Le duo sénégalais Positive Black Soul (PBS) composé de Didier Awadi et Duggy-Tee vient de sortir un single : "DËGG LA".
Cette production marque le retour sur la scène musicale du duo, dix ans après leur dernière collaboration.
Créé depuis plus de 30 ans, PBS est l'un des pionniers du rap en Afrique de l'Ouest. En 2001, PBS se sépare.
Après cette séparation, les deux artistes collaborent sur des projets, mais le duo n'est pas formellement reconstitué. Cette fois, c'est la bonne.
"C'est un retour définitif évidemment" assure Didier Awadi joint par BBC Afrique.
"Il y a longtemps qu'on avait envie de le faire, on a pris le temps que l'envie soit chez nous, pas seulement qu'elle vienne de l'extérieur, mais qu'elle soit chez nous. Aujourd'hui on a vraiment envie de revenir sur les routes et rejouer ce répertoire où il y a beaucoup de questions et qui résume toute notre vie au final" explique-t-il.
Dakar, 10 (APS) - La place du Souvenir africain de Dakar accueille une exposition intitulée "Littoral", qui dévoile plusieurs aspects de la côte dakaroise, a constaté jeudi une journaliste de l’APS.
L’exposition révèle les travaux d’un atelier de formation à la photographie documentaire, organisé au profit de neuf jeunes Sénégalais.
Exposés sur la partie de la place du Souvenir africain la plus proche de l’océan, les clichés dévoilent plusieurs localités de la région de Dakar situées sur le littoral, dont Yoff, Ouakam, Soumbédioune, Bargny, Thiaroye, et l’île de Gorée. C’est l’environnement culturel, la vie cultuelle et les rites de la société dakaroise que découvrent les visiteurs de l’exposition.
Le photographe Adama Coulibaly, auteur de la collection "Les voix de la foi", montre une capitale sénégalaise terre de cohabitation harmonieuse des confessions et des cultures, un Dakar vibrant de moult mélodies sacrées.
Son camarade Pape Demba Guèye, qui dit avoir appris une nouvelle approche de la photographie au cours de la formation, s’est intéressé aux "Enfants adoptifs de la mer".
A travers les photos de Guèye se dévoile la cohabitation entre les populations autochtones vivant près de la mer, les Lébous notamment, avec des étrangers venus de la Guinée, par exemple.
Les photos exposées donnent une idée de la pollution, de l’urbanisation galopante, de l’état de délabrement de l’île de Gorée, qui est visitée pour ce qu’elle représente dans l’histoire de la traite négrière. Le "ndeup", un rite des Lébous vivant près de la mer, est également l’un des sujets explorés par les photographes.
Yann Gall, chef de la délégation générale de la Wallonie-Bruxelles à Dakar, estime que "l’exposition montre une vision globale de l’environnement dakarois, avec une approche multisectorielle".
La thématique de l’environnement n’a pas été imposée aux jeunes photographes, a tenu à préciser l’un des formateurs, le photographe belge Gaël Turine.
"Le choix de cette thématique a été fait au cours de plusieurs discussions, qui ont eu lieu lors du premier atelier en juillet, à SUP’IMAX (l’Institut supérieur des arts et métiers du numérique, à Dakar). Nous avons choisi un sujet qui permette à l’ensemble des participants de travailler de manière individuelle et singulière", a-t-il dit en parlant de la manière dont l’environnement est devenu le thème de l’exposition.
"Le littoral nous a permis d’aborder la question de l’environnement (…) qui est universelle", a souligné Gaël Turine.
L’exposition "Littoral" restitue les travaux d’un atelier de formation qui s’est déroulé du 22 au 26 juillet, puis du 21 au 25 octobre 2019.
Selon la délégation générale de la Wallonie-Bruxelles à Dakar, les photographes bénéficiaires de la formation ont acquis à la fois des compétences techniques, narratives et éditoriales. Des outils de mise en valeur de leur travail aussi.
La formation a été dispensée aux photographes dans le cadre du programme de coopération 2017-2019, entre le Sénégal et Wallonie-Bruxelles, précise-t-elle.
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LA BIBLIOTHÈQUE DE PENDA MBOW
Alioune Diop est la conscience de l'intelligentsia africaine. Umberto Eco m'a beaucoup impressionnée - L'historienne et ancienne ministre de la Culture, parle de sa passion pour les livres et l'importance du savoir pour nourir l'esprit de dépassement
Penda Mbow parle de ses coups de coeur littéraires, de sa passion pour la lecture et le rôle de celle-ci dans son militantisme en faveur de la femme. L'ancienne ministre de la Culture met un point d'honneur à la nécessité de s'enrichir de savoir dans un monde en quête de dépassement.
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CHEIKH HAMIDOU KANE, GRANDE FIGURE LITTÉRAIRE ET POLITIQUE
L'écrivain est raconté par le cinéaste Moe Sow et l'écrivaine Mariama Samba Baldé, à travers un film-documentaire et un livre-entretien
L'écrivain est raconté par le cinéaste Moe Sow et l'écrivaine Mariama Samba Baldé, à travers un film-documentaire et un livre-entretien.
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LE SÉNÉGAL AU MIROIR DE SES TABOUS
L'extraversion du pays le condamne. Ce n'est pas parce que les gens ne manifestent pas leur désir d'émancipation qu'ils ne sont pas en colère. Il y a un fanatisme mou - Entretien avec Elgas autour de son livre "Un Dieu et des moeurs"
Souleymane Gassama alias Elgas, revient à travers son livre, Un Dieu et des moeurs publié en 2015, sur les traditions au Sénégal dans ce qu'elles ont de répréhensibles.
L'écrivain et journaliste interroge la société sénégalise et la confronte à ses tabous. Il relève dans le pays, un fanatisme mou favorisé par un certaine perception de la religion qui entrave toute émancipation et bride le débat intellectuel.
LE FRUIT D'UN ENGAGEMENT ARTISTIQUE ET HUMANITAIRE
EXCLUSIF SENEPLUS: Hyacinthe Thiam, Amidou Badji et Eric Bouessa et Fatou Sene partagent leurs racontent leurs œuvres et déclinent leurs projets.
Sur plus de 80 candidatures au prix Art et Humanité initié par le Croix Rouge Internationale 4 en sont sortis victorieux. Hyacinthe Thiam a été sacré lauréat du prix Art humanité. Le deuxième et troisième prix ont été remportés par Amidou Badji et Eric Bouessa. Le quatrième prix qui est le prix du public a été remporté par Fatou Sène. Crée en 2006, la remise des prix Art et Humanité s'est tenu pour la première fois en Afrique ce 03 décembre 2020 dans les locaux du Groupe SupInfo à Dakar. Après la réception de leurs prix, les lauréats se sont exprimés sur leurs travaux mais surtout sur les différentes projets qu'ils comptent mettre en œuvre.
par Nadia Lamlili
RESTITUTION DES BIENS CULTURELS AFRICAINS, L'IMMENSE DÉFI
Pour mener à bien ce projet, il va sans dire qu’un autre tabou doit être levé : celui d’éveiller les consciences politiques africaines, là où les politiques publiques ont échoué malgré une implication de plus en plus forte de la société civile
L'Afrique des Idées |
Nadia Lamlili |
Publication 06/12/2020
Le mercredi 4 novembre 2020, le Sénat français a adopté le projet de loi restituant au Bénin et au Sénégal des biens culturels amenés en France à l’époque coloniale : 26 œuvres réclamées par Cotonou, prises de guerre du général Dodds dans le palais de Béhanzin, après les sanglants combats de 1892. Le Sénégal, de son côté, est maintenant propriétaire d’un sabre et son fourreau attribués à El Hadj Omar Tall, grande figure religieuse et résistant sénégalais du XIXème siècle.
Cette restitution, intervenue suite à un engagement du président français Emmanuel Macron lors d’une visite à Ouagadougou en novembre 2017- visite qui a été suivie d’un éminent rapport commandé à Bénédicte Savoy, professeure au Collège de France et historienne de l’art, et à Felwine Sarr, écrivain et économiste sénégalais- reste cependant un premier pas d’un parcours plus long: « Je veux que d’ici cinq ans les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique», avait assuré le président français sous les applaudissements.
Dans leur rapport de 232 pages, intitulé « Rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain : Vers une nouvelle éthique relationnelle », Bénédicte Savoy et Felwine Sarr ont clairement expliqué que le sujet des restitutions soulève des questions plus profondes. Ils évoquent la nécessité d’une révision des paradigmes hérités de la colonisation pour rendre justice à une mémoire africaine profondément blessée.
« Parler d’œuvres d’art et de restitutions du patrimoine africain en Afrique, c’est ouvrir un chapitre, un seul, dans une histoire plus vaste et certainement plus difficile. Derrière le masque de la beauté, la question des restitutions invite en effet à mettre le doigt au cœur d’un système d’appropriation et d’aliénation, le système colonial, dont certains musées européens, à leur corps défendant, sont aujourd’hui les archives publiques », est-il souligné dans le rapport.
Une restitution au cas par cas
Malgré le signal fort qu’il envoie, le projet de loi restituant les œuvres d’art au Bénin et au Sénégal est donc loin d’être à la hauteur des enjeux. Juridiquement parlant, il s’agit d’une dérogation au code du patrimoine français qui impose d’une façon claire et absolue l’inaliénabilité des collections publiques françaises, leur imprescriptibilité et leur insaisissabilité. En clair, les objets d’art français ne peuvent être destitués/ôtés du domaine public et donnés à d’autres. Une des seules manières de les faire circuler passe par des échanges ou des dépôts-prêts. Bénédicte Savoy et Felwine Sarr ont donc eu raison de souligner que le véritable défi de la restitution des œuvres patrimoniales africaines reste la réforme de ce Code. Ils proposent d’y introduire une procédure ad hoc adaptée pour les besoins de la restitution des objets africains.
À plusieurs reprises, par complicité avec son enfance, il affirmera qu’il n’a eu de cesse, toute sa vie et d’un film à l’autre, de vouloir refaire Le Train sifflera trois fois (High Noon, 1952, Fred Zinnemann), qu’il avait vu quand il était jeune
1945. Dakar. Il y a encore, à l’époque, des cinémas dans la capitale sénégalaise. Dans le quartier populaire de Colobane, où grandit Djibril Diop Mambety, il y a le cinéma ABC. On y projette, dans une petite cour intérieure séparée de la rue par des palissades de tôle, des films français, des films du cinéma novo brésilien et surtout des westerns américains. À plusieurs reprises, par complicité avec son enfance sans doute, il affirmera qu’il n’a eu de cesse, toute sa vie et d’un film à l’autre, de vouloir refaire Le Train sifflera trois fois (High Noon, 1952, Fred Zinnemann), qu’il avait vu quand il était jeune.
Après le lycée, Djibril Diop Mambety étudie la comédie et la mise en scène au théâtre Daniel Sorano (inauguré quelques années plus tôt par Léopold Sédar Senghor) dont il est exclu en 1969 pour indiscipline.
Il tourne son premier film, Badou boy – d’abord en noir et blanc, puis en couleur – l’année suivante, puis Contras’ city (1969), Dakar, ville de contrastes, "trébuchant sur elle-même", "ignorant son propre cri", dont il a fait non seulement le décor exclusif mais également un des personnages principaux de ses films.
Quelques années plus tard, en 1973, sort son premier long métrage, Touki bouki (en français, Le voyage de la Hyène) qui deviendra, bien plus tard et surtout après la mort de son auteur, un des objets les plus cités et commentés du cinéma africain et du cinéma indépendant plus généralement. Incantatoire et trivial, Touki Bouki est un film multiple, poétique et cruel, vivant et libre, visuel et sonore, radicalement en rupture avec les formes narratives de son époque. Plus que jamais actuel, il raconte avec insolence le désir d’un jeune couple pour une Europe à la fois réelle et fantasmée dans le contexte d’une société sénégalaise elle-même partagée, les limites de l’indépendance, les inégalités sociales et les ambivalences des traditions et de la modernité.
LES AFRICAINS N'ONT PAS LES DIRIGEANTS QU'ILS MÉRITENT
Elle a inspiré Beyoncé, les stylistes de Dior et les scénaristes de Hollywood. Mais Chimamanda Ngozi Adichie reste attachée à son Nigeria natal. Rencontre avec une star tendre et féroce pour qui la cause des femmes et celle du continent sont liées
Jeune Afrique |
Clarisse Juompan-Yakam |
Publication 05/12/2020
Elle a inspiré Beyoncé, les stylistes de Dior et les scénaristes de Hollywood. Mais la romancière multiprimée pour Americanah reste indéfectiblement attachée à son Nigeria natal. Rencontre à Lagos avec une star tendre et féroce pour qui la cause des femmes et celle du continent sont intimement liées.
Il s’en est fallu de peu pour que la rencontre avec Chimamanda Ngozi Adichie n’ait pas lieu : un vol annulé à la dernière minute, une équipe intransigeante, un point de rendez-vous communiqué moins de deux heures avant… Sécurité oblige après le rapt, en 2015, du père de l’écrivaine multiprimée.
Port de reine, sourire bienveillant, Chimamanda Ngozi Adichie vit dans les beaux quartiers, à Lagos comme à Washington. Elle a peut-être reçu l’éducation corsetée qui va avec, mais elle manie à la perfection les codes de l’humilité. Quelques légumes typiquement nigérians en guise d’apéritif, puis elle s’abandonne à l’objectif du photographe, bercée par un chant traditionnel igbo.
Son œuvre, traduite dans une trentaine de langues (y compris en mandarin), elle l’a construite à partir de son histoire personnelle, laissant parfois deviner, à travers les thèmes qu’elle explore de manière quasi obsessionnelle (l’africanité, l’identité noire, les cheveux, l’amour, l’exil…), le poids du passé familial : c’est la mort de ses deux grands-pères dans des camps de réfugiés qui l’a poussée à écrire L’Autre Moitié du soleil, sur la guerre du Biafra. Et c’est sa grand-mère qui l’a biberonnée à la culture igbo, dont elle se revendique à cor et à cri.
Membre de l’Académie américaine des arts et des lettres – l’une des plus belles consécrations aux États-Unis –, la romancière promène un regard tendre et sévère sur tous les continents. Se considère-t-elle comme une écrivaine politiquement engagée ? Elle rejette l’étiquette mais distribue les coups de griffe. Trump ? Pire que ce qu’elle aurait pu imaginer. L’Afrique ? Malade de l’incompétence de ses dirigeants. Une belle rencontre avec une âme heureuse.
Jeune Afrique : Vous avez publié votre premier roman en 2003, à l’âge de 25 ans. Vous avez depuis rencontré un grand succès international. Avez-vous le sentiment d’appartenir à ce que l’on appelle communément la « littérature africaine » ?
Chimamanda Ngozi Adichie : Oui et non. Oui parce que mon identité d’Africaine compte pour moi. À mes débuts, j’écrivais des textes sur des enfants en Angleterre parce qu’ils étaient au cœur des livres que je lisais, notamment ceux de la collection britannique à l’eau de rose de Mills & Boon. Tout a changé quand j’ai découvert deux romans mettant en scène des enfants du continent : La Flèche de Dieu, de Chinua Achebe, et L’Enfant noir, de Camara Laye. Ce sont pour moi deux ouvrages fondateurs, et je fais corps avec cette lignée d’écrivains africains qui m’ont inspirée. De ce point de vue, il existe, évidemment, une littérature africaine.
Cela étant, cette notion peut se révéler restrictive quand certains s’arrogent le droit de la définir à notre place. Un exemple : mes romans campent des personnages vivant dans des sociétés modernes globalisées au Nigeria, aux États-Unis, en Angleterre ou ailleurs. On me demande parfois pourquoi j’écris sur l’Amérique alors que je suis africaine. Mais ce n’est pas contradictoire ! Je rejette cette vision étriquée de la littérature africaine.
Le choc des cultures que vous décriviez dans votre premier ouvrage, L’Hibiscus pourpre, reste-t-il d’actualité ?
C’est un roman sur la nécessité, pour nous Africains, de trouver notre équilibre dans ce monde, et c’est un véritable enjeu. L’un des personnages du livre est un fervent catholique auquel on a appris que tout ce qui avait préexisté au christianisme était à jeter aux orties. Évidemment, je n’adhère pas à cette thèse. Le continent a un passé riche, des traditions millénaires et des langues qu’il nous faut conserver ou nous réapproprier avec fierté.
Ces langues sont-elles suffisamment mises en valeur sur le continent ?
Non. Les jeunes générations ne les parlent pas et n’ont aucun respect pour elles. En avoir l’usage aiderait pourtant nos enfants à être pleinement conscients de leur identité. Chez moi, à la maison, nous parlions l’anglais et l’igbo, et cela a été enrichissant et structurant : je me sens à l’aise partout dans le monde parce que je sais qui je suis.
Nous nous rendrons compte de l’ampleur du désastre lorsque les jeunes générations seront devenues adultes : délestées de leur identité propre, elles ne seront jamais tout à fait occidentales pour autant. C’est d’autant plus inquiétant que cela augure aussi du devenir de notre continent : qui seront les dirigeants de nos pays dans soixante-quinze ans, sur quel socle de valeurs s’appuieront-ils ?
Le Nigeria est omniprésent dans vos récits. Vous avez beau vivre en partie aux États-Unis, il ne vous quitte pas !
Bien sûr ! Je suis née et j’ai grandi au Nigeria, pays que j’ai quitté pour la première fois après mes 19 ans. Bien que je sois ouverte au monde, ma sensibilité reste nigériane. Je me dois de le rappeler parce que nombre de mes compatriotes, parmi lesquels des intellectuels, doutent que je sois encore des leurs.
Didier Diop, président du groupe Sup'Info, parle du rôle ô combien important dévolu à l'artiste dans une existence humaine souvent accaparée par le carcan quotidien
L'institut de formation en arts graphiques et numériques Sup'Imax a abrité samedi 5 décembre 2020, la cérémonie de remise des prix du concours Art et Humanité, initié par la Croix -Rouge internationale en partenariat avec le Groupe Sup'Info. L'occasion pour son président Didier Diop de revenir sur l'importance de l'art dans la communauté. ''Dans notre société, on a aussi besoin de l'art comme source d'inspiration mais aussi de distance avec la réalité pour nous permettre de réfléchir à des prises de décision, pour impulser notre développement'', a-t-il déclaré.