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2 décembre 2024
Développement
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TAHIROU SARR, LA DÉRIVE XÉNOPHOBE
Raevе, juriste, artiste et militant de gauche dénonce la montée inquiétante du "Zemmour sénégalais" et sa croisade contre les Guinéens. Si ce mouvement reste marginal, son influence grandit auprès d'une jeunesse en mal de repères
Dans une intervention remarquée lors de l'émission "Décrypter l'Afrique" présentée par Théophile Kouamouo, Raevе, juriste, artiste et militant de gauche sénégalais, a dénoncé la montée inquiétante de Tahirou Sarr, surnommé le "Zemmour sénégalais".
Ancien militant du parti Rewmi, Tahirou Sarr a créé le Mouvement Nationaliste Sénégalais, un parti ouvertement xénophobe et raciste. Selon Raevе, ce "parfait opportuniste" a profité du vide politique post-électoral pour imposer son discours haineux visant particulièrement les Guinéens.
"C'est quelqu'un qui porte un discours xénophobe, nationaliste, j'irai jusqu'à dire raciste" a tonné Raevе. "Il a plusieurs fois ciblé dans ses prises de parole les Guinéens, ce qui a été condamné par le CNRA."
Si le mouvement de Tahirou Sarr reste marginal pour l'instant, n'étant pas membre de la coalition au pouvoir, Raevе alerte sur les dangers d'un tel discours de haine qui séduit une partie de la jeunesse désœuvrée. "Ce type de propos naît souvent chez les jeunesses non formées, qui se laissent emballer faute d'ossature intellectuelle."
Face à cette menace, les autorités déploient une stratégie multiforme : réponses socio-économiques, lutte contre le racisme, défense de l'image d'un Sénégal de la Teranga. Selon Raevе, "les Sénégalais ne voudraient pas que ce discours de haine devienne la représentation du pays à l'international".
LE SORT DU FRANC CFA DÉPEND DES AFRICAINS, DIT PARIS
Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, estime que "la France n’a pas à se prononcer sur l’avenir du franc CFA". "Maintenant, aux États africains de décider", a-t-il déclaré
(SenePlus) - Le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, tenant d'une ligne souverainiste, a remis en question l'utilisation du franc CFA pendant sa campagne électorale, plongeant l'avenir de la monnaie commune ouest-africaine dans l'incertitude.
Interrogé sur le sujet lors d'une visite en Côte d'Ivoire, le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a estimé que "la France n’a pas à se prononcer sur l’avenir du franc CFA". "Maintenant, aux Etats africains de décider", a-t-il déclaré dans des propos rapportés par l'AFP, laissant entendre que Paris accepterait une réforme ou un changement de nom initié par les pays concernés.
Certaines voix critiquent de longue date la parité du franc CFA arrimée à l'euro, jugée pénalisante pour les exportations. Plus récemment, au Mali, au Burkina Faso et au Niger désormais dirigés par des juntes militaires plus souverainistes, des appels à quitter le franc CFA se sont fait entendre. La montée du sentiment anti-français chez les jeunes Africains mine la popularité de cette monnaie toujours imprimée en France.
Interrogé sur ces évolutions politiques régionales, le chef de la diplomatie française a vanté lors de sa tournée en Afrique de l'Ouest et au Kenya "des partenariats équilibrés" construits avec les pays alliés comme la Côte d'Ivoire, où il a rencontré le président Alassane Ouattara.
LA PARITÉ S'ÉLOIGNE
Avec 13% de femmes nommées, le gouvernement Sonko affiche la plus faible représentation féminine depuis 24 ans. Un coup dur pour le Caucus des femmes leaders qui avait pourtant œuvré pour que les candidats s'engagent à atteindre un minimum de 30%
Face à un gouvernement aux allures masculines, le Caucus pointe du doigt une régression contraire aux attentes et demandes des Sénégalaises. Il réclame des à travers le communique ci-après, des mesures correctrices :
"COMMUNIQUÉ DU CAUCUS DES FEMMES LEADERS DU SÉNÉGAL
Le Caucus des femmes leaders félicite Son Excellence M. le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, suite à son accession à la magistrature suprême de notre pays. Le Caucus salue la nomination de Monsieur Ousmane Sonko au poste de Premier ministre, et félicite l'ensemble des membres du gouvernement particulièrement les femmes.
Le Caucus a suivi avec beaucoup d'intérêt la formation du nouveau gouvernement et exprime sa déception par rapport à la faible représentation des femmes.
De 2012 à 2024, le Caucus a contribué à toutes les élections (présidentielles, législatives et locales), soit à travers des actions de renforcement de capacité ou la production de documents pour une meilleure représentation des femmes dans les sphères de décision.
En 2019, le Caucus a fait un document « Quel président pour la famille sénégalaise » qui avait été accepté et validé par tous les candidats.
Pour l'élection présidentielle de 2024, le Caucus est allé à la rencontre des candidats pour qu'ils s'engagent à intégrer les points suivants dans leurs programmes :
- Le ticket présidentiel, avec une femme vice-présidente.
- La nomination au moins de 30% de femmes dans le futur gouvernement et dans les postes de Direction, de PCA, etc.
Une étude menée par le CAUCUS en 2022 sur la participation politique des femmes a montré que de 1978 à 2021 la présence des femmes dans le gouvernement a eu une évolution en dents de scie, mais après l'an 2000, a même atteint des pics de 30 à 33%.
Depuis plus de 24 ans, c'est pour la première fois que le taux de représentation est descendu à un niveau aussi bas avec seulement 13%. Cette rupture est aux antipodes des espérances des femmes qui représentent la moitié de la population, c'est pourquoi pour le CAUCUS, il est inconcevable d'accepter une telle régression.
Le Caucus fait appel aux autorités et à toutes les personnes favorables à élever la voix pour redresser cette situation."
L'APR PERD LE CAP
L'unité en péril chez les anciens maîtres du jeu : après 12 ans de cohabitation forcée, l'ex-parti présidentiel dévoile ses lignes de fractures, entre règlements de compte et positionnement en vue d'un remodelage de l'échiquier politique
Entre le communiqué qui est sorti dimanche et celui du 8 avril, l’Alliance pour la République (Apr) semble plonger dans une crise. Comme si la situation résultant du choix de Amadou Ba comme candidat semble prendre une autre proportion.
Y’a-t-il une division au sein de l’Alliance pour la République (Apr) ? 6 jours après avoir cédé son fauteuil de président de la République, Macky Sall, patron de l’Apr, semble être en face de sa première crise en tant que chef du premier parti de l’opposition. En effet, des membres du Secrétariat exécutif national (Sen) ont affirmé qu’un «communiqué daté du 7 avril 2024 et portant la signature du Secrétariat exécutif national de l’Apr (Sen), a été rendu public. De quel Sen s’agit-il ? Quand et où s’est-il réuni? En présence de qui ?». Faut-il le rappeler, dimanche passé, un document supposé provenir de l’Apr a indiqué ceci : «L’Apr rappelle au président Bassirou Diomaye Faye, le fait qu’il ne peut inaugurer son magistère par une violation flagrante du statut des magistrats suite au décret voulant rapporter la nomination du Premier président de la Cour suprême dans les règles de Droit en Conseil supérieur de la magistrature. Nous exigeons le respect du principe de la continuité de l’Etat et de celui de l’inamovibilité des magistrats, surtout en ce qui concerne le président de la communauté judiciaire qu’est le Premier président de la Cour suprême.»
Pour les apéristes, ce communiqué est une «manipulation d’un groupe téléguidé et qui n’engage pas le parti. L’obligation première du parti dans la situation actuelle, est plutôt de faire l’évaluation de l’élection du 24 mars, de situer les responsabilités dans la défaite de son candidat, en particulier celles de son président, et d’en tirer toutes les conséquences».
Cette situation est une grande première. En effet, l’Apr, durant les 12 années passées au pouvoir, n’a jamais sorti un communiqué pour se démarquer d’une position prise par un groupe de ses membres. Et cela en dit long sur l’atmosphère du moment. L’unité, qui était l’une des caractéristiques du parti de Macky Sall, ne semble plus d’actualité. Faut-il préciser que cette division est apparue à la veille du choix du candidat de la Coalition Benno bokk yaakaar (Bby). En effet, lorsque l’appel à candidatures a été lancé pour choisir le candidat de la coalition jadis au pouvoir, des divisions ont été notées. Amadou Ba, qui avait clairement soutenu qu’il a été proposé par Macky Sall sans qu’il n’ait été candidat, a été hué lors d’une réunion à leur siège. Aly Ngouille Ndiaye avait finalement choisi de déposer sa candidature, tout comme feu Boun Abdallah Dionne. Mais lors de la veille du report de la présidentielle initialement prévue le 25 février dernier, la division a pris un autre niveau. Les pro-Amadou Ba avaient jugé nécessaire d’élever la voix contre ceux qui s’opposaient à l’ancien Premier ministre. Macky Sall avait choisi de se murer dans le silence. Mieux, le chef de l’Apr avait approuvé une initiative du Pds -qui accusait Amadou Ba de corruption avec des membres du Conseil constitutionnel- visant à installer une commission d’enquête parlementaire.
Quand l’élection a été fixée au 24 mars par les 7 «Sages», Macky Sall avait promu des pourfendeurs deAmadou Ba, alors que ses soutiens ont été exclus du gouvernement. Les premières sorties du candidat Amadou Ba ont été marquées par l’absence des ténors de l’Apr. Il aura fallu que Amadou Ba interrompe sa campagne pour tirer la situation au clair. C’est ainsi que les supports de campagne ont été mis à disposition du candidat de la majorité. Le communiqué du Sen actant l’union sacrée (tardive) derrière Amadou Ba en disait long sur leur motivation. En effet, le document avait clairement félicité les membres de l’Apr qui avaient prêté une oreille attentive à Macky Sall et avaient rappelé que le choix de Amadou Ba ne faisait pas l’unanimité dans le directoire de l’Apr. Ainsi, cette formation politique est rattrappée par sa non structuration.
Est-ce que cette confusion matérialisée par les deux communiqués est le début de la discorde ? Les jours à venir vont y répondre. En attendant, Macky Sall va continuer à diriger sa formation politique alors qu'Amadou Ba se dit prêt à s’opposer.
par Souleymane Bah
FRANC CFA : ENJEUX DE SOUVERAINETÉ ET VOIES VERS L'AUTONOMIE MONÉTAIRE
Pour les pays de la zone CFA, le chemin vers une plus grande autonomie monétaire est semé d'embûches, mais il est essentiel pour assurer un développement économique et social durable
Le franc CFA, initialement acronyme de « Franc des Colonies Françaises d'Afrique », puis devenu « Franc de la Communauté Financière Africaine » pour les pays de l'UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine » et « Franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale » pour les pays de la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale), représente un cas unique de monnaie partagée par plusieurs états dits souverains. Créé initialement en 1945, dans le contexte d'après-guerre et de reconstruction des économies européennes, le franc CFA illustre les complexités de liens monétaires étroites hérités de la colonisation française et leurs impacts sur le développement économique et social des pays membres.
Dans son article paru en 2011, Jérôme Blanc' met en lumière le rôle central de la monnaie dans les périodes de bouleversements politiques et économiques, ainsi que les conséquences de la subordination du monétaire au politique. Cette dynamique se retrouve dans l'histoire du franc CFA, bien que dans un contexte différent, illustrant comment la monnaie peut à la fois refléter et façonner les relations de pouvoir économique et politique.
A l'instar de la situation française durant la seconde guerre mondiale, où la monnaie était un instrument au service des stratégies de l'occupant allemand et du gouvernement de Vichy, le franc CFA a été critiqué pour son rôle dans la perpétuation de la dépendance économique vis-à-vis de la France.
L'introduction du franc CFA visait à faciliter l'intégration économique et monétaire des colonies africaine dans l'économie métropolitaine française, garantissant ainsi un accès privilégié aux ressources naturelles. Cette initiative s'inscrivait dans une logique de reconstruction économique de la France, où les colonies jouaient un rôle crucial en fournissant les matières premières nécessaires. 'Jérôme Blanc, 2011. Pouvoirs et monnaie durant la seconde guerre mondiale en France : la monnaie subordonnée au politique. Hal Open Science.
La zone franc CFA est caractérisée par une politique monétaire unique supervisée par la banque de France, jusqu'à des reformes récentes visant à alléger cette tutelle. Cette centralisation a eu des conséquences sur le développement économique et social des pays membres.
La garantie de la convertibilité du franc CFA par le trésor français a certes attiré des investissements, mais elle a également encouragé les fuites de capitaux vers des marchés et pays jugés plus sûrs, limitant ainsi les fonds disponibles pour des projets de développement local.
La zone franc CFA favorise historiquement et prioritairement les échanges avec la France et les pays de l'Union européenne, contribuant à une certaine dépendance et par conséquent freinant la diversification économique et l'intégration à l'échelle africaine.
La comparaison entre le franc CFA et la situation monétaire de la France durant la seconde guerre mondiale révèle l'importance cruciale de la souveraineté monétaire pour l'indépendance économique et le développement. Dans les deux cas, la subordination de la politique monétaire à des intérêts extérieurs a entravé la capacité des gouvernements à agir dans l'intérêt propre de leur développement économique et social.
Dans les années 1960, au début des indépendances des pays de l'Afrique de l'Ouest, la comparaison entre le Sénégal et la Corée du Sud aurait semblé pencher en faveur du premier en termes de potentiel économique. A l'époque, le Sénégal, avec ses ressources naturelles abondantes et son accès au vaste marché africain, était perçu comme un candidat prometteur pour la croissance économique et le développement. La Corée du Sud, quant à elle, était un pays ravagé par la guerre, avec peu de ressources naturelles et un avenir économique incertain.
Cependant, au cours des décennies suivantes, la trajectoire de ces deux pays a pris des directions radicalement différentes. La Corée du Sud, grâce à une politique de souveraineté monétaire affirmée, associée à une stratégie économique centrée sur l'industrialisation, l'éducation et l'innovation technologique, s'est transformée en une des économies les plus dynamiques et innovantes du monde. Cette transformation, souvent appelée le "Miracle sur le fleuve Han", a vu la Corée du Sud, l'un des plus pauvres du monde, se transformer en une puissance économique incontournable et devenir un leader mondial dans des secteurs tels que l'électronique, l'automobile et la technologie de l'information.
La pleine souveraineté monétaire a joué un rôle crucial dans ce processus. En contrôlant sa propre monnaie, la Banque de Corée a pu mener des politiques monétaires adaptées aux besoins de l'économie nationale, favorisant les investissements dans les industries clés et soutenant l'exportation par une gestion stratégique du taux de change. De plus, le gouvernement sud-coréen a utilisé sa capacité de financement souverain pour investir massivement dans l'éducation et la recherche et développement, établissant les fondations d'une économie basée sur la connaissance et l'innovation.
Cependant, le Sénégal, restreint par les contraintes du franc CFA et une certaine dépendance économique envers la France et d'autres partenaires occidentaux, a eu du mal à réaliser une croissance économique autonome à un rythme comparable. Bien que le franc CFA ait offert une certaine stabilité monétaire, il a aussi limité la flexibilité des politiques économiques du Sénégal, entravant sa capacité à répondre efficacement aux défis économiques internes et externes.
Cette divergence des trajectoires économiques met en évidence l'importance de la souveraineté monétaire comme facteur clé du développement économique. Récemment, des réformes ont été initiés pour redéfinir le rôle de la France dans la gouvernance du franc CFA, illustrant une volonté de réajuster les liens post-coloniaux vers une ère de partenariat plus équilibré et gagnant-gagnant
La question de la sortie du Franc CFA a été un sujet de débat intense parmi les économistes, les politiques, et les chercheurs, particulièrement en Afrique et en France.
Plusieurs auteurs et universitaires parmi eux, Nicolas Agbohou, Samir Amin, Demba Moussa Dembélé, Mamadou Koulibaly, Sanu Mbaye, Kako Nubukpo, Fanny Pigeaud, Joseph Tchundjang Pouemi, Mahamadou Lamine Sagna, Ndongo Samba Sylla et bien d'autres, ont apporté des contributions significatives à cette discussion, analysant les implications économiques, politiques et sociales d'une éventuelle sortie de cette zone monétaire.
Une solution de sortie du franc CFA, en espérant qu'elle sera dotée d'un nom qui résonne africain, implique plusieurs étapes stratégiques visant l'autonomie monétaire et économique tout en minimisant les risques de déstabilisation externes comme ce fût le cas de la Guinée juste après les indépendances. Une approche rigoureuse et bien planifié est crucial pour bien réussir cette transition.
Pour le Sénégal et comme pour les autres pays de la zone franc CFA, la réflexion sur la souveraineté monétaire et l'exploration de modèles économiques alternatifs, comme ceux proposés par la MMT (Modern Money Theory) ou Théorie Monétaire Moderne (TMM) basée sur les travaux de Randy Wray, Warren Mosler, Stephanie Kelton, et bien et d'autres, en concert avec une politique de gestion rigoureuse de l'inflation, offrent une voie prometteuse pour réaliser leur plein potentiel économique.
La MMT offre un cadre révolutionnaire qui pourrait redéfinir la manière dont les pays de la zone CFA perçoivent leur souveraineté monétaire et leur capacité à financer le développement économique et social. La MMT souligne que les gouvernements souverains, qui émettent leur propre monnaie, ont en fait une capacité financière illimitée pour financer des dépenses publiques et investir massivement dans l'infrastructure, l'éducation, la santé, et la technologie, stimulant ainsi la croissance et améliorant le bien-être social, à condition qu'ils opèrent dans leur propre devise. Contrairement à la croyance traditionnelle que les gouvernements doivent collecter des impôts ou emprunter pour dépenser, la MMT soutient que les gouvernements dépensent d'abord et collectent des impôts ensuite. L'émission de monnaie est le principal outil par lequel un gouvernement finance ses dépenses. Cette idée est particulièrement pertinente pour les pays souhaitant se défaire du franc CFA, car elle suggère qu'après avoir établi une monnaie souveraine, un pays comme le Sénégal pourrait embrasser des politiques ambitieuses de plein emploi sans la contrainte de financer ces politiques par l'emprunt extérieur ou la crainte d'un déficit budgétaire insoutenable. Un point critique de la MMT est sa prise en compte de l'inflation. Elle reconnaît l'inflation comme une contrainte réelle mais gérable, principalement à travers une politique fiscale efficace.
Pour optimiser la transition vers une monnaie pleinement souveraine et l'application de la MMT dans le contexte de sortie du franc CFA, il est vivement recommandé d'employer des modèles de simulation avancés, tels que ceux basés sur la dynamique des systèmes. Ces modèles offrent une méthode rigoureuse pour anticiper les impacts économiques, sociaux et financiers de telles politiques monétaires et fiscales avant leur mise en œuvre. En effectuant des tests de résistance (stress tests) approfondis, les décideurs peuvent identifier les risques potentiels, les vulnérabilités et les opportunités associés à l'introduction d'une nouvelle monnaie, garantissant ainsi une transition plus fluide et sécurisée.
Le débat sur le franc CFA aujourd'hui rappelle la période de reconstruction post-seconde guerre mondiale en France, où la souveraineté monétaire était cruciale pour la reconstruction nationale. Pour les pays de la zone CFA, une réforme du système monétaire, tenant compte des réalités économiques et les aspirations au développement du continent, est également cruciale. Toutefois, de tels changements nécessitent une coordination régionale et une volonté politique forte pour surmonter les inerties et les intérêts établis, à la fois au niveau national et international.
L'histoire de la monnaie, que ce soit en France sous l'occupation ou dans les pays utilisant le franc CFA, démontre que la monnaie est bien plus qu'un simple moyen d'échange, d'unité de compte ou de réserve de valeur ; elle est un reflet des dynamiques de pouvoir, de souveraineté, et d'autonomie. La manière dont une société gère et contrôle sa monnaie peut avoir des implications profondes et durables sur son développement économique et social. Pour les pays de la zone CFA, comme pour la France d'après-guerre, le chemin vers une plus grande autonomie monétaire est semé d'embûches, mais il est essentiel pour assurer un développement économique et social durable. L'implémentation réussie de la MMT dans le contexte d'une sortie du franc CFA impliquerait le renforcement des capacités institutionnelles.
BENNO, LES GERMES DE LA FIN D’UNE AVENTURE POLITIQUE INÉDITE
Décryptage du séisme politique du 24 mars avec le ras de marrée de Bssirou Diomaye Faye. Entre doute sur l'avenir de cette majorité et remise en question des partis alliés, le jour d'après s'annonce mouvementé
Fais-moi des textes d'accroche directe (de quatre phrases minimum chacun) en
Après 12 ans au pouvoir, la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) se trouve à la croisée des chemins. L’avenir de la majorité reste incertain après la débâcle qu’elle a subie à l’élection présidentielle du 24 mars dernier. Son choix contesté par certains membres de son propre parti, l’ex-Premier ministre, Amadou Ba, candidat de cette coalition, n’a pas pu faire le poids face au numéro 2 de Pastef, Bassirou Diomaye Faye. Il a été battu dès le premier tour. Une défaite prévisible tant la démobilisation des membres de Benno autour de leur candidat était manifeste. L’avenir de l’ex-majorité reste incertain après cette chute. Quant aux partis alliés de l’Alliance Pour la République (APR), la seule option pour eux serait de claquer la porte s’ils veulent survivre.
Seul le pouvoir de Dieu est éternel. A la continuité, le peuple a préféré une rupture à l’issue du scrutin présidentiel du 24 mars dernier. Les Sénégalais dans leur écrasante majorité ont porté leur choix sur le candidat Bassirou Diomaye Faye pour conduire les destinées de notre pays au cours des cinq prochaines années. Une élection qui marque la fin d’un règne riche sans partage de 12 ans de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Le journaliste Ibrahima Bakhoum explique les facteurs qui ont conduit à la défaite de Benno Bokk Yaakaar. D’après notre doyen, la coalition était déjà démobilisée avant l’élection. Une démobilisation qui n’est pas resté sans effet sur les résultats puisque expliquant la débâcle subie par Amadou Ba. « Parmi les facteurs explicatifs de la défait, il y a eu d’abord le dialogue convoqué par Macky Sall, accepté par les uns et refusé par les autres. Entre temps, l’Assemblée nationale avait déjà proposé le report de l’élection au mois de décembre. Avant cela Macky Sall, qui n’est pas candidat, avait initié avec ses partenaires, membres de la coalition Benno bokk yaakaar, un processus de sélection pour désigner un candidat. Ça tombe sur une personne qui s’appelle Amadou Ba. Après, l’on se rend compte que le président Macky Sall n’a pas suffisamment accompagné son dauphin. Les gens de la majorité ont laissé se développer une communication tellement négative sur l’accompagnement ou le non accompagnement d’Amadou Ba. Puis il y a eu trois responsables issus de la mouvance qui sont sortis pour déclarer leurs candidatures. Ils étaient mécontents du choix porté sur Amadou Ba. Cela a fragilisé la coalition Benno bokk yaakaar» note l’analyste politique Ibrahima Bakhoum.
Tout s’est joué en un tour avec un Pds maître du jeu !
Tout au long de la campagne électorale, le candidat Benno a affiché un visage serein et confiant malgré le malaise suscité au sein de sa coalition autour de sa candidature. Partout où il est passé, Amadou Ba avait beaucoup insisté sur l’unité des responsables condition nécessaire selon lui pour la victoire. Il a aussi rêvé de retrouvailles de la famille libérale en courtisant le Pds lors de ses meetings. Ce qui semblait d’ailleurs être impossible. Le Pds, pour être cohérent avec sa démarche après avoir accusé l’ex-Pm d’avoir corrompu des magistrats du Conseil constitutionnel, a décidé d’apporter son soutien à la coalition Diomaye Président. Selon le doyen Ibrahima Bakhoum, l’électorat du Pds a été un facteur déterminant dans la victoire obtenue dès le premier tour par Bassirou Diomaye Faye. « Les militants de Pds, dès qu’ils ont su que le président Abdoulaye Wade avait reçu le candidat de Pastef, se sont mis en ordre de bataille. Ils ont pesé de tout leur poids en faveur de Diomaye. C’est ce qui explique le gros écart entre les deux candidats alors que beaucoup s’attendaient à un second tour. Le Pds a choisi de verser ses suffrages dans le camp de Diomaye, c’est ce qui s’est passé» explique Ibrahima Bakhoum.
Benno, se remettre en cause ou disparaître !
Concernant l’avenir du Benno bokk yaakaar, ce qui est clair est qu’après le départ du président Macky et le vieillissement des leaders ou guides de partis alliés comme l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, patron de l’Afp (Alliance des Forces de Progrès), la présidente du Haut Conseil des collectivités territoriales, Aminata Mbengue Ndiaye (secrétaire générale du Ps), la coalition aura de la peine à survivre. Dans les jours à venir, avec le revers subi par Amadou Ba, les instances de Benno et des partis alliés se réuniront pour évaluer le scrutin et en tirer des enseignements. Dans tous les cas, il faudra maintenir la cohésion ou disparaître de l’échiquier politique. «Des gens ont volontairement effacé leurs noms du paysage politique en se mettant derrière quelqu’un qui était le chef de l’Etat Macky Sall. Ce président de l’Apr avait son parti qu’il a voulu promouvoir au fur et à mesure qu’on avançait. Tous les cadres qu’il nommait venaient de l’Apr. Ce qui a fini par affaiblir les autres partis. Si Macky Sall était candidat pour un troisième mandat, l’on se serait retrouvés avec une Apr plus forte que ses alliés de Benno, une coalition dont la locomotive est ce parti présidentiel. C’est ce qui fait que si, après la défaite de dimanche dernier, l’Apr est démobilisée, évidemment, il ne resterait plus grand’ chose dans Benno. Il va falloir tout reconstruire ou alors décider qu’il est temps que chacun aille construire sa propre maison», développe Ibrahima Bakhoum.
La «pilule «amère des alliés !
L’ère de la reconfiguration politique est sonnée par une jeunesse assoiffée de changement. Dans toutes les alternances connues par notre pays, jamais un parti politique n’a gagné à lui seul une élection. Qu’il s’agisse de législatives ou de locales à plus forte raison d’une présidentielle. Celle de dimanche dernier n’a pas fait exception puisque, même si le Pastef qui a été plébiscité par les électeurs, il n’en demeure pas moins qu’il a bénéficié du soutien d’autres partis le plus important voire décisif ayant été, on l’a dit, celui du Pds. C’est le jeu des alliances et des coalitions qui gagne une présidentielle. Les anti-système sont obligés de se mêler aux gens du système pour pouvoir arriver au sommet pour être associés au pouvoir et à ses prébendes. Après la perte du pouvoir, la coalition Benno Bokk Yaakaar aura du pain sur la planche pour maintenir sa cohésion. Kadialy Gassama du Parti socialiste (Ps), membre de la coalition Bby, doute d’une continuité de la coalition. Il déplore l’attitude et le comportement de ses camarades de coalition, lesquels, à l’en croire, ont fait perdre le candidat Amadou Ba au premier tour. Il n’écarte pas l’hypothèse d’une fin de compagnonnage au sein de Benno. «Toutes les hypothèses sont possibles. Je crois qu’à partir d’une évaluation, après avoir situé les responsabilités des uns et des autres dans ce qui est arrivé ce dimanche, le cheminement ne sera plus le même. On s’est toujours plaints, nous, en tant que parti allié, des attitudes de nos camarades de l’Apr. Fondamentalement, le principal problème de notre coalition, c’est le manque d’engagement autour de notre candidat. Ça nous a coûté très cher. S’il y avait une union, alors on aurait dû, au pire des cas, arriver au second tour. D’ailleurs, j’ai été surpris des résultats obtenus par la coalition Diomaye Président. C’est ça aussi la réalité. Nous avions un bon candidat qui n’a pas été soutenu par son camp» déplore l’économiste membre du bureau politique du Parti socialiste.
Amadou Ba, un candidat banni par son mentor !
Le vin est tiré, il faut le boire. Selon Kadialy Gassama, le premier à avoir déstabilisé ou tiré sur leur candidat, c’est le chef de l’Apr lui-même, le président Macky Sall. Il dénonce aussi la floraison de candidats issus de la mouvance présidentielle et notamment de l’Apr. Ce qui a, selon lui, fragilisé le candidat Amadou Ba. « Ce qui n’a pas marché, c’est la cohésion interne. C’est l’une des causes principales de la défaite. Le candidat Amadou Ba a été fragilisé par sa propre coalition, notamment les responsables de l’Apr. C’est une réalité. D’abord, il n’a pas eu le soutien qu’il fallait venant du président de la République. Notamment quand Macky Sall disait que le candidat Amadou Ba est un choix de raison et non pas de cœur. Vous vous rendez compte de tels propos, c’est grave. Pour un candidat qui doit défendre les couleurs de Benno Bokk Yaakaar, recevoir de telles attaques, c’est difficile. On a vu des responsables de l’Apr qui s’attaquaient publiquement au candidat à la veille des élections. C’est grave. Donc ce soutien-là n’a pas été effectif. Ce qui a fait qu’aujourd’hui, malgré un bon comportement du candidat qui a obtenu 34% des suffrages, il n’a pas pu aller au second tour », déplore encore Kadialy Gassama.
Après la perte du pouvoir, les directives des instances dirigeantes de la coalition Benno Bokk yaakaar restent très attendue. Que ce soit à la LD qui réaffirme son ancrage dans Benno tout comme à l’Afp ou au Ps, les responsables souhaitent une évaluation électorale pour, disent-ils, voir et situer les responsabilités ayant conduit à la défaite et parler des perspectives. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’aprèsla chute, une fin de compagnonnage n’est pas à exclure. «Des alliés ont vraiment eu un comportement loyal du début jusqu’à la fin. Parce que les alliés ont eu, à travers des congrès de leurs partis, à investir Amadou Ba. On a vu des congrès extraordinaires de ces partis qui ont connu des mobilisations monstres. Il y avait un engouement en tout cas de la part des partis alliés pour soutenir le candidat Amadou Ba. Ce qu’on n’a pas constaté au niveau de son parti l’Apr, malheureusement. On aura le temps de mieux évaluer la défaite et de situer les responsabilités. C’est à partir de ce moment-là seulement que nous pourrions parler de perspectives de poursuite ou de fin du compagnonnage au regard du nouveau contexte» estime en conclusion Kadialy Gassama, membre du bureau politique du Parti socialiste lui-même composante de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY).
par Adama Thiam
PATRIOTISME ET RESPONSABILITÉ MÉMORIELS
Notre conviction reste figée à l'impérieuse nécessité de concevoir des communautés régionales politiques qui permettront à nos pays, en Afrique, d'élaborer des politiques publiques communes fondées sur la mutualisation des ressources
Le peuple sénégalais, dans la pluralité de ses composantes, vient d'élire son cinquième président de la République, M. Bassirou Diomaye Diakhar Faye, issu de l'opposition, au premier tour du scrutin de mars 2024, avec 54,28% des suffrages valablement exprimés, loin devant le candidat de la majorité sortante, M. Amadou BA, 35,79%. Resplendissante expression, à travers les urnes, d'une aspiration profonde à une nouvelle forme de gouvernance plus démocratique, empreinte d'éthique, plus respectueuse des libertés fondamentales des citoyens, et adossée à l'idéal d'une société plus juste et prospère enracinée dans les valeurs fondamentales du panafricanisme.
D'abord, les nouvelles figures de la majorité présidentielle, particulièrement les responsables du parti Pastef, ont une grande responsabilité et un rendez-vous avec l'Histoire. Jamais dans la démocratisation moderne des Nations africaines, une formation politique formée par des jeunes, membres de l'élite administrative, n'a entamé une telle entreprise immense, suscité un si énorme espoir et réussi à conquérir le pouvoir, dès le premier tour de l'élection présidentielle, à la suite d'une adversité permanente et d'une tentative de son démantèlement.
Il est moins difficile d'arriver au sommet du pouvoir que de l'exercer avec responsabilité et habileté, pour offrir à sa Nation émancipation et prospérité, dans un empire du monde, toujours plus mortel, où les antagonismes entre forces politiques, économiques et financières sont plus aigus et porteurs de germes destructeurs pour les Nations et les Etats faiblement préparés aux défis innombrables et fluctuants.
L'exercice du pouvoir n'est nullement un long fleuve tranquille encore moins une recherche de gloire personnelle. En effet, il demande sens du devoir, autorité, humilité et des concours de circonstances favorables. La coalition Diomaye Président 2024 a proposé un projet au peuple sénégalais. Des objectifs, des ressources et un délai. En fait, plus qu'un projet, la nouvelle classe politique doit impérativement mettre en avant un nouvel idéal de société et une stratégie partagée, par l'essentiel des forces vives de la Nation, susceptibles de transcender les mandats présidentiels.
De surcroît, l'absence de démocratie interne dans les formations politiques à la tête desquelles trône un président inamovible ne facilite, certes, pas une meilleure formation des militants et des citoyens, une contribution utile aux affaires publiques.
Ni le Parti Socialiste, ni le Parti démocratique sénégalais, encore moins l'Alliance pour la République ne survivront à leurs fondateurs. Cette appropriation malsaine par ces conglomérats en réalité, témoigne de l'absence de sens de la transmission.
Cette perversion de la démocratie constitue une source explicative de la patrimonialisation des affaires publiques.
Par conséquent, pour une meilleure réussite, le nouveau pouvoir politique doit impérativement conduire des réformes majeures pour assainir l'espace politique, à la suite de la prolifération de formations politiques, souvent opportunistes et parasitaires ; veiller à la stabilisation de la constitution, notamment dans l'intelligibilité du texte, trop sujet à des interprétations diverses admissibles, et des institutions ; auditer les effectifs de l'administration centrale et territoriale dans le but de rationnaliser le personnel ; recourir au numérique pour favoriser l'éclosion d'un service public plus transparent, plus efficace et plus accessible aux citoyens. Humilité et sens du devoir doivent guider chaque citoyen dans ses actes, car si tout le monde ne peut accéder aux responsabilités dans une République, tout le monde peut, cependant, participer aux efforts de construction d'une communauté nationale solidaire, juste et aisée.
La brutalité et les violences des forces de l'ordre notées dernièrement au Sénégal, commandent de mener des enquêtes et des poursuites judiciaires. De même, les crimes financiers commis, et souvent publiés par les organes de l'Etat, dans leurs différents rapports, et révélés par les médias, doivent être sévèrement sanctionnés. Le nouveau pouvoir doit veiller à garantir l'indépendance de la justice et ne point chercher à s'immiscer dans le processus de la reddition des comptes. Il doit être disposé à affronter les facéties du peuple sénégalais. Simultanément, les Sénégalais sont capables de demander une reddition des comptes aux pouvoirs publics et les taxer, dans la même agitation, de cruauté, d'acharnement ou d'inclémence. Aussi, il est urgent de s'engager très rapidement dans la construction de nouveaux centres de détention plus respectueux des droits de l'homme. Une terre qui a connu, durant des siècles, une humiliation permanente d'envahisseurs-prédateurs - esclavage et colonisation - ne peut aucunement accepter que la dignité de ses enfants soit enfreinte.
Le véritable PSE, Plan Sénégal Education, doit être pensé et mis en œuvre pour façonner un nouveau modèle de citoyenneté. En outre, au vingt-et-unième siècle, il est plus sage d'associer dans la gouvernance les citoyens grâce aux immenses progrès, dans la collecte et la diffusion des savoirs et des opinions, portés par la révolution numérique. Et cela requiert un militantisme plus sincère, de la part des citoyens, un militantisme porté par des idéaux justes et moins flagorneurs, qui vise plus à contribuer à la construction d'une meilleure communauté nationale et moins disposer de la générosité ou de la reconnaissance des gouvernants.
Le dilemme, pour les nouveaux gouvernants, risque de se trouver sur comment atteindre cet objectif de citoyenneté qui enjoint la discipline, donc de la contrainte érigée par une autorité, qui en fin de compte aspire à l'élévation du niveau de culture et de civisme de la population, sans pour autant verser dans l'atteinte à la liberté, droit fondamental des sociétés modernes. De tout temps, les critiques du mouvement socialiste et collectiviste ont eu une véritable crainte de voir, à force de vouloir régenter la vie des citoyens pour atteindre l'ambition nationale d'une communauté plus juste et prospère, sombrer dans la tyrannie. L'enfer est pavé de bonnes intentions.
En outre, universitaires, hommes des médias, intellectuels, syndicalistes et autres mouvements sociaux doivent éviter, à force de vouloir suivre l'euphorie populaire ou la peur de recevoir des avis impertinents, d'aduler les nouveaux détenteurs du pouvoir politique ou encore se mettre servilement à leur disposition sans interroger constamment si leurs décisions et leurs actions répondent aux convoitises légitimes et possibles des populations actuelles et futures. Il est indispensable pour une meilleure respiration démocratique d'encourager l'expression d'opinions contraires à celles qui prédominent et la formulation d'autres alternatives.
En démocratie, la quête de nouveaux droits, l'espérance toujours à une meilleure vie sont des mouvements consubstantiels à son approfondissement.
De plus, le futur gouvernement devrait très rapidement, sur le plan économique, après avoir identifié des secteurs porteurs de croissance, notamment dans les filières agricoles auxquelles il pourrait adjoindre sa stratégie d'industrialisation, accroître les investissements, initiés par les régimes précédents, dans le secteur énergétique. L'exploitation future des hydrocarbures doit permettre au Sénégal d'être une terre attractive aux investissements directs étrangers.
Un nouvel écosystème fondé sur la maitrise des coûts de production énergétique, composé de voies de communications construites dans le but d'augmenter la productivité, d'amorcer des activités économiques nouvelles - motivées par les réelles potentialités des territoires et la conviction forte de réaliser des profits et des recettes fiscales -, d'intégrer des activités économiques et d'encourager une mutualisation des services aux entreprises pour la constitution de marchés viables, doit être promu pour relever le défis de l'emploi et de la création de revenus, gages d'une amélioration du niveau de vie des populations.
Notre conviction reste figée à l'impérieuse nécessité de concevoir des communautés régionales politiques qui permettront à nos pays, en Afrique, d'élaborer des politiques publiques communes fondées sur la mutualisation des ressources. En effet, la rapacité des puissances étrangères, en particulier celles occidentales, assise sur un système politique et administratif solide et aguerri, des entreprises publiques comme privées détentrices de tous les leviers nécessaires à la puissance économique et financière - connaissances, brevets, technologies, maîtrise des circuits financiers et de la négociation - des structures militaires efficaces dans la collecte et le traitement de renseignements, disposant de moyens de coercition inimaginables, témoignent de l'impossibilité pour un seul État en Afrique de mettre en place des stratégies efficaces pour leur faire face.
Mais encore, en 2023, le Fonds Monétaire International et les autorité sortantes du Sénégal ont abouti à un « accord au niveau des services sur la conclusion des premières revues au titre du Mécanisme Elargi de Crédit et de la Facilité Elargie de Crédit, ainsi que de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité ».
Le Sénégal, sous emprise d'un programme du fonds monétaire, est donc assujetti à un ensemble de réformes, et renseigne que les autorités gouvernementales nouvelles n'auront pas totalement l'autonomie dans la conception et les décisions politiques. Des lors, il est de leur devoir d'envisager des alternatives et des manœuvres réfléchies, pour appliquer leurs engagements tenus auprès des populations, et concomitamment éviter de plonger le Sénégal dans une conflictualité avec l'extérieur.
Le Sénégal, modeste par la taille de sa population et de sa superficie mais immense par la qualité des hommes qu'il a vu naître sur son sol, doit être inspirateur des transformations profondes de la nouvelle Afrique. Les nouvelles autorités doivent tracer les chemins de la dignité. Elles ont les ressources, l'énergie et la légitimité populaire pour relever les défis qui se présenteront continuellement durant l'exercice de cette nouvelle mandature. Le Sénégal doit être assimilé à la grandeur du continent africain. Plus qu'un territoire abritant des peuples - pluriels mais unis dans leur diversité -, terre où les particularismes sont constamment sublimés, décidés à avoir un commun vouloir de vie commune, le Sénégal doit être un espoir, un phare, une guidance pour l'Afrique mais également pour le reste du monde, à travers son sens du dialogue permanent.
L'HÉRITAGE MACKY SALL DANS LE MONDE MÉDIATIQUE
Durant 12 ans de présidence, les médias publics sénégalais ont été aux ordres du pouvoir. Purges, censure et propagande étaient leur lot quotidien. Avec l'élection de Bassirou Faye, l'espoir d'une indépendance retrouvée renaît
Alors que le nouveau président Bassirou Diomaye Faye est entré en fonction le 2 avril, l'indépendance des médias publics sénégalais est un chantier prioritaire, selon une enquête de Mediapart. Sous Macky Sall, ces médias étaient devenus des "outils de propagande" à la solde du pouvoir.
Lors de l'élection présidentielle du 24 mars, la télévision publique RTS a tardé à relayer la victoire surprise de Bassirou Faye, la plaçant seulement en troisième position dans son JT du soir, après des sujets sur le président sortant. "La RTS a tort de ne pas diffuser en direct le premier discours du nouveau président", a déploré Mamadou Thior du Cored.
Pourtant, durant 12 ans, la RTS a systématiquement privilégié le pouvoir. Son directeur Racine Talla, proche de Macky Sall, a interrompu des journalistes évoquant des résultats défavorables à la majorité en 2022. "La RTS est devenue un outil de propagande où l'opposition ne passe pas", affirme Seynabou C.*, ancienne journaliste. De nombreuses sources font également état d'ingérence politique dans les rédactions.
La presse écrite n'échappe pas à cette mainmise. Sous Macky Sall, "pour la première fois, on a des hauts responsables du parti présidentiel à la tête des médias publics", note Assane Diagne. Au Soleil, dirigé par l'apriste Yakham Mbaye, "c'est le directeur de publication qui a le dernier mot", selon un journaliste.
Cette instrumentalisation s'accompagne de "purges" et "mises au frigo" des voix dissidentes. Selon un syndicaliste, plus de 60 personnes sont ainsi écartées à la RTS. Des témoins évoquent aussi des nominations politisées.
Bassirou Diomaye Faye s'est engagé à renforcer l'indépendance des médias publics. Un chantier urgent pour rétablir un journalisme de qualité au Sénégal et en finir avec 12 ans de redevabilité au chef de l'État.
LE COUAC MÉMORIEL DE PARIS SUR LE GÉNOCIDE DES TUTSI
Emmanuel Macron avait promis de nouveaux éclairages sur le rôle controversé de la France au Rwanda en 1994. Sa sortie du dimanche n'en a pourtant apporté aucun, déroutant partisans comme détracteurs. Que s'est-il passé à l'Elysée ?
(SenePlus) - Dans un geste très attendu à l'occasion des commémorations du 30e anniversaire du génocide des Tutsi au Rwanda, Emmanuel Macron s'était engagé à reconnaître de nouveau la responsabilité de la France dans ce drame, selon un message transmis aux journalistes par l'Elysée. Cependant, dans une vidéo publiée le dimanche 7 avril, le président français a finalement fait marche arrière, ne réitérant pas ces propos, suscitant l'incompréhension et l'indignation, rapporte Le Monde.
Dans cette vidéo, encadré par les drapeaux français, européen et rwandais, M. Macron déclare : "Je crois avoir tout dit ce 27 mai 2021 quand j'étais parmi vous. Je n'ai aucun mot à ajouter, aucun mot à retrancher de ce que je vous ai dit ce jour-là", en référence à son discours historique tenu à Kigali. Pourtant, trois jours plus tôt, l'Elysée avait affirmé que "le chef de l'Etat rappellera que quand la phase d'extermination totale des Tutsi a commencé, la communauté internationale avait les moyens de savoir et d'agir (...) et que la France, qui aurait pu arrêter le génocide avec ses alliés occidentaux et africains, n'en a pas eu la volonté."
Cette volte-face inattendue a été très mal accueillie par les spécialistes du sujet. "C'est un bazar insensé", commente un diplomate cité par Le Monde. Vincent Duclert, historien auteur du rapport qui a précédé la réconciliation franco-rwandaise, avait vu dans les propos initialement envisagés "un nouveau pas en avant". A Kigali également, on s'offusque de ce revirement qu'on attribue aux conseillers les plus conservateurs de M. Macron.
"Les mots ont une importance, surtout quand il s'agit de centaines de milliers de morts", souligne l'un des contributeurs à la rédaction du discours de 2021, cité par Le Monde. L'ambassadeur français à Kigali, Antoine Anfré, qui avait été un lanceur d'alerte du Quai d'Orsay en 1994, défend la version initiale.
Lors de la cérémonie de commémoration, les dirigeants rwandais n'ont d'ailleurs pas manqué de pointer du doigt les atermoiements français. Le président Kagame a dénoncé "la communauté internationale [qui] nous a laissés tomber". Son ministre a affirmé que "le génocide aurait pu être évité" et que "la volonté a fait défaut et non les moyens".
Pour les autorités françaises, cette séquence ratée vient gâcher les efforts récents de réconciliation avec le Rwanda, sur ce dossier majeur de la politique africaine de la France, déjà en difficulté dans certains pays comme au Sahel.
Par Mamadou Oumar Ndiaye
GOUVERNER, CE N’EST PAS HUMILIER, M. LE PRESIDENT !
Avec le retour en force du banni Jean-Baptiste Tine, nommé ministre de l’intérieur dans le gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko, la rédaction du « témoin » a jugé nécessaire de republier in extenso ce fameux édito qui lui avait été consacré
Le général de corps d’armée Jean-Baptiste Tine n’est donc plus le Haut commandant de la Gendarmerie nationale et directeur de la Justice militaire. Il a été limogé « avec effet immédiat » jeudi dernier et remplacé le même jour sans même avoir eu l’occasion de faire ses adieux à ses hommes. Et sans même avoir pu procéder à une passation de service en bonne et due forme avec son remplaçant. Autant donc dire que le brave — et compétent quoi qu’aient pu dire à son propos les thuriféraires du président de la République ces derniers jours — a été viré sans ménagement comme on le ferait de son domestique. Le brave homme devait pourtant partir à la retraite fin août prochain, c’est-à-dire dans trois mois à peine. Y avait-il donc urgence, le pays brûlait-il au point qu’on ait éprouvé le besoin de lui couper la tête ici et maintenant ? Personnellement, je ne le crois et je ne suis sans doute pas le seul.
Seulement voilà : le président Macky Sall avait décidé d’humilier cet homme qui l’a pourtant servi loyalement et dont, c’est vrai, il a eu à faire un général alors que tant de colonels lanternent, font le pied de grue et rêvent d’arborer les étoiles. Oh certes, tout le monde savait que depuis les manifestations de mars dernier, le président de la République avait décidé de sanctionner les patrons de la police et de la gendarmerie, coupables, selon lui, d’avoir mal géré la situation. Ils voulaient sans doute que ces deux corps d’élite tirent dans le tas ? Car, à notre humble avis, les généraux Ousmane Sy et Jean-Baptiste Tine ont plutôt bien géré la situation. Certes, il y a eu d’inestimables dégâts matériels, des saccages, des pillages mais cela ne valait-il pas mieux que de compter les morts par dizaines ? Les patrons de la police et de la gendarmerie, donc, étaient sur sièges éjectables et Macky Sall a appuyé sur le bouton pour les faire passer à la trappe.
Au lendemain de son limogeage comme un malpropre du Haut commandement de la gendarmerie nationale, le général de corps d’armée Jean-Baptiste tine avait eu droit à un éditorial retentissant de notre directeur de publication Mamadou Oumar Ndiaye (voir témoin 22 juin 2021). A l’époque, l’article avait fait l’effet d’une bombe virale et avait été repris dans plusieurs sites d’informations et réseaux sociaux. Avec le retour en force du banni Jean-Baptiste tine, nommé ministre de l’intérieur dans le gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko, la rédaction du « témoin » a jugé nécessaire de republier in extenso ce fameux édito qui lui avait été consacré.
C’est légal, il est le président de la République, la Constitution lui donne le pouvoir de nommer aux emplois civils et militaires sans compter qu’il est le chef suprême des armées ! Il peut donc promouvoir général qui il veut, nommer à la tête de la grande muette, de la Maréchaussée ou de la Garde qui il veut, et limoger qui il veut. Cela, ça ne se discute pas. Seulement voilà, en toute chose, il faut faire preuve d’élégance, de courtoisie, d’esprit chevaleresque car même quand on congédie son boy ou sa domestique, on doit y mettre les formes à plus forte raison quand on décide de remercier celui qui, quand même, commande sa police ou sa gendarmerie ! En procédant de la manière dont il l’a fait avec le général Jean-Baptiste Tine, le chef de l’Etat a humilié inutilement un officier général de nos valeureuses forces de sécurité et de défense. Ce qui est un très mauvais signal envoyé aux milliers d’hommes sous les drapeaux et qui, au péril de leur vie, défendent nuit et jour, par tout temps et souvent sans grands moyens, l’intégrité du territoire national ou la sécurité des personnes et des biens. Des hommes et des femmes astreints à l’obligation de réserve, n’ayant donc pas le droit d’exprimer leurs opinions et qui, en hommes de devoir, acceptent leur sort stoïquement, sans réprobation ni murmures. Et qui, donc, ne serait-ce que pour cela, méritent d’être traités avec considération et respect et non de la manière dont le président de la République l’a fait au patron du corps d’élite de la Gendarmerie nationale ! On reproche aux généraux Ousmane Sy et Tine d’avoir mal géré les événements de mars dernier ?
A ce que l’on sache, côté violences, les manifestations des Gilets jaunes, en France, ont produit plus de dégâts — même s’il n’y a pas eu de morts comme chez nous — notamment sur les Champs Elysées qui ont été complètement saccagés. Et pourtant, à ce qu’on sache, le président Macron n’a limogé si son chef de la Police, ni son chef de la Gendarmerie après ces événements. Et il y a quelques jours, le monde entier a vu le même président se faire gifler par un jeune homme. Il n’en a pas pour autant fait sauter séance tenante les patrons de ces deux corps d’élite des forces de sécurité de son pays ! Pour dire qu’en toute chose, il faut, encore une fois, de la mesure et de l’élégance. Du sang-froid aussi.
Hélas, sous le magistère du président Macky Sall, ce n’est pas la première fois qu’un serviteur de l’Etat qui se donne corps et âme pour accomplir sa mission est limogé de façon humiliante. Procureur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, le magistrat Alioune Ndao a ainsi été relevé de ses fonctions en pleine audience ! On aurait pourtant pu attendre la fin de cette dernière ou même du procès Karim Wade pour le faire. Il est vrai que le brave homme avait pris trop à cœur sa mission de traquer tous les ripoux de l’ancien régime au point de vouloir jeter en prison tous les 25 « enrichis illicites » qui figuraient sur sa liste. Il ne savait pas, le naïf, que l’emprisonnement d’une seule personne parmi toute cette liste intéressait vraiment le président de la République… Son sort a été scellé quand il a voulu jeter en prison Abdoulaye Baldé qui est aujourd’hui un membre éminent de la majorité présidentielle !
Le temps béni des milices et des boîtes à propagande !
A propos des manifestations de mars, il nous revient qu’à leur lendemain, on disait dans l’entourage du président de la République qu’il allait couper des têtes non seulement dans les forces de sécurité, mais aussi dans son gouvernement ! On disait en effet qu’il gardait un chien de sa chienne à certains de ses collaborateurs coupables de l’avoir abandonné au plus fort des violences, voire des émeutes, des « Sonkistes ». Et là, on allait voir ce qu’on allait voir, promettait-on. Et puis, les élections locales approchant, notre coupeur de têtes a remisé son sabre dans son fourreau : il ne fallait surtout pas limoger de ministres ou des directeurs généreux de sociétés au risque d’alimenter une fronde qui soit irait grossier les rangs de l’opposition soit, à tout le moins, procéderait à des votes sanctions. Le président a donc jugé plus prudent d’attendre des temps meilleurs pour décapiter des politiciens. Les patrons de la Gendarmerie et de la Police, eux, n’ayant pas de bataillons de militants pouvant sanctionner électoralement, ou brûler des pneus voire des drapeaux, ont été limogés. Tant pis pour eux, ils n’avaient qu’à être des militants de l’Apr ! Et pendant que les chefs de la Police et de la Gendarmerie se font humilier, les nervis, eux, ont le vent en poupe et tiennent le haut du pavé ! Désormais, c’est eux les chouchous du président de la République qui les regarde avec délectation violenter des manifestants qui n’ont commis que le seul crime d’avoir exprimé leurs opinions. Car, dans ce pays, cela est désormais un crime que de dire au président de la République qu’on n’est pas content de la politique qu’il mène.
Aux premières heures de l’indépendance de ce pays, et même un peu avant, ont avait connu les « Comités d’action », des milices tristement célèbres et sanguinaires parmi lesquels celui dont l’Histoire retiendra le nom était le fameux et terrifiant « Eleubo». En fait, les « Tontons macoutes » n’étaient qu’un surnom donné par l’opposant Wade à ces nervis de l’Union progressiste sénégalaise (Ups) devenue Parti socialiste (Ps). La France, elle, avait vécu sous le règne de terreur du Service d’Action civique ou SAC, le redoutable service d’ordre du général De Gaulle. Lequel partage avec notre bon président de la République Macky Sall non seulement le même amour pour les milices privées mais aussi celui de la propagande audiovisuelle puisque le général avait son Ortf qui n’avait rien envier à Radio Moscou côté censure et Macky Sall a sa Rts, un machin anachronique dont il vient de chanter les louanges au Fouta et sur lequel il déverse de l’argent public comme s’il en pleuvait ! Résumons: l’humiliation de généraux républicains, la prolifération d’une milice gouvernementale, l’affaiblissement des forces de défense et de sécurité, l’existence d’une boite audiovisuelle de propagande digne de l’Ortf gaulliste : Décidément, nous avons un président moderne ! Et dire qu’il est né après l’Indépendance…
Des précédents illustres
En cette matière aussi, le président de la République copie son prédécesseur Wade jusqu’à la caricature. En effet, en arrivant au pouvoir, le président Abdoulaye Wade avait limogé sans ménagement le chef d’état-major général des Armées (Cemga) qu’il avait trouvé en place. Il s’agit du général Mamadou Seck « Faidherbe », héros de la guerre de Bissau entre autres, celui-là-même qui a fait son entrée au prestigieux « Hall of Fame » de l’école de guerre américaine de Carlisle Barracks, en Pennsylvanie. Comme JeanBaptiste Tine, il ne restait au Général Seck que deux ou trois mois pour prendre sa retraite. Il n’avait même pas eu droit à un adieu aux Armées…Quelques années plus tard, Wade s’était énervé contre le gouverneur militaire du Palais, un colonel de gendarmerie, coupable à ses yeux de n’avoir pas pu lui éviter de se retrouver coincé dans un embouteillage alors qu’il était parti effectuer une visite en Banlieue ! Wade l’avait limogé le même jour. Devinez quoi, ce colonel gouverneur du palais limogé avec pertes et fracas par son prédécesseur ? Eh bien Macky Sall, devenu président à son tour, l’avait promu Général avant d’en faire…le patron de la gendarmerie !