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4 mars 2025
A NIORO, L’ETAT NEGLIGE DES MILLIERS D’HECTARES DEPUIS 60 ANS
Des milliers d’hectares de terres cultivables sont négligés depuis plus d’un demi-siècle dans la vallée du Baobolong, dans le département de Nioro du Rip, envahis par l’eau salée qui remonte à partir du fleuve Gambie.
Par BLIN BA - (CORRESPONDANCE PARTICUlIèRE) |
Publication 26/10/2023
Des milliers d’hectares de terres cultivables sont négligés depuis plus d’un demi-siècle dans la vallée du Baobolong, dans le département de Nioro du Rip, envahis par l’eau salée qui remonte à partir du fleuve Gambie. Les populations réclament la construction d’un barrage et des digues pour arrêter l’avancée du sel et promouvoir la culture irriguée, dans cette zone, au cœur du bassin arachidier, où l’Etat envisage un nouveau pôle de production pour l’autosuffisance en riz. La requête financière soumise par l’Etat et les élus locaux aux bailleurs porte sur quelque 20 milliards de FCFA pour des ouvrages anti-sel. Dans l’attente de ce financement, le sel continue des faires des ravages et prive les producteurs d’espaces de cultures.
KEUR DIATTA (NIORO DU RIP) – Les crues d’hivernage du Baobolong, un affluent du fleuve Gambie, ont avalé de vastes espaces rizicoles sur lesquels affleurent des plantes esseulées, à Keur Diatta, un village du département de Nioro du Rip, près de la frontière gambienne. «Tous ces espaces cultivables ont été abandonnés à cause du sel», maugrée Djibril Keïta, un responsable local du monde agricole. On accède à Keur Diatta à partir de Porokhone, haut lieu de la confrérie musulmane des mourides situé à huit km de la ville de Nioro du Rip. Une piste latéritique défoncée, à laquelle succède une route en sable serpentée, conduit au milieu d’une végétation qui se densifie au fur et à mesure qu’on va vers la Gambie, au cœur du Rip, appellation traditionnelle de la contrée, en référence à ses terres marécageuses. «Il n’y a presque pas de flore et de poissons sur ces étendues à cause de l’eau salée infiltrée à partir du fleuve Gambie», poursuit Djibril Keïta, debout devant le fleuve Baobolong, à Keur Diatta. Il désigne un endroit sur l’autre rive, caché derrière la végétation.
«L’intrusion de l’eau salée se fait à partir de villages gambiens que vous apercevez derrière ces arbres», dit cet homme notoirement engagé ces dernières années pour la revalorisation du Baobolong. Le long de la digue construite pour empêcher la remontée de la langue salée, sur les ruines d’un ouvrage anti-sel datant des années 60, les cordons pierreux s’affaissent. Les vannes devant réguler le débit de l’eau, pour empêcher l’intrusion de l’eau salée, ne sont plus efficientes. Des volatiles s’échappent le long de l’ouvrage, avant d’ondoyer dans le ciel puis se poser sur les eaux vert pâle scintillant des reflets du soleil, tout autour d’un environnement chaud et humide, bercé par des échappées d’air frais. En s’envolant, les oiseaux dévoilent leurs œufs dans des nids faits d’herbes sèches et vertes au bord de l’eau.
COQUES D’ARACHIDES ET EUCALYPTUS CONTRE SEL
A Keur Tamba, un village voisin de Keur Diatta, «beaucoup de champs et des vergers ont été détruits par le sel. C’est aussi le cas dans plusieurs autres villages (environnants)», dit Djibril Keïta. «La solution que nous avons tentée est d’épandre des coques d’arachide et du fumier sur les sols salés, en plus de planter des eucalyptus (une espèce anti-salinisation). Au bout de trois ans, nous avons récupéré des champs», fait-il remarquer. «Depuis le départ du pouvoir de Mamadou Dia (chef de gouvernement de 1960 à 1962), on ne s’est plus occupé de cette zone pour arrêter la langue salée. Beaucoup de terres agricoles ont été perdues. Il n’y a plus de poissons, même pas de paille pour le toit de nos maisons», affirme Diouma Diallo, un habitant de Keur Diatta, assis près d’une case sans chaume (lire ci-contre). «Pour faire revenir l’eau douce et les terres, il faut arrêter la langue salée», dit-il.
A Firgui, un autre village baigné par le Baobolong vers sa partie moyenne, des eucalyptus ont aussi été plantés sur une partie de la berge. A hauteur du pont près de ce village, les pêcheurs ne sont plus actifs. Ils y étaient présents en nombre pour la capture de petites carpes appelées baobolong, du nom du cours d’eau. Ces poissons qui accompagnent des mets locaux comme le couscous du soir, dans la pure tradition culinaire du Rip, sont devenus rares, selon plusieurs témoignages. Une source au service des pêches de Nioro met en cause le taux de salinité élevé du fleuve qui nuit, selon elle, à la croissance et la reproduction des poissons.
DES DIGUES PAYSANES EN GAMBIE EN CAUSE
Des acteurs locaux lient aussi la remontée saline à des digues construites dans des champs par des paysans gambiens, en territoire gambien, près de la frontière sénégalaise. L’eau salée qu’ils parviennent à contenir par ce procédé est, selon eux, rejetée vers le fleuve Baobolong. Un rapport ministère de la Gouvernance territoriale et de l’aménagement du territoire, publié en 2019, a cité ces digues paysannes en Gambie comme un facteur de la salinisation. Outre la sécheresse, celle-ci est «accentuée» par «les aménagements réalisés sur la rive gambienne du fleuve et la hausse du niveau de la mer», dit ce document. Il n’a pas été possible de vérifier les informations sur ces «aménagements» gambiens auprès des autorités officielles et des paysans de Gambie. Ce pays est membre de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG) qu’il partage avec le Sénégal, la Guinée-Bissau et la Guinée. Un des objectifs de cette organisation régionale de quatre membres est «la mise en valeur des bassins versants» dont celui de Keur Diatta.
FLEUVE PLUS SALE QUE LA MER
Le Baobolong était à l’origine essentiellement alimenté par les eaux de pluie. Il se jetait sur le fleuve Gambie. «Avec le déficit prolongé de la pluviométrie, le régime hydrologique du Baobolong est devenu déficitaire du fait de la baisse des apports. Les inondations subies en permanence par les eaux marines venant du fleuve Gambie entraînent une sur salure des sols hydromorphes des vallées et des nappes d’eau, dont la salinité fait parfois deux à trois fois celle de l’eau de mer», dit le rapport du ministère de la Gouvernance territoriale.
DES MILLIERS D’HECTARES PROPICES A LA RIZICULTURE
La vallée du Baobolong s’étend du bassin versant de Keur Diatta au village de Maka-Yopp, dans le département de Kaffrine, sur une longueur de 150 km, au cœur du bassin arachidier. En raison de ses potentialités, le Programme national d’autosuffisance en riz (PNAR), qui dépend du ministère de l’agriculture, a proposé cette partie de la zone centre pour abriter un troisième pôle de production rizicole, aux côtés des Vallée du fleuve Sénégal (Nord) et de l’Anambé (Sud). “Ce troisième pôle dépasserait même celui de l’Anambé avec un potentiel compris entre 14.000 et 150.000 hectares, affirme Waly Diouf, responsable du PNAR. “Les préalables sont, entre autres, la construction d’un barrage anti-sel dont l’OLAC (Office des lacs et cours d’eau, public) s’en charge, la désalinisation et l’aménagement des terres”, dit M. Diouf. «L’aménagement de cette vallée permettrait d’exploiter des terres pouvant auto-suffire la région de Kaolack», affirme Mamadou Dramé, un responsable de l’ONG Symbiose, active dans la zone. Le Sénégal a ces dernières années produit annuellement plus de 800.000 tonnes de riz, soit neuf mois de consommation, selon les chiffres officiels. Il en importe en moyenne 900.000 tonnes de riz pour satisfaire sa consommation qui devrait passer à 1,5 tonnes par an en 2030. L’agriculture est essentiellement pluviale dans la zone du Baobolong
Son aménagement «positionnerait le riz comme une culture de rente, et contribuerait à la couverture des besoins en riz du département de Nioro, mais aussi à la génération d’un surplus de production destiné à la commercialisation. Il contribuerait en plus, et de façon substantielle, à la réalisation des objectifs nationaux d’autosuffisance en riz», indique une étude sur le potentiel du Baobolong, rédigée par un consultant, Serigne Tacko Kandji, publiée en 2019.
CHERCHE 20 MILLIARDS DE FCFA POUR DES BARRAGES ET DIGUES
Huit collectivités locales polarisées par le Baobolong se sont regroupées dans une association intercommunale de huit membres, l’Entente du bassin de Keur Diatta, dont le siège se trouve dans la ville de Nioro du Rip. L’association, créée en 2021, réunit les communes traversées par les eaux du Baobolong, ses affluents et défluents : Porokhane, Paos Koto, Darou Salam, Dabaly, Taïba Niassène, Nioro du Rip et Gainth Kaye (dans le département de Kaolack), en plus du conseil départemental de Nioro. «Les besoins de financement pour aménager le bassin versant sont de 20 milliards de FCFA que nous sommes en train de chercher», affirme Habib Niasse, président de l’association intercommunale et maire de Taïba Niassène. Cet argent doit, selon lui, servir notamment à construire un barrage anti-sel, des digues de retenue et de franchissement pour désenclaver les localités où la circulation est bloquée en période de montée des eaux. Des fermes agricoles et piscicoles et des parcs forestiers sont aussi parmi les objectifs. Une partie de ce montant, soit 4 milliards Fcfa, est destinée à l’élimination du typha qui a envahi la vallée de Keur Diatta à Paos Koto et nuit aux espèces aquatiques. Le projet lié au typha prévoit une unité industrielle pour la production de charbon à partir de cette plante. «Beaucoup de bailleurs se sont engagés à financer des investissements dans ce programme. Le gouvernement du Sénégal a soumis son financement au Fond vert climat», un mécanisme financier de l’ONU, dit M. Niasse, par ailleurs vice-président du Conseil départemental de Nioro.
UNE DIZAINE D’ANNEES DE PLAIDOYER
«Depuis plus de 10 ans, nous sensibilisons les collectivités territoriales et les pouvoirs publics pour la construction d’une digue anti-sel et d’ouvrages secondaires. Cela a permis la réalisation de plusieurs études et des projets structurants qui attendent des financements», indique Malick Bâ, responsable de l’ONG Symbiose. Il appelle, «dans le cadre de la territorialisation des politiques publiques, que l’Etat du Sénégal mette en place une société d’aménagement du Baobolong, à l’image de la Sodagri, la société en charge de l’aménagement du bassin de l’Anambé dans le sud du pays».
L’OMVG A LA RESCOUSS
E “L’OMVG est en train de réaliser un barrage à Sambangalou, à Kédougou. Cet ouvrage situé entre le Sénégal et la Guinée, sur le fleuve Gambie, va faire reculer la langue salée», affirme Alpha Oumar Sy Savané, responsable de la communication de l’organisation régionale. Le barrage sera multifonctionnel : hydroélectrique, aménagement de terres, recul de la langue salée sur le fleuve Gambie. «Quand on reculera la langue salée avec le barrage de Sambangalou, elle n’arrivera plus à la confluence entre le fleuve Gambie et son affluent le Baobolong. Cette langue salée ne pourra plus remonter jusqu’à l’affluent Bao Bolong», dit-il. La construction du barrage a démarré le 26 septembre 2022. Les travaux doivent durer 48 mois, soit une fin prévue dans deux ans, en septembre 2026.
DIOUMA DIALLO, TÉMOIN DE TRAVAUX SOUS MAMADOU DIA
Habitant le village de Keur Diatta, Diouma Diallo affirme être né en 1938. Il fait remonter à Mamadou Dia, chef du gouvernement du Sénégal de 1959 à 1962, le premier projets public pour construire une digue et arrêter l’avancée du sel. L’ancien chef de gouvernement a «visité le site du Baobolong au début des années 60», dit-il. «Après son passage, des engins et de techniciens sont arrivés pour faire des mesures sur le fleuve et des bornes». «Je faisais partie des gens qui faisaient ces mesures. Des ouvrages ont ensuite été construits pour arrêter la langue salée. Après ces travaux, pendant cinq ans, nous ne mangions que du riz produit localement», poursuit-il. «Il y avait beaucoup de poissons dans le fleuve. C’est quand Mamadou Dia est parti (du pouvoir) que tout s’est arrêté», affirme-t-il.
LE FORUM CIVIL DEMANDE DES COMPTES AU FMI ET A L’ETAT
Le Forum Civil demande ainsi au FMI de clarifier les conditions et indicateurs qui ont conduit au consentement à la facilité de 166 milliards de FCFA.
Les facilités de crédit que le Fmi a accordé au Sénégal ne sont pas du tout appréciées par le Forum civil, qui pense que le Sénégal tarde à concrétiser des réformes sérieuses et structurelles en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, de promotion de la transparence dans la gestion des affaires publiques, entre autres. Le Forum Civil demande ainsi au FMI de clarifier les conditions et indicateurs qui ont conduit au consentement à la facilité de 166 milliards de FCFA.
Et, en fin de mission qui l’a permis de séjourner à Dakar du 12 au 24 octobre, le chef de mission du Fmi, Edward R. Gamayel, a signé avec le ministre sénégalais des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, «un accord de principe» en vertu duquel il devrait bénéficier d’un prêt de 166 milliards de FCFA de l’institution de Bretton Woods, avant la clôture des opérations financières au titre de l’année 2023. L’annonce a été faite avant-hier, mardi 24 octobre 2023, lors d’une conférence de presse conjointe. Déjà, le 27 juin 2023, le Fonds Monétaire International (FMI) a publié un Communiqué dans lequel il est mentionné que «le Conseil d’administration du FMI a approuvé une Facilité Elargie de Crédit (FEC) et un Mécanisme Elargi de Crédit (MEC) d’un montant de 1,51 milliard de dollars, et une Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD) d’un montant de 324 millions de dollars avec le Sénégal». Seulement, cette Facilité élargie de crédit accordée au Sénégal n’est pas du tout appréciée par le Forum civil.
En effet, selon Birahim Seck et ses camarades, le Sénégal tarde à concrétiser des réformes sérieuses et structurelles en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, de promotion de la transparence dans la gestion des affaires publiques, de prévention et de lutte contre la corruption. «Le FMI est-il en train de fermer les yeux sur les engagements de l’Etat ? Le FMI est-il complice de la propension à la mal gouvernance au Sénégal, dans un contexte où la jeunesse, une ressource stratégique, disparait de plus en plus en mer ou dans le désert, sur les routes de l’émigration irrégulière ?», s’interroge le Forum civil dans une déclaration publiée hier, mercredi 25 octobre. Le Forum civil, face à ce qui pourrait être considéré comme de la complicité de la part du FMI, rappelle que l’accès à l’information, pilier essentiel dans la prévention contre la corruption, est un énorme problème au Sénégal. «Les autorités sénégalaises refusent la transparence dans la conduite de la réforme relative à la loi sur l’accès à l’information. Cette situation risque de conduire à la sortie du Sénégal de l’initiative PGO», dénonce-t-il.
Au vu des constats, le Forum civil, section Sénégalaise de Transparency International, demande au FMI de clarifier les conditions et indicateurs qui ont conduit au consentement à la facilité de 166 milliards de FCFA alors que les engagements de l’Etat ne sont pas respectés jusqu’à présent. Le Forum civil demande aussi au président de la République, Macky Sall, de rendre opérationnelles les réformes sur la transparence et la lutte contre la corruption notamment en matière de déclaration de patrimoine et de réforme des textes sur l’organisation et le fonctionnement de l’OFNAC.
DES UNIVERSITAIRES RÉCUSENT LE FMI
Les économistes Meissa Babou et Abou Kane s'alarment de l'évaluation positive récemment décernée au Sénégal par le Fonds monétaire international. Une note jugée biaisée et non conforme à la réalité du terrain
Les bonnes notes que le Fonds monétaire international (Fmi) vient de décerner au gouvernement sénégalais, au terme d’une mission effectuée du 12 au 24 octobre courant, relèvent du contradictoire. Car, la situation économique du pays ne peut être bonne et en même temps se faire perfuser à hauteur de 166 milliards de FCFA. Des économistes en sont convaincus. Ainsi, pour Meïssa Babou, enseignant à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG – UCAD), «le Fmi ne nous donnera jamais une vision de développement autre que de nous maintenir dans un cycle d’endettement». Abou Kane, Professeur Titulaire, Agrégé en Economie à la FASEG – UCAD, pour sa part, dira que «le FMI est ce médecin qui prescrit et paye les ordonnances a ses patients».
MEISSA BABOU, ECONOMISTE ET ENSEIGNANT A L’UCAD : «Le FMI ne nous donnera jamais une vision de développement autre que de nous maintenir dans un cycle d’endettement»
«Les agrégats que vous manipulez en toute complicité avec les gouvernements sont une arnaque qui ne peut plus nous convaincre. L’équilibre financier que vous cherchez à travers des paramètres comme le taux de croissance ou le déficit budgétaire sont en contradiction avec le vécu quotidien des sénégalais. Le niveau d’endettement que vous jugez soutenable est la cause de l’abandon des subventions sur l’énergie qui nous tue. En nous octroyant de nouveaux prêts, vous nous enfoncez dans l’abîme. Surtout que tout cet argent n’a servi qu’à redresser souvent des sociétés en difficulté comme le Train express régional (Ter) ou les lampadaires commandés en France. L’appel d’offres que vous exigez sous prétexte d’une bonne gouvernance financière, n’est rien d’autre qu’un moyen de nous assouvir davantage au profit d’entreprises étrangères. Les populations en détresse n’ont rien à faire de votre satisfecit. Même à deux chiffres, cette croissance extravertie ne profite pas aux citoyens car ne produit pas un seul emploi. Les maigres taxes à côté des exonérations ne peuvent pas expliquer la soutenabilité de lq dette. Il y’a un fossé entre le guidage économique et la gestion des finances publiques. L’économie c’est du factuel et on ne peut vendre une avancée sur ce plan à partir de chiffres seulement. Alors respectez nous. Si seulement les retombées étaient palpables sur le plan social donc un mieux mieux-être ou sur le plan économique donc des produits disponibles et accessibles, les félicitations auraient un sens. Face aux problèmes de développement, vous nous proposez du Btp qui nous poursuit sur des générations avec des taux trop élevés. Le Fmi ne nous donnera jamais une vision de développement autre que de nous maintenir dans un cycle d’endettement.»
ABOU KANE, PR TITULAIRE, AGREGE EN ECONOMIE FASEG-UCAD : «Le FMI, ce médecin qui prescrit et paye les ordonnances à ses patients»
«Le Fonds monétaire international (Fmi) vient de terminer une mission au Sénégal, ce 24 octobre. Dans la presse on parle de «bonnes notes du Fmi» et on dit que le Sénégal «bénéficie» d’un prêt de 166 milliards à décaisser avant fin 2023. Au regard du communiqué du Fmi et de ce qui a été dit devant la presse, le Fmi (médecin) a usé de l’euphémisme mais le Sénégal est un patient à qui il a prescrit une ordonnance qu’il ne peut pas acheter et à qui il faut administrer une perfusion en urgence avant la fin de l’année (pour le maintenir sur pied).
LE MOT D’ORDRE C’EST : MAINTENEZ LE MALADE EN VIE JUSQU’A CE QU’IL PAYE SA DETTE !
Dans le communiqué du FMI il est dit que la croissance de l’activité économique est de 4,1% en 2023 toujours en dessous de son niveau d’avant la pandémie pour la deuxième année consécutive (on attendait 5,3% en 2023 et en 2022 déjà on était à 4,7%). Il est aussi dit que l’inflation recule mais s’établit à 6,5% (on attendait 5%) pour une norme de 3% qu’on ne pourra pas atteindre avant 2025, que le déficit du compte courant est de 14,5% du PIB, que le déficit budgétaire est de 4,9% du PIB, que la dette devrait atteindre un pic en 2023 avec plus 69% si on ignore le nouveau prêt et plus de 72% si on intègre ce prêt de 166 milliards. En 2024 on attend un taux de croissance hors hydrocarbures de 5,4% (on avait prévu plus que cela) et si on intègre la production de pétrole et de gaz, le FMI dit qu’on peut atteindre 8,3% (mais on attendait 10,6%). Malgré tout c’est bon (pour la presse) !»
KEEMTAAN GI - TOUCHE PAS A NOS «BINE -BINE»!
Arrêtez-les, c’est une exigence morale et intellectuelle pour notre quiétude et notre santé mentale ! Pour surtout la pérennité du modèle social sénégalais fait de tolérance et d’une remarquable ouverture d’esprit loin de toutes formes d’obscurantisme, d’arriération, de fanatisme. Arrêtons donc ces gens qui, à force de vouloir se poser en censeurs et gardiens de nos mœurs si libérées, vont finir par faire porter à nos femmes des burqas, les cloîtrer à la maison, leur interdire d’aller à l’école ou à l’université, voire de travailler, comme en Afghanistan des Talibans ! Plutôt que de s’indigner du massacre du peuple palestinien par les Israéliens, et protester dans les rues de Dakar, ces messieurs, qui se présentent comme les gardiens de la morale islamique, prétendent s’offusquer du port de… « Bine - Bine » par des étudiantes de la belle et vieille ville de Ndar. Ils disent se sentir mal à l’aise à la vue de ces perles — mais au fait, comment ont-ils fait pour les voir ou les remarquer ces ceintures de perles sataniques qui excitent tant les « Kaccoor » que nous sommes —, jusqu’à exiger qu’elles soient ôtées de leurs vues de voyeurs patentés ? Demander de proscrire ces si précieuses perles qui agrémentent les secrets d’alcôve et prolongent de folles étreintes, c’est vouloir détruire ce qui fait le charme de nos disquettes, diongomas et autres driankés dont les croupes rebondies ou les seins fermes rendent fous, justement, nos ayatollahs locaux. Sans parler, bien sûr, de leurs démarches coquines, du cliquetis de leurs ceintures de perles appelées « dial-dialis », « bine-bine » et autres « toj xuur » ! Et quand tout ça est porté sur des petits pagnes au milieu de lumières tamisées et pendant que les effluves d’encens embaument les chambres… On s’en arrête là ! Ce sont donc ces perles qui illuminent nos étreintes diurnes et nocturnes par leur phosphorescence qu’un démembrement de Jamra de la bonne vieille ville de Ndar, capitale de la beauté et de l’élégance, veut interdire à des étudiantes coquines. On remarquera au passage que ces messieurs de Jamra ne s’intéressent qu’à des histoires coquines pour ne pas dire de c…. La démocratie qui fout le camp, les viols d’adolescents par des pervers ou des maîtres coraniques, les violences faites aux nanas, les maris battus ; tout cela ne semble pas les préoccuper. Eux, ils ont toujours les yeux rivés sur les trous des serrures. Ces messieurs qui veulent changer notre modèle de société et nous faire vivre en Afghanistan ou dans les zones tribales du Waziristan, il faut bien qu’on les rappelle à l’ordre et leur demande de nous foutre la paix. Si les « bine – bine » les dérangent tant, qu’ils se crèvent les yeux ou regardent ailleurs quand ces belles donzelles se pavanent. C’est mieux que de fixer leurs regards sur des courbes de filles et s’en offusquer après avoir pris leur pied. Ça s’appelle de l’hypocrisie. Qu’ils ne touchent surtout pas à ces perles… atomiques. Ça, on ne blague pas avec !
KACCOOR BI - LE TEMOIN
MERCATO SHOW KOUTHIA ATTERRIT AU « TEMOIN-FM » (107.0)
Qu’on le veuille ou non, l’animateur et humoriste Samba Sine alias Kouthia est une star de l’audiovisuel. Il est vrai que personne n’est indispensable, mais dans le domaine de l’animation-comédie-imitation au Sénégal, Kouthia est incontestablement le meilleur, un champion de l’audimat ! Justement, la radio « TémoinFm/107.0) du Groupe « Le Témoin » a profité du mercato médiatique pour s’offrir une recrue de taille. Il s’agit du célèbre Kouthia, notre Kouthia national, qui a réussi le spectacle en faisant rire l’ancien président des Usa Donald Trump imité dans son émission « Kouthia Show ». Pour ce coup-ci, il s’agit d’une émission baptisée « Daj Depp » animée par Kouthia le farceur, l’imitateur, le danseur, le comédien, le plaisantin, le clown et le conteur. Ce sera tous les samedis de 09 heures à 15 heures sur la radio « Témoin/Fm » à la célèbre fréquence 107.0. Ne vous faites pas raconter l’émission !
PROCESSUS ELECTORAL 21 ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE DENONCENT LA VIOLATION DES DROITS DE SONKO…
La manière dont le processus électoral est conduit actuellement préoccupe fortement 21 organisations de la Société civile. A travers une déclaration sur la situation politique, la Synergie des organisations de la Société civile pour la paix (SOS/PAIX) (1. COSCE 2. PF/ANE 3. RÉSEAU SIGGIL JIGGEN 4. PACTE 5. ONG 3D 6. RADDHO 7. LSDH 8. URAC 9. GRADEC 10. ARTICLE 19 SÉNÉGAL ET AFRIQUE DE L’OUEST 11. OSIDEA 12. HANDICAP FORM EDUC 13. CERAC 14. FORUM SOCIAL SÉNÉGALAIS 15. AFRIKAJOM CENTER 16. ENDA GRAF SAHEL 17. DIALOGUE CITOYEN 18. CONASUB 19. PLATEFORME DE VEILLE DES FEMMES POUR LA PAIX ET LA SÉCURITÉ « EUTU JAMM » 20. PRÉSENCE CHRÉTIENNE 21. VISION CITOYENNE) interpelle directement le nouveau ministre de l’Intérieur Me Sidiki Kaba, mais globalement l’administration sénégalaise. Ces 21 organisations de la Société civile affichent leurs inquiétudes par rapport aux menaces sur les libertés publiques « au regard des restrictions de tous ordres à l’endroit des acteurs politiques ou partis d’opposition et des violations de la loi électorale par le Ministère de l’Intérieur chargé, à travers les services centraux de la Direction de l’automatisation des fichiers, de la gestion du fichier général des électeurs ». En effet, disent-elles « en dépit d’une décision de justice ordonnant la réintégration de Mr. Ousmane Sonko sur les listes électorales, le Ministère de l’Intérieur refuse d’appliquer ladite décision défiant l’autorité judiciaire et violant par la même occasion les dispositions de l’article L.47 - alinéa dernier qui rendent immédiatement exécutoire une telle décision de justice. De plus, est-il besoin de rappeler qu’en vertu des articles 36 74-2 de la loi organique sur la Cour Suprême, le pourvoi en matière de contentieux sur l’inscription sur les listes électorales n’est pas suspensif ? ». …
DENONCENT LES TRACASSERIES SUBIES PAR L’OPPOSITION…
Sur un autre plan, les 21 organisations de la Société civile ont dénoncé les tracasseries subies par l’opposition sur le terrain de la collecte de parrainages. « Les visites de proximité et autres manifestations des leaders de l’opposition dans le cadre de la collecte des parrainages sont systématiquement interrompues, voire interdites, au moment où le candidat de la majorité sillonne librement le pays en organisant meetings et caravanes. Cette situation qui engendre une discrimination en faveur de certains acteurs politiques n’est pas de nature à permettre l’organisation d’une élection libre, inclusive, transparente et apaisée » estime la Synergie des organisations de la Société civile pour la paix (SOS/PAIX). « C’est pourquoi, nous, membres de la plateforme SOS/PAIX élargie à d’autres organisations de la société civile signataires de la présente déclaration, prenant la pleine mesure des risques qui planent sur l’organisation de l’élection présidentielle, exigeons du Ministère de l’intérieur et particulièrement de l’administration une neutralité sans équivoque dans la gestion du processus électoral, une impartialité sans faille à l’endroit des candidats ». Les 21 organisations signataires interpellent par la même occasion la Commission électorale nationale autonome (CENA) pour qu’elle assume ses responsabilités en vue d’assurer le bon déroulement du processus électoral conformément à sa mission de contrôle et de supervision des opérations électorales. Elles n’ont pas manqué de demander à l’administration de s’abstenir de tous actes et attitudes remettant en cause sa neutralité et portant un sérieux coup à la confiance des acteurs politiques, d’inviter la Direction générale des élections à rendre publiques les informations sur chaque étape du processus électoral. Elles recommandent enfin à l’administration et aux institutions de régulation de veiller à l’intégrité et à la transparence du processus électoral, gage d’une élection libre, crédible, apaisée et inclusive « à laquelle nous restons fermement attachés » insistent-elles.
FALLA FLEUR ENCORE SOUS MANDAT DE DEPOT JUGEE LE 30 OCTOBRE
Ndèye Fatou Fall dite Falla Fleur a été placée une seconde fois sous mandat de dépôt. Elle a été interrogée hier par la Déléguée du Procureur. Son jugement est prévu le 30 de ce mois devant le Tribunal d’Instance pour « tentative de sortie irrégulière de correspondances », informe son avocat, Me Khoureychi Bâ. Elle a été extraite de sa cellule pour être placée sous la garde du commissariat de Grand-Yoff pour une enquête. Falla fleur a été déférée ce mercredi pour faire face, une nouvelle fois, au procureur. Pour rappel, Ndèye Fatou Fall plus connue sous le nom de Falla Fleur était très présente sur les réseaux sociaux notamment sur Facebook où il lui est reproché de faire des posts incitant à la violence.
OBTENTION VISA/USA LA PERSECUTION «PRO-SONKO»FAIT FOI !
Jusqu’à une époque récente, les migrants sénégalais et autres demandeurs d’asile évoquaient leur orientation sexuelle et la crise casamançaise comme motifs pour se faire accorder un visa de réfugié aux Usa ou en Europe. Hier mardi 25 octobre 2023, « Le Témoin » quotidien a appris auprès d’un avocat américain spécialiste des droits de l’homme que beaucoup de migrants sénégalais arrivés à la frontière mexico-américaine se disaient « pro-Sonko » et persécutés par le régime de Macky Sall. Joignant la preuve à la parole, ils ont pu montrer aux policiers américains des frontières des photos, des coupures de journaux et des vidéos de personnes tuées par balles, arrêtées violemment par la police ou emprisonnées lors des manifestations de Pastef dans les rues de Dakar, Ziguinchor, Kaolack etc. Dans l’espoir de convaincre davantage la police américaine des frontières, certains sénégalais n’ont pas hésité à sortir leurs smartphones pour montrer la dernière manifestation des pro-Sonko à New-York contre le président Macky Sall. A la clé, des pancartes portant slogans hostiles au régime en place. Bref, de nombreux migrants sénégalais ont pu obtenir un visa d’entrée aux Usa via le Mexique grâce au sésame du Pastef. Diadieuf PROS !
JAMAIS DEUX SANS…DIX !
Dans un de nos récents « Keem taan », nous brocardions le culte de la personnalité du Chef et la propension de ses affidés à le sanctifier de son vivant. Ce en débaptisant des avenues pour leur donner son nom. Ainsi, à Saint-Louis, l’avenue Faidherbe a été rebaptisée avenue Macky Sall par le maire de la ville qui n’est autre que…le beau-frère du président de la République ! A Dakar aussi, l’avenue Faidherbe portera le nom de notre glorieux président de la République ainsi qu’en a décidé le maire du Plateau…qui est aussi un ministre du même président Macky Sall. Et voilà qu’on apprend que le premier satellite spatial sénégalais s’appellera…Macky Sall ! Qui dit mieux car on attend les prochains qui baptiseront des avenues, places, établissements scolaires au nom de notre illustre président ! D’ici à ce que dix voire plus de ces endroits s’appellent Macky Sall ! mais attention, un homme d’affaires qui, du temps des socialistes, avait baptisé son centre commercial « Elisabeth Diouf », du nom de l’épouse du président Abdou Diouf, avait voulu effacer ce nom une fois l’Alternance survenue ! De même, un célèbre entrepreneur qui avait donné le nom d’Ousmane Tanor Dieng, alors tout-puissant ministre des Affaires et Services présidentiels à son fils, ne voulait plus appeler ce rejeton par ce nom après 2.000. Pour l’appeler, il disait… « Nor » ! Comme quoi, Macky ferait bien de se méfier…