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4 décembre 2024
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CULTIVER L'ESPRIT HUMANITAIRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Bafou Ba, directrice de la Croix-Rouge sénégalise évoque à l'issue du concours Art Humanité ce samedi 5 décembre 2020, l'importance d'appréhender son prochain avec compassion et bienveillance
Le mot humanité est le principe fondamental de la Croix-Rouge, à en croire sa présidente au Sénégal, Bafou Ba. C'est le sens du concours Art Humanité organisé par la Croix-Rouge internationale samedi 5 décembre 2020, en partenariat avec l'institut de formation en Arts graphiques et numériques, Sup'Imax. Une initiative à l'issue de laquelle, la patronne de la Croix-Rouge sénégalaise s'est exprimée au micro de SenePlus.
MAMOUDOU IBRA KANE REVISITE LE SYMBOLE CONTRE L’APARTHEID
Dans le livre préfacé par Hamidou Sall, avec une postface de Benoît Ngom, le Directeur général du Groupe E-Média revient surles relations entre Nelson Mandela, symbole du combat contre l’Apartheid et le Sénégal
«Le Sénégal et Mandela : le Grand secret», c’est le titre du nouvel ouvrage du journaliste Mamoudou Ibra Kane, qui parait ce samedi 5 décembre aux Editions «Feu de Brousse», coïncidant avec la commémoration de la disparition de l’ancien président Sud-Africain décédé le 5 décembre 2013.
Dans le livre préfacé par Hamidou Sall, avec une postface de Benoît Ngom, le Directeur général du Groupe E-Média revient surles relations entre Nelson Mandela, symbole du combat contre l’Apartheid et le Sénégal. A travers des «récits vivants, courts et précis», Mamoudou Ibra Kane révèle un «grand secret d’Etat de30ans».
Autrement dit «Quand le Président Abdou Diouf sauva Nelson Mandela et son épouse Winnie d'une expulsion... de leur maison à Soweto». «Le Sénégal et Mandela : le Grand secret», fait de «révélations et d'anecdotes croustillantes», revisite la «solide relation entre le Sénégal et le père de la Nation arc-en-ciel».
Bref, le livre est un «hymne à la discrétion cultivée par les Grands Hommes (d'Etat) qui s'écartent de la lumière tout en donnant de l'éclat aux actes qu'ils posent».
En effet, «le mérite de Mamoudou Ibra Kane, c'est de reconstituer pas à pas le cheminement d'une relation d'Etat à État, basée sur une estime réciproque entre deux hommes aux trajectoires politiques atypiques». Le nouvel ouvrage du journaliste est traduit en anglais (The Great).
PRÈS DE 54 MILLIARDS DE FRANCS AU MINISTÈRE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
Les députés ont adopté le budget du ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion pour l’année 2021, arrêté à la somme de 53, 9 milliards, contre 58,8 milliards en 2020.
Dakar, 4 Dec (APS) - Les députés ont adopté le budget du ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion pour l’année 2021, arrêté à la somme de 53, 9 milliards, contre 58,8 milliards en 2020.
Cette baisse constatée par rapport à l’exercice précédent est liée aux aménagements ayant abouti à l’érection de l’Artisanat en ministère plein, a expliqué le Dame Diop au moment de défendre ce projet de budget devant les députés.
Le débat antérieur à l’adoption de ce budget ouvert peu avant 11 heures était dirigé par Alé Lo, un des vice-présidents de l’Assemblée nationale.
Pour l’année 2021, le budget de ce département est articulé autour de quatre programmes dont un portant sur le développement des offres de formation professionnelle et technique.
Des députés ont interpellé Dame Diop sur la nécessité de travailler au renforcement des lycées professionnels et techniques avec des perspectives pour l’enseignement supérieur, parallèlement à l’enseignement général.
C’est le cas notamment de Dioumo Souaré, un parlementaire de la majorité. Il a plaidé pour une revalorisation de certains métiers sur la base d’une spécialisation des régions en fonction de leur potentialité.
Il a également invité le ministre à travailler sur un ’’fichier national’’, lequel, calqué sur le modèle de Pôle-emploi en France,va permettre de recenser tous les demandeurs d’emploi et leur qualification.
En termes de perspective, Dame Diop a réaffirmé la volonté de son département d’orienter, à l’horizon 2030, quelque 30% des sortants du cycle fondamental (à partir du BFEM) vers la formation professionnelle et technique.
Il a aussi souligné la nécessité ’’d’enrôler’’ plus de jeunes dans les dispositifs de formation par apprentissage, avec comme priorité de ’’les accompagner (…) dans la réussite de la transition entre la qualification et l’accès à un emploi décent, notamment par l’auto-emploi.’’
’’Notre ambition est d’apporter une réponse adéquate à la problématique relative à la présence à la présence d’un secteur informel très important dans l’économie sénégalaise et qui est souvent constitué d’une main d’œuvre en manque de qualifications et d’apprentissage à la recherche de compétences professionnelles’’, a relevé le ministre Dame Diop.
Il a toutefois rappelé la nécessité de s’engager pour un changement de paradigmes en faisant en sorte que ’’l’enseignement professionnel ne soit plus une école de la seconde de chance, mais une vocation réelle chez les jeunes.’’
NA SET, UNE COMPILATION POUR SENSIBILISER SUR L’ENVIRONNEMENT
Les artistes ont un très grand rôle à jouer pour la conscientisation des communautés.
Les artistes ont un très grand rôle à jouer pour la conscientisation des communautés. Pour ce faire, Enda Energie et Ive Sénégal ont réussi à mettre un programme qui vise à contribuer à l’éducation à la citoyenneté pour une transition écologique et économique dans l’Entente intercommunale de la Petite-Côte (Eicp). C’est dans ce cadre que des artistes de la Petite-Côte ont réussi à créer une compilation de 10 titres qui regroupe plus d’une dizaine d’artistes qui se sont engagés à sensibiliser sur la cause écologique.
Pour une mise en œuvre inclusive, le programme de bonne gouvernance écologique dans l’Entente intercommunale de la Petite-Côte (Eipc-Gizc) a trouvé nécessaire d’impliquer les artistes-musiciens de Mbour dans une compilation de sensibilisation sur les principales thématiques du programme. Lors de la cérémonie de lancement de la compilation Na Set, composée de 10 tires et regroupant plus de 13 artistes musiciens du département de Mbour qui se sont engagés à sensibiliser sur la cause écologique, Mme Irène Mingasson, ambassadrice de l’Union européenne (Ue) au Sénégal, a rappelé que l’Ue place au cœur des priorités de son projet la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité, la promotion d’une agriculture durable et le développement circulaire.
Selon Mme l’ambassadrice de l’Ue au Sénégal, cette mobilisation des artistes-musiciens de la Pette-Côte magnifie la créativité de la jeunesse sénégalaise, qui exprime son combat pour la salubrité et son engagement pour la protection de l’environnement. A travers cette compilation Na Set, ce collectif d’artistes capacités sur les défis climatiques de la Petite-Côte a conscience de l’urgence de la situation et veut éveiller les consciences à travers les mélodies accompagnées de lyrics très engagés pour la préservation de la planète.
Face à la crise liée à la pandémie, elle invite la population à saisir l’opportunité de cette situation et des défis à relever pour «rebondir et promouvoir une relance verte, inclusive et durable. Mais cette relance verte ne sera possible que si nous nous engageons, toutes et tous, pour plus d’hygiène, pour un cadre de vie plus sain, pour plus de biodiversité, pour un environnement protégé et libéré des pollutions et des agressions», a-t-elle déclaré. Elle ne doute pas que cette compilation va inspirer les jeunes, c’est pourquoi elle n’a pas manqué de savourer cette œuvre. «Avec vos mots, avec vos rimes et vos mélodies, vous y contribuerez avec force. Les messages que vous portez résonnent aux oreilles des jeunes et des moins jeunes. Grace à cette compilation, vous éveillerez les consciences, vous créez des vocations, vous montrez que réussir au Sénégal, c’est possible. Vous êtes des leaders d’opinion dans un monde qui est à réinventer. De manière ludique, créative et artistique, vous contribuez à faire en sorte que désormais la protection de l’environnement soit au cœur de nos préoccupations», a souligné l’ambassadrice de l’Ue au Sénégal.
Cette compilation, enregistrée à Nianing, a été réalisée en collaboration avec le studio Khidma Music et Dawise, Mamj Ras Soul, Bu Ak El Badi, Groupe Tama, Amdy Moustapha, Maestro Ely, King Fada, Fresh Boys Opc, Gora Algaf Family et Pape Line. Ces artistes musiciens ont participé à cette compilation Na Set et ont abordé dans leurs chansons des thématiques liées à l’érosion côtière, la gestion des déchets, la pollution, la justice climatique, l’écocitoyenneté, entre autres.
Auparavant, l’ambassadrice de l’Union européenne au Sénégal a inauguré également la zone écologique communautaire de Ngaparou réalisée par les femmes du groupement «And Suxali Sunu Gokh»
par Abdoulaye Bathily
JOB BEN SALOMON, MARABOUT NÉGRIER ET ESCLAVE AFFRANCHI (6/6)
EXCLUSIF SENEPLUS - Bien que la Sénégambie fût, de l'avis général des historiens, une des régions les moins productrices d'esclaves, ses structures économiques, sociales et politiques ont été profondément marquées par la traite
Au contraire de l'aristocratie et de la paysannerie, les marchands se trouvent enrichis par la traite. Les sources du XVIIIe siècle nous montrent généralement ces négociants comme des « gens riches, policés et de bon commerce ». A la faveur de l'essor de la traite atlantique, ils ont établi tout le long des routes caravanières, du Niger à l'Atlantique, de gros bourgs commerciaux. Ces bourgs jouent le double rôle de marché et de sanctuaire religieux. Ils sont, la plupart du temps, entourés de villages et de hameaux où une population essentiellement composée de captifs domestiques se livre à la culture et à l'artisanat. En vertu de la puissance économique qu'ils détiennent et du pouvoir surnaturel que leur connaissance du coran et des textes sacrés de l'islam est censé leur conférer, les marchands musulmans font l'objet d'une vénération très grande de la part du peuple. L'insécurité qui règne dans la région à ce moment joue en faveur de l'influence grandissante des communautés musulmanes dans la société sénégambienne. Les musulmans jouissent de l'immunité : en cas de conflits armés, leurs demeures sont inviolables ; si l'un d'entre eux vient à être prisonnier ils paient une rançon pour obtenir sa libération. L'islam leur sert dans la pratique de ciment idéologique pour affirmer leurs intérêts de classe. Tous ceux qui se mettent sous leur protection bénéficient de cette immunité. Ainsi, de proche en proche, réunissent-ils à grossir au détriment de l'aristocratie leur clientèle recrutée parmi les paysans. Des villes musulmanes comme Koki dans le kayor, Setuko sur la Gambie, et Gunjuru et Daramanne sur le Haut Sénégal voient ainsi leur population croître prodigieusement au cours de cette période. Contrairement à la thèse souvent reprise de Spencer Trimingham40, qui voit un recul de l'islam en Afrique de l'Ouest entre le XVIe et le XVIIIe siècle, la Sénégambie de cette période témoigne de progrès rapides dans la diffusion de cette religion.
Les musulmans avaient acquis tant de puissance qu'ils étaient à même de revendiquer la direction politique de plusieurs Etats de la région :
« Ils étoient assez forts avec leurs voisins, leurs alliez, non seulement pour résister à toute la puissance de l'Etat ; mais encore, parce qu'on étoit assuré dans tout le pays que ceux qui ozeraient leur faire le moindre déplaisir devoient s'attendre à mourir sans rémission dans trois jours »41.
C'est cette politique qui leur permettra de réaliser comme au Bundu vers 1690, et plus tard au Fuuta Toro (1775), une révolution politique qui, comme d'autres tentatives plus ou moins réussies au Kayor, Waalo, etc..., a pris la forme de véritables révoltes bourgeoises. Bien que les mots d'ordre de ses révoltes aient varié selon les époques et les localités, ils n'en ont pas moins revêtu dans l'ensemble un contenu identique, à savoir la condamnation de l'attitude de l'aristocratie traditionnelle, notamment les exactions de cette dernière et sa collusion avec les négriers. C'est cette politique des marabouts qui leur a valu l'alliance des paysans ; alliance qui se renforcera davantage au XIXe siècle avec les guerres de conquête coloniales et dont nous voyons encore les traces si vivaces dans la société sénégambienne d'aujourd'hui. En utilisant Yuba Jallo, musulman fervent, comme instrument de sa politique d'expansion, la Royal African Company optait pour les forces montantes de la société sénégambienne. Cependant, on a vu que ce choix n'avait abouti qu'à de maigres résultats pour la période considérée. En dépit de cet échec relatif des Anglais, la traite dans ensemble n'en a pas moins contribué de façon décisive au déclin des formations sociales sénégambiennes. Bien que la Sénégambie fût, de l'avis général des historiens, une des régions les moins productrice d'esclaves, ses structures économiques, sociales et politiques ont été profondément marquées par la traite.
Contrairement aux assertions de P.D. Curtin42 l'empreinte de ce phénomène est très durable puisque nous en voyons les stigmates encore aujourd'hui dans notre société contemporaine. D'où le grave danger de vouloir analyser l'esclavage par les données quantitatives.
L'évocation de la vie et des mésaventures de Yuba Suleyman Jallo, et surtout l'ambiance sociale qui en constitue la toile de fond apparaît donc digne d'intérêt. Pour le lecteur non averti, l'attitude de collaboration de Yuba avec les négriers pourrait surprendre de prime abord. En présentant une analyse des conflits sociaux qui régnaient en Sénégambie dans la première moitié du XVIIe siècle, on a voulu montrer que le comportement de l'homme était conforme à celui d'un groupe social plus large : l'aristocratie, traditionnelle. Celle-ci constituait la classe dirigeante qui, pour ses propres intérêts, se rangeait du côté des négriers. Ce comportement était la traduction sur le plan politique et social de la dépendance de l'économie sénégambienne vis-à-vis du marché occidental en cette phrase de capitalisme mercantile, qui contribuait à dissoudre par la violence les rapports sociaux traditionnels, conformément au modèle général des relations entre le capitalisme et les formations sociales précapitalistes :
«... Pour les dépouiller de leurs moyens de production, leur prendre les forces de travail et les transformer en clients de ses marchandises, il [le capitalisme] travaille avec acharnement à les détruire en tant que structures sociales autonomes. Cette méthode est du point de vue du capital la plus rationnelle, parce qu'elle est fois la plus rapide et la plus profitable. »43
40. S Trimingham. A History of Islam in West Africa. Londres, Oxford University Presse, ed. 1970, pp 141 – 154.
41. J.B. Labat. Op. cit. vol.2.p. 335
42. P. D. Curtin est d’ailleurs conscient de la faiblesse de sa thèse sur ce point, puisqu’en conclusion de son ouvrage The Atlantic slave trade, 1969.p.273, il écrit : « even if the dimensions of the slave outlined here were as accurate as limited sources will ever aloow and they are not, still other dimensons of far greater significance for African and atlantic history remain to the explored. »
43. R. Luxembourg. L’accumulation du capital, Paris, Maspero, 1969. Vol 2 p 43.
Texte préalablement paru en 1978 dans la collection "Les Africains" de Jeune Afrique qui a autorisé SenePlus à le republier.
Le feuilleton de cette semaine fait le tour du monde des saveurs. Et mardi 24 novembre, c'est le Sénégal qui est à l'honneur avec une spécialité traditionnelle, le thièboudiène. Un mot qui veut dire littéralement "du riz avec du poisson" en wolof, mais qui représente bien plus que cela dans la culture culinaire sénégalaise, où la recette se transmet d'une génération à l'autre. À Saint-Louis, ancienne capitale du pays, la ville se transforme en cuisine à ciel ouvert à l'heure du déjeuner. À l'ombre des ruelles, des femmes cuisinent le plat incontournable qu'est le thiéboudiène.
"Ce plat n'a pas d'égal, je ne jure que par ça. J'en mange depuis que je suis né", confie un habitant de la ville, assiette à la main. "Le thiéboudiène c'est ici son histoire. Quiconque veut l'imiter devra s'inspirer de nous", clame une habitante de Saint-Louis. Ce plat a été cuisiné pour la première fois en 1830 pour le gouverneur de la ville. Tous y ont ensuite succombé. Dans ce pays de pêcheurs, l'ingrédient principal n'est jamais bien loin, et toujours frais. Le Sénégal a déposé une demande pour le classer patrimoine immatériel de l'Humanité auprès de l'Unesco.
PAPE SAMBA KANE CÉLÈBRE L'AMOUR JUSQU'À LA LIE
Après avoir fait carrière dans le journalisme satirique, PSK est revenu à ses premiers amours. Avec deux recueils de poèmes et un roman publiés en l’espace d’une décennie, le sexagénaire s’est imposé comme l’une des voix majeures des lettres africaines
Après avoir fait carrière dans le journalisme satirique, le Sénégalais Pape Samba Kane est revenu à ses premiers amours littéraires et artistiques. Avec deux recueils de poèmes et un roman publiés en l’espace d’une décennie, le sexagénaire s’est imposé comme l’une des voix majeures des lettres africaines.
« Je suis fruit de toi/ De ton rire qui me mangue / Tu goyaves ma nostalgie / Qu’habite ton haleine corossol / Ta bouche sapotille ma bouche / Tes dents pomment mon cou / Croquent ma volonté… » « L’homme qui écrit ces vers, cet homme ne peut être qu’un poète », déclarait Lilyan Kesteloot, grande historienne de la littérature africaine, aujourd’hui disparue. L’homme en question, celui-là même qui aime déclamer son amour à sa belle avec des mots aussi fruités que poétiques s’appelle Pape Samba Kane.
Pape Samba Kane. Retenez ce nom. À la soixantaine bien bouclée, PSK, comme ses amis l’appellent, est l’une des voix montantes des lettres sénégalaises. Il est l’auteur d’un roman et de deux recueils de poésies. « Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours écrit », aime-t-il dire, regrettant d’avoir tardé à mettre ses talents littéraires à l’épreuve du grand public. Son parcours mérite d’être raconté.
Journaliste au Cafard libéré
Pape Samba Kane a longtemps été journaliste. Il a travaillé dans des rédactions sénégalaises, a fondé des journaux. Son nom a été un temps synonyme de portraits corrosifs qu’il brossait des hommes politiques dans les pages du Cafard libéré, équivalent du Canard enchaîné en France. Selon la légende, la grande peur des hommes publics à Dakar était de voir leurs secrets et leurs incohérences étalés à grands traits dans les colonnes du journal satirique, sous la plume mordante du talentueux PSK. Ils étaient nombreux à pousser des « ouf » de soulagement lorsque le journaliste a raccroché les gants il y a quelques années.
Aujourd’hui, PSK est journaliste à la retraite, confortablement installé dans les faubourgs populaires de Dakar, où il peut enfin consacrer son temps à concrétiser ses ambitions littéraires et artistiques. « Quand j’ai pris ma retraite, confie-t-il, je suis revenu à mes premiers amours. C’est pourquoi quand les jeunes journalistes me posent la question “quand écris-tu ta poésie” ou “Comment passe-t-on de l’écriture journalistique à l’écriture créative ?”, j’essaie d’expliquer qu’en réalité, c’est l’écriture créative qui m’a emmené au journalisme ».
La danse des djinns
C’est en 2015 que cet ancien journaliste et patron de presse a réellement renoué avec l’écriture littéraire en publiant son premier roman chez un éditeur sénégalais, les éditions Feu de brousse. Sabaru Jinne, le titre en wolof de son roman signifie « La danse des djinns ».
C’est aujourd’hui que le monde artistique va célébrer le plasticien Kalidou Kassé pour avoir réussi la prouesse de totaliser quarante ans de bons et loyaux services au profit de l’art sénégalais. Du serment échangé avec son père à la visite du défunt milliardaire El Hadji Ndiouga Kébé, le Pinceau du Sahel remonte le temps et égrène 40 années d’une vie dédiée à l’art.
Pour devenir artiste, Kalidou Kassé a dû faire un pari avec son père qui voulait qu’il embrasse une autre carrière. 40 ans après, celui que l’on surnomme le Pinceau du Sahel peut être sûr d’avoir fait un pari gagnant car 40 ans de carrière, ça se fête. Et l’artiste-plasticien Kalidou Kassé a mis les petits plats dans les grands pour célébrer comme il se doit ces 40 années dédiées à l’art plastique.
L’événement se déroule au Musées des civilisations noires du 27 novembre au 28 décembre prochain avec comme point d’orgue l’exposition de 50 œuvres sorties du génie créateur de l’artiste. Intitulé «Guiss guiss bou bess», l’exposition donne «la nouvelle vision que l’artiste-plasticien veut qu’elle soit : globale, individuelle et collective pour refaire le monde, redire le monde». «Mon père voulait que je sois un agent des chemins de fer. Je ne voulais pas. Je lui ai dit que je voulais pratiquer l’art et que j’allais réussir. Je lui en avais fait le serment», se souvient Kalidou Kassé qui regrette l’absence de son père qui n’est plus de ce monde. Cela l’aurait rendu fier de le voir à ses côtés durant la célébration des 40 ans de sa carrière. Il éprouve le même sentiment à l’égard de sa mère qui l’aurait beaucoup influencé dans son choix d’embrasser une carrière dans l’art. Il était très charmé par la dextérité de ses mains versée dans l‘art de sortir des boubous de son imagination fertile. «Ma mère était couturière, elle cousait des boubous, des draps de lit sans recourir à une machine à coudre», souligne celui qui avait une certaine affinité avec ses parents. «C’étaient mes amis. J’avais de la compassion pour ma mère qui vivait dans une grande famille de polygame», se souvient Kalidou Kassé qui s’employait pour lui venir en aide dans les tâches qu’elle avait l’habitude de faire à la maison. Kalidou Kassé n’hésitait pas à se rendre au marché pour lui acheter ce dont elle avait besoin pour faire la cuisine.
L’histoire du pari
Premier Sénégalais à ouvrir une galerie d’art au Point E, Kalidou Kassé a réussi à se forger un look singulier avec son béret sur la tête. «Au début, j’ai porté un torpédo. Mais ça ne me convenait pas, j’ai pris un béret», indique l’artiste qui dit avoir été influencé par son défunt père qui s’affichait avec ce look. «J’ai été influencé par mon père qui portait un béret qui était très élégant. Il y a très longtemps. Parce qu’il était dans son atelier aux chemins de fer en train de travailler et portant son béret. La position m’a tellement plu que j’ai décidé de porter un béret. C’est comme ça que c’est venu», se remémore M. Kassé qui reste attaché au béret noir qui, de loin, reste sa couleur de préférence. «On m’offre beaucoup de bérets rouge, jaune, vert, blanc. Mais je me sens très bien avec ce béret», note l’artiste-plasticien qui dit avoir fait entre 300 et 400 expositions dans le monde. Ce petit fils de Salah Kassé a partagé avec sa mère la maison familiale à la Médina durant son enfance.
Comme beaucoup d’artistes, Kalidou Kassé a subi l‘impact de la pandémie du Covid-19 qui a bouleversé son calendrier. L’homme au béret devait exposer à la galerie Picasso du Caire, en Egypte. Contraint d’annuler ce voyage à cause d’un contexte sanitaire assez particulier qui a imposé la fermeture des frontières, l’artiste-plasticien a participé à l’effort de guerre lancé par le gouvernement pour venir en aide aux impactés de la pandémie.
La visite de Ndiouga Kébé
En regardant dans le rétroviseur, Kalidou Kassé se remémore encore la visite que le Président-poète, Léopold Sédar Senghor, avait rendu à la Manufacture des arts décoratifs de Thiès (Msad) où il a eu à faire sa formation d’artiste quelques années plus tard. Faisant remonter la machine du temps, Kalidou Kassé se souvient avoir escorté le Président-poète sur les lieux. «J’étais jeune. J’avais 7 ans et je faisais partie des élèves qui avaient formé une haie pour accueillir le Président Senghor. J’étais près du caïlcédrat. Je suis retourné là-bas la semaine dernière et j’ai retrou-vé le même caïlcédrat», indique Kalidou Kassé. «ça m’a projeté 40 ans en arrière», a soutenu l’artiste-plasticien avec une voix étreinte par l’émotion.
Continuant à ouvrir les pages de l’album de ses souvenirs, il s’arrête sur celle où est relatée la visite de l’homme d’affaires sénégalais, feu El Hadji Ndiouga Kébé, toujours à la Manufacture des arts décoratifs de Thiès. «El Hadji Ndiouga Kébé avait acheté les tapisseries et toute la collection de la salle d’exposition. Ce ne sont pas des choses qu’on voit tous les jours», raconte avec enthousiaste l’artiste-plasticien qui se réjouit d’avoir réussi grâce à l’argent gagné à travers l’art et à réinvestir une partie dans la création d’une école de formation en art dénommée Atelier du Sahel. Cette école, qui encadre les jeunes dans l’écriture, s’emploie aussi à former des groupements de femmes dans l’artisanat à l’image de ce qui se fait en Tunisie et au Maroc. Mais cette école est utilisée comme un instrument pour aider les jeunes en décrochage scolaire à réussir leur réinsertion socioprofessionnelle.
Artiste-musicienne, auteure-compositrice-interprète, béninois-sénégalaise évoluant dans le milieu du hip hop depuis 2001, Moonaya de son vrai Awa Mounaya Yanni est également juriste de formation. Elle a laissé les dossiers pour le micro. Connue pour son humour, elle est finaliste du Prix découvertes RFI. En attendant la publication des résultats prévus le 10 décembre prochain, nous avons rencontré celle qui a lancé le concept «Séné galoniak». Entretien…
Vous êtes finaliste du prix RFI Découvertes 2020. Comment appréciez-vous cela ?
C’est une fierté de faire partie des 10 finalistes du prix « RFI découvertes » pour lequel je représente un de mes pays, le Sénégal. J’ai choisi de faire une musique qui est aujourd’hui quelque peu impopulaire. C’est-à-dire, une musique qui conscientise par les thèmes qu’elle aborde. donc, je suis déjà mentalement préparée à ce que ce ne soit pas facile. Mais au-delà de ma musique, il y a une vision, un idéal, un rêve africain. Donc la reconnaissance du travail effectué, à travers mes dernières nominations, est une source de motivation supplémentaire et le signe que je ne dois pas baisser les bras.
Comment en êtes-vous arrivée à ce résultat. Parlez-nous du processus de votre inscription. (Rires)
C’est comme si vous saviez qu’il y avait une anecdote en dessous. Je vais avant tout remercier l’artiste togolais Xsoharè qui réside à Dakar. C’est lui qui m’avait informé des inscriptions pour le concours et de la date butoir. Et le dernier jour, il m’a appelé pour me demander si je m’étais finalement inscrite. Je lui avais répondu que je doutais avoir mes chances parce que les gens n’arrêtaient pas de me dire que ma musique n’est pas commerciale… Il m’a répondu que je racontais n’importe quoi et que j’avais le profil pour qu’il croie en moi. du coup, je me suis inscrite et j’ai, dans un premier temps, été retenue parmi 60 artistes pendant la présélection. Et il y a deux semaines, l’équipe du prix découvertes m’a informée que je fais partie des 10 finalistes.
Vous avez déjà une carrière assez remplie…
J’avoue que depuis que j’ai remporté ma médaille d’argent pour le Sénégal dans la catégorie Chanson aux VIIIème Jeux de la Francophonie à Abidjan et ma signature en major à Sony Music, le tout en 2017, ma carrière a pris un tournant important. Après les tournées africaines et européennes avec le collectif AURA et la comédie musicale « Les Histoires Extraordinaires des Enfants du Poto-Poto » de 2005 à 2010, j’ai observé un stand-by jusqu’en 2014 où je suis complètement revenue à ma musique…
Où en êtes-vous avec la maison de disques Sony Music Afrique ?
Avec ma maison de disques, nous travaillons, nous essayons des choses, nous nous apprenons… Ils respectent ma personnalité artistique et m’accompagnent autant qu’ils peuvent dans ma vision musicale et professionnelle. Ça va pour le moment. Pas grand-chose à dire !
Concrètement, qu’est-ce que cela vous a apporté ?
De l’expérience ! Une meilleure connaissance de l’environnement musical et plus particulièrement dans les majors, parce qu’il faut dire que je ne connaissais que l’autoproduction. Quand bien même, j’avais le soutien des aînés… Une plus grande visibilité à l’international et une meilleure connexion avec mon public que j’ai découvert un peu partout en Afrique et dans le reste du monde.
Didier Awadi, votre mentor, a été lauréat du prix RFI Découvertes. Vous a-t-il encouragé à le faire ?
Si je vous le dis, vous n’allez pas me croire. Mais ça fait plus de 5 ans que Didier Awadi m’exhorte et m’encourage à m’inscrire au prix RFI découvertes. Il fait partie des premiers à croire en moi et en mon art depuis le début de ma carrière et à me dire que je dois libérer ma puissance et arrêter de me mettre des barrières (rires). Et cela m’a motivé, bien sûr, car les opportunités qui accompagnent ce prix permettent à une carrière de décoller et à l’artiste de présenter ses œuvres et son spectacle devant une multitude de publics.
Juriste, animatrice de radio et artiste. D’où tirez-vous cette énergie ?
Bon, on dit que les femmes sont multitâches. Mais plus sérieusement, j’ai juste étudié le droit. Je n’ai pas fait de carrière dans ce domaine. Depuis 2014, je ne travaille plus dans les médias, je suis plus concentrée sur ma musique. Aujourd’hui, mes casquettes sont : artiste-musicienne, écrivaine, conférencière, entrepreneuse car directrice de YANNI Production, commissaire aux comptes de l’AMS (Association des Métiers de la Musique au Sénégal), grande sœur, amie et « tantie » choc ! (Rires)
Cela n’empiète pas sur votre vie privée ?
Non, pas du tout ! J’ai toujours du temps pour mes frères et sœurs et mes ami(e)s. Surtout que je suis une gourmande affective. Je ne peux me passer des gens que j’aime. Après votre sacre d’Abidjan, vous voilà encore en lice pour un autre prestigieux prix pour le compte du Sénégal.
Quel sentiment vous anime quand on sait que vous êtes aussi à moitié Béninoise. Et le Bénin dans tout cela ?
Ok ! Je vais vous faire un peu ma généalogie. Mon père est Sarakholé, originaire de Moudéry, un village qui se trouve à Bakel. J’ai une grand-mère de Bida (Nord du Nigéria), une autre de Aneho (Togo) et le père de ma mère est métisse franco-béninois. Et moi, je suis née et j’ai grandi au Bénin. Pour répondre à votre question, le Bénin se trouve dans mon cœur à côté du Sénégal, du Togo et du Nigéria et aussi des pays comme le Burkina Faso, la Côte d’ivoire et le Ghana pour lesquels je ne suis pas originaire, mais pour lesquels je garde d’excellents souvenirs de mes passages. Si dieu m’a offert cette diversité culturelle à travers mes quatre grands-parents de quatre origines différentes, et les sept langues que je parle, c’est pour que je m’en accommode et en fasse une richesse. Aujourd’hui, je vis au Sénégal dont je défends les couleurs à l’extérieur. Mais s’il faut le faire aussi pour le Bénin, ce sera avec plaisir. Ce que je suis est la somme de mon vécu et de mon éducation aussi bien au bénin qu’au Sénégal. On ne peut demander à quelqu’un de choisir entre son père et sa mère.
La gente féminine est très présente au niveau des sélectionnés. Comment expliquez-vous cela ?
Je ne sais pas s’ils appliquent une forme de discrimination positive envers les femmes dans leur sélection. Mais force est de constater que toutes les femmes qui y figurent sont méritantes. La plupart sont des artistes reconnues et plébiscitées dans leurs pays d’origine... Je peux donc dire que c’est peut-être parce que les femmes, aujourd’hui, ont moins de mal à embrasser des carrières artistiques et à les envisager dans la durée et de manière professionnelle.
Avec tout ce travail abattu, pensez-vous fonder un foyer ?
Oui, pourquoi pas ? Je n’ai jamais été contre cette idée même si elle ne m’obsède pas. Mon bonheur n’est pas conditionné par ce que les gens pensent que je n’ai pas ou que je devrais avoir. Ou par ce que je ne peux pas avoir personnellement. Je considère chaque jour que je me réveille en bonne santé physique et mentale comme une grâce du Tout-Puissant. Je suis reconnaissante pour tout ce qu’il fait déjà dans ma vie. Je profite des petites choses comme des grandes, tout est bénédiction. Je laisse ma destinée s’accomplir et c’est ce qui est écrit qui sera et rien d’autre.
Quel est votre idéal masculin Waouh !
C’est une question çà ! (Rires) Est-ce que l’homme idéal existe ? Je pense qu’on se met juste avec les personnes dont on supporte le mieux les défauts. Personne n’est parfait. Maintenant, à la question de savoir si j’ai des critères, la réponse est oui. Mais je garde les détails pour moi, sinon ce serait trop facile. C’est comme donner un couteau au boucher pour qu’il t’égorge. (Éclats de rire)
Parlez-nous de vos projets en dehors du prix Découvertes RFI.
J’ai plein de chantiers en dehors de la course pour le prix RFI musique. Sortir des singles, des clips vidéo, communier avec mon public à travers mes spectacles. Faire grandir ma boîte de production à travers différents projets que j’ai sous la main, écrire mon livre, et si mes moyens me le permettent, entreprendre quelques actions sociales auxquelles je pense depuis plusieurs années déjà !
Moonaya et l’animation, est-ce le divorce ?
Non, je n’ai pas divorcé avec l’animation. De 2008 à 2014, j’ai amassé pas mal d’expériences et d’acquis via mon parcours professionnel dans les médias au Sénégal. Notamment à la 2stv, RSI, RTS1, Africa7 et AlmadinaTv. J’ai pris du plaisir à travailler dans ces différents médias. Et ces compétences me servent jusqu’aujourd’hui dans le cadre de mon activité musicale et entrepreneuriale. Je peux très bien revenir à la télé ou dans les médias. Mais ce sera sous un autre format que les précédents.
«POUR LUTTER CONTRE LES MUTILATIONS GENITALES FEMININES, IL FAUT L’INFORMATION ET L’EDUCATION…»
Vu l’ampleur du phénomène, Dr Aoua Bocar Ly Tall plaide pour une approche pluridisciplinaire qui prend en compte toutes les sciences humaines dans la réponse contre cette pratique.
«La pratique des Mutilations génitales Féminines : valeur culturelle ou répression sexuelle ? », c’est le nouvel ouvrage de Dr Aoua Bocar Ly Tall. L’auteur l’a présenté hier au public à l’occasion d’une cérémonie de dédicace présidée par la présidente du comité national de l’initiative pour la transparence des industries Extractives (Cnitie), le Pr Awa Marie Coll Seck qui a d’ailleurs préfacé le livre. Elle plaide, à travers cette publication, la mise en œuvre de nouvelles stratégies pluridisciplinaires afin d’engager l’assaut final contre ce phénomène.
Arriver à bout des mutilations génitales féminines, c’est à ce combat que se livre la sociologue et chercheuse associée et consultante internationale à l’Institut des Études des Femmes de l’Université d’Ottawa au Canada depuis des années. Mais vu l’ampleur du phénomène, Dr Aoua Bocar Ly Tall plaide pour une approche pluridisciplinaire qui prend en compte toutes les sciences humaines dans la réponse contre cette pratique.
D’après l’auteur de « De la Reine de Saba à Michelle Obama », en ce début du 21ième siècle, il est urgent de définir de nouvelles stratégies à mettre en œuvre en vue d’engager l’assaut final contre les mutilations génitales féminines et de les vaincre à jamais, au plus tard dans les deux prochaines décennies. « Pour ce faire, il faut procéder à un bilan de ce qui a été fait sur le plan national, c’est-à-dire dans les pays d’Afrique et aussi au niveau international et d’identifier les acquis, mais aussi des écueils de cette lutte. Les lois, c’est bon mais ce n’est pas suffisant. Il faut l’information et l’éducation. Alors éduquons nos populations pour que cesse cette souffrance que subissent les femmes », a plaidé l’Experte en Genre (Équité femmes/hommes) et en Diversité (culturelle, raciale, religieuse et de visions).
Dans son livre de 10 chapitres couchés sur 169 pages, Dr Aoua Bocar Ly Tall reste convaincue qu’il est également nécessaire d’approfondir la réflexion sur ce problème complexe qui invite les décideurs à aller au fond de cette pratique et de saisir la signification de cette coutume qui perdure au-delà du temps et de l’espace. «Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons élaborer des stratégies adéquates, c’est-à-dire sociales, éducatives, médicales d’éradication définitive de cette pratique néfaste pour la santé des femmes et des fillettes. En tant que forme de violence à l’égard des fillettes et des femmes, les mutilations génitales féminines exigent la recherche d’actions et d’idées afin d’y mettre fin », insiste-t-elle. Par ailleurs, Mme Ly Tall veut lever le coin du voile sur ce phénomène de société. Parce que, dit-elle, les Mgf, ce n’est pas une pratique uniquement africaine car elle est notée dans 40 pays du monde et même dans les pays occidentaux. «C’est toutes les régions et les religions du monde qui le font. C’est une question qui dépasse les nations, les religions et les ethnies », fait-elle savoir. En outre, il s’agit également pour l’auteur d’interroger un peu l’histoire pour comprendre l’origine et l’évolution des Mgf.
En outre, c’est aussi un éveil des consciences sur cette pratique. Présidant la cérémonie de présentation du livre, l’ancienne ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Awa Marie Coll Seck, qui a également préfacé le livre, estime que ce nouvel ouvrage ne fait que confirmer la personne libre et battante qui n’a pas peur de dire ses opinions qu’est Docteur Aoua Bocar Ly Tall.