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19 novembre 2024
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YASSINE FALL DÉNONCE DES ATTRIBUTIONS OPAQUES DE PASSEPORTS DIPLOMATIQUES
Selon les propres mots de la ministre des Affaires étrangères, pas moins de 150 passeports diplomatiques auraient été attribués dans la période pré-électorale sans aucune orthodoxie par l'ancien régime
Selon les révélations de la ministre des Affaires étrangères Yassine Fall, pas moins de 150 passeports diplomatiques ont été confectionnés dans les semaines précédant l'élection présidentielle de 2024. Une situation qui soulève de sérieux questionnements quant aux critères d'attribution de ce précieux sésame.
"Beaucoup de personnes n'étaient pas habilitées à détenir le passeport diplomatique", a dénoncé Mme Fall, remettant en cause les attributions massives opérées sous l'ancien régime. "Le détenteur du passeport diplomatique représente le Sénégal là où il va, il peut être un homme d'affaire ou un ministre", a-t-elle rappelé, soulignant les conditions strictes que requiert sa détention.
La cheffe de la diplomatie a vivement déploré que certains obtiennent ce document officiel sur la base de simples faveurs accordées par d'anciens présidents.
Cette révélation choc fait souffler un vent de polémique, jetant une lumière crue sur la légèreté avec laquelle les passeports diplomatiques ont pu être distribués à la veille d'un scrutin majeur.
Face au tollé suscité, la ministre Yassine Fall semble désormais bien décidée à remettre de l'ordre dans cette affaire. Un vaste chantier de révision des critères et des attributions l'attend, pour garantir l'intégrité et la crédibilité du passeport diplomatique sénégalais.
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PLAIDOYER POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE RÉGIONALE
Dans un discours improvisé, le ministre Mabouba Diagne a énoncé la dépendance à l'aide étrangère et appelé à une révolution dans la gestion agricole ouest-africaine. Son cri du cœur : "Notre problème n'est pas l'argent, c'est l'organisation"
Dans une sortie fracassante lors d'une réunion de la CEDEAO consacrée aux crises alimentaires et nutritionnelles, mardi 16 juillet dernier, Mabouba Diagne, ministre sénégalais de l'Agriculture, a secoué les consciences en délivrant un message sans filtre sur l'état de l'agriculture en Afrique de l'Ouest.
Abandonnant son discours officiel, le ministre a choisi de parler "en tant qu'Africain", dénonçant la dépendance chronique à l'aide étrangère comme un signe de faiblesse. "Notre problème n'est pas l'argent, c'est l'organisation", a-t-il martelé, pointant du doigt les erreurs répétées année après année.
Chiffres à l'appui, le Dr Diagne a dressé un tableau alarmant des importations alimentaires dans la région. "Le Sénégal importe pour 1070 milliards de francs CFA en denrées alimentaires", a-t-il révélé, soulignant que ces importations massives équivalentes à "exportateur des emplois".
Le ministre a appelé la CEDEAO à "revoir sa méthode de faire", exhortant l'organisation à prendre ses responsabilités face aux défis actuels, notamment la sécurité alimentaire et l'emploi des jeunes. Il a proposé des solutions concrètes, comme la construction de magasins de stockage et l'investissement dans l'élevage laitier.
"Nous avons l'eau, les terres arables, la jeunesse. Qu'est-ce qui manque ?", a notamment déclaré M. Diagne, rejetant l'argument du manque de financement. Il a appelé à une meilleure gouvernance et à une collaboration plus étroite avec le secteur privé pour stimuler le développement agricole.
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YASSINE FALL BRISE LE SILENCE SUR LA NOMINATION DE SA FILLE
"Je n'y suis pour rien" : c'est par ces mots que la ministre des Affaires étrangères a répondu à la polémique entourant la nomination de sa fille Sophie Nzinga Sy à la tête de l'APDA. Un démenti destiné à faire taire les accusations de passe-droit
La nomination de Sophie Nzinga Sy à la tête de l'Agence pour la promotion et le développement de l'Artisanat (APDA) a suscité une vive polémique, certains y voyant un cas de favoritisme. Face à ces accusations, sa mère, la ministre de l'Intégration africaine Yassine Fall, a tenu à apporter un démenti cinglant.
"Croire que je peux influencer le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko pour qu'ils nomment ma fille, c'est mal les connaître", a martelé Mme Fall dans un entretien avec Papé Alé Niang sur la RTS. Et d'ajouter avec fermeté: "J'étais à Accra quand ma fille a été nommée, je n'étais même pas au courant. Chacun est libre de me croire ou pas."
La cheffe de la diplomatie sénégalaise a insisté sur le fait que sa fille a décroché ce poste sur la base de ses compétences avérées dans le domaine de l'artisanat. "On a présenté ma fille à son ministre de tutelle à mon insu, ils ont échangé. Elle a été nommée et je n'y suis pour rien", a-t-elle soutenu.
"Ma fille a été nommée au ministère de l'Artisanat parce qu'ils ont vu ses compétences en la matière, comme c'est le cas avec Mabouba Diagne dans l'Agriculture", a poursuivi Yassine Fall, rejetant ainsi toute supposition d'interventionnisme de sa part.
REPRISE DES AFFRONTEMENTS ENTRE L'ARMÉE ET DES SÉPARATISTES DANS LE NORD DU MALI
L'offensive dans le nord du pays a donné lieu à de nombreuses allégations d'exactions commises à l'encontre de la population civile par les forces maliennes et leurs alliés russes depuis 2022, que les autorités démentent.
Les affrontements opposant l'armée malienne et ses alliés russes à des groupes rebelles séparatistes ont repris samedi dans le nord du Mali, ont indiqué à l'AFP un porte-parole des séparatistes et une source humanitaire.
Des combats, d'une ampleur inédite depuis des mois, ont éclaté jeudi entre armée et séparatistes dans la localité de Tinzaouatene, près de la frontière avec l'Algérie, après que l'armée a annoncé avoir pris le contrôle de In-Afarak, un carrefour commercial situé à 122 km au nord-ouest de Tessalit, dans la région de Kidal.
Les militaires au pouvoir depuis 2020 au Mali ont fait de la reconquête du territoire national une de leurs priorités.
Les groupes armés séparatistes ont perdu depuis la fin 2023 le contrôle de plusieurs localités du Nord après une offensive de l'armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l'Etat central.
"Je confirme la reprise des combats ce samedi vers Zakak", a déclaré à l'AFP Almou ag Mohamed, l'un des porte-paroles d'une alliance de groupes armés séparatistes à dominante touareg (CSP-DPA), qui assure que "l'ennemi est en débandade".
"Les affrontements ont recommencé ce samedi à Zakak sur la route de Kidal entre les rebelles du CSP et les militaires de Wagner et maliens", a aussi indiqué une source humanitaire dans le nord.
"Tout ce que je peux dire c'est que ce samedi, les forces armées maliennes continuent à défendre l'intégrité territoriale dans la région de Kidal", a pour sa part réagi une source militaire malienne.
L'armée malienne a par ailleurs communiqué sur un "atterrissage d'urgence" d'un hélicoptère après avoir rencontré "des difficultés", sans faire de victimes. Selon un porte-parole du CSP, ce sont les séparatistes qui ont "touché un hélicoptère" qui a fini par s'écraser.
L'offensive dans le nord du pays a donné lieu à de nombreuses allégations d'exactions commises à l'encontre de la population civile par les forces maliennes et leurs alliés russes depuis 2022, que les autorités maliennes démentent.
Le Mali est en proie depuis 2012 aux agissements des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique et aux violences des groupes communautaires et crapuleux.
La junte dirigée par le colonel Assimi Goïta a depuis 2022 multiplié les actes de rupture. Ils ont rompu l'alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie.
BIRAHIM SECK DÉNONCE LA LENTEUR DANS LA PUBLICATION DES RAPPORTS DE L’IGE
“M. le président Diomaye, la publication des rapports de l’Inspection générale d’État se fait trop attendre. Vous aviez pris l’engagement, devant le peuple sénégalais, de faire publier lesdits rapports”, a-t-il écrit.
Le coordonnateur du Forum civil n’apprécie guère les lenteurs notées dans la publication des rapports de l’Inspection Générale d’Etat (IGE) sur la gestion des finances publiques et de certains fonds, sous l’ancien régime.
Dans un post sur X, Birahim Seck a mis un coup de pression sur le Président Bassirou Diomaye Faye. Selon lui, il prend trop son temps.
“M. le président Diomaye, la publication des rapports de l’Inspection générale d’État se fait trop attendre. Vous aviez pris l’engagement, devant le peuple sénégalais, de faire publier lesdits rapports, moyen de prévention des flux financiers illicites”, a écrit le coordonnateur de la filiale senegalaise de Transparency International.
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YASSINE FALL EXAMINE LES ENJEUX DIPLOMATIQUES, LES REFORMES ET LES DÉFIS DE SON MINISTÈRE
La cheffe de la diplomatie sénégalaise a révélé que le régime précédent avait délivré un nombre exceptionnel de passeports diplomatiques en moins de trois semaines avant l’élection présidentielle de 2024.
Yassine Fall, ministre de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères, a abordé, vendredi, lors de son passage sur le plateau de l’émission « Entretien avec… » diffusée sur RTS1, plusieurs sujets d’actualité concernant la politique étrangère et les réformes en cours au Sénégal.
D’emblée, Yassine Fall a souligné abordé la question du règlement intérieur de l’Assemblée national invitant les députés à se conformer au respect des textes.
La cheffe de la diplomatie sénégalaise a rappelé que la déclaration de politique générale du Premier ministre appelait à une stricte conformité aux règles établies pour assurer une gouvernance transparente et efficace.
Concernant les passeports diplomatiques, Yassine Fall a révélé que le régime précédent avait délivré un nombre exceptionnel de ces documents en moins de trois semaines avant l’élection présidentielle de 2024.
Cette pratique, jugée excessive, a conduit à une révision nécessaire des conditions d’obtention des passeports diplomatiques.
« Sur instruction du Chef de l’État, nous allons réviser les conditions d’obtention du passeport diplomatique », a-t-elle affirmé.
Selon, Yassine Fall, « cette décision vise à prévenir les abus et à garantir que les passeports diplomatiques soient attribués conformément aux normes et besoins diplomatiques réels. »
Sur le plan diplomatique, Yassine Fall a exposé la vision du Chef de l’État concernant les relations internationales du Sénégal.
Elle a précisé que le gouvernement privilégiait la proximité géographique, accordant une priorité particulière aux pays limitrophes et aux membres de la CEDEAO.
« Le Chef de l’État privilégie la proximité géographique, en accordant la priorité aux pays limitrophes et à ceux de la CEDEAO », a-t-elle déclaré, soulignant ainsi une volonté d’approfondir les relations régionales et de renforcer la coopération au sein de l’Afrique de l’Ouest.
En réponse à la polémique entourant la nomination de sa fille, Sophie Nzinga Sy, à la tête de l’Agence pour le Développement de l’Artisanat (APDA), Yassine Fall a évoqué le mérite de la nouvelle directrice et a affirmé qu’il n’était pas au courant des tractations ayant mené à cette décision.
Elle a défendu la nomination en mettant en avant les compétences et le mérite de Sophie Nzinga Sy pour le poste.
Yassine Fall a également déploré les couacs observés lors du pèlerinage 2024, soulignant les difficultés rencontrées au cours de l’événement.
Elle a promis une meilleure organisation pour l’année prochaine, en collaboration avec les différents ministères concernés, afin d’assurer une gestion plus efficace et satisfaisante de cet événement important pour les fidèles.
Lors de cet entretien, Yassine Fall a également abordé d’autres sujets cruciaux liés à la politique étrangère et aux réformes en cours, marquant ainsi une volonté de transparence et de responsabilité dans la gestion des affaires internationales du Sénégal.
La cheffe de la diplomatie sénégalaise a conclu en réaffirmant son engagement envers l’amélioration continue des services et des processus administratifs pour répondre aux attentes des Sénégalais.
JO PARIS 2024, L’ESCRIMEUSE NDÈYE BINTA DIONGUE ÉLIMINÉE DÈS LE PREMIER TOUR
La Sénégalaise a été dominée par l’Égyptienne Aya Hussein au premier tour de la compétition individuelle féminine d’escrime samedi 27 juillet, sous la verrière du Grand Palais.
Paris, 27 juil (APS) – La Sénégalaise Ndèye Binta Diongue a été éliminée par l’Égyptienne Aya Hussein au premier tour de la compétition individuelle féminine d’escrime des Jeux olympiques (JO) Paris 2024, samedi 27 juillet, sous la verrière du Grand Palais.
Il y a eu un partage équitable des points entre Diongue et Hussein avant la pause, 6-6.
L’athlète sénégalaise a ensuite été dominée d’un point lors du second round, 14 à 13, durant les dernières secondes de son duel.
Comme à Tokyo en 2021, Ndèye Bineta Diongue, médaillée des Championnats d’Afrique d’athlétisme et des Jeux africains, s’arrête au premier tour.
JO PARIS 2024, OUMY DIOP ÉLIMINÉE EN SÉRIES DU 100 MÈTRES PAPILLON FEMMES
Alignée dans la série 1, la nageuse sénégalaise vivant aux États-Unis d’Amérique a pris la quatrième place, avec un chrono d’1 mn 1 s 82’, derrière une Danoise, une Espagnole et une Arménienne.
La nageuse sénégalaise Oumy Diop a été éliminée aux séries féminines du 100 mètres papillon des Jeux olympiques (JO) Paris 2024, samedi 27 juillet.
Les séries auxquelles participait Diop ont eu lieu à Paris La Défense Arena.
Alignée dans la série 1, la nageuse vivant aux États-Unis d’Amérique a pris la quatrième place, avec un chrono d’1 mn 1 s 82’, derrière une Danoise, une Espagnole et une Arménienne.
Même si Oumy Diop est éliminée, elle a amélioré d’une seconde son record personnel à l’occasion de sa première participation aux JO.
Quelques heures avant elle, sa compatriote Ndèye Binta Diongue a été éliminée par l’Égyptienne Aya Hussein au premier tour de la compétition individuelle féminine d’escrime des Jeux olympiques, sous la verrière du Grand Palais.
Il y a eu un partage équitable des points entre Diongue et Hussein avant la pause, 6-6.
L’athlète sénégalaise a ensuite été dominée d’un point lors du second round, 14 à 13, durant les dernières secondes de son duel.
Comme à Tokyo en 2021, Ndèye Bineta Diongue, médaillée des Championnats d’Afrique d’athlétisme et des Jeux africains, s’arrête au premier tour.
Par Diagne Fodé Roland
GUY MARIUS SAGNA SORT LE PARLEMENT DE LA CEDEAO DE LA CLANDESTINITÉ
Ignoré jusque dans son existence, le parlement de la CEDEAO né en 1975 vient d’être découvert par les peuples africains. Guy Marius, député du Parti Pastef de Sonko = Diomaye, a révélé l’inféodation totale de cette institution parlementaire
Bés Bi le Jour |
Diagne Fodé Roland |
Publication 27/07/2024
Ignoré jusque dans son existence, le parlement de la CEDEAO né en 1975 vient d’être découvert par les peuples africains. Guy Marius, député du Parti Pastef de Sonko = Diomaye, a révélé l’inféodation totale de cette institution parlementaire censée contrôler l’action commune d’intégration des États balkanisés de la sous-région ouest africaine.
Mettant le pied dans les plats, celui à qui est de plus en plus attribué le titre de député des peuples a pointé dans ses interventions :
- les atteintes liberticides dans des pays comme la Guinée Conakry, la Guinée Bissau, le Togo, le Bénin, la Côte d’Ivoire, etc. pour y exiger le respect des Constitutions et des libertés collectives et individuelles ;
- la nécessité d’une solidarité souveraine de la CEDEAO avec les pays confrontés au terrorisme et au double jeu de la françafrique, de l’eurafrique et de l’usafrique ;
- les privilèges indus que s’octroient le parlement et les institutions de la CEDEAO alors que les populations sont jetées dans la misère;
- les donneurs de leçons sur les «droits de l’homme» d’ONG financées par les impérialistes qui dénoncent «la paille dans l’œil des Africains et se taisent sur la poutre liberticide dans leurs pays les USA fondés sur «le génocide des Amérindiens et l’esclavage des Noirs» et l’UE colonialiste et néocolonialiste pour exiger le respect du parlement de la CEDEAO pour les «experts» africains tout aussi capables ;
- la notion «d’Afrique pauvre» à laquelle il oppose celle de «l’Afrique appauvrie» ;
- l’exigence de souveraineté de la CEDEAO vis à vis des bailleurs de fonds spoliateurs de l’Afrique.
Jouant à fond son rôle de député élu pour porter la voix des sans voix, la voix des peuples, Guy Marius vient ainsi de donner au parlement tout son sens au contraire de l’insignifiance servile dans laquelle le club des chefs d’États néocoloniaux l’avaient jusqu’ici maintenu.
Cette servilité a été exprimée clairement par le communiqué du Bureau de ce parlement croupion qui crie «au respect des présidents» sans jamais dire en quoi protester contre les atteintes liberticides autocratiques serait un «manque de respect».
La contestation populaire anti-impérialiste confinée à la rue, à la grève dans les lieux de travail, puis à la tête des États de la «Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel» déborde maintenant dans les parlements nationaux et le parlement de la CEDEAO en attendant d’arriver au parlement de l’UE. Il faut maintenant travailler à donner une suite par le Congrès du parti Pastef/Les Patriotes qui doit préparer les législatives pour envoyer le plus grand nombre possible de Guy Marius à l’Assemblée nationale dans la marche vers la souveraineté nationale et panafricaine.
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LALANE, CAPITALE DE LA VANNERIE
Lalane, dans la région de Thiès, est un village qui peut se targuer d’être un berceau de la vannerie au Sénégal. Une activité essentiellement pratiquée par des femmes et centrée sur le rônier, arbre aux multiples usages et vertus.
Lalane, dans la région de Thiès, est un village qui peut se targuer d’être un berceau de la vannerie au Sénégal. Une activité essentiellement pratiquée par des femmes et centrée sur le rônier, arbre aux multiples usages et vertus. Mais cet arbre est aussi menacé par l’homme, d’où la nécessité de le protéger.
On arrive à Lalane par la RN2 en direction de Tivaouane, cité religieuse de la région de Thiès. Le long de la route, au premier abord, on est frappé par un alignement de rôniers, ces majestueux palmiers aux feuilles longues en éventail. On se croirait dans une forêt. Cet arbre (Borassus aethiopum) joue un grand rôle dans l’économie locale, selon les habitants. Le rônier, avec sa fibre, fournit la matière première pour la vannerie. Une activité artisanale dont les femmes sont, ici, les championnes. «Je suis la première femme à m’implanter sur cet axe pour démarrer un petit commerce, notamment de paniers en fibre de rônier», affirme Rose Wade, une sexagénaire rencontrée parmi les femmes artisans exposant leurs créations au bord de la route. Des paniers de divers motifs, des chapeaux, des nattes, des meubles, des éventails, entre autres accessoires aux motifs qui ravissent les yeux des passants et des voyageurs, attirés par la richesse de l’artisanat local. Hospitalité en bandoulière, Mme Wade invite à prendre place à ses côtés, proposant un tabouret de confection manuelle. Elle semble être la doyenne des femmes des lieux, ayant entre 25 et 60 ans. Et même, selon le respect et la déférence qu’elles lui témoignent, leur porte-parole non officielle.
Un travail des hommes «confisqué» par les femmes
C’est vers elle que renvoient souvent nos interlocutrices. «À l’époque, il n’y avait que les hommes qui menaient cette activité. Ils allaient écouler leurs produits dans les grandes villes comme Thiès, la capitale régionale à moins d’une demi-heure de trajet de là, ou au niveau des marchés hebdomadaires. Au fil des années, pour s’adonner uniquement aux activités agricoles, les hommes ont fini par céder la place aux dames qui commençaient petit à petit à s’y intéresser. Aujourd’hui, ce lieu de commerce sur cet axe sert de ‘’grand-place’’ aux hommes», poursuit Rose Wade. La hutte sert de lieu de stockage à plusieurs objets artisanaux fabriqués à base de rôniers, explique le patriarche, sans dévoiler son identité. S’y entassent, en désordre, des éponges exfoliantes naturelles locales (Ndiampé en wolof), des «vans» ou «layus», sorte de plateaux en fibres ou feuilles de rôniers tressées, mais aussi des bancs, des tabourets. Lui fait partie des hommes qui demeurent dans la vannerie, son âge avancé ne lui permettant plus de tenir lors des travaux champêtres, confie-t-il avant d’abréger la conversation
DIVERSITE DES PRODUITS EXPORTATIONS ET TOURISME
Au fil des ans, les choses se sont améliorées pour les vannières qui, à l’œuvre, manient avec dextérité leur matière première. Une amélioration grâce à la qualité de leur travail, à la diversité des produits proposés et à l’intérêt croissant des clients, qui ne se limitaient désormais plus aux seuls riverains et usagers de la route. Les vannières ont réussi à avoir des acheteurs hors de la région, et aussi hors du pays, avec des touristes et au sein de la diaspora, d’après Rose Wade et d’autres vannières moins extraverties préférant rester anonymes. Elles ne s’étalent pas sur leurs gains. Les prix pratiqués semblent abordables et dépendent des articles. 2500 FCFA pour un panier, 1500 FCFA un layu, les balais entre 700 et 1000 FCFA et les meubles de 4 chaises avec une table jusqu’à 35000 FCFA. «Entre Tivaouane et Thiès, les femmes de Lalane trouvaient leur compte dans la vannerie. À l’extérieur aussi, le commerce marchait à merveille», assure encore la vendeuse sexagénaire. Elle se rappelle avec bonheur «un client émigré, Ndongo Mbaye. Il venait récupérer toute la marchandise sur place. On gagnait beaucoup d’argent et on recevait même des touristes».
VANNERIE ET SCOLARISATION LA REVANCHE DE ROSE WADE SUR L’ECOLE
Ces rentrées d’argent ont permis à Rose Wade de payer la scolarité de ses enfants, régulièrement inscrits dans des écoles privées très courues, notamment à Thiès. Une grande source de joie pour elle qui n’a pu fréquenter l’école française. Une décision de ses parents qu’elle regrette encore. «Lalane a très tôt abrité un établissement scolaire. Mais, de mon temps, l’école n’était pas (considérée comme) l’affaire des femmes. Nos parents n’ont pas eu raison à ce sujet», a-t-elle dit. Au Sénégal, l’enseignement est gratuit dans les écoles publiques pour les enfants âgés de 6 à 16 ans, mais les parents doivent payer des frais de fourniture, de matériel ou de transport. Ces coûts demeurent élevés pour certaines familles démunies, qui renoncent à scolariser leurs enfants, d’après une étude du Centre africain de recherche sur la population et la santé (The African population and health research center, Aphrc). «Nous avons également constaté une préférence pour l’éducation des garçons par rapport à celle des filles. Dans les ménages aux moyens financiers limités, les garçons sont plus souvent envoyés à l’école, au détriment des filles», a indiqué Benta A. Abuya, un des auteurs de cette étude publiée en avril 2023 par le magazine The Conversation. Rose Wade a donc de quoi être fière, ayant vu ses enfants aller à l’école, boucler leurs études et devenir salariés.
SOURCES DE REVENUS POUR LES FEMMES DE LALANE LA BELLE HISTOIRE DES ANNEES 70
Aujourd’hui, certains parlent d’industrie de vannerie à Lalane, village peuplé en majorité de Sérères Noon. Mais quand Rose Wade se lançait dans cette activité, dans les années 1970, celleci était loin d’être florissante, indique la commerçante. «Je peux vous assurer que c’était difficile au début, mais je me battais pour m’en sortir. Deux de mes frères, Paul et Thathi Wade, me cédaient une partie de leurs marchandises qu’ils écoulaient à Thiès habituellement, que moi je revendais à Lalane», se souvient-elle. Ces marchandises incluaient du kinkéliba (Combretum micranthum), une plante de la savane à laquelle on prête de nombreuses vertus, et qui est prisée notamment pour l’infusion de ses feuilles. Mais aussi, déjà, «du bois de rônier et des paniers» confectionnés dans des feuilles et fibres du même arbre. «Je vendais le kinkéliba par tas de 50 ou 100 francs CFA (FCFA). Les paniers que j’achetais à 300 FCFA, je les revendais à 500 FCFA. Ces bénéfices semblent dérisoires, de nos jours, avec le coût élevé de la vie mais, à l’époque, ils étaient substantiels. C’était beaucoup d’argent pour nous !» Et même une somme folle pour quelqu’un comme elle : «Il fut un temps, pendant trois ans de mariage, je n’ai pas eu 500 FCFA d’économie. Avec les bénéfices journaliers, je parvenais à acheter jusqu’à un à deux kilos de riz, des légumes et du poisson pour nourrir la famille mais aussi des pagnes pour préparer la messe du dimanche», ajoute Rose Wade, de confession chrétienne comme une grande partie des habitants de Lalane.
HERITAGE DE LA VANNERIE DE MERE EN FILLE
Les difficultés actuelles n’effraient pas Rita Wade, fille de vannière devenue vannière. Elle a rejoint ses devancières en 2011 après avoir arrêté ses études. Et aujourd’hui, cette jeune femme de 26 ans, également mère de famille, assure qu’elle ne le regrette pas. «Je peux dire que je viens de commencer ce commerce. (…) Ma maman le faisait pour nous nourrir. Je le fais aussi pour prendre soin de mes enfants», déclare-t-elle. Avant d’ajouter : «Je me bats tous les jours aux côtés de ces braves dames de Lalane qui sont mes doyennes. Tant que je suis en bonne santé, je continuerai à me battre pour ne dépendre de personne. Dieu m’a donné la force de travailler. Je ne suis pas près d’abandonner (cette activité), parce que je m’en sors tant bien que mal. (…) Je m’identifie à ce travail».
ENVIRONNEMENT LE RONIER, UN ARBRE «UTILE DEPUIS LES FEUILLES JUSQU’AUX RACINES»
La région de Thiès comporte une grande variété d’arbres, notamment le caïlcédrats (Khaya senegalensis), le baobab (Adansonia digitata), le manguier (Mangifera indica), le dattier du désert (sump ou Balanites aegyptiaca) en plus du margousier et du rônier, l’espèce vedette pour les vanniers et vannières. Pour Rose Wade, la doyenne des vannières, le rônier est «un arbre de grâces», et «utile depuis les feuilles jusqu’aux racines». Divers documents spécialisés pour les besoins de cet article le confirment. Tout sert, dans le rônier, au Sénégal comme sous d’autres cieux, comme on peut le lire dans des archives de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), du Journal d’agriculture traditionnelle et de botanique appliquée ou encore du Centre technique de coopération agricole et rurale (Cta), une institution conjointe du Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, (Acp). «Il n’y a rien à jeter dans le rônier puisqu’on peut utiliser son bois pour les charpentes et les palissades, les feuilles pour les toits et les paniers, l’écorce à des fins médicinales et les fruits pour la consommation par les hommes et les animaux», a résumé le Cta dans un programme consacré en 2007 à cet arbre, qu’il a surnommé «Sentinelle de la savane». Au Niger par exemple, d’après la Fao, son fruit se consomme comme de la noix de coco, le jus servant dans la fabrication de bouillies et de galettes et la noix étant utilisée comme amuse-gueule. Une partie de sa tige (l’hypocotyle) est consommée comme des tubercules. Ses fleurs mâles ont «un rôle naturel de pollinisation» et sont utilisées pour «l’embouche et la fertilisation des champs», tandis que ses racines, ses feuilles et ses pétioles (les parties qui relient les feuilles aux tiges) servent dans la fabrication de nasses pour la pêche et de meubles. Au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, d’après des archives de chercheurs, l’arbre est exploité pour sa sève (vin de palme), ses fruits et ses feuilles, qui servent à fabriquer des vans, paniers, sacs, chaises, lits, lattes, nattes, toiture, entre autres objets.
TONTINE, EPARGNE, TRANSFORMATION DE PRODUITS… LES VANNIERES S’ORGANISENT POUR LA GESTION DE LEURS REVENUS
Une autre doyenne parmi les vannières, qui préfère taire son nom, confirme ce que dit Rose Wade. La vannerie a beaucoup rapporté à Lalane, surtout aux femmes, qui en ont tiré de bons revenus. «Il nous arrivait même de passer des commandes de certains objets dans les villages environnants, comme des calebasses ou autres objets traditionnels tissés par des artisans de Pire ou de Ngaye Mekhé», une commune dans la zone devenue célèbre grâce à l’artisanat, surtout des produits de maroquinerie. «Les temps sont durs et l’argent ne circule plus. Aujourd’hui, on peine à écouler la marchandise», se désole cette vannière sans entrer dans des détails. «C’est difficile. Mais on rend grâce à Dieu et on n’attend rien du gouvernement, même s’il est censé nous accompagner dans nos activités», intervient Rose Wade. «Sans rien attendre des autorités», les vannières se sont regroupées, elles ont diversifié leurs activités, se sont organisées pour s’entraider pour leurs dépenses de santé et se sont cotisées pour avoir de l’épargne à tour de rôle dans le cadre d’une tontine. «Nous sommes environ 120 femmes rassemblées dans cette démarche», explique encore Rose Wade, évoquant le soutien du Groupe de recherches et d’appui aux initiatives féminines (Gref), «une association de solidarité internationale». «Le Gref nous accompagne dans la transformation des produits locaux : sur la savonnerie à partir du margousier (arbre appelé localement neem, Azadirachta indica, NDLR), la tomate concentrée, l’eau de Javel et beaucoup d’autres formations dont nous avons bénéficié. On a aussi une tontine qui nous permet d’épargner et d’avoir des prêts en cas de besoin. Et aussi, une mutuelle de santé qui allège nos dépenses sanitaires. Tous nos enfants y sont inscrits. Les temps sont durs, mais on ne se plaint pas», a-t-elle dit.
ALIOU THIAW, UN DES RARES HOMMES ENCORE DANS LA VANNERIE «LE RONIER EST LA SEVE NOURRICIERE DE L’ARTISANAT DANS CES ZONES»
Aliou Thiaw fait partie des hommes encore actifs dans la vannerie dans la zone et il est l’un des initiateurs d’un «Forum sur le rônier au service de l’artisanat» dans la région. La première édition de cet événement s’est tenue en juillet 2023 à Ndiobène, dans la commune de Fandène. Cet artisan se dit fier de pratiquer un savoir-faire hérité de ses aînés. «Le rônier est la sève nourricière de l’artisanat dans ces zones», soutient-il devant sa galerie, occupé à préparer une nouvelle édition de son forum qu’il veut annuel. Son constat : les femmes sont au cœur de la commercialisation de la vannerie dans la commune de Fandène. «Elles sont en train de s’émanciper. Elles sont bien organisées dans leurs localités respectives et elles ont renforcé leur savoir-faire. Elles sont même capables de confectionner les outils primaires qu’elles utilisent dans leurs foyers. C’est une très bonne avancée», se réjouit M. Thiaw. Cette avancée pourrait demeurer longtemps profitable, croient certains, en évitant notamment un écueil : la surexploitation de l’arbre. Sans compter les autres menaces auxquels sont exposés d’autres secteurs ou régions du pays, la coupe abusive d’arbres, la pollution des eaux ou encore les effets du changement climatique.