiment qu’en s’attaquant ‘’aux obstacles auxquels les femmes journalistes sont confrontées, nous pouvons favoriser des reportages plus diversifiés et équitables qui reflètent mieux les réalités de l’inégalité entre les sexes dans nos sociétés’’.
Le projet Journalisme pour les femmes en Afrique (AWJP) vise à ‘’promouvoir l’égalité des sexes dans le journalisme et à autonomiser les femmes journalistes en Afrique par la formation, le mentorat, la recherche et les partenariats collaboratifs’’.
Son objectif ‘’est de créer un environnement médiatique plus inclusif qui amplifie les voix des femmes et remette en question les inégalités sociales’’.