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6 mars 2025
LE SENEGAL TRAVAILLERA SANS RELACHE A LA REUNIFICATION DE LA CEDEAO
Le Sénégal va travailler “sans relâche” pour la réunification des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de ouest (CEDEAO), en accordant “la priorité à l’instauration d’une paix durable” dans cet espace communautaire
Le Sénégal va travailler “sans relâche” pour la réunification des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de ouest (CEDEAO), en accordant “la priorité à l’instauration d’une paix durable” dans cet espace communautaire, a déclaré, mardi, à Dakar, le ministre des Forces armées, général Birame Diop.
“Le Sénégal travaillera sans relâche pour la réunification de la CEDEAO tout en accordant la priorité à l’instauration d’une paix durable dans la sous-région qui est la condition essentielle pour parachever l’intégration régionale”, a-t-il dit.
Le général Birame Diop présidait, au nom de son collègue de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, la cérémonie d’ouverture de la célébration du 49 ème anniversaire de la CEDEAO, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
“La CEDEAO à l’aube de son cinquantenaire” est le thème de cette commémoration, qui constitue une occasion de réfléchir sur les défis sécuritaires et les perspectives de la CEDEAO.
Selon le ministre des Forces armées, “l’option fondamentale du Sénégal pour l’intégration continentale est fortement réaffirmée et renforcée dans la nouvelle politique extérieure définie par Bassirou Diomaye Diakhar Faye, président de la République”.
Il a rappelé que le changement de dénomination du ministère des Affaires étrangères, ainsi que les tournées effectuées dans la sous-région par le nouveau président sénégalais, illustrent la volonté du Sénégal d’arriver à une réunification des pays membres de la CEDEAO.
Le général Diop considère que “la CEDEAO constitue pour notre pays le premier cercle naturel de la construction de [l’unité africaine]”.
Depuis sa création, dit-il, la CEDEAO a réalisé “d’énormes avancées” en opérant “des réformes importantes” dans plusieurs domaines, notamment dans la prévention des conflits.
Toutefois, face à la recrudescence des tensions dans l’espace oust africain, “il faut que la CEDEAO se donne les moyens de pouvoir s’adapter à cette évolution en permanence pour pouvoir faire face aux défis de sécurité auxquels la communauté est confrontée”, a fait valoir le ministre des Forces Armées.
Alhadji Brima Koroma, ambassadeur de Sierra Leone au Sénégal, a évoqué la nécessité de renforcer l’intégration économique au sein de la CEDEAO, invitant les Etats membres à travailler en synergie pour atteindre les objectifs fixés.
M. Koroma, doyen des ambassadeurs de la CEDEAO à Dakar, a exhorté les pays membres à “donner du crédit à l’organisation qui a fait d’énormes efforts”, notamment en termes de libre-circulation des personnes et des biens, le marché commun.
Le diplomate sierra-léonais a relevé, à son tour, les “nombreux défis” notamment sécuritaires auxquels les citoyens de la CEDEAO se trouvent confrontés.
Le directeur général du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), Edwin W. Harris Jr, a également évoqué les “défis” relatifs à l’insécurité alimentaire, l’insécurité et le chômage des jeunes.
Il a assuré que l’organisation communautaire travaille sur toutes ces questions afin d’apporter des solutions idoines pour le bien-être des populations.
Edwin W. Harris Jr a invité le Mali, le Niger et le Burkina Faso à réintégrer la CEDEAO “pour combattre ensemble l’insécurité, l’extrémisme qui secouent la sous-région”.
Le secrétaire général du ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères du Sénégal, Khare Diouf, prenait part à cette rencontre, en même temps que la directrice du Centre de la CEDEAO pour le développement du Genre (CCDG-CEDEAO), Sandra Oulate Fattoh et plusieurs diplomates accrédités à Dakar.
DÉCÈS DE L’ARTISTE PEINTRE FÉLICITÉ CODJO, UNE FEMME D’UNE GRANDE SENSIBILITÉ ARTISTIQUE
La défunte, après avoir découvert l’art-thérapie en 2004, avait intégré l’équipe d’animation d’un atelier dédié à cette spécialité, au service de psychiatrie de l’hôpital Principal de Dakar.
L’artiste peintre d’origine béninoise, Félicité Codjo, installée au Sénégal depuis la fin des années 1980, est décédée des suites d’une maladie, dimanche, à Dakar, a-t-on appris mardi de la galeriste Océane Harati.
Félicité Codjo a rendu l’âme après des mois de lutte contre la maladie, a déclaré dans un communiqué la directrice d’Oh Gallery, un espace ayant abrité des expositions de la défunte, qu’elle présente comme ”une femme d’une grande sensibilité artistique”.
“C’est avec une immense tristesse qu’Oh Gallery annonce le décès de l’artiste Félicité Codjo, survenu ce dimanche 9 juin en fin d’après-midi, à Dakar. Depuis plusieurs mois, Félicité luttait contre la maladie”, écrit la galeriste.
Félicité Codjo, 67 ans, “une femme d’une grande sensibilité, mêlant force et pudeur”, “a marqué les esprits par la pureté de son œuvre, touchant celles et ceux qui ont eu la chance de croiser sa route et d’entendre son histoire”, ajoute Mme Harati.
“Peindre était pour elle un exercice difficile mais vital. Elle y explorait les facettes les plus sombres de la condition humaine en s’attachant à révéler le pire et les failles de notre existence”, relève la directrice d’Oh Gallery.
La défunte, arrivée au Sénégal en 1987, avant de s’y installer définitivement, était “guidée par un besoin de vérité”, selon Océane Harati.
Elle “laissait ses émotions exploser dans ses œuvres, devenant naturellement la voix de celles et ceux qui ne peuvent s’exprimer”, dit-elle.
Après avoir obtenu un baccalauréat littéraire en 1977 dans son pays d’origine, Félicité Codjo avait mené des études anglophones, de 1978 à 1980, à la faculté des lettres de l’université de Cotonou.
Passionnée de dessin depuis son enfance, elle s’était initiée à la peinture de 1985 à 1987, dans un atelier au Bénin, avant de rejoindre le Sénégal.
Félicité Codjo a participé, au cours de sa carrière, à de nombreuses expositions individuelles et collectives au Sénégal et à l’étranger, selon une note biographique parvenue à l’APS.
Elle a par exemple participé à la première édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, en 1990, et à celles de 2002 et 2018, dont elle a fait partie de la sélection officielle.
La défunte, après avoir découvert l’art-thérapie en 2004, avait intégré l’équipe d’animation d’un atelier dédié à cette spécialité, au service de psychiatrie de l’hôpital Principal de Dakar.
ATTEINT DE MYOPATHIE DE DUCHENNE, BIRAHIM NDIAYE EN CROISADE CONTRE CETTE PATHOLOGIE RARE
Conscient de cela, le fondateur de ‘’Taxawouma Assistance Handicap’’ a décidé de s’engager dans le combat contre les effets de cette maladie handicapante afin d’apporter un soutien aux malades.
Atteint de myopathie de Duchenne, une maladie rare qui affecte les membres inférieurs, Birahim Aïdara Ndiaye a décidé de consacrer sa vie à la prise en charge des patients souffrant de cette pathologie.
‘’Je souffre d’une maladie rare qui s’appelle myopathie de Duchenne depuis mes 22 ans. Elle a évolué au bout de 3 – 4 ans en myopathie dystrophie musculaire’’, explique-t-il.
Birahim Aïdara Ndiaye qui habite Guédiawaye, dans la banlieue de Dakar, n’est pas le seul membre de sa famille à souffrir de la myopathie de Duchenne.
‘’Quatre membres de ma famille, dont mon frère de 18 ans, souffrent de la maladie. Un oncle paternel a deux de ses enfants qui ont eu les mêmes symptômes que moi’’, confie-t-il, soulignant que la myopathie de Duchenne est une maladie génétique.
Maladie rare qui affecte les membres inférieurs, la myopathie de Duchenne est un fardeau pour ceux qui en souffrent. Néanmoins, le jeune Birahim Aidara Ndiaye la supporte dignement. Mieux, s’oubliant lui-même, il a fait du combat pour l’allègement de cette souffrance pour ses semblables d’infortune souvent condamnés à rester sur un fauteuil roulant.
En 2003, son engagement porte ses fruits et une première édition de la Journée mondiale de la myopathie de Duchenne est célébrée pour la première fois en 2023 au Sénégal.
Cinq ans plutôt, Ndiaye prenait la décision de se battre contre cette maladie handicapante en mettant sur pied une association, sur les conseils de son oncle paternel.
Diplômé en Sociologie et en Biologie de l’Université internationale de Turquie, le trentenaire a fait ses premiers pas dans le social en tant que manager et superviseur d’un projet éducatif pour les enfants en situation de handicap.
‘’C’est à mon retour de Turquie que j’ai décidé de mettre sur pied une association qui regroupe les malades et leurs familles pour ensemble vaincre la myopathie de Duchenne’’, raconte-t-il.
‘’Quand on est atteint d’une maladie rare, faire des études devient une chose compliquée. J’ai eu la chance d’aller en Turquie pour poursuivre mes études’’, soutient-il.
Mais toutes les personnes souffrant de cette pathologie n’ont pas la même chance pour pouvoir poursuivre les études mais aussi de faire face à cette maladie handicapante.
La fondation Taxawouma Assistance Handicap ou le salut des malades
Conscient de cela, le fondateur de ‘’Taxawouma Assistance Handicap’’ a décidé de s’engager dans le combat contre les effets de cette maladie handicapante afin d’apporter un soutien aux malades.
En 2018, à la fin de mes études, Ndiaye fonde donc son association pour lutter pour les droits des personnes en situation de handicap mais également pour des personnes souffrant de maladies rares.
Pour que la myopathie de Duchenne ne soit pas une fatalité qui pousserait ceux qui en souffrent à baisser les bras, ‘’Taxawouma Assistance Handicap’’ les exhorte plutôt à redoubler de courage et faire de leur maladie une source de motivation.
Ndiaye et ses amis de l’association forgent un slogan qui devient leur cri de guerre : ‘’Ma situation, ma force. Ensemble, nous vaincrons les maladies rares’’.
La myopathie de Duchenne ou dystrophie musculaire de Duchenne est une maladie génétique qui provoque une dégénérescence progressive de l’ensemble des muscles de l’organisme. Elle est liée à une anomalie du gène DMD, responsable de la production d’une protéine impliquée dans le soutien de la fibre musculaire.
Faute au déficit de moyens et des avancées timides de la recherche, Ndiaye estime que le plaidoyer demeure une bonne alternative pour une prise en charge adéquate des personnes souffrant de maladies rares.
‘’Depuis que nous avons mis en place notre association, nous avons entrepris beaucoup de démarches, notamment porté le plaidoyer pour une meilleure prise en charge des personnes en situation de handicap’’, dit-il.
Et ces démarches ont produit des résultats positifs. ‘’Taxawouma Assistance Handicap a aidé et continue d’accompagner les personnes en situation de handicap par des formations, des dons de béquilles, des médicaments, des fauteuils roulants et des consultations gratuites. Des actions possibles grâce à l’accompagnement de médecins spécialistes’’, se réjouit Ndiaye.
Il reconnaît toutefois que la volonté et l’engagement seuls ne suffisent pas à faire face au lourd challenge auquel font les victimes de maladies rares au Sénégal.
Selon lui, ”il faut des moyens financiers. Or cet aspect constitue aujourd’hui le talon d’Achille” de l’association, malgré le soutien de quelques médecins spécialistes.
‘’Nous faisons face à d’énormes difficultés pour mener ce combat perpétuel’’, fait-il savoir.
Une prise en charge ‘’coûteuse’’
‘’La prise en charge est coûteuse parce qu’il faut faire de la rééducation, des bilans, des examens de radiographie, acheter des ordonnances, etc., sans compter le transport, puisque notre situation ne nous permet pas de prendre les transports en commun’’, ajoute-t-il.
Sur les symptômes de sa maladie, Ndiaye se souvient des débuts lorsqu’il a ressenti des signes de faiblesse physique, un essoufflement rapide et une fatigue quasi permanente.
‘’J’ai constaté une baisse de performance physique, déjà à l’université lorsque je prenais les escaliers j’étais à court de souffle. Je me fatiguais assez vite. Lorsque je prenais une tasse d’eau je sentais une certaine lourdeur au niveau de mes bras. Je constatais dès lors une faiblesse musculaire’’, diagnostique-t-il. ‘’Des signes qui se sont aggravés au fil des ans’’, constate-t-il.
Vêtu d’un caftan gris, Birahim Aidara Ndiaye est condamné à se déplacer en fauteuil roulant tout au long de sa vie.
‘’L’accès à certains lieux et les déplacements sont difficiles pour nous en raison de notre handicap’’, fait-il remarquer faisant allusion à l’absence de rampe d’accès sur certaines constructions.
A cela s’ajoute, selon lui, une certaine indifférence sociale. ‘’La société ne comprend même pas ce qu’impliquent la prise en charge des maladies rares. C’est ce qui rend difficile la vie de ceux qui en souffrent’’, regrette Ndiaye.
Au-delà du regard stigmatisant de la société, le problème de la prise en charge dans les structures sanitaires du pays demeurent un autre problème, puisqu’il n’en existe pas assez.
Ainsi, ‘’les risques de handicap, de mort, surtout chez les enfants, sont fréquents. Il nous faut un centre de rééducation et de réadaptation pour les victimes de maladies rares’’, martèle-t-il.
Face à tous les problèmes que rencontrent les personnes souffrant de maladies rares, comme lui, le président de l’association ‘’Taxawouma Assistance Handicap’’ mise beaucoup sur l’information et la sensibilisation afin d’amener les familles, mais aussi les organisations et associations humanitaires à davantage s’occuper d’eux.
En attendant, Ndiaye mise sur la solidarité entre les 800 membres de l’association et de collectes de dons.
‘’Avec l’appui du ministère de la Santé, nous essayons de trouver des solutions pour la prise d’aide, assistance et accompagnement’’, lance-t-il,
Malgré tout, le président de l’association ‘’Taxawouma Assistance Handicap’’ garde son optimisme et dit espérer que le plaidoyer portera ses fruits et permettra une amélioration des conditions de vie des malades.
‘’On a espoir que le ministère va faire beaucoup plus, sans compter ce qu’il a déjà fait et qui est non négligeable. Mais avec ce plaidoyer, nous espérons qu’il va en faire davantage pour sauver la vie des personnes atteintes de maladies rares’’, prie M. Ndiaye.
CHEIKH THIORO MBACKÉ INTERROGE LA MINISTRE DES SPORTS SUR L’UTILISATION DES FONDS POUR LES CAMPAGNES DE L’ÉQUIPE NATIONALE A
Cette démarche, selon lui, s’inscrit dans le cadre du principe constitutionnel de transparence dans la gestion des affaires publiques et de l’obligation de rendre compte de cette gestion.
Le député Cheikh Thioro Mbacké a récemment adressé une question écrite à Madame la Ministre des Sports concernant l’utilisation des fonds alloués aux campagnes de l’Équipe nationale A de football pour la Coupe d’Afrique des Nations 2023 et la Coupe du Monde de football 2022.
Cette démarche, selon lui, s’inscrit dans le cadre du principe constitutionnel de transparence dans la gestion des affaires publiques et de l’obligation de rendre compte de cette gestion.
Dans sa question écrite, le député Cheikh Thioro Mbacké demande des éclaircissements sur plusieurs points, notamment, le montant total officiellement dépensé pour les campagnes de la Coupe d’Afrique des Nations 2023 et la Coupe du Monde de football 2022, le montant des primes versées aux joueurs de l’Équipe nationale A, le montant des primes touchées par le staff et les officiels.
En outre, le parlementaire demande s’il existe un bilan financier disponible de la Fédération sénégalaise de football.
Le président du groupe parlementaire demande aussi au ministre de mettre à la disposition de l’Assemblée nationale tous les documents attestant de la bonne gestion et de la transparence de ces différentes campagnes.
« Lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2023, le Sénégal a terminé à la neuvième place après avoir été éliminé en huitièmes de finale. À ce jour, l’Assemblée nationale n’a pas connaissance d’un bilan exhaustif de la Fédération de football, notamment en ce qui concerne les conditions d’utilisation des fonds publics mobilisés lors de cette compétition », a rappelé le député.
PAR Pape Samba Kane
BOUBACAR BORIS DIOP : QUAND IL GRIFFE, QUAND IL CARESSE
À l'occasion de son 70e anniversaire, portrait intimiste et élogieux du grand homme de lettres, loin des clichés. Il dévoile les traits attachants d'un être rare, marqué par la générosité et le goût de la découverte des talents
Samedi dernier, 9 juin, à la Maison Binaf, à Sacré cœur, s'est déroulée une cérémonie, à l'initiative de quelques amis de l'auteur de "Murambi - Le livre des ossements", dont Toni Morison à dit : "Ce roman est un miracle". Elle oscillait entre une journée d'étude sur le fameux roman, (Neustadt International for litterature), un hommage à Boubacar Boris Diop, et la présentation-dédicace d'un ouvrage collectif, "Cercle autour de Murambi" (édition Harmattan-Sénégal), signé par de prestigieux noms d'intellectuels, universitaires et/ou écrivains africains. Cérémonie à l'initiative du Comité pour le Renouveau africain (Cora), avec à la baguette pour son organisation Koulsy Lamko et Ndongo Samba Sylla.
Caché parmi la petite foule de passionnés, j'avais un peu renoncé à prendre la parole, parce que le texte que j'avais exhumé d'un vieux projet, un portrait le plus humain possible de Boris, pour le proposer à l'assistance, sortait du format des interventions. SenePlus m'offre l'occasion de me rattraper.
Bon, bon, bon ! Pour commencer, on va dire : « Joyeux anniversaire Grand Boris », sans souci pour la banalité d’une introduction trop parfaitement usinée pour être honnête. Parce qu’il y aurait plus à craindre ici ; et ce serait d’avouer que j’ignorais la date de naissance de Boris, jusqu’à ce que Mame Less Camara [notre très regretté ami ] m’appelle – deux jours avant la date de livraison de ce papier - pour me parler de cette initiative destinée à célébrer, en le tenant à l’écart pour lui en faire la surprise, le soixante-dixième anniversaire de notre ami commun. Autre aveu, qui expliquerait en premier la banalité de cette introduction convenue, c’est que je n’avais aucune envie d’écrire ce papier. Peut-être doutais-je tout simplement de le pouvoir, d’en avoir les moyens… je vais dire moraux. Parce que j’ai une grande admiration pour Boris - je laisse de côté ce qui est entendu ici, notre amitié, qui justifie qu’on m’ait offert le privilège de mêler ma voix à ce concert de voix prestigieuses, pour témoigner affection et amitié à ce singulier personnage … je vais y venir.
L’admiration a au moins ceci de commun avec l’amour qu’elle a du mal à s’exprimer convenablement ; facilement elle bafouille, facilement elle s’égare, grandiloquente, emphatique, ou confuse. Ma grande crainte est donc née de cela. Cette conscience claire que j’ai de mon admiration pour Boris, a fait que j’ai douté de pouvoir porter quelque témoignage sur lui, le célébrer, avec suffisamment de grandeur, et sans aucune vanité. Ajoutons à cela que l’on parle d’un homme dont je connais l’aversion pour les complimenteurs, et la méfiance devant les éloges circonstanciés, conventionnels. En plus, pour qui connaît la sanction appliquée par Boris à ce type d’écart – le vieil ours qui se réveille en lui en ces circonstances sait alors donner un coup de griffe agacé – l’exercice devient encore plus délicat. L’ironie ravageuse dont il fait alors montre, pour ramener l’encenseur à la raison, fait des dégâts tout à fait équivalents à ceux de la griffure invoquée.
Je le vois d’ici rire, de ce petit rire mi-amusé, mi-dubitatif, curieux aussi - très différent de son grand éclat de rire, rare mais dont il n’est pas avare du tout pour qui partage son intimité et découvre, peu à peu, son humaine condition dépouillée du poids de sa célébrité, de son autorité intellectuelle, de son talent d’écrivain… C’est quand, hôte d’une délicatesse sans pareille, il veille sur votre séjour chez lui, vous fait à manger, vous sert un café, ou le thé, et vous éconduit gentiment de la cuisine, quand vous croyez devoir donner - « quand-même », vous dites-vous – un coup de main, ne serait-ce que pour débarrasser la table. Auparavant, réveillé aux aubes, il a marché en chaussettes dans les couloirs pour ménager votre sommeil. La veille, il était venu voir si votre moustiquaire était bien en place, avant de s’assurer que dans la salle de bain, il y avait un savon et tout ce dont un hôte pouvait avoir besoin pour son confort.
Je sais, je fais rêver quelques admirateurs et surtout les nombreuses groupies d’ici et d’ailleurs qui n’ont de plaisir, néanmoins si grand et précieux, que de lire ses écrits, ou, parfois, lors de cours, colloques et conférences, d’admirer de plus près celui qui, pour eux, restera un astre inaccessible … ou peut-être sont-ils sceptiques, et doutent-ils de ce que je raconte. Ceux, et surtout celles-là doivent, à me lire, se poser des questions aussi terribles que celle du poète : « Qui pourrait concevoir une biographie du soleil ? ». Je ne suis en train que d’esquisser un portrait, le plus humain possible, de quelqu’un avec qui j’ai le privilège d’avoir travaillé autour de journaux comme « Démocraties », « Le Matin », et dont j’ai le bonheur de compter parmi les amis, depuis plus de 2O ans. Cependant, face à cette épreuve de devoir écrire sur lui, qui m’oblige à l’observer d’une distance impossible à évaluer, je crains d’être tantôt Icare, tantôt gnome souterrain - trop près, mais pour brûler ; ou exilé sous terre, pour être aveuglé au moindre rayon.
Heureusement, le poète, Baudelaire, pour ne pas le nommer, répond lui-même à sa terrible question : « C’est une histoire qui, depuis que l’astre a donné signe de vie, est pleine de monotonie, de lumière et de grandeur ». La biographie du soleil ressemblerait donc à celle de n’importe quel homme, de n’importe quel grand homme, précisément ?
Revenons, alors, à l’heureux hôte reçu par Boris. Avant dîner, il lui avait servi un jus de gingembre ou d’hibiscus, lui avait tenu un discours enflammé sur les vertus de l’huile d’olive, lors de la mi-temps d’un match du Barça retransmis à la télé que Boris ne raterait pour rien au monde ; même sa sacro-sainte sieste y passerait. C’est que l’enseignant qu’il est, le journaliste et écrivain, auteur des inoubliables Tambours de la mémoire, Le Temps de Tamango, Le Cavalier et son ombre, et d’autres romans et essais, ainsi que des nouvelles et pièces de théâtre, reste ce gamin de la Médina, bon footballeur lui-même et, surtout, est un supporter, inconditionnel et passionné, de l’équipe catalane. Un véritable aficionado du foot, transporté de ferveur pour Lionel Messi, et qui, quand la rivalité Réal de Madrid/ Barcelone, comme souvent, atteint ses sommets, n’hésite pas à clamer : « Je déteste Ronaldo ».
Comme mon fils, Ousmane qui, a 14 ans, quand il me sortait ça, se voyait enjoint, en pleine retransmission du derby, de quitter le salon ; parce que, moi, je suis de l’autre camp, celui du Réal de Madrid de CR7. Et pendant que j’y pense, Boris et moi, qui parfois avons passé des nuits entières à ne pas être d’accord sur tel ou tel chose, politique ou autre, forcément dans la plus grande courtoisie, n’avons jamais regardé ensemble un match Barça contre Réal. Bien sûr, pour ma part, sans y penser, et je suis sûr que lui sera surpris « d’apprendre » ça, ici - parce que nous en avons regardé bien d’autres, des matches de foot -, c’est dire… Et je me demande si, l’un ou l’autre, tous les deux peut-être, inconsciemment, ne nous doutions pas qu’assumer quelque contradiction politique ou philosophique, nous serait plus endurable qu’un tête-à-tête, 90 minutes durant, entre supporters excités, même respectueux l’un de l’autre, des deux équipes espagnoles monstrueusement rivales.
Voici donc Boubacar Boris Diop loin de l’intellectuel à la discrétion distinguée, qui, lors des rencontres autours de livres ou d’idées à débattre où il arrive sobrement habillé d’un bogolan, d’une chemise en wax aux couleurs discrètes, ou plus rarement d’un veston sombre, se perd, tant que cela lui est possible, dans la foule assise face aux conférenciers et débatteurs. Compte-t-il parmi ces derniers, il a l’art de se faire oublier – ses interventions sont courtes, sobres …- ; jusqu’à ce qu’une de ces dissipations qui ont la particularité de le tirer de sa courtoise réserve ne soit commise d’un côté ou de l’autre de l’estrade. Il a l’art de se faire entendre alors, quitte à être désagréable, sans jamais taper sur la table ! La discrétion, chez Boris, est une seconde nature, presque une idée fixe.
Le bouquet de textes que des amis à lui ont décidé de collecter auprès d’autres amis à lui, pour le lui offrir à l’occasion de ses 70 ans, cette attention particulière, va certainement le toucher et produire l’effet de surprise escompté. Seulement, et je ne me moque qu’à peine, Boris sera encore plus surpris de se rendre compte qu’il a 70 ans. Eternellement en révolte, contre ceci ou cela, pourvu que soit entretenue sa rage contre la médiocrité dans toutes ses déclinaisons, Boris a depuis longtemps oublié son âge. Intellectuel exigeant, d’abord envers lui-même, travailleur acharné, sur sa machine dès cinq heures du matin, il est resté un jeune homme au sourire d’enfant. Et de l’enfant, il n’a pas que le sourire !
Ambivalent, comme nous tous autres, êtres humains, son sens de l’amitié domine tout, sauf, et cela peut surprendre beaucoup de monde, ses dispositions à l’admiration. Boris tombe en admiration devant le moindre embryon de talent, la moindre esquisse de courage, n’importe quel début d’engagement de la part de ces nombreux jeunes et moins jeunes gens pressés, manuscrits hâtifs sous le bras, qui le sollicitent, éprouvent ses yeux, plus très jeunes, le distraient de son propre travail. Il faut le connaître autant qu’on puisse connaître un être humain pour déceler dans ses yeux, chaque fois, cette lumière étonnante, révélatrice de cette disposition tout aussi étonnante chez quelqu’un qui se donne tant de mal lui-même, prend tout le temps qu’il faut, pour écrire la préface du texte le plus anodin, ne parlons pas de ses créations auxquelles il consacre plus que du temps, de la durée...
Cette disposition, cette main tendue, cette quête enchantée du nouveau talent, chez lui, à la fin des fins, révèle tout franchement une générosité presque débridée, une générosité de gamin, ayant certainement quelque chose à voir avec ce culte de l’écriture qui l’habite, et qui l’emplit d’une confiance presque naïve, charmante à la fin, dans les capacités de chaque être qui prendrait une plume, à offrir au monde un bouquet d’espérance…
MÉOUANE, TENSION EN BAISSE APRÈS LA LEVÉE DES BARRAGES MONTÉS PAR LES IMPACTÉS DES ICS
Cette accalmie survient alors qu’une solution est attendue de la rencontre prévue ce mardi entre le ministre de l’Intérieur, Jean-Baptiste Tine, un collectif de personnes impactées et des dirigeants des ICS.
Méouane, 11 juin (APS) – La tension a baissé d’un cran à Taïba Ndiaye et Méouane, avec la levée, lundi, des barrages érigés par un collectif représentant les populations impactées par les activités des sites d’extraction et de traitement de l’acide phosphorique des Industries chimiques du Sénégal (ICS) dans ces deux communes de la région de Thiès (ouest), pour exiger de cette société un meilleur régime d’indemnisation.
Cette accalmie survient alors qu’une solution est attendue de la rencontre prévue ce mardi entre le ministre de l’Intérieur, Jean-Baptiste Tine, un collectif de personnes impactées et des dirigeants des ICS, pour les réconcilier.
Les deux parties sont en conflit depuis le 28 mai. Le différend porte sur l’indemnisation des riverains des sites d’extraction et de traitement de l’acide phosphorique des Industries chimiques du Sénégal.
Les barrages érigés par les membres de ce collectif ont eu pour conséquence l’arrêt des activités minières des ICS dans les sites d’extraction et de traitement de l’acide phosphorique, un important produit d’exportation utilisé dans la fabrication des engrais, déclarait mercredi dernier le service de communication de l’entreprise.
“Depuis samedi 1er juin 2024, la ligne de chemin de fer reliant [ces] sites a été bloquée. Ce qui empêche l’évacuation de l’acide phosphorique et provoque, par conséquent, un arrêt progressif de la fabrication de ce produit”, s’inquiétaient les ICS.
Il était à craindre, à terme, une dégradation de la situation “mettant progressivement à l’arrêt les activités de l’entreprise”, selon la même source.
La tension est retombée dans l’arrondissement de Méouane depuis la levée des barrages, lundi, après la visite du préfet de Tivaouane, Mamadou Guèye.
Les activités des ICS, une entreprise de très grand poids dans l’industrie sénégalaise, concernent l’exploitation minière, la production d’acide phosphorique et d’engrais.
L’activité minière se déroule en deux phases, dont la première porte sur l’exploration, au cours de laquelle des études sont conduites pour analyser les spécifications du minerai sur des zones précises, afin de savoir s’il est approprié ou pas pour l’exploitation, la seconde phase.
Une révision du régime d’indemnisation demandée
Ensuite, en fonction du plan d’expansion de la mine et de la décision d’investissement, les zones en question sont qualifiées ou pas pour l’exploitation, qui correspond à la phase d’extraction du minerai.
La compensation relative à la première partie de la campagne d’exploration de 2023 est à l’origine du malentendu.
Les impactés demandent aux ICS d’appliquer les mêmes tarifs à l’exploitation et à l’exploration. Ces deux phases correspondent respectivement à l’acquisition des terres et à la phase de recherche.
Cette réclamation des riverains est rejetée par la société minière, confirme Sandrina Gomes, la responsable de la communication et du développement durable des ICS.
“Ce que les impactés exigent ne se fait dans aucune société minière au Sénégal ou dans le monde”, soutient-elle.
“Les ICS ne se sont jamais engagées à acquérir des zones faisant juste l’objet de sondages d’exploration [avec des résultats incertains]. Donc, elles ne peuvent pas s’engager à payer les mêmes montants que pour les zones acquises il y a quelques mois à des fins d’exploitation minière”, argue Mme Gomes.
La dernière acquisition, de même que la campagne de sondage, objet du litige, ont eu lieu presque au même moment. Mais elles ne sont pas de la même nature, précise-t-elle à l’APS, ajoutant que la dernière acquisition et la campagne de sondage ont des implications différentes.
La responsable de la communication et du développement durable des ICS assure que les propriétaires qui cultivaient leurs terres peuvent continuer à le faire, lors de l’exploration.
“Contraindre les sociétés minières à investir dans l’exploitation, sans phase d’exploration, représenterait un risque sérieux pour le développement du secteur minier”, avertit-elle, arguant qu’”il n’est pas envisageable d’investir pour acquérir des ressources dont la qualité et la quantité ne sont pas connues”.
Dans le cas présent, le collectif exige des ICS le versement de 756 millions de francs CFA, pour toutes les opérations de sondage qu’elles ont effectuées dans les communes de Méouane et Taïba Ndiaye.
La société minière, en ce qui la concerne, propose la somme de 344 millions.
Dans la phase d’exploration, l’entreprise doit verser, en plus du barème de 1.050.000 francs CFA l’hectare, une compensation en fonction des trous de sondage et des dégâts causés aux cultures.
Pour la phase d’exploitation, la compensation fait l’objet d’une négociation tripartite (ICS, impactés et administration territoriale), sanctionnée par la signature d’un accord de transfert définitif des droits d’usage des terres des impactés aux ICS.
Selon la responsable de la communication de l’entreprise, à la suite d’un premier blocage en mai dernier, les ICS avaient proposé à titre exceptionnel, pour dénouer la situation, de permettre aux impactés de cultiver encore pendant deux campagnes agricoles, celles de 2023 et 2024.
Cela, en plus du paiement des impenses habituelles liées à la phase d’exploration et d’un forfait, pour niveler les sillons.
Sandrina Gomes soutient que “la proposition des ICS est juste”. Mme Gomes affirme que la société qu’elle représente est celle qui paye “les impenses les plus élevées au Sénégal”.
“Cela explique, malgré un blocage de quatorze jours et les pertes colossales pour toutes les parties concernées, que les ICS ne varient pas dans leur position”, signale-t-elle.
“Personne ne gagne dans ce bras de fer”
Le porte-parole du collectif des impactés, Matar Thiam, s’insurge contre la rigidité de la posture de l’entreprise.
Son camp a lâché du lest à la suite de l’intervention des autorités administratives, fait-il valoir.
“Nous avons arrêté notre mouvement de protestation pour aller répondre au ministre de l’Intérieur, parce que le discours très rassurant du préfet de Tivaouane a soulagé la quasi-totalité des impactés”, déclare-t-il.
“Il a su bien nous parler. Parce que nous sommes des personnes très responsables, il fallait lever tous les barrages”, dit-il à l’APS.
Le maire de Mboro, Abdallah Sall, un cadre des ICS, tout comme Cheikh Sall, qui dirige le conseil municipal de Méouane, salue ce vent d’apaisement.
Abdallah Sall, également président de l’Association des maires de l’arrondissement de Méouane, estime que “personne ne gagne dans ce bras de fer entre les deux parties”. “Il faut continuer le dialogue, car les populations pour lesquelles nous agissons saluent cette accalmie, qui débouchera, j’en suis sûr, sur un horizon mutuellement gagnant”, prédit-il.
La commune de Méouane est le chef-lieu de l’arrondissement du même nom, dans lequel se trouvent les mairies de Mboro, Taïba Ndiaye et Darou Khoudoss, qui abrite l’usine.
Kène Diop, notable de Ndomor et retraité des ICS, encourage les deux parties, dont les intérêts sont liés, à “tenir des rencontres périodiques pour éviter certaines frustrations accumulées”.
Les ICS, pendant longtemps considérées comme un fleuron de l’industrie sénégalaise, étaient au bord de la faillite en 2014, lorsque le géant asiatique Indorama a racheté 78 % de son capital.
Depuis lors, une embellie a été notée, qui engendre de nouvelles revendications.
À partir du 23 janvier dernier, le Syndicat des travailleurs des ICS (SYNTICS) avait observé un arrêt de travail d’une semaine pour réclamer des augmentations de salaires au profit de quelque 1.200 agents. Ces derniers exigent une amélioration de leurs conditions de vie.
Après d’âpres négociations, sous les auspices du gouverneur de Thiès, Oumar Mamadou Baldé, et d’autres médiateurs, l’entreprise avait accepté de verser 2 milliards 850 millions de francs FCA.
Le SYNTICS réclamait 6 milliards 290 millions, ce qui représente, selon ses dirigeants, 1 % du bénéfice réalisé par les ICS au cours des trois dernières années. La convention minière de l’entreprise prendra fin en septembre prochain.
par Madieye Mbodj
QUAND LES PILLEURS DE LA RÉPUBLIQUE VOIENT À PRÉSENT LE MONDE À L’ENVERS
Chasse aux sorcières, clament-ils : pourquoi pas d’ailleurs ? L’ensemble des pilleurs de la République doivent rendre gorge, jusqu’au dernier centime siphonné sur les ressources publiques, dont le pays a d’ailleurs le plus grand besoin
Des journalistes convoqués à la Section de recherches de la gendarmerie, des ‘’activistes’’ insulteurs publics jugés et condamnés pour diffusion de fausses nouvelles, des comptes d’entreprises de presse bloqués pour dettes fiscales non honorées : « Pas de doute, nous sommes en face d’une dictature en marche et d’une justice de règlements de comptes politiques contre des militants de l’APR !»
Ces pourfendeurs du nouveau régime, après la claque magistrale reçue du peuple sénégalais le 24 mars 2024, qui a vu le ciel leur tomber sur la tête, se positionnent maintenant en revanchards aigris, prêts à user de toutes sortes de ficelles pour espérer jeter du sable dans le moteur de la transformation systémique en marche. Ces gens-là qui ont usé et abusé sans pudeur de tous les moyens et de toute la force de l’Etat pour casser de l’opposant, lancent aujourd’hui des cris d’orfraie dès la moindre égratignure affectant leurs compères ou comparses.
Mais où étaient-ils donc ces Zorro durant ces douze longues dernières années, figurant parmi les plus sombres en matière de perversion des institutions judiciaires et de piétinement des règles de fonctionnement d’un Etat de droit véritable, particulièrement durant les années 2021 à 2024 ? Et pourquoi ne pipent-ils mot sur les innombrables rapports des corps de contrôle de l’Etat, soigneusement mis sous le boisseau ou le coude pesant du président sortant, des années durant ?
Fort opportunément, le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye a ordonné la publication desdits rapports, qui révèlent l’ampleur du carnage et du brigandage financiers opérés sur le dos des pauvres contribuables sénégalais. Ne surtout pas se laisser divertir ni s’arrêter en cours de route, le monstre est toujours là, avec ses diables et ses diablotins, incrustés dans les divers rouages du pouvoir d’État au niveau central et local, comme à travers les leviers subtils des différents appareils idéologiques. Il revient alors aux citoyens avisés, non pas de s’arrêter à la surface des similitudes apparentes, mais plutôt de faire l’effort de ‘’casser l’os pour sucer la substantifique moëlle’’, en allant à la profondeur des choses car, pour tous les pilleurs de la République, c’est le temps du monde à l’envers. Changer de cap, c’est mettre fin à l’absence de justice, mieux, à l’impunité sélective de Kumba am ndey ak Kumba amul ndey, c’est surtout veiller, sur les chemins escarpés de la rupture, à l’application du principe de la justice égale pour tous, dans le plein respect des droits du justiciable. Chasse aux sorcières, clament-ils : pourquoi pas d’ailleurs ? Tous les sorciers, toutes les sorcières, l’ensemble des pilleurs de la République doivent rendre gorge, jusqu’au dernier centime siphonné sur les ressources publiques, dont le pays a d’ailleurs le plus grand besoin pour jeter les bases de la souveraineté au service des filles et fils de la nation. Tout comme l’ensemble des reesponsables et auteurs de crimies de sang doivent répondre de leurs actes devant la justice et devant le peuple. Ils ne perdent rien pour attendre assurément, et ce ne sera que justice, toute la justice, rien que la justice de la vérité des faits, en lieu et place de la provocation, de la calomnie, du mensonge, de la duperie et de l’injure publique rétribués à coups de millions de CFA.
Monsieur Macky Sall, avant de quitter le pouvoir, a cru bon de laisser à son successeur le dossier empoisonné d’une fausse décision d’effacement de la dette fiscale des entreprises de presse, à hauteur de 45 milliards FCFA. Pourquoi des entreprises de presse, quelle que soit par ailleurs la spécificité dudit secteur ou sa place dans l’exercice de la mission du service public de l’information, devraient-elles sélectivement bénéficier d’exonérations ou d’exemptions fiscales suivant les calculs politiciens et électoralistes ou le simple vouloir du prince, alors que des ATD (Avis à Tiers Détenteur) sont tous les jours que Dieu fait, transmis à des banques de la place pour mettre la main sur des avoirs déposés dans des comptes d’entreprises non en règle vis-à-vis du fisc, des institutions sociales ou d’autres requérants ? Ni menaces, ni musèlement, ni intimidation, ni stigmatisation de tout un corps, il y a seulement que, comme le dit l’adage, qui se sent morveux se mouche : aucun journaliste armé de professionnalisme authentique, aucune entreprise de presse digne de ce nom et tant soit peu sérieuse, ne sauraient cautionner de bonne foi le piétinement des règles d’éthique et de déontologie si chères à la profession et au secteur.
Le léeboon ak lippoon du prétendu wax-waxet sur la mise en œuvre du Projet
Que dire de cette mauvaise querelle encore ou de ce prétendu wax-waxet sur la mise en œuvre des engagements déclinés dans le Projet ? Lors de la visite à Dakar de monsieur Mélenchon de La France Insoumise /LFI, nos ci-devant détracteurs se sont employés à esquiver le débat d’idées sur des problématiques prioritaires abordées par Ousmane Sonko et son hôte, par exemple la redéfinition des relations France / Afrique, la sortie du Franc CFA, la suppression des bases militaires, le français comme langue officielle du Sénégal au-dessus et au détriment de nos langues nationales, et j’en passe. Ils ont préféré jongler et bavarder sur le sexe des anges en Europe et en Afrique. Tout comme ils continuent de persister, s’échinant de diverses manières, à créer une fausse rivalité, animosité, zizanie ou bisbille entre le président et le Premier ministre - en pure perte d’ailleurs pour qui connait réellement ces deux leaders, imbus de valeurs et de principes éthiques, pleinement convaincus ensemble de la pertinence du « Projet pour un Sénégal souverain, juste et prospère, dans une Afrique de progrès ». D‘autant plus que, de la victoire du 24 mars, le duo Diomaye-Sonko n’est redevable d’aucun lobby, ni financier, ni économique, ni religieux, ni médiatique, ni d’un quelconque autre groupe de pression. Ils n’ont de comptes à rendre qu’au seul peuple africain du Sénégal, qui s’est mobilisé, a consenti tous les sacrifices nécessaires, pour finir par gagner, de haute lutte et de la plus éclatante des manières. Aujourd’hui et demain, ce peuple attend que l’on s’occupe avec succès de ses vrais problèmes et préoccupations, tel est le défi. Il s’agit donc pour le nouveau régime, tout en veillant à ne pas laisser l’initiative aux revanchards épaulés par leurs alliés de l’intérieur et de l’extérieur, de faire plus que jamais focus sur la stratégie d’implémentation des orientations et mesures déclinées par le Projet.
Une telle œuvre, comme partout ailleurs du reste, et à l’exemple d’autres expériences de transformation sociale à travers le monde, requiert de respecter les trois temps suivants, étant entendu qu’il ne saurait être question de dresser des cloisons étanches entre ces trois moments : état des lieux-transition-transformation, surtout s’il s’agit de transformation systémique, comme présentement au Sénégal. C’est pourquoi, à propos de la mise en orbite du document de référence en matière de politiques économique et sociale, le Projet, les nouvelles autorités ont, en toute conscience, fixé le cap dès leur entrée en fonction, en précisant que le Projet « portera exclusivement le sceau de l’expertise sénégalaise et sera achevé au troisième trimestre de l’année 2024… La première phase du plan d’action pluriannuel du Projet sera inscrite dans le projet de loi de finances initiale 2025, qui sera soumis à l’approbation de l’Assemblée nationale, au début du mois d’octobre prochain » (Communiqué du Conseil des Ministres du 24 Avril 2024). La rupture n’est point du taf-yëngël, mais une œuvre grandiose et trop sérieuse pour être escamotée ou conduite dans la brusquerie de l’instantané: « se hâter avec lenteur », en faisant preuve de toute la lucidité et patience requises, tout en déployant la communication appropriée ainsi que la méthode de la pédagogie par l’exemple et par le haut, autant de leviers indispensables pour asseoir les bases de la proximité et de la confiance entre les autorités et les citoyens, en vue d’enraciner, de faire vivre et de réaliser le Projet, aujourd’hui, demain et après-demain.
A coup sûr, une révolution démocratique, sociale et citoyenne est en marche contre le présidentialisme néocolonial qui entrave le processus de libération et de développement de notre pays depuis plus de 60 ans, charriant servitude volontaire, tyrannie autocratique et gouvernance prédatrice. Il est donc impératif de soutenir cette révolution, de contribuer activement et résolument à son plein succès, dans la claire conscience des jours difficiles à vivre, compte tenu de l’ampleur des dégâts et des retards accumulés ainsi que des obstacles à surmonter : nous venons de loin et nous voulons aller plus loin encore, contre tous les ennemis de classe de l’intérieur et de l’extérieur. La mobilisation populaire et citoyenne, avec les jeunesses comme fer de lance, a été « la main de Dieu » qui a assuré la victoire du 24 mars, elle reste et restera le meilleur gris-gris pour garantir la protection, la défense et l‘accélération de la révolution en marche.
par Amadou Diaw
DE L’IMPORTANCE DE LA FORMATION DE LA JEUNESSE À L’INCERTITUDE
Dans un monde en perpétuelle évolution et marqué par l’incertitude, la capacité des jeunes à naviguer dans la complexité et l’ambiguïté devient une compétence essentielle
J’ai souvent entendu tant sur les plateaux de télé que lors des grandes messes dédiées à la question de l’emploi, le vieux concept d’Adequation Formation/ Emploi.
Ma petite expérience me permet d’affirmer que les métiers de demain ne sont pas connus pour la majorité d’entre eux .
Dans un monde en perpétuelle évolution et marqué par l’incertitude, la capacité des jeunes à naviguer dans la complexité et l’ambiguïté devient une compétence essentielle.
Réfléchissons à la manière dont nous pouvons former la jeunesse africaine à embrasser l’incertitude comme une opportunité de croissance et de créativité.
Invitons la jeunesse à penser de manière transdisciplinaire, à embrasser la complexité des situations, à accepter l’incertitude inhérente à notre monde en perpétuel mouvement.
Encourageons les jeunes à développer leur pensée critique, à embrasser la diversité des points de vue, et à apprendre à gérer l’incertitude peut se révéler vital pour leur développement personnel et professionnel.
La formation à l’adaptabilité
Former les jeunes à l’adaptabilité est essentiel pour les préparer à un monde en constante évolution. Autour des axes suivants :
(a) Encourager l’ouverture d’esprit et la curiosité face à de nouvelles idées.
( b) Promouvoir la prise de risque calculée et la gestion du changement.
(c) Valoriser la flexibilité et l’agilité dans la prise de décisions et l’adaptation aux situations changeantes.
(d) Sensibiliser à l’importance de la remise en question et de l’acceptation des feedbacks pour progresser.
(e) Intégrer des formations sur la gestion du stress et des émotions pour favoriser un état d’esprit positif face à l’incertitude.
(f) Encourager l’adaptation aux nouvelles technologies et tendances du marché.
(g) Faire de l’adaptabilité un pilier de l’éducation en mettant en avant des exemples inspirants de personnes ayant su s’adapter avec succès aux défis rencontrés.
La Pensée Complexe:
La jeunesse africaine peut être formée à la pensée complexe, qui consiste à considérer les phénomènes dans leur globalité, à tisser des liens entre les connaissances, et à appréhender les situations avec un regard holistique.
La Gestion de l’Incertitude:
L’incertitude peut devenir un terreau fertile pour l’innovation et la créativité. En formant les jeunes à la gestion de l’incertitude, on les prépare à relever les défis futurs, à s’adapter aux changements, et à saisir les opportunités qui se présentent malgré les obstacles.
En formant la jeunesse africaine à l’incertitude on les outille pour devenir des acteurs éclairés et résilients dans un monde en perpétuelle mutation.
En cultivant la pensée complexe, la créativité, et la capacité à gérer l’incertitude, on contribue à forger des citoyens engagés et aptes à construire un avenir positif.
SEN’EAU, LES TRAVAILLEURS EN SIT-IN, CE MARDI DEVANT LA DIRECTION GÉNÉRALE
"La prise en charge des travailleurs n’est pas respectée. Il est actuellement constaté que les travailleurs de Sen’Eau et des agents ayants droit sont renvoyés dans toutes les structures par défaut de paiement de Sen’Eau", selon le SG des travailleurs.
La tension est vive entre les travailleurs et la direction générale de Sen’Eau, suite à l’échec des négociations entre les deux parties sur la plateforme revendicative des agents. Pour manifester leur mécontentement, les travailleurs ont décidé de tenir un sit-in, ce mardi devant la direction générale avec un port de brassards rouges.
Secrétaire général des travailleurs de Sen’Eau, Omar Bâ soutient que la direction générale de Sen’Eau tente d’imposer aux travailleurs une nouvelle grille salariale doublée d’un nouveau quota des postes. «En plus, la prise en charge des travailleurs n’est pas respectée. Il est actuellement constaté que les travailleurs de Sen’Eau et des agents ayants droit sont renvoyés dans toutes les structures par défaut de paiement de Sen’Eau. La direction générale tente d’imposer aux travailleurs une nouvelle formule d’assurance qui lui est largement favorable. Raison pour laquelle, les travailleurs rejettent toutes ces décisions», fait savoir Omar Bâ.
Au lieu de s’occuper des problèmes des travailleurs et de chercher à redresser l’entreprise, qui a enregistré plus de 15 milliards de frs Cfa de pertes, regrette le secrétaire général des travailleurs, la direction générale s’est donnée comme objectif de «persécuter les travailleurs». «Le secrétaire général est convoqué en conseil de discipline pour une deuxième fois en l’espace de trois mois pour casser la dynamique des travailleurs qui revendiquent leurs droits. Nous appelons tous les camarades ce mardi à se mobiliser massivement avec un port de brassards rouges. Nous allons tenir un sit-in devant la porte de la direction générale pour dénoncer ces injustices que nous subissons», martèle Omar Bâ.
MARCHÉ DU MOUTON DE TABASKI, ATTENTION AUX FAUX BILLETS DE BANQUE
Il est important d’être vigilant lors de la vente de moutons, la prudence et la vérification de l’authenticité de l’argent sont préconisées.
La rue est bondée de moutons au marché des deux voies de Sham, un endroit où les marchands proposent une variété de moutons pour répondre aux besoins des familles célébrant la tabaski. Une ambiance vibrante avec les vendeurs et les acheteurs.
Il est important d’être vigilant, nous dit Alioune Mbengue qui a une expérience de vendeur depuis son enfance en accompagnant son père pour la vente de moutons, c’est une tradition familiale pour lui, il peut repérer les faux billets sans avoir besoin d’une machine, toutefois Alioune dit qu’il est préférable tout de même de rester vigilant et de ne pas mettre directement l’argent dans sa poche.
La prudence est de mise, surtout lorsqu’il s’agit de manipuler de l’argent pendant des évènements comme la Tabaski où l’activité est très intense.
Cela n’est pas une grande équation pour Saer Diouf, qui est dans l’élevage depuis son enfance et détient une machine détectant les faux billets qui est tout le temps dans sa poche. Il affirme n’avoir jamais été victime, mais a déjà vu des faux billets, et que juste au toucher il peut facilement savoir que c’est un faux.
Pape Mangane lui aussi vendeur de moutons nous confie qu’il n’a pas de machine pour faux billets, mais se fie totalement au toucher, car il est très dur et ressemble plutôt à du carton. Il dit qu’il est très attentif surtout en cette période qui est très animée.
Il est important d’être vigilant lors de la vente de moutons, la prudence et la vérification de l’authenticité de l’argent sont préconisées.