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4 décembre 2024
Éducation
LE NOUVEAU RECTEUR DE L'UGB INSTALLÉ DANS SES FONCTIONS
Le nouveau recteur de l'Université Gaston Berger (UGB), Magatte Ndiaye, a été installé dans ses fonctions, lundi, au cours d'une cérémonie présidée par le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Moussa Baldé
Saint-Louis, 27 mars (APS) - Le nouveau recteur de l'Université Gaston Berger (UGB), Magatte Ndiaye, a été installé dans ses fonctions, lundi, au cours d'une cérémonie présidée par le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Moussa Baldé, a constaté l'APS.
S'exprimant en présence de l'ancien recteur de l'UGB, Ousmane Thiaré, nommé directeur général de la Cyber-Infrastructure nationale pour l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation (CINERI), M. Baldé a insisté sur la spécificité de cette cérémonie d'installation que les universités n'ont pas l'habitude d'organiser.
Il se trouve cependant qu'elle sanctionne le processus de nomination du premier recteur choisi après un appel à candidatures et la nomination des conseils d'administration, a expliqué Moussa Baldé.
Selon le ministre de l'Enseignement supérieur, "la nomination d'un recteur après un appel à candidatures s'inscrit en droite ligne de l'application des assises de l'enseignement supérieur tenues en 2013 et des décisions présidentielles de la même année".
M. Baldé a salué le mérite du nouveau recteur, choisi parmi 13 candidats par un comité de sélection dont il a aussi mis en exergue "le sérieux et la rigueur du travail abattu durant un processus assez long".
"Ma présence est une volonté d'impulser une nouvelle dynamique fondée sur les valeurs et la responsabilité à nos universités", a dit Moussa Baldé, avant d'inviter le recteur à renouer le fil du dialogue avec les étudiants et les autres composantes de l'UGB.
Il lui a aussi demandé de diligenter l'installation des autres organes de gouvernance de l'UGB avec notamment la nomination de nouveaux vice-recteurs suivant le même processus.
Parlant du financement des universités, il a invité le nouveau recteur "à développer la politique de génération de ressources et à élaborer un dispositif institutionnel pour capter davantage de financements afin de positionner l’UGB dans le ranking des universités africaines et mondiales''
Le nouveau recteur s'est pour sa part engagé à œuvrer pour mériter la confiance placée en lui en mettant à profit son expérience de 26 ans dans son domaine au service de la communauté de l'UGB.
Le professeur Magatte Ndiaye a dit que les notions d'équité et de bonne gouvernance seront mis en avant dans la vision qu'il va présenter "les jours à venir". Il a salué le travail abattu par son prédécesseur avec qui la collaboration "a été bonne", assure-t-il.
Ce dernier a qualifié de "belle aventure humaine" son passage de cinq ans à l'UGB où il a pu “relever certains défis”.
Le professeur Thiaré a dit avoir mis fin aux "grèves cycliques" du personnel administratif et technique en instaurant un dialogue avec la communauté universitaire.
Il a également signalé, dans son bilan, la mise en place d'un plan stratégique de développement 2021-2025 sur lequel s'adosse l'UGB pour scruter le futur.
La création de la fondation UGB, chargée de lever des fonds pour l'institution universitaires, est aussi à mettre à son actif.
LE MINISTERE DE L’EDUCATION ANTICIPE
Alors que le procès du leader du Pastef Ousmane Sonko est prévu pour ce jeudi 30 mars, le gouvernement a pris les devants. Il a décidé d’anticiper les fêtes de Pâques.
Alors que le procès du leader du Pastef Ousmane Sonko est prévu pour ce jeudi 30 mars, le gouvernement a pris les devants. Il a décidé d’anticiper les fêtes de Pâques. Initialement prévues le 31 mars, elles sont ramenées au 27 mars jusqu’au 12 avril 2023. En effet, l’école connait des perturbations depuis la semaine dernière avec la grève des syndicats d’enseignants et des élèves qui réclament la libération de leurs camarades arrêtés. Le G7 a d’ailleurs annoncé un plan d’actions conjoint.
L’information circulait depuis samedi mais c’est finalement hier, dimanche 26 mars, que le ministère de l’Education nationale a sorti un communiqué officiel fixant les nouvelles dates des fêtes de Pâques pour les élèves. « Le ministère de l’Education nationale porte à la connaissance de la communauté éducative que le début des vacances du deuxième trimestre de l’année scolaire 2022/2023, initialement prévu le 31 mars 2023, est ramené au 27 mars 2023 à partir de 18 heures », informe le communiqué qui nous est parvenu. « La fin des vacances reste maintenue au 12 avril 2021 à 8 heures », ajoute le document. Alors que le G7 annonce un plan d’actions conjoint pour, entre autres motifs, la libération des élèves et enseignants arrêtés suite aux dernières manifestations, le gouvernement a ainsi décidé de reprogrammer les fêtes de Pâques sans donner des raisons. Rappelons que depuis la semaine dernière, les enseignements/apprentissages sont perturbés. Elèves et enseignants sont en grève pour exiger la libération de leurs camarades arrêtés après les dernières manifestations liées au procès opposant le leader du Pastef Ousmane Sonko et le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang depuis quelques jours.
PERTURBATIONS DES ENSEIGNEMENTS : Le G7 en débrayage aujourd’hui et demain
Les syndicats d’enseignants suspendent à nouveau les cours. Le G7 (Syndicats d’enseignants) a annoncé un débrayage ce lundi 27 mars à 10h et le mardi 28 mars à 10h. Il exige « l’apurement des accords, le respect de l’Etat de droit et des libertés collectives et individuelles ». Réunis samedi dernier, 25 mars, les syndicats d’enseignants les plus représentatifs dénoncent les « violations de l’espace scolaire ainsi que les tentatives d’intimidation et de restriction ». « Le G7 rappelle que les syndicats de l’enseignement resteront intransigeants et solidaires pour la défense des libertés collectives et individuelles et appelle l’Etat du Sénégal au respect strict des principes de l’Etat de droit pour l’apaisement du climat social », rapporte le communiqué rendu public. Et de poursuivre, « le G7, constatant les lenteurs dans la mise en œuvre du protocole du 26 février 2022, condamne vigoureusement le dilatoire du gouvernement et exige la convocation d’urgence du comité de suivi pour une application diligente des accords portant notamment sur : la dématérialisation des actes et des procédures, la révision du statut des décisionnaires, le parachèvement de toutes les formations à la FASTEF : philosophie, MPS, chargés de cours, PC du recrutement spécial des 5000 enseignants et leur régulation ». Les enseignants réclament aussi « le reversement des MEPS dans le corps des PCEM en EPS, le paiement de l’indemnité des classes spéciales, la résorption du passif des différents protocoles d’accords, le reversement des METP de la Formation professionnelle et technique dans le corps des PCEM ».
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MBOUGAR SARR DANS L'ITALOPHONIE
La littérature africaine en général, et sénégalaise, en particulier, a connu le faste en 2021 si l’on en juge par des Prix littéraires qui ont été remportés au cours de la seule année par trois écrivains dont deux Sénégalais.
La littérature africaine en général, et sénégalaise, en particulier, a connu le faste en 2021 si l’on en juge par des Prix littéraires qui ont été remportés au cours de la seule année par le romancier tanzanien Abdulrazak Gurnah, puis les Sénégalais Boubacar Boris Diop et Mbougar Sarr.
Ce rayonnement mondial de la culture à travers la littérature africaine ne laisse pas indifférents des centres culturels européens. Pour preuve, l’Institut culturel italien de Dakar a décidé d’honorer ces artistes africains et afro descendants, aussi bien ceux connus comme moins connus à travers une exposition dans laquelle Mohamed Mbougar Sarr figure en bonne place.
L’exposition a lieu dans l’enceinte de l’institut cultuel à Fann Résidence. En marge du vernissage de l’exposition en présence de l’artiste, AfricaGlobe a interrogé, Serena Cinquegrana, la directrice de l’Institut culturel sur cette exposition réalisé par qui explique le sens et la portée de cette exposition.
Pour mémoire, le 3 novembre 2021, le prestigieux Prix littéraire Goncourt a été attribué au jeune écrivain Mohamed Mbougar Sarr pour son livre «La plus secrète mémoire des hommes», (448 pages), coédité par Philippe Rey (France) et Jimsaan (Sénégal).
Quelques jours plus tôt le 26 octobre le vétéran Boubacar Boris Diop, journaliste et écrivain a, lui, remporté le prix international de littérature Neustadt, pour son livre-témoignage sur les cent jours du génocide rwandais, «Murambi, le livre des ossements» (220 pages), publié par les éditions Zulma en 2014.
La même année et quelques semaines avant Boris Diop, sur le plan africain, c’est le romancier tanzanien Abdulrazak Gurnah qui remporte le prix Nobel de littérature, pour sa narration « empathique et sans compromis des effets du colonialisme et du destin des réfugiés pris entre les cultures et les continents’’. Il est auteur d’une dizaine de romans, dont « Paradise » et « Près de la mer ».
Les Africains ne peuvent que se réjouir de cette performance alors que trop de problèmes minent le contient et que l’on a tendance à penser que tout va toujours mal et partout. C’est pour changer cette approche que Medici con l’Africa l’ONG italienne s’est associé à l’institut italien pour présenter cette exposition en hommage à ces belles plumes d’Afrique, mais aussi des plumes beaucoup moins célèbres, mais pertinentes, voire percutantes.
UN NOUVEAU CALENDRIER DÉVOILÉ POUR LES VACANCES
Initialement prévues du 31 Mars au 12 Avril 2023, les vacances pour les fêtes de Pâques seront anticipées. C’est du moins ce que renseigne une note transmise.
Initialement prévues du 31 Mars au 12 Avril 2023, les vacances pour les fêtes de Pâques seront anticipées. C’est du moins ce que renseigne une note transmise. Elles sont désormais reprogrammés du mardi 28 Mars au mercredi 12 Avril 2023 à 8 heures. Il faut dire que la note n’a pas donné les raisons de ce changement.
LES SYNDICATS D'ENSEIGNANTS EN GUERRE
Suite aux manifestations de ces derniers jours, des enseignants ont été arrêtés. Pour leur libération, des syndicats d’enseignants sonnent la mobilisation de leurs membres.
Suite aux manifestations de ces derniers jours, des enseignants ont été arrêtés. Pour leur libération, des syndicats d’enseignants sonnent la mobilisation de leurs membres.
Dans un communiqué qui nous est parvenu, l’Union des enseignants du Sénégal (UES) a actionné son troisième plan d’action. L’UES a ainsi décrété 48 heures de grève totale le mardi 28 et le mercredi 29 pour dénoncer en premier les arrestations arbitraires d’enseignants et d’élèves.
Mais également l’immobilisme du gouvernement par rapport aux points de revendication déclinés dans le préavis déposé le 10 janvier 2023 notamment le règlement de la question des décisionnaires ; l’allongement optionnel de l’âge de la retraite à 65 ans, la reprise de la formation diplômante des PC et autres.
L’UES demande ainsi à ses militants de se mobiliser et d’observer massivement ce mot d’ordre pour la libération de leurs collègues, mais aussi pour la résolution des autres points de revendications.
L’ECOLE SOUS PRESSION
Elèves et enseignants ont suspendu les cours, plusieurs jours, pour manifester leur colère et réclamer la libération de leurs camarades arrêtés suite aux dernières manifestations.
Elèves et enseignants ont suspendu les cours, plusieurs jours, pour manifester leur colère et réclamer la libération de leurs camarades arrêtés suite aux dernières manifestations. Ces suspensions de cours, aux conséquences multiples sur l’éducation, risquent de prendre de l’ampleur, à cause du contexte pré-électoral très tendu. C’est pourquoi la COSYDEP sonne l’alerte et réaffirme sa «recommandation d’épargner l’école des jeux d’acteurs politiques».
Des élèves continuent de déserter les classes, au moins depuis le début de la semaine, pour exiger la libération de leurs camarades arrêtés suite aux dernières manifestations (du jeudi 16 mars 2023) liées au procès pour diffamation opposant le leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. Hier, jeudi 23 mars, les potaches du lycée Maurice Delafosse sont sortis dans la rue et sont aller déloger leurs camarades du privé. A Kolda, à Saint-Louis, aux Parcelles Assainies et dans plusieurs autres localités à Dakar et dans l’intérieur du pays, les élèves ont aussi haussé le ton pour le même motif. C’est-à-dire réclamer la libération de leurs camarades détenus.
Bref, les enseignements/apprentissages ont été perturbés ces trois derniers jours. Enseignants et élèves ont manifesté leur colère pour exiger la libération immédiate des leurs camarades. Des syndicats d’enseignants comme le CUSEMS, le CUSEMS/A et le SAEMSS ont observé des mouvements d’humeur en guise de «solidarité aux élèves et enseignants dans les liens de la détention». En effet, le jeudi 16 mars dernier, la journée a été chaude à Dakar ainsi que dans plusieurs localités du pays. Des échauffourées violentes ont opposé des militants et sympathisants de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW) aux Forces de l’ordre. Il s’en est suivi des saccages et des séries d’arrestations. Ces grèves qui surviennent pendant un moment d’accalmie dans le système éducatif, risquent d’avoir de répercussions dans le secteur de l’éducation. C’est pourquoi la COSYDEP tire la sonnette d’alarme sur les conséquences de ce contexte de tension. Dans un communiqué rendu public, elle dit «déplorer les évènements notés, le jeudi 16 mars 2023, qui présentent un visage hideux du Sénégal à l’Afrique et au monde entier».
Selon la COSYDEP, «ces faits ne militent nullement pour le renforce ment de la mission d’éducation au civisme, à la citoyenneté et à la démocratie». Pis, ajoute-t-elle, «ce contexte pré-électoral, marqué par des tensions surtout entre acteurs politiques, avec son lot de ramifications dans l’espace scolaire, s’est aussi matérialisé par des suspensions de cours et des menaces sur le quantum horaire».
En effet, «soulignant les risques de perturbations qui ont souvent jalonné les années d’élections politiques, la COSYDEP relève que les scènes de violence pourraient représenter un risque de traumatisme susceptible de frapper les enfants et les jeunes qui constituent plus de 76% de la population». «Réaffirmant sa recommandation d’épargner l’école des jeux d’acteurs politiques, la COSYDEP continue de manifester son attachement à la préservation de la sécurité de tous les enfants et de leur droit d’étudier dans les meilleures conditions», rapporte le communiqué.
LES SYNDICATS D’ENSEIGNANTS REPRENNENT LE MAQUIS...
Les syndicats d’enseignants sont depuis quelques jours en ordre de bataille pour la libération de leurs membres mais aussi des élèves arrêtés dans le cadre des manifestations de jeudi dernier,
Les syndicats d’enseignants sont depuis quelques jours en ordre de bataille pour la libération de leurs membres mais aussi des élèves arrêtés dans le cadre des manifestations de jeudi dernier, jour du procès en diffamation opposant le leader du Pastef Ousmane Sonko au ministre Mame Mbaye Niang. Au-delà des grèves pour exiger la libération des enseignants et des élèves arrêtés, ces syndicats entendent mener d’autres actions pouvant complètement paralyser le système éducatif. Ils appellent d’ailleurs à l’union syndicale et à la synergie d’actions concertées pour une lutte plus efficace face à ce qu’ils qualifient de «forfaiture».
Depuis le 16 mars dernier, jour du procès opposant l’opposant Ousmane Sonko au ministre Mame Mbaye Niang, beaucoup d’enseignants et d’élèves ont été arrêtés par les forces de l’ordre au cours ou à la suite des violentes manifestations qui avaient secoué le pays. Des enseignants et des apprenants dont certains sont aujourd’hui en garde à vue tandis que d’autressont en prison. C’est le cas de Binetou Sambou, professeur de lettres modernes au lycée de Pambal, qui a été arrêtée au lendemain d’une marche autorisée et encadrée à Tivaouane le mercredi 15 mars dernier. Même chose pour professeur d’anglais au lycée de Gassane, Bouna Koné, le professeur d’économie au lycée technique Ahmadou Bamba, Abdoulaye Thomas Faye, le professeur de Maths/SVT au Cem d’Oukout, le professeur de philosophie au lycée de Thionk-Essyl, Fidèle Diédhiou, le professeur de lettres modernes au Cem Pikine-Est de Guédiawaye, Mame Bineta Djiba, le professeur de maths au lycée Abdoulaye Sadji de Rufisque, Ousmane Kébé, par ailleurs coordonnateur de « Maggi Pastef » à Keur Massar, et du professeur d’anglais au lycée Ngane Saer, pour ne citer que ceux- là.
Ces enseignants auraient été arrêtés pour diverses raisons, selon le secrétaire général du Cadre unitaire dessyndicats du moyen et secondaire du Sénégal (Cusemss). D’après Ndongo Sarr, il y en a qui ont été arrêtés «juste parce qu’ils ont apposé leurs signatures au bas d’une déclaration de marche. Aprèsla marche qui a été autorisée et encadrée, on leur reproche d’avoir dévié de l’itinéraire convenu ou d’avoir débordé de 10 minutes du temps qui leur a été imparti. Ce qui ne nous parait passérieux. Il ne s’agit pas de raisons sérieuses qui justifient qu’on prenne des enseignants et les mette en garde à vue ou les emprisonne et qu’on prive leurs élèves de pouvoir faire les cours normalement». D’où le mécontentement des leaders syndicaux du Cusemss, du Saemss, du Cusemss Authentique, de la Coneems(Coordination nationale des enseignants engagés pour un meilleur système), de l’Ors (Organisation pour le renouveau syndical), du Sels Originel... Une colère qui explique les perturbations scolaires notées cette semaine dans le système éducatif.
Les élèves entrent dans la danse
Des perturbations notées aussi bien chez les enseignants que du côté des élèves qui, eux aussi, ne sont pas épargnés par ces arrestations. Après leurs camarades de Dakar à Guédiawaye qui ont exigé la libération d’élèves et de professeurs qui auraient été «injustement» arrêtés, à Tivaouane, les élèves d’une école privée ont manifesté hier pour la libération d’un de leurs camarades. Des apprenants ontsuspendu les cours dans plusieurs localités du pays pour réclamer la libération de leurs camarades arrêtés lors des violentes manifestations de jeudi dernier, jour du procès de l’opposant Ousmane Sonko. Mais également et surtout pour réclamer justice pour leur camarade Mamadou Korka Ba froidement abattu lundi dernier à Bignona. C’est le cas à Saint Louis où les cours avaient été suspendus pendant deux jours (mardi et mercredi). Les élèves du groupe scolaire «Dabakh, étaient hier dans la rue pour exiger la libération de leur camarade Djibril Garba en classe de première qui a été arrêté le 16 mars dernier. Ses camarades menacent de suspendre les cours jusqu’à sa libération. Son procès est prévu le 30 mars prochain. «Nous ne sommes ni pour Macky ni pour Sonko. Nous ne militions dans aucun parti politique. Nous voulons juste étudier. Nous avons décidé de ne plus regagner les classes jusqu’à la libération de notre camarade arrêté jeudi dernier. C’est son avenir qui risque d’être hypothéqué. Il ne manifestait pas. Il était accompagné de sa maman lors qu’on l’interpellait. Il ne s’est jamais intéressé à la politique. Il doit être libéré. S’il va en prison, on va détruire son livret de Bac. Nous demandons l’intervention des autorités pour qu’il ne soit pas envoyé en prison», ont scandé les camarades de Djibril Garba en guise de soutien.
Pourtant, aussi bien les enseignants que les élèves n’ont pas été arrêtés dansle cadre de leurs fonctions. Néanmoins, les syndicalistes et les apprenants se sont levés pour exiger leur libération.
Le secrétaire général du Cusemss, Ndongo Sarr, qui se base sur des «informations reçues», affirme qu’»il n’y a pas un seul enseignant arrêté à qui l’on reproche de faire de la politique dans l’espace scolaire. Cela dit, les enseignants sont des citoyens et ont le droit de faire de la politique. Ils sont dans tous les partis politiques du pays. Ce qu’on leur défend de faire, c’est faire de la politique dansl’espace scolaire. Qu’ilssoient militants de Pastef ou pas, ce qui nous intéresse, c’est que ce sont des enseignants qui ont le droit de mener une activité politique et qui, selon nos investigations, n’ont fait qu’exercer des libertés garanties par notre charte fondamentale. Et sous ce rapport, cette posture syndicale qu’est la nôtre, est d’exiger qu’on les libère. Il n’y a pas de raison qui puisse justifier qu’on interdise à un citoyen, quel qu’il soit, d’exercer des libertés que lui confère notre charte fondamentale». Il explique que les enseignants, comme tout bon citoyen, ontle droit d’appartenir à un parti politique. Dans leur entendement, leurs collègues et élèves n’auraient pas violé cette «loi scolaire»! D’où ces nouvelles perturbations scolaires avec les mots d’ordre de grèves de 48 heures et de 72 heures décrétés depuis lundi pour exiger la libération des enseignants emprisonnés
Le Cusems, le Saemss et le Cusems/ Authentique en ordre de bataille
D’abord le Cusemss de Dame Mbodj suivi du Cusemss dirigé par Ndongo Sarr puis par le Saemss d’El Hadj Malick Youm qui ont décrété des mots d’ordre de grève, de débrayage ou encore de journée morte. Explication d’El Hadj Malick Youm : «Nous avons décrété une journée morte pour le mercredi 22 mars(Ndlr, hier) en guise de solidarité aux enseignants détenus et dont la place n’est point dans les prisons mais plutôt à l’école et pour également les élèves qui sont détenus présentement dans les prisons. Nous le faisons dans le cadre de l’exercice de notre mission d’alerte et de veille en tant que membres de la société civile. C’est aussi pour alerter par rapport à ces tentatives qui consistent à essayer d’embrigader les libertés collectives et individuelles.
Le Saemss s’est toujours investi pour la préservation des libertés individuelles et collectives parmi lesquelles la liberté d’expression et de marcher». Notre interlocuteur insiste pour dire que c’est une journée de solidarité en faveur de leurs collègues emprisonnés.
Le Cusems, pour sa part, a observé deux jours de débrayage et de grève totale au motif de dénoncer ce qu’il appelle des «arrestations arbitraires et aveugles d’enseignants et d’élèves, la violation de l’espace scolaire par les forces de l’ordre». Ce dernier motif figure parmi les revendications parce que des hommes de tenue sont allés cueillir des élèves dans l’enceinte du lycée de Dahra. «Depuis quelque temps, il nous revient des arrestations, des garde à vue voire des emprisonnements arbitraires de citoyens et particulièrement d’enseignants dont le seul tort est d’exercer des droits consacrés par notre charte fondamentale. Ce n’est qu’une volonté d’entraver les libertés, de museler les syndicats et leurs membres pour s’autoriser toutes les dérives». «Nous exigeons leur libération. Le cas contraire, nous en conclurons que ce sont les autorités qui ont choisi délibérément de perturber l’école. Les arrestations arbitraires et aveugles d’enseignants et d’élèves, la violation de l’espace scolaire par les forces de l’ordre. La conséquence, nous la vivons. Pour ceux-là qui nous taxent de faire de la politique, il faudrait que les libertés soient respectées et nous resterons dans les écoles», ajoute Ndongo Sarr du Cusemss.
Pour sa part, la Coordination nationale des enseignants engagés pour un meilleur système (Coneems) dit condamner avec fermeté ces arrestations qui déshonorent particulièrement le corps enseignant. Il exige la libération «sans délai» des professeurs arrêtés, pour un apaisement de l’espace scolaire et une continuité des enseignements-apprentissages. Le Coneems rappelle que l’enseignant joue un rôle capital dans l’éducation et la formation de la nation. Et aussi que le Sénégal est un pays démocratique qui donne aux enseignants le droit d’expression et d’appartenance politique.
Par conséquent, le bureau exécutif national du Coneems demande la «libération immédiate» de tous les enseignants et élèves détenus. «Sans quoi, dit-il, nous engagerons une lutte acharnée pour restaurer l’honneur et la dignité de nos collègues et des élèves. Nous appelons les syndicats d’enseignants à la synergie des forces et des différents plans d’action afin de paralyser tout le système si la situation n’évolue pas en notre faveur».
L’Organisation pour le renouveau syndical (Ors) dit aussi condamner ces « agressions », « attaques » et « incarcérations » des enseignants et des élèves tout en rappelant que «la place d’un enseignant n’est pas la prison et notre système éducatif en pâtit». Les syndicalistes et autres acteurs de l’école sont formels pour dire que les mouvements déclenchés cette semaine sont juste « un avertissement ». Et de prévenir : «nous allons analyser, systématiser pour projeter. Nous ne voulons pas d’une instabilité du système, d’où notre interpellation des autorités à travers un communiqué. Malheureusement dans ce pays, tant que vous n’engagez pas le bras de fer, on ne vous entend pas. Ce qui est dommage», a martelé le leader du Cusemss, Ndongo Sarr.
LE VOTE ELECTRONIQUE, UN COUP D'ESSAI REUSSI MALGRE QUELQUES GRIEFS
Durant la semaine du 06 au 13mars dernier, les enseignants et leurs inspecteurs et contrôleurs ont pris part à des élections à vote exclusivement électronique pour désigner leurs représentants à la table des négociations avec le gouvernement.
Le vote en ligne a représenté cette année l’innovation majeure pour les élections de représentativité syndicale organisées du 06 au 13 mars dernier dans le secteur de l’Education et de la Formation professionnelle. Une nouveauté qui a pu permettre d’obtenir des gains de temps, d’énergie et même logistiques et financiers dans l’organisation du scrutin, selon les syndicalistes qui signalent juste quelques griefs liés à la connectivité et surtout à l’identification dans les plateformes. D’où ce plaidoyer pour une interconnexion de Esolde, Mirador, Simen, Girafe... dans une seule plateforme-maison.
Durant la semaine du 06 au 13mars dernier, les enseignants et leurs inspecteurs et contrôleurs ont pris part à des élections à vote exclusivement électronique pour désigner leurs représentants à la table des négociations avec le gouvernement. Au cours de ce scrutin, il n’y avait qu’un seul bureau de vote…virtuel. Pour cause, tout était digitalisé ! Un coup d’essai numérique réussi, selon le chargé des élections au Cusemss (Cadre unitaire des syndicats de l’enseignement moyen et secondaire du Sénégal). Dr Modou Ngom estime qu’avec ce type de vote, l’Etat et les enseignants ont gagné en termes de temps, d’énergie et d’argent. «Il y a eu un gain de temps. Nous avons surtout apprécié le fait de ne pas avoir à nous déplacer, de ne pas laisser les cours pour aller voter. On pouvait, à l’aide de son téléphone ou de son ordinateur, mettre tranquillement et rapidement le bulletin de son choix dans l’urne. Le vote électronique nous a permis de voter tranquillement et rapidement. Nous avons aussi salué la sincérité du vote. C’est une nouveauté. Les enseignants sont des ouvreurs de voie. Ce vote a aussi permis de mesurer la capacité de notre Administration et de notre réseau internet. La plateforme Mirador avait travaillé de sorte que 110 000 enseignants pouvaient se connecter au même moment. C’est une satisfaction qui doit être pérennisée», a-t-il dit.
Globalement le vote électronique s’est bien passé
En d’autres termes, avec ce vote électronique, chaque enseignant qui avait un compte Mirador pouvait, où qu’il se trouve, voter pour son syndicat et selon son collège d’appartenance. Qu’il s’agisse de celui de l’élémentaire et du préscolaire, du moyen et secondaire ou encore du corps des inspecteurs et contrôleurs, le votant pouvait remplir son devoir électoral en un... clic.
Globalement, le vote électronique s’est bien déroulé. Il n’y a pas eu de bulletin nul et le nombre de votants équivalait à celui des suffrages valablement exprimés. Sur les 110 178 inscrits, 59 746 enseignants ont voté. Soit un peu plus de la moitié des enseignants figurant sur le fichier électoral si on sait que 50 432 enseignants n’ont pas voté équivalant à 45,78 % de l’électorat.
Dans le corps des inspecteurs et contrôleurs, 629 votants ont été enregistrés sur un nombre de 744 inscrits dont 115 abstentions, -soit 15,46%. Quant à l’élémentaire et le préscolaire, le corps électoral était composé de 68 200inscrits et il y a eu à l’arrivée36729 suffrages valablement exprimés et 31 471 enseignants qui n’ont pas voté. Soit 46,15% d’abstention. Dans le collège du moyen et secondaire où il y avait 41 234 inscrits, 22 388 enseignants ont glissé leurs bulletins dans l’urne virtuelle tandis que 18 846 de leurs collègues s’abstenaient de prendre part au scrutin. Ce qui équivaut à un taux de 45, 71 %.
Dame Mbodj, la révélation du scrutin
A l’issue du scrutin, six syndicats sont sortis vainqueurs de ces élections de représentativité syndicale. Il s’agit du Siens (Syndicat des inspectrices et inspecteurs de l’enseignement au Sénégal) qui a obtenu 92,21% des voix dans son collège, du Sels (Syndicat des enseignants libres du Sénégal) avec 26,30 % des suffrages valablement exprimés dans l’élémentaire et le préscolaire, de l’Uden (Union démocratique des enseignants du Sénégal),du Saemss (Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal) avec 34,58 %, du Cusemss (Cadre unitaire des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal) avec 25,65% des votants dans les lycées et collèges et du Cusems Authentique. Révélation du scrutin de 2023 dans ce secteur de l’Education et de la Formation professionnelle, avec un score «honorable» de 18,51%de l’électorat, le syndicat dirigé par Dame Mbodj a dépassé de loin le taux de 10% exigé pour être considéré comme représentatif. Un taux que n’a pas pu obtenir le Snelas Fc, syndicat des enseignants en langue arabe qui a tout de même été repêché sur dérogation. «Sur l’arrêté fixant les élections, un syndicat est dit représentatif s’il obtient dans son collège 10% des votes. Mais une dérogation avait été faite pour les syndicats de langue arabe. Il avait été dit que le premier de la liste pourrait être repêché afin de pouvoir siéger et porter les revendications de cet ordre d’enseignement. Il s’agit d’encourager l’enseignement de la langue arabe et son intégration dans le système éducatif national», explique Dr Modou Ngom. D’où donc le repêchage du Snelas Fc de Mouhamadou Moustapha Segnane dans le groupe des sept syndicats les plus représentatifs (G7). «Cela dit, pour ces élections, seuls les syndicats qui ont obtenu plus de 10 % ont été reçus et inscrits sur la liste des admis. A la suite de ce repêchage, en plus des six syndicats ayant réussi à obtenir le taux de 10 %, le Snelas a été coopté, ce qui fait sept. En 2017, il y avait eu des syndicats qui avaient plus de 5 % voire 9% comme le Setp et le Sadef mais nous l’avions accepté. C’était l’œuvre d’un consensus syndical. Je pense que ce consensus sera levé lors des prochaines échéances électorales pour que tout syndicat n’ayant pas franchi la barre de 10% ne soit plus accepté à la table des négociations», prévient le syndicaliste.
Un coup d’essai réussi
Selon lui, pour ces élections qui viennent de se dérouler, ils ont mis le gouvernement à l’aise dans la proclamation des résultats. D’après ses dires, «tous les syndicats se sont mis d’accord sur un point, c’est de ne pas s’attarder sur des réclamations après la proclamation des résultats. C’est pourquoi, il n’y a pas eu de contestations de résultats parla partie syndicale encore moins de reproches adressés au gouvernement».
Ce scrutin électronique a donc été un coup d’essai... réussi. Seule ombre au tableau : un taux élevé d’abstentions. La plupart de ceux qui ont refusé de prendre part au vote, ce seraient «les enseignants du niveau central c’est-à-dire les collègues détachés et affectés dans les ministères entre autres», a révélé Dr Ngom.
Cela dit, il y a eu quelques difficultés avec ce nouveau mode de scrutin en ligne. «Nous, enseignants, sommes les cowboys du vote électronique et du vote à bulletin unique. Le vote avec un bulletin unique en 2017 à l’occasion des élections aux commissions paritaires et le vote exclusivement électronique en 2023 pour les élections de représentativité. Le vote de la commission paritaire et électronique était unique mais la procédure différente. D’abord, il y avait un problème de connectivité avec la faiblesse de la bande passante qui n’était pas en mesure d’absorber l’ensemble des électeurs enseignants sollicitant le vote. D’où les bugs informatiques surtout du lundi, premier jour de vote». A côté de ce problème lié à la connectivité, il y avait eu aussi une difficulté d’identification au logiciel Mirador. «Les enseignants avaient des difficultés à s’identifier dans Mirador avec des comptes et des mots de passe envoyés dans leurs boites email. Des assistants techniques -5 au minimum qui ont été enrôlés à cet effet par les ministères du Travail et de l’Education nationale ont pu accompagner les votants avec des réinitialisations. L’autre difficulté dans Mirador, c’est que les messages envoyés ne permettaient pas à l’agent qui a voté de savoir le choix de son syndicat. Il a voté, il sait pour quel syndicat, mais il ne connaissait pas son choix via les messages reçus. On aimerait qu’on le lui signifie pour des questions de sécurité», a-t-il listé comme manquement lié à l’identification. Mais la plus grande préoccupation de Dr Modou Ngom reste la question des données personnelles. «A partir de ce vote, dit-il, beaucoup d’informations ont été ventilées. Il faut que les ministères concernés, à savoir le ministère de l’Education nationale, celui en charge du Travail et celui des Finances, sécurisent les données personnelles des enseignants. Nous insistons sur ça pour qu’il n’y ait pas de manquements». Surtout, estime notre interlocuteur syndicaliste du Cusemss, la question globale reste la multiplicité des plateformes des gestions des agents de l’Etat tels que Simen, Mirador, Girafe etc... «Nous souhaitons qu’il y ait une interconnexion de ces plateformes dans une plateforme-maison. Pour le ministère des Finances, il y a aussi Esolde. Les enseignants sont dans Mirador, dans Girafe, dans Esolde... Chaque ministère a son logiciel à part. Les enseignants sont appelés à s’identifier dans chaque logiciel pour pouvoir se connecter et voter et c’est fastidieux».
Dr Modou Ngom estime que ces manquements sont à corriger pour pouvoir faire de ce vote en ligne un modèle de gain de temps, de gain d’énergie et de gain pour les finances publiques.
LE FRONT SOCIAL EN SURCHAUFFE
Le front social est en ébullition depuis maintenant plusieurs jours. La santé, tout comme l’éducation, connaissent des tensions avec des grèves annoncées ou en cours des syndicats des différents secteurs.
Le front social est en ébullition depuis maintenant plusieurs jours. La santé, tout comme l’éducation, connaissent des tensions avec des grèves annoncées ou en cours des syndicats des différents secteurs. Cependant, il faut noter que la source des mouvements d’humeur diffère d’un front à un autre. Si les acteurs de la santé manifestent pour de meilleures conditions de travail et de vie, ceux de l’éducation mènent le combat pour la libération des enseignants arrêtés ces derniers jours, lors des manifestations politiques.
L a Fédération des syndicats de la santé (F2S) a démarré depuis hier, mardi 21 mars 2023, pour 48h, une grève générale sur toute l’étendue du territoire national. Un nouveau plan d’actions qui fait suite au dépôt de préavis de grève du 17 février 2023. Une situation qui a paralysé le système sanitaire surtout au niveau des sphères secondaires comme les centres de santé, les districts. Le mot d’ordre de grève a eu aussi un impact au sein de l’hôpital Général Idrissa Pouye de Grand Yoff où les dirigeants de cette fédération travaillent, ainsi qu’à l’hôpital de Fann. Les membres appartenant à cette entité ont tout simplement respecté le mot d’ordre dont la finalité est d’obtenir une (meilleure) amélioration de leur condition de travail mais aussi de vie.
Selon leur porte-parole, Cheikh Seck, la F2S avait suspendu toute action de grève depuis le mois de novembre, pour que monsieur le Premier ministre nouvellement installé puisse s’imprégner des dossiers et convoquer les ministères concernés par la plateforme revendicative, comme l’avait fait son prédécesseur, l’ancien Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dione. «Mais, force est de constater que le seul vœu de ce gouvernement, c’est la confrontation et non le dialogue. La F2S n’a donc d’autres choix que de faire face», a-t-il fait savoir. Et de poursuivre : «nous ne comptons pas, cette fois-ci, leur donner de répit, jusqu’à la satisfaction totale de nos revendications».
Avec ce nouveau plan d’actions, les camarades de Cheikh Seck renouent avec la grève, comme l’ont fait ceux de Mballo Dia Thiam de l’alliance And Gueussem dont les préoccupations demeurent les mêmes. Aujourd’hui, seuls l’alignement, la généralisation et l’inscription dans les bulletins de salaire des travailleurs des établissements publics de santé ou hôpitaux et des collectivités territoriales intéressent ces syndicalistes qui ont décidé de passer à la rétention de toutes les informations sanitaires, au boycott de toutes les activités de supervision venant du district ou du niveau central, au boycott de toutes formations ou activités exploitant ou recueillant des données sanitaires.
L’on se rappelle, tout récemment, les camarades de Mballo Dia Thiam, dans leur démarche pour se faire entendre, avaient retourné tout le dispositif de vaccination. Aujourd’hui, cette même situation s’installe, sous le silence du gouvernement et de la tutelle, causée par des promesses non «tenues» lors des dernières négociations entre l’Etat du Sénégal et les syndicats de la santé. Ils sont nombreux ceux et celles qui sont exclus de ces protocoles et qui demandent tout simplement leur intégration, car figurant dans les profils retenus pour les bénéficiaires. Comme dans le secteur de l’éducation, l’Etat doit s’y atteler afin de régler des dysfonctionnements, pour une stabilité du secteur de la santé.
L’ECOLE, LETEMPLE DE LA TERREUR
Justement le secteur de l’éducation n’est pas épargné par cette turbulence dans le front social. Des professeures membres du Cusems/A de Dame Mbodj ont décidé de ne pas donner cours. Après un débraillage, avant-hier lundi, ils ont observé une grève totale hier mardi. Une manière de protester contre les arrestations de leurs camarades et la supposée tentative d’assassinat de leur leader suite à ses positions sur le procès de l’affaire Prodac opposant Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko. Dame Mbodji, connue comme un souteneur du leader du Pastef Sonko, a déclenché le mot d’ordre. Au même moment, leurs collègues du Cusems de Abdoulaye Ndoye, qui ont débraillé hier mardi, sont en grève totale ce mercredi.
Aussi, ce qu’on a constaté sur le terrain, ce sont les apprenants qui ont porté le combat. Des élèves sont en grève, délogeant leurs camarades des collèges privés. Au niveau de Ouagou Niayes, au CEM Samba Guèye, les élèves sont allés jusqu’à demander la «démission du Chef de l’Etat». Un risque de politiser l’école et l’éducation, avec des incitations à la violence. De plus en plus, les grèves dans le secteur de l’éducation ne découlent plus de revendications pour de meilleures conditions de travail, comme la disponibilité de matériels didactiques, l’éradication des abris provisions ou encore les avancements, les problèmes d’ordre pécuniaires, mais plutôt pour des soutiens à des enseignants le plus souvent violentés ou arrêtés, non dans l’exercice de leurs fonctions. Les acteurs de l’éducation doivent faire face à ces situations, faire leur auto-évaluation pour protéger les apprenants qui versent dans le vandalisme.
TEXTE COLLECTIF
MACKY INTERPELLÉ
Violation des droits et instrumentalisation de la Justice – Des intellos montent au créneau, Fatou Sow, Cornel West, Boubacar Barry, Anthony Appiah, Boris Diop, Sophie Bessis, Boukari-Yabara, Abdoulaye Kane, Aminata Traoré, Mamadou Diouf, Lamine Sagna…
Nous assistons au Sénégal à une continuelle escalade répressive qui préfigure de lendemains incertains. Il est de la responsabilité des intellectuels et de tous les citoyennes et citoyens de bonne volonté, vigies naturelles des libertés en péril, de prendre la défense des valeurs fondamentales dans un État de droit que sont : la liberté d'expression et de circulation, la liberté de manifester pacifiquement et de se rassembler, la liberté de proclamer son adhésion ou son opposition à des actes de gouvernance politique et sociale.
Sous ce rapport, nous constatons une violation flagrante, répétée et disproportionnée des droits des citoyens mais aussi la perpétuation d’un effort constant d’instrumentalisation politique du système judiciaire par l’administration du président Macky Sall.
Par-delà nos divergences et nos différences idéologiques, politiques ou culturelles, nous signataires de tous les pays, condamnons, fermement, les restrictions apportées à la liberté de mouvement des citoyens et à la continuelle instrumentalisation de la Justice au Sénégal.
Une menace réelle pèse sur la stabilité et la paix sociale du pays. Il est temps de revenir à la raison.
Il est inacceptable :
- que les droits fondamentaux des citoyens soient bafoués sans suite,
- que la démocratie et l’exercice des libertés d’expression et de circulation soient confisqués,
- que les droits constitutionnels dans l’espace politique ne soient pas respectés
- que la Justice soit instrumentalisée à souhait à des fins politiciennes.
Nous signataires, de cette présente déclaration, appelons le chef de l’État sénégalais à prendre des mesures immédiates pour ramener le calme, assurer la paix sociale et s’éloigner de toutes les remises en cause de l’indépendance du pouvoir judiciaire.
RETURN TO REASON
“We note a flagrant, repeated, and disproportionate violation of the rights of citizens. We also see the perpetuation of a constant effort of political instrumentalization of the Judicial system by the administration of President Macky Sall” – Some intellectuals are stepping up: Fatou Sow, Cornel West, Boubacar Barry, Kwame Anthony Appiah, Boubacar Boris Diop, Sophie Bessis, Amzat Boukari-Yabara, Abdoulaye Élimane Kane, Aminata Dramane Traoré, Mamadou Diouf, Mahamadou Lamine Sagna…
We are witnessing, in Senegal, a continuous repressive escalation that foreshadows an uncertain future. It is the responsibility of intellectuals and of all citizens of good will, who are natural lookouts of endangered freedoms, to take up the defense of the fundamental values in a State governed by the rule of law. These rules are freedom of expression and movement, freedom to demonstrate peacefully and to assemble, the freedom to proclaim one's support for, or opposition to, acts of political and social governance.
In this respect, we note a flagrant, repeated, and disproportionate violation of the rights of citizens. We also see the perpetuation of a constant effort of political instrumentalization of the Judicial system by the administration of President Macky Sall.
Beyond our ideological, political, or cultural differences, we signatories from all countries strongly condemn the restrictions placed on the freedom of movement of citizens and the continuous instrumentalization of Justice in Senegal.
A real threat weighs on the stability and social peace of the country. It's time to return to reason.
It is unacceptable:
- that the fundamental rights of citizens are flouted without recourse,
- that democracy and the exercise of freedom of expression and movement be stripped away,
- that constitutional rights in the political space are not respected
- that the Judiciary be exploited at will for political purposes.
We, the signatories of this declaration, call on the Senegalese Head of State to take immediate measures to restore calm, ensure social peace, and move away from all challenges to the independence of the judiciary.
Below is the list of the first 104 signatories in alphabetical order. You can sign this petition adding your name and affiliation in the comments window.
Ci-dessous, la liste des 104 premiers signataires par ordre alphabétique. Vous pouvez signer cette pétition, en rajoutant votre nom et votre affiliation dans la fenêtre des commentaires.
Kwame Anthony Appiah, philosophe, écrivain professeur à NYU, New York
Félix Atchadé, médecin, Paris
Hawa Ba, sociologue et journaliste, Dakar
Leona Ba, enseignante Dpt des Relations internationales, Georgetown University, Washington
Mamadou Ba, universitaire, professeur de littérature, Dakar
Maty Ndiaye Sy, coach en développement organisationnel, Institut des études avancées, Saint-Louis
Mamadou Ndoye, expert en Éducation, ancien ministre de l’Alphabétisation, Dakar
Moussa Ngom, journaliste, coordonnateur de la Maison des Reporters, Dakar
Walner Osna, sociologue, University of Ottawa
Marie Louise Eteki-Otabela, écrivaine, essayiste et politologue, Cameroun
Bah Ould Saleck, journaliste, éditeur de presse, Mauritanie
Adam Ouologuem, journaliste, directrice Africa Society, Washington
Gwénola Possémé-Rageau, journaliste, experte en développement international, Paris
Ada Pouye, expert en développement international et urgence humanitaire
Arthur Powel, chercheur, professeur Rutgers University, New Jersey
Tabia Pricewill, journaliste, Lagos
Mahamadou Lamine Sagna, sociologue, universitaire, Worcester Polytechnic Institute, Massachusetts
Alain Sain-Victor, historien et enseignant, Montréal
Moussa Samb, professeur agrégé de droit, expert médiateur, Dakar
Paap Seen, journaliste, Dakar
Lamine Sène, linguiste, expert en transport maritime et assurances
Marilyn Sephocle, professeur de langues à Howard University, Washington
Mame Lika Sidibé, archiviste, journaliste, experte paix et sécurité, Dakar
Carolyn Somerville, professeur sciences politiques, Hunter College, New York
Fatou Sow, sociologue, CNRS, Dakar
Pape Touti Sow, consultant en politique et gestion d’entreprises
Tidiane Sow, mathématicien et coach en communication politique
Mamadou Jean-Charles Tall, architecte, Dakar
Pierre Thiam, chef et expert en gastronomie, auteur et chef d'entreprises, New York
Alvin Thompson, styliste, couturier, designer, Washington
Mahamet Timera, sociologue, Paris
Alioune Tine, administrateur d’Africajom, ancien directeur régional Amnesty International
Diala Touré, historienne de l'Art, Baltimore
Aminata DramaneTraoré, écrivaine, ancienne ministre de la Culture du Mali
Patrice Vermeren, philosophe, professeur émérite, Université de Paris 8
Almamy Mamadou Wane, écrivain, essayiste et poète, Paris
Mamadou Mao Wane, sociologue, expert des questions de protection de l’enfant
Cornel West, philosophe, écrivain, professeur d’universités, New York
Amadou Tidiane Wone, écrivain, ancien ministre de la Culture
NDLR :
- Ce jeudi 23 mars 2023, le lauréat du prix Nobel de littérature en 1986, premier auteur noir à en être honoré, le Nigérian Wole Soyinka a confirmé son souhait de signer cette déclaration. Étant en voyage, il n’avait pas reçu la demande de signature à temps et ce n’est qu’aujourd’hui qu’il a pu la lire et a immédiatement demandé à être rajouté parmi les signataires de cette tribune. Lire plus ici.
- Ce dimanche 26 mars 2023, l'écrivain kenyan, Ngũgĩ wa Thiong'o, l'un des intellectuels les plus célébrés sur le continent africain et dans le monde a demandé à être rajouté parmi les signataires de cette tribune. Ecrivain de langue kikuyu et anglaise, membre de l'Académie américaine des arts et des sciences aux Etats-Unis, Ngũgĩ wa Thiong'o est actuellement professeur et directeur de l'International Center for Writing et Translation à l'Université de Californie à Irvine. Lire plus ici.
- Ce mercredi 5 avril 2023, le grand penseur Noam Chomsky vient d’exprimer son désir de signer cette tribune. Ce geste met clairement en lumière l’universalité de l’appel à la raison pour le respect des droits et de la dignité humaine, y compris celle de toutes les Sénégalaises et de tous les Sénégalais, au moment où le pays bat des records historiques d’emprisonnement politique. Lire plus ici.