L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) n’est pas encore prête pour accueillir les étudiants et les professeurs qui réclament la reprise des cours.
Invité de l’émission «Kenu askan wi» sur iTv, le Directeur du Coud a listé les conditions sécuritaires pour une réouverture des campus.
«On ne peut pas quand même retourner au niveau du campus social en faisant fi de ces évènements (Ndlr : les violences liées à l’affaire Sonko en juin dernier). Il faut de nouvelles cartes du Coud qui sont basées sur les inscriptions en cours qui permettent d’assainir et de s’assurer que ceux qui entrent dans ce campus sont réellement des étudiants. Ces cartes permettront d’accéder aux restaurants. Et pour certains petits pavillons, on va expérimenter ces cartes qui permettront même d’ouvrir les chambres des étudiants», a expliqué Maguette Sène. Avant de noter que les travaux sont en cours d’exécution. «C’est à partir du 1er septembre que nous avons démarré les travaux de reconstruction. Et aujourd’hui, on est à hauteur de 70%», a-t-il précisé
SERIGNE FADEL MBACKE APPRÉHENDÉ 9 ANS APRES
L’émigré Oumar Baldé veut rentrer dans ses fonds. Il accuse Serigne Fadel Mbacké de l’avoir grugé de 134 millions de FCFA. Il a opposé un niet catégorique aux médiateurs qui veulent sortir le chef religieux Serigne Fadel Mbacké de ce gouffre.
Bés Bi le Jour |
Malick SY |
Publication 26/10/2023
L’émigré Oumar Baldé veut rentrer dans ses fonds. Il accuse Serigne Fadel Mbacké de l’avoir grugé de 134 millions de FCFA. Il a opposé un niet catégorique aux médiateurs qui veulent sortir le chef religieux Serigne Fadel Mbacké de ce gouffre.
Après neuf ans de cavale, Serigne Fadel Mbacké, un ressortissant du village de Ndindy, une localité de la commune de Touba Mosquée, a été attrait devant le Tribunal de grande instance de Diourbel par l’émigré Oumar Baldé. Ce dernier reproche au prévenu de l’avoir grugé de 134 millions de FCFA. Vivant depuis 1995 à Houston, aux États-Unis, Baldé avait, en 2013, fait part à Serigne Fadel Mbacké de son intention d’investir dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage. Serigne Fadel Mbacké lui fait savoir qu’il avait négocié pour lui un champ de dix hectares à Touba pour 90 millions de FCFA et qu’un de ses disciples «vendait 68 moutons, 43 chèvres, six chevaux et 17 vaches pour la somme de 44 millions de FCFA».
Oumar Baldé qui, entre-temps, vouait une croyance aveugle à Serigne Fadel Mbacké jusqu’à lui donner le prénom du fils de sa 4ème épouse, accepte d’acheter la parcelle et les animaux. Il pensait ainsi avoir fait une bonne affaire et envisage de montrer à ses partenaires américains avec qui il voulait investir au Sénégal la parcelle et les animaux. Il avait fixé la date au marabout qui n’a pas daigné lui répondre. Et cela malgré les appels incessants sur les trois numéros de téléphone qu’il lui avait remis. Après d’intenses recherches, c’est la semaine dernière, soit neuf années après, que l’émigré a appris que Serigne Fadel Mbacké qui séjournait au Gabon est revenu au bercail. Il sera arrêté avant d’être placé sous mandat de dépôt à la prison de Diourbel.
LA RADDHO DEPLORE LES RESTRICTIONS DES LIBERTES AU SENEGAL
Sadikh Niasse, qui assiste à la 77ème session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, à Arusha, en Tanzanie, a dénoncé les «restrictions des libertés» et les «dérives liberticides» du Sénégal.
La 77ème session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples qui se tient présentement à Arusha, en Tanzanie, a servi de tribune au secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) pour revenir sur les «restrictions des libertés» et les «dérives liberticides» du Sénégal.
Le secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) n’a pas été tendre avec l’Etat du Sénégal. Sadikh Niasse, qui assiste à la 77ème session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, à Arusha, en Tanzanie, a dénoncé les «restrictions des libertés» et les «dérives liberticides» du Sénégal. «Le motif de ‘’risque de trouble de l’ordre public’’ a été souvent évoqué pour refuser de manière abusive les demandes de manifestations des partis de l’opposition, de la société civile et des mouvements citoyens. Par ailleurs, l’article 10 de la Constitution protège la liberté d’expression. Ce sont donc des droits incontestables fondés sur une obligation de l’État. Ce n’est ni plus ni moins qu’une question de droits et libertés fondamentaux. Le recours abusif et disproportionné de la force létale par les Fds a été, durant deux ans, l’objet d’alerte et de dénonciation des organisations de défense des droits humains intervenant au Sénégal», a-t-il souligné. Il rappelle qu’en mars 2021 la répression de plusieurs manifestations ont éclaté un peu partout dans le pays en marge d’un dossier en justice impliquant l’opposant Ousmane Sonko. Des manifestations qui se sont soldées par la mort de 14 manifestants selon les chiffres officiels. M. Niasse a également évoqué les émeutes qui ont suivi la condamnation de Ousmane Sonko pour «corruption de jeunesse» dans l’affaire l’opposant à Adji Sarr. 16 morts ont été enregistrés selon les chiffres avancés par le gouvernement et 23 selon Amnesty International/Section Sénégal. Le secrétaire général de la Raddho a aussi souligné les restrictions de l’internet qui ont affecté fortement l’accès et l’usage des plateformes numériques populaires telles que WhatsApp, Twitter et Facebook. Le motif, selon les autorités pour justifier les restrictions et parfois la coupure de l’internet mobile, c’était d’empêcher la diffusion de messages de haine ou d’appels à l’insurrection qui sont susceptibles d’envenimer la situation déjà très tendue. Sadikh Niasse a également fait l’état des lieux des conditions de détention. «Il faut signaler que la population carcérale du Sénégal est de 11 547 pour les 37 prisons que compte le pays qui ne disposent que d’une capacité d’accueil de 4224 places, avec 60,28% de condamnés et 39,72% de prévenus. Ces chiffres renseignent largement sur l’état de surpeuplement des prisons du Sénégal», at-il dit.
Pour une intervention de la Cadhp auprès des autorités sénégalaises
Toutefois, le secrétaire général de la Raddho a sollicité une intervention des commissaires de la Cadhp auprès des autorités sénégalaises pour «une application de manière rigoureuse du régime des manifestations qui autorise les citoyens à manifester pacifiquement après information de l’autorité administrative». Sadikh Niasse énumère : «La conception et la mise en œuvre de programmes de formation réguliers pour les forces de l’ordre sur les droits de l’Homme, la gestion des foules et les techniques de maintien de l’ordre respectueuses des normes internationales, la mise en place des mécanismes efficaces pour enquêter sur les morts survenues lors de la répression des manifestations et garantir la responsabilité des personnes impliquées, la poursuite du programme de placement sous contrôle judiciaire et le port de bracelet électronique en vue de résorber de manière sensible, le taux d’occupation des prisons au Sénégal.» Il a plaidé aussi pour le relèvement de la capacité d’accueil de la nouvelle prison de Sébikotane et construire de nouvelles prisons dans les régions très peuplées comme Diourbel, Thiès et Kolda ainsi que le renforcement des moyens d’action de l’Observateur national des lieux de privation de liberté (Onlpl) pour lui permettre de «bien remplir sa mission de prévention de la torture et des mauvais traitements dans les lieux de privation de liberté». Il demande aussi la libération «sans condition de toutes les personnes arrêtées et qui n’ont fait qu’exercer leur liberté de manifestation ou exprimer leurs opinions dans le cadre des évènements survenus au Sénégal depuis 2021, y compris Alioune Sané coordonnateur du mouvement Y’ en a marre ainsi que d’autres activistes».
ADAPTER LES FORCES AERIENNES AUX CONFLITS ACTUELS
Adapter la défense aérienne aux défis de l’heure. C’est l’objet des échanges entre les armées africaines lors de cette 2e édition du Forum Africa Air Force, ouverte à Dakar ce mercredi.
Bés Bi le Jour |
Cheikh Moussa SARR |
Publication 26/10/2023
Adapter la défense aérienne aux défis de l’heure. C’est l’objet des échanges entre les armées africaines lors de cette 2e édition du Forum Africa Air Force, ouverte à Dakar ce mercredi.
Le Sénégal accueille pendant deux jours la 2e édition du Forum Africa Air Force organisée par l’Armée de l’air sénégalaise. Ce rendez-vous de la communauté aérospatiale mondiale est une rencontre cruciale des chefs d’Etat-major des Armées de l’air ainsi que des industriels de l’aéronautique mondiale. Dans son discours, le chef d’Etat-major de l’armée de l’air du Sénégal, le Général Souleymane Sarr a déclaré qu’«à une époque où la menace demeure de plus en plus diffuse et dynamique, il est impératif que nos Forces aériennes s’adaptent à cette nouvelle donne et évoluent pour répondre efficacement aux défis sécuritaires communs». Cette rencontre est axée sur le thème «Adapter les capacités de la Force aérienne et l’emploi des drones aux conflits modernes».
Le Général Souleymane Sarr d’ajouter : «Nous devrions travailler ensemble à l’adaptation de nos capacités, de nos connaissances et de nos ressources pour créer une posture de défense collective plus forte qui favorisera la stabilité, dissuadera les menaces potentielles et permettra une réponse rapide en cas de besoin». Il soutient, par ailleurs, que la 2e édition du Forum des Armées de l’air africaines comprendra des discussions et des briefings de haut niveau en plus d’une exposition internationale qui mettra en évidence les derniers équipements et solutions disponibles pour soutenir les Forces de la région. «Des discussions interactives et multidisciplinaires ainsi que des démonstrations aéronautiques mettront davantage en évidence cet événement qui fait partie des rassemblements stratégiques des forces aériennes, des autorités de l’aviation et des principaux fournisseurs de solutions en Afrique», a-t-il conclu.
LES TRAVAILLEURS EN GREVE LES 1ER ET 2 NOVEMBRE PROCHAINS
Le Syndicat unique des travailleurs du transport Aérien et des activités annexes du Sénégal (Suttaaas) est très remonté contre les autorités de la Direction d’Aibd Assistance Services (2AS).
Bés Bi le Jour |
Ndèye Anna NDIAYE |
Publication 26/10/2023
Le Syndicat unique des travailleurs des transports aériens et des activités annexes du Sénégal (Suttaaas) de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass a annoncé un arrêt de travail pour les 1er et 2 novembre prochains. Il proteste contre le «refus» de la direction d’Aibd Assistance Services (2AS) de respecter les accords signés.
Le Syndicat unique des travailleurs du transport Aérien et des activités annexes du Sénégal (Suttaaas) est très remonté contre les autorités de la Direction d’Aibd Assistance Services (2AS). Ces travailleurs vont en effet, observer une grève de 48 heures les 1er et 2 novembre prochains. Un mouvement d’humeur qui fait suite au «refus» de la direction de respecter les accords signés, mais aussi de garantir les droits des employés. «La direction refuse toujours d’appliquer l’augmentation généralisée des salaires dans le secteur privé, malgré l’entrée en vigueur de l’arrêté d’extension le 1er juillet dernier», indique le communiqué. Ces travailleurs du secteur aérien ajoutent que les autorités de la Direction de 2AS ont invoqué l’avis personnel de l’Inspecteur régional du travail de Thiès pour justifier leur décision. Un «alibi» que les syndicalistes du Suttaaas balaient d’un revers de main. «Cet (inspecteur) n’a pas la qualité et la compétence d’un juge du travail pour trancher un différend de cette nature. Il a exprimé un simple avis», ont-ils dit. Suffisant pour qu’ils s’opposent fermement à cette décision qui, selon eux, remet en cause «la mesure d’extension signée par le ministre du Travail».
Le collège des délégués de 2AS a ainsi rappelé un accord précédemment signé avec leur ministère de tutelle. «En prélude à la levée de notre préavis de grève des 7 et 8 juillet 2023, un accord avait été convenu et signé avec le ministre de tutelle, ne souffrant d’aucune ambiguïté dans son contenu. La confirmation de 95 agents en Cdi, le recrutement de 68 autres ainsi que l’effectivité de l’indemnité de logement», ont-ils rappelé. Et selon eux, «la direction renvoie la responsabilité de la décision au Mtadia, à qui l’incidence financière a été transmise depuis le 4 octobre 2023. Il apparaît clair que l’on refuse d’ouvrir les yeux sur la réalité de l’entreprise et de ses employés».
LE SENEGAL TENU EN ECHEC PAR LA RUSSIE (0-0)
Trois jours après sa nette victoire (4-0) face au Panama, l’équipe nationale U17 du Sénégal a été neutralisée (0-0), ce mercredi, par celle de la Russie.
Bés Bi le Jour |
Wiwsport |
Publication 26/10/2023
Trois jours après sa nette victoire (4-0) face au Panama, l’équipe nationale U17 du Sénégal a été neutralisée (0-0), ce mercredi, par celle de la Russie.
Les Lionceaux, emmenés par Serigne Saliou Dia, ont été moins efficaces devant le but, à l’image de Amara Diouf et Mamadou Sadio, en jambes mais peu précis dans la surface russe. Dominateurs dans le jeu, les Sénégalais ont eu plusieurs bonnes occasions de prendre l’avantage, notamment sur coup franc où Amara Diouf a vu sa frappe repoussée de justesse par le gardien adverse. Mamadou Sawane a aussi claqué sa frappe sur le poteau.
En défense, le portier sénégalais Serigne Diouf s’est montré décisif à plusieurs reprises, notamment en seconde période. Le Sénégal disputera le troisième et dernier match de cette deuxième phase de préparation contre l’Ouzbékistan le 28 octobre à 09h00 GMT
LA RADIO SUD FM PORTEE AU PINACLE
La radio Sud Fm a remporté le Prix AfricTivistes Média & Démocratie dans le cadre du séminaire sur l’information et la démocratie qui s’est tenu les 24 et 25 octobre 2023.
Le rôle de la Radio Sud Fm dans la démocratisation de l’espace public a été adoubé par AfricTivistes. Le prix Média & Démocratie de cette organisation a été attribué hier, mardi 25 octobre, à cet organe de presse. Sud Fm a été choisie à l’unanimité par un jury qui a loué son engagement constant envers la démocratie.
La radio Sud Fm a remporté le Prix AfricTivistes Média & Démocratie dans le cadre du séminaire sur l’information et la démocratie qui s’est tenu les 24 et 25 octobre 2023. La distinction vise à consacrer le média sénégalais qui s’est le plus distingué dans la défense et la promotion des principes démocratiques au Sénégal. Sud Fm, lauréat du Prix “AfricTivistes Média & Démocratie” a été choisie à l’unanimité par un jury composé de professionnels et d’experts reconnus dans le domaine des médias. Le choix de Sud est fondé sur son engagement envers la démocratie. Le jury s’est dit convaincu que la radio a démontré son engagement constant en faveur de la démocratie, de la liberté d’expression et de la transparence. Mieux, elle a permis la réalisation d’enquêtes journalistiques approfondies et courageuses qui ont eu un impact significatif sur la société et la gouvernance démocratique. Sud Fm a aussi fait montre d’une indépendance éditoriale affirmée malgré les pressions politiques ou économiques. Le jury s’est également convaincu que Sud Fm offre une couverture équilibrée et diversifiée des enjeux politiques, sociaux et économiques du Sénégal. Le choix de la radio se justifie également par son respect des normes éthiques et professionnelles du journalisme, y compris la vérification des faits et la protection des sources et sa capacité de résilience. Qui plus est, Sud Fm a fait preuve de résilience contre toutes les menaces à l’exercice libre de la presse. Le directeur de la radio, Baye Oumar Guèye trouve que le prix est venu sanctionner un travail de longue haleine. « Il traduit non seulement la réalité que Sud s’est toujours évertué du mieux qu’il a pu, en tant que groupe, pour traduire une de ses fonctions les plus essentielles, se mettre à côté des Sénégalais et avoir une seule et unique préoccupation : celle d’être une radio de proximité mais surtout de démocratiser l’accès à l’information ».
En primant Sud Fm, AfricTivistes reconnait une valeur chère au groupe qui est de privilégier une infirmation crédible. « Nous avons fait crédo que l’information passe avant tout. On a un lourd héritage que nous a légué le fondateur du groupe qui a voulu qu’on soit bon, qu’on soit à cheval sur l’éthique, le professionnalisme et sur la responsabilité. Nous dédions ce prix à notre président fondateur Babacar Touré, mais à tous ceux qui ont été à côté de lui et qui ne sont plus là. Le prix est celui de la confirmation et un encouragement pour la perspective. Nous essayerons tant bien que mal de nous évertuer de mériter ce pour quoi Sud a été créé, c’est-à-dire d’être à côté des populations pour leur transmettre l’information la plus juste », soutient Baye Oumar Guèye. Le groupe dont le rôle dans la démocratisation de l’information est reconnue continuera dans cette lancée, malgré les nombreux défis du moment, ajoute-t-il. « Le contexte est lourd. Le journaliste est assailli par la surmédiatisation. L’information vient en floraison. Nous sommes à l’air de la post-vérité qui est le lien entre les médias et la politique, à partir des réseaux sociaux mais surtout la réalité des faits sur l’émotion et la passion. Il faudrait privilégier l’information juste et vraie par la réalité des faits ». Enfin, Baye Oumar Gueye loue la qualité du travail abattu par tout le personnel du groupe. « Je dédie le prix à tout le personnel de Sud. Je rends hommage à Vieux Savané et Abdoulaye Ndiaga Sylla qui font tout pour que le travail se fasse dans la rigueur et la lucidité. Grace à eux, nous sommes en train de réussir ce pari ».
A NIORO, L’ETAT NEGLIGE DES MILLIERS D’HECTARES DEPUIS 60 ANS
Des milliers d’hectares de terres cultivables sont négligés depuis plus d’un demi-siècle dans la vallée du Baobolong, dans le département de Nioro du Rip, envahis par l’eau salée qui remonte à partir du fleuve Gambie.
Par BLIN BA - (CORRESPONDANCE PARTICUlIèRE) |
Publication 26/10/2023
Des milliers d’hectares de terres cultivables sont négligés depuis plus d’un demi-siècle dans la vallée du Baobolong, dans le département de Nioro du Rip, envahis par l’eau salée qui remonte à partir du fleuve Gambie. Les populations réclament la construction d’un barrage et des digues pour arrêter l’avancée du sel et promouvoir la culture irriguée, dans cette zone, au cœur du bassin arachidier, où l’Etat envisage un nouveau pôle de production pour l’autosuffisance en riz. La requête financière soumise par l’Etat et les élus locaux aux bailleurs porte sur quelque 20 milliards de FCFA pour des ouvrages anti-sel. Dans l’attente de ce financement, le sel continue des faires des ravages et prive les producteurs d’espaces de cultures.
KEUR DIATTA (NIORO DU RIP) – Les crues d’hivernage du Baobolong, un affluent du fleuve Gambie, ont avalé de vastes espaces rizicoles sur lesquels affleurent des plantes esseulées, à Keur Diatta, un village du département de Nioro du Rip, près de la frontière gambienne. «Tous ces espaces cultivables ont été abandonnés à cause du sel», maugrée Djibril Keïta, un responsable local du monde agricole. On accède à Keur Diatta à partir de Porokhone, haut lieu de la confrérie musulmane des mourides situé à huit km de la ville de Nioro du Rip. Une piste latéritique défoncée, à laquelle succède une route en sable serpentée, conduit au milieu d’une végétation qui se densifie au fur et à mesure qu’on va vers la Gambie, au cœur du Rip, appellation traditionnelle de la contrée, en référence à ses terres marécageuses. «Il n’y a presque pas de flore et de poissons sur ces étendues à cause de l’eau salée infiltrée à partir du fleuve Gambie», poursuit Djibril Keïta, debout devant le fleuve Baobolong, à Keur Diatta. Il désigne un endroit sur l’autre rive, caché derrière la végétation.
«L’intrusion de l’eau salée se fait à partir de villages gambiens que vous apercevez derrière ces arbres», dit cet homme notoirement engagé ces dernières années pour la revalorisation du Baobolong. Le long de la digue construite pour empêcher la remontée de la langue salée, sur les ruines d’un ouvrage anti-sel datant des années 60, les cordons pierreux s’affaissent. Les vannes devant réguler le débit de l’eau, pour empêcher l’intrusion de l’eau salée, ne sont plus efficientes. Des volatiles s’échappent le long de l’ouvrage, avant d’ondoyer dans le ciel puis se poser sur les eaux vert pâle scintillant des reflets du soleil, tout autour d’un environnement chaud et humide, bercé par des échappées d’air frais. En s’envolant, les oiseaux dévoilent leurs œufs dans des nids faits d’herbes sèches et vertes au bord de l’eau.
COQUES D’ARACHIDES ET EUCALYPTUS CONTRE SEL
A Keur Tamba, un village voisin de Keur Diatta, «beaucoup de champs et des vergers ont été détruits par le sel. C’est aussi le cas dans plusieurs autres villages (environnants)», dit Djibril Keïta. «La solution que nous avons tentée est d’épandre des coques d’arachide et du fumier sur les sols salés, en plus de planter des eucalyptus (une espèce anti-salinisation). Au bout de trois ans, nous avons récupéré des champs», fait-il remarquer. «Depuis le départ du pouvoir de Mamadou Dia (chef de gouvernement de 1960 à 1962), on ne s’est plus occupé de cette zone pour arrêter la langue salée. Beaucoup de terres agricoles ont été perdues. Il n’y a plus de poissons, même pas de paille pour le toit de nos maisons», affirme Diouma Diallo, un habitant de Keur Diatta, assis près d’une case sans chaume (lire ci-contre). «Pour faire revenir l’eau douce et les terres, il faut arrêter la langue salée», dit-il.
A Firgui, un autre village baigné par le Baobolong vers sa partie moyenne, des eucalyptus ont aussi été plantés sur une partie de la berge. A hauteur du pont près de ce village, les pêcheurs ne sont plus actifs. Ils y étaient présents en nombre pour la capture de petites carpes appelées baobolong, du nom du cours d’eau. Ces poissons qui accompagnent des mets locaux comme le couscous du soir, dans la pure tradition culinaire du Rip, sont devenus rares, selon plusieurs témoignages. Une source au service des pêches de Nioro met en cause le taux de salinité élevé du fleuve qui nuit, selon elle, à la croissance et la reproduction des poissons.
DES DIGUES PAYSANES EN GAMBIE EN CAUSE
Des acteurs locaux lient aussi la remontée saline à des digues construites dans des champs par des paysans gambiens, en territoire gambien, près de la frontière sénégalaise. L’eau salée qu’ils parviennent à contenir par ce procédé est, selon eux, rejetée vers le fleuve Baobolong. Un rapport ministère de la Gouvernance territoriale et de l’aménagement du territoire, publié en 2019, a cité ces digues paysannes en Gambie comme un facteur de la salinisation. Outre la sécheresse, celle-ci est «accentuée» par «les aménagements réalisés sur la rive gambienne du fleuve et la hausse du niveau de la mer», dit ce document. Il n’a pas été possible de vérifier les informations sur ces «aménagements» gambiens auprès des autorités officielles et des paysans de Gambie. Ce pays est membre de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG) qu’il partage avec le Sénégal, la Guinée-Bissau et la Guinée. Un des objectifs de cette organisation régionale de quatre membres est «la mise en valeur des bassins versants» dont celui de Keur Diatta.
FLEUVE PLUS SALE QUE LA MER
Le Baobolong était à l’origine essentiellement alimenté par les eaux de pluie. Il se jetait sur le fleuve Gambie. «Avec le déficit prolongé de la pluviométrie, le régime hydrologique du Baobolong est devenu déficitaire du fait de la baisse des apports. Les inondations subies en permanence par les eaux marines venant du fleuve Gambie entraînent une sur salure des sols hydromorphes des vallées et des nappes d’eau, dont la salinité fait parfois deux à trois fois celle de l’eau de mer», dit le rapport du ministère de la Gouvernance territoriale.
DES MILLIERS D’HECTARES PROPICES A LA RIZICULTURE
La vallée du Baobolong s’étend du bassin versant de Keur Diatta au village de Maka-Yopp, dans le département de Kaffrine, sur une longueur de 150 km, au cœur du bassin arachidier. En raison de ses potentialités, le Programme national d’autosuffisance en riz (PNAR), qui dépend du ministère de l’agriculture, a proposé cette partie de la zone centre pour abriter un troisième pôle de production rizicole, aux côtés des Vallée du fleuve Sénégal (Nord) et de l’Anambé (Sud). “Ce troisième pôle dépasserait même celui de l’Anambé avec un potentiel compris entre 14.000 et 150.000 hectares, affirme Waly Diouf, responsable du PNAR. “Les préalables sont, entre autres, la construction d’un barrage anti-sel dont l’OLAC (Office des lacs et cours d’eau, public) s’en charge, la désalinisation et l’aménagement des terres”, dit M. Diouf. «L’aménagement de cette vallée permettrait d’exploiter des terres pouvant auto-suffire la région de Kaolack», affirme Mamadou Dramé, un responsable de l’ONG Symbiose, active dans la zone. Le Sénégal a ces dernières années produit annuellement plus de 800.000 tonnes de riz, soit neuf mois de consommation, selon les chiffres officiels. Il en importe en moyenne 900.000 tonnes de riz pour satisfaire sa consommation qui devrait passer à 1,5 tonnes par an en 2030. L’agriculture est essentiellement pluviale dans la zone du Baobolong
Son aménagement «positionnerait le riz comme une culture de rente, et contribuerait à la couverture des besoins en riz du département de Nioro, mais aussi à la génération d’un surplus de production destiné à la commercialisation. Il contribuerait en plus, et de façon substantielle, à la réalisation des objectifs nationaux d’autosuffisance en riz», indique une étude sur le potentiel du Baobolong, rédigée par un consultant, Serigne Tacko Kandji, publiée en 2019.
CHERCHE 20 MILLIARDS DE FCFA POUR DES BARRAGES ET DIGUES
Huit collectivités locales polarisées par le Baobolong se sont regroupées dans une association intercommunale de huit membres, l’Entente du bassin de Keur Diatta, dont le siège se trouve dans la ville de Nioro du Rip. L’association, créée en 2021, réunit les communes traversées par les eaux du Baobolong, ses affluents et défluents : Porokhane, Paos Koto, Darou Salam, Dabaly, Taïba Niassène, Nioro du Rip et Gainth Kaye (dans le département de Kaolack), en plus du conseil départemental de Nioro. «Les besoins de financement pour aménager le bassin versant sont de 20 milliards de FCFA que nous sommes en train de chercher», affirme Habib Niasse, président de l’association intercommunale et maire de Taïba Niassène. Cet argent doit, selon lui, servir notamment à construire un barrage anti-sel, des digues de retenue et de franchissement pour désenclaver les localités où la circulation est bloquée en période de montée des eaux. Des fermes agricoles et piscicoles et des parcs forestiers sont aussi parmi les objectifs. Une partie de ce montant, soit 4 milliards Fcfa, est destinée à l’élimination du typha qui a envahi la vallée de Keur Diatta à Paos Koto et nuit aux espèces aquatiques. Le projet lié au typha prévoit une unité industrielle pour la production de charbon à partir de cette plante. «Beaucoup de bailleurs se sont engagés à financer des investissements dans ce programme. Le gouvernement du Sénégal a soumis son financement au Fond vert climat», un mécanisme financier de l’ONU, dit M. Niasse, par ailleurs vice-président du Conseil départemental de Nioro.
UNE DIZAINE D’ANNEES DE PLAIDOYER
«Depuis plus de 10 ans, nous sensibilisons les collectivités territoriales et les pouvoirs publics pour la construction d’une digue anti-sel et d’ouvrages secondaires. Cela a permis la réalisation de plusieurs études et des projets structurants qui attendent des financements», indique Malick Bâ, responsable de l’ONG Symbiose. Il appelle, «dans le cadre de la territorialisation des politiques publiques, que l’Etat du Sénégal mette en place une société d’aménagement du Baobolong, à l’image de la Sodagri, la société en charge de l’aménagement du bassin de l’Anambé dans le sud du pays».
L’OMVG A LA RESCOUSS
E “L’OMVG est en train de réaliser un barrage à Sambangalou, à Kédougou. Cet ouvrage situé entre le Sénégal et la Guinée, sur le fleuve Gambie, va faire reculer la langue salée», affirme Alpha Oumar Sy Savané, responsable de la communication de l’organisation régionale. Le barrage sera multifonctionnel : hydroélectrique, aménagement de terres, recul de la langue salée sur le fleuve Gambie. «Quand on reculera la langue salée avec le barrage de Sambangalou, elle n’arrivera plus à la confluence entre le fleuve Gambie et son affluent le Baobolong. Cette langue salée ne pourra plus remonter jusqu’à l’affluent Bao Bolong», dit-il. La construction du barrage a démarré le 26 septembre 2022. Les travaux doivent durer 48 mois, soit une fin prévue dans deux ans, en septembre 2026.
DIOUMA DIALLO, TÉMOIN DE TRAVAUX SOUS MAMADOU DIA
Habitant le village de Keur Diatta, Diouma Diallo affirme être né en 1938. Il fait remonter à Mamadou Dia, chef du gouvernement du Sénégal de 1959 à 1962, le premier projets public pour construire une digue et arrêter l’avancée du sel. L’ancien chef de gouvernement a «visité le site du Baobolong au début des années 60», dit-il. «Après son passage, des engins et de techniciens sont arrivés pour faire des mesures sur le fleuve et des bornes». «Je faisais partie des gens qui faisaient ces mesures. Des ouvrages ont ensuite été construits pour arrêter la langue salée. Après ces travaux, pendant cinq ans, nous ne mangions que du riz produit localement», poursuit-il. «Il y avait beaucoup de poissons dans le fleuve. C’est quand Mamadou Dia est parti (du pouvoir) que tout s’est arrêté», affirme-t-il.
LE FORUM CIVIL DEMANDE DES COMPTES AU FMI ET A L’ETAT
Le Forum Civil demande ainsi au FMI de clarifier les conditions et indicateurs qui ont conduit au consentement à la facilité de 166 milliards de FCFA.
Les facilités de crédit que le Fmi a accordé au Sénégal ne sont pas du tout appréciées par le Forum civil, qui pense que le Sénégal tarde à concrétiser des réformes sérieuses et structurelles en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, de promotion de la transparence dans la gestion des affaires publiques, entre autres. Le Forum Civil demande ainsi au FMI de clarifier les conditions et indicateurs qui ont conduit au consentement à la facilité de 166 milliards de FCFA.
Et, en fin de mission qui l’a permis de séjourner à Dakar du 12 au 24 octobre, le chef de mission du Fmi, Edward R. Gamayel, a signé avec le ministre sénégalais des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, «un accord de principe» en vertu duquel il devrait bénéficier d’un prêt de 166 milliards de FCFA de l’institution de Bretton Woods, avant la clôture des opérations financières au titre de l’année 2023. L’annonce a été faite avant-hier, mardi 24 octobre 2023, lors d’une conférence de presse conjointe. Déjà, le 27 juin 2023, le Fonds Monétaire International (FMI) a publié un Communiqué dans lequel il est mentionné que «le Conseil d’administration du FMI a approuvé une Facilité Elargie de Crédit (FEC) et un Mécanisme Elargi de Crédit (MEC) d’un montant de 1,51 milliard de dollars, et une Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD) d’un montant de 324 millions de dollars avec le Sénégal». Seulement, cette Facilité élargie de crédit accordée au Sénégal n’est pas du tout appréciée par le Forum civil.
En effet, selon Birahim Seck et ses camarades, le Sénégal tarde à concrétiser des réformes sérieuses et structurelles en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, de promotion de la transparence dans la gestion des affaires publiques, de prévention et de lutte contre la corruption. «Le FMI est-il en train de fermer les yeux sur les engagements de l’Etat ? Le FMI est-il complice de la propension à la mal gouvernance au Sénégal, dans un contexte où la jeunesse, une ressource stratégique, disparait de plus en plus en mer ou dans le désert, sur les routes de l’émigration irrégulière ?», s’interroge le Forum civil dans une déclaration publiée hier, mercredi 25 octobre. Le Forum civil, face à ce qui pourrait être considéré comme de la complicité de la part du FMI, rappelle que l’accès à l’information, pilier essentiel dans la prévention contre la corruption, est un énorme problème au Sénégal. «Les autorités sénégalaises refusent la transparence dans la conduite de la réforme relative à la loi sur l’accès à l’information. Cette situation risque de conduire à la sortie du Sénégal de l’initiative PGO», dénonce-t-il.
Au vu des constats, le Forum civil, section Sénégalaise de Transparency International, demande au FMI de clarifier les conditions et indicateurs qui ont conduit au consentement à la facilité de 166 milliards de FCFA alors que les engagements de l’Etat ne sont pas respectés jusqu’à présent. Le Forum civil demande aussi au président de la République, Macky Sall, de rendre opérationnelles les réformes sur la transparence et la lutte contre la corruption notamment en matière de déclaration de patrimoine et de réforme des textes sur l’organisation et le fonctionnement de l’OFNAC.
DES UNIVERSITAIRES RÉCUSENT LE FMI
Les économistes Meissa Babou et Abou Kane s'alarment de l'évaluation positive récemment décernée au Sénégal par le Fonds monétaire international. Une note jugée biaisée et non conforme à la réalité du terrain
Les bonnes notes que le Fonds monétaire international (Fmi) vient de décerner au gouvernement sénégalais, au terme d’une mission effectuée du 12 au 24 octobre courant, relèvent du contradictoire. Car, la situation économique du pays ne peut être bonne et en même temps se faire perfuser à hauteur de 166 milliards de FCFA. Des économistes en sont convaincus. Ainsi, pour Meïssa Babou, enseignant à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG – UCAD), «le Fmi ne nous donnera jamais une vision de développement autre que de nous maintenir dans un cycle d’endettement». Abou Kane, Professeur Titulaire, Agrégé en Economie à la FASEG – UCAD, pour sa part, dira que «le FMI est ce médecin qui prescrit et paye les ordonnances a ses patients».
MEISSA BABOU, ECONOMISTE ET ENSEIGNANT A L’UCAD : «Le FMI ne nous donnera jamais une vision de développement autre que de nous maintenir dans un cycle d’endettement»
«Les agrégats que vous manipulez en toute complicité avec les gouvernements sont une arnaque qui ne peut plus nous convaincre. L’équilibre financier que vous cherchez à travers des paramètres comme le taux de croissance ou le déficit budgétaire sont en contradiction avec le vécu quotidien des sénégalais. Le niveau d’endettement que vous jugez soutenable est la cause de l’abandon des subventions sur l’énergie qui nous tue. En nous octroyant de nouveaux prêts, vous nous enfoncez dans l’abîme. Surtout que tout cet argent n’a servi qu’à redresser souvent des sociétés en difficulté comme le Train express régional (Ter) ou les lampadaires commandés en France. L’appel d’offres que vous exigez sous prétexte d’une bonne gouvernance financière, n’est rien d’autre qu’un moyen de nous assouvir davantage au profit d’entreprises étrangères. Les populations en détresse n’ont rien à faire de votre satisfecit. Même à deux chiffres, cette croissance extravertie ne profite pas aux citoyens car ne produit pas un seul emploi. Les maigres taxes à côté des exonérations ne peuvent pas expliquer la soutenabilité de lq dette. Il y’a un fossé entre le guidage économique et la gestion des finances publiques. L’économie c’est du factuel et on ne peut vendre une avancée sur ce plan à partir de chiffres seulement. Alors respectez nous. Si seulement les retombées étaient palpables sur le plan social donc un mieux mieux-être ou sur le plan économique donc des produits disponibles et accessibles, les félicitations auraient un sens. Face aux problèmes de développement, vous nous proposez du Btp qui nous poursuit sur des générations avec des taux trop élevés. Le Fmi ne nous donnera jamais une vision de développement autre que de nous maintenir dans un cycle d’endettement.»
ABOU KANE, PR TITULAIRE, AGREGE EN ECONOMIE FASEG-UCAD : «Le FMI, ce médecin qui prescrit et paye les ordonnances à ses patients»
«Le Fonds monétaire international (Fmi) vient de terminer une mission au Sénégal, ce 24 octobre. Dans la presse on parle de «bonnes notes du Fmi» et on dit que le Sénégal «bénéficie» d’un prêt de 166 milliards à décaisser avant fin 2023. Au regard du communiqué du Fmi et de ce qui a été dit devant la presse, le Fmi (médecin) a usé de l’euphémisme mais le Sénégal est un patient à qui il a prescrit une ordonnance qu’il ne peut pas acheter et à qui il faut administrer une perfusion en urgence avant la fin de l’année (pour le maintenir sur pied).
LE MOT D’ORDRE C’EST : MAINTENEZ LE MALADE EN VIE JUSQU’A CE QU’IL PAYE SA DETTE !
Dans le communiqué du FMI il est dit que la croissance de l’activité économique est de 4,1% en 2023 toujours en dessous de son niveau d’avant la pandémie pour la deuxième année consécutive (on attendait 5,3% en 2023 et en 2022 déjà on était à 4,7%). Il est aussi dit que l’inflation recule mais s’établit à 6,5% (on attendait 5%) pour une norme de 3% qu’on ne pourra pas atteindre avant 2025, que le déficit du compte courant est de 14,5% du PIB, que le déficit budgétaire est de 4,9% du PIB, que la dette devrait atteindre un pic en 2023 avec plus 69% si on ignore le nouveau prêt et plus de 72% si on intègre ce prêt de 166 milliards. En 2024 on attend un taux de croissance hors hydrocarbures de 5,4% (on avait prévu plus que cela) et si on intègre la production de pétrole et de gaz, le FMI dit qu’on peut atteindre 8,3% (mais on attendait 10,6%). Malgré tout c’est bon (pour la presse) !»