SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
24 avril 2025
Éducation
L’ÉQUATION DE L’INSERTION DES DIPLÔMÉS
Les écoles privées de formation professionnelle ont, au fil du temps, marqué leur présence sur le territoire national. Alternatives aux universités publiques, elles poussent, à présent, comme des champignons notamment dans la capitale dakaroise.
Les écoles privées de formation professionnelle ont, au fil du temps, marqué leur présence sur le territoire national. Alternatives aux universités publiques, elles poussent, à présent, comme des champignons notamment dans la capitale dakaroise. Tous les ans, des milliers de bacheliers y entrent et le même nombre en sort diplôme à la main. Néanmoins, peu d’entre eux parviennent à décrocher leur premier emploi après la formation.
Sous le hangar d’un institut de formation de la place, des étudiants, assis tranquillement, attendent leur prochain cours. Parmi eux, D Diop, étudiante en troisième année qui s’apprête, dans quelques jours, à faire sa soutenance de mémoire. Mais, en dehors de l’excitation à l’idée d’obtenir son diplôme qui l’anime, on lit sur son visage une certaine inquiétude. Ce qu’elle justifie en ces termes : « Je ne sais pas si après la licence, des opportunités s’ouvriront à moi. On n’est plus au temps où les employeurs, eux-mêmes, venaient à notre rencontre. Donc, on peut réussir tout comme on peut chômer ». Elle compte s’arrêter là mais la fin de ses études ne lui laisse aucunes perspectives nouvelles. « Il n’y a pas de suivi des étudiants après leur formation. Ils sont livrés à eux-mêmes. C’est à eux de se démener pour signer des contrats. L’établissement n’y joue aucun rôle particulier », fait savoir l’étudiante.
Comme cette future licenciée de 24 ans, beaucoup d’autres étudiants sont dans la même situation. Mis à part le manque de politiques pour le suivi et l’encadrement des étudiants après leur formation, se pose le problème de la reconnaissance des diplômes délivrés par les établissements supérieurs de formation. En effet, si ces diplômes ne sont pas conformes aux critères d’homologation du CAMES (Conseil africain et Malgache pour l’Enseignement supérieur) ou de l’Anaqsup (Autorité nationale d’Assurance Qualité de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation), ils perdent leur valeur et, par conséquent, ne faciliteront par l’intégration dans la fonction publique.
Dans bien des cas, l’étudiant retourne s’inscrire dans une université où le diplôme est reconnu ou tout au moins déposer son certificat de baccalauréat. Ceci peut se confirmer par le cas d’O. GUEYE, obligé de renoncer à ses diplômes car ils ne lui permettaient pas d’occuper certains postes. Lui qui, après sa thèse en 2016, fut obligé de recourir à l’auto emploi chez nous, pour s’en sortir. Le nombre exorbitant d’établissements de formation questionnent plus d’un. Si jadis, c’était l’Etat qui y orientait les nouveaux bacheliers, présentement, ils y vont d’eux-mêmes pour échapper aux conditions peu confortables des universités publiques. D’ailleurs, se demande-t-on, selon quels critères obtiennent-ils des accréditations pour leur programme vu leur « éclosion » qui se fait de manière exponentielle.
CRITÈRES D’ACCRÉDITATION D’UN PROGRAMME, DIFFICULTÉS D’INSERTION APRÈS L’OBTENTION DU DIPLÔME… : Les éclairages du Pr Babaly Konaté, juriste et formateur à l’ENA.
Le juriste et formateur à l’Ecole nationale d’administration, Pr Babaly Konaté fait une énumération claire des critères d’accréditation d’un programme. Ce dernier point se définit par le processus d’évaluation et d’examen permettant d’attester que le programme répond aux normes, standards et critères de qualité définis par les référentiels de l’Autorité nationale d’Assurance Qualité de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Anaqsup).
Ainsi, dira-t-il, qu’en réalité, ce champ dévaluation est reparti en standards. « Les établissements souhaitant avoir une accréditation de leur programme doivent être soumis à une autoévaluation interne, qui suppose le recours à des standards de qualité définis par Anaqsup. Elle procèdera, d’emblée, à la vérification des objectifs et la mise en œuvre des programmes de formation. Ensuite, un regard sera jeté sur la correspondance entre les objectifs visés par la formation et la planification stratégique de l’institution. Troisièmement, il s’agira de vérifier si le programme d’étude prend en compte les besoins du monde professionnel », a-t-il fait savoir. Et de poursuivre « le champ d’évaluation 2 concerne l’organisation interne et la gestion de la qualité, c’est-à-dire les compétences et responsabilités d’études et communiqués à toutes les personnes concernés. Dans le CH3, il s’agit du curriculum et méthodes didactiques. Le programme doit disposer d’une maquette sans laquelle on ne peut prétendre à une accréditation. Le CH5 inclue la vérification des compétences du corps professoral sur le plan didactique et scientifique. Et enfin le CH6 s’intéresse à l’assurance d’une bonne qualité des équipements et des infrastructures des établissements ». Sur les difficultés d’insertion des jeunes après l’obtention du diplôme, il dira que ce ne sont pas tous les instituts de formation qui manquent de politique d’insertion.
Toutefois, dans bien des cas, ils se heurtent à des contraintes. « Je donne l’exemple de certains établissements qui ont mis en place des services insertions et relations extérieures. Ces services accompagnent les étudiants dans leur recherche de stage et d’emploi. Néanmoins, les difficultés sont que les conventions signées entre des entreprises et les écoles ne sont pas toujours appliquées ou qu’elles ne prennent pas en compte les attentes de ces dernières », a-t-il expliqué.
Selon lui, les entreprises ne sont pas très enthousiasmées à l’idée de recruter des stagiaires ou des salariés non-initiés au travail qui les attend. « C’est là que se pose un problème d’inadéquation entre l’enseignement et les réalités du marché de l’emploi. Parfois, la formation proposée, assez identiques à celle dispensée dans les universités publiques, est plus théorique que pratique. Elle ne permet pas aux étudiants d’être opérationnels en entreprise. Conséquemment, ces entreprises n’auront aucun intérêt à embaucher des gens qui ne sont pas outillés intellectuellement pour mener à bien les taches qui leur seront assignés », a tenu à préciser Babaly Konaté.
A en croire le juriste, pour lutter contre la délivrance des diplômes dans garanties légales, il faut nécessairement avoir une habilitation pour pouvoir délivrer des diplômes, mais « il y aura toujours des gens qui iront à l’encontre de la loi », dira-t-il. « On ne peut ne pas reconnaitre les efforts de communication qu’effectue le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Il y a une sorte de communication derrière pour faire connaitre aux potentiels étudiants les écoles qui sont habilités à délivrer des diplômes. Maintenant, il incombe à l’État de prendre ses responsabilité en sévissant contre les promoteurs qui s’entêtent à braver l’interdit », a soutenu Pr Konaté.
PAR Youssoupha Mbargane Guissé
L’ENJEU CULTUREL ET LINGUISTIQUE DANS L’ÉTAT-NATION AU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Le projet de formation d’un type idéal d’un l’homme franco-sénégalais nourri des valeurs de la France et enraciné dans ses appartenances ne semble plus d’époque
La mondialisation a créé 3 types d’actualités qui reconfigurent les enjeux de la culture, des langues et identités dans le destin du pays.
La réorganisation de l’espace.
Du fait de la connexion planétaire avec le numérique, l’internet et les réseaux satellitaires, la question de l’espace, des territoires, est devenue historiquement un enjeu politique, économique et identitaire. Un espace mondialisé entraîne d’un point historique et logique a des regroupements régionaux qui lui correspondent. La mondialisation est, sous cet angle, multiplicateur potentiel de la puissance nationale. Elle présente l’opportunité d’émergences d’espaces régionaux élargis et de construction de cohésions sociales et culturelles plus larges et plus fortes. Ainsi les actuels micros États-nation n’expriment que la dispersion de puissance des sociétés africaines sans aucune possibilité d’assurer leur développement intégral.
L’actualité de la démocratie participative
La mondialisation a entraîné une certaine remise en cause de l’État-nation et de la souveraineté nationale. De nombreux acteurs sociaux porteurs de nouvelles légitimités et d’expertise émergente avec qui l’État doit désormais négocier. Ainsi les catégories sociales, les communautés culturelles brimées ou marginalisées voient leur possibilité d’expression s’affirmer et leur capacité à peser sur l’échiquier politique, renforcé. « En tout état de cause, souligne Zaki Laidi (2000), les grandes configurations d’idées planétaires, les valeurs et les processus qui prennent le monde seront obligés de négocier avec les acteurs et les sociétés locales et de s’y adapter ».
Les affirmations identitaires
La mondialisation en unifiant les localités et les communautés de la planète a en même temps étalé au grand jour la pluralité culturelle du monde. Elle a restitué à la culture son actualité historique et sa dimension fondamentale. Le capital le précieux n’est pas tant le capital en milliards de dollars, mais le capital de savoir, l’intelligence et la capacité d’innovation, la sagesse spirituelle à préserver la planète et la paix. La culture est la dimension organisatrice fondamentale de la résistance, de l’émancipation politique et du développement économique et social intégral. C’est pourquoi elle est au centre de la compétition pour le leadership de la gouvernance mondiale. L’enjeu du durcissement de cette compétition est qui va avoir la direction culturelle du monde, qui va avoir l’hégémonie de civilisation.
La question fondamentale
Mais les États-nation peuvent-ils arriver à relever le grand défi avec la configuration politique de la plupart d’entre eux. Vu leur souveraineté confisquée, Willy Jackson (2000 : 58)[1]s’est posé la question : « L’Afrique peut-elle, dans le contexte actuel de son insertion dépendante dans la mondialisation, concevoir des politiques cohérentes de développement des capacités » ?
L’inadaptation aux changements
Des changements en profondeur et des mutations inédites affectent la société sénégalaise de part en part. En effet les rapports de genre, de génération, d’ethnies, de région, d’autorité, de savoir, de communication et de pouvoir sont aujourd’hui au Sénégal dans un processus critique de redéfinition. Mais face à ces défis majeurs, l’État-nation sénégalais reste dans le conservatisme politique du fait précisément du maintien du modèle de développement colonial français et des alliances d’intérêts qui s’y rattachent.
Alors que les lignes dans le pays bougent au plan social, intellectuel, artistique et culturel, et que des tendances lourdes négatives s’identifient nettement, mais aussi des signaux d’un possible renouveau, le mode de gestion politique des dirigeants est resté idem, sans initiative, sans imagination. Les discours et les pratiques politiques restent ainsi décalés des processus de transformation et dynamiques de changement qui travaillent la société sénégalaise.
La crise de l’appareil éducatif
L’école publique francophone comme gage de réussite, lieu de production d’une élite subordonnée est aujourd’hui en profonde crise. Le projet de formation d’un type idéal d’un l’homme franco-sénégalais nourri des valeurs de la France et enraciné dans ses appartenances ne semble plus d’époque. Le statut hégémonique de la langue française, langue officielle de travail et d’enseignement et les humanités gréco-latines civilisatrices ne sont plus d’époque.
Une reconfiguration des langues
La mondialisation libérale a ouvert un vaste champ communicationnel selon un nouveau modèle de gravitation des langues. (Calvet 2005 : 229-233).[2] De nouveaux rapports de force s’établissent autour de la langue hyper centrale, l’Anglais devenu le ciment des systèmes de bilinguisme. En même temps se produisent à la fois l’éclatement en micro-communautés linguistiques et l’affirmation élargie des grandes langues régionales du continent. La langue française est en train donc de perdre de son statut de langue coloniale de chasse gardée pour devenir de plus en plus dans l’espace culturel africain francophone en plein renforcement identitaire, une langue utilitaire comme l’anglais, une langue de communication avec le monde.
La détérioration politique
La détérioration politique est consécutive à l’abandon du système d’exercice de l’hégémonie politique et des stratégies de reproduction spécifique à l’État sénégalais depuis Senghor. Certains des différents appareils idéologiques, institutionnels, les soupapes de sûreté, les courroies de transmission et de contrôle hégémonique se sont affaiblise ou ont disparu, pendant que le relais confrérique ne fonctionne plus en bloc homogène. Il en résulte un affaiblissement de la communication politique devenue minimale entre l’État et la société, la jeunesse et les dirigeants.
La culture de la violence
Lorsque le pouvoir est concentré entre les mains d’un groupe restreint alors que la masse des administrés en éveil de conscience s’accroît en nombre alors s’applique la loi tendancielle au durcissement, à l’usage de la force répressive. C’est alors que s’instaure une violence d’État à partir de la zone centre du pouvoir face aux contradictions sociales nées des inégalités et de la crise aggravée. Celle-ci engendre au niveau de la jeunesse en désarroi, une mentalité suicidaire avec le Barça ou Barsax, mais aussi une violence domestique accrue. Depuis les années 2000, on a assisté à un accroissement de la violence dans le pays avec les viols, agressions, meurtres sacrificiels, crimes odieux, témoins d’une société malade. De nouveaux phénomènes sont apparus, annonciateurs de désordres...grèves de la faim répétées, suicides fréquents, immolations par le feu, profanations de cimetières, actes de pédophilie, rapts et meurtres d’enfants. On assiste malgré la force du lien communautaire, de la culture religieuse ambiante, à une surprenante individuation radicale, cela dans une atmosphère où tout semble se défaire : autorité, hiérarchie, justice, sécurité.
Le monde a changé, la société sénégalaise a changé. Ce n’est pas le cas de l’État-nation arcbouté sur lui-même, sur des options et des politiques qui manifestement ne correspondent plus à l’évolution historique, aux besoins vitaux et nouveaux des citoyens et de la jeunesse.
L’État-nation se trouve fragilisé dans un contexte régional d’insécurité du fait du terrorisme jihadiste, de la crise sanitaire du Covid, des conséquences économiques et sociales du conflit ukrainien. C’est pourquoi l’évolution du monde et les bouleversements en cours dans les sociétés africaines annoncent l’actualité à l’ère du dépérissement nécessaire des micro-États-nations, héritage le plus lourd de la colonisation spoliatrice. L’enjeu est le remembrement politique unitaire, le développement économique prodigieux du continent et le renouveau de ses civilisations.
[1] Willy Jackson (2000). Mondialisation, exode des compétences et développement des capacités en Afrique, in Exode des compétences et développement des capacités en Afrique, éd. CEA/CRDI/OIM, p.58.
[2]Jean Louis Calvet (2005). L’avenir des langues africaines en liaison avec les problèmes de développement, in Mondialisation, cultures et développement (Isidore Ndaywel E Nziem et Julien Kilanga Musinde (dir). Paris : éd. Maisonneuve et Larose, pp.229-233.
LANCEMENT DU PROGRAMME RENFORCEMENT DE LA LECTURE INITIALE POUR TOUS
Le programme Renforcement de la lecture initiale pour tous (RELIT) a été lancé officiellement ce vendredi par le ministre de l’Education, Mamadou Talla, et l’ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, Michael Raynor.
Saint-Louis, 8 avril (APS) - Le programme Renforcement de la lecture initiale pour tous (RELIT) a été lancé officiellement ce vendredi par le ministre de l’Education, Mamadou Talla, et l’ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, Michael Raynor.
Ce programme dont l’objectif majeur est de contribuer à l’amélioration de la lecture dans les langues locales et en français, est financé par l’USAID à hauteur de 47 milliards de francs CFA pour une durée de cinq ans.
Le ministre de l’Education a remercié le gouvernement américain qui a financé ce programme par l’intermédiaire de l’USAID, qui, selon lui, a déjà investi beaucoup d’argent depuis 2016 dans ce secteur pour accompagner le projet d’introduction des langues nationales dans le système éducatif.
RELIT va intervenir dans le domaine stratégique de la lecture, une discipline fondamentale dont la maîtrise conditionne, en grande partie, la réussite de tous les autres apprentissages, a ajouté M. Talla.
Il s’inscrit dans la continuité des acquis du Programme lecture pour tous (LPT) qui a beaucoup contribué à renforcer les capacités des apprenants à bien lire, a rappelé le ministre.
Le ministre a souligné que ce programme, arrivé à terme, ’’avait mis l’accent sur la didactique de la lecture bilingue, le coaching et l’engagement parental ou communautaire en termes d’accompagnement des enfants à la maison’’.
L’ambassadeur des Etats-Unis, Michael Raynor, a déclaré que RELIT s’appuie sur les acquis du PLT qui a touché 500.000 élèves dans sept régions du Sénégal.
Il permettra de consolider la réforme du système national d’éducation bilingue au Sénégal, à travers le modèle harmonisé qui sera déployé au mois d’octobre 2022, a ajouté le diplomate.
Le maire de Saint-Louis, Mansour Faye, a pris part à cette cérémonie ainsi que le gouverneur Alioune Badara Samb, le Directeur général de l’Usaid, Peter Trenchard, et l’Inspectrice d’académie Adjara Sy Diagna.
SEULEMENT 350 ADMIS AU CONCOURS DIRECT D'ÉLEVES-MAITRES (CREM) 2021, CONTRE 5000 «REPÊCHÉS» L'ANNÉE DERNIÈRE
Les leaders syndicaux de l'élémentaire s'indignent et comptent engager la lutte pour, disent-ils, protéger le système éducatif national.
Sur les quelque 30 000 candidats au concours de recrutement d’élèves-maitres (CREM) 2021, seuls 275 enseignants «option français» et 75 arabisants ont été recrutés dans la Fonction publique. Soit 350 concurrents admis par voie de concours contre 5000 enseignants recrutés sur demande l’année dernière. Les leaders syndicaux d’enseignants de l’élémentaire à l’instar des secrétaires généraux du Sels (Syndicat des enseignants libres du Sénégal) / Authentique, Abdou Faty, du Sels, Hamidou Diédhiou, et Mouhamou Moustapha Ségnane du SNELAS (Syndicat national des enseignants en langue arabe) FC, se disent à la fois surpris et déçus de ces résultats. Aussi, ils comptent engager la lutte pour un enseignement de qualité au Sénégal.
Pour la première fois, depuis 2015, les résultats du concours de recrutement d’élèves-maitres (Crem) ont fait réagir presque tous les acteurs de l’élémentaire qui jugent « catastrophique » le très faible quota de cette année. Sur 34 103 candidats sélectionnés, seuls 350 ont réussi à l’examen. Soit un taux de réussite d’environ 1 % aussi bien pour le français que pour l’arabe. Ces futurs enseignants sont au total 275 élèves-maitres français et 75 arabisants qui viennent s’ajouter aux 5000 enseignants recrutés l’année dernière sur demande du ministère de l’Education nationale. Interpelés sur le sujet, les enseignants en rigolent même pour dire que la tutelle a certes permis à 350 Sénégalais d’embrasser le métier d’enseignants par la voie légale. Cela dit, ils dénoncent le fait qu’en parallèle, les autorités aient fait aussi dans le «clientélisme politique» en repêchant 5000 autres.
Saloum Sonko dit ne toujours pas comprendre qu’»avec tout ce déficit criard d’enseignants à l’école, on prenne à la volée 5000 enseignants et seulement 350 par voie de concours». Une manière, pour lui et ses collègues, de fustiger ce qu’ils qualifient de promotion de la médiocrité à l’école. Ce qui ne saurait prospérer, selon le secrétaire général du Sels Authentique, Abdou Faty. «Ce quota ne présage rien de bon. C’est du n’importe quoi ! Le Sénégal a des impératifs de recruter des élèves-maitres parce que le déficit est criard. L’année dernière, les autorités ont fait des efforts en recrutant 5000 enseignants. Au lieu de s’inscrire dans cette dynamique pour de bons résultats à l’école, ils essayent de nous conduire à travers un recrutement «yaama nekh». Ils veulent fouler au pied les règles du recrutement pour prendre la voie des enrôlements farfelus. Nous ne pouvons pas tirer toutes les conséquences de cet état de fait parce que nous n’en connaissons pas encore les soubassements. Mais une chose est sûre.
Le profil d’entrée de l’enseignement est important. Des ministres comme Serigne Mbaye Thiam se sont battus pour un profil d’entrée sélectif, si les services de Mamadou Talla veulent maintenant se mettre dans une autre dynamique d’entrée, ce serait tout simplement catastrophique. Ce que nous n’accepterons pas. Nous appelons d’ailleurs tous les parents d’élèves à faire face. Nous comptons même organiser une marche pour qu’on ne tue pas l’école sénégalaise», nous confie cet enseignant. Le secrétaire général du Sels, Hamidou Diédhiou, s’inscrit lui aussi dans la même dynamique et entend même interpeler ses camarades du G7 (Groupe des sept syndicats les plus représentatifs du secteur de l’éducation) pour, dit-il, résister afin de protéger le système. Ne mâchant pas ses mots, il estime que l’intrant le plus important, c’est-à-dire l’enseignant, doit être recruté sur la base de la qualité. C’est pourquoi, et revenant sur la faiblesse du quota relatif au recrutement des élèves-maitres, il affiche d’emblée un sentiment de déception. «Je suis déçu d’autant que le recrutement ne se fait pas sur la base de sentiment ou d’humeur mais selon un besoin exprimé et connu. Le besoin est estimé à plus de 35 000 enseignants. Partout, dans toutes les académies, les enseignants comme les autorités académiques reconnaissent le déficit. Ce même si l’Etat n’avait pas reconnu ce déficit avant. Mais maintenant, ils ont la bonne information et le reconnaissent avec le recrutement de 5000 enseignants l’année dernière. Aujourd’hui, ils reviennent pour ne prendre que 350 dont 75 dans l’arabe pour ensuite faire un autre recrutement spécial sous des allures politiciennes. Ça pose problème. J’ai des craintes parce que le ministère n’a pas communiqué sur le nombre. En tant que syndicat, nous n’avons pas été associés et nous ne connaissons pas les soubassements de cette diminution du nombre des admis. Au moins 2500 enseignants étaient attendus. C’est le minimum. Si on théorise, c’est parce qu’on veut mettre en avant un clientélisme politique et fouler au pied la qualité. Or le recrutement, basé sur les diplômes et le niveau, c’est ce qui va positivement impacter sur la qualité de l’enseignement. Nous n’allons pas rester les bras croisés. Nous, du Sels, allons le partager avec nos camarades du G7. Il faudra résister. Ce système, nous devons le protéger».
Aliou Sadia Sall de la plateforme «Forum des Enseignants et Enseignantes du Sénégal» emboite le pas à Hamidou Diédhiou pour dire que le mode de recrutement pose problème, et qu’il sera difficile pour les jeunes Sénégalais d’avoir un emploi par voie de concours. «Des concours sont organisés pour donner des chances au maximum de Sénégalais. Mais voilà qu’en parallèle, le ministre emprunte d’autres voies alors que le recrutement normal, ça donne le droit à toutes les personnes de se présenter. Le concours, c’est la voie normale pour accéder à la fonction enseignante. Mais aujourd’hui, on recrute des gens sur demande. Et la majeure partie de ces nouvelles recrues sur demande n’aura pas le niveau. Pour ces 350 dont 75 arabisants, c’est un nombre insignifiant par rapport aux candidats et au déficit d’enseignants à l’école», a-t-il fustigé. Par rapport au quota d’enseignants, option arabe, le secrétaire général du Snelas Fc, Mouhamadou Moustapha Ségnane, affiche également un sentiment de déception. «D’après ses dires, le ministère aurait justifié la baisse du nombre par le recrutement de 5000 enseignants fait l’année dernière. C’est la justification du ministère. Mais comparativement à la situation sur le terrain, le nombre ne devrait pas connaitre une baisse. Au contraire, il devait augmenter d’autant que les classes multigrades et les doubles flux sont toujours là encore qu’on a déjà affecté tous les 5000 enseignants recrutés l’année dernière. En tout cas, pour ce qui est des enseignants d’arabe, si on avait besoin de 100 enseignants, on en a pris que 20 nouveaux. Or, chaque école de six classes doit avoir un enseignant arabe. Et chaque école de 12 classes, deux enseignants pour 24 heures de cours dans la semaine voire 30 heures si on y ajoute les cellules pédagogiques...».
MACKY SALL CHANTE SES RÉALISATIONS DANS LE SECTEUR DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Le chef de l’Etat a reçu hier au Palais de la République la communauté universitaire. Macky Sall a réuni les recteurs d’université et autres directeurs d’instituts pour échanger, réfléchir et orienter les prises de décision pour améliorer le système d’ens
Le chef de l’Etat a reçu hier au Palais de la République la communauté universitaire. Macky Sall a réuni les recteurs d’université et autres directeurs d’instituts pour échanger, réfléchir et orienter les prises de décision pour améliorer le système d’enseignement.
Le Président Sall a prononcé hier au Palais de la République une leçon inaugurale devant les recteurs d’universités et autres directeurs d’instituts. Il s’agit, selon lui, d’examiner avec eux les voies et moyens d’améliorer le système d’enseignement supérieur et de recherche pour qu’il reste à la hauteur des ambitions et au plus près des réalités de notre temps. Profitant de l’occasion, le chef de l’Etat est revenu sur ses actions en faveur du système. Ainsi, il indique que les dotations budgétaires du secteur de l’Enseignement supérieur sont passées de 117 milliards en 2012 à 241 milliards en 2022 soit plus du double en dix ans.
A l’en croire, cet effort budgétaire a permis entre autres réalisations l’élargissement de la carte universitaire avec l’ouverture des universités du Sine Saloum à Kaolack et d’Amadou Moctar Mbow de Diamniadio. Mais aussi, ajoute-t-il, des instituts supérieurs d’enseignement professionnel ; sans compter l’innovation majeure en l’occurrence l’université virtuelle du Sénégal. Faisant toujours son bilan, il rappelle que l’évolution du nombre d’enseignants chercheurs est passée de 2 027 enseignants en 2015 à 2 348 en 2021. Quant aux personnels administratifs et techniques (PATS) dans les œuvres sociales, ils sont passés de 2745 en 2012 à 6225 agents en 2021. Il se réjouit également de la construction et de l’équipement de 100 laboratoires ; et de la mise en service du supercalculateur, du microscope électronique et des équipements de biotechnologies dernière génération.
En ce qui concerne les actions envers les étudiants, le Président Sall a évoqué la construction de nouveaux pavillons pour une meilleure prise en charge des besoins en logement des étudiants. Un investissement, dit-il, de plus de 79 milliards de francs CFA. «Je dois rappeler que le nombre de lits d’étudiants était de 6 030 en 2012. Aujourd’hui, ce nombre est passé à 43 375 lits. Donc, c’est une multiplication par sept en dix ans », explique-t-il. Poursuivant, il soutient que la moitié des budgets des œuvres sociales est destinée aux bourses et aides. «Je dois rappeler que le nombre de boursiers est passé de 77 924 étudiants en 2011-2012 à 122 778 étudiants boursiers et aidés en 2020- 2021. Et les ressources allouées aux bourses et aides ont presque doublé, passant de 40 milliards en 2012 à 70 milliards en 2021 », souligne-t-il.
Le président de la République estime en définitive que même s’il y a aujourd’hui des chantiers à construire ou à parfaire, il n’y a pas de quoi rougir de nos universités et instituts. «Nous pouvons être fiers du bilan réalisé. Nous, tous réunis ici, sommes la preuve vivante de la qualité des ressources de nos établissements publics. Pour l’essentiel, nous sommes diplômés des universités sénégalaises. Je suis fier et heureux de dire que j’ai fait mes humanités à l’UCAD», se glorifie l’actuel président de l’Union Africaine (UA).
De plus, note-t-il, si l’université sénégalaise accueille toujours des étudiants et chercheurs d’autres pays, c’est bien parce qu’elle continue de répondre à sa vocation de pôle de diffusion de savoir et de savoir-faire.
LE CORAN TRADUIT DANS LES LANGUES AFRICAINES POUR ÊTRE PLUS ACCESSIBLE AUX FIDÈLES
Pour rendre le Coran accessible au plus grand nombre, il faut le traduire dans les langues des croyants. C'est déjà le cas au Sénégal et désormais aussi en Guinée
Pour rendre le Coran accessible au plus grand nombre, il faut le traduire dans les langues des croyants. C'est déjà le cas au Sénégal et désormais aussi en Guinée. En ce mois de Ramadan, c'est le dossier du matin.
Le texte sacré de l’Islam est désormais disponible en langue pulaar, encore appelée fulfulde. C'est un projet mené par l'association Islam House (basée en Arabie saoudite) et par le Centre guinéen d'études et de traduction (basé à Conakry). Les traductions du Coran en pulaar sont très rares et peu accessibles. Cette nouvelle version vient enrichir le site officiel de l'Encyclopédie du Coran (www.islamhouse.com) qui à ce jour, est traduite dans 23 langues, dont le Haoussa et le Kiswahili. En traduisant le Coran en pulaar-fulfulde, ce sont près de 60 millions de locuteurs dans le monde qui sont visés.
Il a fallu quatre ans de travail et de vérifications pour traduire les 114 sourates du Coran en pulaar. Un travail délicat, pour coller au plus près de l'esprit du livre saint, tout en adoptant un niveau standard de langue compréhensible par tous et toutes, comme l'explique à Bineta Diagne, de la rédaction Afrique, Mamadou Tafsir Baldé, le directeur du centre Guinéen d'études et de traduction, porteur de ce projet : « Dans la traduction de sens du Coran, il y a toujours des terminologies qui sont parfois conformes, d’autres qui sont différentes. Nous avons une traduction selon un caractère du pulaar standardisé pour avoir une traduction accessible à tous les (locuteurs de) pulaar. »
Ce projet est mis en ligne en ce tout début de ramadan, pour répondre à l'intérêt des fidèles en quêtes informations sur la Révélation du Coran. Mamadou Tafsir Baldé : « Parmi les versets les plus consultés pendant ce mois du ramadan, les versets de la sourate numéro deux "al-baqarah". Elle parle de la révélation du Coran dans le mois du ramadan. Elle explique comment nous pouvons jeûner. Ce sont les les concepts du ramadan... Le ramadan aussi, c’est un moment de la lecture du saint Coran. Il y a des gens qui lisent tout le Coran pendant le ramadan. »
Le projet n'est pas totalement achevé : l'association Islam House compte se lancer dans la traduction des Hadith, les paroles du Prophète. Par ailleurs, une version papier du Coran en pulaar devrait bientôt être disponible.
LES CLÉS D'UN RETOUR À L'ÂGE D'OR CULTUREL AU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Promouvoir les langues nationales, encourager le potentiel de création et de créativité à la base... L'ancien ministre Abdoulaye Elimane Kane indique comment mieux profiter du puissant potentiel de la culture pour le développement
Senghor était un pédagogue de la culture. Hélas, la période des ajustements structurels entre autres, a été fatal pour la politique culturelle officielle du pays. Ce constat amer est d'Abdoulaye Elimane Kane, un des témoins privilégiés de l'âge d'or de la culture au Sénégal. Le philosophe et ancien ministre de la Culture, intervenant jeudi 31 mars lors de la conversation "Littérature, Culture et Consensus sociétaux", a rappelé qu'il ne saurait y avoir de développement durable sans une place de choix accordée à la culture et à ses composantes. Il a notamment évoqué quelques pistes suscpetibles de redonner à la culture son lustre d'antan au Sénégal.
VIDEO
L'ARMÉE ENGAGÉE À EN FINIR AVEC LA GUERRE EN CASAMANCE
Macky Sall a indiqué dimanche, dans son adresse à la nation en marge du 4 avril également marquée par le rappel de la nécessité d'une autosuffisance alimentaire, sa détermination à voir les opérations militaires en cours dans le sud aller à leur terme
SenePlus publie ci-dessous, le message à la nation du président Macky Sall à l'occasion de la célébration du 62e anniversaire de l’indépendance du Sénégal.
"Mes chers compatriotes,
Demain, 4 avril 2022, nous célébrons à l’unisson le 62e anniversaire de l’indépendance de notre pays.
A toutes et à tous, chers compatriotes d’ici et de la diaspora, j’adresse mes chaleureuses félicitations.
Je rends un vibrant hommage à nos vaillants Lions, qui nous ont offert la première CAN de notre histoire, et la 2e qualification consécutive de notre pays à la Coupe du monde de football.
Merci à vous, chers Lions, à votre coach et votre encadrement d’avoir porté si haut les couleurs nationales.
Nos prières et vœux ardents de succès vous accompagnent sur la route du Mondial 2022. Comme toujours, l’Etat sera à vos côtés pour vous apporter tout le soutien nécessaire.
Au nom de l’Union Africaine, que notre pays a l’honneur de présider cette année, je salue nos frères et sœurs d’Afrique, et leur exprime mon engagement sans faille au service des intérêts de notre continent.
Par la grâce de Dieu, notre fête nationale se tient en période d’intense ferveur spirituelle, avec le ramadan et le carême.
Puisse l’esprit de foi et de concorde que porte ce temps béni raffermir notre vivre ensemble dans la paix, la stabilité et l’harmonie nationales.
En raison des travaux sur le chantier du BRT, le défilé marquant cette édition aura lieu à la place de l’Indépendance, en format réduit ; mais avec toute la solennité qui exalte notre commun vouloir de vie commune et la symbiose Armée-Nation.
En votre nom et au mien propre, je redis à nos chers anciens combattants nos sentiments de respect, d’affection et de gratitude.
Le souvenir impérissable de leurs sacrifices pour la défense de la liberté restera toujours gravé dans nos cœurs et nos esprits.
A vous, officiers, sous-officiers et militaires du rang, je réitère ma confiance et la fierté de la nation.
Je salue la mémoire de nos soldats tombés au champ d’honneur. Aux blessés, j’adresse mes vœux de prompt rétablissement.
Je renouvelle mon soutien à ceux et celles parmi vous qui sont déployés au service de la paix dans le monde, et en opérations pour la défense de l’intégrité territoriale, et la lutte contre la criminalité transfrontalière et le pillage de nos ressources naturelles.
J’ai donné ordre à nos Forces de défense et de sécurité de poursuivre sans répit ces opérations jusqu’à ce que tous les objectifs assignés soient atteints.
Les hommes et femmes qui ont choisi le métier des armes pour défendre les intérêts vitaux de la nation, au péril de leur vie, méritent notre soutien et notre gratitude.
C’est pourquoi je tiens à l’amélioration constante des conditions d’existence de nos soldats, l’efficacité opérationnelle de leurs missions et la quiétude de leurs familles.
Cette année, le thème de la fête de l’indépendance porte sur Forces de défense et de sécurité et résilience nationale.
Dans un contexte mondial agité et incertain, qui s’ajoute à la profonde crise sanitaire et économique née de la pandémie COVID-19, ce thème nous invite à persévérer dans nos efforts individuels et collectifs face aux épreuves de notre temps.
Nos Forces de défense et de sécurité, faisant corps et âme avec la nation, ont contribué de façon remarquable à la mise en œuvre de notre stratégie de riposte sanitaire et socio-économique, en plus de l’exécution des mesures régaliennes.
Dans le même esprit, devant la montée des périls et la complexité des menaces, le programme de renforcement des capacités opérationnelles de notre armée se poursuit, afin que nos Forces de défense et de sécurité soient prêtes, en tout temps et en tout lieu, à assurer leur mission de défense du territoire national.
En outre, 12 nouveaux escadrons de gendarmerie, 11 commissariats de sécurité publique et 3 postes avancés aux frontières ont été créés, en plus de l’acquisition de nouveaux moyens de lutte contre la grande délinquance et la criminalité organisée.
Ces efforts, parmi d’autres, seront maintenus et renforcés.
Mes chers compatriotes,
Dans mon message à la nation à l’occasion du nouvel an, je vous ai entretenu de nos politiques de développement économique et social, y compris la mise en œuvre des projets d’infrastructures indispensables à l’objectif d’émergence.
Depuis lors, nous avons :
inauguré le Stade Abdoulaye Wade de Diamniadio et le pont Nelson Mandela de Foundiougne ;
mis en service l’autopont de Cambérène ;
et lancé les travaux de la 2e phase du TER ; pendant que l’exécution des projets du BRT et de l’autoroute Mbour-Fatick-Kaolack progresse à un rythme satisfaisant.
En même temps, la formation aux métiers, l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes restent au cœur de mes priorités.
La mise en œuvre du Programme d’urgence Xëyu ndaw ñi, financé à hauteur de 450 milliards de FCFA sur trois ans, se poursuit au sein des Pôles-Emploi et Entrepreneuriat pour les Jeunes et les Femmes, et de la DER/FJ, de l’ANPEJ, de l’ADPME, du FONGIP, du FERA, du PROMOVILLES, de l’AGETIP, du 3FPTE et de la Convention nationale Etat-Employeurs privés.
Au total, dans différents secteurs différents secteurs tels que l’environnement et le cadre de vie, la santé, le tourisme, la sécurité, le service civique national et l’animation socio-éducative, le Programme d’urgence a généré 46 334 emplois, 12 200 bons de formation et financé 86023 bénéficiaires.
Des Centres de formation dans les filières de l’horticulture, de l’aviculture, de l’hôtellerie et de la restauration ont été réceptionnés à Diama, Thiepp, Diamniadio, Gandon et Ziguinchor ; et 12 Centres de proximité ouverts dans différentes localités des régions de Saint-Louis, Matam, Louga, Diourbel et Fatick.
Ce soir, mes chers compatriotes, considérant le risque élevé de pénurie et de flambée des prix en raison de la crise mondiale, j’appelle à une mobilisation générale pour accroitre et valoriser davantage nos produits agricoles, d’élevage et de pêche.
Afin de soulager les ménages, j’ai fait baisser les prix des denrées de première nécessité, notamment le riz, le sucre et l’huile ; et augmenté la subvention du riz local.
Mais pour être à l’abri des aléas de la conjoncture internationale, nous devons, par un effort individuel et collectif sur nous-mêmes, faire preuve de résilience en gagnant au plus vite la bataille de la souveraineté alimentaire.
Car, à vrai dire, l’indépendance n’est pas l’acte isolé d’un jour, mais un combat permanent, qui se gagne également sur le front de la sécurité alimentaire. C’est ce qui ajoute à la souveraineté nationale un surcroit de liberté.
Il nous faut produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons.
C’est le sens des investissements massifs que l’Etat continue de consacrer à la modernisation et à la diversification des secteurs de l’élevage, de la pêche et de l’agriculture.
De plus, pour la deuxième fois consécutive, le budget de la campagne agricole est revu à la hausse, et passe cette année de 60 à 70 milliards de FCFA.
Dans cette quête de l’autosuffisance alimentaire, j’engage les forces vives de la nation, en particulier les jeunes, les femmes et le secteur privé, à s’investir davantage dans les chaines de valeurs de l’élevage, de la pêche et de l’agriculture.
L’expérience des Domaines agricoles communautaires (DAC) montre que nous pouvons relever ce défi, à l’image des belles moissons du DAC de Keur Momar Sarr, sept mois seulement après son lancement en juillet dernier.
Il en est de même du projet pilote d’Incubateur de Mboro, lancé par le Programme Sénégalais pour l’Entrepreneuriat des Jeunes, en partenariat avec le secteur privé, dans le cadre de l’initiative Xëyu ndaw ñi.
En moins d’un an, ce complexe multifonctionnel moderne, financé à plus de 5 milliards de FCFA, a réalisé d’excellentes performances en mettant sur le marché des produits de qualité.
En outre, l’incubateur a formé 1053 jeunes, plus de 22 000 membres de GIE, et assisté 500 jeunes entrepreneurs à accomplir les formalités administratives nécessaires à leurs activités.
Relever le défi de l’autosuffisance alimentaire, c’est aussi faciliter les échanges entre les zones de production et les marchés.
C’est l’objet du Programme spécial de désenclavement, portant sur plus de 2500 Km de routes en cours d’exécution.
S’y ajoute le lancement prochain du Programme d’amélioration de la connectivité des zones agricoles du nord et du centre, financé par l’Etat et soutenu par la Banque mondiale.
D’un coût global de 130 milliards de FCFA, ce nouveau programme mettra en place des infrastructures routières et de renforcement des capacités en matière de formation et de production.
Il permettra, entre autres, de faciliter l’accès aux zones de production agricole, de pêche et d’élevage, afin d’améliorer les conditions de transport et renforcer les échanges intérieurs et avec les pays voisins.
De plus, le volet rural du Programme d’Appui aux Communes et Agglomérations du Sénégal, (PACASEN-rural) financé à hauteur de 352 milliards de FCFA démarrera cette année, pour améliorer l’accès aux services sociaux de base dans 435 communes.
Je rappelle que la composante urbaine du PACASEN est déjà en cours d’activité.
Les politiques d’équité territoriale et de justice sociale resteront toujours au centre de mes préoccupations ; car du fond de mon cœur, je veux que chaque sénégalaise et chaque sénégalais ait sa part de bien-être, de dignité et de décence qu’une nation qui se veut solidaire, unie et indivisible peut offrir à tous ses citoyens.
Telle est la vocation de la nation sénégalaise. C’est le legs que nous ont laissé les anciens, et c’est l’héritage que nous devons aux générations futures.
Pour ma part, je resterai sans relâche le gardien vigilant de ce patrimoine national et des exigences attachées à nos valeurs de culture et de civilisation.
Ensemble, mes chers compatriotes, sur la voie tracée par nos anciens, continuons de bâtir cette nation riche de sa diversité ; cette nation chaleureuse et accueillante, qui nous couve et fait battre notre cœur à chaque instant de notre vie, pour donner vie et force à notre destin commun.
Vive le Sénégal !
Bonsoir et bonne fête de l’indépendance."
VIDEO
RÉTRÉCISSEMENT DU CHAMP DE LA DIVERSITÉ AU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS - L'universitaire et économiste Felwine Sarr pose le diagnostic d'une société sénégalaise où les espaces de production culturelle se raréfient depuis quelques années au profit d'une tendance à la répression
"Il y a depuis quelques années une sorte de répression et de rétrécissement de la pluralité au Sénégal", a affirmé le célébre intellectuel sénégalais Felwine Sarr, lors d'un cadre d'échange organisé par SenePlus.com en l'honneur de Mohamed Mbougar Sarr, le lauréat du prix Goncourt 2021, jeudi 31 mars 2022 à Dakar.
À en croire l'universitaire, la société sénégalaise était beaucoup plus encline à la diversité des opinions, des modes de vie, etc. dans le passé. Il s'en explique dans l'élément vidéo.
VIDEO
SENEPLUS COMME LIANT DE L'INTELLIGENTSIA SÉNÉGALAISE
EXCLUSIF SENEPLUS - Destruction de l'environnement, violence contre les femmes et les enfants, langues nationales... Penda Mbow plaide pour l'émergence d'un mouvement intellectuel susceptible d'influencer l'agenda politique sur des questions sociétales
Dans le long combat contre les violences faites aux femmes et aux enfants, la destruction de l'environnement ; ainsi que la promotion des langues nationales, Penda Mbow pense que SenePlus a une part à prendre. Notamment en jouant un rôle de connecteur des différentes tendances intellectuelles du pays et de sa diaspora, de sorte à imposer aux politiques la prise en compte de ces différentes questions sociétales cruciales.
L'historienne et ancienne ministre de la Culture s'en est ouverte, jeudi 31 mars, lors de la rencontre d'échange organisée à Dakar sur le thème "Littérature, Culture et Consensus sociétaux" avec Felwine Sarr, Mohamed Mbougar Sarr, Aboulaye Elime Kane, Elgas et plusieurs autres participants de prestige.