Dakar, 14 avr (APS) – L’anthropologue et critique d’art sénégalais Ousmane Sow Huchard anime le 25 avril prochain, à l’université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ), une conférence publique sur le thème "La kora : objet-témoin de la civilisation manding".
Selon un communiqué transmis à l’APS, la manifestation se tiendra, de 15h30 à 18 heures, dans l’amphithéâtre de l’UASZ, à l’initiative de l’UFR Lettres, Arts et Sciences humaines de l’institution d’enseignement supérieur de la capitale sud du pays.
Cette conférence publique sera suivie de la projection du film documentaire
‘’L’Héritage du Kaabu (Gaabu) : la kora des griots mandinko)’’. Sortie en 1995 et d’une durée de 26 minutes, ce documentaire a été réalisé par le cinéaste Oumar Dia, sur les conseils et les commentaires d’Ousmane Sow Huchard, par ailleurs muséologue et musicologue.
Ce film tourné à Dakar, Gorée, Keur Moussa, Kolda, Sédhiou, Tanaff et Ziguinchor a été projeté au centre culturel français –CCF) de Dakar, le 2 juin 1995, puis diffusé sur TV5 Afrique en juillet 1997. Il permet de ‘’revoir de grands virtuoses de la kora aujourd’hui disparus’’, dont Sunjulu Sissoxo, Banna Sissoxo, Lalo Kéba Dramé, Fodé Dramé, Abdoulay Sissoxo, Messing Sissoxo, Jali Bamba Sissoxo.
Baabu Jebate, Mamadu Kuyate, Soriba Kuyate, Abdoulay Sissoxo Bonna, Salifu Jebate, Jaliba Kuyate, Lamine Bunda Konté, Sirifo Kutujo Darsélamé, Mme Sara Carrère, le frère Dominique Catta du monastère de Keur Moussa, dans la région de Thiès (ouest).
Ousmane Sow Huchard a à son actif une étude "exhaustive" sur la kora, dans le cadre de la préparation de sa thèse de doctorat en anthropologie et sciences humaines (900 pages), soutenue à l’Université Laval du Québec. Ce travail portait sur une anthropologie musicale des mandingues et s’intitulait ‘’La kora, objet-témoin de la civilisation mandingue : essai organologique d’une harpe-luth négro-africaine’’ (1985).
Le dernier livre publié s’intitule "La culture, ses objets-témoins et l’action muséologique. Sémiotique et témoignage d’un objet-témoin : le masque kanaga des Dogons de Sanga". Cette publication "propose, à travers une analyse pointue, une définition anthropologique de la CULTURE, et une meilleure compréhension du concept opératoire d’objet-témoin de civilisation".
DECES DE CLAUDE MADEMBA SY, DERNIERE GRANDE FIGURE DES TIRAILLEURS SENEGALAIS
PARIS, 08 avr 2014 (AFP) - Ancien officier supérieur de l'armée française, Claude Mademba Sy, décédé mardi à 90 ans, était la dernière grande figure des tirailleurs sénégalais dont il avait défendu avec ardeur le principe de l'égalité pour les pensions militaires versées par la France.
Son grand-père fut nommé officier "indigène" par Joseph Gallieni, alors gouverneur général du Soudan français (devenu Afrique occidentale française, puis Mali). Son père fut le premier chef de bataillon (commandant) noir de l'armée française. Trois de ses oncles furent tués pendant la Grande Guerre dans la Somme, à Verdun et au Chemin des Dames.
Grand et mince, à l'humour très british, il était devenu l'inlassable défenseur de la décristallisation des pensions des anciens combattants africains au sein du Conseil national pour la défense des anciens combattants de l'Union française ou de la Communauté, autrement dit des ex-colonies.
Il avait dénoncé avec véhémence il y a une dizaine d'années la "cristallisation" appliquée depuis 1959 aux pensions de ces anciens combattants, en demandant: "La décristallisation doit-elle attendre la mort du dernier tirailleur?" Le gouvernement français entendait alors revaloriser les pensions de ses ex-colonies mais proportionnellement au pouvoir d'achat de chaque pays.
Une situation qu'il résumait ainsi pour l'AFP en 2002: "Les tirailleurs sénégalais sortaient de la tranchée en criant, comme on le leur avait appris, +en avant pour la France+. On ne leur avait pas appris à dire +en avant +pour le pouvoir d'achat!+".
- Seul Noir de la 2e DB -
Claude Mademba Sy est né le 11 décembre 1923 à Versailles où son père Abdel Kader, commandant d'infanterie coloniale, était en stage. Il avait été nommé chef de bataillon après la reprise du fort de Douaumont, près de Verdun, en octobre 1917.
Sa famille vit ensuite à Madagascar, au Mali puis au Sénégal, avant de revenir en France en 1931 au gré des affectations d'Abdel Kader Mademba Sy. Après la mort de ce dernier d'une pneumonie en 1932, Claude Mademba Sy devient pupille de la Nation.
En 1943, à Tunis où sa mère s'est installée, Claude Mademba Sy rejoint le régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad, devenu régiment de marche du Tchad (RMT). Sous-officier dans ce prestigieux régiment de la 2e DB, il participe à la campagne de Normandie, à la libération de Paris et de Strasbourg et à la prise du nid d'aigle de Hitler à Berchtesgaden près de Munich.
Lors de la libération de Paris, il est le seul Noir de la 2e Division blindée du général Leclerc. Cette unité avait en effet été équipée en chars et matériels par les Américains, alors opposés à la présence des Noirs dans les divisions blindées.
Après Saint-Cyr, Claude Mademba Sy part en Indochine où il est blessé, puis en Algérie où il sert comme capitaine au 6e régiment de parachutistes coloniaux (RPC). En mars 1959, sa compagnie participe à la traque d'un grand chef de guerre du FLN, Aït Hamouda Amirouche, finalement tué au combat.
Il termine sa carrière comme commandant du 9e bataillon d'infanterie de marine (Bima).
Il retourne au moment des indépendances au Sénégal pour former la jeune armée de son pays, avec le grade de colonel. Il entame ensuite une carrière d'ambassadeur du Sénégal dans plusieurs pays européens et africains et à l'ONU. Il s'était retiré à Briatexte dans le Sud-Ouest de la France.
Il était grand officier de la Légion d'honneur depuis 2012 et titulaire de la Croix de guerre 39-45 avec huit citations, dont trois à l'ordre de l'Armée.
Les régiments tirailleurs sénégalais, recrutés au sein de l'Empire colonial français dans toute l'Afrique occidentale au milieu du XIXe siècle, furent dissous au début des années 1960.
Youssou Ndour présente son nouvel album "Fàtteliku" qui revisite le répertoire musical sénégalais à travers les classiques traditionnels les plus marquants.
Plus qu'un album, ce projet s'inscrit pour l'artiste dans un véritable "archivage" de la diversité musicale du Sénégal à travers une série de plusieurs albums à venir.
SenePlus vous présente ici le film de l'album numéro Un.
Je suis dévasté en apprenant le décès de Moussa Paye. Je suis entré dans ce métier sous son épaule de grand frère.
Dans le journalisme militant des années 1970-1980, il était d’un engagement ardent. Dans le combat pour les libertés et le professionnalisme de la presse, il était d’un rigorisme absolu.
Moussa était altier et juste. Au moment de certains choix décisifs de carrière, ses avis et conseils ont pesé sur l’ancrage qui a finalement été le mien dans la presse privée.
Le journalisme a perdu un chevalier. Puisse Dieu l’honorer dans l’au-delà.
Moussa, je n’ai pas souvenance que tu aies jamais manqué un rendez-vous après que ton engagement avait été acquis, lorsque la cause méritait que tu fusses aux côtés d’autres volontaires pour servir ton pays, pour servir ton peuple. Mais hier mercredi, ton siège est resté inoccupé. Et pourtant l’ordre du jour était dans le sillage de ce qui t’a fait bouger des décennies durant, depuis que tes yeux de gamin de la Médina ont été ouverts à la capacité de résistance de manifestants tombant un à un sur le Boulevard du Centenaire, sous une pluie de balles à la périphérie de « Cerigne », Penc de la Collectivité dont tu as partagé valeurs et histoire. On était en 1963. Ton caractère et ton engagement en seront plus tard, définitivement forgés.
Hier mercredi 25 mars, on ne t’a pas attendu dans les locaux du CODESRIA, pour la réunion de la Commission Communication engagée dans le Projet d’Ecriture de l’Histoire générale du Sénégal plus que cher au Pr Iba Der Thiam soutenu par les plus hautes autorités du pays.
Autour de Abdourahmane Wone, Président de la Commission, les participants à la réunion se sont pliés à la détermination de plus ponctuel que n’importe qui : la faucheuse ne manque jamais ni son coup, ni à son rendez-vous. Elle a, pour l’éternité, bloqué ton horloge parce que lundi, c’était ton tour de la recevoir, devant chez toi. Te voila emporté, dans la dignité. C’aurait pu être un retrait discret, si le Dakar militant, le Dakar intellectuel, le Sénégal des diversités ne s’étaient mobilisés à Yoff pour te rendre cet hommage en rien démesuré. Tes jeunes confrères de l’Enquête ne s’y sont pas trompés. Oui, la Presse a perdu « Sa Mémoire ». Une mémoire de militant. La Presse a perdu la plume alerte d’un brillant chroniqueur politique, cultivé, engagé. De cet engagement tu as souvent payé le prix, passant alors pour un homme incapable de concession. On peut te comprendre. Certains compromis sont poussés à des niveaux qui frisent la compromission. Un terrain sur lequel tu ne pouvais te mouvoir. La Commission Communication que tu viens de quitter si brusquement a fait, il y a quelques semaines, l’expérience de ton attachement à la parole donnée. Le débat autour d’un site à créer pour le Projet a régulièrement butté sur ton argument maintes fois ressassé en des termes qui résonnent encore dans la salle qui abrite nos rencontres : ce qui nous mobilise a une appellation officielle, as-tu rappelé plusieurs fois, insistant pour que le monde entier, le monde de la Toile retienne : « HISTOIRE GENERALE DU SENEGAL ». Le Président Iba Der Thiam tenait en toi un précieux expert.
A la Médina, était Baye Moussé…
Voila un trait de caractère de … Moussa Paye. Un nom et un prénom qui ont surpris l’intéressé, un jour de rentrée de classes. Il venait d’être inscrit au CP1 (Cours Préparatoire 1ère année d’alors, devenue CI). Dans la liste des appelés par le maître, le jeune Lébou de Dakar raconte avoir entendu un « nom qui ressemble étrangement » au sien. « Moussa Paye ici ? comme cela ressemble à mon nom » se dit le petit garçon. Il s’abstint de répondre puisque pas encore appelé, pense-t-il. Chez lui à la Médina, ii a toujours répondu à l’appellation Baye Moussé Pape. L’enseignant fit les premiers pas et le « bleu » découvrit son nom à l’Etat civil.
Moussa Paye sera plus tard sur tous les terrains de la politique, parmi les forces de la gauche radicale. De cette ligne, il ne s’éloignera jamais du rêve de changer le Sénégal, changer l’Afrique, lire le monde autrement. Il fit avec sa plume et son ordinateur ce que la communauté politique n’a pas (encore ?) permis de réaliser. Eveil de conscience, information citoyenne, dénonciation de l’injustice, prises de positions courageuses. Rester seul dans « sa vérité », s’il le faut, plutôt que se compromettre dans des positions dont les tenants ne l’ont pas convaincu.
Le Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information (Cesti, Promotion 1978) lui a donné les premières armes pour s’adresser aux publics de la Presse. La maîtrise de l’écriture journalistique acquise, le reste s’est décliné, au fil des décennies, en traitements de l’information, analyses, commentaires et chroniques. Sur ce terrain, Moussa était imbattable. Intraitable aussi devant l’adversité idéologique. Illustration par Sud Magazine, ancêtre de tous les produits du Groupe Multimédia Sud Communication. La question tchadienne s’est un jour invitée aux discussions entre journalistes dans la Rédaction. On en vint à décider d’en faire le sujet principal de l’édition en préparation.
Les thèses défendues par certains étaient loin de convaincre d’autres. Sud Magazine décida que toutes les positions recevraient un égal traitement dans la publication. Les fondateurs et ceux qui rejoignirent plus tard l’équipe rédactionnelle de Sud, parlaient alors plus de politique éditoriale que de ligne politique. L’expression de la diversité y était assurée pour renforcer l’indépendance de la publication. Une équipe qu’il était loisible à tout journaliste de rejoindre, si la compétence était avérée et la confiance méritée. Moussa Paye y avait sa place, comme d’autres de sa génération et plus jeune. A Sud ou ailleurs, comme collaborateur extérieur, chroniqueur associé ou éditorialiste invité, peu importe. Moussa a écrit pour différentes publications au Sénégal et ailleurs.
… au Cesti, Paye le Rouge
Révolutionnaire dans l’âme, ce qui te valut le surnom de « Paye le Rouge » traduit en Roxo, tu devais présenter le profil d’un homme mal à l’aise dans l’immobilisme, Pourtant Moussa Paye, tu as réussi la prouesse d’être resté toute sa carrière durant, fonctionnaire au Ministère ayant la tutelle des médias. Un choix d’activité aux antipodes de ce qui semble être, selon toi, la marque de fabrique de deux journalistes de ta génération. Tu avais une explication à ce que tu as toujours considéré comme « l’instabilité atavique des « fils de… » ». Tu ne t’y es jamais trompé cependant. Tu savais faire la différence entre « fils de … » négativement chargé dans le contexte actuel et « enfant de… ». La rue n’est jamais très loin quand on ne peut s’accommoder des rigueurs de la sédentarisation, même au plan professionnel. En cela Moussa, toi et moi n’étions jamais du même bord.
Et, toi aussi, tu avais comme une double vie. Celle du fonctionnaire loyal et dévoué à la cause républicaine, mais aussi, celle de l’intellectuel libre et capable de rejoindre toutes les bonnes causes. Ceux qui t’ont connu et apprécié n’ont pas voulu manquer l’ultime rendez-vous pour ton adieu aux vivants. Ainsi, tu n’as pu être à la réunion d’hier mercredi. Le Président Iba Der Thiam qui pilote le Projet t’avait retenu pour une place au présidium du séminaire des samedi et dimanche prochains à l’Ucad 2, on y priera pour que tu reposes en paix à Yoff.
Ultime ratage, comme on dit dans le métier, tu ne seras pas au Grand Rendez-vous dont tu rêvas aux côtés du Pr Iba Der Thiam, entre autres sommités du monde universitaire. Ton nom n’en figurera pas moins quelque part, dans les éditions attendues de « L’HISTOIRE GENERALE DU SENEGAL, des Origines à nos Jours ». La consécration pour une vie faite de générosité et d’engagement. A Dieu, Roxo !
Dakar, 20 fév (APS) - L'ancien président de la Fédération sénégalaise de football (FSF) entre 2003 et 2005, Saïd Fakhry, est décédé mercredi soir à Dakar, a appris l'APS.
M. Fakhry, qui était âgé de 77 ans, avait été débarqué de la tête de la FSF à la suite de l'élimination de l'équipe nationale de football de la Coupe d'Afrique des nations en Tunisie.
Il était le propriétaire de l'AS Cannes Football (France), et a longtemps été vice-président du conseil de surveillance de l'OM.
LA BAD (BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT ) ORGANISE UN ATELIER RÉGIONAL DE PARTAGE ET D’APPRENTISSAGE LES 30 ET 31 JANVIER 2014 À DAKAR
Dakar, 23 janvier 2014 - Le Département de l’évaluation des opérations de la Banque africaine de développement (BAD), en partenariat avec le département régional pour l’Afrique de l’Ouest, le bureau régional de Dakar, et le Département de l’assurance qualité et des résultats, organise les 30 et 31 janvier 2014 à l’Hôtel King Fahd Palace un atelier régional de partage et d’apprentissage «L’évaluation au service de l’apprentissage. Cap sur la transformation : leçons de l’expérience».
La BAD vient d’approuver sa nouvelle stratégie à dix ans 2013-2023 dont les deux objectifs stratégiques sont la croissance inclusive et la transition vers une croissance verte. La stratégie à 10 ans propose cinq priorités opérationnelles, le développement des infrastructures, l’intégration régionale, le développement du secteur privé, la gouvernance et les compétences. Elle met également en exergue trois domaines d’d’intérêt particulier, les états fragiles, l’agriculture et la sécurité alimentaire, et le genre. Il est important, pour guider la mise en œuvre de cette stratégie, de poser un regard rétrospectif sur ce qui a marché et ce qui a moins bien fonctionné au niveau de ces axes d’intervention stratégiques. Dans ce contexte, les récentes évaluations conduites par le département de l’évaluation de la BAD permettent d’éclairer les actions passées de la Banque.
L’atelier de Dakar a pour objectif d’aider la Banque à mieux ancrer ses actions et stratégies du futur dans les leçons du passé. Il offrira l’opportunité de partager et discuter les résultats et recommandations des évaluations récentes, dans des domaines stratégiques importants pour la région : états fragiles, eau et assainissement, infrastructure et intégration régionale, secteur privé. L’échange visera à identifier les questions sectorielles critiques pour la Banque et ses partenaires dans la formulation des futures stratégies et politiques, en partant d’un diagnostic rigoureux des causes des succès et des échecs du passé. Il soulignera également les voies et moyens d’amélioration de la conception, la mise en œuvre, ainsi que le suivi et évaluation des projets et programmes dans le futur. Enfin, la rencontre aidera à mettre en lumière les meilleures stratégies et pratiques de partenariats avec les gouvernements et autres parties prenantes.
Des experts et gestionnaires de projets et des officiels de la Banque, des autorités nationales de haut niveau et décideurs politiques provenant des pays de la sous-région, ainsi que des représentants de partenaires techniques et financiers prendront part à cet atelier qui sera organisé en panels de discussion autour de quatre thèmes : Défis et opportunités de développement dans les Etats Fragiles ; Hydraulique urbaine et rurale ; Infrastructures et intégration régionale au service du développement ; et Développement du secteur privé.
Les échanges seront rehaussés par la présence de plusieurs ministres et personnalités, en particulier, S.E.M. Dieng Farba Sarr, Ministre de la Promotion des Investissements et des Partenariats du Sénégal ; S.E.M. Pape Diouf, Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement du Sénégal ; S.E.M. Kako Nubukpo, Ministre des Affaires Présidentielles, de la Prospective et de l'Évaluation des Politiques Publiques du Togo ; S.E.M. Tiemoko Meyliet, Gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest ; M. Agbadome Osvald, représentant de S.E.M. Dossou Antonin, Ministre de l’Évaluation Publique et des Programmes de Dénationalisation du Bénin ; ainsi que M. Sakala Zondo, Vice-président Programmes Pays, Régionaux et Politiques, de la BAD.
La cérémonie d’ouverture de l’atelier sera présidée par S.E.M. Amadou BA, Ministre sénégalais de l’économie et des finances le 30 janvier à 9 heures précises.
À propos de OPEV
Le Département de l’évaluation des opérations (OPEV) de la Banque africaine de développement, est une unité indépendante et autonome, chargée d’améliorer l’efficacité des opérations de la Banque en matière de développement. Le département entreprend l’évaluation des opérations, des politiques et des stratégies de la BAD afin de soutenir l’obligation de rendre compte, contribuer à l’amélioration de l’apprentissage, et promouvoir une culture de l’évaluation.
En procédant à des évaluations indépendantes et en partageant les bonnes pratiques de façon proactive, OPEV veille à ce que la Banque et ses parties prenantes tirent les leçons des expériences antérieures et qu’elles planifient et exécutent leurs activités de développement selon les normes et de la meilleure manière possible.
Encourager le processus d’apprentissage et d’amélioration continue est donc au cœur du mandat d’OPEV.
La Banque africaine de développement est une institution régionale multilatérale de financement ayant pour objectif de contribuer au développement économique durable et au progrès social des pays africains qui constituent les pays membres régionaux de la BAD. Le Groupe de la BAD est composé de trois entités : la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds africain de développement (FAD) et le Fonds spécial du Nigeria (FSN).
L'écrivain Hamidou Dia, conseiller spécial du président Macky Sall pour la culture et le panafricanisme, a rendu hommage au professeur Oumar Ndao, qui est décédé lundi, estimant qu’il était un "éminent homme de culture" et "a beaucoup fait pour le théâtre sénégalais et la ville de Dakar".
La levée du corps d'Oumar Ndao aura lieu à 16 heures, à l'Hôpital Principal (Dakar), a-t-on appris de la mairie de Dakar. Elle sera suivie de l'enterrement, au cimetière musulman de Yoff, en banlieue dakaroise.
"Je salue la mémoire de mon ami et frère, le professeur Oumar Ndao, dramaturge, écrivain, éminent homme de culture, qui vient d'être ravi à notre affection, à l'été d’une vie bien remplie", a affirmé Hamidou Dia, professeur de philosophe.
"Professeur, écrivain, dramaturge, critique littéraire, spécialiste des littératures maghrébines, Oumar Ndao a beaucoup fait pour le théâtre sénégalais et pour la ville de Dakar, dont il était le responsable culturel", a écrit M. Dia dans un communiqué reçu à l'APS.
Il présente ses "condoléances émues à la famille [du défunt], au maire de Dakar et à toute la république des lettres sénégalaises".
Professeur de lettres, enseignant à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, dramaturge et metteur en scène sénégalais, Oumar Ndao était aussi directeur de la culture et du tourisme, à la mairie de Dakar.
Il est l'auteur de "Dakar l’Ineffable", présenté comme un récit itinérant à mi- chemin entre le guide touristique et le carnet de voyage. Dans cet ouvrage, il "raconte la ville de Dakar, sa ville de Dakar, avec la liberté du romancier, la rigueur de l'historien et la passion du poète", indiquait un communiqué de son éditeur, en 2010.
PAR ALASSANE SECK GUEYE
JACOB YACOUBA A RACCROCHÉ DÉFINITIVEMENT SON PINCEAU
Sa souffrance qu’il a endurée stoïquement a pris fin samedi dernier 04 janvier 2014. Jacob Yacouba, le grand maître de la peinture sénégalaise, s’en est allé se reposer auprès de son Créateur. Au cimetière de sa ville d’adoption, Saint-Louis, où il repose désormais, ce natif de Tambacounda doit se sentir au royaume de la félicité.
Sous d’autres cieux, là où la création est sublimée, sa mort aurait été saluée à la mesure de son talent. Mais ne rêvons pas, nous sommes au Sénégal, un pays à part avec ses réalités culturelles. Jacob Yacouba n’était pas un activiste, encore moins un affairiste. Il était un artiste tout court. Le meilleur de ce pays et le seul grand maître de la peinture sénégalaise. Il savait tout faire et, surtout, donner à la femme toute sa grâce. Il savait aussi peindre avec la précision du géomètre. Il était quasi impossible de l’imiter. Lui, c’était Jacob Yacouba, une palette unique dont la muse, son épouse, la grande comédienne Marie Madeleine Diallo, est elle-même d’une beauté féerique.
Il n’est certes pas mort dans le dénuement, n’étant point pauvre, mais sa maladie était devenue coûteuse. Il s’est fait seul, a souffert comme beaucoup d’artistes avant de voir son étoile briller aux quatre coins du monde, reconnu qu’il était par la critique mondiale qui le comparait au grand peintre Picasso. Il est né peintre et a quitté ce bas monde en suspendant son pinceau qui était immense. Personne d’autre, mieux que lui, n’a réussi à peindre la femme dans toute sa sensualité, sa grâce, sa volupté, sa tendresse, sa classe, sa douceur, sa tristesse, sa mélancolie… Sous son pinceau, la femme pouvait être prude, gracieuse ou coquine.
Visiterune exposition de Jacob Yacouba, c’était se retrouver dans un rêve éveillé tellement tout était merveilleux, sublime, paradisiaque. On se souvient de ses expositions très courues à la Galerie nationale d’art dans les années quatre-vingt-dix. On s’y bousculait, parce que ce n’était pas tous les jours que l’artiste se donnait à voir. Il occupait les cimaises après un travail mûrement élaboré pour surprendre son monde. Et devant ses tableaux divinement tracés, on s’extasiait en même temps qu’on plongeait son regard dans la sensualité de « ses » femmes qu’il peignait avec des lignes épurées. Il pouvait nous offrir « ses » femmes dans tous leurs autours, leur féminité sans jamais choquer le regard. Il faut dire qu’avant de devenir peintre, Jacob Yacouba était musicien, l’âme de la poésie l’a donc rattrapé au détour de ses excursions plastiques.
De ce fait, il était à la fois musicien, peintre et poète. Et tout cela résumait sa palette, nous l’avons déjà dit, qui était universellement reconnue au plan national et international. Le peintre de génie qu’il était avait la chance d’être salué avec une révérence qui frise l’adoration par ses cadets, lesquels lui donnaient même le titre de grand maître. Il était vénéré pour son talent, son savoir-faire et la bonne maîtrise de sa peinture. Ah, comme il savait agencer les couleurs pour faire apparaître la femme dans tous ses atours ! Cela donnait des images sublimes que l’on regardait avec concupiscence. Mais ce qui était surtout remarquable avec Jacob Yacouba, c’était son ouverture d’esprit mais aussi sa générosité. En effet, il a su conseiller et aider beaucoup de jeunes artistes qui font aujourd’hui exploser nos cimaises.
Il a commencé à dessiner sur les murs de son quartier dans sa ville natale de Tambacounda à l’âge de 7 ans et n’a cessé de peindre que quand la maladie, implacable, l’a cloué au lit. Et samedi dernier, le 04 janvier, à l’âge de 67 ans, il a quitté ce bas-monde. C’est lui -même qui confiait à des confrères que « peindre c’est comme respirer, si vous ne peignez pas, vous cessez de vivre ». Sa vie n’a pas été vaine et son volumineux travail artistique demeurera, heureusement, un précieux legs pour la postérité. Repose en paix, Yacouba !