SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
12 mars 2025
Par Amadou Lamine SALL
MON CRI AU PRESIDENT DIOMAYE
Avec respect et gratitude, je vous demande, Monsieur le président, d’instituer une journée nationale du pardon. Réconciliez ainsi, par le cœur et l’âme, notre beau et grand petit pays
Avec respect et gratitude, je vous demande, Monsieur le président, d’instituer une journée nationale du pardon.
Réconciliez ainsi, par le cœur et l’âme, notre beau et grand petit pays. Faites prendre conscience aux Sénégalais combien nous devons recréer une nouvelle vie en commun, en société. Pardonner ne veut pas dire oublier. « Dans l’absolu, nous ne sommes pas obligés de pardonner. Néanmoins, on ne pardonne pas pour la personne qui nous a fait du mal, mais pour nous-mêmes. En effet, le pardon permet de se libérer et de la rancœur, des blessures, de la peine.»
Pardonnez n’est pas une faiblesse. Pardonnez est plus beau que châtier, punir, réprimer, se venger. Le Coran nous dit que «le croyant sincère doit gagner le pardon par la repentance.» Certes, le pardon est «une démarche pacificatrice parfois difficile».
Graciez, Monsieur le président, en cette Journée nationale du pardon, si vous l’instituez, des prisonniers. Nos prisons sont devenues effrayantes, terrifiantes, insoutenables, inhumaines.
Avec une infinie gratitude, voyez dans la limite de vos pouvoirs, comment libérer, déjà, les prisonniers devenus finalement aveugles ou fous, en prison. Comment garder encore en cellule de pareilles créatures dont la vie s’est presque achevée, quel que soit la hauteur de la faute commise ? Voyez, également, comment ces milliers de prisonniers qui vivent dans des conditions presque inhumaines, pourraient être sortis de jour et affectés à des contraintes de travail de set-setal, par exemple. Cela aiderait nos cités si sales et si pourries, à retrouver un peu de fard..
Cela soulagerait des collectivités locales si désarmées financièrement et le plus souvent si mal organisées et si désastreusement mal gouvernées. Ces sorties de jour de prisonniers pour aller travailler et servir, leur donneraient un semblant de vie, un peu d’air du dehors, un tout petit peu d’espérance, malgré le degré de la faute. Seule la force invincible de la foi, sauve le plus grand nombre de prisonniers du suicide et de la mort.
Ceux qui sont libérés, des années et des années après, errent dans les rues, perdus, délaissés et oubliés et par leur famille et par l’État et par la société. J’en ai rencontré qui mendiaient, malades et affamés et qui dormaient sur et sous les bancs des très rarissimes places publiques comme la Place de l’Indépendance. C’est là que nous avons appris que ces bancs faisaient d’ailleurs l’objet de trafic payant pour les occuper la nuit. Qu’Allah veille sur les démunis.
Monsieur le président, je vous demande, avec une infinie prière, de veiller sur les prisons et les prisonniers, parce que vous m’êtes apparu comme un homme d’abord, un Président ensuite, qui possède une âme à qui on peut avoir l’espérance de parler et d’être entendu. Tant pis si je me trompe ! Dans tous les cas, vous ne faites pas peur ! Vous apaisez !
Monsieur le président, vous êtes sorti de prison pour entrer dans une autre prison. La seule différence, ce sont les murs, l’accueil, les regards, la considération, les gardes, la nature des contraintes. La première prison, vous n’avez pas demandé à y être reçu. La seconde, vous êtes allé la chercher vous-même, pour y entrer. Elle est dorée, diton, mais pas aussi tranquille que la première. Plus dangereuse, même !
Si vous sortez du Palais pour aller prendre votre avion de commandement, au retour, sous escorte, on vous reconduit en «prison », avec motards et gyrophares chez vous, dans votre Palais. Cette prison du Palais est contraignante et elle est surtout celle qui vous isolerait le plus de la réalité de votre peuple. J’ai toujours cru, au regard de notre histoire politique, que les chefs d’État sont les moins informés que leur peuple. Évitez ce piège ! Écoutez, écoutez beaucoup. Regardez, regardez attentivement vos parapheurs. Prenez le temps de mettre votre sceau. Mettez correcteurs et grammairiens en amont. Rendez votre cabinet imparable. Il l’est déjà, conduit, chose rare, par un mathématicien et un poète. De vos collaborateurs et de vos conseillers, faites des amis mais surtout dites-leur de ne pas avoir peur de vous faire rebrousser chemin. La critique où le courage de la critique, semblerait beaucoup manquer dans les cabinets présidentiels. Peut-être, également, que l’on se trompe ! Ce sont des confidences avérées depuis des décennies et des faits réels qui nous ont appris cela. Il doit être possible de ne pas toujours dire, de jour comme de nuit, pendant cinq ans ou douze ans à un président, «oui, Monsieur le président. Oui, Monsieur le prescient.»
La confession d’un ancien président de la République du Sénégal bien particulier, s’est révélée, dans ce sens, bouleversante et révélatrice de la nature de cette vraie prison que constitue le palais présidentiel où tout le monde ne fait qu’acquiescer à tout ce que dit le président. Mais, nuançons ! Au-delà des renseignements généraux au travail admirable et sécuritaire, prenez aussi le temps d’écouter la vraie rue. Faites comme faisait Senghor, qui, en voiture banalisée, allait le soir se mêlait à son peuple dans les quartiers les plus animées de Dakar, incognito ! Il le raconte lui-même et c’est si succulent !
Que le Seigneur vous protège Monsieur le président Diomaye et il vous protègera au regard des belles et reposantes valeurs dont vous êtes habillé et que nombre de Sénégalais reconnaissent en vous. Sorti de la première prison, secourez ceux qui y vivent encore ! Utilisons plus les bracelets électroniques que l’enfermement carcéral dans des cellules pires que l’enfer et à la promiscuité indescriptible ! Des Sénégalais témoignent que cette promiscuité a fait naître nombre d’homosexuels !
Mes respects déférents Messieurs les commissaires, les procureurs et les juges ! Sans être faibles, chevillés aux lois et règlements, rendez moins peuplées, sauvages et inhumaines nos prisons ! Votre mission est capitale et vous êtes si précieux dans ce combat.
Encore, Monsieur le président, libérez les prisonniers devenus aveugles ou désormais malades mentaux. Nous prions pour vous !
N’oublions pas que nous avons été autrefois et encore aujourd’hui un «peuple de géants.» Ne devenons pas un «peuple de nains» accouchant d’une chefferie de nains. Et cela n’arrivera pas !
VIDEO
IL FAUT PERMETTRE À CHAQUE SÉNÉGALAIS D'ACCÉDER À L'ÉNERGIE SOLAIRE, PLAIDE BIRAM SOULEY DIOP
Le ministre de l'Energie, du Pétrole et des Mines présidait ce mardi un atelier d’échanges pour répondre à la problématique du financement des ménages du Sénégal pour l’accès aux énergies renouvelables
Le ministre de l'Energie, du Pétrole et des Mines, Biram Souley Diop a plaidé pour un accès des ménages à l'énergie solaire à moindre coût. Il présidait ce mardi un atelier d’échanges pour répondre à la problématique du financement des ménages du Sénégal pour l’accès aux énergies renouvelables plus précisément au solaire, organisé par le Conseil Patronal des Énergies Renouvelables (COPERES).
NGAPAROU, SINDIA ET SOMONE À COUTEAUX TIRÉS
Le feu couve entre la population du village de Ngarigne et les communes frontalières. Après l’accrochage de 2020, le même problème risque de resurgir parce que jusque-là, des mesures n’ont pas été prises pour le résoudre
Les populations du village de Ngarigne situé à l’ouest du village de Sindia (Mbour) sont très remontées contre les édiles des collectivités locales mitoyennes. Elles les accusent d’avoir délibérément empiété sur leur entité géographique. Lors d’un point de presse, elles ont fustigé le comportement du sous-préfet de Sindia qui est resté aphone à leur sollicitation pour remettre en place les limites fixées par l’Anat.
Le feu couve entre la population du village de Ngarigne et les communes frontalières. Après l’accrochage de 2020, le même problème risque de resurgir parce que jusque-là, des mesures n’ont pas été prises pour le résoudre. Au lendemain de la fête de tabaski, les villageois ont constaté que la mairie de Ngaparou a installé un panneau de bienvenue dans une zone qu’ils jugent ne pas faire partie de cette collectivité locale.
Selon Abdourahmane Diarra président du comité villageois pour le développement de Ngarigne, les limites ont été établies par l’Agence nationale de l’aménagement du territoire (ANAT). «Nous avons des problèmes de délimitation. Notre village fait partie de la commune de Sindia et est limitrophe des communes voisines de Ngaparou et Somone. Malheureusement ces derniers jours, la commune de Ngaparou a avancé de 500 mètres dans notre périmètre pour installer son guichet de collecte de taxe municipale et en y installant un panneau de bienvenue à Ngaparou», ont alerté les populations. Au vu de la situation qui risque de dégénérer, elles lancent un appel aux autorités étatiques pour que des mesures idoines soient prises afin de faire respecter les limites conformément aux décidions de l’agence nationale de l’aménagement du territoire (ANAT). Cet empiétement que la commune de Ngaparou a fait est révoltant parce que les enjeux aujourd’hui sont le foncier. Pour eux, l’Anat avait fixé les limites en présence du chef de village de Ngarigne, Bocar Sadji, ancien maire de Somone, Modou Mbengue et le sous-préfet de Sindia d’alors Ibrahima Ndiaye. Malheureusement, au lendemain de la fête de Tabaski, la mairie de Ngaparou a installé un panneau «dans leurs terres». «Lorsque nous avons constaté que la commune de Ngaparou a outrepassé ses prérogatives, nous avons écrit aux autorités en commençant par Thierno Diagne qui est notre maire, nous avons écrit à Mamadou Mbengue le maire de Ngaparou, au sous-préfet de l’époque et nous avons écrit de nouveau à l’actuel sous-préfet lorsque la commune de Ngaparou a installé le panneau de bienvenue, pour qu’il prenne ses responsabilités en faisant respecter les limites mais jusqu’à présent, il n’y a aucune autorité qui a répondu à nos sollicitations», a fustigé le porte-parole qui s’indigne du mutisme des autorités, en particulier le sous-préfet de Sindia. De l’autre côté du village, c’est le constat fait par les populations de Ngarigne qui s’offusquent d’un lotissement de 65 ha qui a été fait dans leurs terres par le maire de Somone. Comment est-ce possible qu’une commune ait l’audace de faire un plan de lotissement dans une autre collectivité locale ? Pour percer le mystère, les membres du comité ont été stupéfaits de constater qu’il y a eu 8 signatures d’autorités dans le département qui ont autorisé ce morcellement qui pourtant était bloqué, parce qu’il empiétait sur le territoire de la commune de Sindia à partir du village de Ngarigne..
Pour Latyr Sadj, vice-président du comité villageois, il est inacceptable qu’une commune fixe ses limites en empiétant sur les terres de l’autre collectivité locale. «Les chefs de village nous ont montré les limites que les autres ont violées. Notre commune est limitée à l’ouest par celle de Ngaparou et le prolongement est limité par la commune de Somone. Là aussi, nous avons le même problème parce que l’ANAT avait fixé les limites mais elles ont été violées par la commune de Somone qui est allée jusqu’à faire un lotissement de 65 ha dans la zone. Le malheur dans tout cela, on nous dit que le maire est parvenu à avoir la signature des services concernés. Nous avons rencontré le deuxième adjoint au maire de la ville de Somone qui nous a montré un document de 8 signataires. Comment est-ce possible que la Somone puisse avoir un lotissement sur un site illégal ? Ce combat ne fait que commencer et nous lançons au Président Diomaye, à son Premier ministre Ousmane Sonko et au ministre des Collectivités locales Moussa Balla Fofana un appel pour que ce problème soit réglé définitivement» a-t-il dénoncé.
Le village de Ngarigne situé dans la zone ouest de la commune de Sindia constitue désormais la limite ouest avec les communes de Ngaparou et celle de Somone. Après le dernier découpage, ces deux dernières communes qui faisaient partie de Sindia ont été érigées en collectivités locales par le Président Abdoulaye Wade. Toutefois, il y a un problème de délimitation entre l’ancienne commune mère et les deux nouvelles communes, qui est souvent source de conflits.
LE SÉNÉGAL ENREGISTRE UNE BAISSE DE 16,9% DES IMPORTATIONS AU SEIN DE L'UEMOA
La conjoncture économique régionale dévoile de fortes disparités entre les Etats membres
Pour le premier trimestre de l’année 2024, les importations dans la zone UEMOA ont connu une baisse de plus de 12,7%, indique la note de conjoncture économique régionale. Et le Sénégal enregistre à lui seul 15,5% de cette baisse.
Au courant du premier trimestre 2014, les importations dans l’espace UEMOA ont baissé de 828,8 mds, soit 12,7% par rapport au trimestre précédent. Une baisse en lien avec les chutes enregistrées dans tous les Etats membres, à l’exception du Niger et du Togo où elles ont respectivement augmenté de 17,2% et 0,5%.
La Côte d’Ivoire a enregistré la baisse la plus importante en valeur relative à savoir 16,9%, suivie respectivement du Sénégal 15,5%, du Burkina Faso avec -5,9% et de la Guinée Bissau (-0,4%). La hausse des importations au Niger provient de l’augmentation enregistrée au niveau de l’achat de tous les principaux produits à l’exception des «produits pétroliers» qui ont connu une baisse de - 2,4%, à savoir les « produits alimentaires» (+14,0%), les «biens d’équipement» (+1,9%) et les «autres produits» (+42,6%).
En glissement annuel, au premier trimestre 2024, les importations de l’Union se sont établies en baisse de 644,1 mds (-10,2%), en conséquence de leur chute dans tous les Etats membres, à savoir la Côte d’Ivoire (-5,8%), la Guinée Bissau (-3,1%), le Niger (-72,6%) et le Sénégal (-2,8%). Seuls le Burkina Faso (+5,7%) et le Togo (+1,8%) ont affiché des importations en hausse sur la période, alors que les exportations de l’Union (hors Bénin et Mali) ont augmenté de 207,1 mds soit 4,5% au premier trimestre 2024, par rapport au quatrième trimestre 2023.
Cette augmentation résulte principalement des hausses des ventes à l’extérieur enregistrées au Burkina Faso (+18,8%), au Niger (+53,4%) et au Sénégal (+24,5%) atténuées par les baisses observées en Côte d’Ivoire (-0,7%), en Guinée Bissau (-82,0%) et au Togo (- 19,6%). La hausse des exportations du Niger résulte de l’augmentation des ventes à l’extérieur des produits des «Hydrocarbures» de 235,6%, des «Produits agricoles» et «Autres produits» respectivement de 67% et 359%.
Cependant, aucune exportation des produits miniers (uranium et or) n’a été enregistrée sur la période sous revue en raison des conséquences des sanctions économiques et financières prises par les institutions régionales à l’encontre du pays, notamment la fermeture des frontières avec le Bénin qui était le principal corridor pour la vente de ces produits à l’extérieur. En glissement annuel, c’est-à-dire comparativement au même trimestre de 2023, les exportations de l’Union (hors Bénin et Mali), au premier trimestre 2024, sont en baisse de 211,0 mds (-4,2%) en lien avec les baisses observées dans les tous les Etats membres à savoir en Côte d’Ivoire (-183,9 mds), au Niger (-84,7 mds), au Sénégal (-84,6 mds) et au Togo (-4,6,4 mds) à l’exception du Burkina Faso et de la Guinée Bissau pour lesquels des hausses de 143,9 mds et 2,9 mds ont été enregistrées respectivement.
Drame à Kaolack
Un homme est décédé à Médina Baye, un quartier de la commune de Kaolack, après l'effondrement d'une dalle d'un bâtiment en démolition. L'incident s'est produit hier vers les coups de 10 heures du matin. La victime, de nationalité étrangère, âgée de moins de 30 ans, était un manœuvre dans ce chantier. Le corps sans vie a été extrait des décombres par les éléments des sapeurs-pompiers et transporté au centre hospitalier régional El hadji Ibrahima Niass de Kaolack. Une enquête a été ouverte.
Youssou Ndour fait Docteur Honoris Causa…
Une distinction de plus pour le lead vocal du Super étoile. Youssou Ndour a reçu hier le titre de Docteur Honoris Causa de la part de l’université Berklee Valencia en Espagne. «Cette énième distinction, qui s’ajoute au Praemium Imperiale et tant d’autres prix durant toute ma carrière qui récompensent mon influence musicale, est pour moi une dose de rappel afin que je persévère encore et encore», écrit le roi du Mbalax sur sa page Facebook. Son ambition, dit-il, est de continuer à plaider pour la préservation de l’identité culturelle africaine et la compréhension mondiale à travers sa musique et ses actions de tous les jours.
Précision sur les 164 personnes vivant avec le VIH à Bambey
Les 164 personnes vivant avec le VIHà Bambey sont dans la file active du District. C'est-à-dire que c'est un cumul de cas suivis par le centre depuis 2017, année du début de la prise en charge de la maladie au niveau du district sanitaire de Bambey.
Abdou Mbengue débarqué de la Légion de gendarmerie de Dakar
Le lieutenant-colonel Abdou Mbengue n’est plus commandant de la légion de gendarmerie de Dakar. Il a été remplacé par le lieutenant-colonel Malick Faye. Ce dernier était jusque-là commandant de la légion de sécurité et de protection, une unité qui assure la sécurité des institutions. Malick Faye n’est autre que ce jeune officier supérieur qui a été emprisonné à la Légion de gendarmerie d’intervention (LGI) de Mbao, selon des proches de Ousmane Sonko. Il a été arrêté pour avoir laissé le représentant de l’actuel Premier ministre alors candidat et de celui du candidat Diomaye déposer leurs candidatures au Conseil constitutionnel alors en prison. Il faut rappeler que le lieutenant-colonel Abdou Mbengue a été le chef de la Section de recherches lorsque le dossier Sweet-beauty a éclaté. Il faisait partie de tout ce beau monde qu’Ousmane Sonko accusait d’être parmi les individus qui ont ourdi le dossier Sweet beauty pour l’éliminer politiquement.
Vol en réunion
Menuisier de son état, D. Seck croupit actuellement à la citadelle du silence pour abus de confiance. Le mis en cause a été arrêté à la suite d'une agression avec sa bande contre le chauffeur I. Ndiaye, en plein jour à l’école Dior. En effet le chauffeur, quittant le centre pour rallier l'école Dior des Parcelles Assainies, a percuté un véhicule au Rond-point 26. Au moment où il descendait du véhicule pour faire le constat, quatre individus y compris le menuisier D. Seck ont surgi pour l’abreuver d’injures et lui administrer des coups de poing. La bande a pris son argent d’une valeur de 60 mille francs. N’eût été l’intervention d’un agent de police, le pire allait se produire au regard de la détermination des malfrats face à la résistance du chauffeur. Une course-poursuite a été engagée pour les interpeller. D. Seck a été rattrapé et conduit au commissariat de police des Parcelles unité 22 et placé en garde à vue pour association de malfaiteurs, vol en réunion avec violences. Il a été déféré au parquet.
SONAGED à la recherche de fonds pour l’emploi des jeunes
Le Directeur Général de la SONAGED S.A., Khalifa Ababacar Sarr à la tête d’une délégation séjourne à Lomé, au Togo. Il a été reçu hier, par Moustapha Ben Barka, vice-président de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD). Les discussions ont porté sur le suivi des projets de développement au Sénégal, notamment la recherche de fonds pour la présentation des projets visant à lutter contre le chômage des jeunes, notamment par la création de centres de traitement et de recyclage des déchets.
Général Alioune Samba honoré au Burundi
Le Général Alioune Samba a été honoré au Burundi où il a reçu la distinction d'officier dans l'ordre de l'Amitié des Peuples pour sa contribution au retour de la stabilité dans ce pays. La Dirpa rappelle que le Général Alioune Samba a commandé le Groupement national des Sap.-pompiers (2006-2008) avant d'assumer les fonctions d'Ambassadeur du Sénégal en Iran (2008-2013). Il est issu de la 1ère promotion sénégalaise de Meknès au Maroc (1969/72) et il a notamment servi au Bataillon de Commandos.
Un adolescent trouve la mort par noyade à Malem Hodar
Un garçon âgé d’une douzaine d’années a trouvé la mort par noyade à Malem Hodar, dimanche, à la suite des fortes précipitations survenues dans plusieurs régions du pays, a appris l’Aps lundi d’une source sécuritaire. La victime s’est noyée aux environs de 19 heures dans une carrière pleine d’eau, dans cette commune de la région de Kaffrine, précise la même source.
Arrestation d’un agresseur
Les hommes du Commissaire Kébé des Parcelles assainies ont mis hors d’état de nuire O. Diakhaté qui excelle dans le vol en réunion avec violences la nuit. En effet, le mis en cause avait agressé le tailleur I. Diouf au mois de février dernier en s’emparant de son sac contenant 450 mille francs, ses portables, 03 montres, des paires de chaussures et d’une chaîne en or. O. Diakhaté ne s’imaginait que la police des Parcelles était à ses trousses. Il a été interpellé par les limiers au cours d’une patrouille. Il est déféré au parquet.
Vers un litige foncier à l’église du Port
L’Église catholique du Port communément appelé «Aumônerie du Port» construite depuis les années 1950 est actuellement convoitée par des promoteurs. La communauté catholique de la zone demande au Président Bassirou Diomaye Faye et à son Premier ministre, Ousmane Sonko de sévir pour éviter des problèmes. D’ailleurs, nos radars nous renseignent que les responsables de la paroisse du Port ont adressé des correspondances aux autorités pour leur expliquer la genèse du problème et appeler à la diligence.
Vol de téléphones portables
Âgé de 27 ans, C. Diop avait ourdi un plan pour dérober les téléphones portables de 6 jeunes. Il se présentait à ses victimes comme un agent municipal. Il leur proposait un service qui consiste à nettoyer la devanture d'une école pour une rémunération de 80 mille francs. Une promesse qu’il n'a jamais honorée. En effet, après le travail accompli, il emprunte leurs téléphones pour filmer le nettoyage avant de se fondre dans la nature. Une plainte a été déposée par les victimes. Le mis en cause a été interpellé et déféré au parquet le 4 juillet dernier pour escroquerie au préjudice de M. Sène et O. Sarr. Le prévenu a comparu hier devant le prétoire du tribunal de grande instance de Dakar. Naturellement, il a nié l’intention de voler les plaignants. Technicien en bâtiment de profession, il a soutenu qu’il voulait proposer à la mairie ses services pour le nettoyage des écoles. Raison pour laquelle, il est parti avec les portables. Les parties civiles ont donné une version différente. M Sène a soutenu que le mis en cause lui avait donné de l'argent pour acheter des sachets d'eau et deux autres sachets pour y mettre les ordures. Après avoir terminé le nettoyage, il a pris son téléphone pour filmer les lieux. Il est parti à la mairie sans jamais revenir. Le tribunal a déclaré coupable C. Diop du chef d'escroquerie. Pour la répression, il a été condamné à 6 mois assortis de sursis. En sus de la peine, il devra payer à la partie civile la somme de 80 mille francs.
Le Général Martin chamboule la gendarmerie
Le nouveau Haut Commandant de la gendarmerie nationale est en train de prendre ses marques. Le Général Martin Faye a opéré un vaste chamboulement dans les rangs des officiers supérieurs de la gendarmerie nationale. Pratiquement, cinq des six légions du Sénégal ont changé de commandant. D’après seneweb, l'actuel commandant de la Section de recherches de Colobane, le Colonel Arona Sarr, va commander désormais la légion de Thiès gérée jusque-là par le lieutenant-colonel Alioune Diop. Le commandant de la légion de Kaolack, le lieutenant-colonel Ibrahima Ndiaye va céder son poste au lieutenant-colonel Alexandre Diouma Dione qui était à la tête de l'école des sous-officiers de Fatick. À Ziguinchor, le commandant de la légion du Sud, le lieutenant-Colonel Maguette Mbaye a été affecté à l'État-major de la gendarmerie nationale.
Retour des habitants de Boussoloum après 33 ans d’exil
Les autorités administratives, territoriales et des partenaires ont organisé une journée pour marquer le retour des populations de Boussoloum, village de la commune de Boutoupa-Camaracounda, après 33 ans d’exil en Guinée Bissau, a constaté l’Aps. Boussoloum, ancien village situé en Basse-Casamance, faisait partie de la communauté rurale de Boutoupa-Camaracounda, dans l’arrondissement de Niaguiss. Il avait été abandonné par ses habitants du fait du conflit en Casamance. «Après trente-trois ans d’exil, la population de Bossoloum a enfin décidé, avec l’aide de l’État, de retourner définitivement dans son village natal, ce 6 juillet 2024», s’est réjoui le chef de village de Boussoloum, Ansoumana Mendy, lors de la cérémonie marquant le retour au bercail des habitants.Des agents de l’Agence nationale pour la relance des activités économiques et sociales en Casamance (ANRAC) et des partenaires ont pris part à cette cérémonie. «Je remercie en mon nom propre en tant que chef de village et au nom de la population les autorités sénégalaises et les forces de défense et de sécurité de l’accompagnement qui nous a été réservé», a déclaré le chef de village, Ansoumana Mendy. «Depuis le premier jour où nous avons mis les pieds à Boussoloum, nous sommes toujours accompagnés par les forces de défense et de sécurité qui veillent sur notre sécurité dans le village», a-t-il ajouté. M. Mendy a ainsi plaidé pour la réalisation de pistes pour, dit-il, désenclaver son village. Il a aussi souhaité la mise en place d’un forage à Boussoloum, ainsi que d’un poste de sécurité, l’accompagnement dans la construction de maisons, l’électrification etc. Il a précisé que ce sont 24 familles, dont 100 enfants, qui vivaient en exil de l’autre côté de la frontière.
Par Henri Valentin B. GOMIS
REFORMES DE LA JUSTICE POUR UN SYSTEME JUDICIAIRE EFFICACE ET EFFICIENT
J’ai espoir que le Sénégal de demain - et demain pour moi c’est maintenant - sera un Sénégal fort, développer où les règles permettront de vivre en harmonie. C’est pourquoi je tenterai de faire l’état des lieux et de proposer des pistes de solutions.
J’ai espoir que le Sénégal de demain - et demain pour moi c’est maintenant - sera un Sénégal fort, développer où les règles permettront de vivre en harmonie. Pour cela quelles réformes pendre pour une rupture radicale et sans complaisance de ce qui plombe encore notre développement et notre vivre ensemble ? Il faut prendre en compte plusieurs secteurs d’activités notamment la justice, la politique et surtout l’économie. Dans cet exercice, je ne parlerais que de la « Justice ». C’est pourquoi je tenterai de faire l’état des lieux et de proposer des pistes de solutions.
Analyse ou constat de la situation actuelle
Le titre III de la constitution sénégalaise du 7 janvier 2001 sous l’égide du Président Abdoulaye Wade fait de la justice un pouvoir judiciaire au même titre que le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. Et son article 88 stipule que le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. À l’instar de nombre de pays africains, le Sénégal a consacré l’indépendance de la Justice à travers son érection en « Pouvoir » par la Constitution de 1963. Or depuis les cas Mamadou Dia sous Senghor, Abdoulaye Wade sous Abdou Diouf et aujourd’hui les cas Karim Meïssa Wade, Ababacar Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye et les militants du Pastef (Mille prisonniers politiques) sous Macky Sall, nous nous rendons compte sans aucune irrévérence que les opposants ont toujours fait l’objet de poursuites, de liquidation politique par la voie judiciaire. Le cas Ousmane Sonko depuis 2021 l’atteste sans nul conteste. Alors qu’il est reconnu au magistrat, même nommé par le Président de la République après avis consultatif du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM), de n’être soumis qu’à l’autorité de la loi dans l’exercice de sa fonction ou de sa mission de rendre la justice (Cf. Art. 90 de la constitution de 2001). Et mieux la constitution dit que le pouvoir judiciaire est gardien des droits et libertés définis par elle.
A l’analyse de la réalité des faits et de la pratique judiciaire l’on peut dire sans être contredit que cela est toujours et reste un vœu pieux. En effet il y a une rupture de confiance du peuple à l’égard de la justice, des justiciables à son égard et voire même parfois une défiance de la justice par le peuple qui ne croit plus en celle-ci quand bien même qu’il est par ailleurs dit que la justice est rendue au nom du peuple.
L’hyper-judiciarisation de l’espace politique restera un des héritages les plus marquants de la présidence de Macky Sall. L’histoire de la magistrature sénégalaise révèle que cette dernière est plus un appareil au service du Pouvoir exécutif voire politique qu’une institution dévouée à sa société. Le pouvoir judiciaire est en principe indépendant du pouvoir exécutif et législatif. Donc les juges ne peuvent être soumis à une « injonction » de l’État. Bien entendu s’il s’agit de magistrats du siège en théorie. Cette séparation du pouvoir judiciaire avec le pourvoir exécutif et législatif constitue le fondement d’un État de droit.
L’indépendance du pouvoir judiciaire ne doit pas être entendue dans un sens absolu : les juges rendent leurs décisions sur la base des lois ou de la Constitution, bref à partir de textes qu’ils n’ont pas eux-mêmes faits ou votés. L’indépendance de la justice renvoie à sa capacité à fonctionner à l’abri de tout parti pris, de toute pression et de toute interférence. L’indépendance de la Justice est, en effet, consubstantielle à la séparation des pouvoirs et à l’État de droit. Sans une Justice indépendante, l’édifice de l’État de droit devient fragile et peut à tout instant s’écrouler. Par sa fonction d’arbitre et de protection des droits et libertés, la Justice joue tout à la fois une fonction de maintien de la cohésion sociale et de gardienne des valeurs et principes fondamentaux de la démocratie et un rôle de contrôle des actes de l’état par le conseil constitutionnel.
Mais qu’en est-il dans la pratique et les faits ?
Les injonctions données au procureur par l’exécutif dans les poursuites pénales et la violation permanente de la règle de l’inamovibilité, vidée de sa substance parle recours à deux notions à savoir la nécessité de service et l’intérim devenues la règle, affaiblissent la justice dans son fonctionnement normal. Par ces notions les juges peuvent être déplacés avec la même facilité que n’importe quel magistrat du Ministère public. Certains, à peine installés, sont mutés tandis que d’autres sont affectés du siège au Parquet et vice-versa sans aucune explication logique. En un mot, c’est l’aléa et la précarité qui règnent en maître, excluant toute possibilité de se tracer un plan de carrière1 . A la violation de cette règle de l’inamovibilité se pose le problème des nominations surtout des chefs de juridictions qui restent du domaine exclusif du Ministre de la justice et du Président de la République, de même que la prolongation de l’âge de la retraite de 65 à 68 ans. Aucun critère de transparence n’est défini à l’avance pour justifier les choix et nomination.
L’une des critiques que l’on peut faire à l’indépendance de la justice porte d’abord sur le fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature qui dans sa porte les germes de sa dépendance vis-à-vis de l’exécutif. Ainsi, s’agissant de sa composition, le CSM est dirigé par le Président de la République qui en est le président et le Ministre de la Justice qui y fait office de vice-président. Il s’y ajoute que sur les seize magistrats qui siègent au sein de cet organe, douze (12) sont des membres de droit nommés par l’exécutif (le Président de la République). En outre, dans la répartition des attributions, on note que la part du lion est réservée au Ministre de la Justice et au Président de la République qui exercent respectivement le pouvoir de proposition et de nomination, les magistrats se contentant de donner leur avis qui est consultatif et qui, dans certains cas, ne lient pas l’autorité de nomination. Au regard d’une telle configuration, il est clair que le CSM du Sénégal ne peut ni incarner, ni assumer le rôle de sentinelle de l’indépendance que l’on est en droit d’attendre de lui 2 .
Ensuite l’autre manque d’indépendance de la Justice correspond à la situation du Parquet. Les magistrats du parquet jouent un rôle important dans l’administration de la justice. Étant chargé de l’exercice de l’action publique, le Ministère public est la vitrine de la justice pénale. Sous ce rapport, le Parquet conditionne pour une large part, l’idée que le peuple se fait de la justice. Or, au Sénégal, le Ministère public reste subordonné au pouvoir exécutif. Ainsi, l’article 28 du Code de procédure pénale précise que « le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, peut dénoncer au Procureur général les infractions à la loi pénale dont il a connaissance, lui enjoindre d’engager ou de faire engager les poursuites, ou de saisir la juridiction compétente de telles réquisitions écrites que le Ministre juge opportunes ». Aux termes de l’article 25 du même Code « Le Ministère public est tenu de prendre des réquisitions écrites conformes aux instructions qui lui sont données dans les conditions prévues aux articles 28 et 29 ». D’autre part, le ministère public, qui peut recevoir des instructions écrites de la part du Ministre, dispose d’énormes pouvoirs. Cette subordination hiérarchique du parquet, permet indirectement, au Ministre de la Justice de s’immiscer dans le traitement des affaires pénales. Surtout que dans certains cas le juge d’instruction un magistrat du siège est tenu de placer sous mandat de dépôt si le ministère public le requiert sans pourvoir d’appréciation (Art. 139 CPP et Art. 50 à 155 et 255 CP). Ce qui, à l’évidence, pose un sérieux problème pour l’indépendance institutionnelle du magistrat du siège par rapport au magistrat du parquet.
En définitive, force est de constater que si l’indépendance du pouvoir judiciaire est consacrée par la Constitution, son effectivité reste tributaire des insuffisances ci-dessus énumérées qui gagneraient à être corrigées. D’où l’urgence qu’il y a à mettre en œuvre des réformes susceptibles de renforcer l’indépendance de la Justice.
Il convient alors de se poser la question pertinente : quelles réformes pour notre justice ?
Les réformes institutionnelles, fonctionnelles et organisationnelles
La justice pour répondre à sa mission et pour être bien perçue par le peuple doit faire l’objet d’une réforme profonde. D’où les réformes pertinentes proposées dans ce sujet de réflexion.
Première réforme : Mise en place d’une autorité judiciaire, renforcement de CSM et création d’un organe de contrôle du CSM appelé HCM (Haut conseil de la magistrature).
Il s’agit de faire de la justice non plus un pouvoir mais une autorité judiciaire. En effet le pouvoir judiciaire ne peut dépendre ni de l’exécutif ni du législatif, car la séparation de pouvoir fait qu’ils sont d’égale dignité. Être indépendant, c’est n’avoir « rien à craindre ni à désirer de personne » (Thierry RENOUX). La Constitution ne reconnaît explicitement que l’indépendance de l’autorité judiciaire. Il faut faire soit de la justice une autorité réellement indépendante dans son fonctionnement et dans son organisation
Pour cela il faut que :
Le CSM soit un organe délibérant avec un secrétariat exécutif et un secrétariat général géré par les Magistrats eux-mêmes notamment les hauts magistrats ;
le CSM dispose d’un organe de gestion des carrières et d’un organe de sanction disciplinaire ;
les membres du CSM soient élus par leur paire et non plus nommés par le Président de la République;
le pouvoir de proposition du Ministre de la justice soit supprimé et revienne aux magistrats eux-mêmes ;
un appel à candidature ou une postulation pour chaque poste de chef de juridiction ; cette proposition à l’heur de mettre en concurrence ou en compétition les magistrats entre eux selon leur grade et ancienneté. Par ailleurs on peut utiliser deux systèmes :
La sélection de trois dossiers à soumettre au président pour leur nomination, ou l’élection par leurs pairs puis confirmation par le Président par décret après avis favorable du HCM.
L’avantage de ce système serait de fixer une durée ou un mandat pour chaque chef de juridiction et pour cela j’estime que 5anssuffisent. L’autre avantage serait que le chef de juridiction est tenu de travailler avec les magistrats nommés dans sa juridiction sans être en mesure de choisir ses collaborateurs, ce qui diminuerai largement la redevabilité ou le lien de subordination entre magistrats.
A côté du CSM, il faut mettre en place un Haut Conseil de la Magistrature (HCM) qui comprendrait le CSM représenté parle bureau exécutif d’une part et le Président de la République, le Ministre de la justice, le Bâtonnier de l’ordre des Avocats ou son représentant, le Responsable du syndicat des travailleurs de la justice et éventuellement un ou deux membres de la société civile d’autre part. ce Haut conseil de la magistrature jouera le rôle d’organe de contrôle de la régularité des actes pris par le CSM concernant la carrière, les nominations et les sanctions disciplinaires des magistrats.
Remarque : Il faut à ce niveau faire attention à la promesse donnée lors de la campagne électorale par les gouvernants actuels : Sortir du CSM. Le premier désamour de Macky avec le peuple fut son dédit sur le fait de ramener son mandat de 7 à 5ans. Le même cas s’est produit avec Wade sur la question du troisième mandat. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. C’est pourquoi le président doit respecter sa parole donnée : Gor thia wokh ba. L’idée de la création d’un HCM et de renforcement du CSM me parait plus adéquate que de lui suggérer d’y rester. Ce serait une erreur politique d’y rester. Si la modification ne porte pas les fruits escomptés, là sans honte il pourra revenir à l’ancienne méthode. Mais il faut éviter le wokh wokhète.
Deuxième réforme : la spécialisation des juridictions et des magistrats pour une bonne qualité des décisions de justice.
S’agissant de la spécialisation des juridictions, à l’image du tribunal du commerce, il faut des juridictions spécialisées dans tous les domaines notamment administrative, civile, pénale, correctionnelle, criminelle, sociale, pétrolière, gazière et minière etc… Il faut également des juridictions spécialisées pour la poursuite du blanchiment, du détournement des deniers publics et des crimes connexes notamment des crimes économiques, financiers, cybercriminels, et de terrorisme…
Concernant les magistrats, dans une société au fonctionnement de plus en plus complexe aujourd’hui, les juges doivent se spécialisés. Cela est une nécessité. La non prise en compte de la spécialisation du juge entraine une conséquence fâcheuse dans la qualité des décisions. C’est pourquoi leur recrutement doit se faire en fonction des besoins des juridictions spécialisées et ce dès le CFJ. Ce qui suppose la réforme des modes de recrutement et du mode de formation au CFJ..
La spécialisation des juridictions et des juges conduit à une plus grande compétence et efficacité de la justice.
L’avantage principal de la spécialisation est de faire juger les litiges par…des spécialistes ! C’est-à-dire par des magistrats ou des juges rompus à certains contentieux car certains contentieux sont techniques. Elle conduira à une bonne qualité des décisions de justice donc moins de contestations.
Pour exemple, un tribunal de Dakar (TGI) a jugé une affaire de droit maritime en tenant compte du COCC, alors que cette matière est régie par la convention de Hambourg et le Code de la marine marchande du Sénégal. Il méconnaissait que le « connaissement » ou le « bill of lading » est à la fois titre de voyage et titre de propriété de la marchandise. D’où l’importance de la spécialisation.
Henri Valentin B. GOMIS
Avocat à la cour
1er secrétaire de Conférence
Maitrise en Droit public option Relations internationales
Master ii en Droit de l’Homme
Master ii en Droit et gestion Maritime
Master ii en Management de l’énergie et des Ressources pétrolières
1 Article 6 de la loi organique n° 2017-10 du 17 janvier 2017 portant statut des magistrats.
2 Cf. Les Cahiers de la Justice 2019/3 (N° 3), pages 483 à 495, article du juge Souleymane Téliko.
LA VISION RENOUVELÉE DU TOURISME DE DOUDOU GNAGNA DIOP
Un autre tourisme existe au Sénégal. Un tourisme intégré et durable qui valorise les cultures et le patrimoine local. Doudou Gnagna Diop, un acteur du tourisme fait découvrir à travers son ouvrage « Sénégal, l’autre tourisme »
Un autre tourisme existe au Sénégal. Un tourisme intégré et durable qui valorise les cultures et le patrimoine local. Doudou Gnagna Diop, un acteur du tourisme fait découvrir à travers son ouvrage « Sénégal, l’autre tourisme » cette mamelle qui, selon lui, doit être un moteur de progrès social et économique.
A Thiès ce samedi 13 juillet, Doudou Gnagna Diop va présenter son ouvrage « Sénégal, l’autre tourisme ». A partir d’une trajectoire de plus d’une quarantaine d’années dans le secteur du tourisme local et en France, Doudou Gnagna Diop, par ailleurs président de l’Organisation nationale pour l’intégration du tourisme du Sénégal (Onits), a décidé de présenter à l’opinion nationale et internationale une vision renouvelée du tourisme dans notre pays. L’auteur dépeint un secteur vibrant de potentiel inexploité, pouvant stimuler un développement économique significatif au Sénégal. Il critique l’approche actuelle du tourisme, souvent élitiste et isolée des réalités des communautés locales et propose un modèle de tourisme intégré et durable qui valorise les cultures et patrimoine local. Le fondateur à Thiès de l’Elite Ecole Hôtelière et Tourisme (EEHT), qui offre une formation diversifiée dans les secteurs du tourisme pour des élèves niveau BFEM et BAC, note que si le Sénégal dispose de pôles naturels comme le Lac Rose, Gorée, Saint-Louis, la Casamance, il n’a jamais pu créer d’autres pôles d’attraction. Or, insiste Doudou Gnagna Diop, « le tourisme est un facteur de développement socio-économique qui, indiscutablement, réduit la pauvreté quand il est en croissance et la favorise lorsqu’il est en décroissance. Non maîtrisé, il déclenche systématiquement d’énormes impacts négatifs sur l’environnement de la société et des ressources naturelles. Le tourisme est l’affaire de tous, quel que soit le terroir où il est pratiqué. Il est centré sur l’homme au milieu de son patrimoine naturel, il doit être sur le respect aussi bien aux visiteurs qu’aux visités. Sa durabilité et son développement dépendent de 3 dimensions : l’accessibilité, l’accommodation et l’attraction qui nécessitent des actions innovantes majeures à tout moment ». « Sénégal, l’autre tourisme » est un condensé qui retrace une série d’initiatives personnelles et communautaires de l’auteur. Doudou Gnagna Diop montre ainsi comment le tourisme peut être un moteur de progrès social et économique en mettant un accent sur l’innovation, l’engagement communautaire et la conservation de l’environnement. Ce livre est essentiel pour quiconque s’intéresse à transformer le tourisme en une force bénéfique pour tous au Sénégal.
LES 22 MESURES DE DIOMAYE-SONKO SE NOIENT DEJA DANS LES EAUX !
De Dakar à Kaolack, les Sénégalais pataugent déjà alors que l’hivernage 2024 s’installe à peine
De Dakar à Kaolack, les Sénégalais pataugent déjà alors que l’hivernage 2024 s’installe à peine. Pourtant, prenant le taureau par les cornes, le régime Diomaye-Sonko avait retenu 22 mesures lors du conseil interministériel tenu le jeudi 16 mai à Diamnadio pour prévenir et lutter durablement contre le fléau des inondations durant l’hivernage. Le président Diomaye promet que le gouvernement sera aux côtés de la population et agira « avec diligence ».
Les 22 mesures décidées lors du Conseil interministériel du 16 mai n’ont pas réussi à juguler le spectre des inondations qui s’est déjà installé dans notre pays. Alors que le Sénégal vient juste de recevoir les premières pluies de l’hivernage 2024, plusieurs localités du pays pataugent déjà. Les travaux du Conseil interministériel sur la préparation et la gestion des inondations avaient ressorti sept (7) axes principaux déclinés en une série de 22 mesures phares pour une meilleure préparation de l’hivernage 2024. Au titre des actions préventives, le gouvernement devait procéder au recensement exhaustif, au plus tard le 15 juin 2024, du matériel antérieurement acquis ; finaliser, en relation avec le ministre chargé du Numérique, la cartographie des zones inondables avant la fin du mois de juin 2024. Les dispositions utiles devaient être prises notamment au niveau de l’ONAS, de la DGPI, de l’ADM et de l’Ageroute, pour la finalisation des travaux en cours au niveau des zones critiques identifiées dans les départements de Dakar, Pikine, Fatick, Mbacké et Sédhiou. Le ministre de l’Intérieur devait se charger de mettre à jour le recensement exhaustif et la catégorisation des moyens publics et privés mobilisables sur l’ensemble du territoire national en cas de fortes inondations susceptibles d’entraîner le déclenchement du Plan ORSEC.
En outre, le Premier ministre avait recommandé au ministre chargé de l’Assainissement, en synergie avec le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, les ministres chargés des Forces Armées, des Collectivités territoriales et des Transports de veiller à la mise en place d’un dispositif de pompage performant en pré-positionnant des motopompes de grande capacité sur les points endémiques déjà identifiés. Le ministre de l’Intérieur devait également assurer le ramassage du matériel déployé au plus tard à la fin du mois de novembre 2024. Les ministres chargés de l’Assainissement et des Transports terrestres, d’une part, des Collectivités territoriales, de l’autre, devaient se charger de veiller à la finalisation, au courant du mois de juin 2024, des opérations pré-hivernage, notamment le curage de canaux, le faucardage de bassins et réceptacles, l’entretien de lacs et marigots, l’entretien et la maintenance du matériel et des équipements de pompage. Le Premier ministre Ousmane Sonko avait également instruit le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, en synergie avec les ministres chargés de l’Intérieur, des Finances, des Collectivités territoriales, des Transports terrestres mis aussi de l’Education nationale de prendre en charge tous les points critiques d’inondation identifiés dans les plans d’actions. Hélas, tout ce dispositif du Conseil interministériel a été balayé par les premières pluies de l’hivernage de ce dimanche !
Diomaye Faye : « le gouvernement sera aux côtés des populations »
A peine a-t-il touché le sol sénégalais de retour du sommet de la Cedeao à Abuja, le président de la République Bassirou Diomaye Faye a adressé un message de soutien et de réconfort aux populations touchées par les fortes pluies de dimanche. Il a exprimé sa gratitude et sa foi en des jours meilleurs tout en promettant l’assistance gouvernementale. « Je voudrais d’abord rendre grâce à Dieu à double titre : de nous avoir permis d’être encore témoins d’un hivernage et d’avoir surtout fait descendre l’eau de la pluie partout au Sénégal », a déclaré d’emblée le Président Faye. « Prions que cette eau soit une eau bénie et que l’hivernage soit signe d’une bonne récolte au bénéfice du peuple sénégalais », a-t-il ajouté. Le chef de l’Etat a profité de l’occasion pour féliciter les populations pour leur mobilisation massive lors de la deuxième journée nationale de nettoiement. Il a souligné l’importance de cet engagement citoyen, notamment dans le nettoyage et le curage des canaux pour prévenir les inondations, surtout avec les prévisions de fortes pluies cette année. « Dès que les pluies commencent, les problèmes des inondations commencent aussi. En trois mois, on ne peut pas réaliser des infrastructures qui peuvent, en si peu de temps, empêcher les inondations de survenir dans le pays », a-t-il précisé. Cependant, le président de la République a rassuré les citoyens en affirmant que « le gouvernement sera au côté des populations. Il sera diligent. » Il a également mentionné ses échanges avec le Premier ministre Ousmane Sonko et le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye avant même de descendre de l’avion. « Ils m’ont fait savoir qu’ils suivent la situation pas à pas et identifient les points critiques pour y amener les secours et être au côté des populations jusqu’à la fin de l’hivernage », a-t-il conclu.
Par Mamadou Omar NDIAYE
JUBANTI LEEN BAAR BI TUUTI REK*
Les institutions dénoncées comme « inutiles » et « budgétivores » et dont la suppression avait été promise fonctionnent comme si de rien n’était. Le copinage et le népotisme affleurent dans certaines nominations
Dans un éditorial intitulé « Viatique pour nos jeunes nouveaux « maîtres » rédigé au lendemain de l’accession à la magistrature suprême de Bassirou Diomaye Faye, j’avais dit que je respecterai la règle non écrite des 100 premiers jours qui veut qu’on laisse à tout nouveau pouvoir le temps de s’installer, de prendre ses marques avant de le juger. Je me suis astreint à cet engagement malgré tout ce qui s’est passé dans ce pays depuis le 2 avril dernier. Si on me demandait mon appréciation globale sur les premières mesures du nouveau pouvoir, sur ses pas initiaux et les actes déjà posés, j’emploierais la formule qui fut celle de Georges Marchais, un défunt secrétaire général du Parti communiste français (PCF). Marchais, donc, interrogé sur le bilan des pays du « socialisme réel » avait répondu : « il est globalement positif ! » Autrement dit, et pour parler du Sénégal, dans ce qu’ont fait le président de la République et son Premier ministre — puisqu’une dyarchie semble s’être installée au sommet de l’Etat —, il y a du bon et du mauvais même si le positif l’emporte sur le négatif. Du moins, selon ma perception.
Parmi les bons points on peut mentionner la lutte contre la spéculation foncière, les mesures prises pour contrer la hausse des tarifs des transports routiers à la veille de la Tabaski, la tenue des Assises de la justice, le paiement des dettes des fournisseurs de semences et d’engrais, l’augmentation du budget de la campagne agricole et les mesures prises pour que les intrants parviennent à leurs véritables ayants droit, la baisse des prix des denrées, l’attitude de fermeté face aux meuniers. Il y a aussi le début de mise en œuvre d’une diplomatie de souveraineté et, en particulier, le recentrage du cercle de nos amitiés sur l’Afrique. Sans compter la sobriété qui semble s’être installée à la tête de l’Etat. De ce point de vue, le fait que plus de trois mois après le changement de régime il n’y ait pas encore de fondation de Première dame est plutôt de bon augure. Encore qu’on voit mal comment deux fondations auraient pu être créées étant donné que l’actuel chef de l’Etat a deux épouses. De même, la famille présidentielle n’a pas—du moins pour l’instant—envahi l’espace public. Mais surtout, surtout, aussi bien Bassirou Diomaye Faye qu’Oscar Sierra ne semblent pas vouloir s’enrichir personnellement. A ce que je sache, ils sont intègres et ont la volonté de changer positivement ce pays, de rompre ses liens de dépendance avec l’étranger.
Cela dit, les Sénégalais attendent encore que les fruits tiennent la promesse des fleurs. Pour l’essentiel, ce sont les gens de l’ancien régime qui sont toujours en place et les institutions dénoncées comme « inutiles » et « budgétivores » et dont la suppression avait été promise fonctionnent comme si de rien n’était. Avec les mêmes figures vomies du système Benno Bokk Yaakar (BBY). L’Assemblée nationale est toujours aux mains de la camarilla de cette dernière coalition. Toutes ces institutions continuent de vivre grassement aux frais du contribuable et la République est toujours bonne fille pour les hiérarques du régime du président Macky Sall. Surtout, la reddition des comptes promise à cor et à cris reste une promesse non encore honorée. Pis, les nouvelles autorités prennent tout leur temps pour traduire devant la justice les satrapes qui ont pillé nos sociétés nationales, détourné les deniers de la Nation, dilapidé nos ressources, ont ordonné ou exécuté le meurtre de dizaines de jeunes gens qui ne faisaient que manifester pacifiquement etc. Il est vrai que le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre ont fort à faire pour dégoupiller les bombes à retardement et éviter de sauter sur les mines enfouies par le chef de l’Erat sortant. Avançant en terrain miné, ils sont obligés de faire très attention à là où ils mettent les pieds. Surtout que la nouvelle opposition, disposant de moyens financiers inouïs et de solides relais médiatiques, ne fait pas mystère de sa volonté de mener une contre-révolution.
Il n’en reste pas moins que le duo Diomaye-Sonko a pris des mesures qui sont sujettes à caution ou qui poussent à lui instruire un procès en impréparation. Cet amateurisme a transparu surtout dans les nominations où, franchement, il y a beaucoup de tâtonnements et d’approximations. Le copinage et le népotisme affleurent dans certaines d’entre elles. Mais surtout, ce qui inquiète, c’est cette volonté de « pastéfiser » le management des sociétés et agences nationales ainsi que les directions centrales de l’Administration. Des hommes et des femmes qui n’ont pas le profil de l’emploi sont promus à des responsabilités manifestement trop lourdes pour eux. Leur seule mérite, c’est l’appartenance à Pastef ou d’être passés par la case prison voire d’avoir été sanctionnés pour leurs activités politiques ! Or, les états de services militants ou antécédents carcéraux pour raisons politiques ne sauraient valoir brevets d’aptitudes aux hautes fonctions étatiques ou managériales !
Ne pas « ennahda-iser » notre administration !
Entendons-nous bien : dans toutes les grandes sociétés démocratiques, il y a ce qu’on appelle le « spoil system ». Lisons la définition qu’en donne l’encyclopédie Wikipedia : « Le système des dépouilles est un principe selon lequel un nouveau gouvernement, devant pouvoir compter sur la loyauté partisane des fonctionnaires, substitue des fidèles à ceux qui sont en place. Cette tradition permet de régénérer les élites de la haute administration en incorporant souvent des profils très spécifiques… » Lorsqu’il y a eu une levée de boucliers au lendemain des premières nominations effectuées par le président de la République Bassirou Diomaye Faye — qui, en vertu de la Constitution, nomme aux emplois civils et militaires —, nous avions écrit dans ces colonnes qu’il était parfaitement fondé à mettre en œuvre son « spoil system ». Cela, nul ne saurait lui en dénier le droit. Tout ce qu’on lui demande, c’est de veiller à choisir les bons profils et non pas à « ennahda-iser » notre Administration ! Quand les islamistes du parti tunisien Ennahda ont accédé au pouvoir, ils ont non seulement fait exploser les effectifs de la Fonction publique mais surtout ils ont responsabilisé des cadres de leur parti notoirement incompétents. Au bout de quelques mois, ils ont été chassés par les Tunisiens. Je rappelais d’ailleurs sous forme de mise en garde cet épisode tunisien dans mon « Viatique pour nos jeunes nouveaux « maîtres » d’avril dernier.
Dans ce même éditorial, je disais comprendre que ces derniers soient tenus de récompenser ceux qui avaient mené avec eux la lutte pour l’accession au pouvoir du « Projet ». Voici ce que j’écrivais à ce propos : « Certes, des centaines voire des milliers de militants ont investi dans le « Projet », que ce soit sur le plan intellectuel, sur le plan matériel ou surtout financier, s’ils ne se sont investis physiquement. D’aucuns parmi eux ont payé leur engagement par l’emprisonnement, la perte de leur emploi ou la privation de revenus. Je ne parle évidemment pas de ceux qui ont été tués. Tous ces gens veulent donc un retour sur investissement et leur part du gâteau. Ils exigent leur place au banquet de la République. C’est normal, légitime puisqu’ils ont misé et gagné. Ce n’est donc que justice qu’ils soient rétribués. Seulement voilà, il faudra faire la part des choses et trouver le juste équilibre entre la nécessité de récompenser les militants et les alliés, d’une part, l’impératif de produire des résultats au niveau de l’Etat de l’autre ! » Tout est question de juste mesure et il ne faut point trop en faire en matière de propulsion de cadres « patriotes » aux « stations » (comme disait Idrissa Seck) de l’Etat ! Entre les institutions politiques comme l’Assemblée nationale ou le Conseil économique et social, les personnels subalternes des ambassades, quelques postes de second ordre dans les sociétés nationales, des marchés publics, des financements au niveau d’organismes comme la Der et j’en passe, les fonctions de chargés de missions ou conseillers spéciaux, les présidences de conseils d’administration,…il existe des possibilités infinies pour un parti au pouvoir de récompenser la fidélité militante de ses affidés. Encore faudrait-il veiller à ne pas installer un régime des anciens combattants ! Dans certains pays du continent qui ont dû mener des luttes de libération nationale, les anciens maquisards, une fois l’indépendance obtenue, se sont partagé les postes de responsabilités alors qu’ils n’avaient aucune aptitude à gérer. Résultat : des Etats en faillite. Il faut que les promoteurs du « Projet » évitent de reproduire ce schéma dans notre pays. Pour obtenir des résultats, ils doivent aller chercher les meilleurs où qu’ils soient : dans Pastef s’il y en a, dans la nouvelle opposition pourquoi pas pourvu qu’ils ne traînent pas des casseroles, dans la diaspora. L’essentiel, c’est de faire gagner le Sénégal. Pour cela, à défaut de placer la barre plus haut que les présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall, au moins la mettre au même niveau qu’eux !
Soyons justes : le président et son Premier ministre ont fait de très bons choix pour ce qui est des forces de défense et de sécurité en nommant les généraux Martin Faye et Mame Thierno Ndour à la tête de la Gendarmerie et de la Police, en promouvant pour la première fois un cadre maison pour diriger l’Administration pénitentiaire, en revenant à l’orthodoxie à la Banque Agricole et à la BNDE pour mettre des banquiers professionnels aux commandes de ces deux établissements à la place des inspecteurs des impôts et domaines, en choisissant le secrétaire général de la Senelec pour en faire le directeur général etc. La liste n’est pas exhaustive. Pour ces cas-là, ils ont eu la main heureuse.
Par contre, il y a eu des nominations calamiteuses qui font douter dans certains milieux pourtant très bien disposés à leur endroit de leur aptitude à bien s’entourer. Et, donc, à pouvoir diriger ce pays. S’agissant du gouvernement, on s’attendait à une équipe de pros immédiatement opérationnels, force est de constater que, trois mois après, certains ministres se cherchent encore. A comparer avec l’équipe du nouveau Premier ministre britannique qui s’est mise à la tâche dès le lendemain de sa formation !
A mort les vieux !
Au chapitre des mauvais points, l’économie qui ne bouge toujours pas. Ne parlons pas de décoller ! Encore que trois mois, ça soit trop peu pour faire quoi que ce soit. Mais le problème c’est qu’il n’y a pas de visibilité, pas de direction claire. Tout est bloqué et les TPE-PME-PMI sont à l’article de la mort. Là aussi, je ne suis pas surpris puisque j’avais prévu cette situation dans mon « viatique ». « Dette stratosphérique, recettes en berne, dépenses qui explosent, masse salariale exponentielle, subventions ruineuses…Le tableau est effrayant. Il faudra effectuer des coupes claires pour ne pas dire qu’à court terme, un ajustement structurel nous paraît inévitable. Pour cela, il faudra tenir un langage de vérité aux populations dès le départ en leur faisant une présentation sans fard de l’héritage en matière économique pour leur faire accepter d’inévitables sacrifices ». Voilà ce que j’écrivais et c’est exactement ce qui se passe mais les nouvelles autorités rechignent à tenir un langage de vérité aux populations. Au contraire, elles font dans le populisme à quatre sous, caressent nos compatriotes dans le sens du poil, promettent en dépit du bon sens de raser gratis, font entrevoir des lendemains qui chantent sans dire que ceux-ci sont impossibles sans que les Sénégalais se (re)mettent véritablement au travail et apprennent à se discipliner. Un populisme qui les pousse à jouer les vertueux et innocents travailleurs contre les patrons pourris et sans cœur, à miser sur les jeunes au détriment des vieux qui doivent dégager, à draguer les ambulants et autres acteurs de l’informel responsables de tout le bazar dans nos villes etc. Le jeunisme, donc, et au rebut les vieux… sauf si ce sont des marabouts.
Il me semble aussi que les deux hommes forts du pays ont toujours tendance à se considérer comme des inspecteurs des impôts plutôt que comme le président de la République et le Premier ministre ! Parfois, des amis, dont je sais qu’ils ont ardemment soutenu le « Projet », m’appellent : « khana tu ne peux pas parler à tes gosses-là ? » J’ai beau leur expliquer que, bien que j’aie soutenu leur lutte, je ne suis pas un « maggu Pastef » et je ne murmure pas aux oreilles des nouvelles autorités de ce pays, mieux que je n’ai pas eu l’honneur de parler à un seul de ces braves jeunes gens — à l’exception d’un coup de fil échangé avec mon jeune frère, le général Jean-Baptiste Tine, ministre de l’Intérieur, pour un rendez-vous finalement avorté —, j’ai beau leur dire tout cela mes interlocuteurs ne me croient pas. C’est pourtant la stricte vérité.
Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko n’en sont qu’au début de leur « règne ». C’est donc normal qu’ils commettent des maladresses à la manière d’un enfant qui apprend à marcher et qui multiplie les chutes avant de se relever à chaque fois. Ils ont donc la possibilité de redresser la barre, de corriger certaines lacunes car, comme disent les Wolof, « bant bu toyé la ñu koy jubanti ». Autrement dit, c’est avant qu’il ne sèche qu’on peut redresser un bout de bois !
Pour me résumer, ils ont fait beaucoup de bonnes choses en 100 jours mais aussi, nul n’est parfait, commis des boulettes. Néanmoins, si on devait demander au sévère correcteur que je suis de les noter, je leurs donnerais une note de 12/20 assortie de l’appréciation suivante : « Bien, mais peuvent mieux faire » !
* Redressez légèrement la barre.
PAr Ndiaga Loum
ICI LE LAPSUS EST UN AVEU, L’EXCUSE RELÈVE D’UN PUR CYNISME
Dans une démocratie normale où existe une justice libre, l’ancien garde des sceaux serait au moins un témoin dans l’enquête sur la disparition des deux militaires (Sambou et Badji)
Entre l’affirmation et la rétraction, une hypothèse crédible émerge : c’est que s’il ne connaissait pas tout, il en saurait au moins beaucoup. Dans une démocratie normale où existe une justice libre, l’ancien garde des sceaux serait au moins un témoin dans l’enquête sur la disparition des deux militaires (Sambou et Badji) qu’il inclurait ainsi dans le champ d’application d’une loi d’amnistie couvrant des délits et crimes de nature politique. Le lapsus évoqué ensuite pour se rétracter, venant d’un ancien ministre de la justice en poste durant les faits « incriminés », est en réalité un aveu. Non, ce n’est pas le subconscient qui a parlé ni l’inconscient; c’est bien la conscience, mais la mauvaise conscience. Pour paraphraser Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, les auteurs ou complices d’un crime n’auront jamais la conscience tranquille. L’excuse évoquée ensuite sous couvert d’une mauvaise expression et sur fond de supposée faute professionnelle de la journaliste (coupable du « délit de curieuse relance »), relève en fait d’un pur cynisme. Et c’est ce cynisme et cette étrange légèreté dans le traitement de l’horreur et de l’innommable qui nous ont gouvernés ces douze dernières années. Ne serait-ce que pour cela, le 24 mars 2024 aura été plus qu’une révolution, c’est une délivrance collective qui porte la main d’un Dieu qui aime encore les Sénégalais. Cette révolution devra rendre justice aux familles des deux officiers et de toutes les autres victimes, ou alors elle n’aura pas servi à grand-chose d’un point de vue purement symbolique. Le message symbolique qui passe par la justice sera : PLUS JAMAIS ÇA !!
Oui, la révolution entamée le 24 mars 2024 ne sera pas une réussite seulement parce qu’elle mettra fin à 64 ans du système néo-patrimonial renvoyant au « prebendalism », à la corruption, à la concussion, à la politique du ventre. Cette révolution sera vraiment une réussite lorsque dans ce pays, plus personne ne pensera à tuer pour conserver le pouvoir, parce que les coupables seront lourdement sanctionnés par une vraie justice rendue au nom du peuple pour soulager un tant soit peu la douleur des victimes. Cette révolution sera une réussite quand les piètres « carriéristes » prêts à tout pour réussir socialement comprendront que leurs préoccupations bassement matérielles ne valaient guère plus que la santé, l’intégrité physique et la vie de ceux qui faisaient obstacle à leurs jouissances terriennes qu’ils s’imaginaient éternelles. Cette révolution sera une réussite quand les partisans du moindre effort qui se bousculaient sur la fusée menant vers l’enrichissement illicite lorsqu’au même moment l’ascenseur social était en panne chronique depuis presque toujours, comprendront que leur vie d’en haut ne tenait qu’à l’effort pourtant mal rétribué des gens d’en bas qu’ils narguaient, méprisaient et écrasaient.
Les années socialistes furent injustes et dures pour les plus démunis; celles des libéraux de Wade catastrophiques en termes de gouvernance. Les 12 ans de Macky Sall auront plagié les mêmes maux que ceux des régimes précédents, mais en y rajoutant de façon volontaire et inexplicable la déraison, la méchanceté, le cynisme, la lâcheté, les meurtres, la froideur et le flegme condescendants, les contorsions faites au droit, la déchéance morale et les compromissions intellectuelles poussées à leur paroxysme, bref l’extrême violence d’un système clanique aux allures protéiformes qui s’épuise certes aujourd’hui, mais non sans résistance.