LA SOCIÉTÉ CIVILE S'INSURGE CONTRE LES RESTRICTIONS À L'OPPOSITION
La plateforme SOS/Paix regroupant 21 organisations demande au ministère de l'Intérieur et à l'administration d'afficher "une neutralité sans équivoque" et "une impartialité sans faille à l'endroit des candidats"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 26/10/2023
La plateforme SOS/Paix, regroupant plusieurs organisations de la société civile sénégalaise, a exprimé ce jeudi ses craintes quant au déroulement de l'élection présidentielle prévue en février 2024.
Dans une déclaration transmise ce mercredi 25 octobre 2025 à la rédaction de SenePlus, les associations membres de SOS/Paix se disent "préoccupées par la conduite du processus électoral et les menaces sur les libertés publiques". Elles dénoncent notamment "les restrictions de tous ordres à l'endroit des acteurs politiques ou partis d'opposition".
Un cas concret est cité : le refus du ministère de l'Intérieur d'appliquer une décision de justice ordonnant la réintégration du leader de l'opposition Ousmane Sonko sur les listes électorales. Les signataires estiment que cette situation "engendre une discrimination en faveur de certains acteurs politiques".
La société civile demande au ministère de l'Intérieur et à l'administration d'afficher "une neutralité sans équivoque" et "une impartialité sans faille à l'endroit des candidats". Elle appelle également la Commission électorale nationale autonome à "assumer ses responsabilités" pour un scrutin "libre, inclusif, transparent et apaisé".
Parmi les 21 organisations membres de la plateforme SOS/Paix ayant signé cette déclaration inquiète figurent de grandes ONG nationales comme RADDHO, CERAC ou Article 19 Sénégal. Leur interpellation jette un doute sur la capacité des autorités à organiser des élections libres et inclusives dans quelques mois.
BP SOUHAITE QUITTER LE CHAMP GAZIER DE YAKAAR-TERANGA
Yakaar-Teranga ne correspond plus à la stratégie de BP, d'où les discussions en cours pour quitter cet actif. Petrosen pourrait voir sa participation augmentée à l'issue de cette renégociation
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 25/10/2023
Selon des sources proches des discussions, BP Plc est en pourparlers afin de se retirer du champ gazier de Yakaar-Teranga au Sénégal, ce qui laisserait l'opérateur Kosmos Energy Ltd. et augmenterait la participation de l'État sénégalais.
Ce champ, identifié comme une source potentielle d'approvisionnement en gaz pour les projets de conversion en électricité du Sénégal, devrait aider à développer l'électrification et réduire les prix de l'énergie dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. Il pourrait aussi permettre des exportations dans la région.
Cependant, Yakaar-Teranga ne correspond plus à la stratégie de BP, d'où les discussions en cours pour quitter cet actif, selon les sources interrogées par Bloomberg. La compagnie pétrolière sénégalaise Petrosen pourrait voir sa participation augmentée à l'issue de cette renégociation.
Le Sénégal comme de nombreux pays africains cherche des solutions pour mettre fin à la pauvreté énergétique touchant 600 millions de personnes sur le continent. L'Europe recherche aussi des sources alternatives de gaz auprès de l'Afrique pour remplacer les importations russes.
Le ministère sénégalais du Pétrole et de l'Energie n'a pas répondu dans l'immédiat aux demandes de commentaires. Kosmos Energy n'a pas non plus réagi dans l'immédiat. De son côté, BP a refusé de s'exprimer.
Les partenaires sont par ailleurs associés sur le champ transfrontalier Greater Tortue Ahmeyim en production commerciale dès l'année prochaine.
LA CEDEAO RECONSIDÈRE SON PROJET D'INTERVENTION MILITAIRE AU NIGER
Sous la pression de chefs religieux et se rendant compte d'aller trop vite, le président nigérian Bola Tinubu privilégie désormais les sanctions économiques pour faire plier la junte au pouvoir à Niamey
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 25/10/2023
Selon des informations obtenues par RFI ce mercredi 25 octobre 2023, l'option d'une intervention militaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) au Niger semble avoir été mise en veilleuse.
En effet, plusieurs pays comme la Guinée-Bissau, le Sénégal et la Côte d'Ivoire ont confirmé avoir démobilisé les troupes qui avaient été initialement mises à disposition pour cette éventualité. Même la date secrète qui avait été fixée pour l'intervention a désormais été dépassée, a indiqué un diplomate de la présidence de la CEDEAO.
Cette réorientation serait due au revirement de position du Nigeria, qui était censé mener l'opération militaire. Sous la pression de chefs religieux et se rendant compte d'aller trop vite, le président nigérian Bola Tinubu privilégie désormais les sanctions économiques pour faire plier la junte au pouvoir au Niger.
Devant les hésitations du Nigeria, locomotive de l'intervention, les autres pays contributeurs de troupes comme la Côte d'Ivoire et le Sénégal ont choisi de temporiser à leur tour. Le dossier nigérien est devenu secondaire pour Abuja et la CEDEAO semble donc avoir reconsidéré l'option militaire pour le moment.
LE FORUM CIVILE CRITIQUE SÉVÈREMENT LE FMI
"Nous constatons que l'opacité et la mauvaise gouvernance persistent, malgré les engagements pris devant le FMI", déplore Birahim Seck. Il a souligné le manque de volonté politique pour plus de transparence dans des secteurs clés
Le Forum Civil, section sénégalaise de Transparency International, a fait une déclaration à la presse, mercredi 25 octobre, pour interpeller le Fonds Monétaire International (FMI) sur les manquements du Sénégal dans la mise en œuvre des réformes de gouvernance exigées.
Récemment, le FMI a accordé au Sénégal une facilité de plus de 1,5 milliard de dollars, sous condition que le pays renforce la transparence et la lutte anticorruption. Or, aux yeux du Forum Civil, cette contrepartie n'est pas respectée.
"Nous constatons que l'opacité et la mauvaise gouvernance persistent, malgré les engagements pris devant le FMI", a déploré Birahim Seck. Il a souligné le manque de volontépolitique pour plus de transparence dans des secteurs clés comme les finances publiques.
Que ce soit sur la publication des rapports de la Cour des Comptes, sur l'accessibilité des statistiques de marchés publics ou sur la réglementation de la déclaration de patrimoine, le Sénégal ne montre aucun progrès, a estimé le Forum Civil.
Celui-ci appelle donc le FMI, en sa qualité de principal bailleur du pays, à "exiger le respect par le Sénégal de ses engagements initiaux". "Le FMI ne peut rester silencieux face à ces manquements répétés qui ruinent tous les efforts de bonne gouvernance", a insisté M. Seck.
Le Forum Civil souhaite ainsi alerter le Fonds sur les risques de voir les fonds octroyés détournés de leur objectif, si les réformes de transparence promise ne sont pas rapidement concrétisées.
par Nioxor Tine
L’HEURE DE L’ALTERNATIVE A SONNÉ
La déliquescence de nos institutions a atteint un tel niveau, que les acteurs politiques sérieux devraient d’abord se préoccuper de la sauvegarde de l’Etat de droit et de la démocratie avant la tenue d’élections
Autrefois présenté comme un havre de démocratie et de paix, notre pays est en train de se transformer en dictature, devant l’indifférence générale de la communauté internationale, la même, qui détourne le regard, quand l’armée israélienne pilonne les modestes demeures palestiniennes de Gaza.
Autre similitude avec l’oppression israélienne sur les territoires arabes occupés depuis 1948, le métier d’opposant est devenu périlleux en terre sénégalaise, où il est assimilé à une entreprise séditieuse, de la même façon que la lutte palestinienne est confondue à du terrorisme par l’Etat colonial, intolérant et raciste d’Israël et ses soutiens (ou complices) occidentaux.
Enfin, prenant prétexte des émeutes du 1er juin 2023 déclenchées par le verdict arbitraire de corruption de la jeunesse pris à l’encontre d’Ousmane Sonko, les autorités de notre pays renversant la devise de l’UCAD, Lux mea lex, ont choisi l’obscurantisme, c’est-à-dire de saboter l’enseignement dans nos Universités, sous prétexte de risques sécuritaires.
Dans cet ordre d’idées et devant le refus persistant des autorités d’ouvrir des enquêtes judiciaires, il ne serait pas superflu de s’interroger sur l’identité des casseurs ayant opéré à l’UCAD, et plus particulièrement de questionner les fausses accusations d’incinération de livres portées contre l’opposition !
En effet, le bon sens voudrait, que ceux qui instrumentalisent des secteurs de la Justice et du ministère de l’Intérieur pour emprisonner des centaines de militants politiques soient les mêmes, qui ferment les Universités et orchestrent des autodafés de livres, comme naguère Goebbels, sous le troisième Reich.
En réalité, le régime du Benno Bokk Yakaar, qui considère le campus comme un foyer de contestation par excellence, a pris la mauvaise habitude de fermer l’UCAD, chaque fois qu’il planifie des coups fourrés.
Ce fut le cas lors de l’arrestation, le 28 juillet dernier, du président Ousmane Sonko. Il s’agit, cette fois d’évincer, de la prochaine compétition électorale, en usant de procédures judiciaires ou du parrainage piégé, tous les candidats représentant une menace pour l’impossible victoire de leur camp.
Pour preuve, la manière cavalière dont le processus électoral est géré par le président sortant et ses acolytes du « Benno éparpillé », qui laisse augurer de lendemains incertains dans notre pays.
Devant le silence assourdissant et désapprobateur d’une opinion publique désabusée, les politiciens du Benno, qui semblent être venus d’une autre planète, se croient tout permis.
De fait, les prisons sénégalaises sont remplies à ras-bord de plus d’un millier de détenus politiques n’ayant fait qu’user de leurs droits constitutionnels d’expression, de manifestation et de résistance.
La déliquescence de nos institutions a atteint un tel niveau, que les acteurs politiques sérieux devraient d’abord se préoccuper de la sauvegarde de l’Etat de droit et de la démocratie avant la tenue d’élections, qui de surcroît portent les germes d’une désintégration du tissu national.
En effet, la récente posture de la Direction Générale des Elections, qui prétend pouvoir invalider une candidature, rôle dévolu au Conseil constitutionnel, éclaire d’un jour nouveau, les obscurs desseins d’un régime cherchant, coûte que coûte à éliminer ses adversaires les plus sérieux.
Jusque-là, le pouvoir apériste s’arrangeait, en usant, en amont, de divers procédés frauduleux, coercitifs ou corruptifs pour instrumentaliser l’administration territoriale ou la magistrature et leur faire prendre des décisions arbitraires ou rendre des jugements illégaux revêtus du sceau trompeur de l’impartialité.
Avec ce refus flagrant et manifeste d’appliquer une décision de justice, la personnalité centrale en charge de l’organisation des prochaines élections présidentielles, vient de franchir une nouvelle étape dans le coup d’Etat électoral en gestation.
En outre, il installe un profond malaise qui accentue le déficit de confiance au sein de la classe politique, qui a atteint la côte d’alerte. Pire, l’incapacité des partis d’opposition, à faire solidairement front contre cette stratégie du fait accompli du pouvoir, conduit à l’exacerbation des contradictions en leur sein.
Il y a, d’un côté, les forces modérées acquises au principe de la pérennisation d’un système prétendument républicain, ayant participé au pseudo-dialogue national et de l’autre des forces dites radicales prônant la rupture avec la soumission servile aux puissances étrangères et la gabegie ambiante depuis plus de 60 ans.
Il faut prendre en compte le fait que le contexte sous-régional et la géopolitique internationale (BRICS, Ukraine) militent pour des politiques de rupture d’avec le système obsolète de domination du monde par les puissances occidentales et pour des partenariats mutuellement avantageux.
La pléthore de candidatures observée, que certains considèrent, à tort, comme un signe de vitalité démocratique, outre qu’elle justifie et/ou réhabilite la loi scélérate sur le parrainage, risque de brouiller les cartes au profit exclusif du régime du Yakaar désenchanté.
Les nouveaux leaders de la scène politique commettraient une erreur fatale en jouant la carte de la neutralité dans la confrontation entre le régime de Benno Bokk Yakaar profondément inféodé aux intérêts de l’impérialisme occidental et les nouvelles forces politiques, qui sont en train de payer un lourd tribut pour leur engagement patriotique.
Ignorer cette évidence conduira soit à l’installation d’un pouvoir autocratique à la congolaise ou à l’avènement d’un nouveau régime ayant certes des desseins progressistes, mais qui aura des difficultés à les matérialiser, faute d’une base sociale suffisamment large.
Un vaste front pour le rétablissement de l’Etat de droit, l’organisation d’élections transparentes, régulières et inclusives doit être mis sur pied. A défaut, notre pays risque d’être plongé dans le chaos.
Les jeunesses africaines, font, d’ores et déjà, sous nos yeux et quotidiennement, à travers l’émigration clandestine, la démonstration qu’elles sont prêts à tous les sacrifices, pour s’extirper de l’enfer néocolonial.
Elles n’accepteront pas les combines de la vieille classe politique, sous quelque modalité que ce soit, pour perpétuer le système de domination françafricain. Ils ne veulent ni de restauration d’ordres anciens ni de nouvelle alternance trompeuse, car l’’heure de l’alternative a sonné.
REUNION DES MINISTRES CHARGES DES QUESTIONS SÉCURITAIRES DE L’UEMOA, CE VENDREDI
Les Ministres chargés des questions sécuritaires des Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) se réunissent par visioconférence le vendredi 27 octobre 2023
Les Ministres chargés des questions sécuritaires des Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) se réunissent par visioconférence le vendredi 27 octobre 2023, a appris lesoleil.sn auprès de la direction communication de l’institution communautaire. Il sera question, au cours de cette rencontre, d’analyser les récents développements de la situation sécuritaire dans l’Union. Ils examineront le Rapport du premier semestre 2023 sur la paix et la sécurité dans l’espace Uemoa ainsi que l’état de mise en œuvre du Projet d’informatisation et d’interconnexion des postes de Police frontaliers, selon la même source.
A noter, par ailleurs, que les conclusions des travaux des Ministres seront soumises à la 6ème réunion du Comité de haut niveau sur le Chantier paix et sécurité dans l’espace UEMOA qui sera présidée prochainement à Dakar par le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, Président dudit Comité.