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2 décembre 2024
Éducation
MACKY VOIT L'ECOLE EN DANGER
Le président de la République, Macky Sall, a fait part lundi de sa « grande préoccupation relativement à une tendance pernicieuse consistant, dit-il, à détourner l’école de sa vocation d’éducation et de formation.
Dakar, 31 juil (APS) – Le président de la République, Macky Sall, a fait part lundi de sa « grande préoccupation » relativement à une « tendance pernicieuse » consistant, dit-il, à détourner l’école de sa vocation d’éducation et de formation en impliquant les élèves dans des manifestations violentes.
Macky Sall, présidant la traditionnelle cérémonie de remise des prix du concours général, a exprimé sa « grande préoccupation devant une certaine tendance pernicieuse qui consiste à détourner l’école de sa vocation d’éducation et de formation. »
« C’est très grave qu’un enseignant censé être un éducateur abuse de l’ascendance et de l’autorité qu’il a sur ses élèves en les invitant à la violence dans les manifestations », a-t-il dit.
Selon Macky Sall, « la violence sous toutes ses formes n’a pas de place dans la société, encore moins à l’école » dont la vocation, comme celle des universités d’ailleurs, « est d’éduquer et de former des citoyens éclairés, responsables, des bâtisseurs et non des casseurs ».
« L’école et les universités ne sont pas des arènes de gladiateurs », a insisté le président de la République, avant de condamner « fermement » de tels agissements qui, assure-t-il, « ne resteront pas impunis ».
Les enseignants incitant les élèves à la violence « sont heureusement minoritaires dans le système éducatif et ne représentent nullement les enseignants du Sénégal », a-t-il affirmé.
Le Sénégal doit se construire « avec des esprits ouverts et tolérants qui dialoguent et se concertent […] qui respectent les lois et les institutions. Le Sénégal des travailleurs, des esprits bâtisseurs qui ne détruisent pas, qui ne brûlent pas nos maisons, nos commerces […] voilà le Sénégal que nous aimons et pour lequel nous devons continuer de travailler », a ajouté Macky Sall.
POUR DES RECHERCHES EN ADÉQUATION AVEC LES POPULATIONS
L'unité de formation et de recherche ECMIJ de l'université Alioune Diop de Bambey a procédé au lancement du laboratoire de recherche interdisciplinaire des sciences sociales
L'unité de formation et de recherche ECMIJ de l'université Alioune Diop de Bambey a procédé au lancement du laboratoire de recherche interdisciplinaire des sciences sociales. La cérémonie s'est déroulée à l'amphithéâtre Innovation à l'occasion d’une journée scientifique dont le thème porte sur le développement des territoires.
L'université Alioune Diop de Bambey vient d'être dotée d'un laboratoire de recherche interdisciplinaire des sciences sociales. Le Directeur de l'UFR ECOMIJ Serigne Ahmadou Gaye explique : "C'est projet qui vient à point nommé parce qu'on n’avait pas de possibilités de financement pour pouvoir mener la recherche. Même si la recherche n'a jamais été absente, mais cela se faisait de manière individuelle. On s'appuyait souvent sur des laboratoires qui sont dans d'autres universités. Mais le Projet nous a donné une occasion de centrer tous nos efforts sur le Laboratoire de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (LRISS) composé de 3 départements et qui a pour objectif de mener de recherches de développement des territoires à travers une approche interdisciplinaire droit-économie-sciences politiques-management ».
Le recteur de l'Université Alioune Diop de Bambey, le Pr Mathy Diaw, qui présidait la cérémonie a salué la création de ce laboratoire de recherche. "Ce laboratoire vient de gagner un financement dans le cadre d'un projet international dans l'Afrique francophone. Cette recherche s'articule autour du ménagement des territoires, une recherche menée par l'UFR ECOMIJ spécialisée dans l'économie, le droit et le management ». Et il poursuit : "le financement, c'est pour les territoires. Nous saluons le fait qu'étant une institution située loin des grands centre-villes, notre université ait pu décrocher ce prix afin de bien mener ces recherches en adéquation avec les préoccupations des populations ».
Pour rappel, c'est à la suite d'une rude sélection où 45 pays avaient déposé et grâce à la pertinence du projet que l'UADB a été choisie par les 5 universités retenues, à savoir de la Côte d'Ivoire, du Bénin, du Congo et l'Université Cheikh Anta Diop à travers le laboratoire en Géographie. Le coût global de ce projet qui comprend 5 composantes est de 100 000 euros.
TAUX DE RÉUSSITE EN HAUSSE AUX EXAMENS NATIONAUX
Le ministère de l’Education nationale a livré l’analyse des résultats définitifs aux examens, au bout de l’année scolaire 2022/2023
Le ministère de l’Education nationale a livré l’analyse des résultats définitifs aux examens, au bout de l’année scolaire 2022/2023 qui, selon lui, « mettent en évidence les réels progrès obtenus ». « Le Certificat de Fin d'Etudes Elémentaires (CFEE) a connu ainsi un taux de réussite exceptionnel de 82,08% contre 73,80% en 2022soit un bond de 8,28%. Le Brevet de
Fin d'Etudes Moyennes (BFEM) suit la même tendance avec un taux de réussite de 76,30% contre 70,38% en 2022 soit un écart positif de 5,92%.
Pour le Baccalauréat (Bac), les bons résultats de l'année dernière sont main- tenus avec un taux de 51,54% d'admis. Le nombre de mentions est passé de 7598 en 2022 à 8212 en 2023 soit une augmentation en valeur absolue de 614 », informe le ministère de l’Education nationale dans un communiqué en date du jeudi 27 juillet. Il se dit « satisfait » des résultats « qui attestent de la vitalité et de la résilience du système éducatif sénégalais et félicite toute la communauté éducative (enseignants, élèves, parents d'élèves, partenaires) qui a œuvré avec abnégation pour l'atteinte de ces performances ».
Selon le communiqué , le ministre de l’Education nationale invite « tous les acteurs à continuer de conjuguer leurs efforts pour le maintien de cet élan de performance et souhaite de bonnes vacances aux enseignants et aux élèves ».
MULTIPLE PHOTOS
LOUGA RECOMPENSE SES MEILLEURS ELEVES
Le Conseil départemental de Louga (nord) a récompensé les soixante-douze meilleurs élèves du département dans le cadre de la première édition du concours de l’excellence organisée jeudi dans ses locaux, a constaté l’APS.
Louga, 27 juil (APS) – Le Conseil départemental de Louga (nord) a récompensé les soixante-douze meilleurs élèves du département dans le cadre de la première édition du concours de l’excellence organisée jeudi dans ses locaux, a constaté l’APS.
« Aujourd’hui, c’est un grand jour pour le Conseil départemental parce que nous célébrons l’excellence car nous venons de primer les soixante-douze meilleurs élèves des établissements moyen et secondaire du département », a déclaré son président, Amadou Mberry Sylla.
Il a souligné que « chacun des lauréats a eu un ordinateur, une tablette, un sac et des livres notamment un livre qui retrace l’histoire du président Macky Sall ».
« Nous voulons que les élèves connaissent qui est le président Macky Sall pour qu’ils s’inspirent de lui, en vue d’honorer leurs parents et de servir leur pays », a expliqué M. Sylla.
Selon lui, « les enjeux du progrès requièrent qu’un plus grand nombre de jeunes sénégalais puisse maîtriser les savoirs et les savoir-faire scientifiques et technologiques ».
« On ne peut bâtir un pays sans assurer à sa jeunesse qui constitue le moteur du développement un triple plan politique, économique et social, une éducation de qualité », a-t-il fait valoir.
Il a rendu « un vibrant hommage à tous les enseignants, professeurs et personnel de direction », qui « plantent partout le drapeau du savoir et de la vertu », citant la regrettée romancière Mariama Ba.
M. Sylla a félicité « les lauréats et les a encouragé à persévérer dans l’excellence », en priant que « leur exemple de sérieux, d’abnégation et de foi au travail puisse inspirer durablement notre jeunesse afin que notre pays puisse disposer d’hommes et femmes capables de les propulser au-devant nations émergentes ».
« Cette initiative du président du Conseil départemental de fêter les jeunes élèves du département qui sont travailleurs est une chose à saluer et féliciter de passage », a salué l’adjoint au préfet de Louga, Cheikhou Seydi.
Il a également magnifié « le travail remarquable des enseignants qui accompagnent au quotidien leurs élèves dans leur quête du savoir, et les efforts qu’ils consentissent pour leur avenir et demandent aux lauréats de persévérer pour être primés l’année prochaine ».
L’adjoint au préfet a demandé au président du Conseil départemental de « célébrer ces enseignants l’année prochaine parce qu’ils le méritent amplement ».
Le secrétaire général de l’Inspection d’académie (IA), Lamine Fall, a déclaré que « cette première édition est une parfaite réussite, et c’est le lieu de remercier le président du Conseil départemental pour cette belle initiative ».
« C’est une première expérience qu’il faut perpétuer, et je souhaite véritablement que les autres départements s’inspirent de l’exemple du département de Louga pour fêter ses meilleurs élèves et ses meilleurs enseignants », a-t-il laissé entendre.
BACCALAUREAT2023, FATICK AFFICHE UN TAUX DE REUSSITE DE 47,64 %
L’Inspection d’académie de Fatick (centre) a enregistré un taux de réussite de 47,64 % à la session 2023 de l’examen du baccalauréat, soit un bond de huit points par rapport aux résultats des années précédentes
Fatick, 21 juil (APS) – L’Inspection d’académie de Fatick (centre) a enregistré un taux de réussite de 47,64 % à la session 2023 de l’examen du baccalauréat, soit un bond de huit points par rapport aux résultats des années précédentes, a-t-on appris de l’Inspecteur d’académie (IA) de Fatick, Cheikh Yaba Diop.
« La région a obtenu au total 277 mentions dont trois Très bien et 46 mentions Bien pour un total de 4.643 admis », a expliqué M. Diop.
L’Inspection d’académie de Fatick a présenté pour le baccalauréat 2023, 10. 024 candidats dont 1.155 pour les séries scientifiques et techniques et 8.827 pour les séries littéraires.
« Nous progressons depuis 2021, année à laquelle l’académie régionale avait enregistré un taux de 39%. En 2022, on est passé à 45,84 % et cette année, nous avons un résultat de 47, 87 % », a fait remarquer l’IA de Fatick.
Au niveau de l’enseignement secondaire, Coumba Ndofféne Diouf de la commune de Fatick a fait la meilleure performance avec un taux de réussite de 81 % au baccalauréat, a relevé Cheikh Yaba Diop.
Pour cette session 2023, les candidats individuels ont représenté 16%. « L’IA comptabilise ce taux auquel , il faut accorder une grande attention », a-t-il fait noter.
Selon l’IA, ces résultats sont obtenus « grâce à la mise en œuvre, depuis l’année dernière du programme pédagogique dénommé Phares (Progression harmonisée des évaluations standardisées) dans toute la région ».
« Ces projets permettent aux établissements scolaires de finir leur programme et à la fin de chaque semestre procéder à des évaluations régionales. Il s’agit d’un système régional qui répond à celui du niveau national où la correction fait l’objet de concertations », a fait savoir M. Diop.
Ainsi, a-t-il poursuivi, des sessions de formation se tiennent régulièrement pour renforcer la capacité managériale des enseignants.
BFEM 2023, SAINT-LOUIS OBTIENT UN TAUX DE REUSSITE DE 77,47 %
La région de Saint-Louis a obtenu un taux de réussite de 77, 47 % à l’examen du certificat de fin d’études moyennes (CFEE), a t-on appris de l’Inspection d’académie.
Saint-Louis, 21 juil (APS) – La région de Saint-Louis a obtenu un taux de réussite de 77, 47 % à l’examen du certificat de fin d’études moyennes (CFEE), a t-on appris de l’Inspection d’académie.
L’Inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de Saint-Louis département arrive en tête avec des résultats de 95, 77%, selon les chiffres dont l’APS a eu connaissance.
Elle est suivie par l’IEF de Podor qui affiche 81,07 %, là où l’IEF de Dagana, avec 79,59%, vient en troisième position.
l’IEF de Pété est à la quatrième place et enregistre un taux de réussite de 69,37%.
L’IEF de Saint-Louis commune occupe la 5eme place avec un taux de réussite de 65,96%, selon ces statistiques.
BFEM 2023, ZIGUINCHOR ENREGISTRE 89,55% DE REUSSITE
L’académie de Ziguinchor (Sud) affiche un taux de réussite de 89 ,55% à la session 2023 du Brevet de fin d’études moyennes (BFEM), a appris l’APS vendredi de son chef, Cheikh Faye.
Ziguinchor, 21 juil (APS) – L’académie de Ziguinchor (Sud) affiche un taux de réussite de 89 ,55% à la session 2023 du Brevet de fin d’études moyennes (BFEM), a appris l’APS vendredi de son chef, Cheikh Faye.
« Sur un effectif total de 11.561 candidats, 11.306 ont effectivement composé. Le total d’admis est de 10.124, soit un taux de réussite de 89,55% au BFEM dans la région de Ziguinchor », a déclaré l’Inspecteur d’académie de Ziguinchor.
M. Faye a rappelé que la région de Ziguinchor avait enregistré 5 858 admis au premier tour au Brevet de fin d’études moyennes, soit un taux de réussite de 51,81%.
»4 477 candidats avaient planché sur les épreuves du second tour. Et les 4 266 ont réussi, ramenant le taux de réussite globale à 89,55% », a fait savoir l’IA de Ziguinchor, Cheikh Faye.
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TOUTES DES SCIENTIFIQUES (IN)NÉES
Le potentiel des femmes en tant que scientifiques est inestimable puisque de par leurs rôles sociaux, la rationalité est chose innée en elles. Elles font quasiment tout le temps de la recherche. C’est l’avis du Pr Coumba Touré Kane, rectrice de l'USSEIN
La fondation Mujeres por Africa a organisé récemment une table-ronde consacrée à la contribution des scientifiques sénégalaises aux objectifs du développement durable (ODD), animée par 5 chercheuses de différents domaines.
Cette rencontre organisée à l’Institut Cervantes de Dakar en partenariat avec l’ambassade d’Espagne a permis à ces scientifiques de discuter de leur apport concret dans les politiques publiques du Sénégal pour l’attente de ces objectif mondiaux en 2030.
A l’ouverture de la séance, la modératrice, le Pr. Coumba Kane Touré, microbiologiste et rectrice de l’université El Hadj Ibrahima Niass du Sine Saloum a tenu une allocution fort appréciée du public. AfricaGlobe Tv vous en propose l’extrait dans cette vidéo.
Estimés à 25% de l’ensemble du total des chercheurs au Sénégal, les femmes n’en sont pas moins présentes dans les différents domaines des sciences et leur potentiel inestimable. Aussi, les filles au lycée sont de plus en plus performantes. Preuve que les femmes peuvent faire autant que les hommes si l’on donne la chance à chacun. D’ailleurs, relève l’universitaires, le potentiel des femmes est tel que la plupart des institutions dirigées par elles sont performantes en général.
Ainsi, pour la rectrice, il urge de cesser de gaver les jeunes filles avec les poupées tous le temps lors de l’éducation. Il faut a contrario donner à tous (filles et garçons) des jeux créatifs qui stimulent leur imagination et leur créative afin d'en faire des scientifiques. La jeune fille a autant besoin du ribots que le jeune garons. Il est grands temps que ces stéréotypes s’arrête.
BACCALAUREAT 2023, UN TAUX DE REUSSITE DE 51,54 % ENREGISTRE AU SENEGAL
Sur les 155 109 candidats ayant passé les épreuves du Baccalauréat 2023, 51,54 % ont obtenu leur diplôme. L’annonce a été faite par Pr Sossé Ndiaye, Directeur de l’Office du Baccalauréat.
Sur les 155 109 candidats ayant passé les épreuves du Baccalauréat 2023, 51,54 % ont obtenu leur diplôme.
L’annonce a été faite par Pr Sossé Ndiaye, Directeur de l’Office du Baccalauréat. D’après Pr Ndiaye, «le taux de réussite a augmenté de manière significative depuis 2020, où il n’atteignait même pas les 40 %. Cette amélioration est le fruit des efforts déployés par les établissements scolaires et les autorités compétentes pour améliorer la qualité de l’éducation et mieux préparer les candidats aux examens». Le Directeur de l’Office du Bac s’exprimait dans le journal L’Observateur.
par Lamine Niang
BACCALAURÉAT : INJUSTICES D'UNE SÉLECTION
Le baccalauréat, une autre relique de l’héritage colonial dont on a encore du mal à se départir, illustre en réalité les limites d’un système éducatif inégalitaire
Chaque année, on revit la même tradition de sélection académique, rythmée par un festival de cris de bonheur et de larmes de déception. Un sort scolaire scellé en l’espace de quelques jours. Le baccalauréat, ce fameux sésame qui ouvre la porte des études supérieures aux plus chanceux et recale les malchanceux qui n’auront pas satisfait aux exigences de réussite dans les différentes disciplines administrées. Aux yeux des lycéens, décrocher ce diplôme c’est plus qu’une évaluation formelle, c’est une marque de distinction sociale, un rite de passage obligatoire qui honore ou sanctionne. On se souvient encore de ce moment d’angoisse et d’anxiété qui vient nous délivrer d’un fardeau social ou nous plonger dans le jugement négatif d’une société qui accepte mal l’échec alors qu’elle nous y prédispose très souvent.
Le baccalauréat, une autre relique de l’héritage colonial dont on a encore du mal à se départir, illustre en réalité les limites d’un système éducatif inégalitaire. Entre le fossé qui sépare les écoles publiques et les institutions scolaires privées d’un côté, et, de l’autre, le favoritisme entretenu par l’État de certaines écoles publiques dites d’excellence au détriment de la grande majorité des établissements scolaires persiste l’existence d’un système scolaire à plusieurs vitesses qui n’offre pas les mêmes chances de réussite à tous les élèves. C’est à l’image d’une société marquée par ses profondes inégalités à différents niveaux.
Les projecteurs sont toujours braqués sur les réussites et on oublie ceux qui ont été évalués négativement en l’espace de quelques jours. La famille, les proches et l’État s’approprient fièrement le mérite de chaque réussite. Tant mieux. En cas d’échec, un seul coupable est pointé du doigt : l’élève. On lui reproche très souvent de n’avoir pas travaillé suffisamment. Et pourtant…A-t-il été placé dans les mêmes conditions de réussite qu’un autre élève qui n’a vécu ni grève ni manque d’enseignants pendant toute l’année scolaire? A-t-il complété l’ensemble des jours de classe et étudié dans un environnement sain, sécuritaire et propice aux apprentissages? Dispose-t-il de toute l’aide nécessaire aussi bien humaine qu’académique en cas de difficultés scolaires? Les parents ont-ils été suffisamment outillés aux besoins d’encadrement éducatif de l’enfant? Il est injustice de poser un verdict scolaire final en trois jours lorsque l’élève patauge depuis plusieurs années dans un environnement scolaire défaillant sans aucun soutien.
En 2022, le directeur de l’Office du baccalauréat s’enorgueillissait d’un taux de réussite qui dépassait à peine 50%. Comme d’habitude, on a encore applaudi les plus méritants en oubliant l’autre moitié laissée en rade, contrainte de reprendre une année scolaire entière. Pour certains, c’est la deuxième ou troisième tentative. En comparaison, la France a enregistré au Bac 2023, un taux de réussite à 90,9%, selon le ministère de l’Éducation.
C’est une tare sociétale d’instituer l’échec comme une normalité. Pensez par exemple à l’université où reprendre une année ou une session pour un étudiant reste encore l’expérience la mieux partagée. Le culte de l’excellence s’accompagne de l’égalité dans le traitement de tous les citoyens pour laisser éclore les talents de chaque enfant quelle que soit son origine sociale. L’exposition médiatique à outrance des rares élèves doués ou du nombre de réussite au bac avec la mention d’honneur cache mal les nombreuses failles et injustices d’un système scolaire qui exclue plus qu’il ne participe à l’inclusion des plus vulnérables. En effet, il est d’abord attendu de la part d’un État moindrement sensible à l’égalité des chances et conscient de la très sérieuse mission de l’éducation pour un peuple de mettre en place toutes les conditions de réussite scolaire avant de se dédouaner. Sinon, il lui sera totalement imputable tous les échecs.
Il y a ainsi une indifférence sidérante proche d’un cynisme collectif volontaire à laisser toute la responsabilité d’un échec sur les frêles épaules d’un élève à peine sorti de l’adolescence, en pensant que de simples mots d’encouragements suffiront. Un jeune d’à peine 18 ou 20 ans qui commence sa vie d’adule par un cuisant échec, c’est un sacré coup pour l’estime de soi. On ne mesure pas souvent l’étendue psychologique de recevoir une première claque à l’aube d’une vie et d’être parfois la risée bien dissimulée d’une société. La confiance en soi d’un peuple dont on espère qu’il saura compétir plus tard avec le reste du monde se construit et se forge d’abord sur les bancs de l’école.
En plus des conséquences psychologiques qui pourrait entraîner une succession d’échecs, il y a une médiocrité étatique dans la gouvernance scolaire d’accepter de dépenser annuellement des milliards pour aboutir à des échecs…
Lorsque des pratiques institutionnalisées donnent les mêmes piètres résultats, il y a alors lieu de faire un temps d’arrêt et de questionner la pertinence de ces pratiques. Le lourd héritage colonial français, dans ses différentes ramifications, nous enferme dans un immobilisme atavique.
Ailleurs dans le monde, le baccalauréat, tel qu’il se vit et se déroule en France comme dans ses ex-colonies, n’existe pas. Les évaluations de fin de parcours, en plus de leur caractère plus humain, intègrent des dimensions plus représentatives du réel niveau de l’élève tout au long de sa scolarité.