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21 avril 2025
Éducation
LES VACANCES, ENCORE LES VACANCES, TOUJOURS LES VACANCES ?
Une semaine après la rentrée des classes, nous constatons que beaucoup d’élèves et de professeurs manquent encore à l’appel. Les salles de classes et les cours d’écoles, d’habitude très animées et peuplés, sont parfois désertes
À l’École élémentaire El Hadj Ibrahima Beye située sur la Place de la Nation, le calme plane. Quelques parents et élèves viennent régler leur inscription. Des élèves marchaient dans la cour au moment où d’autres s’attelaient à balayer leurs salles de classe.
Une semaine après la rentrée des classes, nous constatons que beaucoup d’élèves et de professeurs manquent encore à l’appel. Les salles de classes et les cours d’écoles, d’habitude très animées et peuplés, sont parfois désertes comme c’est le cas de cette école élémentaire.
La directrice qui n’a pas souhaité s’exprimer devant notre micro, affirme cependant que la rentrée est bien effective dans son établissement et que tous avaient commencé leurs cours. « Presque l’ensemble des élèves sont là » ajoute-t-elle.
Souley en classe de CM1, argent pour l’inscription en main, souligne que les cours ont repris ce matin.
Selon Fatoumata une élève en classe de 4e à Mame Thierno, certains profs étaient bien présents mais les cours n’avaient cependant pas encore repris. Elle s’y était rendue vers huit heures.
Ignorant les raisons pour lesquelles il n’y avait pas cours, elle quitte les lieux.
Tout porte à croire que les vacances se prolongent encore. Beaucoup de profs, pour qui la rentrée était le 2 octobre, n’ont pas encore regagné les salles de classes. Les élèves aussi.
RENTREE SCOLAIRE, 460 ETABLISSEMENTS SCOLAIRES NETTOYES A CE JOUR
Au total 460 établissements scolaires sur un objectif de 1000 structures d’enseignement et de formation ont été nettoyés à ce jour dans la région de Dakar dans le cadre de la mise en œuvre des directives du conseil interministériel consacré à la rentrée
Dakar, 9 oct (APS) – Au total 460 établissements scolaires sur un objectif de 1000 structures d’enseignement et de formation ont été nettoyés à ce jour dans la région de Dakar dans le cadre de la mise en œuvre des directives du conseil interministériel consacré à la rentrée scolaire 2023-2024, a-t-on appris de l’adjoint au gouverneur de la région de Dakar, chargé du développement, Assane Guèye.
‘’Des équipes de la Société nationale de gestion intégrée des déchets (SONAGED) ont démarré les opérations de nettoiement au sein des écoles depuis le 8 septembre 2023 et ce travail se poursuit jusqu’au 14 octobre prochain’’, a dit M. Guéye.
Il s’exprimait samedi lors de la cérémonie officielle de lancement de la 17ème édition de la journée mensuelle de nettoiement ‘’Besup Sétal’’, organisée à l’école Seydina Issa Laye, dans la commune de Cambéréne (Dakar).
‘’L’école, a-t-il rappelé, demeure un lieu privilégié pour la sensibilisation des jeunes et le changement de comportement ». Cette 17ème édition de la journée de nettoiement qui coïncide avec la rentrée 2023-2024, nous offre une belle occasion d’améliorer le cadre de vie et l’hygiène publique en milieu scolaire contre tenu de la place centrale qu’offre l’école dans la société sénégalaise, a soutenu l’adjoint au gouverneur.
Le maire de la commune de Cambérène, Doun Pathé Mbengue, s’est félicité du choix de sa collectivité territoriale pour accueillir la 17ème édition de la journée de nettoiement, marquant la relance de l’initiative du chef de l’Etat.
‘’Le droit à un environnement sain est un droit constitutionnel qui trouve un sens et une portée suffisante dans la mesure où il est réaffirmé à travers une approche citoyenne mais communautaire’’, a-t-il ajouté.
L’édile de Cambérène a estimé que cette édition consacre les nombreux efforts déployés par la nouvelle équipe municipale de cette ville qui, a-t-il dit, a fait de l’environnement et du cadre de vie une priorité avec l’appui des équipes de la direction du Cadre de vie et du Fonds d’entretien routier autonome (FERA).
M. Mbengue a saisi cette occasion pour plaider en faveur de l’érection d’un lycée à Cambérène.
‘’ Nous sommes dans une cité religieuse où l’enseignement est une préoccupation pour les populations. C’est pourquoi je profite de l’occasion pour plaider pour l’érection d’un lycée à Cambérène. Cet établissement permettra aux nouveaux collégiens d’avoir un lieu d’enseignement de proximité. La construction d’un lycée franco -arabe est aussi nécessaire’, a-t-il lancé.
Des visites guidées sur les sites de la place Mame Seydi et de l’Ecole Franco-arabe Chérif Abdoulaye Thiaw ont été organisées après le lancement officiel des activités de la 17ème édition de la journée mensuelle de nettoiement ‘’Besup Sétal’’.
En 2021 et 2022, les villes de Thiès et Tambacounda, ont abrité les précédentes éditions des journées mensuelles de nettoiement ‘’Besup Sétal’’.
TOUBA REVOIT SON CURRICULA
Le nouveau programme scolaire 2023-2024 de la direction des écoles de Touba (centre) est marqué par l’introduction de trois nouveaux modules relatifs à l’éducation soufie et aux principes du mouridisme, a appris l’APS.
Touba, 9 oct (APS) – Le nouveau programme scolaire 2023-2024 de la direction des écoles de Touba (centre) est marqué par l’introduction de trois nouveaux modules relatifs à l’éducation soufie et aux principes du mouridisme, a appris l’APS.
‘’Nous avons introduit trois nouveaux modules dans le programme scolaire. Le premier concerne la biographie de Cheikhoul Khadim. Le deuxième module est consacré au mouridisme notamment à ses principes. Le troisième module est consacré à l’éducation soufie’’, a expliqué Mountakha Diattara, directeur des écoles de Touba.
Il intervenait ainsi à l’occasion d’une rencontre d’harmonisation des programmes scolaires entre les chefs d’établissements scolaire de Touba et la direction générale du Complexe Cheikh Ahmadoul Khadim pour l’éducation et la formation (CCAK-EF).
’’Tous les acteurs qui gravitent autour du système éducatif ont été impliqués y compris des inspecteurs et directeurs d’écoles pour la mise en œuvre de ces réformes (…) qui visent surtout à véhiculer les enseignements du Cheikh’’, a-t-il ajouté, assurant que toutes les écoles vont recevoir les documents y afférents.
»Les supports de ces rois nouveaux modules vont être remis à toutes les écoles. Ils seront enseignés à tous les niveaux des cycles primaire, moyen et secondaire de l’enseignement arabo-islamique de Touba’’, a encore soutenu M. Diattara.
L’inspecteur de l’éducation et de la formation (IEF) du département de Mbacké, Ndiaga Bâ, le directeur général du CCAK-EF, Serigne Ahmadou Badawi Mbacké, le représentant du maire de Touba, entre autres personnalités, ont pris part à cette rencontre organisée à la suite de nouvelles instructions données par le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, pour une réorganisation de l’enseignement religieux à Touba.
LE CONSEIL ACADEMIQUE TRANCHE AU PLUS TARD LE 31 OCTOBRE
La reprise effective des activités pédagogiques en présentiel, au niveau de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, est partie pour s’effectuer après ce mois d’octobre.
La reprise effective des activités pédagogiques en présentiel, au niveau de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, est partie pour s’effectuer après ce mois d’octobre. Pour cause, c’est la décision validée par le Conseil académique de l’UCAD qui s’est réuni le vendredi 06 octobre, sous la présidence du Recteur Ahmadou Aly Mbaye.
Dans un communiqué dont nous avons reçu copie, le Conseil académique de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar a pris en effet un certain nombre de décisions, «après examen et analyse de la situation et conformément au calendrier établi lors de la séance du 12 juin 2023 ». Parmi celles-ci, le Recteur Ahmadou Aly Mbaye et le Conseil académique relèvent : « la reprise des enseignements en présentiel dans les meilleurs délais ; la tenue des discussions jusqu’à la mi-octobre, avec les amicales des étudiants au niveau des établissements afin de bâtir des consensus forts nécessaires à un climat apaisé ; la poursuite en distanciel des activités de remédiation ou d’évaluation pour les établissements qui le souhaitent ». Il faut aussi noter que le Conseil académique a notifié que « Les prestations du Coud restent suspendues jusqu’à nouvel ordre ». Au final, le Recteur Ahmadou Aly Mbaye et cie ont validé « la convocation d’une séance élargie du Conseil académique au plus tard le 31 octobre 2023 pour fixer les modalités d’une reprise effective des activités pédagogiques en présentiel ».
RENTRÉE CHAOTIQUE DANS LES ÉCOLES SACCAGÉES DE ZIGUINCHOR
Les inscriptions et réinscriptions se font à l'air libre, faute de bureaux et d'électricité, sans accès aux ordinateurs. Les conséquences de cette situation sont préoccupantes
Dans la ville de Ziguinchor, la rentrée scolaire ne se déroule pas dans de bonnes conditions, notamment dans les écoles qui ont été saccagées lors des manifestations politiques suivant la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko en juin dernier. Malgré la détermination des responsables et des enseignants à surmonter les obstacles, il est presque impossible de reprendre les cours immédiatement.
Le personnel du CEM Boucotte sud, l'un des établissements scolaires détruits à Ziguinchor, est confronté à un véritable casse-tête pour démarrer les cours dans un environnement complètement saccagé. Les inscriptions et réinscriptions se font à l'air libre, faute de bureaux et d'électricité, sans accès aux ordinateurs.
Les conséquences de cette situation sont préoccupantes. Certains élèves risquent de redoubler, n'ayant pas pu suivre le deuxième semestre comme les autres écoles. Diminga Kayoungha, en classe de troisième, exprime son désarroi dans les colonnes de DW Afrique : "Certains élèves n'ont pas le niveau de 3e, mais on est obligé de les laisser parce qu'on n'a pas fait le deuxième semestre comme les autres écoles. Beaucoup risquent de redoubler."
L'élève Mohamed Lamine Sourou cité par le même média craint également un démarrage tardif des cours : "Il n'y a pas de classes pour nous accueillir, toutes les classes ont été détruites. On ne sait pas quand est-ce qu'on va commencer les cours. Ça nous fait peur, on va commencer à apprendre tardivement. Et les professeurs n'auront pas le temps de se rattraper."
La situation préoccupe également les parents d'élèves. Mahawa Doumbouya, responsable des parents d'élèves, estime que l'avenir des élèves est en danger : "L'avenir des élèves est menacé parce que les tables-bancs manquent dans les salles de classe. Quand est-ce que ces tables-bancs seront reprises et remises dans les salles de classe pour que les professeurs puissent dispenser leurs cours en suivant le calendrier du programme ?"
Malgré cette situation désastreuse, François Poussy, le principal de l'établissement, assure que tout sera mis en œuvre pour que les cours reprennent rapidement.
Madiadiop Sané, président de Vision citoyenne, une organisation de la société civile, exprime sa préoccupation face à la situation des écoles détruites et interpelle l'État : "Si nous voyons quelque part des écoles qui ont été saccagées depuis le mois de juin et qui n'ont pas été réhabilitées, nous pensons qu'à la limite, il faut parler d'une mauvaise foi de l'État."
par Abdoulaye Bamba Diallo
L'ELDORADO OU L'ESCLAVAGE
Avez-vous remarqué que si les enseignants ont toujours des choses à dire sur la démocratie et les libertés dans le pays, peu d’entre eux ne nous proposent des ouvrages didactiques ou pédagogiques à destination de nos élèves ?
Le Sénégal est un pays merveilleux, unique au Monde quelquefois, car étant le seul où détails et accessoires prennent souvent le dessus sur l’essentiel. Ainsi, les potaches ont-ils repris le chemin de l’école tandis que les politiciens professionnels, eux, les routes sinueuses des élections.
S’il est comptabilisé, déjà, plus d’une centaine de candidatures à la candidature pour la présidentielle de Février 2024, la rentrée des classes s’est-elle effectuée avec des écoles insalubres encore sous les eaux du fait de inondations et d’une végétation sauvage sans compter les abris provisoires qui, eux, souffrent d’un déficit de tables-blancs, de tableaux et même d’enseignants. Et cela ne semble interpeller personne ni choquer grand monde à l’heure où ailleurs sur la planète, on investit dans les nouvelles technologies de l’information avec une optimisation des possibilités qu’offre l’Internet et l’intelligence artificielle afin de mettre à niveau le système éducatif et obtenir ainsi des gains dans l’acquisition de connaissance, meilleur atout pour être compétitif dans l’économie de l’intelligence qui fonde la nouvelle richesse des nations comme l’a, déjà, dit Adam Smith.
Le paradoxe sénégalais étant que la faune politique qui a accaparé les destinées du pays est constituée dans une très grande proportion d’enseignants qui ont des leçons à donner sur la gestion des affaires de la cité et des politiques publiques mais jamais ne formulent des propositions sur les réformes à mener pour faire de l’école sénégalaise une école adaptée aux exigences de son époque.
Tenez, avez-vous remarqué que si les enseignants (et surtout leurs syndicalistes) ont toujours des choses à dire sur la démocratie et les libertés dans le pays, peu d’entre eux sinon personne parmi eux ne nous proposent des ouvrages didactiques ou pédagogiques à destination de nos élèves dont tout le monde s’accorde à reconnaître la baisse de leur niveau.
Le cimetière de l’Atlantique
Les Sénégalais sont ingénieux et dégourdis, c’est connu. Mais tout de même, il fallait une certaine perspicacité pour savoir que des conventions diplomatiques de libre circulation des personnes existent entre le Sénégal et le Nicaragua. Les nouvelles routes du Mbeuk-mi qui poussent notre jeunesse à aller à la recherche d’un eldorado au prix de leur vie viennent, ainsi, de remettre au goût du jour les routes du commerce triangulaire de la Traite Négrière. Traverser l’Atlantique par les airs pour essayer de rentrer aux Etats-Unis par la terre en passant par le Nicaragua et le Mexique n’est-ce pas un remake de la tragédie des Nègres marron cherchant la liberté à tout prix au point de subir les pires châtiments des esclavagistes et les conditions de vie les plus éprouvantes en cherchant liberté et refuge dans les îles volcaniques des Caraïbes ou dans les jungles meurtrières d’Amérique centrale et du Sud. Cette nouvelle route des Amériques qu’emprunte notre jeunesse n’est-elle pas un remake des routes de l’esclavage qui contribuent, ainsi et encore, à faire du Nègre le seul damné de la terre trois siècle après le début de la traite négrière et moins d’un siècle après la fin de l’esclavage.
Politiciens comme intellectuels, artistes comme membres de la Société civile regardent cette tragédie d’une jeunesse en quête de mieux-être qui a choisi de faire de l’Atlantique un cimetière comme une chose toute banale plutôt que de rester sur la terre de leurs ancêtres où l’espoir n’existe plus. Jusqu’où allons-nous continuer à nous vautrer dans la démission et la fuite en avant ? L’Afrique est malade des Africains.
La cour des miracles
Certes, le ridicule ne tue pas, aujourd’hui, dans notre pays mais la vanité, elle, est en passe de devenir la chose la mieux partagée par tous, partout et pour tout. N’est-ce pas un Général européen qui disait que l’ambition n’est pas un crime mais ne pas avoir les moyens de son ambition peut être un grand danger pour ceux sur qui cette ambition veut ou doit s’exprimer.
Il faut dire que ce crime tel que défini par ce vaillant défenseur du leadership est inconnu pour la classe politique sénégalaise. Chez nous n’importe quel quidam se croit autoriser à toutes les audaces et outrances sans retenue au point de valser entre le risible et le ridicule car usant de la transhumance et de la volteface au gré des situations et des conjonctures afin obtenir des sinécures. Le Sénégal, un pays de 201.000 Km2 avec 17 millions d’habitants, affiche plus de 400 partis politiques reconnus, une centaine de syndicats, une dizaine de centrales syndicales, une Assemblée nationale, un Haut Conseil, un Conseil économique et social, trois chambres accueillant chacune plus de 150 personnes formant ainsi une caste politique entretenue grassement. Excusez du peu, il faudra y ajouter, dorénavant, une centaine de candidatures à la candidature suprême.
Si la Démocratie n’a pas de prix, elle a tout de même un coût. Et au Sénégal, la politique me paraît être d’un coût prohibitif et exorbitant par rapport aux moyens du pays, aux capacités de l’Etat et aux besoins et attentes des populations. Les affaires politiques entraînent énormément de dépenses, perturbent en permanence la vie sociale car l’activisme politique a lieu toute l’année même en dehors des périodes d’élection. Il faudra bien un jour procéder à l’évaluation de ce nous coûte la politique et examiner avec précision ce qu’elle nous rapporte.
Néanmoins, on peut être d’accord sur le fait que l’économie nationale paie un énorme tribut de l’overdose de l’activité politique. Pour février 2024, près de deux cent prétendants au pouvoir suprême mais, pourtant, peu parmi eux peuvent se prévaloir d’avoir initié ou réussi une activité qui a été d’une utilité quelconque pour la communauté. Bien au contraire, on peut observer au sein de cette pléthore de candidats de nombreux hauts fonctionnaires et agents de l’Etat qui affichent des fortunes colossales et des moyens extraordinaires. De véritables nouveaux riches avec des comportements les plus ostentatoires faisant de certains d’entre eux des « jet-setteurs », coqueluches des musiciens en vogue et des animateurs des médias électroniques.
Le nombre de fonctionnaires appartenant aux régies financières de l’Etat (Trésor public, Impôts et Domaines, Douanes) affichant un train de vie de milliardaires est un fait notable à relever. Depuis l’alternance de 2000, force est de constater que la Fonction publique sénégalaise génère plus de nouveaux riches que le secteur privé national.
Présidents non grata
Sarkozy en France, Trump aux Etats-Unis, deux anciens présidents encore au pouvoir, il y a peu, font face à la justice de leur pays tout comme Daddis Camara vit pareille situation en Guinée depuis l’année dernière. Aly Bongo au Gabon et Mohamed Bazoum au Niger sont ou en résidence surveillée ou pris en otage comme Kaboré au Burkina et son tombeur Damiba est, lui, exilé de force au Togo. L’après pouvoir présidentiel paraît être une vie peu paisible. Mohamed Ould Abdel Aziz en Mauritanie doit méditer sur cela tout comme Uhuru Kenyatta qui a eu le malheur d’adouber comme dauphin et successeur celui que William Ruto a battu, lui aussi, vit les mêmes affres. Alors une question se pose : être un ancien président en vie est-il un risque ?
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COSYDEP EXPLORE LA TRANSFORMATION QUALITATIVE DU SYSTEME EDUCATIF
Dans le cadre de la 3ème édition de la Foire des Innovations en Education et Formation (FIEF), la Coalition des Organisations en Synergie pour la Défense de l’Education Publique (COSYDEP) organise du vendredi 6 au Samedi 7 octobre, au Centre culturel B. D
Dans le cadre de la 3ème édition de la Foire des Innovations en Education et Formation (FIEF), la Coalition des Organisations en Synergie pour la Défense de l’Education Publique (COSYDEP) organise du vendredi 6 au Samedi 7 octobre, au Centre culturel Blaise Senghor. Des panels sous le thème général des nouveaux outils pour un système éducatif transformé, inclusif, adapté et résilient.
L a Foire des Innovations en Education et Formation est un espace de convergence permettant de renforcer la collaboration entre différents acteurs et partenaires de l’éducation, de rendre visibles les innovations dans le secteur, de faire évoluer les représentations négatives vers des conceptions positives.
Madame Hélène Rama Niang Diagne, présidente du Conseil d’administration de la Cosydep explique que « l’événement de la foire des innovations en éducation et formation est très important pour la Cosydep. Nous avons l’habitude de dire au niveau de la Cosydep que là Fief est notre école, ça veut dire qu’il y a les apprentissages, les enseignements mais également aussi la synergie qui est propre à la Cosydep et les échanges d’expériences mais également la mise à disposition d’un accompagnement aux enfants, surtout les plus vulnérables à travers trocs et dons ». Elle poursuit en revenant sur le programme des journées et leur importance : « nous avons également le panel sur toutes les problématiques qui nous interpellent aujourd’hui et qui sont les plus émergentes au niveau de notre pays. Bien évidemment, toutes ces questions seront abordées au niveau des panels et nous avons la nuit du droit à l’éducation ce soir pour rehausser cette thématique de l’éducation qui est transversale à tout et qui fonde les politiques publiques. Et à travers cette nuit de droit à l’éducation, nous allons primer des personnalités qui ont œuvré pour que l’éducation soit au centre des préoccupations des politiques publiques mais aussi des acteurs, que ce soit au niveau du terrain comme au niveau institutionnel » poursuit-elle.
Selon Madame Diagne toujours, « l’enjeu du thème général pour la mise en place de nouveaux outils éducatifs adaptés est crucial. Quand on parle d’éducation, on cible beaucoup plus les jeunes et les enfants. Ces derniers aujourd’hui sont tournés vers le numérique et la digitalisation, l’internet est maintenant au centre de tout, les jeunes et les enfants l’utilisent à bon escient bien sûr mais parfois aussi il y a quelques dérapages. Le fait de développer des dynamiques, des apprentissages, des enseignements idoines pour permettre justement de valoriser davantage et de connaître la dimension stratégique de cet outil aujourd’hui permet aussi d’en savoir davantage et d’accompagner les enfants et les jeunes à travers la Cosydep afin de mieux maîtriser cet outil et de faire en sorte que ce soit à leurs profits, à leurs bénéfices et que ça ne soit pas un désavantage. On veut que le capital humain soit tourné vers la demande que nécessite notre pays pour répondre aux enjeux et aux défis dont nous faisons face: nous allons vers l’exploitation du pétrole, du gaz…Il y a un institute, ça c’est une réponse et il y a véritablement d’autres problématiques qui aujourd’hui sont encore beaucoup plus importantes”. Et de conclure; “ Je pense que pour lutter contre la précarité, la pauvreté il y a beaucoup d’apprentissages qui se développent même à travers le numérique à distance. Je pense donc que c’est important que la Cosydep attire l’attention sur cette adéquation entre éducation et formation et vraiment l’institution que représente le ministère de la formation professionnelle est interpellé dans ce sens pour jouer son rôle et être davantage accompagné par toutes les institutions qui s’intéressent à cela »
Elle ne terminera pas cependant sans éluder l’actualité de la rentrée scolaire : « la rentrée est d’actualité, c’est ce qui fonde aussi la mission de la Cosydep et nous le savons depuis. La rentrée a pratiquement commencé, nous nous disons " oubi tey jang tey", c’est notre slogan et nous faisons tout pour que justement ça se fasse même si évidemment il y a encore des écarts et des écueils par rapport à ça, il faut qu’on le reconnaisse mais il faudra qu’on continue à travailler pour que ce slogan soit une réalité et c’est possible ».
Kalidou Diallo, ancien ministre de l’Education et Professeur d’histoire s’est aussi exprimé pour féliciter la Cosydep, et évoquer l’éventualité de la transformation de l’éducation. « Je voudrais d’abord féliciter le Secrétaire Général de la Cosydep car je me rends compte que ce qui je passe ici aujourd’hui est un programme qui est en parfaite adéquation avec ce qui se passe dans le monde. Depuis 1990 avec Jahsen, Ensuite 2000 à Dakar et 2015 en Corée, l’éducation a pour objectif « Education 2030 » et actuellement, toutes les institutions internationales travaillent à la transformation de l’éducation » a-t-il fait savoir. Mieux, il ajoutera qu’ « il y a un sommet des Nations unies sur l’éducation avec des institutions comme la Confemen, le Pact et l’Ifef et toutes ces institutions s’occupent de l’éducation et de l’innovation. Et je me suis rendu compte avec ces bureaux, je peux dire qu’il y a tellement d’innovations dans toutes les branches du secteur éducatif Senegalais et l’ensemble de ces innovations qui sont exposés ici méritent une découverte pour le Sénégal et que la Cosydep doit tout faire pour le faire savoir ».
La journée d’hier (vendredi 06) a marqué le début de la Fief avec un vernissage des expositions, des expositions accompagnés de trocs et de dons, d’un panel d’ouverture animé par l’ancien ministre Kalidou Diallo, Hélène Rama Niang Diagne, Maïmouna Lèye, Adama Bologo et Thialy Faye. Ce panel a été centré sur la transformation qualitative du système éducatif.
« UBBI TEY YANG TEY » A GEOMETRIE VARIABLE
Le privé à fond dans les classes, le public en mode inscriptions. Une présence timide des élèves dans certains réceptifs. Le déficit d’enseignants plombe la rentrée à Matam
Mariyama TOURE & Dienaba MANE, Abdoulaye FALL , Pape Moctar NDIAYE et Yves TENDENG |
Publication 06/10/2023
La première cloche de la réouverture des classes a retenti hier, jeudi 05 octobre, tirant du coup les rideaux sur les vacances scolaires. Instituée par le ministère de l’Education nationale, la rentrée scolaire pour ce jeudi 05 octobre est bien effective dans certaines écoles, principalement celles du privé déjà en train de dispenser des apprentissages. Dans d’autres écoles par contre, surtout celles publiques, ce n’est pas vraiment la rentrée en tant que telle mais une journée inscription, prise de contacts et retrouvailles.
Il est 10 heures tapantes sous la chaleur du soleil à l’école préscolaire et élémentaire Saint Pierre Julien Eymard, certains élèves accompagnés de leurs parents sont venus s’inscrire, d’autres déjà inscrits ont commencé. Devant un stand de glace, un groupe d’enfants célèbre ses retrouvailles avec des accolades, un sourire béat sur le visage. On remarque le bonheur de revoir les camarades à des kilomètres. Le constat est que dans cette école, la reprise est effective et dans les salles de classe du préscolaire, on voit déjà les enseignants bien investis dans les cours avec des élèves tirés à quatre épingles. Alors que les filles sont bien coiffées et habillées de leurs plus beaux vêtements pour ce premier jour, les garçons ne sont pas non plus en reste donnant l’impression que cette première journée de rentrée est plus un concours de mode qu’autre chose.
Au lycée Maurice Delafosse, l’ambiance est au rendez-vous pour cette journée du 05 octobre : les élèves tout aussi bien habillés et contents de retrouver leurs amis, affichent aussi un visage heureux. On sent qu’ils n’ont pas encore fini de profiter des vacances mais dans ce lycée, les cours ont déjà débuté pour certains. À l’heure de la pause qui coïncide aussi avec la fin des cours pour certains, la cour de l’école se remplit de jeunes élèves criant de gauche à droite et se faisant des câlins. « C’est le début de la rentrée, on sait qu’on va juste faire un cours ou deux dans la journée car il y a des professeurs qui sont impatients. Voilà pourquoi on est heureux de reprendre. Il y a aussi la joie de revoir nos camarades qu’on n’avait pas revus depuis des mois, on a pris le soin de bien nous habiller et nous faire de nouvelles têtes », nous dit une élève croisée au kiosque de sandwich.
Cet élève de terminale qui a déjà commencé les cours explique pour sa part que « les autres qui prennent cette première journée à la légère ne sont pas conscients de ce qui les attend. Si on n’est pas concentré sur l’essentiel qui est de suivre les cours et non courir dans l’école pour des retrouvailles, on va se retrouver perdu au milieu de l’année. C’est bon de revoir les camarades mais juste les salamalecs de base suffisent. C’est exagéré de se faire des câlins en plein cours comme si on n’allait pas se voir à la sortie » dit-il. Tout comme à l’école Saint Pierre, on remarque qu’ici aussi, la direction est débordée par la présence des élèves et parents d’élèves venus inscrire leurs enfants ou prendre des renseignements. Les professeurs aussi ayant déjà commencé à dispenser les cours sont inaccessibles pour la plupart.
À l’angle opposé de ces deux écoles, on a les écoles élémentaires Manguiers I et II qui eux aussi ont commencé les cours mais dans des conditions assez difficiles. Les salles de classe de ces écoles sont cernées par l’eau stagnante des pluies. On remarque un système d’évacuation qui débouche directement sur la route qui mène vers Sahm. Les moustiques font la fête dans la cour de ces écoles, ce qui n’est pas très rassurant. Les élèves qui ont déjà commencé sont obligés de faire des détours pour atteindre les salles de classe. Marcher dans la cour de l’école Manguier II donne l’impression qu’on est sur du sable mouvant, tant l’humidité du sol est inconfortable pour les pieds. Mais rentrée des classes obligeant, les potaches sont obligés de faire avec.
Hier, jeudi 05 octobre, a été la grande rentrée des classes à l’école Sacré Cœur. Il est huit heures ; parents et élèves étaient venus nombreux répondre à l’appel de l’école et en profiter pour faire les inscriptions. C’était la grande ambiance, la cour de l’école est pleine, on est en pleines retrouvailles de part et d’autre entre élèves et professeurs. Aïssatou Dial, une apprenante, relève : « j’ai hâte de retrouver mes amies et pouvoir être ensemble. Et j’espère que nous allons dérouler avec eux cette nouvelle année scolaire». « Dans cet établissement aujourd’hui, c’est juste pour faire une prise de contact et les cours débuteront demain à 8h précises », nous fait savoir le directeur Frère Luc Brunette. Et Christian Wally Diafate, Professeur d’Anglais, de le conforter : « Même si des menaces planent sur le déroulement des enseignements en raison des élections qui se profilent, l’académie scolaire a déjà mis en place les dispositions nécessaires pour un bon déroulement qui n’affectera pas les enseignements dans cette école».
KAOLACK- RENTRÉE SCOLAIRE, STABILITÉ SOCIALE DANS LES ÉTABLISSEMENTS ET ANNÉE ÉLECTORALE : L’Inspection d’académie ambitionne de prendre les devants
Les autorités académiques de la région de Kaolack et les acteurs en charge de la gouvernance scolaire ont procédé hier, jeudi 5 octobre, jour de rentrée des classes pour tous les élèves du Sénégal, à la traditionnelle visite d’inspection des établissements scolaires de la commune de Kaolack. En ces moments de fin d’hivernage où la plupart des établissements du pays reste encore envahie par les eaux de pluies ou des tapis herbacés, cette visite qui a été effectuée sous la présence du gouverneur de région a ainsi permis à ses initiateurs de s’apercevoir que, dans la plupart des écoles de Kaolack, le concept “Ubi Tey Jang Tey” est en partie effectif. Les enseignants dans leur écrasante majorité ont répondu présents et ont démarré les cours, avec craie à la main. En plus de la présence massive des élèves et les dispositions nécessaires prises pour rendre les établissements accessibles, il est aussi constaté que dans toutes les écoles visitées, les intrants pédagogiques et didactiques ont été mis en place. En dehors de la volonté de disposer d’un système éducatif performant, et faire respecter le quantum scolaire, ces mesures ont surtout été respectées à un certain niveau. En tout cas au niveau pédagogique, pour pallier à d’autres éventualités souvent nées de l’instabilité sociale dans les établissements publics, aussi que de l’année électorale vers laquelle le Sénégal va s’acheminer, à partir des deux prochains mois. Même si dans les accords entre gouvernement et les organisations syndicales, bon nombre d’engagements ne sont pas respectés au plan national, au niveau de l’Académie de Kaolack on s’efforce à maintenir le cap au plan administratif afin de collecter le maximum de résultats pédagogiques durant cette prochaine année académique. Un pari qui, visiblement va s’opérer avec l’ensemble des partenaires de l’école et sera sans doute consolidé par la forte mobilisation envisagée avec les acteurs, l’administration locale, le commandement territorial de manière générale.
MATAM : LE DEFICIT D’ENSEIGNANTS ENTRAVE LA RENTREE DES CLASSES
Avec un déficit cumulé cette année de 564 enseignants, comparé au précédent mouvement national, celui de 2023 a connu plus de départs (364 contre 310 en 2022) dans tous les programmes. Pour la présente rentrée scolaire, l’académie vient d’enregistrer seulement trente-quatre (34) arrivées. Un effectif qui, de l’avis des autorités de l’éducation, est loin de combler le déficit cumulé à 564 enseignants. Dans le rapport de rentrée présentée par l’inspection d’académie, on informe que sur 260 départs enregistrés au niveau de l’élémentaire, l’académie qui traîne un déficit de 368 enseignants au niveau de ce programme n’a eu que 12 arrivées. Au niveau du Moyen Secondaire où le déficit se situe à 124 enseignants, sur 94 départs constatés, seuls 21 arrivées ont été enregistrées. S’agissant du Préscolaire où le déficit se situe à 60 enseignants, aucune arrivée n’a été enregistrée. Face à la situation, c’est « l’étude et l’audit du personnel au niveau interne » qui sont annoncés par l’inspecteur d’académie Mbaye Babou, qui a fait part de ses inquiétudes par rapport à l’effectivité d’une rentrée des classes rapide et facile. L’autorité de l’éducation qui entend trouver les mécanismes nécessaires pour combler le gap, s’active à procéder à des redéploiements pour le bon déroulement des enseignements-apprentissages. Face au déficit de 564 d’enseignants, constaté après le mouvement national, le secrétaire général du Syndicat des Enseignants Libres du Sénégal (Sels), propose un recrutement spécial d’une préférence locale. « Nous souhaitons un recrutement spécial d’une préférence locale en privilégiant les enseignants des classes passerelles qui font un très bon travail et des jeunes diplômés de la région qui certainement resteront au niveau local pour enseigner », a déclaré Mamadou Demba Sy.
SAINT-LOUIS - RENTRÉE SCOLAIRE : Une présence timide des élèves dans plusieurs écoles et établissements scolaires
Dans l’Académie de la région de Saint-Louis, la rentrée des classes s’est déroulée avec une présence timide des élèves surtout à l’intérieur au niveau des villages reculés des départements de Dagana et Podor. C’est ce qu’a fait savoir l’Inspecteur par intérim de l’Académie de SaintLouis, Mafall Der, qui rassure quant à l’effectivité e la présence des personnels enseignants. Il invite les parents à laisser leurs enfants venir à l’école pour démarrer tôt les enseignements. Il s’exprimait au terme de la traditionnelle tournée présidée par l’adjoint au Gouverneur.
La traditionnelle tournée effectuée hier, jeudi 5 octobre, dans quelques écoles et établissements scolaires de la commune de Saint-Louis a permis aux autorités administratives et académiques de la région de constater de visu le démarrage des enseignements en cette rentrée des classes. Dirigée par l’adjoint au Gouverneur de Saint-Louis chargé du Développement, M. Modou Mamoune Diop, en présence de l’Inspecteur par intérim de l’Académie de Saint-Louis, M. Mafall Der, des représentants des syndicats d’enseignants, de l’Association des parents d’élèves ainsi que d’autres structures de l’école, la délégation s’est rendue à l’École Élémentaire Cheikh Touré de Guét Ndar dans la Langue de Barbarie, puis au Collège Fara Mbodj avant de boucler cette traditionnelle tournée au niveau du Lycée Technique André Peytavin de Saint-Louis. Dans ces trois établissements scolaires visités, les autorités administratives et académiques ont noté une présence timide des élèves contrairement aux enseignants qui se sont présentés en masse. Une situation qui est presque générale au niveau de l’Académie de Saint-Louis où les remontées d’informations renseignent des nombreuses absences notées chez les élèves en cette rentrée des classes, à en croire toujours l’Inspecteur de l’Éducation, Mafall Der. L’adjoint au Gouverneur de Saint-Louis, Modou Mamoune Diop quant à lui, a félicité les autorités académiques pour avoir pris toutes les dispositions afin de permettre un bon démarrage des cours au niveau des écoles et établissements scolaires. En effet, tous ces réceptifs d’écoliers ont été désherbés, nettoyés et désinfectés il y a quelques jours. Ce qui permettra aux personnels enseignants et à leurs élèves d’être dans de meilleurs cadres pour étudier.
«IL Y A DE GROSSES MENACES SUR L’ANNEE SCOLAIRE»
Déçu des 18 mesures du gouvernement sur l’école, El Hadj Malick Youm, Youm secrétaire général du Saemss, alerte qu’il y a de grosses menaces sur le bon déroulement de l’année scolaire, tout simplement, parce que le gouvernement s’est trompé de priorités
Propos recueillis par Yacine DIEYE |
Publication 05/10/2023
Les abris provisoires, le déficit d’enseignants, le retard de la formation des professeurs à la Fastef, la réduction du coût des inscriptions, le non-respect des engagements sont autant de menaces qui pèsent sur l’année scolaire. Dans cet entretien accordé à «l’as tv», le secrétaire général du syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saemss) liste les problèmes de l’école sénégalaise. Déçu des 18 mesures du gouvernement sur l’école, El Hadj Malick Youm alerte qu’il y a de grosses menaces sur le bon déroulement de l’année scolaire, tout simplement, parce que le gouvernement s’est trompé de priorités.
Pensez-vous que le slogan «Ubitey, jangë tey» sera effectif ?
Après la date du 2 octobre qui coïncidait avec l’ouverture des classes pour les personnels enseignants et administratifs, aujourd’hui c’est l’ouverture des classes pour les potaches. Il faut dire que ce contexte particulier est marqué par des impairs que nous avons notés dans plusieurs domaines. En ce qui concerne l’environnement scolaire, il nous a été donné de constater que dans beaucoup d’établissements, il y a des difficultés. Des difficultés liées à l’accès même à ces établissements, mais aussi les opérations de désherbage, la désinfection et le nettoyage de certaines écoles ne sont pas effectués. A ce niveau, le gouvernement a pris une mesure mais je pense qu’il aurait dû la prendre beaucoup plus tôt et impliquer tous les services et surtout rappeler aux Collectivités territoriales qu’il est de leur ressort d’assumer certaines tâches. C’est dommage de noter que sur le plan de l’environnement scolaire, il y a beaucoup de difficultés qui ne militent guère en faveur de l’effectivité du slogan «Ubi tey jangë tey». Donc l'opérationnalisation de «Ubi tey jangë tey» fait face à cette difficulté. Mais la plus grosse difficulté à laquelle ce concept fait face est liée au fait que sur le plan du partenariat entre le gouvernement et les syndicats, le gouvernement n'a pas respecté ses engagements qui consistaient à matérialiser tous les accords avant le début de l’année scolaire. Malheureusement aujourd’hui, la formation des enseignants, notamment des chargés de cours, des demandeurs de mise en position de stage, des professeurs contractuels, des professeurs de philosophie, des professeurs qui sont à la Fastef, n’a pas encore démarré. Cela est très dommage d’autant plus que le gouvernement avait dit que ça allait démarrer depuis le 1er juillet 2023. Vous y ajouterez d’autres questions liées à la révision du statut des décisionnaires qui souffrent le martyre et qui attendent la signature du décret 74-347 du 12 avril 1974 que le gouvernement tarde à faire. C’est pourquoi nous pensons que par rapport à tous ces impairs, il y a un manque de volonté notoire du gouvernement à aller vers l’apaisement du système éducatif. Cela est déplorable pour le système. Nous pensons qu’il y a de grosses menaces qui pèsent naturellement sur le bon déroulement de la rentrée des classes et de l’année scolaire 2023- 2024.
On constate aussi un déficit d’enseignants dans certaines localités du pays. Qu’est-ce qui explique cela ?
Sur le plan pédagogique, nous notons aussi de grosses difficultés. C’est un secret de Polichinelle de dire que dans le système éducatif, il y a un déficit criard d’enseignants qui est même estimé à près de 35 mille enseignants d’ici 05 ans. Ce qui veut dire déjà que pour les besoins urgents, le système n’a pas besoin de moins de 8 000 enseignants pour bien fonctionner. En plus des besoins qui seront évalués par rapport aux années à venir. Ce qui fait un total de 35 mille enseignants. Et cela est inacceptable dans un pays où nous savons qu’il y a la possibilité de procéder à des recrutements réguliers. C’est l’occasion d’alerter parce que parmi les 18 mesures issues du conseil interministériel, le gouvernement prévoit de faire un recrutement spécial alors que les syndicats demandent plutôt un recrutement régulier. Pour nous, le recrutement spécial comporte plusieurs aspects sur lesquels nous ne sommes pas d’accord. Parce que ça nous semble être le retour des quotas sécuritaires, ce qui n’est pas en phase avec l’encadrement du recrutement des personnels enseignants qui doit obéir à des normes. Et aujourd’hui, il s’agira pour eux de recruter ce qu’on appelle une clientèle politique pour les recaser dans l’école. Ce que nous n’accepterons pas non plus parce que nous savons que toujours à l’orée des grandes élections, la tentative la plus connue des acteurs politiques, c’est d’aller vers un recrutement clientéliste pour recaser alors un électorat qui votera en leur faveur, ce que les syndicats dénoncent et n’accepteront jamais.
Quelle solution aux difficultés des élèves d’avoir un extrait de naissance ?
Dans plusieurs localités, des milliers de parents d’élèves peinent à avoir des extraits de naissance pour inscrire leurs enfants. Cela est lié tout simplement au fait que lors du conseil interministériel, le gouvernement devait avoir le réflexe de demander à toutes les Collectivités territoriales d’aller vers la tenue d’audiences foraines pour vider ce passif. Il faut qu’il y ait un rapport qui montrait qu’au Sénégal, pas moins d’un million cinq cent (1,500 million) d’enfants ne pouvaient pas accéder à l’école tout simplement parce qu’ils avaient des difficultés pour avoir un extrait de naissance. Nous pensions que le conseil interministériel qui a été convoqué à l’exclusion totale des syndicats majoritaires que nous sommes devait prendre en charge ces questions mais malheureusement, nous avons tous constaté que les priorités du gouvernement étaient ailleurs.
A vous entendre, c’est comme si le gouvernement n’écoute pas les syndicats d’enseignants. Qu’est-ce qui explique cette attitude ?
Il y a de grosses menaces sur le bon déroulement de l’année scolaire tout simplement parce que le gouvernement s’est trompé de priorités. Quand le gouvernement pense que les priorités sont entre autres la confection de tenues scolaires, il se trompe. Les tenues scolaires sont réglées depuis plusieurs décennies. S’ils pensent que la priorité pour l’école, c’est d’aller vers la réorganisation de certains aspects qui sont dépassés en nous parlant de tables bancs et l’évaluation du remplacement des abris provisoires, les syndicats, eux, ont une autre vision. Pour nous, les priorités, c’est la question des budgets des établissements parce que les écoles ont de maigres budgets. Le gouvernement continue d’opérer des diminutions drastiques sur les budgets des établissements scolaires. Aujourd’hui, ce même gouvernement demande aux parents d’élèves de ne pas payer les inscriptions pour ce qui concerne le préscolaire et l’élémentaire, ce que nous saluons. Mais si vous allez au moyen secondaire, le gouvernement a dit qu’il ne faut pas payer plus de 5000 F pour les inscriptions. Il aurait dû mettre en place un dispositif d’accompagnement par le doublement de ces maigres budgets dont bénéficient les établissements. Ne serait-ce que pour ces points, on peut s’attendre à ce que l’école ferme ses portes à partir de la fin du mois de décembre 2024 car si les écoles n’ont plus de budgets, naturellement elles ne pourront pas fonctionner. Sur ces grosses attentes, nous n’avons pas entendu le conseil interministériel nous donner des réponses. Vous y ajoutez la question des abris provisoires qui est une question lancinante et qui continue de gangrener le système éducatif. Nous pensions que le gouvernement allait nous dire que sur des délais très raisonnables, ils allaient procéder à la suppression et au remplacement définitif des abris. Mais c’est toujours la même rengaine. Nous avons été très déçus par rapport à ces 18 mesures qui ne sont rien d’autre que la reconduction des mesures de la rentrée 2022- 2023.
Cette année scolaire coïncide avec la présidentielle prévue le 24 février 2024. Y a-t-il des risques de perturbations des enseignements?
Par rapport à la perspective de l’année électorale qui s’annonce, nous, en tant que syndicats très patriotes et très responsables, nous avions eu à mener une démarche très responsable. La démarche consistait déjà, durant la lutte que nous avions engagé lors de l’année scolaire écoulée, à demander au gouvernement de mettre à profit les vacances de 2023 pour matérialiser l’ensemble des accords et mettre à profit ces vacances pour s’acquitter de tout ce qui devrait contribuer au bon fonctionnement et à la bonne marche de l’école sénégalaise. Cela permettrait aux syndicats responsables que nous sommes, pendant que nous serions en année électorale, de pouvoir assurer la stabilité de l’école parce que nous avons besoin aussi d’une école stable pour participer au développement de notre pays. Malheureusement, nous avons constaté que notre message est tombé dans l’oreille de sourds parce que le gouvernement n’a pas du tout matérialisé ces engagements. Face au contexte qui se profile à l’horizon, tout le monde sait que sous peu, les ministres que nous connaissons bien vont avoir des agendas politiques très chargés et ils vont délaisser leurs bureaux pour aller battre campagne pendant toute une année presque pour les besoins de cette élection présidentielle. Ce que les syndicats n’accepteront pas. Nous n’allons pas cautionner que la carrière des enseignants soit hypothéquée par des ministres qui préfèreraient aller s’occuper de questions purement électorales pour le compte de leur parti au moment où les enseignants vont souffrir et que l'école sénégalaise soit laissée en rade. C’est pourquoi nous avions alerté, malheureusement cette alerte n’étant pas entendue, aujourd’hui tout est possible par rapport à l’avenir de notre école.
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RENTRÉE SCOLAIRE 2023, ZIGUINCHOR ÉPAULE SES ÉLEVÉS EN DIFFICULTÉ
L’antenne de l’AEMO à Ziguinchor (sud) a offert des kits scolaires à 200 enfants en danger ou en conflit avec la loi, afin de leur permettre de démarrer l’année scolaire dans de meilleures conditions.
Ziguinchor, 5 oct (APS) – L’antenne de l’AEMO à Ziguinchor (sud) a offert des kits scolaires à 200 enfants en danger ou en conflit avec la loi, afin de leur permettre de démarrer l’année scolaire dans de meilleures conditions.
Les kits scolaires ont été remis aux bénéficiaires lors d’une cérémonie organisée par l’AEMO (Action éducative en milieu ouvert), en présence du gouverneur de la région de Ziguinchor, Guedj Diouf.
« Dans le cadre de la mission de réinsertion scolaire et professionnelle des enfants en conflit avec la loi ou en danger, compte tenu de la précarité socioéconomique qui prévaut dans la région de Ziguinchor marquée par plus de trois décennies de guerre, nous avons jugé nécessaire, à la veille de l’ouverture des classes, de leur octroyer chacun un kit scolaire pour leur permettre de démarrer avec brio leur année scolaire », a expliqué la coordonnatrice régional de l’AEMO, Véronique Sambou Dabo.
En plus du gouverneur de Ziguinchor, l’inspecteur de l’éducation surveillée et de la protection des enfants, Abdou Badji, et le procureur de Ziguinchor, Pape Ismaïla Diallo, ont participé à cette cérémonie, de même que le président du tribunal de grande instance de Ziguinchor , Abdou Rahmane Diallo.
Il y avait aussi des acteurs de l’éducation et du acteurs de développement, ainsi que des élus locaux, des chefs de service et des représentants des populations.
Selon la coordinatrice régionale de l’AEMO à Ziguinchor, les élèves du secondaire bénéficiant de cet appui ont reçu chacun six cahiers de 200 pages, cinq cahiers de 100 pages, un kit de matériel géométrique et des stylos.
Les bénéficiaires inscrits au cycle primaire ont reçu chacun un sac, trois cahiers de 200 pages, trois cahiers de 100 pages, trois cahiers de 50 pages, une ardoise, des stylos et du matériel géométrique, a ajouté Véronique Sambou Dabo.
« Par la remise de ces kits scolaires, non seulement nous encourageons l’enfant à travailler mais nous encourageons également les parents d’élèves [à persévérer dans leurs efforts], étant entendu que la vie est très chère. Ces kits scolaires déchargent les parents d’une lourde charge », a déclaré le gouverneur de Ziguinchor.
« Le Sénégal fait partie des pays qui ont ratifié toutes les conventions liées à la protection de l’enfant et à la promotion des droits de l’enfant », a rappelé Guedj Diouf en parlant du sens de cet appui, avant d’inviter les parents à accroître la surveillance des enfants.
« Oublions nos propres personnes et pensons à l’avenir de nos enfants. Voir des enfants s’attaquer aux édifices publics, brûler des écoles, sous le regard complice des parents, c’est une inquiétude. Nous devons tous dire : non et plus jamais d’écoles saccagées, pillés ou brûlées », a dit le chef de l’exécutif régional.
Guedj Diouf a salué et félicité la coordonnatrice régionale de l’AEMO pour « son engagement dans le soutien des enfants mineurs ».
Il a également remercié l’inspecteur de l’éducation surveillée et de la protection des enfants, Abdou Badji, et l’ensemble des acteurs du ministère de la Justice en service dans la région de Ziguinchor, estimant que ces derniers « ont toujours œuvré pour le bien-être des enfants ».