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15 novembre 2024
pr Ousseynou Nar Gueye
QUE CHACUN CULTIVE SON JARDIN
L'on semble s'acheminer vers une renormalisation idéologique du champ politique sénégalais, avec des coalitions dont les partis portent des valeurs homogènes et un projet de société commun à eux tous
L'Alliance Pour la République (APR) et le Parti ReewMi, en prélude des élections législatives du 17 novembre 2024, ont décidé de joindre leurs forces pour avoir une majorité 'écrasante' à l’Assemblée nationale.
En effet, lundi, les deux formations politiques ont publié un communiqué conjoint pour informer les citoyens sénégalais.
“Ce dimanche 22 Septembre 2024, deux délégations de haut niveau de ReewMi et de l'Alliance Pour la République (APR) se sont rencontrées chez le Président Idrissa Seck au Point E pour échanger sur les enjeux des élections législatives du 17 novembre 2024. Après de larges discussions, les deux formations politiques ont décidé de participer ensemble aux élections législatives dans une grande coalition. Le ReewMi et l'APR invitent tous les partis et mouvements politiques à les rejoindre dans cette grande coalition pour le redressement économique et social dans la paix et la stabilité”, ont cosigné le Parti Réew Mi et l’Alliance Pour la République.
Le PDS s'est également allié à l'APR, comment nous l'apprend le Témoin d'hier mardi 24 septembre.
Même si cela semble fendre en deux f(r)actions le Parti des Wade, Père et Fils : il y a désormais un PDS Laye Wade et un PDS Karim.
Des courants politiques au sein de la maison-mère du libéralisme sénégalaise, qui noieront cette décision volontaire se retrouvailles de la famille ?
Wait and see.
Une réunion familiale des partis libéraux (Pds, APR, Rewmi,.. et qui d'autres?) permet en tous les cas à Macky Sall de reprendre ses 38% prêtés au "traître" Amadou Bâ à la présidentielle 2024, à Idrissa Seck Idy de remettre les compteurs à zéro concernant son score lors du 'coup d'État démocratique ' (expression pustchée par l'ecrivain Elgas) perpétré par le candidat pastéfien, Diomaye, en coalition large, le 24 mars dernier.
Des hommes et femmes (politiques) qui viennent de mars (2024) ?
Des Martiens qui redeviendraient terriens (voire terre-à-terre), pour ne pas devenir des zombies politiques ?
L'on semble s'acheminer vers une renormalisation idéologique du champ politique sénégalais, avec des coalitions dont les partis portent des valeurs homogènes et un projet de société commun à eux tous et à leur vison du monde : social-démocrate, libérale ou autre.
Pour ce qui est de la famille libérale, le rôle moteur de deux acteurs doit être souligné.
- Macky : qui a mis un terme le 2 septembre à son BBY soupoukandjesque.
- Idy : qui en accueillant la réunion de réconciliation chez lui au Point E, montre qu'il est bien celui qui a toujours eu raison de prôner les retrouvailles de la famille libérale.
En tant que Directeur général de Tract.sn, Tract Hebdo, Axes & Cibles Com et Global Com, Directeur de la Communication du parti UDP Kiraay du leader ministre Birima Mangara, j'indique ceci :
La (nouvelle) "Mack'idylle" ? Je ne suis pas un commentateur politique, mais un acteur de la scène politique.
A titre d'analyste et surtout d'acteur politique en tout cas, je dis que voici la "preuve par le temps", "le temps qui fait le tri", comme le dit un frère et ami, mon cher Simballa Diakhité de SAMCO Facility.
Le temps, le "Sall" temps ...? : la démonstration a posteriori que si président Idrissa Seck était resté dans Benno Bokk Yakaar, au lieu de se précipiter pour en démissionner en avril 2023 alors que Macky Sall allait annoncer son désistement à une "troisième candidature à un 3ème mandat" le 3 juillet 2023, Idy (le "meilleur d'entre eux", les Libéraux) aurait été le candidat à la présidentielle 2024 de BBY et de Macky Sall, au lieu que ce soit Amadou BA . Comme je l'ai dit à l'époque, en mai 2023. Y compris, dit à qui de droit.
Le PDS, maison-mère fractionnée qui est dans cette réunification ?
Je préfère m'abstenir sur le PDS, en ayant parlé récemment, et en profondeur.
Car, bon, que chacun cultive son jardin, n'est-ce pas ? Et les vaches (y compris sacrées) seront bien gardées." Y compris chez UDP Kiraay du ministre Birima Mangara, mon parti depuis août 2023.
Wait and see donc, pour ces législatives sans parrainages pour lesquelles 126 listes ou coalitions sont candidats à postuler à la candidature.
Ousseynou Nar Gueye est Directeur général de Tract.sn, Tract Hebdo, Axes & Cibles Com et Global Com International; Directeur de la Communication du parti UDP Kiraay du leader ministre Birima Mangara.
BAPTEME DU FEU REUSSI POUR DIOMAYE
Le président a présenté hier, à la tribune des Nations Unies, des propositions pour un monde meilleur et plus juste
Pour son premier discours à la tribune de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU), le président Bassirou Diomaye Faye a livré plusieurs solutions pour un monde meilleur et plus juste.
‘’Premièrement, il est impératif de sauvegarder et de renforcer le multilatéralisme comme cadre unique d’action pour la paix et la sécurité internationales. Cela passe par une réforme urgente des institutions mondiales, notamment le Conseil de sécurité, le FMI et la Banque mondiale, afin qu’elles soient plus inclusives et qu’elles reflètent les réalités géopolitiques et économiques actuelles. Le continent africain, en particulier, doit avoir une place plus importante dans ces instances de décision’’, a-t-il demandé devant ses homologues chefs d’Etat.
Pour le président de la République, il est urgent de corriger les injustices économiques qui freinent le développement de nombreux pays du Sud. Il a cité des questions comme le commerce inégal, l’évasion fiscale, les flux financiers illicites et les congés fiscaux abusifs comme étant les facteurs qui ruinent les pays en développement, notamment l’Afrique. ‘’Ces injustices doivent être corrigées pour permettre à tous les pays de participer pleinement au commerce mondial et de bénéficier de la croissance économique’’, a-t-il soutenu. Dans son premier discours devant les Nations unies, le chef de l’Etat a jugé essentiel d’agir avec détermination contre le réchauffement climatique en respectant le principe de responsabilité commune mais différenciée.
Selon lui, en effet, les pays industrialisés, responsables historiques des émissions massives de gaz à effet de serre, doivent intensifier leurs efforts pour financer une transition énergétique juste et équitable qui ne pénalise pas les pays en développement. ‘’Nous devons impérativement protéger notre planète sans sacrifier les droits des nations les plus vulnérables à poursuivre leur développement. Aussi, le Président Diomaye Faye a jugé nécessaire de rompre avec toute tentative d’imposition de normes civilisationnelles unilatérales’’.
Et d’expliquer que, depuis son indépendance, le Sénégal a toujours défendu l’égale dignité des cultures et des civilisations, et cette diversité doit continuer à être la base de la coexistence pacifique entre les peuples. « Aucune nation ne devrait imposer aux autres ses pratiques ou ses valeurs comme des normes universelles. Le respect des différences est le fondement de la paix et de la stabilité dans le monde » a insisté le président de la République. ‘’Le Sénégal est fermement engagé dans cette voie. Nous avons choisi de bâtir un État résolument tourné vers le développement durable, avec des initiatives ambitieuses dans des domaines tels que les énergies propres, la souveraineté alimentaire et la gouvernance transparente. Mais nous savons que, pour réussir, nous avons besoin de l’action collective et de la solidarité internationale’’, a estimé Faye.
D’après le président de la République qui faisait ainsi son baptême du feu, aucun pays ne peut relever seul les défis qui menacent l’humanité. Il estime donc qu’il nous faut agir ensemble, unis dans la diversité, pour construire un avenir où la dignité humaine est respectée, où la justice prévaut, et où la prospérité est partagée. ‘’C’est par la coopération et le respect mutuel que nous surmonterons les crises qui secouent notre monde’’, a conclu le président Bassirou Diomaye Faye.
par Ibrahima Thioye
ENVIE ET JALOUSIE
Ces émotions, aussi honteuses soient-elles, sont le terreau fertile de grandes réalisations comme des pires bassesses. Voyage au cœur de ces sentiments complexes qui font de nous des êtres profondément humains
1. L’envie et la jalousie sont des émotions sociales complexes.
2. L’envie est une haine mêlée de souffrance qui pousse l’individu à se réjouir du mal d’autrui et à se contrister de son bien, car tout ce qu’il aspire à être, mais n’est pas, se trouve chez l’autre ; elle suppose une constante comparaison entre sa propre situation et celle des autres, qui l’amène à constater son infériorité. Il existe plusieurs types d’envie : l’envie admirative ou émulative, l’envie hostile, l’envie dépressive (1).
3. La jalousie est une haine envers l’être ou la chose aimés (fluctuation entre amour et haine), jointe à l’envie envers l’autre. Elle s’extériorise au début par la peur de perdre cet être, cette chose ou cet avantage que l’on a et qu’on considère comme précieux. Lorsque cette perte devient réelle, d’autres émotions, découlant de cette jalousie, s’emparent de la personne.
Exemple : dans ma contrée, j’avais le plus beau cheval, mais récemment, mon voisin s’est offert un pur-sang d’une beauté sublime. J’éprouve un sentiment mêlé d’amour et de haine ou d’indifférence envers mon cheval, qui ne me procure plus cette fierté qu’il me donnait, et en même temps j’envie le voisin pour sa belle acquisition.
4. On envie souvent le bonheur et les biens d’un autre ; on est jaloux des biens, êtres ou avantages que l’on souhaite conserver. Ces deux émotions sociales, étroitement liées, entraînent dans leur sillage d’autres émotions simples : tristesse, colère, peur et honte.
Exemple : Mamadou est envieux des cadeaux reçus par sa petite sœur et est jaloux de la part d’attention parentale qu’il est en train de perdre. De même, dans l’exemple précédent, j’envie mon voisin pour sa belle acquisition et je suis jaloux de l’admiration que suscitait mon cheval, qui s’est déplacée ou que je dois partager avec mon voisin.
5. On parle de la morsure de l’envie et du flash de la jalousie.
6. La mauvaise nouvelle est que nous avons tous éprouvé ces deux émotions d’une manière ou d’une autre (par la morsure de l’envie ou le flash de la jalousie), mais selon des modalités différentes : pour certains, la promotion fulgurante du voisin de bureau a provoqué une déprime de cinq minutes ; pour d’autres, cela a engendré plusieurs nuits d’insomnie. Nous trouvons ces émotions tellement honteuses que rares sont ceux qui font l’aveu de les avoir ressenties ; certains ont l’envie comme passion dominante (ce sont des personnes sensibles, capables de ressentir une gamme assez large d’émotions sans les réprimer ou les refouler).
7. La bonne nouvelle est que par l’éducation ou grâce à un travail intérieur, ceux qui ont l’envie comme passion dominante peuvent acquérir une maîtrise telle que celle-ci s’exprime avec moins d’intensité, tant sur le plan du ressenti que sur celui du comportement et/ou de la réflexion.
8. C’est surtout dans le milieu de l’art que l’on rencontre des personnes animées par ces passions, car l’artiste ressent généralement (et sans répression) toute la palette des émotions ; l’envie et la jalousie constituent des moteurs puissants pour ces expériences émotionnelles, qui sont souvent le prélude à la créativité artistique. Les œuvres d’art sont fréquemment le résultat de la sublimation de ces émotions réprouvées. C’est comme si la production de lumière (œuvre d’art) était précédée d’un plongeon dans l’obscurité (les émotions difficiles).
9. Une caractéristique de l’individu envieux : il s’intéresse aux tares/défauts ou avantages/atouts des autres ; il divulgue en permanence les faiblesses d’autrui. Parfois, par stratégie, il peut aussi faire l’inverse : parler des réussites des autres pour dissimuler son comportement honteux.
Une caractéristique de l’individu peu envieux : il est indifférent et peu intéressé aux tares/défauts ou avantages/atouts des autres ; mais cela peut cacher un narcissisme très développé ou une grande maturité psychologique.
10. Utilité de ces deux émotions : au niveau individuel, ces émotions poussent à l’action, à la créativité et même à l’excellence (l’envie émulative/admirative est plus ou moins promue dans la société ceddo qui encourage l’idée de ne pas être en reste ou de faire moins que son nawle, ou pair). Au niveau social, un groupe intégrant davantage d’envieux et de jaloux est souvent plus propice à la créativité et à la survie, à condition que ses membres soient canalisés pour éviter l’implosion.
11. Nocivité de ces deux émotions : l’envieux souffre énormément, surtout lorsqu’il s’agit de l’envie hostile ou de l’envie dépressive ; le jaloux, lorsque sa jalousie devient maladive et étouffante, a tendance à chosifier son conjoint ou sa conjointe, rendant ainsi la relation très difficile.
12. Gestion de ces émotions : a/ Reconnaitre ces émotions ; b/ les exprimer ou les tenir secrètes (selon le contexte) ; c/ réfléchir sur les sentiments d’infériorité sous-jacents (il y a un travail sur l’estime de soi qui doit accompagner ce processus) ; d/ arrêter les comparaisons, valoriser ce qu’on a, faire preuve de gratitude, s’accepter comme on est, etc.
Pour des définitions précises, voir le livre de François Lelord et Christophe André : La force des émotions.
Les Wolofs disent ñee : envier avec certainement moins de haine (envie émulative)
Ils disent aussi aññane : envier avec certainement plus de haine (envie hostile)
Ibrahima Thioye est Consultant en développement personnel.
VIDEO
TIKTOK ET LE MIRAGE DE LA MIGRATION
Chaque jour, des dizaines de jeunes sénégalais quittent tout, hypnotisés par les sirènes numériques d'une meilleure vie en Europe. Mais derrière les filtres et la musique entraînante se cache une traversée mortelle
Les réseaux sociaux ont changé la façon dont les gens migrent. Au Sénégal, de nombreux jeunes utilisent TikTok pour entrer en contact avec ceux qui sont arrivés avec succès en Espagne. Mais la route à travers l'Atlantique est souvent beaucoup plus difficile que ce qui est présenté en ligne.
Ce film suit deux amis essayant de réaliser leur rêve européen.
Par Kaccoor Bi - Le Temoin
INSOUTENABLE LEGERETE
La face tragique-comique de ce naufrage est qu’il n’y a eu jusqu’ici aucun coupable. Personne n’a été responsable de rien. Et ce même si la France, dont quelques ressortissants avaient péri dans ce naufrage, réclamait des têtes sénégalaises à couper
Le 26 septembre 2002, le Sénégal s’était réveillé dans la douleur et la consternation. Des cris et des larmes… Toute une nation plongée dans un deuil qui se poursuit encore. Rage et désespoir avaient marqué cette folle et éprouvante journée qui avait fait s’arrêter le temps. Le ferry reliant Ziguinchor à Dakar se retournait au large de la Gambie, faisant près de 2 000 morts. Un accident qui était la conséquence de notre insoutenable légèreté à nous autres Sénégalais.
L’introspection à laquelle on avait alors invité nos compatriotes n’avait duré que quelques mois avant que nos mauvaises habitudes reprennent le dessus dans le cours normal de la vie à Galsen. Ce jeudi 26 septembre marquera le 22e anniversaire de ce tragique évènement.
La face tragique-comique de ce naufrage est qu’il n’y a eu jusqu’ici aucun coupable. Personne n’a été responsable de rien. Et ce même si la France, dont quelques ressortissants avaient péri dans ce naufrage, réclamait des têtes sénégalaises à couper. Vingt-deux ans après cette page sombre et douloureuse, rien n’a changé dans nos habitudes qui vont de mal en pis.
La mer continue d’engloutir des jeunes gens à la recherche d’une vie qu’ils pensent meilleure en Europe. Nos routes poursuivent leur danse macabre sans que des actions énergiques ne soient prises contre les chauffards assassins. Des voyous qui se foutent de leurs victimes parmi lesquelles d’innombrables mutilés à vie. Pis, ces conducteurs sans foi ni loi exercent en permanence un chantage sur les autorités étatiques. L’un de leurs leaders syndicaux est sorti récemment pour s’exercer à son jeu favori après avoir perdu son mandat de député.
Le décor dans ce secteur est surréaliste. Des véhicules qui ne devraient rouler nulle part dans le monde et indignes de transporter même du bétail, sillonnent nos routes et transportent des humains. Autobus et minicars s’adonnent à des surcharges de places et de bagages à la barbe et au nez des policiers et des gendarmes. L’école ne se porte pas mieux. Elle est sous la coupe de tricheurs qui ont de qui tenir.
Au niveau étatique, des autorités se livrent à des actes répréhensibles, confondant les caisses de l’Etat à leur patrimoine. On fait de la politique pour s’enrichir. Pour s’en convaincre, il n’est qu’à voir le conglomérat de politiciens et affairistes qui courent les coalitions en cette veille de législatives pour se soustraire à la Justice en obtenant une immunité parlementaire. Etrange pays où des brigands qui auraient dû se cacher-, chassés par la porte, reviennent par la fenêtre. Un élément de la société civile, qui invitait l’Etat à accélérer la reddition des comptes, s’est fendu d’un post- suggérant que la justice a besoin de temps pour faire son travail. Une manière subtile pour faire arrêter la machine judiciaire. Et ce sont toujours les mêmes personnes qui parlent en notre nom sans qu’on leur ait donné de mandat en ce sens. Depuis des lustres et au fil des régimes, hélas !
Par Diagne Fodé Roland
GAGNER LA MAJORITE
La majorité BBY bloque le pouvoir Exécutif tout comme l’autocrate Macky avait mis son « coude » sur tous les rapports des corps de contrôle de l’État (IGE, OFNAC, IGF, Cour des Comptes, etc) faisant de l’impunité une devise de sa mal-gouvernance.
Objectif 17 novembre 2024 : obtenir la majorité des députés pour aller vers la rupture anti-néocoloniale et la transformation systémique pour lesquelles le peuple a élu notre candidat à la présidentielle.
Du mois d’avril à la dissolution, la preuve a été faite que la 14ème législature s'érige en blocage des politiques de déconstruction du système de la mal-gouvernance libérale corrompue et voleuse des deniers publics.
La majorité de la 14ème législature a couvert tous les crimes financiers et de sang, toutes les violations des droits individuels et collectifs citoyens de la dictature autocratique de Macky/APR/BBY.
La majorité BBY bloque le pouvoir Exécutif tout comme l’autocrate Macky avait mis son « coude » sur tous les rapports des corps de contrôle de l’État (IGE, OFNAC, IGF, Cour des Comptes, etc) faisant de l’impunité une devise de sa mal-gouvernance. Ces forfaitures exigent une reddition des comptes par principe démocratique mais aussi pour récupérer les sous volés et réparer en indemnisant les victimes.
A toutes les élections jusqu’ici Pastef est allé en coalition. Ce fut le cas aux législatives de 2017, à la présidentielle de 2019, aux locales et aux législatives de 2022 et à la présidentielle de 2024.
Pastef est devenu la principale force politique du pays sans engranger la majorité de députés ni de conseillers municipaux ni de maires.
Les alliés, à l’exception de quelques-uns, ont abandonné Pastef, ses militants, ses sympathisants et les démocrates sincères face à la répression arbitraire, illégale et meurtrière. Par calcul, ils se sont tus sur les violations de l’État hors la loi et/ou ont comploté contre la candidature du président de notre parti Pastef.
Tirant les leçons de ces alliances non loyales, Pastef a décidé légitimement d’aller à l’élection législative de novembre 2024 en intégrant dans sa liste des alliés de la coalition présidentielle.
Des alliances melting-pot de survie politique vont se nouer entre partis libéraux qui vont chercher à se retrouver voyant s’envoler leur rêve de « garder le pouvoir durant 50 ans », entre certains d’eux comme le candidat libéral de la présidentielle 2024 et les socialistes libéraux et/ou les conservateurs religieux. Ces multiples combinaisons électoralistes de survie politique s'opère sur le cadavre de BBY.
Une certaine impréparation collective liée à la non-tenue du congrès de fusion et les ambitions individuelles va marquer les investitures des listes départementales et va relativement influer sur la liste nationale dans laquelle vont être intégrés nos alliés de de la coalition présidentielle.
Ces difficultés et distorsions relèvent de contradictions secondaires qui doivent être surmontées pour résoudre concrètement la contradiction principale : gagner la majorité dont notre gouvernement souverainiste a besoin pour passer de la transition actuelle à la rupture avec le néocolonialisme et la transformation systémique pour le peuple et par le peuple.
Alors, allons à l’assaut militant de l’électorat pour avoir la majorité permettant de commencer à envisager d’en finir avec 64 ans de néocolonialisme.
A mort la 14ème législature et vive la 15ème législature.
CHEIKH OUMAR ANNE POINTE DE NOMBREUSES FAILLES DANS L'ORGANISATION DES LEGISLATIVES
En marge de la rencontre entre une délégation de la Nouvelle responsabilité et celle de l’Alliance des forces de progrès pour sceller une alliance en vue des Législatives anticipées, Cheikh Oumar Anne a asséné ses vérités sur le processus électoral.
En marge de la rencontre entre une délégation de la Nouvelle responsabilité et celle de l’Alliance des forces de progrès pour sceller une alliance en vue des Législatives anticipées, Cheikh Oumar Anne a asséné ses vérités sur le processus électoral.
‘’Nous allons vers des élections exceptionnelles, anticipées. Les élections doivent être organisées en 60 jours dans une opacité qu’on n’a jamais vue depuis 1993, dans une insolence jamais vu de ceux qui nous gouvernent. Tous les acteurs sont quasiment exclus du processus. Alors que ce processus appelle un engagement, un comportement. Au Sénégal, on n’a fait 3 alternances. Le minimum est qu’on se concerte avant d’aller à des élections’’, a martelé le maire de Ndioum.
Avant d’ajouter : ‘’L’Assemblée nationale a été dissoute et on va à des élections où il n’y a pas de budget. Ni pour la confection des bulletins de vote ni pour les autres aspects logistiques. Pour les bulletins de vote, il faudra produire 7,5 millions de bulletins par candidat. S’il y a 50 listes, le coût total pourrait s’élever à 140 milliards de francs CFA’’. Proche de l’ancien Premier ministre Amadou Ba, Cheikh Oumar Anne n’a pas manqué de déplorer l’attitude du ministre de l’Intérieur. ‘’Il a montré qu’il est partisan. Il faut que les gens discutent pour voir comment organiser ces élections. Il faut que le peuple sénégalais sache comment on va trouver ces 140 milliards. Il faut un dispositif qui permette de contrôler le processus électoral. Ce sont eux qui appellent à la transparence, ils n’ont qu’à faire du ‘jubal’. Il faut permettre aux gens de s’organiser pour avoir des représentants dans tous les bureaux de vote, pour contrôler la mise à disposition de leurs bulletins dans tous les bureaux de vote du Sénégal. Ce sont des batailles qu’il faudra mener’’.
Et pour l’ancien ministre de l’Education, il revient aux membres de la société civile de prendre en charge ces questions. ‘’Nous irons à la rencontre des Sénégalais pour leur dire que c’est l’expérience, l’expertise, la compétence, qui peuvent sauver le Sénégal. Et nous savons que tout cela ne se trouve pas de l’autre côté. Ils sont à la tête du pays depuis 6 mois, mais ils ne peuvent rien faire’’, conclut M. Anne.
Perquisition du domicile de Lat Diop
La confrontation tant attendue entre l’ancien directeur général de la Lonase et le patron de 1XBet Sénégal n’a pas eu lieu finalement hier. Mouhamed Dieng a encore fait un faux bond. Il est toujours hors du territoire. Pour autant, Lat Diop n’a pas chômé durant la journée d’hier. Du commissariat du Port où il passe la nuit, il a été transporté aux environs de 13 heures à la Division des investigations criminelles (Dic), rapporte Dakaractu. Et c’est vers 18 heures que les enquêteurs l’ont acheminé chez lui aux Maristes pour les besoins d’une perquisition. Lat Diop est incriminé dans une affaire de corruption portant sur une somme de 5 milliards de FCFA.
Jérôme Bandiaky envoyé en prison par le doyen des juges
C’est la fin de la garde à vue du sniper. Jérôme Bandiaky est envoyé à la prison de Rebeuss hier, par le doyen des juges d’instruction près le tribunal deDakar. Jérôme est inculqué pour usurpation de fonction, escroquerie et détention illégale d’arme à feu et obtention d'avantages indus de la part de l'État.
Ali Zaidan file vers l’instruction
L’affaire de détournement de 52 000 tonnes de riz est confiée au juge d’instruction du 6e cabinet d’instruction car le procureur de la République a demandé l’ouverture d’une information judiciaire. Le mis en cause, notamment le directeur de la Sénégalaise Trading Company (STC), Ali Zaidan sera présenté aujourd’hui au juge du 6e cabinet qui va sceller son sort.
L'ex Daf du ministère de la Santé envoyé en prison
L’ancien Directeur administratif et financier de la Direction des établissements publics de santé n'a pas échappé au mandat de dépôt. Mamadou Fawzi Dione a été envoyé en prison hier par le Doyen des juges d'instruction du Tribunal de grande instance de Dakar. D’après nos confrères de le soleil digital, Abdou Aziz Diallo a retenu contre lui des faits d'escroquerie portant sur des deniers publics et de faux et usage de faux. Alors que le montant du préjudice est fixé à 344 millions FCFA, M. Dione a proposé de cautionner la somme de 19 millions FCFA. Cette offre a été rejetée par le magistrat instructeur qui a réclamé l'intégralité du montant reproché, comme le stipule la loi en matière de détournement de deniers publics. Cela a mis en rogne ses avocats qui reprochent au parquet et à la police d'avoir fixé un montant différent de celui avancé par la partie civile. Dans cette affaire, c'est l'ancien directeur de la Santé, Bernard Gningue, qui a porté plainte contre l'ex-Daf au niveau de la Sûreté urbaine de Dakar.
53 migrants sénégalais seront rapatriés du Maroc, jeudi
Au moins, 53 ressortissants sénégalais séjournant dans les centres de rétention des migrants de Bir-Gandouz et d’Argouba, au Maroc, vont regagner le Sénégal à partir de jeudi, dans le cadre d’une opération de rapatriement prise en charge par le gouvernement marocain, a appris l’Aps de source diplomatique. Le rapatriement de ces candidats à l’émigration va se faire par la voie terrestre, a indiqué la source. Il restera 354 migrants sénégalais dans ces centres. Ils seront rapatriés par voie aérienne à partir de la semaine prochaine, a fait savoir la source en signalant que le premier vol, qui sera assuré par la Royal Air Maroc, est prévu lundi.
Tirage au sort à la Direction générale des élections
Pour éviter des bousculades lors du dépôt des dossiers de candidature, le Directeur général des élections va effectuer aujourd’hui une séance de tirage au sort à 10 heures dans ses locaux. Il invite ainsi les partis politiques légalement constitués, les coalitions de partis politiques légalement constitués et les entités regroupant des personnes indépendantes, à participer au tirage qui déterminera l'ordre de passage pour le dépôt des dossiers de candidature prévu du samedi 28 à 8 heures au dimanche 29 septembre 2024 à minuit.
La coalition «Senegaal Kesse» de Abdoul Mbaye et TAS
Une nouvelle coalition de partis politiques a vu le jour hier, en perspective des élections législatives. Il s’agit de la coalition «Senegaal Kesse», dont les têtes de liste sont l'ancien Premier ministre Abdoul Mbaye et l'ancien ministre, candidat à la présidentielle de mars 2024, Thierno Alassane Sall. Abdoul Mbaye et compagnie réaffirment leur détermination à défendre les intérêts vitaux de notre nation et de nos concitoyens. Ils s’engagent pour le Sénégal et son peuple, loin des ambitions personnelles et des gains matériels. La coalition «Senegaal Kesse» prône une opposition républicaine et constructive et promet d'unir les forces citoyennes et politiques pour assurer un équilibre des pouvoirs, essentiel à la solidité de notre démocratie. Ils sont d’avis que l'Assemblée nationale doit incarner le contre-pouvoir fondamental dont le Sénégal a tant besoin et les députés doivent jouer un rôle crucial dans l’accompagnement et le contrôle de l’exécutif, pour ainsi assurer une gouvernance responsable et au service de tous. A l’en croire, l’expérience récente a montré que la concentration excessive des pouvoirs entre les mains de l’exécutif a souvent affaibli la démocratie et sacrifié le bien-être du peuple.
Amadou Ba et Khalifa Sall draguent Aly Ngouille Ndiaye
Le maire de Linguère est très courtisé par les leaders politiques pour adhérer à leurs coalitions. En effet, c’est le ballet des chefs de partis et de coalition de partis au siège de son Parti pour la souveraineté et le développement PSD Njariñ de Aly Ngouille. Le leader de la coalition Jamm Aj Njarin, Amadou Bâ s'est rendu chez le ministre Aly Ngouille Ndiaye pour le convaincre de rejoindre sa coalition. Les échanges ont porté sur une éventuelle alliance aux législatives. Khalifa Sall a effectué aussi un déplacement chez le maire de Linguère pour qu’il rejoigne leur coalition. Il faut souligner que des responsables de Pastef ont aussi approché le président du PSD Njariñ pour décrocher son soutien aux législatives.
El Hadji Mamadou Diao vote Pastef aux législatives
Ça bouge dans les partis politiques. Chacun se positionne en perspective des législatives. Candidat à la présidentielle sous la bannière de la coalition Diao 2024, El Hadji Mamadou Diao n’a pas présenté de listes aux législatives. Le maire de Kolda qui suit sa démarche de rupture, indique que la coalition Diao 2024 votera pour la liste Pastef dirigée par le Président Ousmane Sonko. M. Diao rappelle que son projet de société «jubanti sunugaal-gui» vise à bâtir un nouveau Sénégal et à favoriser la réconciliation des Sénégalais.
Les eaux du fleuve envahissent les habitants de Gourel Défa
Beaucoup d’habitants de Gourel Défa, un quartier de la commune de Matam, ont commencé à quitter leurs maisons, à cause des inondations causées par la montée des eaux du fleuve Sénégal, a constaté l’Aps. La digue de protection qui le ceinture n’a en effet pas tenu face à la crue déferlante. Les eaux ont envahi ce quartier situé au bord de la route principale menant vers Diamel, un autre quartier de Matam. À Défa, les maisons sont espacées les unes des autres de plusieurs mètres. Des concessions de fortune côtoient des bâtiments en dur en construction. Certains de ces bâtiments, déjà prêts à être habités, sont pourtant vides et fermés à clé. Et comme à l’ordinaire depuis quelques jours, Gourel Défa s’est réveillé en cette matinée au milieu des eaux qui l’encerclent de partout. De mémoire de ses habitants, Gourel Défa n’a jamais été confronté à des inondations d’une ampleur aussi grande que celle de cette année.
Un homme tué par la foudre
L’orage violent qui s’est abattu sur Dakar hier, a fait des victimes. Beaucoup de routes étaient inondées et les automobilistes bloqués même sur l’autoroute. Il nous revient aussi que des bassins d’eaux ont déversé leur surplus dans les quartiers à cause des fortes pluies. Mais le pire a été noté sur la corniche ouest de Dakar, où la foudre a tué un homme d’après, le passionné de météo, Riad Kawar. Il prévient d’ailleurs qu’on ne reste pas en bord de plage et on ne nage pas lorsque le tonnerre devient fort car l’eau est conductrice de l’électricité et la mer attire la foudre. On signale qu’à Mbao aussi la foudre a bousillé les installations électriques d’une maison.
Khadim Ba de Locafrique arrêté
Khadim Ba est dans de beaux draps. Le patron de Locafrique a été arrêté et placé en garde à vue, a appris emedia de sources judiciaires. L’homme d’affaires serait impliqué dans un dossier de contentieux douanier. Affaire à suivre.
Des cheminots sans pension de retraite
Les cheminots retraités qui souffrent le martyre pour faute de pension ont été reçus en audience par le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens El Malick Ndiaye. Ces cheminots venus de Thiès ont partagé leurs préoccupations au ministre, notamment le non-versement de leurs pensions de retraite depuis deux décennies. Entouré du Directeur général de la Société Nationale Les Chemins de Fer du Sénégal (CFS), Ibrahima Ba, et du Directeur général de la société d'exploitation du Train Express Régional (Senter S.A.), Cheikh Ibrahima Ndiaye, le ministre a exprimé sa compassion face à leur situation difficile. M.Ndiaye s’est engagé à examiner la doléance avec le ministre des Finances et l'Agent judiciaire de l'État, afin de trouver une solution durable. Il a souligné l'importance de garantir des conditions de vie dignes pour ces anciens travailleurs qui ont tant contribué au développement du secteur ferroviaire du pays.
L’ELECTION DU NOUVEAU DG DE L'ASECNA PREVUE CE VENDREDI
Le Comité des ministres de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) se réunira lors d’une session extraordinaire, prévue ce vendredi à Dakar, pour élire le prochain Directeur général de l’établissement
Le Comité des ministres de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) se réunira lors d’une session extraordinaire, prévue ce vendredi à Dakar, pour élire le prochain Directeur général de l’établissement.
Le successeur de Mohamed Moussa à la tête de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) devrait être connu vendredi. Le Comité des ministres de l’établissement public se réunira lors d’une session extraordinaire, prévue ce 27 septembre 2024 à Dakar, pour élire le nouveau Directeur général. «Les dossiers de candidature avaient été envoyés aux dix-neuf Etats membres par le président du Comité des ministres et la date réglementaire de clôture des dépôts était fixée au 31 mars 2024. Une liste de six candidats est arrêtée.
Conformément aux textes en vigueur en la matière, ils ont été respectivement proposés par les pays suivants : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Tchad et l’Union des Comores», indiquent les services de l’agence dans un communiqué. Et de souligner que «le candidat désigné succèdera au Nigérien qui, au 31 décembre 2024, aura effectué deux mandats, soit huit années à la tête de l’Asecna». Il note aussi que «depuis l’entrée en vigueur de la Convention relative à l’Asecna signée le 28 avril 2010 à Libreville, le mandat du Directeur général de l’Asecna est de quatre ans renouvelables une seule fois, contrairement aux anciennes dispositions par lesquelles le Directeur général devait exercer un mandat unique de six ans. Le nom du candidat désigné à l’issue de cette session extraordinaire sera soumis, pour nomination, à la session ordinaire du Conseil d’administration prévue avant la fin de l’année 2024, pour une prise de fonction le 1er janvier 2025».
Pour rappel, «l’Asecna a été créée en 1959 pour fournir des services de circulation aérienne sur un espace de 16, 1 millions de km2. En outre, elle développe des capacités liées au management des aéroports, aux études et réalisation d’infrastructures aéronautiques, à la maintenance des équipements aéronautiques, à la calibration des instruments d’aide à la navigation aérienne et à la formation aux métiers de l’aviation civile. Les Etats membres sont au nombre de 19 : le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Centrafrique, les Comores, le Congo, la Côte d’Ivoire, la France, le Gabon, la Guinée-Bissau, la Guinée Equatoriale, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Rwanda, le Sénégal, le Tchad et le Togo».
Par Ibou FALL
ÉCUREUIL ACTIF» N’EST PLUS, BRANLE-BAS DE COMBAT ET SAUVE-QUI-PEUT…
Amadou Mahtar Mbow n’est plus. Surnommé «Ecureuil actif» dans le mouvement scout dont il est l’un des premiers adhérents, il reste à l’image de son totem, toute sa vie durant, le travailleur acharné et infatigable que le monde entier connaît
Amadou Mahtar Mbow n’est plus. Surnommé «Ecureuil actif» dans le mouvement scout dont il est l’un des premiers adhérents, il reste à l’image de son totem, toute sa vie durant, le travailleur acharné et infatigable que le monde entier connaît. Inusable militant de la cause humaine, du Tiers-Monde et des valeurs de la République pour lesquelles il donnera jusqu’à sa santé, il s’éteint à cent trois ans, au moment où ce pour quoi il se bat depuis toujours est en train de basculer dans l’abîme.
Avec Abdoulaye Ly, ils sont les figures emblématiques du Parti du rassemblement africain, le Pra-Sénégal, dont l’objectif est l’indépendance du Sénégal. Pendant que l’Ups vote «oui» au référendum de De Gaulle, eux, du Pra, votent «non» et se brouillent avec Senghor et Mamadou Dia. Ils se rabibochent après les événements de 1962 et la Constitution de 1963. Mahtar Mbow, qui est le premier ministre de l’Education nationale après la Loi Cadre de 1957, revient à son poste en 1966 ; cela lui vaudra, en 1968, son bras de fer avec les étudiants, qui déclenche la fameuse grève. Il sera muté par la suite à la Culture où il reste jusqu’en 1970.
Entre-temps, il pose un pied à l’Unesco et finit par y entrer comme sous-directeur, avant d’être élu en 1974 Directeur général. C’est la première fois qu’un Africain accède à ce stade dans l’organigramme des Nations unies. Il y reste quatorze ans et y poursuit son combat d’émancipation des peuples du Tiers-Monde. A son actif, l’édition de l’Histoire générale de l’Afrique, enfin rédigée par les Africains, dont le professeur voltaïque Joseph Ki-Zerbo et l’égyptologue Cheikh Anta Diop…
Mahtar Mbow ne s’en arrête pas là : alors que les autoroutes de l’information sont lancées, le Dg de l’Unesco plaide pour la démocratisation du savoir et des flux d’informations qui ne doivent plus être à sens unique, du Nord au Sud. Il tient tête aux Usa à tel point que le principal bailleur de l’organisation onusienne claque la porte.
De retour au Sénégal, alors que les institutions locales sont foulées aux pieds par le régime de Wade, il lance les Assises nationales pour restaurer la République. L’arrivée de Macky Sall au pouvoir n’arrange rien : malgré la mise en place de la Cnri, rien ne changera. L’ancien Président, lors de la présentation des travaux de cette commission, affiche même une désinvolture discourtoise en déclarant qu’il n’en prendrait que ce qui l’intéresse, c’est-à-dire trois fois rien…
Amadou Mahtar Mbow, un Sénégalais au destin exceptionnel, est sans doute le dernier boy-scout de notre vie publique. Paix à son âme et que la terre lui soit légère.
Après cette minute de silence, revenons à nos moutons…
Cela fait deux semaines que l’enceinte de l’Assemblée nationale fait des échos comme une maison hantée et donc, que la République du Sénégal n’a pas de dauphin constitutionnel. A part moi, ça n’empêche personne ne dormir : c’est un pays de croyants sur lequel le Bon Dieu veille comme du lait sur le feu.
D’ailleurs, après ses hauts faits d’armes, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, passe quelques jours peinards aux Etats-Unis, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies, en compagnie de Mimi Touré qui y serait une habituée des lieux et, bien entendu, Yassine Fall, le gros calibre des Affaires étrangères. Je retiens quand même mon souffle jusqu’à son retour, terrifié à l’idée qu’elle accorde une interview à la presse ivoirienne au sujet de notre amour immodéré pour le café-Touba ou celle des Pays-Bas devant laquelle elle vilipenderait notre faible pour les frites…
Retour au Sénégal, où c’est la reprise des clashes : lors d’un Conseil interministériel sur l’imminente rentrée des classes, le Premier ministre Ousmane Sonko, sans lequel nous nous ennuierions souverainement, en remet une couche sur la question des écoles «étrangères» qui défient cette République jusque-là coupable de complaisance ; mais avec lui, on le suppose, ça va changer radicalement.
Sérieux, il tient absolument à ce que les filles portent le voile à l’école ?
Réponse du berger à la bergère : l’Eglise, par la voix du Conseil du laïcat, hausse le ton et rappelle au chef du gouvernement le respect qu’il lui doit et ses vrais devoirs, qui sont de régler les problèmes quasi insurmontables des Sénégalais.
Comme ce front ne suffit pas à son bonheur, Ousmane Sonko en ouvre un autre, cette fois, avec les alliés de la Coalition Diomaye Président. Pour les Législatives, le nom de Diomaye doit disparaître de la campagne au profit de Pastef dont il est l’incontestable président. Conclusion, jusque-là, depuis février 2024, ça bat campagne pour Bassirou Diomaye Faye ; dorénavant, c’est pour Pastef, traduisez, donc lui, le Pros, qu’il faudra se dévouer.
Ceux qui ne sont pas d’accord peuvent aller se faire pendre ailleurs.
Il faut voir la mine déconfite de Me Moussa Diop lorsqu’il annonce la nouvelle. Il est bien le rare à s’en indigner : Aïda Mbodj et Mimi Touré n’hésitent pas une seconde avant de s’aplatir comme des crêpes au chocolat. Et s’il faut acheter la carte Pastef, il suffit de le leur demander, elles n’hésiteront pas, au tarif de soutien. D’ailleurs, Aïda Mbodj, qui sait naviguer de régime trouble en régime trouble, est déjà en campagne déguisée comme du temps du Ps ou du Pds : Madame la Dg de la Der/fj sillonne le pays pour prêcher la bonne parole en promettant de distribuer des sous aux indigents… On ne se refait pas.
C’est bien gentil, mais il faut tout de même aborder les questions qui fâchent : les déclarations du Fmi sur la situation économique du Sénégal… Ça n’a apparemment pas le cœur à la fanfaronnade ! D’ailleurs, en réponse, le gouvernement va faire face à la presse et la Société civile pour expliquer le comment du pourquoi. Signe des temps, l’ancien Dg de la Lonase, Lat Diop, est en garde à vue pour des accusations de blanchiment d’argent et d’enrichissement illicite. Il figurera sans doute parmi les premiers clients du Pool judiciaire et financier installé la semaine passée : vingt-sept magistrats qui consacreront désormais leur carrière à traquer du délinquant financier.
S’ils travaillent au rythme de la regrettée Crei, il faudra s’attendre à un ou deux procès retentissants par nouveau régime…
Dans la foulée, ça note aussi l’arrestation d’un ancien garde du corps de Macky Sall, Jérôme Bandiaky, ainsi que la perquisition de gendarmes chez Farba Ngom, en plus des accusations par voie de presse contre Macky Sall au sujet de plus de 2750 tonnes d’or volatilisées comme par enchantement. Ça tombe bien, l’ancien président de la République, qui tente de mobiliser ce qui reste de ses troupes, en arrive à tenter de s’expliquer : non, il n’y a pas de «deal» avec l’actuel tandem au pouvoir. La preuve, lui et les siens sont persécutés… Traduction : le «protocole du Cap Manuel» est une arlésienne. Ces honnêtes politiciens sénégalais auraient-ils signé leurs accords avec de l’encre sympathique ?
Ben voyons : ce ne serait pas la première fois qu’un protocole serait violé…
Toujours est-il que le branle-bas de combat des militants de l’Apr prend des allures de sauve-quipeut ! Il y a ceux qui s’y cramponnent toujours en priant que leur alliance incestueuse avec le Pds qui implose et Rewmi qui se ratatine, sauve leurs fesses, en dépit des vagues de défection vers le patron de la Nouvelle Responsabilité, Amadou Ba.
Le candidat pas si malheureux que ça à la dernière Présidentielle sort enfin de sa torpeur, alors que ses amis piaffent d’impatience d’en découdre. Apparemment, comme on dit en Afrique selon un confrère français, l’ancien Pm marchande tout ce temps pendant la nuit. Résultat : en plus de la razzia sur l’Apr dont quantité d’élus locaux le suivent, il ramène en même temps dans ses filets, en plus de Madiambal Diagne qui commence à mal tourner, les alliés de Benno bokk yaakaar du style Ps et Afp, mais aussi les partis de la «Gauche plurielle» -allez savoir ce que ça signifie…
Pendant ce temps, Barthélemy Dias, qui a l’air de doubler Khalifa Sall par la droite, rallie les «jeunes», comprenez les nouvelles pousses au langage adéquat pour les bagarres de borne-fontaine.
Ce qu’il faut juste comprendre : le nouveau régime n’a pas l’intention d’y mettre les formes pour gouverner seul… Résultat, nous avons un Premier ministre qui refuse de se plier aux exigences républicaines, préférant un show au Grand Théâtre à une Dpg au Parlement, cornaqué par un président de la République malgré lui, qui a l’air plutôt pressé de lui céder la place après avoir dissous toutes les institutions et signé un décret que son adresse à la Nation contredit immédiatement.
Mieux, ou pire, c’est selon, l’opposition découvre avec stupéfaction que la réponse du Conseil constitutionnel concernant la dissolution de l’Assemblée date de plusieurs mois. Ce qu’il faut en déduire : Pastef se prépare depuis belle lurette aux Législatives. Sauf que parmi les coalitions de l’opposition, beaucoup de leaders ne sont pas nés de la dernière pluie et s’y préparent depuis aussi longtemps, comprenant que la quatorzième législature serait peut-être la plus brève de toute l’histoire de l’Assemblée nationale.
Un scoop, tout de même : le «Projet» va être présenté juste avant les Législatives. Enfin, ce n’est pas trop tôt… Et dire que ça fait dix ans que les 54% de l’électorat l’attendent patiemment. Quand Pastef commence à en parler, il y en a alors qui font encore pipi au lit tandis que d’autres passent l’entrée en sixième !
Bref, le pays se demande de quoi sera faite la République au lendemain du 17 novembre 2024.
Il y a ceux qui ne peuvent plus attendre et bravent les océans, lesquels nous renvoient leurs cadavres par pirogues entières. Et puis, il y a ceux qui se rongent les sangs en s’inquiétant des bouilles du futur régime sur le point de sortir des urnes. Dans tous les cas, pour beaucoup d’acteurs politiques, ce sera une question de vie ou de mort. Ça va donc voltiger bas et sans doute saigner dans quelques mois.
Amadou Mahtar Mbow, Dieu merci, n’assistera pas à ce sordide spectacle.