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15 novembre 2024
LA JUNTE DU BURKINA FASO DENONCE DES COMPLOTS DE COUP D'ETAT
La junte militaire du Burkina Faso a accusé des personnalités en exil d'orchestrer un complot visant à renverser la junte dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré, qui dirige actuellement le pays.
La junte militaire du Burkina Faso a accusé des personnalités en exil d'orchestrer un complot visant à renverser la junte dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré, qui dirige actuellement le pays. Le ministre de la sécurité, Mahamadou Sana, a fait cette allégation dans une déclaration lue sur les médias d'État à Ouagadougou.
Cela semble confirmer les suggestions d'un contre-coup d'État avec la crise récente dans le pays. Premier putschiste de 2022, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a été cité dans une liste comprenant plusieurs dirigeants civils et militaires, pour avoir orchestré l'attaque meurtrière du 24 août à Barsalogho dans le cadre d'un coup d'État planifié.
Le lieutenant-colonel Damiba avait pris le pouvoir lors d'un coup d'État en janvier 2022 contre le président élu Roch Marc Christian Kaboré, avant d'être renversé par Ibrahim Traoré, qui est actuellement au pouvoir.
M. Sana a affirmé qu'un groupe de 150 militants de la région du centre-est du Burkina Faso devait attaquer le palais présidentiel à Ouagadougou, tandis qu'un deuxième groupe aurait attaqué la base de drones et qu'un troisième groupe, provenant du territoire ivoirien, devait mener des attaques à la frontière pour disperser les forces de défense et de sécurité burkinabè.
ÉVITER LE SPECTRE DE LA CREI
Le Pool judiciaire financier doit relever un défi de taille : mener une reddition des comptes équitable et efficace. Les premières actions, visant d'anciens responsables politiques, ravivent les craintes d'une instrumentalisation de la justice
Le Pool judiciaire financier (PJF) qui a officiellement lancé ses activités, le 17 septembre 2024, devra éviter le syndrome de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Cette dernière juridiction spéciale a été très critiquée pour des poursuites jugées partiales.
Le 17 septembre 2024, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a installé les juges qui composent le Pool judiciaire financier (PJF). Leur but étant, entre autres, «de répondre aux nombreux défis posés par l'exigence citoyenne de redevabilité, la mondialisation de l'économie, les flux rapides de capitaux», expliquait le Garde des Sceaux.
Ce Pool judiciaire financier est adopté par l’Assemblée nationale sous le régime de l’ancien président de la République, Macky Sall, en juillet 2023. Sa composition est connue à l’issue du Premier Conseil supérieur de la magistrature dirigé par président Bassirou Diomaye Faye. Il devra toutefois faire mieux que la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), à laquelle il a succédé, dans sa volonté de recouvrer les avoirs jugés frauduleusement acquis. Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a annoncé une reddition des comptes et la traque des biens supposés mal acquis, justifiées par l’interdiction de sorties du territoire de certains ministres et dignitaires du régime précédent dont Abdoulaye Saydou Sow et la détention de l’ancien Directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (LONASE) et ancien ministres des Sports, Lat Diop. Face à la presse, le lundi 9 septembre 2024, Abdoulaye Sow a déploré la manière avec laquelle, il a été interdit de sortir du territoire. A travers un tweet, le Coordonnateur du Forum civil, Birahim Seck, trouve que «la trajectoire prise par l’initiative de reddition des comptes n’est pas bonne». Pour lui, « la justice a besoin de temps pour faire son travail et le faire bien, surtout en matière de criminalité économique et financière». Il ajoute aussi que, «la partialité neutralise la reddition des comptes».
D’ailleurs, le 17 septembre dernier, le Procureur général près de la Cour d’appel de Dakar, Mbacké Fall, a invité les juges du Pool judiciaire financier à la vigilance et à la probité. «Il ne s’agira pas d’un règlement de comptes, mais plutôt d’une reddition de comptes», a-t-il insisté. La Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), juridiction ad hoc créée en 1981, sous l’ancien président Abdou Diouf et ressuscité par le président de la République Macky Sall, a fait l’objet de beaucoup de critiques. Sur la traque des biens mal acquis, objet de sa réactualisation alors, la CREI n’a enrôlé que le dossier de Karim Wade, Tahibou Ndiaye et Bibo Bourgi, en 2014 et 2015 sur 25 dossiers annoncés.
Les autres responsables du régime du président Abdoulaye Wade qui étaient accusés d’enrichissement illicite, ayant rejoint la mouvance présidentielle, camp de Macky Sall, n’ont jamais fait face à cette Cour, remettant ainsi en cause le caractère impartial de la traque. Or, cette juridiction est chargée de réprimer l’enrichissement illicite et tout délit de corruption ou de recel connexe. Pis, l’on se rappelle du limogeage, en pleine audience, du Procureur spécial près la Crei, Aliou Ndao, en 2014. Le motif de ce remerciement, expliqué par le concerné lui-même, des années plus tard, est son refus de se soumettre à la décision de la tutelle de ne pas lancer des poursuites contre certaines cibles.
C’est pourquoi les libéraux et autres souteneurs de Karim Wade ont toujours décrit la Crei comme un instrument de règlement des comptes politiques. Rappelons que pendant ses années d’exercice, cette Cour avait émis des interdictions de sorties du territoire contre des proches d’Abdoulaye Wade. Des décisions qui ont même été jugées par la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Elles étaient décriées par les organisations de défense des droits de l’homme.
Les critiques contre la CREI étaient aussi portées sur le budget de son fonctionnement. A chaque vote du budget du ministère de la Justice, les parlementaires dénonçaient les fonds alloués à cette juridiction non fonctionnelle ou presque.
L'OIF LEVE SES SANCTIONS CONTRE LA GUINEE
La Secrétaire générale de la Francophonie, Madame Louise Mushikiwabo, a présidé, ce 24 septembre 2024, une session extraordinaire du Conseil permanent de la Francophonie (CPF) sur la situation en République de Guinée.
La Secrétaire générale de la Francophonie, Madame Louise Mushikiwabo, a présidé, ce 24 septembre 2024, une session extraordinaire du Conseil permanent de la Francophonie (CPF) sur la situation en République de Guinée.
Bien qu’ayant relevé la nécessité pour la Guinée de poursuivre ses efforts sur le volet des droits et des libertés, le CPF a décidé d’exprimer sa solidarité avec ce pays membre, en levant totalement la suspension de la République de Guinée de la Francophonie prononcée en 2021.
Cette décision s’inscrit dans le cadre d’un nouveau mécanisme de suivi et d’évaluation adopté en juin dernier par le conseil permanent de la Francophonie, visant à rétablir progressivement la participation des États suspendus en fonction des avancées constatées dans le rétablissement de l’ordre constitutionnel et du respect des droits et libertés.
Pour rappel : depuis 2021, l’OIF a accompagné la Guinée dans son processus de transition à travers le déploiement d’une expertise multisectorielle, couvrant des domaines clés comme l’élaboration d’une nouvelle constitution, la réforme de l’organe électoral, la régulation des médias, et la gestion du fichier électoral. Cette approche d’accompagnement, qui allie rigueur et écoute, et qui a été renforcée par la visite de la Secrétaire générale à Conakry en janvier dernier, a permis de mesurer les défis restant à relever et d’encourager les progrès.
Cette levée de suspension permettra aux autorités guinéennes de participer pleinement au Sommet de la Francophonie, prévu en France les 4-5 octobre prochains.
DIOMAYE ET SONKO PASSES A LA LOUPE
La Fondation Konrad Adenauer et WATHI ont organisé hier, mercredi 25 septembre 2024 une table ronde sur le thème : « La victoire du président Faye et les premiers mois de gouvernance au Sénégal ».
La Fondation Konrad Adenauer et WATHI ont organisé hier, mercredi 25 septembre 2024 une table ronde sur le thème : « La victoire du président Faye et les premiers mois de gouvernance au Sénégal ». Ce cadre de réflexion tenu dans les locaux du bureau de la Fondation Konrad Adenauer Sénégal, a permis au participants de discuter des premiers mois de la présidence de Bassirou Diomaye Faye, du gouvernement dirigé par Ousmane Sonko, de revenir aussi sur les élections présidentielles qui ont eu lieu ici au Sénégal, le sentiment de soulagement qui en a suivi cette élection…
«Les premiers mois de la présidence de Bassirou Diomaye Faye reflètent une volonté de “rupture”, mais la capacité à maintenir cette dynamique de réforme et à répondre aux attentes de la population sera déterminante pour la réussite de son mandat et la consolidation de la démocratie au Sénégal ». C’est ce qu’ont essayé de faire comprendre dans un document les deux structures organisatrices de la table ronde. Ainsi, l’objet de cette table ronde selon Gilles Yabi, directeur exécutif de WATHI, c’était de discuter des premiers mois de la présidence de Bassirou Diomaye Faye, du gouvernement dirigé par Ousmane Sonko, de revenir aussi sur les élections présidentielles qui ont eu lieu ici au Sénégal, le sentiment de soulagement qui a suivi cette élection…
Interrogée sur le choix de certaines personnalités neutres dans certains postes stratégiques, Aida Diop, Géologue, expert en gouvernance minière, pétrolière énergétique et genre, a analysé ce choix comme un signe de prudence ou de recherche de stabilité. Aussi le fait de nommer des personnalités non affiliées politiquement à des ministères aussi stratégiques ajoute-t-elle peut être aussi une volonté de renforcer l’indépendance de certaines institutions qui sont sensibles ou bien de réitérer l’engagement du gouvernement par rapport aujourd’hui, la confiance parce qu’ils avaient vendu un rêve. Avec ces personnalités peut-être ils vont contribuer apporter ce changement… »
De son côté Hamadou Tidiane Sy, directeur de Ejicom, lui parle nominations revanchardes. M. Sy rappelle avoir attiré l’attention en disant dès la nomination du Général Tine que c’était des nominations revanchardes. « C’est des gens qui ont été mis à l’écart qu’on a ramené », a fait savoir Tidiane Sy. Par ailleurs, le directeur de Ejicom trouve que les choses ne sont pas en train de changer, ce malgré les promesses de ruptures annoncées par les nouvelles autorités. Pour lui « Le premier scandale de ce gouvernement, on serait dans un pays où on nous a promis la rupture, un ministre qui est cité dans une affaire de corruption, on le met de côté en attendant qu’on règle les problèmes. »
Gaëlle Babacar Mbaye de son côté, est revenue sur la polémique liée à la faible présence des femmes dans l’attelage gouvernement. Prenant le contrepied de ses camarades féministes, Mme Mbaye estime qu’il faut plutôt évaluer les succès et l’échec de leur combat pour les droits des femmes. « Nous avons essayé aujourd’hui, avec la parité à l’assemblée nationale qui sont là-bas, et malheureusement, nous avons rarement vu des femmes parlementaires portées le combats des femmes au niveau local, portées des inquiétudes des femmes qui sont portés par des femmes qui sont dans les zones les plus reculées du Sénégal », a-t-elle indiqué, soutenant qu’ « Aujourd’hui, ce que j’aurai peut-être suggéré c’est d’évaluer le succès ou l’échec de nos combats, le succès ou l’échec de cette parité. »
TIRAGE AU SORT POUR DETERMINER L’ORDRE DE DEPOT DES DOSSIERS DE CANDIDATURE CE JOUR
La Direction générale des élections (DGE) procède ce jeudi, à partir de 10 heures, dans ses locaux, au tirage au sort devant déterminer l’ordre de passage des partis, coalitions politiques et entités indépendantes pour le dépôt des dossiers de candidature
Dakar, 26 sept (APS)– La Direction générale des élections (DGE) procède ce jeudi, à partir de 10 heures, dans ses locaux, au tirage au sort devant déterminer l’ordre de passage des partis, coalitions politiques et entités indépendantes pour le dépôt des dossiers de candidature prévu samedi, a-t-on appros de source officielle.
Il y a lieu de préciser que le tirage au sort concerne toutes les formations politiques et entités indépendantes désireuses de participer aux élections législatives anticipées du 17 novembre prochain, indique la structure du ministère de l’Intérieur dans un communiqué.
LES DERNIERES CONFIDENCES DU PROFESSEUR MBOW
Interview rééditée - Le 6 juin 2017, le Professeur Amadou Makhtar Mbow avait décidé de briser le silence pour les auditeurs de Sud FM, les lecteurs de Sud Quotidien et les internautes de sudonline.sn.
Recueillis par Abdoulaye Thiam et Baye Oumar GUEYE |
Publication 26/09/2024
Le 6 juin 2017, le Professeur Amadou Makhtar Mbow avait décidé de briser le silence pour les auditeurs de Sud FM, les lecteurs de Sud Quotidien et les internautes de sudonline.sn. Dans une interview Grand Format qu’il avait accordée à Baye Oumar Guèye, directeur général de Sud FM et Abdoulaye Thiam, Rédacteur en Chef de Sud Quotidien, il y avait abordé son passage à l’Unesco (1974-1987) où son nom restera à jamais graver dans les annales avec le fameux NOMIC (Nouvel Ordre Mondial de l’Information et de la Communication) et ses bisbilles avec les Etats-Unis d’Amérique. Le Professeur Mbow a aussi revisité les Assises nationales qui avaient sorti Me Abdoulaye Wade, alors président de la République, de ses gonds mais aussi la controverse née de la publication du rapport de la Commission nationale de reforme des institutions (CNRI) qu’il avait également pilotée. Ayant toujours répondu à l’appel du peuple, nonobstant ses 96 ans d’alors, Mbow, telle une bibliothèque ambulante, nous avait retracé avec précision le film des douloureux événements de décembre 1962. Entre anecdotes et confidences, il admettra que l’envol du Sénégal a été plombé par la rupture entre Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia et que l’indépendance d’alors n’en est était une. Pour ses 100 ans, Sud Quotidien réédite pour ses lecteurs cette interview publiée le 7 juillet 2017 tout en lui souhaitant un joyeux anniversaire.
«NAISSANCE DE L’UPS»
«Nous décidons alors d’adhérer au parti de Senghor. Mais avant de le faire, nous sommes allés quand même voir les autres partis, notamment Lamine Guèye, l’UDS et d’autres. Nous leur avons dit que nous allons dans le parti de Senghor qui était d’accord en faisant un appel pour l’unification des partis politiques. C’est de là qu’est sorti l’UPS. Et nous avons unifié les partis sénégalais. Nous avons voulu unifier les partis de l’Afrique de l’Ouest. La RDA n’est pas venue avec nous. Mais nous avons tenu un congrès à Cotonou, en juillet 1958, et ce congrès constitutif, sans la RDA, a créé le PRA (Parti du regroupement africain) et qui a opté pour l’indépendance immédiate, la fédération africaine, la confédération avec la France disant: «nous ne pouvons pas discuter avec la France tant que nous n’avons pas, nous-mêmes, notre indépendance. Et, notre indépendance, nous la voulions avec la Fédération africaine». En 1958, le conseil de l’UPS se réunit à Rufisque. Senghor et Mamadou Dia optent pour la communauté. Nous, nous disons non. Nous sommes pour l’indépendance et nous quittons le Congrès pour créer, dans la nuit même, chez Gabin Guèye, à Rufisque, le Parti du regroupement africain Sénégal (PRA/Sénégal) en disant: «nous restons fidèles au mot d’ordre de Cotonou». Nous quittons le gouvernement. J’étais ministre de l’Education, de la Culture, de la Jeunesse et des Sports ; Latyr Camara était ministre de la Fonction publique ; Jaraf Diouf était ministre des Travaux publics ; Abdoulaye Ly avait été ministre du Commerce mais il avait auparavant démissionné. Nous avons, à notre tour, démissionné et formé le PRA/Sénégal et nous avons continué notre bataille pour l’indépendance du Sénégal. Evidement, nous avons perdu le référendum, mais nous avons continué à lutter.
LA VISITE DE DE GAULLE A DAKAR
Le Général Charles De Gaulle est venu à Dakar en 1958. Je n’y étais pas. Lamine Guèye et le gouvernement dont je faisais partie, l’ont reçu par la voix de Valdiodio Ndiaye. Evidemment, les étudiants sénégalais en France et les étudiants sénégalais à Dakar, qui étaient pour l’indépendance, tiendront une manifestation avec les partis politiques, comme l’UDS d’ailleurs, mais également l’UPS. Le mot d’ordre de Cotonou était l’indépendance. En ce moment, on n’avait pas encore fait la réunion de Rufisque où Senghor et Mamadou Dia vont nous entrainer dans la communauté. Nous nous sommes réunis à Rufisque pour le conseil de l’Ups. Senghor et Dia disent qu’ils vont opter pour la communauté. Dia expliquera pourquoi. Je rappelle que quand Dia est venu à Cotonou, Senghor devait faire le rapport politique, mais il avait refusé de nous le donner. J’étais dans la délégation sénégalaise avec Abdoulaye Ly. Pr Assane Seck devrait y être, mais à la dernière minute, il y a eu quelqu’un de sa famille qui était malade.
La majorité était pour l’indépendance immédiate. On s’est réuni et on a dit à Mamadou Dia: «Senghor refuse de nous donner le rapport politique qu’il a fait mais nous sommes pour l’indépendance immédiate». Mamadou Dia répond: «je suis la majorité». Il a défendu qu’il était pour l’indépendance immédiate à Cotonou.
Après, parait-il que Senghor lui a dit : «Mamadou, j’ai promis à De Gaulle et à Pompidou de voter pour la communauté». Dia dit à Senghor que ce n’est pas possible. Senghor lui dit : «rentrons dans la communauté et au bout de quelque temps, on demande à sortir». Quand on a fait Cotonou, ils ont obtenu de De Gaulle qu’on mette dans la nouvelle Constitution qu’on peut sortir de la communauté. Senghor a dit à Dia que nous ne sommes pas prêts pour l’indépendance. On demandera l’indépendance quand on sera prêt. Dia lui a répondu: «dans combien de temps ?» Senghor aurait dit : «dans 25 ans !». Je n’étais pas là, je ne peux pas te dire comment ça s’est passé. Mais, quoi qu’il en soit, quand ils sont venus, ils ont fait la fédération avec le Mali. De Gaulle a dit: «on construit maintenant des gouvernements autonomes, la France s’occupe de la défense et des affaires étrangères, tout le reste dépend de la communauté. Il devait y avoir un gouvernement de la communauté en France qui n’a pas été créé.
Bref, le Mali est constitué et c’est la fédération du Mali qui va demander l’indépendance. Et c’est Mamadou Dia qui ira signer l’indépendance. De Gaulle n’a pas voulu donner l’indépendance à la fédération malienne, il a voulu donné l’indépendance aux Sénégalais et au Soudan. Evidemment, on a eu l’indépendance. Il y a eu l’éclatement de l’indépendance parce que les Soudanais voulaient donner la présidence du Mali à Lamine Guèye or, Senghor et le Sénégal voulaient la présidence du Mali. Mais quand de Gaulle était venu, il y a longtemps, Senghor et Dia étaient absents. Mamadou Dia lui, avait le glaucome. Il était parti se soigner en France. Ils ont laissé donc les seconds couteaux s’arranger avec De Gaulle.
«L’INDEPENDANCE N’A JAMAIS ETE UNE INDEPENDANCE»
«Nous, nous étions dans l’opposition. Il y avait, à mon avis, une divergence politique profonde entre Mamadou Dia et Léopold Sédar Senghor. Les orientations n’étaient pas les mêmes. Mamadou Dia est allé en Russie ou quelque part dans un pays du bloc de l’Est. N’oubliez pas que nous sommes en pleine guerre froide et on reprochait certainement à Mamadou Dia de vouloir s’approcher des soviétiques. Mais en réalité, l’indépendance n’a jamais été une indépendance. Il faut être honnête et dire les choses telles qu’elles sont. On nous a donné l’indépendance, mais il faut reconnaitre que toutes nos orientations allaient dans le sens des intérêts français et des intérêts français qui existaient ici au moment de la colonisation même à l’heure actuelle, nous en sommes encore là. Il faut être honnête. Evidemment, est-ce qu’on pourrait choisir une autre voie ?
Certains diront non, d’autres diront oui. Nous, nous disions, qu’il fallait quand même rompre avec le système colonial, c’était notre option quand nous étions en France. Nous nous disions: «nous n’aurons justes que des relations amicales et cordiales avec la France. Je l’ai fait d’ailleurs à l’Unesco. Mais nous disons que la colonisation c’est fini ! Il faut en finir avec toutes les structures nées de la colonisation. Il faut que nous prenions nos responsabilités, il faut que nous essayions de bâtir notre nation, nous-mêmes, par nous-mêmes, avec nos moyens».
OU SE SITUE L’ECHEC ?
«Je ne veux pas situer de responsabilités. Je peux simplement redire une chose. C’est que nous, nous sommes revenus en politique avec Senghor en 1966. C’est le PRA qui va négocier avec Senghor, pas moi. Des bruits courraient, des rumeurs dans les années 1964 faisant état d’un coup d’état au Sénégal. On a même cité les noms d’officiers, mais je ne les cite pas, parce qu’en réalité ils n’ont pas fait de coup d’Etat.
En 1967, quand je suis affecté, on est venu me chercher, on m’a demandé de venir servir à l’Ecole normale supérieure pour former les professeurs de premier cycle de l’école de l’enseignement secondaire, aussi bien du point de vue historique, géographique et pédagogique. Un beau jour, un des amis de mon oncle, Mix Guèye, m’interpelle: «Il y a un de ses amis, Jean Alfred Diallo avait voulu me connaître». Il est arrivé au Sénégal comme capitaine et comme commandant du génie militaire français à Bargny et il avait suivi mon parcours comme ministre de l’Education sous la loi Cadre. C’est moi qui avais créé les collèges d’enseignement général. Pourquoi ? D’abord j’ai créé les collèges parce que quand je suis devenu ministre en 1957, le concours d’entrée en 6ème a lieu en juin. Il y a eu beaucoup d’élèves admis en 6ème. J’ai demandé à l’inspecteur d’académie, il me dit: «on ne peut admettre que selon les disponibilités dans les lycées et collèges qui existaient». Or, il n’y avait que les lycées Faidherbe et Peytavin à Saint-Louis (technique), les Collèges Maurice de Lafosse, le lycée Van Vo Dakar, le Collège Blanchot à Saint-Louis. Ça ne faisait pas la moitié des élèves qui avaient la moyenne. J’ai dit qu’il faut qu’on les recrute tous. Je suis allé en France pour recruter les bons instituteurs pour les affecter dans les 6ème et des Professeurs.
Jean Alfred Diallo me dit: «je sais que vous êtes dans l’opposition. J’ai dit au président (Senghor) que le pays ne peut plus continuer comme ça». Il me dit ensuite: «il y a des ministres qui sont non seulement incompétents mais aussi corrompus. J’ai dit au président que les gens compétents sont à l’extérieur, dans l’opposition». Je lui ai répondu: «Jean Alfred, si Senghor veut discuter, il n’a qu’à discuter avec l’opposition et avec le PRA, pas avec moi. Je ne suis pas l’opposition».
Par la suite, le PRA s’est réuni. Il y avait évidemment des points de vue différents. Il y en a qui étaient d’accord avec Senghor, d’autres non. Mais nous nous sommes réunis en Conseil national. Senghor a fini par s’adresser au PRA. Je ne cache pas que j’ai rencontré Senghor à l’époque et je lui dis: «je ne discuterais pas avec vous des problèmes politiques. Vous allez le faire avec le PRA/Sénégal dont je suis membre». Senghor a dû appeler Abdoulaye Ly qu’il avait mis en prison. Sur les raisons de l’arrestation de Abdoulaye Ly, j’ai demandé à ce que son communiqué soit signé par tous les membres du Bureau politique. J’ai dit à Senghor nous mettra tous en prison ou ne mettra personne en prison. Abdoulaye Ly qui état le secrétaire général du parti, a voulu épargner les autres. Senghor l’a appelé et a discuté avec lui jusqu’à ce qu’on soit d’accord qu’il y ait une négociation. Je n’ai pas fait partie de la délégation du Pra/Sénégal qui a négocié avec Senghor. On a constitué une délégation avec Abdoulaye Guèye et d’autres. On a négocié et Senghor était d’accord avec nous sur, d’abord, qu’on change l’orientation politique. Malheureusement, ça ne s’est pas fait et ça a abouti aux événements de 1968».
CE QUE LES SENEGALAIS IGNORENT DES EVENEMENTS DE 1968
«En 1968, il y a eu quelque chose que les Sénégalais ne savent pas. Il y a eu une délégation militaire qui est allée voir Senghor. Un de mes neveux en faisait partie pour régler les problèmes et dire à Senghor qu’il faut discuter avec le syndicat pour lever la grève. En réalité, quand Senghor est arrivé, parait-il, il leur a dit: «vous prenez le pouvoir, faites ceci, faites cela». Ils ont répondu: «Non Président ! Nous ne sommes pas venus pour prendre le pouvoir. Vous êtes le Président, c’est vous qui avez le pouvoir, mais nous demandons de faire ceci, ceci, cela pour sauver le pays». Le Sénégal est un pays assez singulier dans la mesure où nous sommes un pays attaché à certaines valeurs démocratiques. Les militaires n’ont jamais considéré qu’ils doivent prendre le pouvoir. Ils ont d’abord une éducation africaine qui les y écarte. Ensuite, ils ont une éducation moderne qui les y écarte. Nous ne sommes pas des aventuriers, c’est ça notre avantage. Les gens sont éduqués de telle sorte, il y a eu peut-être quelques uns qui ont été tentés par l’aventure, je le sais (éclats de rire) mais qui n’ont pas réussi à entrainer leurs camarades dans l’aventure. Quoi qu’il en soit, Senghor demande à Alfred Diallo de lui faire une proposition. Alfred Diallo, lui demanda d’écarter des gens du gouvernement. J’ai la note dans mes archives quelque part. Jean Alfred Diallo a agi de façon très diplomatique. Il n’a pas dit qu’ils étaient venus dire à Senghor de ne pas changer les choses. Il a dit : «vous m’avez dit de vous faire des suggestions, voici les suggestions». Jean Alfred Diallo était un homme de grande qualité humaine mais les gens ne le connaissent pas.
SELON CERTAINS, L’ENVOL DU SENEGAL A ETE PLOMBE PAR CETTE RUPTURE ENTRE SENGHOR ET MAMADOU DIA ? ESTCE VOTRE AVIS ?
Ça a certainement joué un rôle. Les points de vue étaient différents sur la façon de percevoir le Sénégal. Il faut reconnaitre que Mamadou Dia était un homme très têtu, il croyait au pays, il a fait des erreurs. Ce sont ces erreurs qui l’ont perdu. Ces erreurs, c’est le renvoi des fonctionnaires en 1959. Moi, j’ai été suspendu en 1959. Mais Senghor m’a envoyé son chef de cabinet pour me dire qu’il n’en était pour rien, que c’était Mamadou Dia. Pourtant, j’étais un proche de Mamadou Dia quand nous étions dans le gouvernement. Il était un grand patriote, il a peut-être commis des erreurs, comme tout le monde en commet. Mais, je crois qu’il y a eu plusieurs évènements qui ont contribué à créer la situation».
L’ECOLE SENEGALAISE D’HIER A AUJOURD’HUI
«Au Sénégal, il y a du tout. Il y a des meilleures personnes du monde, comme on trouve également des gens qui ne sont pas bien du tout dans ce pays. Mais, ce pays avait des valeurs. Il y a des choses qu’un sénégalais ne pouvait pas se permettre de faire en regardant les autres sénégalais en face. Notre génération avait été élevée comme ça, peut-être qu’il y a eu d’autres qui l’ont commencé. Parce que les gens s’entraidaient. Nos pères nous avaient appris, nous, qu’on n’était pas seul au monde, qu’on ne pouvait pas manger alors que nos voisins n’avaient pas mangé. On nous élevait pour que jamais, on nous mente. On nous élevait dans la solidarité, dans la responsabilité. Mêmes gosses, nous étions responsables dans nos familles. Nous étions responsables vis-à-vis de nos voisins. Moi, je le crois avoir transmis à mes enfants. Quand je suis allé en France pour la première fois, en 1940, à mon retour, ma tante me dit: «Makhtar, tu es allé jusqu’en France. Mais, est-ce que tu es allé une seule fois chez ton grand-père ?». En 1941, je suis allé au village natal de mon père, de mon arrière grand-père, du côté de mon père à Ngaye. Et, depuis ce temps, je suis lié aux gens de Mekhé, de Ngaye».
RELATIONS ET AMOUR POUR HAÏTI
«J’ai épousé une haïtienne. Haïti est un pays extraordinaire. J’ai connu ma femme à Paris, à la Sorbonne, elle était étudiante en histoire comme moi. Son père était ambassadeur à Bruxelles. Nous nous sommes connus, nous avons noué des relations amicales et nous sommes fiancés, nous nous sommes mariés. Son père était un universitaire et un diplomate à Bruxelles. J’étais comme un fils pour mon beau-père parce qu’il n’avait que des filles. Son parcours me rappelait un peu le mien. Mon beau-père a été mis en prison pendant 5 ans par son propre cousin, par le ministre de l’Intérieur, parce qu’il était consul général d’Haïti à Saint Domingue. Il avait dénoncé le ministre de l’Intérieur qui trafiquait les Haïtiens comme des esclaves avec des Planteurs de la République dominicaine. Il a alors démissionné de son poste, il est revenu à Haïti, a fondé son parti et s’est mis à attaquer ce ministre de l’Intérieur. Il est arrêté et mis en prison. Mais sa chance, c’est que le chef de la prison qui était un colonel avait beaucoup d’admiration pour lui. Quand ma femme allait le voir en prison, ce n’était pas au parloir, c’était au bureau du commandant du camp. La famille de ma femme était une famille d’intellectuels, des gens qui ont toujours combattu au côté du peuple. Ma famille est très liée aux gens de mon village».
MA FAMILLE AVANT TOUT
«Quand on est venu me chercher pour présider les assisses nationales, avant de répondre, j’avais consulté tout le monde. J’ai consulté ma femme, mes enfants parce que je me suis dit que tout ce que j’engage dans ma vie, a des répercussions sur ma famille. Mes enfants, je les ai toujours mis au courant. J’ai toujours élevé mes enfants en leur disant: «votre père fera tout ce qu’il peut pour vous, mais c’est par votre propre travail que vous arriviez à quoi que ce soit».
WADE, MOI ET LES ASSISES NATIONALES
«Avant d’accepter d’être président des Assises, je suis allé voir Abdoulaye Wade. J’ai consulté les membres de ma famille, j’ai consulté Abdoulaye Wade. J’ai consulté aussi des amis qui me sont chers comme Mamoudou Touré, Cheikh Hamidou Kane etc. parce que ce sont des gens avec lesquels j’ai été de très grands liens et tous m’ont dit d’accepter. Quand je suis allé voir Wade, il était avec quatre personnes de son parti. J’étais seul. Je lui ai dit: «Abdoulaye, je suis venu te consultait pour te dire pourquoi j’ai accepté de présider les Assises nationales et je te demande de venir aux Assises». Je lui ai dit: «Abdoulaye, Dieu a beaucoup fait pour le Sénégal. Au lieu de passer notre temps à vous battre les uns et les autres, pourquoi ne pas se mettre ensemble, faire l’analyse de la situation du pays depuis l’indépendance, voir pourquoi depuis l’indépendance, on n’a pas pu résoudre les problèmes essentiels, comme donner du travail aux populations, permettre à chacun de vivre décemment». Et il me répond: «Non, moi, je ne viens pas aux Assises parce que ces gens là ne me reconnaissent pas» ; et il avait raison. Les gens ne le reconnaissent pas. Je suis parti et j’ai donné mon accord pour présider les Assises. Au bout de quelques temps, Wade m’a appelé pour me dire: «Makhtar, j’ai besoin de te voir». Je ne vous dirai pas ce qu’il m’a dit, mais ce n’est que de bonnes choses. Je lui ai posé la question de savoir: si depuis que je préside les assises, est-ce qu’il a entendu une seule personne dire qu’elle ne te reconnait pas. Je lui ai dit: «tu n’as pas lu mon discours ?». Dans le discours, j’ai dit que je reconnaissais le gouvernement en place, nous ne ferions rien dans les Assises qui puisse contribuer à porter préjudice à son gouvernement mais nous sommes des Sénégalais, d’un pays libre et indépendant, que nous avons le droit et même le devoir, de réfléchir sur les problèmes de notre pays et que nous le ferons. Il m’a dit OK. C’est tout !
LA SUITE, ON LA CONNAIT ?
Oui ! La suite, on l’a connaît. J’ai accepté de présider la Commission nationale de régulation des institutions (CNRI). Je l’ai présidée, c’est moi-même qui ai choisi les membres. Je les ai proposé au Président et il les a accepté. Nous avons donné des résultats et nous pensons, je pense, que c’est l’une des meilleures Constitutions qu’on ait faites pour le Sénégal. Maintenant, d’autres peuvent avoir des points de vue différents. Mais, ce que je peux dire, c’est que malgré que nous nous venions des horizons très divers, nous avions réussi à nous mettre d’accord sur le contenu de la Constitution.
VOUS N’AVEZ PAS DE REGRETS QUE CE TRAVAIL SOIT RANGE DANS LES TIROIRS. PIS, QUE LE CONSEILLER JURIDIQUE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DECHIRE MEME VOTRE «CONSTITUTION» EN SOUTENANT QUE VOUS AVEZ OUTREPASSE VOS COMPETENCES ?
J’ai simplement publié la lettre que le président de la République nous avait envoyée. Mais, je ne polémique pas. Il est jeune. La vie lui apprendra beaucoup de choses, ce conseil du Président (Professeur Ismaïlia Madior Fall, Ndlr). Moi, je crois que nous avons fait notre devoir, nous avons donné une Constitution, le reste ça intéresse le Président de la République et le peuple sénégalais.
VOTRE NOM EST LIE AU NOMIC A L’UNESCO, AUX ASSISES NATIONALES, A LA CNRI. QU’EST CE QUI N’A PAS MARCHE POUR QUE LES GENS NE VOUS SUIVENT PAS DANS VOTRE VOLONTE DE CHANGER LES CHOSES ?
Ah non ! En ce qui concerne le NOMIC (Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication, Ndlr) je ne peux pas dire que les gens ne m’ont pas suivi quand même. Il est vrai que certains pays ont été convaincus sur les propositions que j’ai faites mais, en réalité, il y a eu beaucoup de choses qui ont changé en ce qui concerne l’information. N’oubliez pas que quand on fait le Nomic, le Sénégal n’avait pas un journal indépendant et libre. Et c’est Sud qui était le premier. Et nous vous avons quand-même aidé dans le cadre du PIDC (Programme international de développement de la communication).
NOUS AVIONS ESSAYE DE CHANGER LES MENTALITES. ON A EU DES ACQUIS EN CE QUI CONCERNE LE NOMIC.
L’information joue un très grand rôle dans le monde, d’ailleurs on l’appelle même le quatrième pouvoir dans beaucoup de pays. Malheureusement, nous avons constaté que l’information est souvent manipulée par tous les pouvoirs, politique, syndical, religieux, professionnel, entre autres. Tout le monde veut manipuler l’information en fonction de ses intérêts et non pas en fonction de la réalité de telle sorte que l’information qu’on diffuse dans le monde n’est pas toujours correcte, même si on ne peut pas dire qu’il n’y pas d’information correcte. Il y en a mais, quand-même, il y a beaucoup de désinformation. A l’époque, il n’y avait que les 4 grandes agences de l’information (Afp, Tass, Upi et AP). Quand je disais aux journalistes que j’ai participé à nos événements, quand c’était rapporté, on donnait les noms des journalistes qui signaient des dépêches pour rendre compte des évènements auxquels j’étais mêlé. Quand je leur disais: «mais ce que vous avez raconté, vous savez que c’est faux !» Il y en a qui me répondaient: «j’ai envoyé une dépêche correcte. Ça a été modifié au desk principal, c’est-àdire chez les patrons». En parlant du NOMIC, j’ai voulu juste normaliser. Il y a eu des réunions avec des agences de presse, des journalistes et j’ai proposé, étant à l’Unesco, une réunion pour définir une déontologie de la presse, à Paris. J’ai dit qu’on fixe les règles c’est-à dire qu’un journaliste a la responsabilité de ce qu’il écrit et que plus jamais, on ne change une dépêche qu’envoie un reporter. Et que le journaliste doit assumer sa responsabilité. C’est tout !
POURQUOI, LES AMERICAINS VOUS ONT-ILS COMBATTU ?
Les Amériques ! Il y a plusieurs choses. Je crois que les grandes puissances ont toujours tendance à vouloir dicter aux dirigeants des instances internationales quelques unes de leur volonté. Je ne l’ai jamais accepté dans ma vie. Il y a eu des faits, je ne les dirais jamais. Je dois garder des réserves. Personne dans le gouvernement du Sénégal ne m’a amené à prendre une décision que je ne voulais pas. Au contraire ! J’ai toujours insisté pour qu’on ne fasse pas de mauvais coups. Quand je suis redevenu ministre de l’Education en 1966, j’ai dit à Senghor : «Président, il faut laisser tous les membres du PAI que vous avez condamnés, revenir au Sénégal». Il a accepté. J’ai su que dans le gouvernement, certains ne voulaient pas qu’il accepte. Vous avez parlé du NOMIC, des Assises, de la CNRI. J’ai un défaut, mais c’est mon défaut et je l’accepte. Il ne faut jamais obliger aux gens d’accepter ce qu’ils ne veulent pas accepter. Mais si vous voulez réunir tout le monde, il faut avoir la patience d’écouter tout le monde et de ne pas considérer qu’on a un point de vue et que ce point de vue est le seul juste. J’ai toujours donc obtenu le consensus même avec le Nomic. Tout le monde a voté y compris les Etats-Unis. A chaque fois que je présidais quelque chose j’ai toujours eu la patience parce que je respecte tout le monde.
LA CULTURE SONIKE A L'HONNEUR
La première édition de la Journée internationale de la langue Soninké, instaurée par l’UNESCO depuis octobre 2023, a été célébrée, mercredi, à la Maison de la Culture Douta Seck, à Dakar, sur le thème ”Le Soninké à l’ère du numérique”.
La première édition de la Journée internationale de la langue Soninké, instaurée par l’UNESCO depuis octobre 2023, a été célébrée, mercredi, à la Maison de la Culture Douta Seck, à Dakar, sur le thème ”Le Soninké à l’ère du numérique”.
L’évènement était organisé par l’Association des journalistes, techniciens et animateurs Soninké (AJTAS).
”Nous voici aujourd’hui réunis pour célébrer cette journée, qui découle d’un processus enclenché depuis tant d’années, fruit de tant d’efforts collectifs et individuels d’acteurs associatifs et d’institutions publiques (…)”, a déclaré le secrétaire général de l’association ”Wagadu Djiba”, Khalilou Sy.
Selon lui, il s’agit à travers cette célébration, d’inscrire résolument dans l’agenda culturel du pays, cette date combien ‘’glorieuse’’ pour tout Soninké.
‘’Cette date qui s’inscrit dans le marbre du calendrier international doit certes être un moment de réjouissance, mais aussi de prospection pour la communauté Soninké’’, a-t-il ajouté.
S’exprimant au noms des chefs de villages Soninké, Samba Diallo, a souligné la ‘’très grande’’ responsabilité qu’ont les parents de perpétuer cette langue de génération en génération.
‘’Nous encourageons très fortement nos étudiants qui ont déjà pris des initiatives pour la formation des jeunes et des moins jeunes. Nous voulons qu’ils trouvent ici l’expression de notre profonde gratitude’’, a-t-il ajouté.
Pour le conseiller technique de la ministre de la jeunesse, des sports et de la culture, Salif Diédhiou, ”la langue Soninké devrait être célébrée pour (…) la perpétuer auprès des générations futures”. Il a salué une langue, ”réceptacle d’une grande culture (…)”.‘
MONDIAL 2026, L'EGYPTE SOUS MENACE
Première de son groupe des éliminatoires avec 10 points en 4 matches, l’Egypte est bien partie pour accéder au prochain Mondial, et ainsi renouer avec la compétition après avoir manqué la précédente édition. Mais voilà, un obstacle qui pourrait ...
Première de son groupe des éliminatoires avec 10 points en 4 matches (3 victoires, 1 nul), l’Egypte est bien partie pour accéder au prochain Mondial, et ainsi renouer avec la compétition après avoir manqué la précédente édition. Mais voilà, un obstacle pourrait définitivement barrer la route aux Pharaons.
En effet, les septuples champions d’Afrique risquent tout bonnement une exclusion de la prochaine édition prévue aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Condamnée en effet à payer une amende par la Fifa en guise de réparation suite à la rupture du contrat avec une société suisse spécialisée dans l’organisation des matches, la Fédération égyptienne (EFA) a rechigné à plusieurs reprises à obtempérer.
C’est ce qu’informe le média suisse Blick. La source explique que les dirigeants égyptiens, débiteurs d’une facture impayée vis-à-vis de leur désormais ex-partenaire helvète, n’ont pas donné suite aux injonctions de la FIFA en dates des 5 décembre 2023, 22 février et 19 août derniers, lesquelles consistaient à payer sous 30 jours une amende, dont le montant n’a pas filtré.
En parallèle, l’EFA a snobé successivement les deux mises en demeure à lui adressées lors de ces sept derniers mois par l’instance. Bref, un refus manifeste de s’acquitter de ses obligations. Néanmoins à l’heure actuelle, on ne sait pas si les Nord-Africains ont finalement réglé leurs dettes présumées, ni s’ils sont toujours sous la menace de l’épée de Damoclès. L’échéance initialement fixée prenait fin le 19 septembre et aucune information n'a filtré depuis.
LE DISCOURS DE DIOMAYE A LA TRIBUNE DE L’ONU ET LE PROCESSUS ELECTORAL A LA UNE DE LA PRESSE DU JOUR
Les quotidiens de ce jeudi évoquent le premier discours du chef de l’Etat sénégalais Bassirou Diomaye Faye à l’Assemblée générale de l’ONU et les recours introduits par l’Alliance pour la transparence des élections (ATEL)
Dakar, 26 sept (APS) – Le premier discours du chef de l’Etat sénégalais Bassirou Diomaye Faye à l’Assemblée générale de l’ONU et les recours introduits par l’Alliance pour la transparence des élections (ATEL) pour faire annuler le décret portant convocation du corps électoral le 17 novembre sont au menu des quotidiens reçus, jeudi, à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
‘’Un discours qui fera date’’, dit Le Soleil au sujet de la première allocution prononcée par Bassirou Diomaye Faye, mercredi, à l’Assemblée générale des Nations Unies.
Le journal souligne que ‘’devant cette haute tribune, le président de la République a décliné la vision claire du Sénégal pour un monde juste, solidaire et de paix, où la dignité humaine est sauvegardée. Une vision qui contraste, selon lui, par la situation actuelle du monde secoué par des crises nombreuses, notamment celle qui touche les pays du Sahel ainsi que la guerre entre Israël et Gaza’’.
”Pour Bassirou Diomaye Faye, ajoute la publication, que ce soit en Palestine, en Israël ou au Sénégal, chaque être humain aspire à vivre dans un monde meilleur. Mais, il a tenu à dénoncer l’inertie des Nations unies face à ces tueries qui ont lieu en Afrique, au Proche-Orient et dans d’autres parties du monde. Souvent, dans ces conflits, le droit international est foulé au pied et les principes des Nations unies non respectés. Ce monde troublé dont parle le président sénégalais fait face à une remise en cause du multilatéralisme et du multiculturalisme’’.
Le Soleil note qu’aux ‘’promoteurs de la pensée unique et de la diversité’’, le chef de l’Etat sénégalais répond que ‘’nul n’a le pouvoir d’imposer sa vision du monde aux autres. C’est dire que c’est un Bassirou Diomaye Faye direct et sans complexe qui s’est adressé aux grands de ce monde’’.
”’Ce discours fort et retentissant a bien porté la voix du Sénégal à cette tribune des Nations Unies. Le Président Faye dont la politique est fondée sur la justice et l’équité a bien été au rendez-vous des grands de ce monde’’, dit le journal.
L’As se fait écho du ‘’vibrant plaidoyer de Bassirou Diomaye Faye’’ à la tribune de l’ONU. ‘’Le chef de l’Etat a interpellé les Nations unies sur les difficultés auxquelles le monde est confronté, notamment les conflits, les inégalités et la crise climatique en les invitant à jouer pleinement leur rôle de médiateur et de garant de la paix’’, écrit le quotidien.
Pour son premier discours à la tribune des Nations Unies ce mercredi, L’Observateur relève que ‘’le Président Bassirou Diomaye Faye a appelé le monde à repenser les responsabilités collectives et à assurer que les principes fondamentaux des Nations Unies continuent de porter la promesse d’un monde plus juste et plus équitable’’.
Un ‘’message puissant aux puissances’’ sur la Palestine et le Sahel, note le quotidien Bës Bi qui écrit : ‘’Le président de la République a fait une déclaration forte à la tribune des Nations Unies, ce mercredi. Dans son blanc de paix, Bassirou Diomaye Faye a lancé un message urbi et orbi pour mettre l’humain au centre de l’agenda international. Il a surtout appelé à plus d’attention sur le terrorisme au Sahel, à plus d’action sur la question de la Palestine’’.
Le même journal s’intéresse aux élections législatives anticipées du 17 novembre et rapporte que l’Alliance pour la transparence des élections (ATEL) a saisi le Conseil constitutionnel de deux recours et un autre à la Cour suprême pour faire annuler le décret présidentiel portant convocation du corps électoral.
En outre, souligne la publication, ‘’une requête en procédure accélérée déposée à la Cour de justice de la Cedeao et portée par Khalifa Sall et huit autres responsables de l’ATEL pour violation de leurs droits civils et politiques et leurs droits de l’homme, notamment le protocole additionnel de la Cedeao sur la bonne gouvernance, la charte africaine des droits de l’homme et d’autres instruments juridiques internationaux et nationaux de protection des droits’’.
Selon Sud Quotidien, ‘’l’opposition engage la bataille judiciaire’’ pour l’annulation du processus électoral. ‘’ Les responsables de l’Alliance pour la transparence des élections (ATEL) ont engagé la bataille contre l’Etat du Sénégal en vue de faire annuler le processus en cours pour les élections législatives. En effet, ils ont attaqué le décret portant convocation du corps électoral, celui portant répartition des sièges de députés à élire au scrutin majoritaire départemental et tous les autres textes subséquents pris par le régime en place dans le cadre de la conduite du processus en vue des élections législatives anticipées du dimanche 17 novembre devant la Cour suprême, le Conseil constitutionnel, et la Cour de justice de la CEDEAO’’, indique Sud.
L’opposition ‘’S’ATEL au combat’’ pour l’annulation du processus électoral, dit Le Quotidien.
Concernant les législatives toujours, EnQuête parle de ‘’l’heure des grandes manœuvres’’ pour la constitution de coalitions. ‘’A l’approche des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, le paysage politique sénégalaise se recompose à travers la formation de nouvelles coalitions. Dans ce contexte électoral tendu, chaque formation politique tente de s’adapter et de s’organiser pour maximiser ses chances de succès alors que les anciennes alliances se fracturent et que de nouvelles dynamiques émergent’’, écrit le journal.
BAKARY SEGA BATHILY « CHARGE » DES RAMES SUPPLEMENTAIRES
APIX-S.A a assisté à Reichshoffen (France) au chargement de la première des sept (7) rames prévues dans le cadre de l’exploitation de la phase II du projet TER.
APIX-S.A a assisté à Reichshoffen (France) au chargement de la première des sept (7) rames prévues dans le cadre de l’exploitation de la phase II du projet TER. Ces rames, similaires à celles de la première phase, sont adaptées pour transporter un grand nombre de passagers tout en offrant des services modernes.
En sa qualité de Maître d’Ouvrage Délégué (MOD), une délégation de APIX-S.A, s’est rendue à Reichshoffen (France) pour assister au chargement de la première des sept (7) rames prévues dans le cadre de l’exploitation de la phase II du projet TER. Une occasion pour l’équipe de pilotage du projet TER, conduite par le directeur général de l’Apix, Bakary Séga Bathily, de procéder à la revue des résultats d’essais de validation des performances du train, notamment les marches dynamiques pour tester la traction et le freinage sur la voie d’essai du constructeur.
« Le chargement des rames supplémentaires pour la phase 2 du projet TER, supervisé par Bakary Séga Bathily, Directeur Général de l'APIX, marque une avancée clé dans l'extension du réseau ferroviaire sénégalais. Cette phase vise à prolonger le TER au-delà de son trajet initial, reliant Dakar à l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), en intégrant de nouvelles destinations comme Thiès et Mbour », rapporte un communiqué qui nous est parvenu hier, mercredi 25 septembre.
Ces rames, similaires à celles de la première phase, sont adaptées pour transporter un grand nombre de passagers tout en offrant des services modernes : climatisation, Wi-Fi, et accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. Avec cette phase d’expansion, les nouvelles rames devront aussi garantir une meilleure couverture des zones urbaines et périurbaines, facilitant les trajets quotidiens et répondant à une demande croissante en matière de mobilité. « Le directeur général de l’Apix tient au respect du plan de livraison des sept (7) rames qui s’étale sur une période de six mois entre novembre 2024 et avril 2025, avant la mise en exploitation commerciale prévue en Juillet 2025. Avec ces nouvelles rames, la phase 2 du projet TER permettra d'augmenter la fréquence des trains et de réduire les temps d’attente, tout en desservant de nouvelles zones géographiques », lit-on dans le document.
Suivant toujours la source, la mise en service des sept (7) rames supplémentaires viendra ainsi renforcer le système de transport de la phase I et permettre la desserte de l’aéroport AIBD, donnant au TER une vocation régionale au-delà de sa dimension interurbaine actuelle. L'objectif est de mieux relier, éventuellement, des villes comme Mbour et Thiès à Dakar, tout en répondant aux besoins de mobilité croissante. « Cette expansion, soutenue par l’APIX sous la direction de Bakary Séga Bathily, s’inscrit dans la stratégie de développement des infrastructures du Sénégal déclinée par le Ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, visant à offrir une alternative de transport rapide, écologique et accessible », indique le communiqué.
A ce jour, le TER a transporté plus 55 millions de voyageurs entre Dakar et Diamniadio, depuis la mise en service des quinze (15) trains le 27 décembre 2021. Il affiche également un taux de disponibilité des trains de 98%. D'où la capacité de la flotte de trains à être disponible pour le service au moment prévu. Ce qui est crucial pour garantir ainsi la fiabilité et la ponctualité du transport. Le taux de régularité du TER est également de 99%. Autrement dit, 99% des trains, toutes les dix (10) minutes, sont à l’heure.