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21 avril 2025
Éducation
LE SAES MAINTIENT LA PRESSION SUR LES AUTORITES
Reprise immédiate des cours en présentiel à l’Ucad; Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) hausse le ton contre la fermeture et l’arrêt des enseignements en présentiel à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Une reprise immédiate des cours en présentiel à l’UCAD, c’est ce qu’exige le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur. Lors d’un sit-in organisé, hier lundi, devant le Rectorat de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, la coordination SAES du campus de Dakar a fustigé la fermeture des universités après les violentes manifestations de juin dernier. Selon elle, cette décision a impacté négativement sur la qualité de la formation.
Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) hausse le ton contre la fermeture et l’arrêt des enseignements en présentiel à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Après avoir décrété deux jours de grève les lundi 6 et mardi 7 novembre 2023, la coordination SAES du campus de Dakar a organisé hier, une marche pacifique qui a pris départ devant la Faculté des Sciences juridiques et politiques et qui s’est terminée devant le rectorat de l’UCAD. «Il est alors impératif que l’UCAD se redresse par la reprise, sans délai, des enseignements en présentiel, et ce, tout au moins, pour sauver l’année académique 2022-2023», a déclaré la coordinatrice du SAES du campus de Dakar, Fatou Seck Youm.
Pour cause, selon le SAES, cinq mois «sans» cours, c’est déjà inacceptable. «Ça suffit, parce que, voilà cinq mois que l’UCAD est sortie de son sentier battu, l’enseignement en présentiel qui lui a valu sa place de première université francophone. Ça suffit, parce que, bien évidemment, ce temps de latence impacte négativement sur le quantum horaire et, par conséquent, sur la qualité de la formation. Ça suffit, parce qu’en cinq mois, nous avons noté l’atermoiement des autorités dans un dilatoire continu et savamment orchestré», a fait savoir Fatou Seck Youm.
Poursuivant son propos, elle ajoute : «Durant toute cette période, lesdites autorités n’ont posé aucun acte concret pour une reprise des enseignements en présentiel, laissant visibles les stigmates issus des saccages, nonobstant les multiples alertes de la coordination. Aussi inacceptable que cela puisse paraître, nous ne pouvons plus nous arrêter sur des atrocités commises par des malfrats, des bandits qui ont brulé notre chère université, le 1er juin 2023, car il y va de la survie de l’UCAD, en général, et de la communauté universitaire, en particulier»
Et pour obtenir gain de cause, la coordination SAES du campus de Dakar fait un rappel aux membres du Conseil académique. «Chers Doyens de Facultés, chers Directeurs d’Écoles et directeurs d’Instituts, chers représentants des enseignants-chercheurs et chercheurs, chers représentants du PATS, chers représentants des syndicats des enseignants-chercheurs et chercheurs, le devenir de l’UCAD est entre vos mains, vous membres du premier conseil institué au sein de l’UCAD. La situation impose que vous décidiez, le 08 novembre 2023, à l’unanimité, de la reprise effective des enseignements en présentiel», a lancé la coordinatrice du SAES campus de Dakar.
Pour rappel, les autorités avaient décidé de la fermeture des universités au mois de juin dernier. Ce, après les violentes manifestations qui ont éclaté après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison pour «corruption de la jeunesse» dans l’affaire Sweat Beauté. Des bâtiments de l’université de Dakar et du matériel avaient été mis à sac et incendiés.
REVOILA LA CRISE DANS LE SECTEUR EDUCATIF
Journée «école morte» du Saemss et du Cusems, menaces du ministère de l’éducation, grève du Saes, Ce mardi 7 novembre, l’école sénégalaise risque de connaître des perturbations
La journée «Ecole morte», décrétée ce mardi 7 novembre, par le SAEMSS et le CUSEMS, les menaces du ministère de l’Education nationale, la grève du SAES : le secteur éducatif connaît une tension. Ce qui risque encore d’impacter négativement sur les enseignement-apprentissages et le quantum horaire. Alors qu’on s’achemine vers une élection présidentielle, prévue le 25 février 2024, les perturbations des enseignements risquent de s’intensifier, si l’on n’y prend pas garde.
Ce mardi 7 novembre, l’école sénégalaise risque de connaître des perturbations. Pour cause, les syndicats d’enseignants, en l’occurrence le SAEMSS et le CUSEMS, observent une journée «Ecole morte» sur l’étendue du territoire national. Ils exigent du gouvernement le respect de ses engagements et la libération des enseignants «arbitrairement» détenus dans les prisons. «L’alliance du moyen-secondaire entre le SAEMSS et le CUSEMS exige du gouvernement du Sénégal l’apurement du passif des protocoles signés à travers le parachèvement de la dématérialisation des actes et des procédures, la révision du statut des décisionnaires, le démarrage de toutes les formations à la FASTEF, le relèvement des quotas pour le paiement des rappels dus aux enseignants, le doublement du budget des établissements solaires, le paiement sans délai des indemnités de suggestion aux chefs d’établissements», avait fait savoir, vendredi dernier, le secrétaire général national du SAEMSS, El Hadj Malick Youm, lors d’une conférence de presse.
MISE EN GARDE TEINTEE DE MENACES DU MEN
En effet, cette étape du plan d’actions des organisations syndicales fait renouer le secteur de l’éducation avec les remous, près d’un mois après la rentrée scolaire. L’annonce a ainsi fait réagir le ministère de l’Education nationale (MEN). «Le Ministère de l’Education nationale constate, avec regret, des appels à une journée Ecole morte de la part d’organisations syndicales signataires du protocole d’accord du 26 février 2022, par lequel elles réaffirmaient, comme toutes les parties prenantes, leur engagement en faveur des priorités du département notamment à promouvoir un climat social apaisé dans l’espace scolaire», lit-on dans un communiqué. Toutefois, le ministère de l’Education nationale promet de «s’opposer à toutes les tentatives de déstabilisation de l’école pour des motifs inavoués»
A l’en croire, le gouvernement accorde un intérêt à la revalorisation de la fonction enseignante. En atteste, dit le MEN, les «fortes mesures» prises dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord du 26 février 2022. Face à cela, le MEN a brandit des menaces contre les syndicats d’enseignants. «Dans tous les cas, le département, qui a toujours maintenu un dialogue permanent avec les organisations syndicales, prendra, en toute responsabilité et toute rigueur, les dispositions idoines pour assurer le déroulement correct de l’année scolaire. Le gouvernement se réserve le droit de revenir dans l’immédiat, sur ses engagements, qui ont déjà couté 250 milliards de franc CFA au contribuable sénégalais, en cas de violation par la partie syndicale des termes de l’accord sans préalable», avertit le département de l’éducation.
REPLIQUE DE L’ALLIANCE SAEMSS-CUSEMS
Après les avertissements du ministère de l’Education nationale, l’alliance du moyen-secondaire entre le SAEMSS et le CUSEMS n’a pas attendu beaucoup de temps pour apporter une réplique. «L’Alliance du moyen secondaire entre le SAEMSS et le CUSEMS a pris connaissance avec beaucoup de désolation et de tristesse du communiqué du 05 novembre 2023 du Ministère de l’Education nationale qui se résume en une constellation de méprises sur les dispositions de la Loi 61-33, de tentatives d’intimidation et de fausses allégations à l’endroit des syndicats», rapporte un communiqué en date du 5 novembre 2023. La même source ajoute : «Depuis la signature des protocoles du 30 avril 2018 et du 26 février 2022, le Gouvernement verse dans le dilatoire sur les accords portant notamment sur le statut, la carrière et le plan de formation des enseignants». Non se limitant pas à cela, l’Alliance des syndicats note que «Depuis le démarrage de l’année scolaire 2023/2024, le sabotage systématique de l’école sénégalaise orchestré par le Gouvernement depuis belle lurette saute à l’œil nu avec les nombreux déficits constatés dans le système : déficit de matériels (tables-bancs, classes...), déficit de personnels enseignants et déficit budgétaire avec la réduction drastique des fonds destinés au fonctionnement des établissements. Cette dernière tentative qui met à genoux notre système éducatif et la décision illégale portant fermeture de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar illustrent à suffisance les ambitions pernicieuses du régime consistant à priver le Sénégal de ce qu’il a de plus cher, l’école publique», souligne le SAEMSS et le CUSEMS.
Sur les accusations de «non-respect de la règlementation» dénoncé par le ministère de l’Education nationale, les syndicalistes répondent : «malgré les interprétations tendancieuses contenues dans le communiqué du MEN, nous rappelons que les syndicats ont toujours inscrit leur action dans le strict respect des dispositions de la Loi 61-33 du 15 juin 1961, de la Constitution du Sénégal ainsi que des Conventions C 87 et C 98 de l’OIT qui reconnaissent le droit de grève à tout travailleur». Aussi, ont-ils précisé, «les syndicats ont toujours respecté les dispositions légales en procédant au dépôt d’un préavis dès le début de l’année et au respect du délai d’attente d’un mois avant le lancement de tout plan d’actions. Ainsi, les préavis en cours couvrent l’actuel plan d’actions».
Dans leur communiqué, le SAEMSS et le CUSEMS sont revenus sur le «véritable conflit qui oppose les syndicats au Gouvernement». Selon eux, «cela ne relève point d’un manque de respect des dispositions légales mais plutôt d’un parti pris délibéré du Gouvernement de restreindre les accords au volet financier et de leur refus systématique et manifeste d’honorer leurs engagements».
REMOUS DANS LE SECTEUR DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
Le secteur de l’enseignement supérieur est aussi en mouvement. Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) s’insurge contre la fermeture des universités publiques du Sénégal, depuis le mois de juin dernier, après les violentes manifestations ayant suivi la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko dans l’affaire Sweet Beauty. Hier, lundi 6 novembre, le SAES a organisé une marche suive de sit-in dans certains établissements d’enseignement supérieur du pays, pour exiger une «reprise immédiate et sans conditions des cours en présentiel». Ce, alors qu’il observe déjà une grève de deux jours, les lundi 6 et mardi 7 novembre. Alors qu’on s’achemine vers une élection présidentielle, prévue le 25 février 2024, les perturbations des enseignements apprentissages risquent de s’intensifier, si l’on n’y prend pas garde.
MULTIPLE PHOTOS
GREVE DU SAES, L'UGB ENTRE DANS LA DANSE
La grève de 48 heures décrétée à partir de ce lundi par le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) pour exiger »la réouverture des universités publiques » a été suivie à l’université Gaston Berger de Saint-Louis
Saint-Louis, 6 nov (APS) – La grève de 48 heures décrétée à partir de ce lundi par le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) pour exiger »la réouverture des universités publiques » a été suivie à l’université Gaston Berger (UGB) de Saint Louis (nord), a constaté l’APS.
Le mouvement d’humeur implique un ‘’arrêt complet’’ des activités pédagogiques, portant essentiellement sur les cours, les soutenances et les délibérations, ainsi que les formations payantes, a expliqué le coordonnateur de la section SAES de l’UGB, Evrad Marie Diokel Ngom, lors d’un point de presse.
L’enseignant-chercheur signale aussi la suspension de « toute participation à des activités administratives » et invite les autorités universitaires à »prendre des mesures immédiates » pour la réouverture des universités.
Evrad Marie Diokel Ngom a fait part de la »vive inquiétude » de la section SAES de l’UGB face à la prolongation de la fermeture des universités publiques du Sénégal.
»Depuis juin 2023, la quasi-totalité de nos universités publiques construites sur le modèle de l’enseignement présentiel sont inaccessibles aux étudiants, alors que la décision de fermeture était justifiée par des considérations socio-politiques », a-t -il rappelé.
Il avait été convenu, avec les conseils académiques des universités, une reprise des cours en présentiel à partir du mois d’octobre, selon le coordonnateur de la section SAES de l’UGB.
»Malheureusement, malgré nos sollicitations répétées, les autorités gouvernementales et universitaires ont invoqué des retards dans la préparation des œuvres sociales pour justifier une paralysie inacceptable qui pénalise l’avenir de nos étudiants et le développement de notre pays’’, a-t-il déploré.
Il a également fustigé les ‘’budgets insuffisants’’ alloués aux universités ainsi que le retard noté ‘’dans la régularisation des pensions des veuves et veufs. »
Une conférence nationale du SAES est convoquée le samedi 11 novembre à l’Université Iba Der Thiam de Thiès, pour décider de « la suite à donner à cette grève » visant à obtenir sur « la réouverture immédiate des universités publiques ».
ECOLE MORTE, CHEIKH OMAR HANN AVERTIT
La semaine dernière, le Cusems et le Saems ont annoncé des journées mortes à l’école pour protester contre le non-respect des accords signés en 2022, la fermeture des universités et les arrestations arbitraires.
La semaine dernière, le Cusems et le Saems ont annoncé des journées mortes à l’école pour protester contre le non-respect des accords signés en 2022, la fermeture des universités et les arrestations arbitraires.
Après cette annonce, le ministre de tutelle a réagi. « Le gouvernement se réserve le droit de revenir dans l’immédiat, sur ses engagements, qui ont déjà coûté 250 milliards de francs CFA au contribuable sénégalais, en cas de violation par la partie syndicale des termes de l’accord sans préalable », indique Cheikh Oumar Anne dans un communiqué publié dimanche par son département.
Le ministère qui assimile ces journées mortes à une grève dénonce le non-respect des délais de préavis avant d’aller en mouvement. En plus Cheikh Oumar Anne rejette les arguments, politiques à ses yeux, avancés par les syndicalistes initiateurs du mouvement.
Il invoque ainsi la loi 61-33 du 15 juin 1961 en son article 7 et alinéas 7 et 8 qui, selon lui, interdit toute cessation collective de travail, sans préavis. D’où le rappel des sanctions prévues en la matière, ‘’sans possibilité de bénéficier des garanties prévues par les articles 46 et 51 de la présente loi’’.
« Le Gouvernement reste déterminé à faire respecter les dispositions susvisées et à s’opposer à toutes les tentatives de déstabilisation de l’école pour des motifs inavoués… « , ajoute le communiqué.
MULTIPLE PHOTOS
LE SAES EXIGE LA REOUVERTURE DES UNIVERSITES
La coordination Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) de l’université Assane Seck de Ziguinchor (sud) a organisé, lundi, une marche pour exiger la réouverture sans délai de toutes les universités publiques du Sénégal
Ziguinchor, 6 (APS) – La coordination Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) de l’université Assane Seck de Ziguinchor (sud) a organisé, lundi, une marche pour exiger la réouverture sans délai de toutes les universités publiques du Sénégal, a constaté l’APS.
»Nous ne pouvons pas comprendre que jusqu’à présent certaines universités publiques du Sénégal soient fermées. Cela dépasse l’incompréhension. Nous demandons la réouverture sans délai de toutes les universités publiques », a déclaré le coordonnateur de la coordination SAES de l’université Assane Seck de Ziguinchor, Alexandre Coly.
Il a ajouté qu’après »plusieurs interpellations des autorités académiques et du gouvernement » pour la réouverture des universités, le SAES, »malgré sa bonne volonté d’oeuvrer à la pacification de l’espace universitaire », constate »avec regret le dilatoire orchestré sous prétexte que les œuvres sociales pourtant au service du pédagogique, ne seraient pas prêtes ».
»Nous réitérons de manière ferme que les universités publiques ne peuvent pas être animées à un agenda électorale », a t-il poursuivi.
Le syndicaliste a évoqué d’autres sujets notamment des accords ‘’non respectés’’ par le gouvernement depuis le mois de janvier sur la question des veuves et veufs du personnel d’enseignement et de recherche (PER).
Il a invité les autorités compétentes à « respecter la parole donnée » et à sécuriser les espaces des universités publiques du Sénégal.
Le SAES a décrété un mot d’ordre de grève de 48 heures, les lundi 6 et mardi 7 novembre avec cessation des activités pédagogiques.
Les autorités ont décidé de la fermeture des universités au mois de juin au lendemain des violentes manifestations qui ont éclaté après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison pour « corruption de la jeunesse » dans l’affaire Adji Sarr.
CHEIKH OMAR HANNE MENACE LES SYNDICATS D’ENSEIGNANTS
La journée morte du mardi prochain annoncée par l’alliance du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire authentique (Cusems/A) et le syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saems) a fâché le ministre
La journée morte du mardi prochain annoncée par l’alliance du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire authentique (Cusems/A) et le syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saems) a fâché le ministre de l’Éducation nationale. Convaincus que ces « appels déguisés à la grève sont contraires à la réglementation», Cheikh Oumar Hanne menace de s’opposer à «toutes les tentatives de déstabilisation de l’école pour des motifs inavoués».
Le ministre de l’Education nationale ne compte pas rester les bras croisés face aux éventuelles perturbations des enseignements. Dans un communiqué parvenu à «L’As», Cheikh Oumar Hanne regrette «des appels à une journée école morte» de la part d’organisations syndicales signataires du protocole d’accord du 26 février 2022, par lequel elles réaffirment, comme toutes les parties prenantes, leur engagement en faveur des priorités du département, notamment à promouvoir un climat social apaisé dans l’espace scolaire. Il estime, en effet, que ces appels déguisés à la grève sont contraires à la réglementation. «Si le droit de grève est reconnu aux travailleurs par la Constitution, il s’exerce dans le cadre des lois qui le régissent», prévient-il. Pour lui, il ne peut en aucun cas ni porter atteinte à la liberté de travail, ni mettre l’entreprise en péril. «La loi portant statut général des fonctionnaires, modifié, stipule : les fonctionnaires soumis à un statut ne leur interdisant pas le droit de grève ne peuvent cesser collectivement le travail qu’après l’expiration du délai d’un mois suivant la notification, à l’autorité administrative compétente, par la ou les organisations syndicales représentatives, d’un préavis écrit énonçant les motifs et la durée de la grève envisagée. Celle-ci ne peut intervenir ou se poursuivre lorsque l’ordre de grève est rapporté par la ou les organisations qui ont notifié le préavis», précise Cheikh Oumar Hanne. Il précise que ceux qui cessent le travail en violation des dispositions de l’alinéa précédent peuvent immédiatement subir toutes sanctions disciplinaires. «Il en est de même si la cessation du travail, même intervenant à l’expiration du délai d’un mois prévu au sixième alinéa du présent article, est fondée sur des motifs politiques et non pas sur des motifs professionnels», ajoute le communiqué.
«LE GOUVERNEMENT SE RÉSERVE LE DROIT DE REVENIR DANS L’IMMÉDIAT SUR SES ENGAGEMENTS QUI ONT DÉJA COUTÉ 250 MILLIARDS DE FRANCS CFA»
Par conséquent, il prévient que le gouvernement reste déterminé à faire respecter les dispositions susvisées et à s’opposer à toutes les tentatives de déstabilisation de l’école pour des motifs inavoués. «Les fortes mesures prises dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord du 26 février 2022 démontrent, s’il en était besoin, l’intérêt que le gouvernement accorde à l’école en général, à la revalorisation de la fonction enseignante en particulier», ajoute-t-il. Le ministre de l’Éducation nationale appelle aussi à plus de responsabilité de la part de tous les enseignants et à leur sens de la mesure et du dialogue pour un espace scolaire apaisé, pour la construction d’une école de la réussite, d’une école équitable pour tous et pour toutes. «Dans tous les cas, le département, qui a toujours maintenu un dialogue permanent avec les organisations syndicales, prendra, en toute responsabilité et toute rigueur, les dispositions idoines pour assurer le déroulement correct de l’année scolaire», dit-il. M. Hanne rappelle que le gouvernement se réserve le droit de revenir dans l’immédiat sur ses engagements qui ont déjà coûté 250 milliards de francs CFA au contribuable sénégalais, en cas de violation par la partie syndicale des termes de l’accord sans préalable.
ECOLE MORTE AU SENEGAL MARDI
Le Cadre unitaire des syndicats du moyen secondaire (CUSEMS) et le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (SAEMSS) ont décrété la journée du mardi 7 octobre »Ecole morte » sur toute l’étendue du territoire
Dakar, 5 nov (APS) – Le Cadre unitaire des syndicats du moyen secondaire (CUSEMS) et le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (SAEMSS) ont décrété la journée du mardi 7 octobre »Ecole morte » sur toute l’étendue du territoire, a appris l’APS.
Cette journée »Ecole morte » s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre d’un plan d’actions pour »le respect de tous les accords’’ signés avec le gouvernement, ‘’l’arrêt systématique des restrictions des libertés » et »la libération de tous les enseignants et élèves victimes de détention arbitraire’’, indique l’alliance CUSEMS-SAMES.
LE PROVISEUR CEDE A LA PRESSION DES PARENTS D’ELEVES
Le proviseur, qui avait fixé les inscriptions académiques à 10 000 FCFA s’est conformé à l’arrêté qui a revu le montant à 5000 FCFA.
Bés Bi le Jour |
Oulimata FALL |
Publication 04/11/2023
C’est un long bras de fer entre les populations de Tivaouane et l’administration du lycée depuis la rentrée scolaire de l’année qui vient de connaître un dénouement heureux. Le proviseur, qui avait fixé les inscriptions académiques à 10 000 FCFA s’est conformé à l’arrêté qui a revu le montant à 5000 FCFA.
Par un arrêté interministériel, les frais d’inscription sont gratuits dans tous les établissements publics préscolaires et élémentaires et fixés à 3000 FCFA dans les établissements publics moyens et secondaires. Pour les écoles, ils peuvent être portés à 5000 FCFA au maximum sur décision du Conseil de gestion de l’établissement. À Tivaouane, précisément au lycée Ababacar Sy, cet arrêté interministériel n’a pas du tout été respecté lors du démarrage des inscriptions de l’année 2023 2024. Quelques jours après les parents d’élèves se sont réunis pour exiger le proviseur dudit établissement d’appliquer la règle. Ils sont venus différents quartiers de la cité religieuse pour exiger l’arrêt des inscriptions à 10 000 FCFA. Pour El Hadj Mansour Mané, parent d’élève, ceci n’est pas une affaire à prendre à la légère. Le jeune père de famille souligne que tous les établissements scolaires de Tivaouane ont respecté cette décision sauf lui. «Le proviseur du lycée s’est toujours mal comporté avec les populations. Il avait fait pareil l’année dernière concernant les blouses scolaires. L’argent est encaissé sans suite. Il dit même que c’est lui qui a amené les tables-bancs au lycée. C’est archi-faux ! C’est l’œuvre d’une association de la ville», a-t-il dit. M. Mané a informé avoir saisi le préfet par une correspondance, même s’il est pessimiste par rapport à sa requête. Mais aussi une autre lettre adressée à l’inspection d’académie et une plainte annoncée contre le proviseur pour «escroquerie».
«Une incompréhension qui pouvait être évitée»
Le proviseur du lycée Ababacar Sy de Tivaouane s’est défendu lors d’une assemblée générale organisée par les parents d’élèves le mercredi 1er novembre dernier. «C’est une situation déplorable qu’on aurait pu éviter», a-t-il déclaré au sortir de cette rencontre. En effet, l’accusé Mame Makhett Gueye souligne que c’est une «incompréhension» entre l’administration scolaire et les parents d’élèves et que l’État n’a pas assez communiqué sur cet arrêté. Il reconnaît effectivement que le gouvernement a la responsabilité régalienne de l’éducation et de la formation des populations et il lui revient de prendre des décisions allant dans ce sens. «L’Etat a le droit de prononcer la gratuité de l’enseignement à tous les niveaux, mais il fallait s’assumer et dire à tout le monde qu’il est prêt à supporter l’incidence financière», a-t-il dit. Le proviseur a, par conséquent, décidé de surseoir à sa décision et dit partager les préoccupations des populations en se conformant à l’arrêté interministériel ramenant à 5000 francs les frais d’inscription. Cependant, M. Gueye ne donne aucune garantie quant à la bonne gestion de l’établissement. Il appelle les parents à plus de cohésion avec l’administration scolaire pour la bonne réussite des élèves.
LE SAEMSS ET LE CUSEMS DECRETENT CE 7 NOVEMBRE «ECOLE MORTE»
Les syndicats d’enseignants déterrent la hache de guerre.
Près d’un mois après la rentrée scolaire, l’école renoue avec les perturbations. Le Saemss et le Cusems ont annoncé un plan d’actions pour exiger du gouvernement le respect de ses engagements mais aussi la libération des enseignants «arbitrairement» détenus dans les prisons. Face à la presse hier, vendredi 3 novembre, les deux syndicats d’enseignants ont fait savoir qu’ils vont décréter le 7 novembre 2023 «journée école morte» sur l’étendue du territoire national.
Les syndicats d’enseignants déterrent la hache de guerre. En conférence de presse hier, vendredi 3 novembre, le Syndicat autonome des enseignants du moyen-secondaire (Saemss) et le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen et secondaire (Cusems), réunis autour d’une alliance, ont annoncé une «journée école morte» le 7 novembre prochain sur l’étendue du territoire national. A ce plan d’actions, s’ajoutent une lettre d’informations qu’ils vont adresser au Premier ministre mais aussi le dépôt d’un préavis conjoint de grève entre les deux structures syndicales. Elles exigent du gouvernement le respect des accords signés.
«L’alliance du moyen-secondaire entre le Saemss et le Cusems exige du gouvernement du Sénégal l’apurement du passif des protocoles signés à travers le parachèvement de la dématérialisation des actes et des procédures, la révision du statut des décisionnaires, le démarrage de toutes les formations à la Fastef, le relèvement des quotas pour le paiement des rappels dus aux enseignants, le doublement du budget des établissements solaires, le paiement sans délai des indemnités de suggestion aux chefs d’établissements», a fait savoir le secrétaire général national du Saemss, El Hadj Malick Youm. Parmi les revendications des deux syndicats d’enseignants, il y a encore «le strict respect du principe de la gestion démocratique surtout pour ce qui concerne le cas des enseignants qui ont bénéficié d’un retour de stage qui ont été ventilés en violation flagrante des dispositions du principe de la gestion démocratique».
En effet, le Saemss et le Cusems exigent également «l’arrêt systématique des restrictions des libertés et la libération des enseignants arbitrairement détenus». «L’alliance interpelle les autorités sur ces questions et appelle tous les enseignants à la mobilisation pour une école de qualité et pour exiger l’arrêt des politiques d’austérité dans le secteur de l’éducation et de la formation qui demeure le meilleur investissement à faire pour une nation», a déclaré El Hadj Malick Youm. Selon les syndicats d’enseignants, ce plan d’actions est un «avertissement» pour les autorités.
par Alioune Gueye, Modou Dione et Hamat Seck
L'UCAD FUSILLÉE ET SOUILLÉE PAR LA POLITIQUE
Le gouvernement cherche à sacrifier des dizaines de milliers d'ambassadeurs de familles pour des règlements de comptes politiques. L'enseignement supérieur est sérieux pour être traité avec autant de légèreté
Alioune Gueye, Modou Dione et Hamat Seck |
Publication 31/10/2023
L'université Cheikh Anta Diop (UCAD) agonise ; « la réouverture ne doit plus être différée ; le temps passe et chaque jour perdu rend hypothétique le quantum horaire pour la validation des enseignements et des évaluations semestrielles ». Professeur Lat Soukabé Mbow.
Un îlot de mots qui décrit les problèmes qui assaillent l'espace universitaire de Dakar. Partant de ce postulat, notre pseudo-intellectualité nous a poussés à adopter une démarche d'une certaine scientificité. Car comme le voudrait l'adage, « l'intellectuel est un athlète de la pensée » ; cet athlète a l'obligation de se prononcer à travers les mots sur les maux qui secouent sa communauté, sur tous les plans, surtout quand ceux-ci impactent négativement sur la bonne marche de son pays.
Depuis les événements de juin 2023, qui ont occasionné la fermeture des universités sénégalaises, l'UCAD n'est pas épargnée. Malgré ce marasme éducatif, des séries de rencontres et de conseils d'administration ont eu lieu afin de sortir de cette situation inquiétante et aux lendemains incertains. Cela s'est manifesté par la décision du Conseil académique de l'UCAD réuni le vendredi 6 octobre 2023 sous la présidence du recteur, professeur Ahmadou Aly Mbaye. Après examen et analyse de la situation et conformément au calendrier établi lors de la séance du 12 juin 2023, le Conseil académique a pris entre autres la décision d'une reprise des enseignements en présentiel dans les meilleurs délais. Une décision salutaire et responsable au vu du chevauchement des années universitaires. Deux semaines plus tard, le Conseil d'Administration du Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (COUD) s'est réuni sous la houlette de l'autorité rectorale avec une volonté manifeste de différer l'ouverture de l'université de deux mois pour des raisons qui jouissent d'une légèreté sans égale. Dès lors, il est plus que nécessaire de se poser la question de savoir : qu'est-ce qui a changé entre temps pour que ces décisions changent ?
« États de la situation de l'UCAD… »
Pour les autorités, ces décisions, contestées par les étudiants et les chargés d'enseignement, sont motivées par des raisons sécuritaires. Bref, les enseignants et les enseignés sont prêts pour la reprise, mais le personnel en charge du social n'est pas dans les dispositions d'ouvrir le campus pour les raisons précitées.
Pour certains, la décision de la suspension relèverait d'un manque de volonté politique et d'une tactique politicienne. Pour rappel, lors des violences de juin dernier, selon les témoignages de certains représentants d'étudiants et de travailleurs des campus, des personnes externes ayant envahi le temple du savoir avaient, de concert avec des étudiants, brûlé des équipements et infrastructures dédiés aux enseignements.
Après ces évènements déplorables, il y a sans doute la crainte d'une résurgence et d'une recrudescence des troubles au niveau des campus ; de sorte que chacun puisse comprendre que la reprise doit être soumise à des conditions. Toutefois, les mesures dilatoires prises par le Conseil d'Administration du Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (COUD) pourraient aggraver le chevauchement des années académiques ou créer les conditions d'une année invalide. Il est utile de rappeler dans ce contexte que la manière de l'application actuelle du système globalisé du LMD ne permet plus de prendre des libertés sur les normes universelles d'acquisition et de transfert des crédits. Cette situation absconse est le fruit de l'immixtion de la politique dans le milieu universitaire. C'est pourquoi nous allons, dans les lignes qui suivront, interroger l'importance de l'UCAD sur le plan politique en raison de sa position stratégique et de l'importance de sa population pour comprendre l'utilité de la thèse selon laquelle le refus de l'ouverture immédiate est une décision politique.
« Le positionnement stratégique inavoué de l'UCAD et ses prouesses… »
Pour connaître le problème de l'UCAD, il est important de se référer à son positionnement politique, social, économique et scientifique. En effet, étant une des premières universités de l'Afrique de l'Ouest, l'UCAD surgit en plein centre-ville de Dakar. Ainsi, vu son positionnement stratégique tant sur le plan de sa localisation que sur celui des productions scientifiques, la fermeture de l'université de Cheikh Anta peut être considérée comme un échec des politiques déployées par les autorités. En effet, le blocage de l'avenue Cheikh Anta Diop a un impact très considérable sur l'opinion nationale et internationale et peut impacter négativement sur l'économie nationale : l'UCAD est centrale et constitue un boulevard pour paralyser la ville de Dakar.
Tout bien considéré, plongeons-nous sur les chiffres de la recherche de cette institution. L'UCAD est composée de 44 établissements, 44 unités de recherche, 1482 chercheurs, 10 domaines et 7 écoles doctorales (UCAD.sn). Ces chiffres montrent le statut de cet établissement qui, selon le récent classement des universités, se positionne à la première place en Afrique francophone et 21e dans tout le continent. De ce fait, fermer cette université pour des raisons purement politiques est un manque de volonté et un non-respect des droits des apprenants. Ces derniers sont estimés à 85 000 (année universitaire 2020-2021) et produisent une bonne partie de la recherche et de l'animation scientifique de l'université. Cela nous permet de dire, entre autres, que la non-ouverture de l'UCAD jouit d'un problème à caractère social, économique, politique et scientifique.
Au-delà de ces considérations, la production scientifique de l'université doit être un facteur pour la non-fermeture du campus social. D'autant plus, les résultats du CAMES ont donné un pourcentage de 98,5 % d'admis dans les rangs du personnel enseignant de l'UCAD. C'est pour dire que la posture scientifique de l'université doit être prise en considération dans les instances de prise de décisions. Cette non-ouverture peut être assimilée à une sorte de « violence douce » (Pr Souleymane Gomis) vis-à-vis des étudiants, du personnel enseignant et du PATS qui ne font que subir les conséquences de décisions à coloration politique.
« Les propos révélateurs d'un Recteur qui tergiverse… »
À l'occasion de la cérémonie d'ouverture des Assises de l'Université Cheikh Anta Diop, tenue ce jeudi, le Pr Ahmadou Aly Mbaye (Recteur UCAD) précise « dans ces assises, contrairement à ce qui a été annoncé, il ne sera pas question de la réouverture de l'Université, pour la bonne et simple raison que la réouverture ou non de l'université est un sujet qui est ressorti au conseil académique ». Forts de ce constat, les représentants des étudiants ont emprunté la stratégie du bâton pour redorer le blason de leurs pairs après des séries de sorties médiatiques et/ou de communiqués officiels. Cette situation, due principalement à des raisons politiques visibles et lisibles, est en train de mettre l'Université sénégalaise à terre. Comme toujours, « l'université devient un haut lieu d'exécution de décisions politiques au lieu d'être un espace de conflit d'idées et de débat de haut niveau. »
Nul besoin d'avoir des compétences visuelles ou une résonance sur la rotondité de la terre pour savoir que le phénomène de l'enseignement supérieur à distance ne tourne pas rond chez la majeure partie de nos universités ».
Même si les raisons restent toujours les mêmes, dont les actes de saccage et d'incendie, le gouvernement sénégalais cherche plutôt à sacrifier des dizaines de milliers d'ambassadeurs de familles (les étudiants) pour des règlements de comptes politiques.
« Quand la politique foule aux pieds l'UCAD… »
Dès lors, en situation de crise et d'incertitudes, comme en ce moment, surgit inévitablement un conflit entre deux temporalités : celle du politique, qui doit prendre des décisions dans l'urgence, et celle de la recherche, qui peut certes accélérer ses protocoles, mais en aucun cas s'affranchir de toute méthodologie, sous peine de briser la branche sur laquelle elle s'est laborieusement hissée. L'université Cheikh Anta Diop de Dakar est fusillée par la politique et le sang ressorti de ses veines s'est déversé en son sein. En outre, chaque directeur du COUD (UCAD) vient avec son « bétail politique » à travers un recrutement excessif, immodéré et à la longue qui manque de sérieux. Les directeurs du COUD qui se sont succédé (Abdoulaye Diouf Sarr, Cheikh Oumar Hanne, Abdoulaye Sow, Maguette Sene), sous une période aussi courte, ne peuvent pas mettre en pieds des politiques ou stratégies sérieuses pour garantir un « bien-être » des étudiants dans les campus sociaux. Cela dénote d'un manque de sérieux et de volonté de nos dirigeants vis-à-vis de l'université sénégalaise.
À cela s'ajoute, le décret d'un mot d'ordre de grève de 48 h du bureau national du Syndicat autonome de l'enseignement supérieur (SAES), les lundi 6 et mardi 7 novembre 2023 avec cessation des activités pédagogiques et une demande d'arrêt immédiat des cours dispensés en ligne dans toutes les universités publiques. À cet effet, nous saluons sa posture avant-gardiste à la suite des décisions dépourvues d'ambitions des autorités de l'UCAD. Mu par une volonté de solutionner cette crise, le SAES dit rejeter énergiquement l'alibi de la rénovation des infrastructures sociales sur lequel « les autorités qui n'ont pas voulu se préparer à la reprise programmée des cours en présentiel s'agrippent pour annihiler les nombreux efforts consentis par les enseignants-chercheurs ». Une situation qui risque de faire naître les germes de la terreur, de l'intolérance, de la division et de la scission dans nos espaces universitaires. De toute évidence, les pouvoirs publics prétendent mettre en place des systèmes de garantie de la qualité de l'enseignement dans le seul et unique but de fournir aux étudiants un enseignement digne. Baratins ! Ces systèmes sont en fait un moyen pour les responsables gouvernementaux d'asseoir leur tutelle avec une mainmise de l'université selon leurs désirs et aspirations politiques : la politique à l'université est omniprésente et impuissante.
« Le rôle des acteurs pour un retour dans les amphis… »
Le syndicat autonome de l'enseignement supérieur (SAES) a un rôle important à jouer pour le retour des étudiants dans les salles de classes. Dans notre article dénommé « Quand la politique fusille à balles réelles nos universités : quel avenir pour les étudiants ? », nous avons eu à libeller de manière claire et limpide un message pour les autorités universitaires et gouvernementales : « Pour nos gouvernants, l'université ne doit pas être un prolongement de décisions politiques et des cadres d'exécution des visions des politiques. » L'histoire nous a montré qu'aucun pays ne s'est développé sans avoir mis en place au préalable un système d'enseignement performant, innovant et stable, ce qui est loin d'être le cas au Sénégal ». Cet état de fait hante d'année en année l'université sénégalaise. Toutefois, les amicales d'étudiants doivent, au mieux, éviter de s'aventurer dans des questions à coloration politique pour ainsi garantir une certaine froideur et une impartialité dans leur prise de décisions et de positions. Le représentant d'étudiant ne doit en aucun cas jumeler la politique et les intérêts matériels et moraux de leurs pairs. Mieux, les acteurs universitaires peuvent faire de la politique, mais ils ne doivent en aucun cas politiser l'université.
« L'entrée par effraction du système LMD dans nos universités… »
L'introduction du système LMD dans l'enseignement supérieur sénégalais regorge de beaucoup de limites et de défaillances qui n'ont pas été bien gérées par les autorités universitaires. L'université est un sanctuaire sérieux qui mérite plus de considération et les décisions qui y sortent méritent beaucoup plus de froideur et de sérieux. Malheureusement, le système LMD qui se situe sur toutes les lèvres, n'est pas celui qui s'applique dans les universités sénégalaises.
Le LMD favorise la flexibilité et la mobilité des étudiants, l'adaptation aux besoins du marché du travail, l'amélioration de la qualité de l'Enseignement supérieur, la facilitation de la coopération internationale, la capitalisation des UEs, le transfert de crédits, la « semestrialisation » intégrale pour ne citer que ces éléments phares constituant son soubassement. Actuellement, les étudiants de l'UCAD sont confinés au silence afin que les autorités puissent dérouler sur tapis blanc leur politique de positionnement et de gain politique. Nos « intellectuels » ne comprennent toujours pas que « le choix d'un système d'éducation a plus d'importance pour un peuple que celui de son gouvernement » pour ainsi reprendre Gustave Le Bon dans Psychologie de l'éducation.
À toutes fins utiles, le système LMD doit être appliqué de manière rigoureuse dans les universités sénégalaises en se basant sur nos réalités socio-éducatives. Comme le disait Ousmane Diagne, « la plus mauvaise des lois est celle qui est « ineffective », inefficace, inappliquée et inapplicable ». Le système LMD doit s'appliquer dans son entièreté afin de se départir de ce système actuel qui est hybride et inqualifiable. En plus, beaucoup de séminaires, de conférences, de rencontres ont vu le jour depuis sa mise en place, mais malheureusement tous ces pourparlers sont traduits en lettre morte.
Nos gouvernements gagneraient à arrêter leur ingérence dans les affaires universitaires et à cesser toute pratique visant, de manière directe ou indirecte, à plomber l'université par des actes aux finalités politiques. En réalité, cette ingérence est un moyen de lutte anti-institutionnel ou contre-institutionnel utilisé par le gouvernement à des desseins inavoués mais visibles. Nos universités continuent de s'adonner à des stratégies qui ne font que plonger l'enseignement supérieur dans l'agonie. L'enseignement supérieur est sérieux pour être traité avec autant de légèreté. Le Sénégal doit bâtir un système d'enseignement supérieur ressourcé localement et répondant aux attentes de la population sénégalaise. L'UCAD mérite plus de respect et de considération dans le traitement des affaires qui lui sont afférentes.
Dans nos prochaines publications, nous vous servirons notre pensée sur la crise politique qui secoue le Sénégal.
Que le salut du peuple soit la loi suprême.
Vive le Sénégal
Alioune Gueye est chercheur en Mathématiques et Applications
Laboratoire d’Algèbre, Cryptographies, Codes et Applications (LACCA)/ UGB