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20 novembre 2024
KANEL, LA PREMIÈRE DU CENTRE ARRÊTÉE AVEC 4 AUTRES DE SES CAMARADES BACHELIERS
D’après l'Observateur, il leur est reproché d’avoir créé un groupe «WhatsApp» pour assister à distance leur camarade de classe, M. I. Ba, admis au second tour en série S2 du jury 1069.
Les arrestations continuent dans des affaires de partage des épreuves du Baccalauréat par moyen électronique entre candidats. Au centre d’examen du Collège d’enseignement moyen (CEM) de Kanel, les mis en cause n’ont pas été interpellés lors des épreuves comme ce fut le cas à Tamba, mais après la proclamation des résultats du premier tour.
Quatre (04) nouveaux bacheliers, dont la première du centre, qui a obtenu le Bac avec la «Mention Bien» et un autre admis au second tour, sont dans les liens de la détention. Selon L’Observateur, qui rapporte les faits, il s’agit de M. Dia, la première du centre, A. Aw, A. Touré et M. Dieye.
D’après la source du journal, il leur est reproché d’avoir créé un groupe «WhatsApp» pour assister à distance leur camarade de classe, M. I. Ba, admis au second tour en série S2 du jury 1069.
Ce dernier, trompant la vigilance des surveillants, s’est introduit dans la salle d’examen muni de son téléphone portable. C’est ainsi qu’après la distribution des copies d’examen, le jeune homme, qui composait avec cinq autres candidats, a envoyé les épreuves de Physique-Chimie (PC) à ses copains. Malheureusement pour lui, c’est le moment qu’a choisi le président du jury, l’Inspecteur Senghane Diom de l’IA de Louga, pour faire le tour des salles de classe. Le candidat sera pris en flagrant délit de triche car entre-temps ses copains lui avaient envoyé les épreuves déjà traitées, rapporte L’Observateur.
Qui ajoute que le groupe a été déféré au parquet de Matam. Le téléphone portable d’un des élèves, confisqué et remis aux enquêteurs, va révéler leur mode opératoire
LA FATICKOISE MAME FAMA GAYE ÉLUE MISS SÉNÉGAL 2024
Agée de 24 ans, et mesurant 1 mètre 80, elle est une étudiante en master 2 à la faculté des sciences juridiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Dakar, 13 juil (APS) – Mame Fama Gaye, originaire de la région de Fatick, a été élue, vendredi soir, Miss Sénégal 2024 lors de la grande finale organisée au Grand théâtre national Doudou Ndiaye Rose.
Miss Sénégal 2024, âgée de 24 ans, et mesurant 1 mètre 80, est une étudiante en master 2 à la faculté de sciences juridiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Fatou Bintou Guèye, 22 ans, Miss Louga, a été élue première dauphine tandis que Maïrame Ly, de Dakar, 23 ans, complète le podium comme deuxième dauphine.
Miss Sénégal a reçu un terrain et une bourse de 17 millions. Les dauphines ont reçu chacune une bourse de 17 millions.
Mame Fama Gaye qui succède ainsi à Fatou Lo miss Sénégal 2021, a dit toute sa ”fierté de représenter” son pays dans le monde et de ”participer à des projets caritatifs’’.
La ministre de la Famille et des Solidarités Maïmouna Dièye qui a présidé la cérémonie a magnifié le thème de cette édition axé sur ‘’L’autonomisation de la femme’’.
‘’Nous sommes heureux d’avoir des Miss qui, en plus d’être belles, sont intelligentes’’, a-t-elle déclaré non sans les appeler à ne jamais perdre de vue les valeurs ancestrales sénégalaises de dignité et du travail où qu’elles soient.
‘’La Miss est comme est une athlète, elle doit être une vitrine pour vendre l’image du Sénégal à travers le monde”, a de son côté rappelé la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, tout en demandant aux Miss d’être des leaders et des relais au sein de leur communauté.
L’organisation de ”Miss Sénégal 2024” a connu une innovation avec la mise en place d’un comité éthique, dirigé par l’ancienne députée Hélène Tine.
”Le comité éthique est mis en place pour rassurer les parents des participantes que leurs enfants sont en sécurité avec des personnes responsables et que leurs droits seront respectés”, a t-elle expliqué.
Les représentantes des 14 régions du pays ont participé à la compétition.
DAME COUPE VA POSER SES PREMIERS PAS CHEZ LES AMATEURS
Le fait est rare pour ne pas être signalé. C’est en effet à une finale 100% amateur qu’on aura droit cet après-midi, à partir de 17h, au Stade Abdoulaye Wade, entre Les Férus de Foot de Louga (D4) et Mbour Petite-Côte (D3).
Le fait est rare pour ne pas être signalé. C’est en effet à une finale 100% amateur qu’on aura droit cet après-midi, à partir de 17h, au Stade Abdoulaye Wade, entre Les Férus de Foot de Louga (D4) et Mbour Petite-Côte (D3).
On connaîtra ce soir, aux environs de 19 heures, le nom du successeur du Jaraaf, vainqueur la saison dernière de la Coupe du Sénégal. Ce sera entre Les Férus de Foot de Louga et Mbour Petite-Côte. Et la particularité de cette affiche est qu’elle sera une finale 100% amateur, entre Lougatois (D4) et Mbourois (D3).
En revisitant le parcours des deux finalistes, Mbour PetiteCôte (Mpc) part favori pour avoir remporté deux fois le trophée national (2010 et 2017) et perdu une finale (2011).
D’ailleurs dans notre édition d’hier, le président de Mpc a annoncé la couleur en insistant sur leur vécu en Coupe du Sénégal.
«C’est une fierté pour un président de club de jouer autant de finales durant ces 10 dernières années. Ce n’est pas facile : nous en avons gagné deux et perdu une. Donc on a une certaine expérience et nous sommes prêts pour samedi. Tout le monde est concerné, à l’image de l’ambiance notée dans la ville avec nos supporters et ceux du Stade de Mbour qui nous accompagnent», s’est réjoui Mbaye Diouf Dia.
En clair, les Mbourois se préparent activement pour jouer leur quatrième finale de Coupe du Sénégal, ce samedi. Et côté mobilisation, tous les ingrédients sont réunis, avec surtout l’appui des supporters du club rival, le Stade de Mbour. Une union des cœurs sur laquelle comptent les dirigeants pour s’offrir une 3e Coupe du Sénégal. Mais en face, il y aura du répondant. Pour la simple raison que l’Académie Les Férus de Foot (A2f) n’est pas en finale par hasard. En effet, pour y parvenir, les Lougatois ont fait tomber de gros calibres, comme le Jaraaf, détenteur du trophée. Du coup, c’est un moment historique qu’ils vont vivre ce 13 juillet. L’excitation est palpable à l’A2f. «Cette finale est bien plus qu’un match pour nous. C’est une opportunité de montrer au Sénégal que même une équipe de division régionale peut aspirer à de grandes réalisations», a déclaré le Manager général de l’A2F, Khalifa Ababacar Guèye.
En clair, l’Académie Les Férus de Foot espère marquer l’histoire du football sénégalais, et Khalifa Ababacar Guèye est «plus que jamais convaincu» que son équipe a «toutes les chances de battre Mbour Petite-Côte en finale et remporter le premier trophée national de son histoire».
Habituée à fréquenter les équipes de l’élite, Dame Coupe, qui a changé d’habit, va donc, pour sa première sortie, séjourner pendant un an chez les amateurs.
LE MARIAGE EST UN PROJET DE VIE QUI DONNE DES VIES
Dr Massamba Guèye chercheur, écrivain, conteur, traditionnaliste, manager et fondateur de Kër Leyti, la Maison de l’oralité et du patrimoine décortique le slogan «Goor dou projet» et redoute une «catastrophe sociale».
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 13/07/2024
Dr Massamba Guèye est chercheur, écrivain, conteur, poète, critique littéraire et traditionnaliste. Dans cet entretien, le manager et fondateur de Kër Leyti, la Maison de l’oralité et du patrimoine décortique le slogan «Goor dou projet» et redoute une «catastrophe sociale».
Que comprendre de cette expression ‘’Goor dou projet’’, qui fait fureur, comme ‘’Took muy dox’’ d’ailleurs ?
Dans le cadre de la communication politique globale, il y a des expressions outrageantes à travers desquelles on voit une connotation opportuniste, «took muy dox», qui signifie ne rien fournir comme effort, faire marcher les choses sans rien faire. Ce qui veut dire que nous sommes dans une position d’exploitation des autres. Donc, quand on le met dans le contexte d’un rapport entre l’homme et la femme, cela veut dire que l’homme considère la femme comme une identité à séduire. Et dans ce cadre, la femme considère que l’homme n’est rien d’autre qu’une usine de production de biens. Donc, en chercher un pour lui soutirer tout ce qu’on peut. On voit donc le danger qu’il y à instaurer des slogans politiques parce qu’ils rentrent dans les mœurs, dans les familles et peuvent avoir des conséquences.
On a l’habitude d’entendre un projet de mariage... Il se réalise parfois, échoue aussi. Peut-on limiter la vie de couple à un projet ?
La vie de couple n’est pas un projet. C’est un élément d’un projet de vie. Chaque être humain a un projet de vie. Et dans le projet de vie global, il y a des étapes. Car, au début, on a des projets scolaires, puis des projets universitaires ou encore des projets professionnels. A un moment, arrive le besoin d’insertion sociale dans notre communauté, et le mariage est un acte de socialisation qui consacre un certain niveau de responsabilité. Le mariage n’est pas un projet économique, ce n’est pas un projet qu’on élabore. Mais, c’est un projet de vie extraordinaire parce que, c’est un projet de vie qui donne des vies.
Mais où va-t-on lorsque des femmes qui disent que dans leur vie l’homme n’est pas un projet sous prétexte qu’elles sont veuves, qu’elles ont souffert dans leurs foyer, etc. ?
Mais, on va vers la catastrophe sociale. Parce que quand une communauté tue le mariage, il y a trois possibilités : La première, c’est le développement de l’adultère et la grande consécration de la prostitution, parce que les gens ont des besoins biologiques. Et pour satisfaire ses besoins biologiques en dehors du cadre du mariage, il n’y a que cela, l’adultère ou la prostitution. La deuxième conséquence, c’est qu’à un certain âge, quand on n’a pas quelqu’un avec qui partager certaines détresses, à qui se confier, on peut être dans une psychose. Ce qu’on appelle une destruction d’une mentalité sociale. Et la troisième conséquence, c’est que, vraiment, on est dans la représentation et les emprunts culturels. Dire que dans une société comme la nôtre que le mariage n’est rien d’autre qu’un poids et prôner la vie matérielle, individuelle, c’est une société d’emprunt. On est en train de vivre sous le cliché de la société occidentale.
Alors, un projet doit aussi être financé non ? N'est-ce pas l’aveu d'un matérialisme ?
Quand on considère que le mariage est un projet ou il faut être financé, c’est qu’on rame à contre-courant des valeurs traditionnelles et de l’islam et des valeurs chrétiennes. C’està-dire, on cherche des gens d’une certaine qualité humaine, d’une certaine qualité au niveau des valeurs éthiques pour pouvoir construire un idéal de vie avec eux. Et ces gens sont forcément des travailleurs qui se suffisent de ce qu’ils ont. Ils peuvent être extrêmement riches, moyennement riches, ils peuvent de temps en temps aussi avoir des hauts et des bas. Parce que considérer que c’est un projet économique, cela veut dire que le jour où vous épousez quelqu’un de riche, quand il perd son argent, vous lui tourner le dos. Donc, elle est où la sincérité humaine ? Elle est où la relation ? Comme on le dit en wolof, le cœur n’est pas une pierre.
Est-ce à dire que nos jeunes d’aujourd’hui sont en train de fouler au pied nos traditions? Et où se situe la responsabilité… ?
La responsabilité c’est d'abord les parents. Parce que, quand vous avez un jeune qui n’a aucune connaissance de son environnement culturel, de ses valeurs religieuses et éthiques, il est normal qu’il soit un enfant du plaisir. Et vous savez, quand vous avez des enfants du plaisir qui naissent dans le plaisir dont les anniversaires sont fêtés dans le plaisir, dont les vacances sont fêtées dans le plaisir, ils n’ont pas de rapport construit avec l'inconstance de la vie. Et comme, ils n’ont pas de rapport construit avec cette inconstance de la vie, philosopher sur la vie, penser la vie, réfléchir sur l’humain n’est pas leur prérogative. Tout ce qui les intéresse, c’est quel est mon bonheur ? On rentre dans un égoïsme installé et c’est un grand danger. C’est la résultante de tout cela.
Donc, est-ce qu’il n’est pas nécessaire de faire un «ndeup» ?
Je pense que le projet de réorganisation du système scolaire doit obéir à ces trois principes. Il y a un principe d’ancrage culture, un principe d’éducation culturelle et un principe d’ouverture linguistique. On parle de «ndeup» national, mais évidemment on est dans le «ndeup» national depuis 2021. Et ce «ndeup» national-là, je pense qu’il faut que les gens en sortent plus sereins mais pas plus fous.
Est-ce que c'est dû à la modernité avec l’avènement des réseaux sociaux qui entraineraient tous ces écarts ?
Mais on a récupéré des éléments que nous ne maitrisons pas. Les éléments de réseaux sociaux qui étaient des éléments de construction de relations sont devenus des éléments de destruction des relations. Nous avons beaucoup de gens qui n’ont pas un niveau scolaire en arabe ou en français ou en anglais consistant. Et généralement, ces gens peuvent être manipulés par ces réseaux-là. Le dernier élément, c’est la responsabilité de nos familles. Dans nos familles, quand quelqu’un n’a rien, il n’est rien. Les médias aussi sont responsables de la vulgarisation des obscénités. Quand je regarde les débats politiques sur les plateaux, je me demande d’où viennent ces gens-là. On est juste dans du crêpage de chignons, dans l’insulte, l’invective, le parjure, etc. Et ces jeunes n’ont que ces références-là. Tant que dans nos médias on n’aura aucune tranche pour les jeunes, pour les enfants, on continuera à subir le contenu des autres.
Le mari ou l’homme est-il réduit à un «bailleur», alors que les femmes aussi travaillent ?
Mais, si le mari est réduit à un bailleur, il devient un frappeur. Dans nos sociétés, la femme a toujours travaillé
Qu'est-ce que cette société en déliquescence prépare l'individu ?
On le prépare à l’acquisition de l’argent, au succès, les belles voitures, la nomination, l’accès au pouvoir. Mais on ne le prépare pas à la sérénité des consciences.
«GOOR DOU PROJET», LE NOUVEAU SLOGAN DES FEMMES
Si le projet Pastef incarné par le Président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko est de résoudre les difficultés du Sénégal, le projet de certaines jeunes filles, femmes divorcées ou veuves est de dégager les hommes de leur vie
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 13/07/2024
Un projet peut en cacher un autre. Si le projet Pastef incarné par le Président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko est de résoudre les difficultés du Sénégal, le projet de certaines jeunes filles, femmes divorcées ou veuves est de dégager les hommes de leur vie. Cette boutade fait fureur actuellement sur les réseaux sociaux, notamment Tik-Tok. Chacune d’elles tente de donner des explications. Bés bi qui a voulu tâter le pool des Sénégalais par rapport à ce sujet, pose le débat. Et bon nombre de nos concitoyens estiment que ce sont des réflexions «bidons». D’autres, plus catégoriques, parlent de manque de repères de la jeunesse, qui pense que tout ce qui brille est de l’or. Reportage
Dakar et sa banlieue suffoquent à cause de la chaleur. Un ciel un peu nuageux et une météo qui prédit une pluie dans les prochaines 24 heures donnent l'espoir d'un temps plus clément. Il est 11 heures 35 minutes sur cet arrêt du bus de la ligne 62 qui quitte Grand-Mbao pour rallier Dakar. Vendeurs de poissons, de légumes, de friperie, etc., cohabitent avec les grands magasins et boutiques d’alimentation générale. Après un quart d’heure d’attente, le bus tata, plein comme un œuf, se pointe. C’est la bousculade. Même les passagers arrivés à destination peinent à descendre. «Mais laissez-nous au moins descendre d’abord», peste un vieux, dégoulinant de sueur, le bonnet et le chapelet entre les mains. «Père descend rek, nous allons au travail. Cela fait plus de 45 minutes que nous attendons le 62», rétorque un jeune homme en jean noir déchiré assorti d’un teeshirt jaune, des lunettes de soleil mal ajustées. «En tout cas, les membres du nouveau gouvernement doivent penser à reprendre le transport urbain, nous qui habitons dans la banlieue, nous souffrons», proposent un groupe de jeunes.
«Si vos parents avaient dit ça, vous ne seriez pas de ce monde»
Après quelques minutes de brouhaha et de bousculades, le bus roule tout lentement en direction du centre-ville. Et les affinités se dessinent entre les passagers, les hommes confortablement assis sur les sièges taquinent les filles qui ont les mains suspendues sur la barre. «Vous avez dit parité, donc il faut assumer le fait d’être debout pour le trajet», lancent-ils. «Ça c’est de la facilité. Je comprends pourquoi certaines femmes disent que ‘’Goor dou projet’’. Aucune galanterie», réplique la jeune receveuse. Et commence un rire contagieux dans le bus. Et c’est parti pour un débat contradictoire. Une dame de teint clair, tout de blanc vêtue, les yeux rivés sur son téléphone portable, met son grain de sel. «Ah, ma fille, je ne suis pas d’accord. Arrêtez, c’est des bêtises de penser ainsi. Si vos parents avaient dit ça, passez-moi l’expression, est-ce que vous serez de ce monde ? Il ne faut pas copier certaines pratiques occidentales qui ne sont pas les nôtres», tance-telle, avant de remettre ses écouteurs noirs.
Hommes et femmes s’accusent de lesbiennes et d'homos
La réplique n’a pas tardé. «Les hommes d’aujourd’hui aiment la facilité. Ils ne font aucun effort, alors que les femmes sont braves et dégourdies. Regardez les maisons, ce sont les femmes qui s’occupent presque de tout, sous prétexte que c’est nous qui avons accepté la parité. Donc, un homme qui ne peut rien faire pour toi, qui ne peut même pas vous satisfaire au lit, c’est un problème. Personnellement, je suis d’accord que ‘’Goor dou projet’’. On fait focus sur nous», renchérit une jeune fille de teint clair, taille moyenne, habillée en taille basse. Une déclaration qui a aussitôt provoqué l’ire d’un groupe de jeunes hommes. «Arrêtez de vouloir stigmatiser tout le temps les hommes pour meubler vos tares. Vous aimez le libertinage, car beaucoup d’entre vous sont des lesbiennes. Vous êtes des complexées, vous copiez mal. Vous pensez que tout ce qu’on montre à la télé, sur les séries et les films, c’est du réel. C’est du toc. Vous devez vous ressaisir», lance l’un d’entre eux. D’une petite voix, au fond du bus, une jeune femme embraie : «C’est le contraire. Car, à cause de l’argent, beaucoup hommes sont devenus des homosexuels. C’est la raison pour laquelle nous disons que ‘‘Goor dou projet’’». La discussion était tellement intense que l’on n’a pas senti la longueur du trajet.
«Je ne veux pas mourir si jeune à cause des hommes»
Au campus social de l’Université Cheikh Anta Diop, le thème «Goor dou projet» est lancé à des étudiants. Ce slogan qui fait grand bruit sur les réseaux sociaux depuis un certain temps passionne. «Franchement, dans mes projets, l’homme n’en fait plus partie. Et je pèse bien mes mots en le disant. Parce que j’ai été trahi 3 fois dans ma vie. Le plus récent, c’était même avec une proposition de mariage. A ma grande surprise, même pas un mois, on m’a fait savoir que le monsieur s’est marié avec sa cousine, alors que je lui ai tout donné, j’avais confiance en lui. J’ai failli passer de vie à au trépas à cause de cette énième trahison. Ça suffit maintenant, je me concentre sur mes études. A l’avenir, je compte adopter deux enfants : une fille et un garçon», a dit cette étudiante en master 2 en chimie, les yeux larmoyants. «Moi, je ne veux pas mourir si jeune ou avoir une maladie rare à cause des hommes. L’homme n’est pas un projet pour moi, avec les mariages compliqués auxquels on assiste, c’est bon», renchérit sa camarade.
CAS PAR CAS…
Awa Barry, animatrice : «Je suis divorcée, mon ex-mari m’a laissé seule avec les enfants»
«Si on en vient à dire que ‘’Goor dou projet’, c’est que les femmes sont fatiguées et se sont révoltées. Tout le monde sait que la beauté de la femme, c’est d’avoir un mari. Mais beaucoup vivent des violences physiques, morales ou phycologiques dans leurs ménages. On ne va plus souffrir jusqu’à avoir la maladie du goitre. Nous préférons faire focus sur nous, car nous sommes au 21e siècle. C’est la raison pour laquelle on dit que ‘’Goor dou projet’’. Moi, je suis une femme divorcée, mais mon ex-mari m’a laissée seule avec les enfants. Toute la charge repose sur mes frêles épaules. Avec tous ces facteurs que nous vivons, je préfère me concentrer sur moi-même et mes enfants. Par contre, je ne vais pas jusqu’à dire à 100% que ‘’Goor dou projet’’. Je fais du 50/50 parce je veux être une femme indépendante, surtout financièrement. Même si j’ai un mari un jour, je saurai à quoi m’en tenir. C’est pourquoi je comprends quand des femmes disent que ‘’Goor dou projet’’. Parce que beaucoup d’hommes ne savent pas entretenir une femme. Mais toutes les femmes souhaitent avoir un mari. On n’a pas le choix, nous sommes fatiguées dans les foyers».
Ndèye Fatou Baldé, coiffeuse : «Le mariage n’est pas une fin en soi…»
«Moi, je clame haut et fort, sans gants, je ne veux plus d’homme dans ma vie, je suis dégoûtée. J’ai été une brillante élève, mes parents m’ont mise dans un mariage forcé avec un vieux qui pouvait être mon grand-père. Parce que, c’était un richissime homme d’affaires, alors que je n’avais pas une seule once d’amour pour lui. Je ne voulais pas consommer mon mariage pendant un mois et demi après la célébration du mariage. Il a fallu la complicité des parents qui m’ont droguée pour que ça arrive. Je peux donc dire qu’il m’a violée et a volé ma virginité. Au bout de 3 ans de mariage, j’ai fait deux fausses couches. Il me battait, me violentait, me violait chaque nuit et je n’osais pas en parler à la famille par peur de représailles. Mais au bout de 5 ans, mes deux parents sont décédés et j’ai tout fait pour divorcer. Je suis venue à Dakar chez une cousine, j’ai connu des hauts et des bas. Et Dieu merci, aujourd’hui, je gère mon propre salon de coiffure. J’ai 33 ans et ma priorité, ce n’est ni un homme, encore moins un enfant. Si j’ai envie de satisfaire ma libido, il y a d’autres méthodes, mais pas un homme. Je suis dégoûtée par eux. Je vois sur les réseaux, on nous traite de tous les noms d’oiseaux sans même essayer de comprendre pourquoi on dit ‘’Goor dou projet’’. Et je vous le jure : ‘’Goor dou projet’’ pour moi. Nous sommes fatiguées, le mariage n’est pas une fin en soi, l’homme n’est pas le centre de la vie de la femme».
Salla Marième Soda Mboup, veuve : «Ces hommes n’ont d’yeux que pour les divorcées et les veuves qui ont une certaine aisance financière»
«Je suis veuve. J’ai perdu mon mari il y a 10 ans, alors que nous avions fait 25 ans de mariage dans le bonheur et la paix. Je n’ai connu que cet homme. Nous avons 4 enfants : 3 filles et 1 garçon. Aujourd’hui, mon projet, ce sont mes enfants, mais pas un homme. Car ces hommes d’aujourd’hui n’ont d’yeux que pour les femmes divorcées et les veuves qui ont une certaine aisance financière pour les entretenir. Mais ce n’est pas de l’amour. D’ailleurs, mon cœur ne peut plus aimer un autre homme. Je n’ai pas de temps pour un homme, vouloir gérer ses caprices, être au petit soin, c’est fini ça. Je fais focus sur ma progéniture et sur ma personne. Bien avant que ce phénomène ne soit viral sur les réseaux sociaux, je le disais tout le temps à mes amies qui venaient de se plaindre souvent des coups bas de leur conjoint ou de leur amant. Je leur disais toujours que mon projet de vie, les hommes n’en font plus partie. Ce n’est parce que je veux être libre, mais ce que je vois maintenant faire les hommes n’est pas du tout rassurant. Ils ne savent plus entretenir une femme, la chérir. ‘’Goor-yii danio beugg lou yombou’’ (Les hommes aiment la facilité). Je le répète, mon projet c’est mes enfants»
Karine Ndiaye, jeune agent marketing : «Si c’est pour avoir du plaisir, il y’a d’autres méthodes»
«A quoi cela sert d’avoir un homme dans sa vie si ce n’est que vous créer des problèmes, d’augmenter le stress jusqu’à ce que vous poussiez des cheveux blancs. Si c’est pour avoir du plaisir, il y a d’autres méthodes. D’ailleurs, beaucoup d’hommes ne savent plus faire l’amour. En passant, si c’est pour avoir des enfants, il y a des crèches et des pouponnières. Et mieux, si avoir des enfants c’est pour qu’ils vivent dans la galère, ce n’est pas la peine. Moi, j’ai connu beaucoup d’hommes, mais c’est des trompeurs, des mythomanes, des trafiquants de personnalité. Grâce à mon travail, j’en n’ai vu de toutes les couleurs. C’est pourquoi j’ai décidé de ne plus vivre un chagrin d’amour, de souffrir pour quelqu’un qui ne souffre pas pour moi. Tout ce qui l’intéresse, c’est son argent et sa situation sociale, c’est fini ça ! J’ai gommé les hommes dans ma vie, ils ne sont plus ma préoccupation. Je suis une misandre comme me le rappelle toujours ma seule et unique amie. Je fais focus à 100% sur mon travail qui me donne du plaisir et beaucoup de satisfaction. Avec mon travail, je ne sens pas l’absence ou le manque d’homme à mes côtés. Je vis bien, je n’ai de compte à rendre à personne, si ce n’est à moi-même et parfois à ma mère, la seule qui me comprend d’ailleurs. Avec ces nombreux cas de divorce dont la plus part sont dus à des mariages célébrés en grande pompe qui font long feu, on doit surtout se consacrer à soimême. Maintenant, des femmes indépendantes choisissent de ne pas faire d’un homme le centre du monde, une priorité».
DIOMAYE FACE AU MUR DE LA MAJORITÉ PARLEMENATIRE
Déterminé à mener à bien les réformes promises, le président évoque une révision constitutionnelle nécessaire. Mais entre une majorité hostile et des manœuvres parlementaires complexe, quelles options s'offrent à lui ?
Bassirou Diomaye Faye ne peut rien faire sans procéder aux réformes constitutionnelles. En Conseil des ministres, le président a évoqué une révision constitutionnelle Sans préciser si ce sera par voie parlementaire ou référendaire. Dans les deux cas, il aura besoin d’un compromis avec la majorité. Peut-être que c’est l’objet de l’audience qu’il a accordée au président de l’Assemblée nationale. Une question se pose : A-t-il consulté Amadou Mame Diop pour un référendum pour éviter le blocage de ses réformes par Benno qui se braque.
Le président de la République vient de boucler cent jours à la tête du pays. Il est attendu sur beaucoup de sujets dont ceux relatifs aux réformes de la justice et des institutions. Lors du Conseil des ministres du mercredi 10 juillet 2024, Bassirou Diomaye Faye a annoncé que dans le cadre du «Projet de transformation systémique du Sénégal», il s’agit de s’inscrire dans «l’engagement primordial à asseoir un Etat de droit, une République exemplaire et une Nation solidaire à travers des institutions fortes et une justice crédible qui agrée le Peuple sénégalais au nom duquel elle est rendue». Dans ce sens, il a demandé «au Premier ministre, au ministre de la Justice et aux ministres concernés de lui proposer un calendrier de mise en œuvre des réformes du secteur de la justice en droite ligne du programme législatif du Gouvernement», soulignant que «cet agenda législatif doit viser notamment la révision de la Constitution et des Codes spécifiques».
La voie parlementaire et la dictée de Benno
Alors, curiosité : Le chef de l’Etat n’a pas donné un délai. Et puis, cette révision de la Constitution ne peut se faire sans une majorité assurée. L’article 103 de la Constitution dispose : «L’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au président de la République et aux députés. Le Premier Ministre peut proposer au président de la République une révision de la Constitution. Le projet ou la proposition de révision de la Constitution est adopté par l’Assemblée nationale selon la procédure prévue à l’article 71 de la présente Constitution. La révision est définitive après avoir été approuvée par référendum. Toutefois, le projet ou la proposition n’est pas présenté au référendum lorsque le Président de la République décide de le soumettre à l’Assemblée nationale. Dans ce cas, le projet ou la proposition n’est approuvé que s’il réunit la majorité des trois cinquièmes (3/5) des suffrages exprimés.» Or, c’est Benno bokk yaakaar qui contrôle aujourd’hui l’Assemblée, sauf à sortir un coup de génie pour lui arracher des élus. Voilà pourquoi Diomaye Faye n’a pas une grande marge de manœuvre pour la voie parlementaire surtout.
Diomaye a-t-il consulté le président de l’Assemblée pour un référendum ?
L’autre possibilité qui s’offre au président Faye, c’est tout simplement de prendre la voie référendaire. Etant entendu que l’Assemblée ne peut être dissoute avant septembre. Cependant, confient des juristes qui ne veulent pas en parler à ce stade, le cas échéant, «les institutions seraient, de fait, dissoutes». Mais l’article 87 de la Constitution précise dans tous les cas que «le mandat des députés n’expire qu’à la date de la proclamation de l’élection des membres de la nouvelle Assemblée nationale». Le scénario redouté d’un référendum se trouve dans l’article 51 de la Constitution qui dispose : «Le Président de la République peut, après avoir recueilli l’avis du président de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel, soumettre tout projet de loi constitutionnelle au référendum. Il peut, sur proposition du Premier Ministre et après avoir recueilli l’avis des autorités indiquées ci-dessus, soumettre tout projet de loi au référendum.» Alors, Amadou Mame Diop a-t-il été consulté pour un référendum ? Grosse interrogation. Le président de la République pourrait édifier les Sénégalais sur cette question ce samedi, lors de son face à face avec la presse nationale.
«Compromis inévitable»
L’un dans l’autre schéma, Diomaye Faye est condamné à faire valoir le grand jeu, un «compromis inévitable» avec l’opposition majoritaire, comme l’a souligné l’ancien parlementaire Alioune Souaré. Dans un contexte de blocage - le mot n’est pas fort - puisque la majorité a fait annuler le Débat d’orientation budgétaire et le Premier ministre conditionne sa Déclaration de politique générale (Dpg) à la mise à jour du Règlement intérieur seul le dialogue institutionnel peut éviter des crises. Et c’est le sens de l’audience que le chef de l’Etat a accordée hier au président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop. Si rien n’a encore suinté de cette entrevue, l’hypothèse d’un accord avec Benno est avancée pour faire passer certaines réformes constitutionnelles par voie parlementaire. A partir de ce moment, l’article 71 dispose qu’«après son adoption par l’Assemblée nationale à la majorité absolue des suffrages exprimés, la loi est transmise sans délai au président de la République pour promulgation». Au pouvoir de trouver encore cette «majorité absolue».
LES SLOGANS, C’EST DE L’AGITATION ET DE LA PROPAGANDE
Chérif Sy passe au crible la politique économique du nouveau gouvernement à ses 100 premiers jours. Si l'économiste salue certaines avancées diplomatiques, il reste circonspect face aux slogans souverainistes des autorités
Bés Bi le Jour |
Hamath KANE & SYLLA |
Publication 13/07/2024
La politique cède la place à l’économie. Et c’est un grand qui est l’invité des Rédactions de E-media ce vendredi. Chérif Salif Sy tombe sur les 100 jours de Bassirou Diomaye Faye à la tête du Sénégal. Il dissèque la politique économique souverainiste du nouveau régime, entre autres sujets.
L’invité des Rédactions de E-Media par la langue économie. A l’heure des 100 jours du président Bassirou Diomaye Faye, Pr Chérif Salif Sy relativise : «Ces histoires de 100 jours ne sont que des concepts à la mode. Il faut admettre qu’il est difficile de faire un bilan en 100 jours. Parce qu’il y a d’abord un bilan de ceux qui étaient là qu’il faut faire.» L’ancien conseiller du président Abdoulaye Wade rappelle : «A l’arrivée de Macky Sall en 2012, un an après, j’avais déclaré qu’il n’y avait pas de rupture. Pour ce gouvernement aussi, il y aura forcément une continuité parce qu’il ne peut pas avoir beaucoup de marges de manœuvre.» Pr Sy met les slogans des nouvelles autorités dans le lot de «l’agitation et de la propagande». Et, concède-t-il, «ça fait partie de la politique». Cependant, pour ces 3 mois de Diomaye-Sonko, il dit être «rassuré» par la diplomatie du bon voisinage et l’image du Sénégal qui est respectée dans le continent et ailleurs.
«La souveraineté est impossible…»
L’ancien enseignant à l’Ecole nationale d’économie appliquée (Enea) est également revenu en long et en large sur la doctrine du souverainisme des nouveaux dirigeants. Mais Chérif Salif Sy n’est pas emballé et tempère. «On parle de souveraineté économique, monétaire, de liberté totale de se choisir ses partenaires, de rompre tous les contrats, personne ne prendrait ce risque, etc. Prenons la souveraineté numérique : comment peut-on y arriver alors qu’on n’a pas de bases de données scientifiques requises, les financements suffisants. On veut compter sur les seules forces de son pays, sur les seules ressources financières qui ne sont pas suffisantes,… Alors, cette souveraineté est impossible. Sinon, les Etats-Unis l’auraient fait. Ils ont quand même misé sur le ‘’brain drain’’», a-t-il dit. Il souligne, en revanche, que cet idéal de souveraineté a été ressuscité par le Covid qui a mis à rude épreuve même les grandes puissances qui ont voulu se ressaisir en repensant la souveraineté alimentaire, pharmaceutique… «Encore une fois, il n’y a pas de souveraineté absolue, mais relative», a-t-il insisté.
TEST GRANDEUR NATURE POUR LE PRESIDENT DIOMAYE
Prévu à 21 heures au Palais de la République, ce premier entretien du chef de l’Etat s’annonce crucial du fait des nombreuses questions encore en suspens au-delà du bilan des premiers actes de sa gouvernance.
Le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye va s’adresser aux Sénégalais, ce samedi, à travers son premier entretien avec six représentants d’organes de presse locale. Prévu à 21 heures au Palais de la République, ce premier entretien du chef de l’Etat s’annonce crucial du fait des nombreuses questions encore en suspens au-delà du bilan des premiers actes de sa gouvernance.
Test grandeur nature pour le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Élu 5e président de la République, dès le premier tour de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 dernier avec 54,28% des suffrages, le successeur du président Macky Sall qui a bouclé hier, vendredi 12 juillet, ses premiers cents jours aux commandes du Sénégal fera face ce jour, samedi, à six représentants d’organes de la presse locale pour son premier entretien. Il s’agit de la Radiotélévision sénégalaise (Rts), de l’Agence de presse sénégalaise (Aps), des médias privés dont le Groupe futurs média (Gfm), Walfadrji et Sud communication à travers la radio Sud Fm, et le site d’information Sanslimite.sn.
Prévu à 21 heures au Palais de la République, ce rendez-vous, très attendu par de nombreux Sénégalais s’annonce crucial pour l’actuel chef de l’Etat. Et pour cause, au-delà du bilan des premiers actes de sa gouvernance à travers les mesures mises en œuvre par le Gouvernement de son Premier ministre, Ousmane Sonko, sur la base de ses orientations au cours de ces trois mois de gestion, l’actuel chef de l’Etat est attendu sur plusieurs autres questions dont certaines faisaient partie des thèmes centraux de sa campagne électorale.
Parmi celles-ci, nous pouvons citer entre autres la non effectivité de la mesure d’appel à candidature pour la nomination aux postes de Directeurs généraux, le retard dans la mise en œuvre de la politique de reddition des comptes à travers des poursuites judiciaires contre toutes les personnes accusées de mauvaise gestion des deniers publics par des rapports d’organes de contrôle public, le gel des biens frauduleusement acquis par d’anciens fonctionnaires publics pour ne citer que celles-là.
Lors de ce premier entretien avec la presse nationale, le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye sera également attendu sur les grandes orientations de son magistère. En effet, avec le blocage de la déclaration de politique générale de son Premier ministre du fait de la carence du règlement intérieur de l’Assemblée nationale dont le bureau ne semble pas presser à corriger, l’actuel chef de l’Etat devra, en lieu et place de son Premier ministre, Ousmane Sonko, monter au front pour dégager lui-même les principaux axes de sa gouvernance au cours des quatre prochaines années.
Toujours concernant l’Assemblée nationale, le chef de l’Etat sera également très attendu lors de cet entretien sur la question de son maintien ou sa dissolution après le bouclage de la période des deux ans fixés par certains spécialistes au mois de septembre prochain.
PLUS DE 7000 TONNES SUR UN QUOTA DE PLUS DE 9000 ENLEVEES
La campagne de distribution des semences et intrants agricoles se poursuit à un rythme accéléré dans la région de Kaolack.
La campagne de distribution des semences et intrants agricoles se poursuit à un rythme accéléré dans la région de Kaolack. Le 8 juillet dernier, date de démarrage des opérations de mise en place, un poids de 7239 tonnes sur les 9738 tonnes disponibles, par rapport au quota de 14.534 tonnes, a été enlevé par les producteurs des 45 commissions de la région. Soit un pourcentage de 74%. La nouvelle est du Directeur régional de la Direction régionale du Développement rural (DRDR) de Kaolack, Samba Ndao Tall.
Pour ce qui est des engrais, les commissions de distribution disent avoir réceptionné un poids de 5808 tonnes 6/20/10, 1600 tonnes de type 15/10/10, 4000 tonnes de 15/15/15 et 2205 tonnes d'urée pour la production du maïs. Ce qui, du reste, intéresse un poids global de 11.408 tonnes d'engrais MPK, pour un quota de 16.095 tonnes ; soit un pourcentage de réception de 71%. Il faut, cependant, préciser qu'en l'espace de deux semaines d'activités, les producteurs de la région de Kaolack ont réussi à enlever un poids de 2695 tonnes d'engrais MPK au niveau des commissions de distribution. Ainsi, en marge de celle des 321 tonnes de semences de maïs déjà parachevées, les opérations de mise en place des semences hybrides dans les filières du sorgho et du niébé vont se poursuivre au courant de la semaine.
Toutefois, sur les périmètres champêtres, les semis à sec effectués sur le mil depuis la première quinzaine du mois de juin, selon le directeur de la DRDR pourraient faire l'objet d'une reprise et suivre la même logique que l'arachide, à la suite des dernières précipitations notamment les pluies qui se sont abattues à Kaolack au courant de la journée du 8 juillet dernier, ayant fait un cumul de 135 mm en moins de 48h. Des averses à l'issue desquelles une grande vague de semis a d'ailleurs été démarrée sur une grande partie de la région. Et qui, à la limite, ont contraint la majorité des producteurs à poursuivre leurs travaux en termes de labour et grattage des sols qui doivent sans doute accueillir la production dans les filières du mil, de l'arachide, et du maïs.
LA SAED, LA DPV ET L’ARMEE À L’ASSAUT DES OISEAUX GRANIVORES
La pression aviaire sans précédent lors de la récente saison sèche a anéanti près de 50% de la production rizicole record, laissant les agriculteurs lourdement endettés
La lutte contre la pression aviaire reste une préoccupation majeure pour les responsables de la Société nationale d’Aménagement et d'Exploitation des Terres du Delta du Fleuve Sénégal et des Vallées du Fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED). Chaque année, les oiseaux granivores dictent leur loi et causent d’énormes préjudices aux producteurs de la Vallée du Fleuve Sénégal. Ces derniers peinent souvent à rembourser leurs dettes aux banques, à causes des pertes de leurs productions rizicoles. Mais aujourd'hui, la SAED, appuyée par la Direction de la Protection des Végétaux (DPV) et l'Armée, mène une lutte intense contre ces oiseaux granivores.
Les nombreux dégâts souvent causés par les oiseaux granivores chez les producteurs de riz de la Vallée du Fleuve Sénégal n’ont pas laissé indifférents les responsables de la SAED qui, dernièrement, ont corsé la lutte contre cette pression aviaire. Une problématique qui est à l’origine de pertes énormes dans la production de riz au niveau de la Vallée du Fleuve Sénégal.
«Depuis quelques années, on a noté une pression aviaire sans précédente. Par exemple, la saison sèche chaude 2023, on avait emblavé presque plus de 50.000 hectares en riz, c’était d’ailleurs un record car, pour la première fois dans l’histoire de l’agriculture irriguée au niveau de la Vallée du Fleuve Sénégal, on avait fait autant de superficie. Mais, malheureusement, au moment de la récolte, par extraordinaire, les oiseaux granivores sont venus en masse s’attaquer à cette production. Et ce sont presque 19.000 hectares de riz qui ont été complètement perdus», a regretté Aboubacry Sow, Directeur général de la SAED. C’était, d’après lui, une situation extrêmement difficile qui a fait qu’aujourd’hui les agriculteurs doivent énormément d’argent à La Banque Agricole (LBA) parce que le taux de remboursement n’a même pas atteint les 50%. Abondant dans le même sens, le responsable pour la zone Nord de la Direction de la Protection des Végétaux (DPV), Médoune Diop, chargé de la lutte phytosanitaire, d’expliquer que chaque oiseau granivore peut détruire 10 grammes de riz par jour. «Si vous voyez les vagues qui nous viennent de la Mauritanie et des zones de typhas au niveau du Fleuve, on a des milliers d’oiseaux. Donc ce sont des pertes considérables que ces vagues d’oiseaux causent aux agriculteurs», a-t-il indiqué.
Pour sa part, le patron de la SAED a insisté sur la nécessité de renforcer cette lutte antiaviaire afin de redonner de la confiance aux agriculteurs. «C’était une surpriorité pour nous et ce qui a fait que pour cette année nous avons vraiment engagé la bataille avec tous les moyens qu’il fallait », a renseigné Aboubacry Sow, avant de rappeler qu’il est impératif que toutes les conditions soient réunies pour pouvoir atteindre la souveraineté alimentaire. «L’une des conditions premières pour que les agriculteurs retournent dans les parcelles, c’est de leur garantir qu’il n’y a pas d’oiseaux qui vont décimer la production. C’est pourquoi la lutte antiaviaire, c’est la première des priorités avant de penser à la production», a précisé M. Sow.
C’est d’ailleurs ce qui justifie la visite nocturne et risquée qu’il a effectuée récemment dans le fleuve, allant à l’assaut des oiseaux granivores. «On a fait presque 15 kilomètres à bord d’une pirogue dans le Fleuve Sénégal. Et, pour moi, c’était une expérience car il fallait voir de visu la situation et savoir quelles étaient les mesures réelles qu’il fallait prendre pour une lutte efficace de cette pression aviaire», a-t-il conclu.