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29 novembre 2024
Développement
L’EQUATION DE CONSTRUIRE TOUJOURS PLUS TOUT EN PRESERVANT L’ENVIRONNEMENT
La construction durable et les matériaux innovants font l’objet de recherches depuis très longtemps et intéresse les acteurs, notamment des chercheurs de l’Ecole Supérieure polytechnique (ESP), pour impacter la vie sociale et économique des populations.
L’Ecole Supérieure polytechnique (ESP) de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, en partenariat avec l’Agence Nationale de la Recherche Scientifique Appliquée (ANRSA) et l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), a organisé conjointement la première édition du Forum sur les matériaux innovants de la construction durable en Afrique de l’Ouest (Forum MICD-AO), du 28 au 31 mai 2024, à Dakar. Inscrit dans le cadre du projet VARRIWA (Valorisation des résultats de la recherche et de l’Innovation en Afrique de l’Ouest), ce forum a pour objectif de répondre par innovation, aux besoins croissants en construction dans la sous-région, en proposant des solutions durables et compatibles avec les exigences du développement durable. L’ambition est de créer un écosystème regroupant des acteurs des matériaux innovants et du domaine de la construction durable en Afrique de l’Ouest.
La construction durable et les matériaux innovants font l’objet de recherches depuis très longtemps et intéresse les acteurs, notamment des chercheurs de l’Ecole Supérieure polytechnique (ESP), pour impacter la vie sociale et économique des populations. C’est ainsi que l’ESP de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, l’Agence Nationale de la Recherche Scientifique Appliquée (ANRSA) et l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), se retrouvent autour d’un Forum sur les matériaux innovants de la construction durable en Afrique de l’Ouest (Forum MICD-AO). Cette première édition, qui se tient du 28 au 31 mai 2024, à Dakar, vise à permettre de mettre en synergie, en réseau l’ensemble des acteurs du domaine de la construction durable en Afrique de l’’Ouest. C’est pourquoi il a été accompagné par le projet VARRIWA (Valorisation des résultats de la Recherche et de l’Innovation en Afrique de l’Ouest), porté par l’AUF, en partenariat avec les ANRSA du Bénin, du Burkina Faso, du Togo et du Sénégal.
«Donc, ce portage scientifique est extrêmement important pour nous dans la mesure où il permet à nos chercheurs un cadre idéal pour pouvoir présenter les résultats des recherches qui sont menées à l’ESP depuis plusieurs années. Cette initiative forum MICD-AO a pour objectif finalité de créer un réseau des acteurs de la construction durable en Afrique de l’Ouest pour pouvoir maintenir la dynamique d’innovation. Ainsi, ce réseau pourrait devenir un pôle d’expertise dans le domaine des matériaux innovants et de la construction durable», a déclaré Falilou Mbacké Samb, Directeur de l’ESP de l’UCAD de Dakar. Poursuivant son propos, le Directeur de l’ESP de faire savoir que «parmi les acteurs de ce réseau, les enseignants chercheurs et les chercheurs doivent jouer un rôle prépondérant dans la résolution de l’équation suivante : comment construire toujours plus tout en diminuant les effets négatives sur l’environnement? La réponse à cette question doit également inclure la résilience des constructions face au changement climatique. C’est pourquoi, la recherche et l’innovation sont deux missions fondamentales de l’UCAD»
Pour Falilou Mbacké Samb, relativement aux défis environnementaux et sociétaux, il est nécessaire de mettre la recherche et l’innovation au service de la transformation responsable de notre société vers plus de durabilité. C’est dans ce cadre que l’ESP encourage «la recherche appliquée et l’innovation sur les questions liées aux enjeux environnementaux et énergétiques notamment le développement de matériaux biosourcés, géo-sourcés, la conception de bâtiments intelligents en passant de bâtiments à énergie positive, la chimi-verte, etc.» C’est ainsi qu’«est né le projet forum MICD-AO, à la suite du programme Typha combustible construction Afrique de l’Ouest qui avait pour ambition de transformer la calamité que constitue la prolifération du typha australis, une plante invasive qui colonise toute la vallée du Fleuve Sénégal en opportunité qu’est la fabrication de matériaux bio-sourcés».
Pour M. Samb, «des résultats probants ont été obtenus et ont commencé à être valorisé par des entreprises locales. Les ambitions dans le domaine de la construction durable en Afrique doivent être l’utilisation croissante de sous-produits de l’exploitation minière mais aussi le développement de composites à faible empreinte carbone, avec des propriétés de résistance et de durabilité, avec une empreinte carbone considérablement réduite par rapport aux matériaux traditionnels tels que l’acier et le béton. Aussi, les recherches sur le béton ciblé à haute performance écologique connaissent des progrès considérable», a-t-il annoncé.
KÉDOUGOU, LES SOCIÉTÉS MINIÈRES INVITÉES À SE CONFORMER AU PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE
‘’La certification de conformité environnementale peut être retirée purement et simplement si vous ne vous mettez pas en norme’’, a averti le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom.
Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, exhorte les sociétés minières basées dans la région de Kédougou (sud-est), à se conformer ”le plus rapidement possible, et sans délai”, au plan de gestion environnementale et sociale en vigueur dans cette zone sous peine d’un retrait de leur certification de conformité environnementale.
‘’La certification de conformité environnementale peut être retirée purement et simplement si vous ne vous mettez pas en norme’’, a-t-il averti dans un communiqué transmis à l’APS.
Selon lui, ‘’la mise en œuvre insuffisante du plan de gestion environnementale et sociale est à l’origine de la dégradation notoire de la Falémé (affluent le plus important du fleuve Sénégal) et de la pollution de ses environs causée par la cyanure et le mercure, des produits chimiques utilisés dans l’activité d’orpaillage’’.
‘’Ces produits ont également compromis les activités de pêche et d’agriculture, repoussant les populations vers d’autres contrées’’, a-t-il ajouté, soutenant que ‘’les mesures de correction peuvent aller jusqu’au retrait des certificats de conformité environnementale en cas de persistance des irrégularités’’.
Il a précisé que ces mesures, ‘’ au-delà de la sauvegarde de la Falémé, entrent dans la prise en charge de la question de la pollution issue de l’exploitation minière illégale dans la zone de Kédougou’’.
Daouda Ngom a effectué les 26 et 27 mai derniers une visite dans la région de Kédougou, en compagnie de ses collègues des Mines et du Pétrole, Biram Soulèye Diop, des Forces armées, général Birame Diop, de l’Education nationale, Moustapha Mamba Guirassy, et de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye.
Cette visite de travail a permis de constater la mauvaise gestion des déchets issus de l’exploitation de l’or et la pollution des sols et du bassin versant de la Falémé, causées par des sociétés minières à Kédougou, selon la même source.
AÏSSATOU, LA FILLE DE MANSOUR FAYE, AU COEUR D'UN SCANDALE IMPLIQUANT LA POLICE
Aïssatou Faye affirme avoir été victime d'extorsion de fonds par des policiers à Kébémer. Lors d'un contrôle, après avoir découvert 21 millions sur elle, les agents l'auraient obligée à leur donner 300 000FCFA sous la menace
(SenePlus) - La police nationale a fait la lumière sur une affaire de corruption présumée impliquant deux de ses agents à Kébémer. Dans un communiqué publié ce mardi 28 mai, le Bureau des relations publiques de la police relate les faits et annonce les sanctions prises à l'encontre des fonctionnaires incriminés.
Selon le communiqué, le 25 avril dernier, Aïssatou Faye, fille de l'ancien ministre et actuel maire de Saint-Louis Mansour Faye, s'est présentée au commissariat urbain de Kébémer pour dénoncer une extorsion de fonds dont elle aurait été victime quelques jours plus tôt.
Lors de son audition, Mme Faye a expliqué qu'après un contrôle de routine le 23 avril vers 15 heures à Kébémer, les deux policiers ont découvert en sa possession la somme de 21 millions de francs CFA. Jugeant qu'elle n'avait pas le droit de circuler avec un tel montant, les agents l'auraient alors menacée de poursuites judiciaires si elle ne leur remettait pas 300.000 FCFA, ce qu'elle a fini par faire sous la contrainte.
"Les investigations menées par le chef de service ont permis d'identifier les deux agents de police incriminés qui ont reconnu lors de leur interrogatoire avoir reçu la somme indiquée, mais de manière gracieuse", indique le communiqué de la police.
Face à ces "agissements d'une extrême gravité", l'autorité policière affirme avoir pris "toutes les mesures disciplinaires qui s'imposent". Les deux fonctionnaires ont été immédiatement relevés de leurs fonctions et font désormais l'objet d'un arrêt en salle de discipline, en attendant probablement des sanctions plus lourdes.
C'est le quotidien "Bés Bi - Le Jour" repris par Seneweb, qui a révélé l'affaire. Le journal indiquait notamment qu' "Aïssatou Faye aurait ensuite informé son père Mansour Faye, qui aurait à son tour alerté les autorités policières, après sa libération".
Si l'enquête de la police a bien permis d'identifier et de sanctionner les deux agents fautifs, "Bés Bi" souligne qu'"aucune enquête" ne semble pour l'instant avoir été ouverte contre Aïssatou Faye pour la corruption présumée des policiers.
Quoi qu'il en soit, cette affaire soulève des questions sur la provenance des sommes d'argent en jeu et sur un éventuel traitement de faveur dont aurait pu bénéficier la fille d'une personnalité politique influente.
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UN SCANDALE QUI RÉCLAME DES SOLUTIONS URGENTES
Les inégalités persistantes dans la société sénégalaise en termes de citoyenneté et de respect des droits humains représentent un défi majeur pour le nouveau gouvernement
L'ancien secrétaire général d'Amnesty International, Pierre Sané, tire la sonnette d'alarme sur les inégalités persistantes en matière de droits humains au Sénégal. Il dénonce la division profonde de la société sénégalaise entre ceux qui jouissent pleinement de leurs droits et ceux qui en sont privés.
M. Sané insiste sur le fait que la citoyenneté ne peut être pleinement comprise sans une reconnaissance et une mise en œuvre effective des droits humains fondamentaux. Il met en garde contre le risque pour le nouveau gouvernement de négliger des problèmes cruciaux tels que la pauvreté, la violence à l'égard des femmes et des enfants, les conditions de détention des prisonniers, ainsi que la question de la migration.
La question de la pauvreté occupe une place centrale pour lui. Pierre Sané considère la pauvreté comme un résultat direct de politiques économiques imposées par les instances internationales et mises en œuvre par les autorités gouvernementales. Il dénonce une volonté délibérée de maintenir les populations dans la précarité, les empêchant ainsi de s'en sortir.
Il interpelle ainsi les ONG qui ne doivent pas se limiter à parler de chiffres ou de statistiques, mais qui doivent développer des stratégies concrètes pour éradiquer la pauvreté.
Un autre domaine souvent négligé est celui de la violence faite aux femmes et aux enfants. La situation des femmes au Sénégal est particulièrement préoccupante pour M. Sané.
Il qualifie de scandaleux le nombre d'enfants livrés à eux-mêmes, dormant dans la rue et exposés à la violence et aux agressions. Il met en garde contre les conséquences graves de cette exclusion sociale, affirmant qu'elle alimente la rage et le sentiment d'injustice, propices à la radicalisation.
Le militant de la défense des droits humains souligne que le traitement des prisonniers est un indicateur du degré de civilisation d'une société. Il exhorte les autorités sénégalaises à respecter la dignité des détenus et à garantir leurs droits fondamentaux.
LES MÉTHODES MUSCLÉES D'ISRAËL POUR FAIRE TAIRE LA CPI
D'après le Guardian, l'ancien patron des services secrets israéliens aurait menacé ouvertement Fatou Bensouda lors de rencontres secrètes pour la dissuader d'enquêter
(SenePlus) - Selon une enquête du quotidien britannique The Guardian, l'ancien chef du Mossad, l'agence de renseignement extérieur israélienne, aurait menacé ouvertement l'ex-procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, dans une série de réunions secrètes, afin de la dissuader d'ouvrir une enquête sur d'éventuels crimes de guerre dans les territoires palestiniens occupés.
Ces contacts clandestins entre Yossi Cohen et Mme Bensouda se seraient produits dans les années précédant la décision de cette dernière en 2021 d'ouvrir une enquête formelle sur des allégations de crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans ces territoires. Une enquête qui a finalement conduit la semaine dernière à la demande d'un mandat d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par le successeur de Mme Bensouda, Karim Khan.
Selon un haut responsable israélien cité par The Guardian, l'implication personnelle de M. Cohen dans cette opération de pression sur la CPI, alors qu'il était directeur du Mossad, avait été autorisée au plus haut niveau et justifiée par la menace de poursuites contre des militaires israéliens.
"Vous devriez nous aider et nous laisser prendre soin de vous. Vous ne voulez pas vous lancer dans des choses qui pourraient compromettre votre sécurité ou celle de votre famille", aurait menacé M. Cohen selon des comptes rendus faits aux responsables de la CPI.
Une source proche du dossier a décrit les "tactiques méprisables" utilisées par l'ex-espion pour tenter d'intimider et d'influencer Mme Bensouda, allant jusqu'à la "harceler".
Le Mossad aurait également recueilli des transcriptions d'enregistrements secrets du mari de la procureure dans une tentative de la discréditer. Ses efforts pour la faire plier se seraient intensifiés quand elle a annoncé en 2019 avoir des motifs pour ouvrir une enquête criminelle complète.
Lors d'une de leurs dernières rencontres fin 2019-début 2021, M. Cohen aurait même montré à Mme Bensouda des photos de son mari prises à son insu à Londres, dans ce qui a été perçu comme une menace contre sa famille.
Pour les experts juridiques, ces pressions du Mossad pourraient constituer des infractions à l'administration de la justice selon les statuts de la CPI. Un porte-parole de la Cour a indiqué que le bureau du nouveau procureur avait été victime de "plusieurs formes de menaces" visant à l'influencer.
Si Israël a toujours refusé de reconnaître la compétence de la CPI, l'enquête très sensible déclenchée par Mme Bensouda illustre les efforts tous azimuts déployés par les services de renseignement israéliens pour la faire avorter, y compris par des méthodes d'intimidation personnelles et en sollicitant l'aide d'alliés comme l'ex-président congolais Joseph Kabila.
"Le fait qu'ils aient choisi le chef du Mossad comme messager officieux du Premier ministre auprès de Bensouda visait à l'intimidation, par définition", a résumé une source. Une opération qui, selon toute vraisemblance, n'a pas atteint son objectif.
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DIOMAYE JETTE LES BASES D'UNE JUSTICE REFONDÉE
Engageant un "débat lucide et serein", le chef de l'État a ouvert ce mardi 28 mai 2024, les discussions visant à "ausculter" les maux d'une institution judiciaire fragilisée et à poser les jalons d'un renouveau dans le consensus
Ce mardi 28 mai 2024, le nouveau président du Sénégal Bassirou Diomaye Faye a donné le coup d'envoi des très attendues assises nationales sur la réforme de la justice. Dans un discours d'ouverture ferme mais apaisant, il a appelé à une "refondation profonde" du système judiciaire, dans un esprit de dialogue inclusif.
"Notre système judiciaire a besoin d'une profonde refondation que seule une approche inclusive permettra de réussir", a martelé le chef de l'État devant un parterre représentatif de la société sénégalaise. Évitant les procès à charge, M. Faye a prôné "un débat lucide et serein" pour "ausculter" un appareil judiciaire qui peine à recouvrer la confiance des citoyens.
Dans la lignée de ses engagements de campagne, le président a réaffirmé sa volonté de gouverner dans la concertation, seul gage selon lui de "stabilité" et de "développement". Une large plateforme numérique a d'ores et déjà été lancée pour recueillir les doléances populaires.
Toutes les thématiques seront sur la table : statut des magistrats, régime carcéral, numérisation des procédures, droits de l'enfance... Avec pour caps, "transparence", "célérité" et "humanisation" d'une justice qui doit redevenir la garante des principes démocratiques fondamentaux.
Si le volet pénal concentre les attentions, les autres branches du droit ne seront pas en reste dans cette vaste entreprise de "réforme pragmatique". Un signal fort pour cette démocratie réputée mais fragilisée ces dernières années par les soubresauts politico-judiciaires.
OUMAR DIÉMÉ, DE L'INDOCHINE AUX JEUX DE PARIS
Ce personnage originaire du Sénégal et rescapé des guerres de décolonisation, s'apprête à vivre un moment d'une intense émotion. À 92 ans, il sera le porteur de la flamme olympique en hommage à son engagement comme tirailleur sénégalais
(SenePlus) - À 92 ans, l'ancien tirailleur sénégalais Oumar Diémé verra son destin s'accomplir d'une manière inespérée. Lui qui a survécu aux affres des guerres coloniales meurtrières menées par la France en Indochine et en Algérie portera la flamme olympique à son passage dans le département de la Seine-Saint-Denis fin juillet, peu avant les Jeux Olympiques de Paris, rapporte l'Agence France-Presse.
Dans son village natal de Badiana, au sud du Sénégal, Diémé voit cette perspective comme "un miracle". Elégant dans son boubou vert olive, médailles et décorations épinglées sur la poitrine, il songe à ses "collègues" tombés au combat. "Beaucoup sont restés. D'autres sont revenus mutilés (ou) ne sont plus", confie-t-il, silhouette menue surmontée du calot bleu arborant son grade de sergent.
"Je suis le seul rescapé. Le choix de ma personne est un miracle", affirme ce vétéran des tirailleurs sénégalais, ce corps d'armée colonial créé en 1857 et dissous dans les années 1960. Une vingtaine d'hommes de Badiana l'ont intégré, avec des fortunes diverses.
Engagement en Indochine et en Algérie
Oumar Diémé s'est engagé le 6 mars 1953, après avoir fui la Gambie voisine où son père voulait en faire un imam comme lui. Les recruteurs lui ont attribué 20 ans, faute d'état civil précis. La même année, il s'est porté volontaire pour l'Indochine, où la France coloniale affrontait le Viet Minh. "Les gens revenaient avec des médailles, ça me plaisait", se remémore-t-il. Là-bas, 22 de ses camarades sont tombés dans une embuscade sous ses yeux.
De retour brièvement au Sénégal, Diémé est reparti en 1959 pour la guerre d'Algérie, apprenant l'indépendance de son pays en 1960. Rapatrié, il a été reversé dans l'armée sénégalaise, prenant sa retraite à 36 ans. Employé à l'université de Dakar puis coursier à la banque jusqu'en 1988, il s'est ensuite établi en France.
"Un travail de mémoire indispensable"
"C'est un beau symbole, encore plus aujourd'hui avec l'actualité difficile et la banalisation du racisme, cela permet de montrer la richesse de la France", souligne Aïssata Seck, présidente d'une association à Bondy pour la mémoire des tirailleurs. Elle a contribué au choix de Diémé comme porteur de la flamme.
Stéphane Troussel, président du département de Seine-Saint-Denis, parle d'"un travail de mémoire indispensable" car "les tirailleurs sénégalais ont trop longtemps été les oubliés de notre mémoire collective".
Diémé et d'autres anciens tirailleurs ont dû se battre contre l'État français pour obtenir la nationalité. En 2023, le gouvernement leur a accordé le droit de toucher leurs pensions de 950 euros sans obligation de résider une partie de l'année en France.
Aujourd'hui, Oumar Diémé, père de nombreux enfants, "alterne entre son village natal, où il construit une vaste maison, et la capitale où vit une de ses deux épouses", précise l'AFP. "Je suis très heureux d'être au milieu de ma famille. En France, j'étais enfermé dans 17m2", se réjouit ce nonagénaire au "visage radieux".
BRUXELLES ADRESSE UN AVERTISSEMENT FORMEL AU SÉNÉGAL POUR SA PÊCHE ILLICITE
Qualifié de "pays non coopératif", Dakar écope d'un carton jaune pour défaut de contrôle de sa flotte et de ses exportations vers l'UE. Ce premier avertissement intervient alors qu'un accord de pêche arrive à échéance en novembre
(SenePlus) - La Commission européenne a désigné le Sénégal comme "pays non coopératif" dans la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), lui adressant un "carton jaune", selon un communiqué publié aujourd'hui.
Cet avertissement intervient alors même qu'un accord de pêche entre Dakar et l'Union européenne (UE) expire en novembre prochain. "Suite à plusieurs années de lacunes et d'un manque de coopération", la Commission identifie des "défaillances dans les dispositifs de suivi, contrôle et surveillance" des navires sénégalais en haute mer et des navires étrangers dans les eaux territoriales du pays, déplore l'exécutif européen.
Par ailleurs, "des exportations illégales du Sénégal vers l’UE ont été détectées, ce qui compromet la fiabilité du système de traçabilité sur lequel repose la certification des produits de pêche", selon ce communiqué cité par l'Agence France-Presse et le quotidien Le Monde. Cette situation témoigne d'une "volonté insuffisante de coopération" de la part des autorités sénégalaises, estime la Commission.
Toutefois, Bruxelles "reconnaît l’engagement du nouveau gouvernement sénégalais" mené par le président Bassirou Diomaye Faye, investi en avril dernier, qui a demandé un "audit du pavillon sénégalais" soupçonné de prêtes-noms, ainsi qu'"une évaluation des accords et licences de pêche" avec des pays tiers.
En cas de non-conformité persistante, le Sénégal pourrait se voir attribuer un "carton rouge" et des sanctions commerciales telles qu'une interdiction d'exporter ses produits de la mer vers l'UE. La Commission va désormais engager "un dialogue formel" avec Dakar afin de lui permettre de remédier à la situation dans un délai raisonnable. Cet avertissement intervient dans un contexte d'évaluation imminente de l'accord UE-Sénégal, en vigueur depuis 2019.
par l'éditorialiste de seneplus, ada pouye
UNE BRIQUE DE PLUS SUR LE MUR
EXCLUSIF SENEPLUS - "Cours constitutionnelle ", "juge des libertés", "parquet financier"... Le dialogue national va s’ouvrir sous forme d’atelier de réflexion avec beaucoup d’acteurs-usurpateurs dont la pensée reflète une rhétorique de la colonialité
Deux mois après l’accession au pouvoir de « Diomaye moy Sonko » et à moins de 90 jours du délai de grâce, beaucoup d’interrogations fusent sur le rythme de la transition avec une impatience sociale marquée.
Tous les actes posés par la nouvelle gouvernance alimentent le désir de rupture transformationnelle dans le sillage de la transition en douceur sans encore remettre en cause les fondements de l’ancien régime.
L’état de la nation est à un niveau de délitement tel que les rapports des corps de contrôle publiés ne sont que la partie visible de l’iceberg. Délitements juridique, social, économique, culturel scientifique, moral, mental, etc. Les ressorts de l’édifice social sont rouillés.
Le mal est si profond qu’il serait réactionnaire de résumer le remède au seul désir, si légitime soit-il, de rendre gorge à quelques agneaux du sacrifice et oublier de faire la clinique de l’industrie du pillage systémique du peuple par la bande à Macky qui malgré sa posture d’opposition en papier paralysée, n’en demeure pas moins riche comme crésus et une menace insidieuse pour la République.
Le droit d’inventaire global de la gouvernance Macky est une exigence démocratique. Un inventaire disais-je, qui doit être matérialisé par un discours fondateur de la nouvelle République que nous n’avons pas encore entendu.
Le changement du régime le plus prédateur de l’histoire politique du Sénégal justifie un changement de feuille de route avec des sacrifices collectifs avant de pouvoir récolter le dividende à partir de la cinquième année du mandat de « Diomaye moy Sonko » à travers une feuille de route atteignable, mais surtout mesurable sur le panier des ménages.
Le discours fondateur de la quatrième République devrait clarifier les axes majeurs. Il faut revisiter le champ lexical usité : "rupture" transformation" "projet" est, pour le moins, une analyse bateau de la caractérisation de la chute de l'ancien régime et pour le plus, une erreur de syntaxe socio-politique.
Ce qui se passe sous nos yeux depuis ces cinq dernières années est la matérialisation d'une véritable mutation qu'il faut historiciser pour comprendre le défi et les dynamiques longitudinales qui le structurent.
Un "projet" est toujours l'instrument d'une vision. Quelle est la vision que décline le "projet" ?
Le dialogue national va s’ouvrir sous forme d’atelier de réflexion avec beaucoup d’acteurs-usurpateurs dont la pensée est un ressassement d’une rhétorique suant la colonialité.
Sur un autre plan, moderniser signifie-t-il faire mieux ? Tout ce qui est moderne est-il bon ? Il y a un fétichisme de l'État de droit colonialo-centré. Toujours des mimétismes béats : "Cours constitutionnelle ", "juge des libertés", "parquet financier", etc. Ne devrait-on pas convoquer la constituante indépendante et écrire en lettres gravées sur le marbre de l’espoir renaissant un programme de transition digeste ?
Où est le peuple souverain dans tout ça ? Nous posons juste les premières pierres du Sénégal des siècles à venir, pourquoi courons-nous comme des forcenés ? Une enquête sociologique exhaustive faisant ressortir entre autres, comment le Sénégalais exclu des lieux de production du savoir colonial veut être gouverné et par quels prototypes de gouvernants est crucial.
Au final il s’agit de nous regarder tel que nous sommes. Une pierre de l'édifice de la quatrième République, au lieu de nous prendre pour l'édifice lui-même " we are just another brick in the wall" Réécoutons Pink Floyd ! dans " the wall". Nous sommes juste une brique de plus sur le mur.
par Babacar Gaye
GARES AUX DÉRIVES
C'est saugrenue que le président s'aplatisse pour laisser à son Premier ministre, exercer ses prérogatives constitutionnelles en matière de défense et de politique étrangère. C'est Bassirou Diomaye Faye qui a été élu
Les récentes attitudes du Premier ministre m'amènent à poser le débat sur les prémices d'un désordre institutionnel. Que les adeptes de la pensée unique et les théoriciens de l'état de grâce - qui ne saurait être une période de non-droit -, me comprennent : je ne suis pas dans des considérations politiciennes. Seuls la rigueur intellectuelle et un attachement viscéral à la légalité constitutionnelle fondent ma sortie. Car, ce que je considère comme les dérives anticonstitutionnelles du premier m'inquiète.
Brefs rappels historiques
Au Sénégal, la réforme constitutionnelle du 22 février 1970 s'est principalement caractérisée par la réintroduction de la notion de gouvernement avec un chef de gouvernement distinct du Président de la République, système qui avait été abandonné et remplacé par un Exécutif monocéphal. La réforme était destinée à corriger les excès et les insuffisances du régime présidentiel en vigueur depuis 1963, et a instauré un régime hybride dit présidentialiste.
En dépit des parenthèses de suppression du poste de Premier ministre, la survivance du présidentialisme renforcé reste constante. Cependant avec la troisième alternance survenue le 25 mars 2024, on est en train de s'installer dans une dyarchie de fait au sommet de l'Etat : un président de la République qui inaugure les chrysanthèmes dont l'autorité semble s'effilocher au profit d'un hyper Premier Ministre qui marche sur ses plates bandes et empiète sur son domaine réservé.
Pour les non initiés, le domaine réservé est une expression juridico-politique non écrite dans la Constitution, qui désigne la compétence particulière et exclusive du Président de la République. Il exclut l'ingérence de toute autre personne.
La théorie du " domaine réservé " résulte de la pratique des institutions françaises de la Ve République. Même non écrite, elle organise la dyarchie du pouvoir exécutif que représente le couple politique formé par le Président de la République et le Premier Ministre, chef du gouvernement.
En France, la Constitution de 1958 qui efface les avatars de l'instabilité institutionnelle de la IVe République, confère exclusivement au président de la République, des pouvoirs en matière de défense nationale et de politique étrangère. Au-delà de ces pouvoirs reconnus par la Constitution, la pratique institutionnelle donne une large place au président de la République dans son domaine réservé depuis la fameuse formule du président Jacques Chaban-Delmas, du haut de son perchoir du Palais Bourbon en 1959.
Au demeurant, toujours en France, cela ne signifie pas que la politique étrangère et celle de défense relèvent du pouvoir exclusif du président de la République. Le gouvernement, lui aussi, dispose de larges prérogatives du fait du rôle prééminent du Premier Ministre dans la détermination et la conduite des affaires publiques.
C'est en période de cohabitation que la notion de “domaine partagé” qu'apparaît, pour respecter l'esprit de la Constitution de 1958 qui confère des pouvoirs propres au Premier ministre qui “détermine la politique de la Nation” (art 20) et est “responsable de la défense nationale” (art 21)
A contrario, même si le régime politique sénégalais s'inspire largement de l'organisation des pouvoirs politiques de la Ve République, il s'en démarque très vite par la centralité du Président de la République dans la gestion de l'Etat.
Le régime présidentialiste
En effet, au Sénégal, “le président de la République détermine la politique de la Nation” (art 42 alinéa 4) et garde la main sur l'essentiel des compétences du pouvoir exécutif. Aussi, “le président de la République est-il responsable de la Défense nationale.” (Art 45)
En outre, le Président de la République garde la haute main sur la politique étrangère. Car, “Les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires des puissances étrangères sont accrédités auprès de lui.” (Art 46 - alinéa 2)
Alors que le Chef du Gouvernement devrait se contenter de son rôle de conduite et d'exécution des politiques publiques en vertu des dispositions de la Constitution en son article 53 qui indique: “le gouvernement conduit et coordonne la politique de la Nation sous la direction du Premier ministre”. Il est à la fois responsable devant l'Assemblée nationale et devant le président de la République qui peut le démettre à tout moment.
Même si en vertu de l'article 50 de la Constitution, “Le Président de la République peut déléguer par décret, certains pouvoirs au Premier Ministre ou aux autres membres du Gouvernement” (ce qui n'est pas encore le cas), en sont exclus les pouvoirs prévus par les articles 42 (la détermination de la politique de la Nation), 46 (la diplomatie, la politique étrangère)....
Ousmane Sonko, Président du parti Pastef, membre de la Coalition Diomaye président, pouvait se permettre durant la campagne électorale, toute déclaration d'intention sur l'organisation de la Défense nationale, la politique étrangère du Sénégal et tutti quanti. Une fois nommé Premier ministre, il doit inscrire son action et calibrer ses déclarations itérativement gênantes sur son domaine de compétences, en évitant de traiter des questions qui relèvent des pouvoirs propres et exclusifs du Président de la République. Alioune Tine en des mots particulièrement choisis, d'ailleurs, a alerté dans ce sens.
Tout républicain a été gêné d'entendre Sonko annoncer devant Mélenchon, “la volonté du Sénégal de disposer de lui-même, laquelle volonté est incompatible avec la présence de base militaire étrangère.” Il ne devait pas en être l'auteur et Mélenchon, le destinataire. Les politiques de défense et de coopération militaire sont en effet du domaine réservé du président de la République.
Naguère, Ousmane Sonko annonçait aussi une série de tournées dans les pays dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par un coup d'Etat, comme s'il cherchait à prendre le contrepied du président de la République qui entamait des visites de travail et d'amitié dans les pays qu'il estime fréquentables.
Qui plus est, l'on a constaté ces derniers jours, un ballet diplomatique dans le bureau du Premier ministre qui brûle ainsi la politesse au président de la République en recevant les ambassadeurs de France, des Etats-Unis, du Maroc …. Ont-ils discuté des nouveaux axes diplomatiques que le Sénégal a adoptés à l'égard de leur pays respectif ? Depuis quand le Premier ministre est-il l'interlocuteur des ambassadeurs accrédités auprès au Sénégal ? Ces plénipotentiaires considèrent-ils Ousmane Sonko comme leur porte d'entrée dans leur volonté mal contenue de réchauffer des relations diplomatiques cahoteuses, ponctuées de déclarations acariâtres et peu accommodantes du président de Pastef ?
Certes, de tradition, les Premiers ministres ont toujours reçu des ambassadeurs et représentants d'organisations internationales, mais c'est quand même saugrenue que le président Diomaye Faye s'aplatisse de cette manière pour laisser à son Premier ministre, exercer ses prérogatives constitutionnelles en matière de Défense et de politique étrangère. Le souligner est un devoir républicain. Cela ne relève point d'une transgression de la règle non écrite de “l'état de grâce” qui, sans être une période de non-droit, s'impose à nous tous. C'est plutôt, une une belle occasion pour attirer l'attention de l'opinion sur les risques de dérive d'une dyarchie constitutionnelle qui ne dit pas son nom et qui s'installe de manière pernicieuse.
Sonko n'est pas Diomaye. Il n'est pas non plus un président-bis, encore moins un vice-président. En attendant l'organisation d'un référendum constitutionnel ou l'avènement d'une majorité parlementaire confortable pour instaurer une dyarchie qui s'apparenterait au couple Senghor-Dia - ce qui semble être la volonté du nouveau régime - Ousmane Sonko doit s'abstenir de piétiner la Constitution et se résoudre à accepter la rigueur implacable du suffrage universel. C'est Bassirou Diomaye Faye qui a été élu. Quand bien même, sans Sonko, cela aurait été plus difficile. Mais cela ne doit pas justifier qu'il surfe sur cette légitimité politique pour bouleverser l'ordre constitutionnel.
Pour conclure, avec des références itératives et quasi idolâtriques à l'ancien président du Conseil, Mamadou Dia, Ousmane Sonko semble vouloir créer une dualité au sommet de l'Etat. A mon avis, aucune ambition ne devrait ressusciter le bicéphalisme qui a plongé le Sénégal dans une grave crise politique en décembre 1962.
Babacar Gaye est ancien ministre d’Etat et leader du Mouvement Mankoo Mucc.