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25 novembre 2024
Culture
TOUBA SECK ÉTALE LES GOULOTS QUI ÉTRANGLENT LA FILIÈRE ARACHIDIÈRE
«Filière arachide au Sénégal : les défis de sa revitalisation, la vision d’un homme de terrain». C’est le titre du livre de Touba Seck qui a été présenté au public avant-hier, samedi 19 février à l’Isra.
L’agronome à la retraite Touba Seck a procédé avant-hier, samedi 19 février à l’Isra à la présentation de son livre intitulé : «Filière arachide au Sénégal : les défis de sa revitalisation, la vision d’un homme de terrain». Dans cet ouvrage de 200 page, l’auteur fait un diagnostic approfondi des contraintes qui présent sur la filière arachidière avant de proposer des solutions.
«Filière arachide au Sénégal : les défis de sa revitalisation, la vision d’un homme de terrain». C’est le titre du livre de Touba Seck qui a été présenté au public avant-hier, samedi 19 février à l’Isra. Dans cet ouvrage, l’auteur, l’agronome à la retraite retrace sa longue expérience et son professionnalisme dans la pratique de la culture arachidière.
Cet ouvrage de 200 pages, compte 6 axes. Les deux premiers axes parlent d’état des lieux et d’enjeux de la filière. Les deux axes intermédiaires évoquent la commercialisation et l’appui aux producteurs. Et les deux deniers axes traitent la question des semences et de transformation. Il fait une analyse de la filière en évoquant les forces et les faibles. «J’ai constaté que de lourdes contraintes pèsent aujourd’hui sur la filière arachidière au Sénégal. Dans cet ouvrage, j’ai essayé de les analyser en évoquant les causes de ces contraintes, les conséquences qu’elles peuvent engendrer et formuler des propositions de solutions. Compte tenu de ma grande expérience acquise à l’Oncad, à l’Ocea, à la Sonar, à la Sonagraine et à la Sonalos ainsi que mon savoir-faire, j’ai eu à écrire ce livre, destiné à tous les acteurs, les décideurs, les structures publiques et privées et à la postérité pour les conscientiser sur les multiples contraintes de la filière», explique M. Seck.
Selon lui, ces contraintes portent sur tous les segments de la filière notamment la commercialisation, l’appui aux producteurs, la gestion des semences, la transformation et même l’organisation interprofessionnelle. Entre autres solutions, Touba Seck préconise dans son livre, l’organisation des assises de la filière arachidière qui réuniront tous les acteurs impliqués dans la gestion de l’arachide afin de pouvoir rebâtir une filière plus performante.
Pour sa part, Mamadou Diallo, conseiller technique au ministère de l’agriculture et de l’équipement rural pense que cet ouvrage contribuera à trouver des solutions pour certaines des nombreuses questions très complexes que les acteurs de la filière arachide rencontrent d’ailleurs tous les jours. «Cet ouvrage mérite d’être lu. En dépit des nombreuses contraintes auxquelles le secteur est confronté, si nous mettons en synergie nos intelligences et nos moyens, l’émergence de notre pays passera inéluctablement par le développement du secteur agricole», soutient-il.
THIÈS, LE MAIRE ANNONCE UN MÉMORIAL DU MASSACRE DES CHEMINOTS
Le conseil municipal de Thiès (ouest) va procéder à la réhabilitation du monument construit sur la place Ibrahima-Sarr de ladite ville, pour en faire le mémorial du massacre en 1938 des cheminots qui réclamaient de meilleures conditions de travail
Thiès, 18 fév (APS) – Le conseil municipal de Thiès (ouest) va procéder à la réhabilitation du monument construit sur la place Ibrahima-Sarr de ladite ville, pour en faire le mémorial du massacre en 1938 des cheminots qui réclamaient de meilleures conditions de travail, a annoncé, vendredi, le nouveau maire, Babacar Diop.
‘’On va réhabiliter ce monument, avec les noms des personnes tuées sur place’’, a déclaré M. Diop à son premier jour de travail à la mairie.
Le 27 septembre 1938, des cheminots avaient été fusillés par l’administration coloniale à cet endroit où se trouvait la gare de Thiès.
Babacar Diop a déploré l’‘’oubli grave’’ dont les victimes de la fusillade ont été l’objet. Cet événement doit être enseigné aux élèves, a-t-il dit.
Pour perpétuer le souvenir des victimes, la mairie, avec la collaboration des travailleurs actuels des chemins de fer, va réhabiliter le monument de la place portant le nom du leader syndical et ministre Ibrahima Sarr (1915-1976), avant le prochain anniversaire du massacre, pour en faire un mémorial, selon M. Diop
Il a dit avoir fait cette promesse lors de la campagne en vue des élections municipales du 23 janvier.
Thiès est une ville ferroviaire de longue date, a rappelé son maire, promettant de travailler à la relance des chemins de fer.
Babacar Diop, âgé de 39 ans, enseignant au département de philosophie de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar et leader des Forces démocratiques du Sénégal (FDS/Les Guelwaar, opposition), a battu le maire sortant Talla Sylla, de la liste Benno Bokk Yaakaar (majorité présidentielle), et les autres candidats au scrutin municipal de Thiès. Il dirigeait la liste de Yewwi Askan Wi (opposition).
LE SÉNÉGAL N’EST PAS UN PAYS DE REGGAE
Il est l’un des chanteurs de reggae les plus populaires au Sénégal. Ses belles envolées, sa voix mélodieuse et la qualité de ses textes ont fait de Dread Maxim Amar, un des porte-drapeaux de la musique reggae au Sénégal
Il est l’un des chanteurs de reggae les plus populaires au Sénégal. Ses belles envolées, sa voix mélodieuse et la qualité de ses textes ont fait de Dread Maxim Amar, un des porte-drapeaux de la musique reggae au Sénégal. Mais depuis quelques années, le rossignol de Mont-Rolland, ce petit patelin de la région de Thiès, s’était fait plutôt discret. Avec «Soul Jah», son dernier album dont le lancement a eu lieu il y a quelques semaines, Dread Maxim retrouve ses fans. Sans langue de bois, il évoque dans cet entretien, les raisons de cette longue absence et ses nouveaux projets.
Qu’est-ce qui explique votre longue absence de la scène musicale sénégalaise?
J’étais absent de la scène musicale, parce que j’avais voyagé. A un moment donné, j’avais donné la priorité à la scène musicale internationale et j’ai passé pas mal de temps en Europe. Du coup, c’est ce qui fait que j’ai été absent de la scène musicale sénégalaise. J’étais là-bas pour diverses raisons, à la fois privées, familiales et musicales. Du coup, j’ai eu à faire pas mal de concerts, notamment en Belgique, France, Italie, mais aussi ça m’a permis d’élargir le champ, de me faire un peu plus connaître au niveau de l’Europe.
J’ai beaucoup chanté pour les Sénégalais de la diaspora qui aussi, avaient besoin de m’écouter pour prendre leur part de «vibes». Donc, à chaque fois qu’ils étaient au courant que j’étais en Europe, France, Belgique ou Italie, ils m’appelaient pour que je fasse des concerts à Lille, Marseille, un peu partout en France, voilà. Ce n’est pas vraiment un retour, je continue le chemin. Et même si je voyageais beaucoup, chaque année, je suis au Sénégal. Mais il faut préciser qu’au Sénégal, il n’y a pas une vraie scène musicale reggae. Il n’y a pas vraiment de scène où l’on peut se produire. La plupart du temps, c’est nous qui faisons quelques efforts pour organiser des concerts par ci par là.
Nous n’avons pas de soutien. Heureusement que les choses évoluent. Un temps, j’avais déposé au niveau des structures pour me faire sponsoriser. Mais elles m’ont opposé un niet catégorique, en me disant qu’elles ne souhaitent pas associer leur image au reggae. C’est un problème pour organiser certains événements. Il faut des mécènes et c’est ce qui manque au Sénégal. Mais on se décarcasse, parce qu’on aime la musique. Je me produis au Sénégal, dans les régions. Je me produis beaucoup à Mbour, Saint Louis. Les gens m’appellent pour me dire qu’ils sont au courant de ma présence au pays. Mais pratiquement pas beaucoup à Dakar, parce qu’il manque une scène musicale reggae. Parfois, je viens au Sénégal et je n’annonce même pas ma présence.
Votre carrière semble avoir connu un coup d’arrêt. Est-ce le cas ?
Peut-être. Mais au fait, l’album qui a le plus marqué les esprits, c’est l’album Jah Fire. Mais à un moment donné, j’ai sorti d’autres albums. Ce sont des albums qui sont passés inaperçus pour la plupart des gens. Il y a eu des échos des albums faits entre temps, mais pratiquement beaucoup de gens n’étaient pas au courant que j’ai sorti deux albums entre temps. C’est dû au fait que j’ai travaillé avec des producteurs. Pour une fois, l’album Jah Fire, je l’ai produit et tout ce qu’il fallait avec, l’album, le studio, la création en amont, l’enregistrement de l’album et la communication qui est une partie très importante.
C’est en 2010 que j’ai commencé à voyager, faire des festivals. Du coup, quand j’ai travaillé avec un producteur en 2010, pour Musical life, j’ai été déçu parce que le producteur ne s’est chargé que de la partie studio. Donc ça, c’est minime dans le gros boulot qu’il faut faire. Tu peux sortir le plus bel album du monde, s’il n’y a pas de communication dessus, si les gens ne le connaissent pas, ça sert à quoi ? Ce producteur n’a pas fait le boulot qu’il fallait, c’était en 2010. Deuxièmement, je n’étais pas content de la qualité du mix, du master de l’album. Parce que ça a été mixé par quelqu’un qui ne connaissait pas le reggae. Et le Reggae, c’est une musique spéciale qui demande un mix particulier, fondé sur la basse et la batterie, les éléments fondamentaux de cette musique. Donc, je n’ai pas eu envie de faire la promotion de cet album.
Donc c’était un album mort-né ?
Je l’ai pratiquement laissé tomber. J’ai quand même sorti quelques Cd, quelques centaines de Cd. Mais à un moment donné, j’ai décidé d’arrêter la duplication et la vente de l’album parce que j’avais plus envie, la qualité n’y était pas. Je suis assez perfectionniste. Quand j’écoute et que je vois certains détails qui clochent… je ne veux pas partager quelque chose qui me dérange.
Parlez-nous de votre nouvel album.
Cet album, Soul Jah, qui vient de sortir, était prévu en 2020. On avait prévu de fêter en 2020, les 20 ans de carrière de Dread Maxim et sortir un double album qui devait être constitué d’une reprise des meilleurs tubes des albums précédents et d’une tournée internationale. Tout a été calé, les dates confirmées et le Covid-19 est arrivé. C’est comme ça qu’on a décidé de tout arrêter. 2021, c’était la même chose.
On est maintenant en 2022, l’album est sorti en décembre 2021. Soul Jah c’est un mélange de Soul qui veut dire l’âme et Jah qui veut dire Dieu, le Maître de l’univers. C’est un jeu de mots qui donne «soldier», soldat. Je me considère comme un soldat en mission pour un peu plus de Justice, de fraternité, de solidarité. Un peu plus de paix, d’amour, de liberté, voilà pourquoi je l’ai appelé Soul Jah. En même temps, dans le morceau Soul Jah, on parle de la sollicitude de l’âme qui s’incarne dans un corps.
Pourquoi Soul Jah? C’est aussi une dédicace à un frère à moi, un ami qui est parti un peu trop tôt l’année dernière. Un frère, un collaborateur, qui m’aidait beaucoup dans ce que je fais. Il a assisté à la confection de cet album, son nom est Roger Diène de Mont-Rolland. Il est parti l’année dernière, en août. Le morceau Soul Jah, c’était un morceau qui lui plaisait beaucoup. Quand il l’a écouté, il m’a dit : «Dread, ça, c’est mon morceau.» J’ai décidé de lui dédier ce morceau, pour que cet album soit un hommage.
Quels sont les thèmes abordés dans cet album ?
C’est une continuité du projet de 2020. Je peux dire que c’est un double album composé des remix des autres chansons d’avant. J’ai remis au goût du jour le morceau Use sa brain, il y a le morceau Musical life qui est revenu et le morceau Reggae évolution. J’ai choisi dans mes différents albums Jah vie 2. 0. Pourquoi 2.0 ? C’est un upgrade, c’est-à-dire une mise à jour de ces chansons qui sont sorties depuis 2003 en casette. Et donc, la qualité n’est pas vraiment adaptée à la norme d’aujourd’hui. Il fallait que je les mette sur les plateformes de distribution internationales et de téléchargement. Donc c’était une opportunité de les remettre à jour, que ce soit un peu plus international.
La musique elle-même, le reggae, est très belle. Le fond aussi est bon à connaître. C’est pourquoi j’ai chanté en plusieurs langues. J’ai chanté un morceau qui s’appelle Laami ndut, ça veut dire, en Sérère, l’héritage ndut. J’ai repris le célèbre morceau de Youssou Ndour, Wiri wiri, que j’aime beaucoup. Le grand Youssou Ndour aime le reggae, il a même chanté en reggae. J’ai fait une chanson en hommage à Georges Floyd, l’Américain tué par des policiers, c’est Time of change. Ça veut dire que le temps du changement est arrivé, en parlant de la destinée des Noirs Américains ou des Africains, de l’homme noir dans ce monde. «Time of freedoom is come, time of Justice is come», c’est une chanson pour un peu plus de Justice et de solidarité. Ça doit changer ! Le continent noir a trop souffert.
J’ai chanté Label France, le label estampillé France qu’on retrouve partout dans le pays, surtout en Afrique de l’Ouest. La France a une présence excessive dans nos pays, une ingérence. J’en appelle à la souveraineté des pays africains, pour rappeler l’histoire des tirailleurs sénégalais qui n’est pas enseignée. Xarit samit parle de la valeur des amis.
«IL FAUT ÊTRE DANS LA NUIT POUR LE FAIRE»
Malgré sa situation de handicap, Sidy plein d’inspiration, acteur et amoureux de l’écriture n’a pas voulu baisser les bras : il devient un «grand écrivain» qui a à son actif plusieurs œuvres
Né les années des indépendances, à Dakar, un homme multidimensionnel voire polyvalent, Sidy Boyan Mbaye a épousé la philosophie, l’économie et le droit. Un père de famille polygame atteint de la cécité à l’élite de sa vie, mais a eu la chance de voir son premier enfant ; ce qui n’a pas été le cas des autres. Malgré sa situation de handicap, Sidy plein d’inspiration, acteur et amoureux de l’écriture n’a pas voulu baisser les bras : il devient un «grand écrivain» qui a à son actif plusieurs œuvres. Faisons sa connaissance !
Difficile de dire qui est l’homme ! Sidy Boyan Mbaye est caractérisé par sa dimension spirituelle qui lui donne le courage de surmonter sa situation de handicap (visuel) et de percer le seuil des esprits. Le père de famille polygame qui vit avec ses épouses et enfants à Soumbédioune est atteint de la cécité à la fleur de l’âge. Mais il ne se plaint pas pour autant. Il puise sa force dans sa foi en Dieu, sa spiritualité. Grand par la taille, grand par ses idées, il vit dans un monde où, pour percer, l’on n’a pas besoin d’être un saint, dit-il. «Si ma vie à moi s’appelle l’enclos, c’est parce qu’il a pris un monde que j’ai voulu à mon image ; tout n’est pas qu’ordre et signification, calme et sérénités. Et pour accéder à ce monde, Dieu merci, tu n’a pas besoin d’être un saint, parce que les grandes choses sont toujours simples et que c’est seule la simplicité intérieure qui fait la grandeur de la personne», ajoute-t-il.
«…LE JOUR N’EXISTE PAS DANS MON MONDE… DONC L’APPARENCE N’EXISTE PAS CHEZ MOI»
N’allez pas demander la notion du temps, dont il n’a aucune emprise, à M. Baye. Encore moins celle de l’apparence qui «n’existe pas chez moi», car il ne peut voir ses enfants. «Je suis au crépuscule de ma vie, un habitant de la nuit éternelle, le temps n’a aucune emprise sur moi. Alternance du jour et de la nuit fonde le temps. Chez moi, le temps ne s’alterne pas, il n’a aucune possibilité de jour sans nuit mais aussi de possibilité de nuit sans jour. Oui ! Une longue nuit dans laquelle je suis. Le jour n’existe pas dans mon monde, je n’ai pas vu mes enfants donc l’apparence n’existe pas chez moi. Hegel et Platon disait : ‘’lorsque vos yeux physique s’estompent avec la tombée de la nuit, c’est là ou s’ouvre les yeux de l’esprit’’», confie M. Mbaye.
L’ACCIDENT DE VELO FATAL A LA VUE DE M. MBAYE
Sidy Boyan Mbaye n’est pas né avec son handicap visuel. Il a perdu la vue suite à un accident de vélo. «Je me souviens lorsqu’on était petit, j’étais avec un ami et on louait des vélos. C’était au niveau du stade Demba Diop. On conduisait, j’étais derrière, on est tombé et le bout du frein s’est pointé dans mes yeux. Heureusement, ça n’a pas atteint la partie noire. Il y avait du sang et on est allé à l’hôpital de Bopp pour récupérer des choses. Heureusement que l’iris n’était pas atteint, mais on avait sous-estimé l’ampleur des dégâts. Plus tard, on a constaté qu’il y avait une brèche d’air optique. Et, par la suite, on a transféré quelques échantillons en France pour les besoins d’analyses médicaux. Et, par-là, on a sauvé ma vie.» Il revient sur les durs moments qu’il a passé à l’hôpital. «Un jour, je suis retourné à l’hôpital pour dire aux médecins que ça ne va pas et je lui ai présenté mon diagnostic. Ils m’ont retenu jusqu’à 19 heures. Alors que le muezzin appelait à la prière, j’étais tombé dans un début de coma et ils ont eu du mal à me neutraliser et à m’emmener à l’hôpital Fann ; durant cette nuitlà, à deux reprises et après 10 jours de coma, Dieu me sauva la vie. Mais, j’ai perdu la vue. C’était en 1990, ça fait bientôt 32 ans.»
CE QUI EST ARRIVE A M. MBAYE, «CE N’EST PAS DE L’ECHEC ; C’EST PEUT-ETRE UNE VICTOIRE DE LA VIE PAR RAPPORT A LA MORT»
Malgré la tournure des choses, Sidy Boyan Mbaye refuse de parler d’échec. Au contraire, expliquant ce qui lui est arrivé, il pense qu’il s’agit d’une victoire de la vie sur la mort. «Ça dépend la manière dont-on voit les choses, c’est trop lourd de parler d’échec. C’est vrai que le succès n’est que le l’envers de l’échec. Pour autant, est-ce un échec ? Je ne pense pas ; c’est peut-être une victoire de la vie par rapport à la mort. Dans ces circonstances, peu de gens auraient pu échapper. Mais Dieu m’a donné la vie et me projette dans un monde extraordinaire : la nuit est belle, donc ce n’est pas de l’échec.» Ecrivain de son état, beaucoup de personne se pose la question à savoir comment Sidy Mbaye fait pour écrire, lui qui est dans «le noir».
Mais l’intéressé répond : «l’inspiration est la chose de l’âme. Issa Samb, paix à son âme, disait : ‘’écrire n’est pas donné à n’importe qui’’. Sinon, tout le monde serait écrivain. C’est des questions de l’âme ; ça ne vient pas de l’esprit. Comment j’écris ? Je n’ai pas trouvé de mot pour qualifier ce que je fais. Je ne peux apprendre à une personne comment on écrit et comment j’écris moi. Il faut être dans la nuit pour le faire. Je ne connais pas la page blanche, c’est un don de Dieu. Je peux écrire à tout moment, j’y peux rien. Vous présentez une feuille et j’écris toute la feuille. J’ai écrit un roman «la longue nuit». Ecrire pour moi, c’est transmettre mes pensées et vous me prêtez vos yeux.»
UN NOUVEAU LIVRE DE BOUBACAR BORIS DIOP EN WOLOF
Après Doomi Golo en 2003, Bàmmeelu Kocc Barma en 2019, Malaanum Lëndëm inspiré de la quête de réponse de Keebaa Jakite à propos de son ami Jonas Akintoye disparu, sera lancé le mardi 22 février 2022
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de la maison d’édition Éjo à propos de la sortie du nouveau livre de Boubacar Boris Diop, le troisième en wolof, le 22 février 2021.
« L’auteur sénégalais, Boubacar Boris Diop, lauréat du Prix Neustadt de l'Université d'Oklahoma en octobre 2021, sort son troisième livre en wolof.
Après Doomi Golo en 2003, Bàmmeelu Kocc Barma en 2019, Malaanum Lëndëm sera disponible en librairie le mardi 22 février 2022.
Dans ce nouveau roman, Boubacar Boris Diop relate l’histoire de deux amis, le Sénégalais Keebaa Jakite et le Nigérian Jonas Akintoye. Ce dernier, vraisemblablement assassiné, a disparu dans des conditions suspectes. Keeba l'apprend et décide de mener une enquête courageuse. Ses investigations se déroulent dans une petite ville du Nigeria. C'est le fil rouge de ce livre. »
Contact presse :
Ndeye Codou Fall
+221 77 651 68 48
Mariam Diop
+221 77 798 02 52
VIDEO
CHEIKH ANTA DIOP ET CHEIKH IBRA FALL, DEUX SPHÈRES AU RÉVÉLATEUR
Alpha Youssoupha Gueye parle sur iTV de son nouveau livre, Confluence, dont la trame réunit deux érudits en la personne de Cheikh Anta Diop et de Cheikh Ibra Fall
Alpha Youssoupha Gueye parle sur iTV de son nouveau livre, Confluence, dont la trame réunit deux érudits en la personne de Cheikh Anta Diop et de Cheikh Ibra Fall.
De Souza, Gomes, Carlos, Da Silva, Vignon, Talon. Qui sont ces béninois, togolais, ghanéens, qui portent des noms portugais, ou français ? D'où viennent-ils ? Un documentaire écrit, produit et réalisé par Alain Foka
De Souza, Gomes, Carlos, Da Silva, Vignon, Talon. Qui sont ces béninois, togolais, ghanéens, qui portent des noms portugais, ou français ? D'où viennent-ils ? Des preuves vivantes de l'histoire de la traite négrière.
Première partie : les origines. Un documentaire écrit, produit et réalisé par Alain Foka
MOHAMED MBOUGAR SARR EXORCISE L'HORREUR DU RÉEL PAR LE ROMAN
Avant la consécration du Prix Goncourt 2021, l’auteur de «La plus secrète mémoire des hommes» avait publié deux romans témoignant d’un courage impressionnant: «Terre ceinte» et «De Purs hommes»
Avant la consécration du Prix Goncourt 2021, l’auteur de «La plus secrète mémoire des hommes» avait publié deux romans témoignant d’un courage impressionnant: «Terre ceinte» et «De Purs hommes». Le premier détaillait l’emprise d’une «Fraternité» islamiste imposant sa terreur aux habitants d’une petite ville imaginaire; et le second s’en prenait à la persécution des homosexuels, au Sénégal d’aujourd’hui. D’abord célébré dans son pays, le jeune écrivain n’a pas tardé à être vilipendé par les intégristes et leurs ouailles...
C’était à prévoir, me suis-je dit en lisant récemment De purs hommes, après avoir découvert le formidable roman de Mohamed Mbougar Sarr justement récompensé par le Prix Goncourt, et d’ailleurs les premières réactions avaient précédé le succès international du jeune auteur après la première édition du roman. De fait, au lendemain du salamalec présidentiel saluant l’honneur national que représentait, pour un auteur sénégalais, la consécration du prix littéraire le plus prestigieux de francophonie, l’on pouvait s’attendre, en fièvre virale sur les réseaux sociaux, à un retour de flamme de ceux qui se firent un devoir vertueux de rappeler que l’écrivain fêté n’était autre qu’un suppôt de la décadence occidentale appliqué à défendre cette maladie précisément importée d’Occident qu’est l’homosexualité.
Mais qu’est-ce à dire? Le roman De purs hommes fait-il l’apologie de l’homosexualité? Nullement, mais encore faut-il le lire pour voir, de bonne foi, qu’il n’en est rien. Par ailleurs, faut-il s’affliger de cette réaction vive, quoique sans commune mesure avec la fureur assassine soulevée en 1988 par Les Versets sataniques de Salman Rushdie, correspondant au choc de deux cultures? Je ne le crois pas du tout, car cette réaction prouve que la littérature peut encore, aujourd’hui, non pas choquer gratuitement mais exposer une situation complexe et faire réfléchir sur la base de situations vécues, incarnées par des personnages de chair et de sang parfois déchirés entre plusieurs «fidélités»…
Le prof, l’infâme vidéo et Verlaine censuré…
Lorsque Ndéné Gueye, le narrateur de De purs hommes, encore estourbi de volupté amoureuse partagée avec la superbe Rama, est prié par celle-ci de regarder une vidéo «virale» infectant tous les téléphones portables de la capitale sénégalaise et environs, où l’on voit deux forcenés, encouragés par une meute hurlante, déterrer le cadavre d’un jeune homme, sa seule réaction, devant son amante, est, quoique choqué, de ne pas trop «savoir qu’en penser», supposant du moins que le malheureux était un «góor-jigéen» (littéralement un homme-femme, un homosexuel en langue wolof), sans se douter que cette réaction mollement dilatoire provoquerait la colère la plus vive de sa compagne.
Aussi bien est-ce avec une violente intransigeance que Rama, d’«intelligence vive et sauvage», prend son apparente indifférence, lui lançant à la figure qu’il est «finalement semblable aux autres. Aussi con». Puis d’ajouter que «les autres au moins ont parfois l’excuse des ne pas être des professeurs d’université, de supposés hommes de savoir, éclairés». Et de conclure: «Ce n’était qu’un góor-jigéen, après tout, hein?», avant de l’envoyer promener…
Aussi secoué par cette admonestation que par la vidéo, le jeune prof va faire, peu après, une autre expérience qui achèvera de le déstabiliser, quand une note du Ministère de l’enseignement ordonnera d’«éviter l’étude d’écrivains dont l’homosexualité est avérée ou même soupçonnée», tel Verlaine dont il se fait un devoir et un plaisir de parler à ses étudiants.
Au demeurant — et c’est tout l’art de Mohamed Mbougar Sarr de plonger dans la complexité humaine —, le jeune homme a été troublé par la vision du corps déterré et exposé d’obscène façon, et le mélange de la scène éminemment érotique qu’il vient de vivre avec Rama, d’un souvenir personnel mêlant désir et violence, et de l’effroyable souillure imposée à un défunt, sur fond d’interdit social (l’homosexualité reste punissable au Sénégal) et de préjugés omniprésents, vont l’amener à s’interroger sur l’identité et le vécu réel du déterré, avec des conséquences inimaginables pour lui et combien révélatrices pour nous autres lecteurs.
NOUVEL ALBUM DE 12 TITRES : SAHAD SARR TIENT SON LUUMA
Luuma, le nouvel album de l’artiste musicien Sahad Sarr, est sorti depuis le 4 février en Afrique. Ce samedi, l’artiste donne rendez-vous à ses fans à l’Institut français de Dakar, pour un concert inédit.
Avec son nouvel album, Luuma, Sahad Sarr lance un message très fort en faveur de l’unité et de la tolérance dans le monde. Ce nouvel album de 12 titres sera présenté ce soir, sur la scène de l’Institut français de Dakar.
Luuma, le nouvel album de l’artiste musicien Sahad Sarr, est sorti depuis le 4 février en Afrique. Ce samedi, l’artiste donne rendez-vous à ses fans à l’Institut français de Dakar, pour un concert inédit. Il y a quelques jours, en présentant son album en marge du Dakar music expo (Dmx), Sahad avait annoncé la couleur. «On va transposer le luuma sur la scène du centre culturel», disait-il.
Après Jiw en 2017, ce nouvel album est un appel au vivre ensemble et à la tolérance. «Le luuma est un marché itinérant et hebdomadaire, où tous les villageois se retrouvent et où chacun peut trouver ce qu’il cherche. C’est une fabrique des possibles. Au Sénégal, il y a une anarchie, mais c’est une anarchie organisée qui fait notre monde», explique le musicien. Dans la musique de l’artiste, plusieurs influences se mélangent pour donner une fusion, une musique «alternative», autour du jazz et du funky. «Luuma, c’est un appel à l’unité. Seul, on ne peut rien faire et le monde est un vaste luuma», plaide l’artiste dont l’album compte 12 titres. Pour cet album, Sahad s’inscrit dans la continuité de ses précédentes œuvres. «C’est une continuité et une évolution aussi parce qu’il y a des harmonies très simples, très acoustiques.
A un moment donné, on a voulu toucher un public plus large et on s’est dit que c’est important de faire la musique que nous voulons faire, mais c’est aussi important de faire une musique où les Sénégalais peuvent se retrouver à l’intérieur.»
A en croire Sahad Sarr, «il y a mille façons de faire du mbalax» et la bande de musiciens venus d’horizons divers et dont les notes ont déjà enchanté le monde, souhaite se rapprocher davantage du public sénégalais, plus friand de mbalax. «On a vraiment voulu être plus accessibles. Il fallait montrer aux gens que ce n’était pas notre musique qui était inaccessible, mais que ce sont les sénégalais qui devaient s’ouvrir à d’autres genres. Que les gens sachent qu’il y a une scène alternative, des musiques alternatives.»
Avec une pointe de regret, Sahad estime que certaines musiques ne sont pas accessibles dans les médias du pays, soumis à la dictature du genre dominant. «On est dans un monde où c’est le buzz qui importe alors que nous, la musique qu’on fait, c’est une musique que l’on peut écouter encore dans 20 ou 25 ans. La preuve, les gens parlent encore de mon premier album des années après.»
RICHESSE DES TEXTES
Le jeune musicien qui a grandi au 105 de la rue Carnot à Dakar, en a gardé des images indélébiles. Ces tranches de vie alimentent aujourd’hui un imaginaire fertile. Dans Sandaga par exemple, l’artiste puise dans ses souvenirs d’enfance pour faire revivre l’édifice que des bulldozers ont effacé de la carte de la ville. «Je suis né au 105 rue Carnot et ma mère m’envoyait tous les week-ends au marché. Je ne fais que ressortir cet imaginaire-là. Les générations futures ne verront pas ce marché, mais cette chanson la leur fera vivre.»
Life télévision est un appel à une prise de conscience. « Dans les réseaux sociaux, les gens s’insultent, racontent la vie privée des autres. Avec sa famille, quand on est ensemble, chacun est plongé dans son téléphone. J’étais choqué quand je suis parti au village de ma mère il y a deux ans et que j’ai trouvé mes cousins installés dans la grande cour, avec chacun son téléphone. Il y a 10, 15 ans, il n’y avait qu’une seule télé et on la regardait tous ensemble», explique Sahad. Dans Cookkeer, il évoque la douloureuse vie des orphelins. «La chanson raconte l’histoire de cet orphelin dont le père est parti en exil, la mère partie au marché. Et il chante pour le retour de ses parents.» Plus qu’un hommage, la chanson évoque le courage de ces femmes devenues par la force des choses, cheffe de famille. «Les femmes sont aujourd’hui celles qui travaillent, les maris ne sont plus là et elles sont obligées de s’occuper de leurs familles. Cookkeer est un hommage à ces femmes, souvent seules, qui s’occupent de leurs enfants.»
De même, Oh Mama parle de cet imaginaire qui fait que quand les Africains se rendent en Europe, on les appelle migrants et quand les Européens viennent ici, ils sont des expatriés avec de bons salaires et vivent dans le luxe. Il en est ainsi de tout l’album, avec des chansons engagées et riches en messages.
LE HAVRE DE KAMYAAK
Sans doute la rançon de cette démarche entreprise depuis quelques années par cet artiste, qui est à la source de la création de la communauté écologique de Kamyaak. Dans ce patelin situé à 8 km de Tattaguine dans la région de Fatick, Sahad Sarr a mis en place une communauté qui s’active dans plusieurs activités, liées à l’écologie et au commerce équitable. «Je suis venu au milieu de nulle part fonder une communauté, il y a 6 ans. Avec des activités écologiques, des Gie de femmes qui font de la teinture et des vêtements qui sont vendus à travers le monde. On a planté des arbres, créé un havre», explique-t-il. En attendant la sortie à l’international prévue le 17 mars prochain, Sahad et le Nataal Patchwork vont continuer à enchanter les mélomanes au Sénégal.
L’ARTISTE BURNA BOY ATTENDU CE SAMEDI
Il était annoncé au mois de décembre pour un spectacle à Dakar mais cela a été reporté pour cause, l’artiste adulé par les jeunes n’avait pas son jet privé. Finalement, le Nigérian Burn Boy est attendu aujourd’hui dans la capitale sénégalaise
Il était annoncé au mois de décembre pour un spectacle à Dakar mais cela a été reporté pour cause, l’artiste adulé par les jeunes n’avait pas son jet privé. Finalement, le Nigérian Burn Boy est attendu aujourd’hui dans la capitale sénégalaise pour un spectacle à l’esplanade du Grand Théâtre. Bés bi Le Jour a appris que l’artiste va atterrir sur le tarmac de Léopold Sédar Senghor. Ce programme a été mis en place par le promoteur d’événements locaux, Rakhou Prod, dans le cadre de la vision de la structure de mettre en valeur la richesse musicale de l’Afrique tout en promouvant ses artistes, ses groupes et sa danse. Et il est en partenariat avec le groupe Emedia-Invest.