Dakar, 27 mai (APS) – L’actualité, telle que la presse quotidienne en rend compte, tourne essentiellement autour de la question des assises de la Justice, prévues pour se tenir mardi.
Selon Walfquotidien, les nouvelles autorités, arrivées au pouvoir à la faveur de la présidentielle du 24 mars dernier, “comptent sur les conclusions du dialogue national sur +la réforme et la modernisation de la justice+ pour mettre en œuvre leur programme judiciaire”.
“C’est en tout cas ce que semblent prévoir les termes de référence” de ces assises, indique le journal. Vox Populi note que “près de 300 participants” sont attendus à cette rencontre que le journal qualifie de “grand +ndëp+” et dont le professeur Babacar Guèye a été choisi comme facilitateur des travaux, selon plusieurs journaux dont Le Quotidien.
“Après une première liste controversée, le ministère de la Justice a rétropédalé en annonçant une autre”, signale Le Quotidien, rappelant qu’en 2018, “un travail similaire avait été déjà effectué, même si les conclusions n’ont pas été appliquées”.
Le quotidien Enquête fait observer que le nouveau régime “s’attaque à l’un des chantiers phares de son ‘projet’ : la réforme de la justice”, en conviant “à de larges concertations qui vont concerner presque tous les pans de la société”.
Les panélistes auront notamment “comme base de travail”, “les recommandations pertinentes issues des concertations organisées par l’Union des magistrats sénégalais en décembre 2017 et reprises par le Comité de concertation sur la modernisation de la Justice en mars-avril 2018”, ajoute la même publication.
Les bonnes intentions ne suffisant pas souvent dans une matière aussi sensible et importante, les journaux se font l’écho d’une polémique suscitée par certains acteurs, politiques notamment, qui ne voient pas d’un bon œil la tenue de ces assises.
“Des vomisseurs face à nos magistrats pour réformer la justice, ce pays est une grosse farce !”, peut-on par exemple lire dans les colonnes de Tribune, qui publie un article de Moussa Niang, délégué national intérimaire du mouvement Gueum Sa Bopp dirigé par Bougane Guèye Dany, un journaliste devenu homme d’affaires.
De même, Moustapha Diakhaté, une figure importante du régime de l’ancien président Macky Sall, dénonce-t-il un “cirque populiste”, en dénonçant l’invitation, à ces assises, “d’anciens détenus pour crimes parmi lesquels un des assassins de Me Babacar Sèye”, un ancien juge constitutionnel tué le 15 mai 1993.
“Les assises de la Justice sont-elles mal parties ? Tout porte à le croire”, au regard de la polémique ayant suivi la publication des participants à ces assises, une liste dans laquelle ne figurent pas certains acteurs de la Justice “comme le juge [Ibrahima Hamidou] Dème”, souligne le quotidien L’info.
Cet ancien magistrat spécialisé en droit pénal et procédure pénale, connu pour ses prises de positions en faveur d’une réforme de la Justice, avait démissionné du Conseil Supérieur de la magistrature et de la magistrature sous Macky Sall, pour dénoncer l’immixtion du pouvoir exécutif dans le pouvoir judiciaire.
L’info évoque “l’indignation de beaucoup d’acteurs et de personnalités”, relativement à la liste des participants aux assises de la Justice, sans compter que “le principe même des assises de la Justice convoquées par le chef de l’Etat est mis en cause par [certains] détracteurs [de cette initiative]”, écrit le journal.
Bès Bi, sur le même sujet, titre : “Vices de procédure”, alors que le quotidien Enquête revient à la politique comme par nécessité, en tentant de disséquer le mode de gouvernance des tenants du nouveau régime.
“Le duo Diomaye-Sonko a opté pour une gouvernance basée sur une présence permanente sur le terrain. Ils marchent sur les pas de Mamadou Dia”, sauf qu’il y a risque “d’un effet boomerang, si les résultats tardent à se matérialiser”, analyse le journal.
Le quotidien Kritik’, de son côté, reparle de l’ancien Premier ministre Amadou Ba, désormais “opposant en chef”, depuis sa défaite à la présidentielle du 24 mars dernier. L’ancien chef de gouvernement et candidat malheureux de BBY, coalition de l’ancien pouvoir, “compte enfiler le bleu de chauffe”, ne pouvant “plus se dérober”, “par égard et respect aux électeurs qui avaient misé sur lui”, note Kritik’.
“Dépité, résigné, abattu et au bord du gouffre, l’ancien PM ne peut se permettre de dormir sur ses lauriers d’agent actif de l’Etat ayant conduit les plus grands changements du pays sur le plan financier”.
Le Soleil, rendant compte de la visite que le président Diomaye Faye a effectuée à Conakry en fin de semaine dernière, fait l’état des relations entre le Sénégal et la Guinée. “Le temps des relances”, constate le journal à ce sujet.
MAÏMOUNA DIEYE PARIE SUR LA CELLULE FAMILIALE
Le Sénégal a célébré la Journée internationale de la famille. L'occasion pour la nouvelle ministre de lancer l'élaboration d'une politique nationale ambitieuse en faveur des familles, tout en soulignant leur rôle clé face aux enjeux environnementaux
A l’instar de la Communauté internationale, la Journée internationale de la famille, «différée en raison de contraintes d’agenda», a été célébrée au Sénégal vendredi dernier, sous l’égide de la ministre de la Famille et des solidarités, Maïmouna Dièye. A cette occasion, la ministre a appelé à faire des familles et les différents individus qui la composent, des agents du changement dans le combat contre le réchauffement climatique.
Le Sénégal a célébré, vendredi dernier, la Journée internationale de la famille, mais de manière «différée en raison de contraintes d’agenda», selon Maïmouna Dièye, la nouvelle ministre de la Famille et des solidarités. Maïmouna Dièye, dans son allocution, a souligné l’importance de cette célébration dont le thème est «Famille et action climatique», pour aborder les enjeux cruciaux touchant les familles. «Cette journée nous offre l’opportunité de mieux nous imprégner des questions qui interpellent les familles et d’encourager la mise en œuvre des initiatives qui visent en définitive à promouvoir l’épanouissement, la prospérité et la productivité au sein de nos familles», déclare Maïmouna Dièye. Elle a insisté sur la nécessité de lutter contre toutes les menaces pouvant compromettre l’avenir des générations futures, notamment le réchauffement climatique. «Dans cette quête d’un mieux-être pour nos familles, nous devons éliminer toute menace pouvant hypothéquer l’avenir des générations futures. Et parmi ces obstacles, il y a le réchauffement climatique qui, avec son lot d’événements météorologiques extrêmes tels que la sécheresse, les inondations et les vagues de chaleur ou de froid, affecte considérablement la santé et la qualité de vie des familles», a-t-elle expliqué. Selon Maïmouna Dièye, le thème «Famille et action climatique» souligne l’importance de s’attaquer aux effets du changement climatique qui augmentent la vulnérabilité des familles. En ce sens, elle a appelé à faire des familles et des différents individus qui la composent, des agents du changement dans la lutte contre le changement climatique. «Les familles sont certes victimes du changement climatique, mais elles peuvent jouer un rôle décisif dans la gestion des ressources naturelles. La famille est la première cellule chargée de forger les individus, hommes comme femmes, en les pétrissant des valeurs qui guideront leurs comportements», a-t-elle lancé, tout en mettant l’accent sur le rôle crucial des femmes dans cette dynamique. «Les parents, et en particulier nous, les femmes, qui tenons les foyers et intervenons principalement dans l’éducation des enfants, peuvent agir en faveur de la promotion de pratiques durables et sensibles au climat, notamment en matière de consommation d’eau et d’électricité, de gestion des déchets et de reboisement», at-elle laissé entendre. Cependant, cette cérémonie a été également l’occasion pour la ministre de procéder au lancement du processus d’élaboration d’un document de politique nationale de la famille, «catalyseur de plusieurs interventions en faveur des familles».
Ce document définira les objectifs, les principes et les mesures concrètes à prendre pour soutenir les familles et favoriser leur bien-être. «Le document de politique nationale de la famille reflètera notre conception de la famille qui tire son origine de notre histoire, de notre culture et de nos croyances respectives», explique Maïmouna Dièye, qui appelle à une collaboration avec les partenaires au développement et les organisations de la Société civile pour améliorer la qualité de vie des familles sénégalaises. «Les défis sont grands et les attentes des populations urgentes, mais je demeure convaincue, connaissant votre engagement et votre passion pour les causes justes et légitimes, que nous allons réussir», affirme-t-elle, tout en annonçant une réforme agraire visant à sécuriser les droits fonciers, les exploitations familiales et les investissements privés. «Un soutien accru sera apporté aux personnes handicapées, aux personnes âgées et aux familles vulnérables, notamment celles vivant dans les quartiers défavorisés et les villages enclavés», a-t-elle conclu.
Par Madiambal DIAGNE
BAH DIAKHATE, LE MIROIR QUE SONKO NE VEUT PAS REGARDER
Le Premier ministre pensait que tout ce qu’il disait des autres leur glissait sur la peau et retournait dans les caniveaux. Et si désormais il pense que sa position de pouvoir ne devrait autoriser des attaques contre sa personne, c’est assurément un aveu
L’arrestation de l’activiste Bah Diakhaté et de l’imam Cheikh Tidiane Ndao, pour avoir tenu des propos abjects, est fort regrettable. On ne peut préjuger du verdict qui sera rendu par le Tribunal des flagrants délits. Cependant, il convient de dire notre gêne devant les propos obscènes tenus à l’endroit de l’homme Ousmane Sonko, père de famille, dont la dignité et celle de ses proches doivent être respectées. La personne du Premier ministre doit être respectée et des égards lui sont dus. J’ai exprimé ma compassion à mon ami Bah Diakhaté, pour les tribulations qu’il subit. Pour autant, je lui ai signifié qu’il a malheureusement donné à ses adversaires le bâton pour se faire battre, pour lui régler quelques petits vieux comptes. Cet épisode de la vie publique sénégalaise est plein d’enseignements. La première leçon est qu’on découvre que Ousmane Sonko est sensible aux attaques ad personam et en dessous de la ceinture. Franchement, je ne pouvais croire qu’une personne qui pouvait se mettre sur la scène publique pour insulter, vilipender, affabuler sur d’autres personnes, souffrirait qu’on lui retourne ses propres armes. Ousmane Sonko a encouragé ses partisans à déverser toutes sortes d’insanités sur des personnes dont ils ignoraient tout de leur vie, de leur parcours et de leur moralité.
Le pari de Pastef était à qui insulte le mieux, le plus salace
Il fallait chercher à faire mal et le pari pour Pastef était à qui profère le plus de grossièretés, les plus salaces. Il n’y avait le moindre égard ou le moindre respect pour le chef de l’Etat, les membres du gouvernement, les autorités administratives, judiciaires, militaires ou religieuses. Ils ne respectaient rien, ni personne. Aucun scrupule, tout était désacralisé, y compris surtout la vie privée de celles et ceux qui ne sont pas de leur bord politique. Le comble a été, le 7 février 2023, jour où le Khalife général des Niassènes, Cheikh Mahi Niass, dira avec une émotion à peine contenue : «Je sais qu’après je vais essuyer une bordée d’insultes, mais pour le bien du Sénégal, je dirai ce que j’ai à dire.» Ousmane Sonko donnait le ton en insultant à chacune de ses sorties, la plus haute autorité du pays, le président de la République. On comprend pourquoi il s’emploie quotidiennement à supprimer certains de ses déclarations et de ses posts des réseaux sociaux. On peut présumer que les cinq années à venir ne suffiront pas à ses équipes pour terminer d’épurer et de dépolluer ses pages et autres murs publics de leurs désormais trop pesantes boules puantes. En effet, depuis qu’il est entré sur la scène publique, il n’existe pas une sortie de Ousmane Sonko, syndicaliste ou homme politique, dans laquelle on ne trouve pas matière à diffamation, injures ou fausses accusations ou contre-vérités proférées contre des personnes et/ou des autorités publiques. Ses détracteurs se font un malin plaisir à faire circuler ses vidéos vieilles de quelques semaines ou mois ou années ! Mais il est amusant aujourd’hui d’observer que si l’on s’en prend à sa personne de la même manière, Ousmane Sonko en souffre tant, jusqu’à pester et ordonner l’arrestation des sales et grandes gueules. Bah Diakhaté en est le parfait révélateur. Peut-être que le nouveau Premier ministre pensait que tout ce qu’il disait des autres leur glissait sur la peau et retournait dans les caniveaux. Et si désormais il pense que sa position de pouvoir ne devrait autoriser des attaques contre sa personne, c’est assurément le meilleur aveu ! «Quand tout va mal, regarde-toi dans le miroir», conseille le proverbe chinois. L’histoire des peuples enseigne que les autocrates ne reculent devant aucune lâcheté pour épargner leur propre personne des sorts cruels auxquels ils soumettraient les autres. Qui n’a pas remarqué que ceux qui cherchent à accabler Bah Diakhaté s’indignent qu’il aurait reçu des libéralités de la part de personnalités proches du régime politique déchu ? Qui organisait la «Mafia kacc kacci» pour collecter des dizaines de millions de francs en vue de suborner des témoins pour faire mentir Adji Sarr qui accusait Ousmane Sonko de viols et sévices sexuels ? Qui avait récompensé par ce moyen un officier de la gendarmerie radié pour avoir publiquement confessé avoir sabordé une enquête judiciaire qu’il dirigeait ? Les initiateurs de l’opération ne semblent pas s’en rendre compte, mais «kacc» signifie mentir de façon invétérée en wolof. Le subconscient joue parfois quelques petits tours rieurs !
Protéger le Premier ministre dit-on, soit ! Que dire d’un président de la République ?
Au demeurant, Ousmane Sonko reconnait ainsi qu’il avait tout faux et avait totalement tort de parler des autres comme il le faisait. En outre, les poursuites pénales contre Bah Diakhaté et Cheikh Tidiane Ndao viseraient à protéger le «Premier ministre», dans l’esprit de protéger de l’offense «toute personne détentrice de tout ou partie des pouvoirs du chef de l’Etat». On peut applaudir le trait de génie des excellents parquetiers qui ont eu l’ingéniosité d’éplucher le Code pénal sénégalais pour sortir cette «nouvelle» arme d’emprisonnement massif ! Et cela renseigne alors qu’il était de bon escient de poursuivre toutes les personnes qui promettaient de réserver au président Macky Sall le sort de l’ancien président libérien Samuel Doe, qui avait été découpé, le 9 septembre 1990, en menus morceaux par les hordes du chef de guerre Prince Johnson. Faudrait bien admettre qu’à l’échelle des ignominies, ce sadisme ne dépasse pas les propos portés par Bah Diakhaté. Il semble donc qu’il était légitime et opportun de poursuivre toutes les personnes qui appelaient publiquement à l’insurrection et au coup d’Etat militaire, ou qui insultaient copieusement le président de la République, les autorités judiciaires, les hauts gradés de l’Armée, de la gendarmerie, de la police ou les hommes et femmes membres du gouvernement ou des autres institutions républicaines. Toutes personnalités et fonctions protégées par la loi, comme elles le sont toujours du reste ! Encore une fois, dans ces colonnes, le 26 février 2024, je m’interrogeais : «Pardonner à Ousmane Sonko ? Oui, mais le Sénégal serait digne d’un repentir !» C’était, il faut le rappeler, quand Macky Sall s’était assis sur son orgueil et la dignité des siens, pour s’accorder avec Ousmane Sonko sur le «pacte de Cap Manuel». Pourrait-on espérer un geste de grandeur quand on note que dans les premières nominations à de hautes fonctions publiques, le gouvernement s’est évertué à récompenser les insulteurs qui étaient les plus en verve ? Au point que, considérant être oublié dans les nominations, un hâbleur installé aux Etats-Unis d’Amérique, Ousmane Tounkara, multiplie les vidéos, pour exiger sa récompense, de la part du nouveau régime. Il exhibe ses hauts faits d’armes qui sont d’avoir insulté, brisé des ménages et financé l’insurrection armée. C’est lui-même qui l’avoue, comme pour narguer les victimes de crimes graves ! J’allais oublier, gagné par une grande magnanimité, Macky Sall a fait amnistier tous ces sordides faits ! Tounkara peut bien se permettre la revendication, car on a vu par exemple le tandem Diomaye-Sonko nommer, au poste de Directeur général d’une entreprise publique, une personne qui montrait sur des plateaux de télévision comment confectionner des cocktails Molotov et comment les balancer contre les Forces de sécurité ! Vous pouvez toujours effacer vos posts, Monsieur Sonko, les gens n’oublieront pas pour autant, tant que vous n’aurez pas l’honnêteté de reconnaître vos turpitudes et de vous en excuser ! On peut aussi espérer que vous en apprendrez la leçon, pour daigner enjoindre vos partisans de cesser d’insulter leurs opposants. Ce serait les supplicier sans fin, que vous les insultiez du temps où vous étiez dans l’opposition et que vous continuez de plus belle, depuis que vous êtes arrivé au pouvoir. C’est véritablement plus que la double peine que vous leur infligez si, de surcroît, vous vous mettez à utiliser l’appareil judiciaire pour les punir quand ils vous retourneront vos mots. Pire, c’est une quadruple peine, certaines sentinelles auto-proclamées du régime pastéfien promettent désormais de régler physiquement leurs comptes à tout impertinent qui manquerait de respect à Ousmane Sonko ! Un facile raccourci pour séduire et se rappeler au souvenir des signataires des décrets de nomination ? «Les belles âmes ne sont pas sans tâches et les meilleurs d’entre nous sont ceux qui regrettent dans la seconde moitié de leur vie, de n’avoir pas mieux employé la première» (Franz Liszt).
Bah Diakhaté, éligible au statut de détenu politique, selon les critères Tine-Gassama
Toutes choses égales par ailleurs, celui qui insulte un Premier ministre doit être considéré comme un détenu politique au Sénégal. N’a-t-on pas vu les plus grands dirigeants des organisations de la Société civile, notamment Alioune Tine et Seydi Gassama, revêtir de la grande dignité de détenus politiques, des personnes poursuivies et arrêtées pour avoir insulté un président de la République, appelé à l’insurrection, au coup d’Etat militaire, d’avoir accusé de hautes autorités publiques d’homosexualité ou de pratiques franc-maçonniques ? Lors d’un point de presse, le 3 juin 2022, Ousmane Sonko a attaqué, bille en tête, le président de la République sur la question de l’homosexualité. «On est à l’ère de la tragédie de l’homosexualité. Dieu a puni des sociétés entières à cause de ces pratiques. Je veux que ça soit clair dans la tête des Sénégalais : Macky Sall porte l’agenda Lgbt. (…) Après, on aura des défilés de gays comme des Gay pride. C’est ça le programme de Macky Sall.» On devine que le président Sall avait fait sienne cette conviction que «la manie de la justification est commune à ceux qui n’ont pas la conscience tranquille». Du reste, n’a-t-on pas vu des personnes arrêtées pour avoir jeté des cocktails Molotov dans un bus bondé de passagers et calciner des mômes, saboter des centrales électriques, brûler des stations-services, piller des commerces et des domiciles privés, et y mettre le feu, et qui se retrouvent à être considérées comme des détenus politiques ? N’a-t-on pas vu des personnes accuser publiquement le chef de l’Etat Macky Sall de meurtres et d’assassinats, et se retrouver avec le respectable statut de détenus politiques ? Il est sidérant de voir des tartuffes se demander si le chroniqueur ou «liver» de «Baatu Dëg» n’était pas dans la provocation pour chercher à aller en prison, et par ce moyen ternir l’image du nouveau régime ! Cynisme ou volonté d’absoudre à tout prix ceux qui n’ont jamais tort ? Par ailleurs, on a vécu des situations où des personnes ont délibérément bouché des conduites d’égouts pour provoquer des inondations, afin de révéler les carences du régime de Macky Sall. Elles ont été comptées dans le lot des détenus politiques ! C’est pour cela qu’on ne peut pas se garder de sourire, en entendant le Premier ministre Ousmane Sonko mettre en garde les populations sur des difficultés à contenir les inondations redoutées pendant le prochain hivernage, parce que, dit-il, «les Sénégalais sont indisciplinés !». Un camionneur a été arrêté le 20 mai 2024, pour avoir dégradé la voie du BRT. Quid des sauvageons qui saccageaient les installations du Ter et du Brt pour que le régime de Macky Sall ne puisse présenter de bilan positif ? Le peuple de Pastef les applaudissait ! «Les amnésiques n’ont rien vécu d’inoubliable !» Bah Diakhaté n’a pas été aussi ignoble, devrait-on convenir et encore une fois, «qui peut le plus peut le moins !». Alors, Messieurs Tine et Gassama, ne pas le considérer comme un détenu politique, et donc le traiter comme tel, serait, à l’aune de vos critères, porter atteinte à ses droits inaliénables ; ce serait aussi considérer la personne de sa cible Ousmane Sonko, comme au-dessus de l’Etat et plus sacrée que toutes les institutions républicaines, et surtout que Ousmane Sonko aurait droit à plus de dignité que tout autre Sénégalais. Le président de Pastef aurait le droit divin de s’autoriser par exemple à clamer le «gatsa-gatsa» (loi du Talion), et donc d’insulter à tout bout de champ, menacer, appeler à la sédition ou à mettre à sac les domiciles privés et enjamber des cadavres (plus de 40 morts) pour arriver au pouvoir ! Gageons qu’on ne savait pas si bien dire, le 13 juin 2022, quand on écrivait : «Au pouvoir, les dirigeants de Pastef n’aimeraient certainement pas se voir réserver le traitement qu’ils appliquent à Macky Sall et à son régime.» Il paraît que j’avais raison, avant l’heure, en écrivant, le 14 janvier 2019 : «Monsieur Sonko, quelqu’un qui veut devenir Président du Sénégal ne doit pas faire ça...» Pourrais-je risquer, avec ces mots, d’être passible du crime de «lèse-Majesté» ou de «lèse Premier ministre», non je voulais dire de «lèse Ousmane Sonko» ? Je saurais, le cas échéant, pouvoir compter sur le soutien de Alioune Tine !
LES CHOSES SE CORSENT POUR AHMADOU BAMBA DIOP
Corruption, détournements de fonds, discrimination : les graves accusations portées contre l'ex-président ne font que renforcer les tensions au sein de l’Association nationale des albinos du Sénégal
Entre Ahmadou Bamba Diop et l’Association nationale des albinos du Sénégal (Anas), l’affaire est loin de connaître son épilogue. Les plaintes se succèdent contre M. Diop qui dirigeait la structure pour «mauvaise gestion, corruption, détournement de plusieurs millions de FCFA». Ahmadou Aly Sall, président du Conseil d’administration de l’Association nationale des albinos du Sénégal se veut clair : «Ahmadou Bamba Diop n’a jamais été élu président à la tête de notre association. C’est après le départ de son frère que nous l’avons choisi comme président pour une durée de six mois. Mais depuis lors, il n’a pas pensé organiser des élections régulières pour le bon fonctionnement de notre association. Depuis lors, il n’a cessé de manipuler l’opinion publique au nom de notre association.» Ils ajoutent que «Ahmadou Bamba Diop a utilisé le chéquier de l’association pour financer sa propre entreprise du nom de ‘’Bamba international business groupe à hauteur de 33 millions de FCFA». A cela s’ajoute, «un financement de la Délégation à l’entreprenariat rapide (Der) que l’ancien président de l’Anas a donné à ses proches qui lui versaient les bénéfices de ce financement, alors qu’il se reposait à Dubaï». M. Sall estime le montant à près de 7 millions de FCFA sur les 20 millions que devrait les financer l’institution.
L’Anas a aussi déploré l’attitude de Bamba Diop quant à la gestion de leur centre sis au quartier Sampathé de Thiès. «Aujourd’hui, il est persona non grata au niveau de ce QG parce qu’il a administré ce centre dans la discrimination». Ahmadou Aly Sall demande à l’Etat de faire la lumière sur cette affaire tout en lui rappelant les priorités des albinos qui sont, entre autres, la subvention de la crème solaire qui coûte excessivement chère, l’accès au service ophtalmologique ainsi que l’application de la loi d’orientation sociale.
LES FILLES À L’HONNEUR DE L'UNIVERSITÉ ALIOUNE DIOP DE BAMBEY
Diplôme en poche, la première promotion de médecins de l'UDB se prépare à boucler son cursus par un doctorat. Portée par des femmes comme Adjaratou Niang, elle ouvre de "nombreux débouchés" grâce à sa spécialisation santé-développement
Les médecins formés à l’Université Alioune Diop de Bambey devront encore effectuer 16 mois alternés en enseignement, stage et soutenance de thèse pour obtenir le grade de docteur d’état en médecine. Avant cette étape qui va marquer le clap de fin de leur formation, les 30 pensionnaires de la première promotion de l’Unité de formation en santé et développement durable ont reçu, samedi, leurs parchemins.
A l’honneur, Ndoumbé Mbaye, major de cette promotion qui, avec d’autres filles, ont damé le pion aux garçons. D’ailleurs, c’est parmi les filles qu’il y a celle qui a réussi au difficile concours des internes, une branche qui forme les futurs enseignants des universités. Il s’agit de Adjaratou Thiané Dia Niang qui va se spécialiser en nématologie. Cette promotion compte 30 étudiants dont 14 filles. «C’est un sentiment de joie et de fierté parce qu’au début, ce n’était pas facile et évident. La création est partie d’un constat que dans la région de Diourbel, on a un déficit en ressources humaines de qualité, en infrastructures sanitaires. Il y a la coexistence des maladies aigues et transmissibles et tout cela dans un contexte de pauvreté», a dit le professeur Ousseynou Ka. Aux étudiants, il conseillera de faire preuve de «discrétion, de bienveillance et d’écoute» envers les patients. «Beaucoup de débouchés qui s’offrent à ces médecins parce qu’ils ont été outillés dans le leadership et dans la création d’entreprises», a-t-il assuré.
Le professeur Adama Kane, directeur de l’Ufr Sciences de la santé de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis d’ajouter : «En tant qu’ambassadeur, je vais vendre ce produit qui est facilement vendable. Ce sont des médecins un peu différents des médecins classiques parce qu’ils sont formés en leadership et en santé publique.» Cette promotion porte le nom de l’ancien recteur Lamine Gueye. Pour certains étudiants, il faudra régler, à l’avenir, résoudre les manquements en déficit humain parce que l’université ne compte que six enseignants titulaires, alors que certaines salles de classe ne sont pas adaptées. Concernant le niveau social, les étudiants déplorent le nombre réduit de chambres. Ce qui oblige nombre d’entre eux à loger en dehors du campus.
L’AVENIR D'AMADOU BA EN SUSPENS, L'APR RESSERRE LES RANGS
Alors que la rumeur du départ de l'ex-Premier ministre enfle, l'ex-parti présidentiel multiplie les visites de remobilisation auprès de ses bases. Interpellé sur ce cas épineux, le porte-parole de l'APR Seydou Gueye se montre évasif
L’Alliance pour la République et la coalition Benno bokk yaakaar battent le rappel des troupes en vue des prochaines échéances. Amadou Mame Diop a conduit une délégation à Diourbel avant les étapes de Kaolack, Kédougou entre autres. Le porte-parole de l’Apr, Seydou Gueye s’est exprimé sur le départ annoncé de Amadou Ba de leur parti.
La rumeur enfle dans tout le pays. Elle annonce le départ quasi certain de Amadou Ba, ancien candidat à l’élection présidentielle de la coalition Benno bokk yaakaar. D’ailleurs, l’un de ses lieutenants, en l’occurrence l’ancien député Cheikh Oumar Sy, a indiqué lors d’une émission avec l’ASTV, que Amadou Ba va quitter l’Apr. A Diourbel où il était en compagnie de Amadou Mame Diop, dans le cadre de la tournée de remobilisation et de remerciements des militants, interpellé sur la question, le porte-parole de l’Apr a répondu : «Quand on adhère à un parti, on ne le fait pas par procuration. Je n’ai pas encore entendu le camarade Amadou Ba le dire, même si ça bruit partout. Nous attendons Amadou Ba et sa décision. Il lui appartient de le dire.»
Pour les besoins de cette tournée, Amadou Mame Diop conduisait la délégation composée par composée d’anciens ministres, députés, directeurs généraux et maires dont Mansour Faye, Abdoulaye Diagne, Mamadou Kassé. Et tous ceux qui ont pris la parole ont abondé dans le même sens, à savoir unité, fraternité, loyauté, solidarité et consensus. Les femmes comme les jeunes ont demandé aussi de leur accorder plus de place au niveau du Secrétariat exécutif national. Le président de l’Assemblée nationale, chef de la délégation, a exhorté les responsables à se rapprocher des électeurs, à ne pas regarder dans le rétroviseur. Toutefois, il a averti les tenants du pouvoir en leur assurant qu’ils resteront une opposition républicaine».
Et Seydou Gueye de lancer des piques aux tenants du pouvoir. Il confie : «En réalité, ce que l’opinion constate, et nous à l’unisson avec cet opinion, ceux qui sont au pouvoir, les nouvelles autorités, ne nous rassurent absolument pas ; par leurs actes inauguraux, par leur manque d’expertise et surtout par leur manque de générosité. De ce point de vue, notre posture, est une posture de parti, d’opposition forte. Nous serons une opposition ferme, républicaine, intelligente, qui honorera sa posture d’opposant puisque nous sommes porteurs de l’appui des Sénégalais en termes d’alternative. Nous serons une opposition utile au pays, contrairement à l’opposition qui était là. C’est l’engagement de rester ancrés dans nos valeurs et dans ce que nous voulons bâtir au Sénégal.»
LE MESSAGE FORT D'ANSOUMANA DIONE À L'ENDROIT DES MALADES MENTAUX ERRANTS
En route pour la Journée nationale qui leur est consacrée, le président de l'Assamm Ansoumana Dione demande plus de considération pour ces personnes vulnérables à travers le monde
En route, vers la Journée nationale des malades mentaux errants prévue ce 1er juin 2024 à Kaolack, Ansoumana Dione, délivre un message fort au monde. Le président de l’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (Assamm) appelle à plus de considération pour les malades.
L’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (Assamm) prépare activement la Journée nationale des malades mentaux errants prévue le 1er juin prochain. Ansoumana Dione s’est adressé au monde pour « plus de considération envers les malades. «Chers concitoyens du monde, sommes-nous vraiment conscients du danger qui guette notre planète terre, en laissant à eux-mêmes des centaines de millions de personnes sans la moindre assistance du fait seulement qu’elles souffrent de maladies mentales ?», a-t-il demandé.
Pour lui, nul n’est à l’abri de cette situation. Il estime que «s’il y a une seule maladie qu’il faut combattre, c’est celle affectant le cerveau, cet organe très puissant qui nous différencie des autres créatures». Il rappelle l’adage : «L’homme est le remède de l’homme». Il ajoute : «Pourquoi les populations ignorent leurs semblables. Au Sénégal, en Afrique et partout dans le reste du monde, ces citoyens subissent une grosse injustice, à travers une non-assistance à une personne en danger. Ce ne sont pas les moyens qui manquent, car il suffit tout simplement d’organiser une chaîne de solidarité autour de ces personnes vulnérables pour que les problèmes soient vite résolus», a dit M. Dione. Qui dit être convaincu que «seule la gratuité peut permettre à un malade mental errant d’accéder aux soins et surtout aux médicaments pour son bien-être et la sécurité publique, d’où l’importance de leur venir en aide et sans condition».
Au Sénégal, grâce au centre Ansoumana Dione de Kaolack, construit à Bouchra, ces malades mentaux errants bénéficient d’un traitement adéquat. Et ils sont d’ailleurs nombreux à avoir regagné leurs familles. «Mobilisons-nous pour cette cause», lance le président de l’Assamm.
L’AS DOUANES AFFRONTE LE PETRO DE LUANDA EN QUART DE FINALE !
L’As Douanes a réussi une bonne entame dans la finale 8 du basketball Africa League (BAL) qui a démarré ce vendredi au BK Arena de Kigali avec les matchs de classements. Les Gabelous ont réussi à exercer leur domination (63- 57) sur les Nigérians de River
L’As Douanes a réussi une bonne entame dans la finale 8 du basketball Africa League (BAL) qui a démarré ce vendredi au BK Arena de Kigali avec les matchs de classements. Les Gabelous ont réussi à exercer leur domination (63- 57) sur les Nigérians de Rivers Hoopers qu’ils affrontaient pour la 3e fois. Pour les quarts de finale qui débutent ce lundi, les champions du Sénégal héritent des Angolais de Petro Luanda qui ont perdu le premier duel face aux Tunisiens de l’Us Monastir.
L’As Douanes a réussi son entrée dans la Final 8 de la Basketball Africa League ( BAL) qui a démarré ce vendredi 24 mai, avec les matchs de classement pour les quarts de finale. Dos à dos avec une victoire pour chacun, lors de la Conférence du Sahara à Dakar, l’As Douanes et les Rivers Hoopers se sont de nouveau croisées ce samedi 25 mai au BK Arena. Des retrouvailles que les Gabelous ont engagées tambour battant et de la meilleure manière.
Agressifs en défense et rapides dans le jeu de transition, les hommes de Mamadou Guéye « Pa Bi » annoncent d’entrée la couleurs en prenant une bonne marge (11-2 ; 6e) avant de larguer la formation Nigérians (14- 7; 8e). Un écart qu’ils stabiliseront à la fin du premier quart temps avec un tir primé presque au buzzer de Mike Fofana (19-9).
Les coéquipiers d’Abdoulaye Harouna (16 points, 4 rebonds, 2 passes décisives) s’adossent ensuite sur la défense pour accentuer un peu plus leur domination dans le second acte. Grâce à une bonne tenue sous la raquette et une bonne présence sur les rebonds, les Gabelous contrôlent les débats et réussissent à tenir à bonne distance leurs adversaires au tableau d’affichage (26-14; 5e) et (31-22. 8e) Ce qui leur permettre de virer à la pause avec une avance de 14 points à la mi-temps (37-23).
Au retour des vestiaires, l’As Douanes reste dans le même tempo aussi bien en défense que dans les phases offensives. Ils coupent les couloirs de passes et interceptent de nombreux ballons. L’équipe nigériane marque le pas (44-23; 5e ). Pis il ne réussiront que 5 points au terme du troisième quart- temps que les champions sénégalais bouclent avec une avance de 22 points (50-28). Maduk (13 points), Jean Jacques Boissy (8 points), Harouna et autre Mike Fofana (8 points) vont toutefois dilapider le matelas de points gabelou lors du money time. Ils vont vite perdre le fil face à la forte pression des Rivers Hoopers. John Wilkins, Abel Offia et David Ike sonnent la révolte (55-36. 4e). Ils grignotent rapidement leur retard (61-46. 7e). Avec le coup de pouce d’une partie du public, les Nigérians multiplient les assauts (61-54 ; 9e). Ils parviennent sur une dernière interception à talonner les Gabelous à 26 secondes de la fin (61-57).
Les Gabelous ne tremblent toutefois pas. Mike Fofana se chargera de conclure le score avec ses deux lancers à 9 secondes (63-57). Avec ce succès, l’As Douanes lance idéalement la Final 8. Elle hérite ce lundi en quart de finale, des Angolais de Petro de Luanda qui a perdu un peu plus tôt sur le fil son match contre l’US Monastir (67-70).
DES PONTS SOURCES D’ACCIDENTS ET DE MENACES A LA CIRCULATION ET AU TRAFIC
Suite à de multiples interpellations de la presse, les usagers de la route sur l’axe Mbour-Joal Fadiouth continuent de hausser le ton par rapport aux ponts et l’état de cette voie départementale comptant des séries d’accidents.
Suite à de multiples interpellations de la presse, les usagers de la route sur l’axe Mbour-Joal Fadiouth continuent de hausser le ton par rapport aux ponts et l’état de cette voie départementale comptant des séries d’accidents. Ces derniers retiennent en bloc le carnage récurrent du pont de Mbour avec son lot d’accidents faisant. une dizaine de morts, ces dernières années. Le dernier accident en date est l’œuvre d’un camion-citerne heurtant mortellement une voiture genre taxi brousse. Les transporteurs, les usagers de la route et un expert des transports routières ont fait part de l’absence de signalisation horizontale et verticale du pont surplombant un plan intermittent et rempli au gré de la marée ou des pluies. En plus, le pont manque de sécurité avec de balises et des barrières et expose les automobilistes durant la nuit.
A chaque choc sur les lieux, témoigne un habitué de la zone , quelle que soit la rapidité des secours, le mal est fait avec la configuration du Pont de Mballing (sud ouest de la commune de Mbour). Malgré de nombreuses plaintes et complaintes des usagers de la route, le pont continue de faire des victimes. A côté des données palpables et évoquées plus haut, des considérations mystiques sont énoncées. Certains considéreraient les accidents comme des réactions des esprits surnaturels dont le génie tutélaire de la ville de Mbour.
Somme toute, force est de reconnaître que le pont de Mballing inquiète du fait de l’imprudence des conducteurs et de l’absence de signalisation et de protection. Le second pont, synonyme de danger permanent, est celui de la sortie de Warang vers Joal qui accuse une défaillance notable de protection.
LE PRIX SALÉ DU TABAC
Un rapport révèle que le tabagisme coûte à l'État sénégalais 122 milliards de CFA par an, soit trois fois plus que les recettes qu'il génère. Il absorbe aussi 37% du budget annuel de la santé
Le tabagisme coûte à l’État du Sénégal 122 milliards de francs CFA par an, a estimé l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (CICODEV) dans un document remis aux médias, dimanche, au cours d’une randonnée pédestre organisée par un consortium d’organisations dont il est membre.
Dans le détail, ce montant est réparti comme suit : 74 milliards de francs CFA sont destinés à la prise en charge des maladies liés au tabagisme et 48 milliards de francs de perte de revenus due à l’absentéisme au travail et au décès des patients malades du fait de leur consommation de tabac.
En comparaison, fait remarquer CICODEV, l’État du Sénégal ne tire que 24 milliards de francs de recettes tirés du tabac par an, dont 20 milliards de francs CFA en recettes fiscales et 4 milliards de francs CFA de revenus d’activités (salaires et bénéfices commerciaux). Le tabagisme est l’une des principales causes des maladies non transmissibles (MNTs), comme le cancer, le diabète, les maladies cardiovasculaires, les maladies pulmonaires chroniques, qui ‘’absorbent 37% du budget annuel alloué au secteur de la santé’’, lit-on dans le document réalisé en collaboration avec CTFK – Campaign for Tobacco Free Kids, dans le cadre de la lutte contre le tabagisme. ‘’Les MNTs, toutes sources confondues, représentent le premier poste de dépenses courantes de santé au Sénégal avec 233,6milliards de francs CFA en moyenne par an’’, ajoute la même source. Citant un rapport publié en 2022 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), CICODEV révèle en outre que ‘’les maladies non transmissibles causent 45% des décès au Sénégal’’.