SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
3 décembre 2024
Culture
ESSAI SUR L’HISTOIRE POLITIQUE ET ÉLECTORALE
Ababacar Fall, vient de sortir un essai sur l’histoire politique et électorale du Sénégal, une chronologie inspirée essentiellement de son vécu politique.
Dakar, 31 déc (APS) - Le secrétaire général du Groupe de recherche et d’appui-conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (GRADEC), Ababacar Fall, vient de sortir un essai sur l’histoire politique et électorale du Sénégal, une chronologie inspirée essentiellement de son vécu politique.
Dans cet ouvrage de 247 pages (éditions Abis), intitulé ‘’Histoire politique et électorale du Sénégal. L’éternel recommencement’’, M. Fall, ancien secrétaire national chargé des élections à And-Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (AJ/PADS), s’intéresse aussi à la participation des femmes et des personnes handicapées aux élections.
‘’Ce livre est captivant pour quelqu’un qui connaît un peu le système électoral ou qui souhaite le connaître. Il nous conduit de l’époque du bourrage systématique des urnes, avec des résultats proches de 100% pour le président Senghor et son parti unique ou ‘unifié’, au Code électoral consensuel, puis au débat actuel du dialogue politique autour de thématiques comme le bulletin unique, le parrainage, le financement des partis, le mode de scrutin, avec le ‘raw gaddu’, l’élection des maires au suffrage universel direct’’, lit-on dans la préface de l’ouvrage.
‘’Ce livre n’est pas pour ceux qui se contentent d’exister, traînant leurs carcasses là où la facilité est garantie, même au prix d’humiliantes concessions. C’est pour ce groupe de citoyens qui ne veut pas accepter l’injustice, ceux qui se mobilisent pour que les règles d’éthique guident le droit, pour que l’équité fonde notre volonté de vivre ensemble et en paix’’, ajoute l’auteur de la préface, Abou El Mazide Ndiaye, président du GRADEC et du Réseau africain pour le développement intégré.
M. Ndiaye note par ailleurs que dans son ouvrage, Ababacar Fall ‘’raconte le long combat de ces intellectuels militants qui a conduit à l’indépendance, à (…) la démocratie dans notre pays, et démontre qu’il peut encore être amélioré, mais qu’en aucun cas il ne faut accepter qu’il recule’’.
L’auteur retrace ‘’l’évolution du système électoral sénégalais et dresse des perspectives pour l’approfondissement de notre démocratie qui nécessite la refondation de nos institutions’’, souligne la quatrième de couverture de l’ouvrage d’Ababacar Fall, connu pendant une vingtaine d’années pour son militantisme dans les partis de gauche.
Il a été militant d’AJ/PADS avant de rejoindre la société civile où il travaille désormais sur les questions de gouvernance politique et démocratique, particulièrement les questions électorales, la paix, la sécurité, les droits humains et la promotion d’une citoyenneté active.
GESTION CLANIQUE DE LA SODAV, DU MUSEE DES CIVILISATIONS NOIRES ET DU GRAND THEATRE
Les artistes Thione Seck et Idrissa Diop, ainsi que le président de l’Observatoire de la musique et des arts (Omart), Mamadou Abdoulaye Guissé, sont en guerre contre Youssou Ndour et son clan
Les artistes Thione Seck et Idrissa Diop, ainsi que le président de l’Observatoire de la musique et des arts (Omart), Mamadou Abdoulaye Guissé, sont en guerre contre Youssou Ndour et son clan. Ils accusent le roi du Mbalax et ses amis de faire main basse sur la culture sénégalaise.
Youssou Ndour, sa famille et ses amis ont-ils fait de la culture sénégalaise ce que les puissances européennes avaient réalisé lors de la fameuse conférence de Berlin, qui a abouti au partage des territoires africains ? C’est ce que semblent dire les artistes Thione Seck et Idrissa Diop, ainsi que le président de l’Observatoire de la musique et des arts (Omart), Mamadou Abdoulaye Guissé.
Le père de Wally, recevant Idrissa Diop et Mamadou Guissé dans l’émission qu’il anime à travers sa chaîne Youtube, Ballago TV, est monté au créneau avec ses invités pour demander l’audit de la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav).Ils réclament également des changements dans son mode de fonctionnement.
Ainsi, après plus de deux années de dégel dans ses relations avec son congénère Youssou Ndour, Thione Seck vient sans doute de déclencher de nouveau les hostilités entre le roi du «Mbalax» et lui, en soutenant publiquement ses détracteurs dans la lutte qu’ils mènent contre le patron du Groupe Futurs Médias, sa famille et ses amis, qui occupent des postes stratégiques dans la gestion de la culture sénégalaise. «A partir d’aujourd’hui, je vous rejoins dans votre combat», a-t-il dit.
Appelant le président de la République à prêter une oreille attentive à la demande des artistes, le fondateur du «Ram Dan» a dénoncé avec ses invités le fait que le proche de Youssou Ndour, Abdoulaye Racine Senghor, soit nommé Président du Conseil d’Administration du Musée des Civilisations noires. Fustigeant la nomination de sa sœur Ngoné comme présidente du Conseil d’administration et directeur général de la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav), Thione et ses invités dénoncent également le fait que le poste de Présidente du Conseil d’administration du Grand Théâtre National Doudou Ndiaye Coumba Rose revienne à Adja Sy, elle aussi proche du roi du «Mbalax». D’après le père de Wally, le chef de l’Etat, en nommant certains à des postes de responsabilité, voulait sans doute faire plaisir à Youssou Ndour.
Affirmant que Macky Sall s’est trompé dans ses choix, il l’invite à rectifier le tir, dénonçant le fait que la culture soit accaparée par une famille. «Quand arrivera le moment où on doit reformer la Sodav, il faut qu’on laisse le soin aux artistes de désigner la personne qui doit la diriger. Cependant, je suggère qu’elle soit accompagnée dans son travail par un administrateur et un magistrat. Sincèrement, je veux qu’on donne la gestion de la société à des artistes parce que c’est eux qui maîtrisent mieux leur secteur. Il est temps qu’on laisse le soin aux artistes de diriger eux-mêmes la Sodav», plaide Thione Seck. Lors de sa prise de parole, Mamadou Abdoulaye Guissé déclare : «Quand on désignait le directeur de la Sodav pour la première fois, on avait fait un appel à candidature international et c’est Bouba Manel qui avait gagné. Mais on a enlevé Bouna Manel pour donner sa place à Aly Bathily qui est très proche de la famille de Youssou Ndour. Ce sont des prédateurs des maigres ressources dont dispose la culture».
Selon lui, si la Sodav avait fait son travail, chaque artiste pouvait rester chez lui en cette période de Covid-19 et percevoir 300 à 400 mille chaque mois. Ils affirment que Ngoné Ndour a une caisse noire de 100 millions, destinée aux affaires sociales, mais les artistes ne bénéficient presque pas de ces fonds. Lors de son intervention, Idrissa Diop a demandé à Baaba Maal, Ismaëla Lo, Coumba Gawlo, Ouza, Kiné Lam et toute la jeune génération, notamment Momo Dieng, Wally Seck, et Pape Diop de se joindre à eux pour mener le combat. «Les jeunes ne doivent pas se tromper de combat. Il faut qu’ils réfléchissent sur leur avenir. On a fait ce qu’on devait faire, maintenant, on se bat pour eux. Il faut que tout le monde se lève pour changer l’esprit de la culture dans ce pays. Le Sénégal mérite d’avoir une culture assez généreuse et la culture n’est pas généreuse», se désole-t-il. D’après lui, le sit-in organisé par les artistes à cause des conditions difficiles qu’ils vivent en est une parfaite illustration.
VIDEO
LA PAROLE AUX PENSEURS AFRICAINS
Soixante ans après les indépendances de 17 pays africains, où en est la "décolonisation des savoirs" ? Nadia Yala Kisukidi et Mamadou Diouf en débattent
Soixante ans après les indépendances de 17 pays africains, où en est la "décolonisation des savoirs" ?
En cette fin d'année 2020, une année bien particulière, nous vous proposons un débat d'idées entre deux penseurs : Nadia Yala Kisukidi, maîtresse de conférences en philosophie à l'université Paris-VIII et co-commissaire de la Biennale de Kinshasa Yango II, et Mamadou Diouf, professeur à l'Institut d'études africaines de l'université Columbia à New York et historien spécialiste de l'empire colonial français.
UNE SI LONGUE AVENTURE
Mamadou Kassé, ancien journaliste du quotidien Le Soleil, vient de publier chez L’Harmattan un roman qui questionne le destin à travers ‘’la vie de galère’’ menée dans ‘’un décor pas toujours reluisant’’ du personnage Ma-Ndoumbé
Dakar, 27 déc (APS) – Mamadou Kassé, ancien journaliste du quotidien Le Soleil, vient de publier chez L’Harmattan ‘’Une si longue aventure’’, un roman qui questionne le destin à travers ‘’la vie de galère’’ menée dans ‘’un décor pas toujours reluisant’’ du personnage Ma-Ndoumbé.
‘’Les aventures humaines sont toutes particulières. Aucune d’elles ne ressemble à l’autre, tant les destins sont singuliers et s’inscrivent chacun dans une trajectoire d’une vie unique en soi’’, commente l’éditeur sur la quatrième de couverture du livre.
Alors que ‘’les fatalistes’’ soutiennent qu’on ‘‘n’y échappe pas’’, ‘’les rationalistes’’ invitent à ‘’les (les destins) infléchir pour les conformer aux ambitions’’.
Le personnage Ma-Ndoumbé est vraisemblablement du lot des premiers puisqu’il ‘’ne cherche pas à infléchir son destin’’, ajoute-t-on sur la quatrième de couverture du roman de Mamadou Kassé. Ma-Ndoumbé ‘’suit sa trajectoire selon ses espoirs, ses humeurs et son instinct, traversant les épreuves comme des sauts d’obstacles sans en renier, ni regretter aucune.’’
‘’Une si longue aventure’’ est présenté comme ‘’le récit bâti autour de la narration de sa vie (celle de Ma-Ndoumbé) de galère et de la description d’un décor pas toujours reluisant’’.
Le journaliste Amadou Fall, auteur de la préface du roman, estime que ‘’l’histoire de Ma-Ndoumbé n’est aucunement à l’image d’un long fleuve tranquille’’. ‘’C’est celle tourmentée de tous ces jeunes ruraux et citadins matraqués par un destin dont les scories ont pour noms : manque de repères ou d’accompagnements parentaux, non-scolarisation, sécheresse cyclique et impossibilité conséquente de vivre décemment de la terre, marasme, chômage, mal-vivre et perte d’espoir dans la grande ville’’, commente Fall.
‘’Mamadou Kassé décrit, analyse et commente admirablement ces sinistres réalités, au fil de chapitres concis qui s’enchaînent comme les séquences d’un film documentaire ou les articles d’un grand reportage de presse écrite’’, ajoute le préfacier du roman.
Il rappelle l’adage selon lequel on doit revenir à son point de départ lorsque l’on ne sait plus où l’on va. Mais Amadou Fall préfère décliner ‘’autrement cet adage’’ en écrivant : ‘’Quand tu sais qu’on refusera de t’accueillir, de t’offrir une place au soleil, là où tu veux aller, alors retourne là d’où tu viens.’’
‘’C’est la très sage et réaliste décision que Kassé fait prendre à son héros au terme de son aventureuse pérégrination’’ qui le conduit ‘’jusqu’au pied d’un de ces murs derrière lesquels l’Ailleurs se barricade, brise des espoirs qui ne sont qu’illusions le plus souvent’’.
‘’Faisant fi de l’opprobre, des quolibets et regards narquois en biais qui lui seront jetés, comme ils le sont toujours à ceux qui reviennent au pays matériellement plus pauvres qu’ils ne l’étaient, Ma-Ndoumbé s’est résolu à franchir le Rubicon dans le sens inverse, à revenir s’investir dans son terroir pour s’y réaliser par lui-même, avec les siens…’’ ajoute le préfacier.
Il estime que ‘’là est l’une des grandes leçons de ce roman’’ qui ‘’nous rappelle, non sans insistance, que, dans ce pays où tout est à construire ou à reconstruire, une foultitude d’opportunités d’épanouissement individuel et collectif existent, qui ne demandent qu’à être profitablement valorisées, dans les campagnes comme dans les milieux urbains et suburbains, par cette jeunesse qu’il faut impérativement sortir de la désespérance suicidaire’’.
Journaliste, diplômé du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI, Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar), Mamadou Kassé a été employé par Le Soleil. Il a travaillé pour les services sports, éducation, environnement et santé dudit journal, avant d’en devenir rédacteur en chef central. Il a ensuite servi le ministère de la Communication et a participé au lancement de l’Agence d’assistance à la sécurité de proximité.
Formateur au CESTI, Kassé collabore également avec l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption.
VIDEO
CES MENACES QUE NOUS AVONS REÇUES SOUS MACKY
Simon Kouka et ses camarades rappeurs, membres du mouvement Y en a marre, paient le prix de leur combat contre le régime en place, "au plus cher".
Simon Kouka et ses camarades rappeurs, membres du mouvement Y en a marre, paient le prix de leur combat contre le régime en place, "au plus cher". C'est, en tout cas, ce que semble affirmer Simon sur le plateau de ‘’Tolluwaay’’.
"J'ai reçu beaucoup de menaces, à la veille de la Présidentielle de 2019, pour avoir sorti un single acerbe contre le régime en place. Idem pour le groupe Keurgui", confie le rappeur.
Ce n'est pas tout, puisque le membre de Y en a marre révèle qu'ils "sont obligés de sortir du pays pour pouvoir gagner
VIDEO
ABORDER LA QUESTION DE LA RESTITUTION DES OEUVRES CULTURELLES AFRICAINES SANS ANIMOSITÉ
Fatoumata Sissi Ngom, invite à travers son roman "Le silence du totem", à traiter la problématique de la restitution des œuvres d’art spoliées - une étape primordiale pour la remise sur pieds du continent africain - d'égal à égal avec l'Occident
Invitée de l’émission Le Dimanche Soir du week-end dernier sur la RTS, Fatoumata Sissi Ngom, analyste de politiques climatiques, écrivaine, et ingénieure en mathématiques et en informatique, expose ses vues sur l’actualité de la restitution des oeuvres d’art africain, à travers son roman prémonitoire Le silence du totem, publié en avril 2018, et dont l’intrigue se déroule au Musée du Quai Branly à Paris et à Khalambass un village dans la région de Kaolack.
A travers des échanges denses et dynamiques avec Alioune Ndiaye et son chroniqueur Ibrahima Silla, le roman et l’actualité de la restitution ont été analysés d’un point de vue politique et culturel, mais d’autres facettes du livre de Fatoumata Sissi ont été abordées, à savoir la dénonciation d’une hiérarchisation biologique nocive de la société, le marxisme-léninisme, l’usage de substances illicites en milieux stressants, et la phagocytose culturelle, terme employé par l’auteure.
Pour Fatoumata Sissi Ngom, la restitution des œuvres d’art spoliées est une étape primordiale pour la remise sur pieds du continent africain, et selon elle, il est surtout primordial de traiter le sujet d’égal à égal avec les contreparties occidentales.
LES ACTEURS CULTURELS CRIENT NON A L’INJUSTICE
Après deux rencontres avec le ministre de l’Intérieur qui n’ont rien donné, les acteurs culturels ont tenu hier, mercredi 23 décembre, à la Place de la Nation, leur rassemblement, malgré l’interdiction par le préfet, pour manifester leur colère
Après deux rencontres avec le ministre de l’Intérieur qui n’ont rien donné, les acteurs culturels ont tenu hier, mercredi 23 décembre, à la Place de la Nation, leur rassemblement, malgré l’interdiction par le préfet, pour manifester leur colère contre les mesures de restriction imposées contre leurs activités qu’ils jugent « injustes ». Toutefois, un peu avant le sit-in, le ministre conseiller Youssou Ndour a annoncé le soutien financier de l’Etat pour compenser le manque à gagner des artistes pour la fin d’année.
Ils étaient nombreux à prendre d’assaut la Place de la Nation hier, mercredi 23 décembre, pour réclamer la reprise de leurs activités suspendues par l’arrêté anti Covid-19 du ministre de l’Intérieur. Déterminés dans leur combat, musiciens, comédiens, danseurs, producteurs, entre autres, avaient le même refrain : « qu’on nous laisse travailler ».
Les professionnels des arts et de la culture brandissaient des pancartes où on pouvait lire « Reprise immédiate des activités culturelles », « Nous voulons travailler », « Rendez-nous notre dignité » etc. La manifestation qui était interdite auparavant par le préfet de Dakar a finalement été encadrée par les Forces de l’ordre et tenue sous le respect des mesures barrières contre la Covid-19, à savoir le port du masque et la distanciation physique. « On est présent parce que c’est une injustice. Le Sénégal est en train de vivre une injustice parce qu’on autorise à tout le monde de travailler, regardez les cars rapides comment ils sont pleins, mais on dit aux artistes, c’est à cause de vous que les cas sont en train d’augmenter. Tout le monde a le droit de travailler, sauf vous. Les gens ont investi pendant des années. Aujourd’hui, tout le monde peut travailler sauf ces gens-là. C’est injuste et c’est cette injustice qu’on est venu dénoncer », martèle le rappeur Simon Kouka.
De son côté, le rappeur Didier Awadi abonde dans le même sens. « Il y avait pleins de concerts prévus, pleins de concerts annulés », dit-il. Le musicien El Hadj Keita renchérit : « Qu’on nous laisse travailler. C’est tout ce qu’on veut. Nous sommes des pères et des soutiens de familles ». Les acteurs culturels soutiennent pouvoir travailler tout en respectant les mesures barrières contre le coronavirus. « On peut continuer à exercer notre métier tout en respectant les gestes barrières et continuer à conscientiser les populations », a fait savoir Didi Diaw.
Prenant la parole, le coordonnateur de la coalition des acteurs de la musique, Daniel Gomez a listé toutes les revendications des acteurs culturels. Il s’agit de « l’ouverture immédiate de toutes les salles de spectacle et lieux de diffusion », de la « reprise immédiate des activités culturelles », de « pouvoir travailler et être indemnisés », de la « mise en œuvre immédiate du plan de relance », de « l’effectivité du statut de l’artiste et des professionnels de la culture », de la « mise en œuvre immédiate de la copie privée », d’un « fonds d’appui pour la musique, la danse et le théâtre », de « l’annulation des dettes fiscales des artistes et des entreprises culturelles et des organisations de spectacle », entre autres.
Youssou Ndour annonce une enveloppe de l’Etat en faveur des acteurs culturels
Même si les acteurs culturels sont d’avis qu’ils ne quémandent aucune aide ou subvention, le ministre conseiller Youssou Ndour a annoncé la mise à disposition toute prochaine d’une enveloppe pour compenser le manque à gagner des artistes. Il intervenait sur la Tfm un peu avant la tenue du sit-in. « L’Etat va décider d’appuyer les artistes dans les 48 heures. Si ce n’est pas aujourd’hui (hier), ça va être demain au plus tard. Je crois qu’aujourd’hui, la situation est difficile pour les artistes.
Depuis dix mois, les artistes n’ont pas travaillé. C’est vrai que l’Etat a fait un geste mais ce n’était pas suffisant par rapport à ce que les artistes espéraient avec la fin de l’année. La pandémie est revenue et nous sommes dans une situation de blocage», a fait savoir Youssou Ndour. Il faut rappeler que la Police se dit déterminée à veiller au respect des mesures contenues dans l’arrêté du ministre de l’Intérieur.
50 ANS DE PRAXIS ARTISTIQUE, L’AFRIQUE CELEBRE ZULU MBAYE
Le Musée d’art africain Théodore Monod de Dakar abrite, en 2021, la grande exposition intitulée «l’Afrique célèbre Zulu Mbaye ».
PATRIMOINE - MENSUEL DU LIVRE, DES ARTS ET DE LA CULTURE - |
ALASSANE CISSE |
Publication 23/12/2020
Le Musée d’art africain Théodore Monod de Dakar abrite, en 2021, la grande exposition intitulée «l’Afrique célèbre Zulu Mbaye ».
Initialement prévu en décembre 2020, reporté à cause de la covid 19, cette initiative panafricaine sera un fort moment de communion de l’esprit et d’expressions plastiques croisées. Cette activité artistique de haute portée est soutenue par l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI). Des commissaires d’exposition, des critiques d’art, des artistes et autres professionnels des arts visuels se sont engagés dans cet événement culturel pour honorer Zulu Mbaye, magnifier son talent et saluer ses initiatives artistiques au Sénégal, au Maroc et dans d’autres pays d’Afrique, d’Europe et à travers le monde.
Ainsi, plus d’une vingtaine d’artistes du continent prennent part à la célébration africaine de Zulu. Des artistes et des œuvres en provenance du Maroc, du Sénégal, du Mali, du Togo, du Bénin, du Ghana, du Nigéria, de la Côte d’Ivoire, du Kenya, de l’Afrique du Sud, d’Ethiopie entre autres pays, sont attendus à Dakar.
Exposition, workshops, panels, visites guidées rythment le programme de la célébration des 50 ans de pratique artistique de Zulu. « L’art, levier de rapprochement des peuples » est le thème de la conférence au cours de laquelle vont échanger des intellectuels, sociologues, acteurs de la culture. « C’est un immense bonheur d’être honoré par ses pairs et des amis de pays frères. Je remercie le Maroc, donc l’agence marocaine de coopération internationale, sa Majesté le roi Mohamed VI pour le soutien aux arts et à la culture en Afrique et aussi l’ensemble des mécènes et artistes qui sont engagés dans ce projet humain », confie Zulu Mbaye.
Le plasticien sénégalais a marqué la scène artistique marocaine. En octobre-novembre 2017, l’artiste a été la cheville ouvrière de l’exposition thématique autour du dialogue sud-sud et la marche verte chère au roi Mohamed 6. Un an plus tard (2018), So Art Gallery accueille à Casablanca, les œuvres de Zulu pour un contrat de trois ans d’exposition au Maroc. « Zulu, comme le baobab séculaire a traversé les ans pour incarner l’icône de l’art sénégalais. Il a grandi sous l’aile protectrice du grand Maître Pierre Lods, le créateur de l’Ecole de Dakar et qui en avait fait son élève préféré » rappelle le littéraire Baytir Ka.
Mouhamadou Mbaye à l’état civil, Zulu, le natif de Thiès en 1954, s’est très tôt distingué en 1970 chez Pierre Lods à la Médina avec une pratique continue de l’art. «Ses toiles sont l’expression d’une maîtrise de son art tout en provoquant un renouveau permanent qui étonne notre regard. Utilisant une palette riche de couleurs, les formes qu’il trace constituent des symboles géométriques qui renvoient à nos origines négro-africaines », écrit le critique.
Le talentueux artiste plasticien sénégalais, Zulu Mbaye, renouvelle toujours ses démarches et son approche dans la création. La vie l’inspire, son regard incisif, sa pertinente réflexion et ses outils fécondent des œuvres majeures. A Popenguine, chez son ami cinéaste Moussa Sène Absa, Il devient productif. L’environnement l’inspire, l’imaginaire africain l’oriente. Ses toiles voyagent en Afrique, en Europe, en Asie, en Amérique, dans les Caraïbes et trônent dans des musées, des galeries, des institutions prestigieuses et enrichissent des collections privées. Cependant, Zulu comme tout bon mbayène ne se nourrit pas seulement de créations, mais aussi de niébés succulents. 50 ans de praxis artistique sans répit. Gac Ngalama Zulu.
JAMRA LANCE UNE SÉRIE DE PLAINTES CONTRE LES SÉRIES TV KARMA, INFIDÈLES...
L’Ong Jamra et l’Observatoire de veille et de défense des valeurs culturelles et religieuses, Mban Gacce, entre autres plaignants, préparent quatre plaintes qui seront adressées au Conseil de régulation de l’audiovisuel
L’Ong Jamra et l’Observatoire de veille et de défense des valeurs culturelles et religieuses, Mban Gacce, entre autres plaignants, préparent quatre plaintes qui seront adressées au Conseil de régulation de l’audiovisuel (CNRA) et au procureur de la République.
L’une des plaintes concerne la série "Infidèles" (Evenprod) qui poursuit, selon le plaignant, "toujours son mépris royal des mises en demeure de l’organe de régulation, en dépit de deux (2) dénonciations, relativement à la fâcheuse tendance de ce producteur à ne promouvoir que des obscénités. Comme s’il cherchait volontairement à choquer au maximum l’auditoire, pourvu que ces dérives attirent certains annonceurs et boostent ses rentrées financières. Au mépris de la sensibilité des téléspectateurs."
En effet, "après s’être illustrées dans la promotion de l’adultère et d’un symbole, le LGBT, sur fond de pornographie verbale, les actrices de cette série perverse continuent de fouler au pied nos valeurs sociétales en s’inscrivant dans un nouveau registre : celui de s’insulter de mère ! Ce qui avait d’ailleurs valu à la téléréalité intitulée "Kawtéf’’ (SenTv) d’être sanctionnée, en 2015, par le CNRA (sous le magistère du défunt président Babacar Touré), par l’arrêt pure et simple de sa diffusion sur le petit écran", motivent Mame Mactar Gueye et Compagnie, dans leur communiqué.
L’ALIBI DE YOUTUBE
Jamra et ses 48 co-plaignants ont également signalé, dans leur double saisine adressée au CNRA et au procureur de la République, "la scène érotique qui fait polémique, entre Amy Léa et Abdoul Magib, dans l’épisode 29 de la série "Karma". Une séquence plusieurs fois capturée par les internautes et fortement décriée dans les réseaux sociaux. Si bien que face au tollé provoqué par cette scène très osée, et se rendant compte de sa bourde, le producteur "Marodi" s’est empressé de supprimer cet épisode 29 des réseaux sociaux, avant de le republier à nouveau, quelques minutes plus tard, mais sans la séquence érotique qui fait polémique. L’on se rappelle que c’est ce raisonnement simpliste (diffusion sur Youtube) que EvenProd avait brandi lorsque nous dénoncions la scandaleuse séquence de la série INFIDÈLES, où une fille, pour prouver à son petit ami qu’elle était en période de menstrues, n’avait rien trouvé de mieux que de sortir de son slip un coton hygiénique imbibé de sang, qu’elle a brandi sans vergogne."
"Si les cultures hindoue et japonaise sont aujourd’hui si respectées et admirées de par le monde, c’est bien parce que les producteurs audiovisuels de ces pays, imbus de patriotisme culturel, prennent soin de n’exporter que leurs valeurs sociales les plus positives, par le biais de leurs savoir-faire artistiques et cinématographiques", renchérissent les plaignants.
PROMOTION DE DÉVIANCES SEXUELLES SUR UNE CHAINE POUR ENFANTS
Revenant à la charge, ils signalent qu’une autre plainte sera adressée au procureur de la République, "concernant la scandaleuse production "Néégou sey’’ sur SkyTv qui, sans doute dopée par l’impunité dont semblent se prévaloir ces deux producteurs ci-dessus nommés, vient de déclencher à son tour une avalanche d’indignations dans l’opinion, avec une séquence truffée d’obscénités, tant langagières que physiques. Et dont les extraits-vidéos, que beaucoup d’internautes nous ont fait parvenir se passent de commentaire".
Les 48 plaignants, alertant sur les productions Pro-LGBT, étayées de captures d’écran, dénoncent également la promotion des déviances sexuelles, à travers des bandes dessinées pour enfants, vulgarisées notamment par le dessin animé intitulé « Bienvenue chez les Louds », qui passe en boucle sur « Nickolédéon », sur le bouquet Canal +.
Ils n’excluent pas d’organiser, dès la fin des nouvelles restrictions sanitaires, une marche nationale de protestation contre ces "dérives" audiovisuelles.
LES JCC PROPOSENT UNE RELECTURE CONTEMPORAINE DE DEUX CLASSIQUES DE SEMBÈNE OUSMANE
Les réalisateurs tunisiens Habib Mestiri et Heifel Ben Youssef proposent une relecture de deux classiques du réalisateur sénégalais dont "Le mandat’
unis, 21 déc (APS) - Les réalisateurs tunisiens Habib Mestiri et Heifel Ben Youssef proposent une relecture de deux classiques du réalisateur sénégalais Sembène Ousmane dont "Le mandat’’, une manière de rendre hommage à ‘’l’aîné des anciens’’, à l’occasion de l’édition 2020 des Journées cinématographiques de Carthage (JCC, 16-23 décembre).
‘’Le Mandat’’ et ‘’Noire 2’’, une référence à ‘’La Noire de...’’, un film de Sembène (1966), font partie des six ‘’remakes coup de cœur’’ de la 31e édition des JCC.
Les auteurs de ces deux courts métrages inspirés des classiques du défunt cinéaste sénégalais comptent ainsi saluer l’engament et l’humanisme de Sembène Ousmane, connu avant sa mort en 2007 pour ses partis pris militants sur les questions politiques et sociales.
Dans ‘’Le Mandat’’, Heifel Ben Youssef met en scène Dalel, une jeune femme qui a reçu un appel de son mari émigré clandestin en Italie l’informant d’un mandat à envoyer par la poste.
Cette promesse réveille chez la mariée l’envie d’une vie de riche, un espoir amplifiée par son entourage, les autres femmes du quartier, qui, elles aussi, espèrent recevoir leur part du ‘’gâteau’’.
Le film peint de cette manière un quotidien de femmes superflues, artificielles et qui ne dépendent que d’un mari absent, inexistant.
Le réalisateur, sans trahir l’essence du film de Sembène, ‘’une satire politico-sociale qui peint une certaine administration au lendemain des indépendances’’ de plusieurs pays d’Afrique, évoque plutôt le quotidien actuel de la classe populaire tunisienne ou de beaucoup de pays africains, l’argent envoyé par les émigrés servant en général à entretenir les familles restées au pays.
‘’‘Le Mandat’ n’est qu’une inspiration d’une petite situation du ‘Mandat Bi’ (1968) d’Ousmane Sembène, dans laquelle j’ai pu me projeter’’, explique le réalisateur tunisien dans un entretien accordé lundi à l’APS.
Ben Youssef affirme qu’il lui a paru nécessaire de mettre la lumière sur cette catégorie de femmes qui subissent une violence symbolique, une dépendance économique influencée par les médias, suivant laquelle l’épouse dépend entièrement de son mari, même pour prendre soin d’elle, aller chez le coiffeur, se maquiller, etc.
Heifel Ben Youssef met en exergue de façon subtile cette violence psychologique causée par l’absence d’un mari surlignée dans le film. Une situation qui n’est pas propre à la seule Tunisie.
‘’Ousmane Sembène est un réalisateur engagé, que nous respectons énormément, et ça a été un honneur pour moi de réinterpréter son œuvre plus de cinquante ans plus tard’’, ajoute-t-il.
‘’Noire 2’’, l’un des deux courts métrages en question, constitue une relecture libre et moderne autour de la couleur noire, avec un intitulé visant à intéresser les cinéphiles 2.0.
Le réalisateur Habib Mestiri monte sur cette base une chorégraphie pour réinterroger le film autour du masque et de la lettre, le tout se traduisant par un spectacle comportant des moments de silence et réservant une large part au visuel.
Mestiri part de ses souvenirs personnels liés à une rencontre avec Sembène, à Rome, en 1999, pour interpréter l’esthétique du noir, la liberté du corps, de l’expression.
Le réalisateur, qui considère Sembène Ousmane comme son ‘’maître’’, se dit admiratif de ce dernier, de ‘’ses choix artistiques et idéologiques, de son militantisme’’, toutes choses qui font de lui ‘’un cinéaste à part’’.
Le film porté par une actrice noire, un fait rare pour une production cinématographique tunisienne, est axé sur une lettre et un plat de spaghettis noirs, par lesquels il démarre.
Le court métrage de 16 minutes de Habib Mestiri s’ouvre sur des extraits du film original ‘’La Noire de...’’, lequel, datant de 1966, a été récompensé du premier Tanit d’or aux JCC.
‘’‘La Noire 2’ revisite l’œuvre de Sembène Ousmane pour lui rendre hommage, l’honorer pour son engagement, cette clairvoyance, mais cette générosité et cet humanisme qui nous manquent dans le cinéma actuel’’, fait valoir Habib Mestiri.
‘’Le cinéma est devenu aujourd’hui trop mercantile, il y a un désengagement vers l’humanisme, la culture’’, déplore celui dont le vœu est de montrer ce film au Sénégal.
Outre ces deux films inspirés de classiques de Sembène, quatre autres courts métrages tunisiens font partie des ‘’remakes coup de cœur JCC 1966-2019’’ du festival, dont ‘’Le septième’’ d’Alaeddin Abou Taleb et ‘’Le temps qui passe’’ de Sonia Chamkhri. Il y a aussi ‘’The Barber House’’ de Tarak Khalladi et ‘’Sur les traces de Saïda’’ de Fawzi Chelbi.
Ces films sont une initiative des Journées cinématographiques de Carthage et ont été produits par le Centre national du cinéma et de l’image (CNCI) de la Tunisie.
Le CNCI avait lancé un appel d’offres pour soumettre des projets, en exigeant que les candidats travaillent sur un des films qui avaient marqué les JCC de 1966 à 2019.