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2 décembre 2024
Développement
DIOMAYE FAYE ENTRE EN FONCTION
Symbole du renouveau, le nouvel élu est officiellement devenu le cinquième président de la République ce mardi 2 avril 2024. Devant le Conseil constitutionnel, il a juré de respecter la Constitution et d'oeuvrer au développement du pays
(SenePlus) - C'est devant une assistance de dignitaires sénégalais et étrangers que Bassirou Diomaye Faye, 44 ans, a officiellement pris ses fonctions de cinquième président du Sénégal. Ce mardi 2 avril 2024, lors d'une cérémonie solennelle organisée au Centre des expositions de Diamniadio, le désormais ex-opposant a prêté serment, confirmant ainsi son élection surprise du 24 dernier.
"Devant Dieu et devant la nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d'observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois", a-t-il déclaré, main droite levée, sous les yeux de plusieurs chefs d'État africains. Des mots forts signifiant le début officiel de son mandat de cinq ans, mais aussi la fin d'un parcours politique mouvementé.
Car cette prestation de serment marque l'ascension fulgurante de Bassirou Diomaye Faye. Jusqu'au mois dernier, l'ancien inspecteur des impôts croupissait encore en prison, sans jugement depuis plusieurs mois. Sa libération et sa victoire surprise à la présidentielle auront donc été le point de départ d'une reconversion express au sommet de l'État.
Désormais chef de l'exécutif, le nouveau président s'est engagé à "respecter et faire respecter" les lois du Sénégal. Reste à savoir si celui qui se proclame homme de la rupture parviendra à engager les réformes promises pour les cinq prochaines années.
Par Alpha Amadou SY
DÉMOCRATIE SÉNÉGALAISE : À QUAND LE GRAND BOND EN AVANT ?
Eu égard à son histoire, à sa culture et à ses ressources humaines, ce pays peut nourrir l’ambition de cesser de faire de « la respiration démocratique » une exception d’un jour de vote pour en rythmer le quotidien des citoyens
Selon les vœux du ministre de l’Intérieur, Mouhamadou Makhtar Cissé, le 24 mars a été « un jour de respiration démocratique ». Des efforts conjugués dans une seule et même symphonie des citoyens motivés, des instructions à l’âme républicaine, d’une presse d’un professionnalisme toujours impressionnant et d’une classe politique responsable a résulté un verdict sans appel et sans la moindre contestation. Aussi, l’écrasante majorité des Sénégalais a-t-elle retrouvé le sourire, le rire voire les éclats de rire,
Et pourtant, malgré cette embellie, qui redore intensément le blason si terni du système politique sénégalais, il est très difficile de parler d’avancées démocratiques notoires.
Les différentes péripéties, qui ont caractérisé la situation du pays depuis au moins 2021, ont fini par convertir en référendum la présidentielle de mars 2024. Partant, sans revenir ici sur les considérations déjà formulées dans nos articles précédents, la présidentielle s’est traduite par le dégagisme. Or celui-ci, même s’il est sans pareil pour se défaire d’un prince, il est aussi générateur de deux effets pervers pour la démocratisation.
La première perversion réside dans la focalisation autour du départ, laquelle hypothèque l’organisation des débats sur les programmes. Sous ce rapport, la présidentielle de mars 2024 est une répétition des législatives de 2023. En optant de mener sa campagne par la défense et l’illustration des réalisation infrastructurelles du président Sall, BBY a été fort vulnérable à la stratégie de l’opposition dont le mot d’ordre fera mouche : « Votez massivement, afin de mettre fin au pouvoir en place !»
Dans ce contexte, même AAR (Alternative pour une Assemblée de Rupture), quoique créditée d’une intéressante campagne, n’a eu qu’un seul député. L’explication en est la suivante : cette élection a été le point de cristallisation du vote utile et du vote -sanction.
Pareillement, la présidentielle, tenue dans des conditions les plus rocambolesques, n’offrait pas l’opportunité d’un débat sur les programmes, condition de leur appropriation. Avec une campagne écourtée pour une raison institutionnelle et un candidat libéré pratiquement à une semaine du scrutin, le temps pour convaincre était quasi inexistant. Ainsi, comme lors des législatives, les citoyens ont sanctionné le pouvoir en place. La seconde perversion est que le dégagisme jette l’opacité sur le landerneau politique. Les forces coalisées pour faire triompher le dégagisme, en faisant prévaloir le vote utile, s’interdisent de se compter pour évaluer le poids réel de chaque composante. Ce faisant, avec la stratégie « du marcher ensemble », tant qu’elle est payante, prédomine la fraternité, mais au moindre soubresaut « le marcher séparément » survient avec souvent un déchirement inouï. Ainsi, YAW, dont le coude à coude, au sortir des législatives, préfigurait un séisme politique au cœur de l’hémicycle, avait caressé le rêve d’opposer à la majorité mécanique de la mouvance présidentielle son unité mécanique, a vite déchanté. Sa dynamique unitaire a souffert de la controverse née du dialogue auquel les conviait le président Macky Sall. Cette divergence atteindra son summum avec la décision surprenante du groupe parlementaire PDS de s’allier avec les députés issus de la majorité présidentielle pour accuser le dauphin, choisi par le chef de l’État en personne, de corruption de deux membres du Conseil Constitutionnel.
Force est alors de reconnaitre que cette présidentielle de mars 2024, pas plus que celle de mars 2012, n’atteste d’une avancée significative de la démocratie sénégalaise. Elle est plutôt la défense et l’illustration de l’engagement des Sénégalais à préserver les acquis arrachés de haute lutte à la faveur de la première alternance politique survenue au Sénégal le 19 mars 2000
Il est même loisible de considérer que, sous les trois alternances politiques, les gouvernants n’ont pas su mettre à profit l’importante architecture institutionnelle héritée du président Abdou Diouf. Au contraire, le tripatouillage constitutionnel, la question de la dévolution monarchique du pouvoir et la promotion du clientélisme sous ses formes les plus abjectes ont confiné le système politique dans un état de danse sur place. Le nombre de morts, les peines d’emprisonnement surréalistes, les immenses dégâts matériels et le lourd tribut payé par la presse restent suffisamment révélateurs du fait que les « biens immatériels » ont constitué le ventre mou de la gestion du Sénégal par les pouvoirs issus des alternances politiques. Aujourd’hui, la sérénité avec laquelle les citoyens-électeurs se sont acquittés de leur devoir confirme la pertinence de la thèse selon laquelle les Sénégalais sont en avance sur leur classe politique. Aussi revient-il au pouvoir et à l’opposition politique de combler ce retard en faisant du coup réaliser à la démocratie un bon en avant.
Avec ce nouveau défi, il serait rassurant de se rendre compte que la bourrasque, qui a emporté les terribles accusations d’atteinte à la sécurité de l’État du Sénégal, n’a pas drainé sous son sillage les dossiers ayant trait au soupçon de détournements des deniers publics. Et s’il est vrai qu’il faut du temps pour avoir droit à des reformes substantielles, il reste que le nouveau peut, à moindre frais, lancé des signaux forts
Participeraient de ces initiatives immédiates, la réduction du train de vie de l’État, la protection des ressources naturelles et la promotion du consommer local. L’interdiction du sponsoring politique qui oblige les ministres et Directeurs à user de deniers du contribuable pour entretenir la clientèle politique feraient partie de ces signaux. le nouveau serait aussi bien inspirée en préconisant cette pratique bien connue des Ivoiriens : inviter les ministres à séjourner chaque week-end chez eux. Ce faisant, ils ne se déconnecteront pas du quotidien de leurs électeurs. En outre, ce séjour les inciterait à améliorer le cadre de vie de leur terroir où ils ne s’y rendent en général qu’à l’occasion des décès et des meetings politiques. La perspective est d’autant plus intéressante que le travail en ligne et la desserte par voie aérienne de certaines localités du Sénégal militent en sa faveur.
En tout état des cause, l’espoir suscité est tel que tout dévoiement pourrait faire le lit de courants politiques aux finalités les plus regrettables.
Dans cette quête de l’amélioration qualitative du système politique, l’opposition est, elle aussi, à interpeller. Alors que, en bonne démocratie, les opposants s’inscrivent dans le double axe de l’amélioration qualitative des condition de vie des citoyens et de la consolidation de l’État de droit, au Sénégal ces derniers marchent sur une jambe, la lutte pour le pouvoir. Et pour cause, les manifestations contre le pouvoir ne réussissent le plus souvent que quand elles sont interdites !
Par ailleurs, tout étant conscient que, en démocratie, aucun acquis n’est irréversible, l’opposition politique ferait avancer la démocratie en cessant de se focaliser sur la question de la fiabilité du fichier électoral et de la disqualification du ministre de l’Intérieur pour l’organisation des élections.
Pour rappel, le soupçon sur la fiabilité du fichier avait amené l’opposition politique à boycotter les législatives de 2007. Pourtant, c’est pratiquement le même document qui sera utilisé lors des législatives de 2009. Et le revers électoral subi par le PDS avait préfiguré le déclin fatal du pouvoir libéral. Enfin, au regard des enseignements de cette présidentielle, la contestation du fichier électoral peut-elle continuer à polluer l’espace politique ?
Dans le même esprit, un regard plus circonspect sur la question du parrainage est nécessaire. Le principe de la participation inclusive ne doit pas déboucher sur un nombre surréaliste de candidats. Hormis les coups financiers aux frais du contribuable, il y va de la qualité de l’écoute citoyenne que requiert le vote. Le Sénégal compte suffisamment de compétences capables de soumettre à la classe politique des solutions à cette délicate équation.
Finalement, débordant le jour de vote, le Sénégal profite de conditions exceptionnelles d’une très bonne « respiration démocratique ». Seulement, eu égard à son histoire, à sa culture et à ses ressources humaines, ce pays peut nourrir l’ambition de cesser de faire de « la respiration démocratique » une exception d’un jour de vote pour en rythmer le quotidien des citoyens.
Une telle utopie tient sa positivité en ce qu’elle incite chacune et chacun à ne ménager aucun effort pour le développement du Sénégal. Car d’une économe de rente ne peut que résulter des perversions démocratiques, conséquences de la faiblesse des forces sociales censées animer le jeu démocratique. Dès lors, l’urgence est de créer les conditions pour enclencher des dynamiques à même de faire émerger de grands agriculteurs et des capitaines d’industries.
Cette perspective est solidaire d’un engagement conséquent pour diffuser les lumières et promouvoir les sciences et tous les arts, y compris la comédie intelligente. Le succès de cette option politique reste fondamentalement tributaire de la valorisation des langues nationales, du patrimoine culturel et de tout ce que l’humanité a créé de meilleur au cours de sa longue et tumultueuse histoire. Alors, l’instruction civique, une fois mise à contribution, permettra chaque citoyen de faire prévaloir une subjectivité pleine et entière l’autorisant à être électeur et/ou éligible
Par Vieux SAVANÉ
L’ANTISYSTÈME FACE À LUI-MÊME
« France Dégage ». « A bas l’impérialisme ». « A bas le néocolonialisme », etc. Si mobilisateurs qu’ils soient, les slogans même dopés par la puissance performative qu’on semble leur prêter, n’ont en effet aucunement vocation à transformer le réel
Suite à sa prestation de serment aujourd’hui, mardi 2 avril, devant le Conseil constitutionnel et des homologues de l’espace CEDEAO et de la Mauritanie, il est attendu de Bassirou Diomaye Faye, président nouvellement élu, qu’il porte sans tarder l’ambition de faire avancer le Sénégal, et par ricochet le continent, en rectifiant certains errements qui ont cours aux plans politique, économique, culturel et social.
Il doit avoir à cœur de le transformer au mieux, en y injectant un possible adossé à la valeur travail, à l’éthique, à l’engagement, au don de soi, à la volonté de servir sa communauté.
Avec un pays fort de quelque 75% de jeunes, continuer de comptabiliser des rêves d’avenir de centaines voire de milliers de filles et de garçons engloutis dans les profondeurs océanes, calcinés par le brûlant soleil du désert, interroge forcément sur le mode de gouvernance. Surtout qu’au bout de leur témérité, scintille l’urgence de s’en sortir. A croire d’ailleurs que pour une bonne frange d’entre elle, céder à de telles pulsions suicidogènes est l’expression subliminale du besoin de voir la politique ne pas s’abîmer à capter les ressources nationales à des fins personnelles, familiales et claniques.
Sans ergoter sur les engagements déclinés dans le projet « Pastefien » et repris lors de la campagne électorale, il convient de rappeler que la parole donnée, après avoir été fortement malmenée par le « wax-waxeet » de Wade et décrédibilisée sous Sall par une plurivocité qui en dilue le sens, mérite de retrouver sa sacralité, en l’occurrence l’univocité qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Dans cette perspective, l’antisystème tant chantée est la mise sur orbite d’un président de la République qui ne pense pas à sa réélection et organise sa mandature autour de la Souveraineté, à savoir une prise en main de soi par soi. Il consiste aussi à veiller au bon fonctionnement des institutions en respectant les prérogatives de chacune d’entre elles et à se donner les moyens de son indépendance. Loin d’être déclamatoire, la Souveraineté dont il est fait cas ne saurait être figée dans des slogans, fussent-ils les plus disruptifs. « France Dégage ». « A bas l’impérialisme ». « A bas le néocolonialisme », etc. Si mobilisateurs qu’ils soient, les slogans même dopés par la puissance performative qu’on semble leur prêter, n’ont en effet aucunement vocation à transformer le réel. Prise en main de soi par soi, la Souveraineté incite au contraire à se doter des moyens de son indépendance autour d’une vision soucieuse de se mettre au service des besoins et des attentes des populations
Un préalable toutefois : savoir rompre avec des pratiques endogènes, négatives voire corruptogènes, organisées autour d’un narratif intériorisé par une grande majorité de nos compatriotes. Ce qui fait dire àIbrahima Thioub qu’« il suffit que vous soyez nommé à un poste ou que vous accédiez à une position de pouvoir quelconque pour qu’on vous submerge de félicitations et qu’on s’attende en retour à ce que vous en profitiez pour vous enrichir et procéder à une redistribution » (in Sud quotidien . Mars 2014). Et de souligner que « cette conception du pouvoir qui accouple prédation et clientélisme a profondément pénétré nos sociétés » (ibidem). Ce que fustige d’ailleurs la jeunesse lorsqu’elle se désole du « toog muy dox » (s’enrichir à ne rien faire)
En réalité, il n’est pas demandé l’insurmontable au président Bassirou Diomaye Faye, sinon d’inaugurer une nouvelle aube qui s’illumine dans le travail bien fait. A défaut d’avoir réussi à mettre en place le Sénégal de nos rêves, il est maintenant question de faire la place à toute une énergie souterraine qui se déploie loin du clinquant médiatique, dans des domaines aussi divers et variés que les finances, l’agriculture, les services, les sciences et techniques.
Durant la pandémie de la Covid 19 les médias avaient ainsi relayé moult innovations propulsées par une jeunesse pétrie de talents sans que les pouvoirs publics ne capitalisent sur cela. Aussi, face à cette jeunesse désabusée, mue par une forte défiance, essayant vaille que vaille de s’en sortir, il convient justement de lui redonner confiance en réconciliant la politique avec son sens étymologique, à savoir se mettre au service de la cité. Pressés par un présent entêtant, les jeunes ne se projettent pas dans le futur et ne sont nullement nostalgiques d’un âge d’or révolu qu’ils n’ont pas connu. Ils se retrouvent plutôt dans le désir brûlant de se réaliser. Désir de boulot. Désir d’équité. Désir d’excellence. Désir de justice sociale, économique. Désir d’une République qui couve ses enfants de la même manière en leur offrant les mêmes opportunités.
Il est donc attendu de Bassirou Diomaye Faye qu’il ne se laisse pas happer par les signes extérieurs du pouvoir tel qu’il se donne à travers des voitures de luxe construites autour de longs cortèges qui désertent les bureaux, perturbent la circulation des personnes. Déjà, pour l’avenue Léopold Sédar Senghor dont le trottoir longeant le palais présidentiel a été confisqué de manière disproportionnée, pour la sécurité d’une seule personne, il est attendu qu’elle se libère. Ce faisant, le palais redeviendra cette maison où le citoyen lambda peut s’arrêter pour admirer à travers les barreaux son imposante façade, ses beaux jardins. Se promener librement et prendre des photos avec les gardes rouges tout autant que les touristes, sous le regard vigilant des gendarmes en charge de la sécurité. Ce qui est encore attendu c’est qu’on torde le cou à l’ « heure sénégalaise », cette drôle d’incongruité pour dire le laxisme, le laisser aller, contrairement à la ponctualité, l’ordre et la discipline, gages de performance et de sérieux. Certes il n’est question que de la partie lilliputienne de l’iceberg puisqu’il est des problèmes autrement plus importants déclinés sous les tons, ayant trait à l’emploi, à la reddition des comptes, à la refondation des institutions, etc.
Seulement voilà, parce que le diable est dans le détail, il faut précisément être regardant par rapport aux insignifiances qui changent la vie. Et il en est tant d’autres. Aussi, au-delà d’une vigilance tatillonne, la rupture attendue est-elle de voir le président Bassirou Diomaye Faye déjouer les pièges qui aspirent, avalent et enferment à bas bruit dans le « pouvoirisme », en épousant une posture, un état d’esprit capables de faire front.
NOUVELLE DONNE FRANCO-SÉNÉGALAISE
Sonko, mentor de Faye, inquiétait auparavant les autorités françaises par ses critiques virulentes de la "colonisation" et du "néocolonialisme". Mais un rapprochement s'est opéré ces derniers mois par "nécessité de préparer l'avenir"
(SenePlus) - Après l'élection surprise de Bassirou Diomaye Faye à la présidence du Sénégal, la France souhaite maintenir des relations constructives avec le pays ouest-africain, malgré les visions divergentes, selon des sources diplomatiques citées par Le Monde.
Dans un appel de près d'une demi-heure vendredi, Emmanuel Macron a signifié au nouveau chef d'État sa "volonté de poursuivre et d'intensifier le partenariat" franco-sénégalais, souligne l'Élysée cité par le quotidien. Dès le 25 mars, le président français avait félicité M. Faye, issu du parti d'opposition Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef) et qualifié de "souverainiste".
À Paris, on salue "un scrutin vanté comme un exemple de vitalité démocratique" dans une région secouée par les coups d'État militaires. "Même si un rééquilibrage s'impose, Paris veut conserver avec Dakar des relations apaisées", écrit Le Monde.
Ousmane Sonko, mentor de M. Faye, inquiétait auparavant les autorités françaises par ses critiques virulentes de la "colonisation" et du "néocolonialisme". Mais un rapprochement s'est opéré ces derniers mois par "nécessité de préparer l'avenir", des agents français s'étant rendus à sa rencontre.
"Nous avons expliqué à Paris que nous souhaitions que nos ressources naturelles et humaines nous profitent en priorité. Notre vision souverainiste n'a rien d'extrémiste", assure au Monde un conseiller de M. Faye, dont le parti plaide notamment pour une réforme du franc CFA.
Sur ce point, "la France, premier investisseur et deuxième partenaire commercial, se dit sereine", selon une source diplomatique citée: "Nous sommes plus ouverts que jamais à cette idée".
Si des sujets de friction évidents demeurent, d'autres terrains d'entente sont envisageables, estime Le Monde, comme sur le plan sécuritaire avec le maintien d'une présence militaire française restreinte à Dakar.
Mais "sur certaines questions comme le respect des droits des minorités sexuelles, le Sénégal agira à sa guise", prévient un conseiller cité par le journal, appelant la France à un "partenariat respectueux sans nous imposer un agenda".
Une "période d'incertitude" s'ouvre donc, chaque geste étant désormais "scruté" de part et d'autre après le soutien longtemps apporté par Paris à l'ex-président Macky Sall, dénoncé par les vainqueurs.
par Jean Pierre Corréa
TREMPER NOS PLUMES DANS NOS PLAIES
EXCLUSIF SENEPLUS - Tahirou Sarr n’est hélas pas le seul hurluberlu autoproclamé « expert », à squatter plateaux télé et sites d’infos en mal de programmes dignes du nom. Le milieu médiatique doit se faire violence pour réaliser son aggiornamento
« Le pouvoir n’est pas une chose simple. Il pénètre toujours le corps de celui qui en exerce la réalité avec son petit souffle de folie. ll transforme l’être, change son regard sur la société et peut aller jusqu’à bouleverser tout son référentiel axiologique au point que l’agneau le plus doux et le plus consciencieux peut devenir, au fil du temps, un monstre froid, de feu et de fer. » - Mamoudou Wane, Journaliste.
Ce mardi 2 avril, le Sénégal entre indubitablement dans une ère nouvelle. Bassirou Diomaye Faye est investi président de la République et à vrai dire, le fait qu’il prête serment, pour le coup est superflu, il n’a point besoin de jurer quoique ce soit sur quoi que ce soit, pour nous convaincre qu’il n’a plus le choix. Enfin, si, il a le choix entre réussir et… réussir. L’ampleur de sa victoire lui indique de façon limpide ce que les Sénégalais ont rejeté, puisqu’ils ont clairement envoyé à l’ensemble de la classe politique, ce qu’ils pensaient de leurs mœurs obscènes et de leurs comportements désobligeants, qui ont révulsé les populations, qui ont banni ce culte total que nos hommes politiques dans leur grande majorité avaient voué à l’opportunisme. Le président Diomaye Faye a la lourde responsabilité de conduire le pays vers de nouveaux et enchanteurs futurs. Comme le bon maçon, il ne sera jugé qu’au pied du mur. Tout le monde a intérêt à ce que notre nouveau chef d’état réussisse, car sa victoire a été claire, nette et sans bavure. Et pour tendre vers cette réussite, les Sénégalais se doivent de l’aider à réaliser ce qu’il a promis aux populations. Il a dit qu’il pouvait, répondons-lui : « Yes We Can ! ».
L’inévitable et implacable réforme médiatique
Le changement que demande le peuple sénégalais dans sa majorité, devra se faire paradoxalement à son corps défendant, et il est nécessaire que le milieu médiatique soit le premier à se faire violence pour réaliser son aggiornamento et à dresser un lucide état des lieux, où ont proliféré tous les faussaires et tous les aventuriers de l’information. Il ne saurait être reproché aux nouveaux hommes qui vont diriger le Sénégal, d’imposer à notre presse, qu’elle sera libre, si elle sait ce qu’est son énorme responsabilité dans l’accompagnement d’une nouvelle ère souhaitée par les Sénégalais. Pas de liberté sans responsabilité. Nous devons sans honte ni atermoiements futiles, plonger nos plumes dans les plaies ouvertes qui ont balafré notre démocratie, à cause de nos inconséquences, nos incompétences, nos mensonges et nos diffamations sans causes ni conséquences, que bien des mercenaires de la plume ont déversés sur les unes de tant de journaux et d’injustifiés « sites d’informations », gérés par des journalistes qui ne s’affublent même plus de guillemets, mais pire signent leurs méfaits avec des pseudonymes.
Le CORED est actuellement en première ligne, en ayant mis en garde contre les propos d’un soi-disant expert, Tahirou Sarr, pour ne point le nommer, qui éructe sans fards des inepties inconcevables devant des journalistes qui ont surtout eu le tort de l’inviter.
Le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias a attiré l’attention des journalistes et techniciens des médias sur la nécessité de faire preuve de “responsabilité” en se gardant de donner de l’audience à la “parole xénophobe, raciste, stigmatisante et intolérante”, conformément à l’Article 18 du Code de la presse, et les a exhortés à censurer tout ce qui peut porter atteinte à notre vivre ensemble”.
Le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias constate que Monsieur Tahirou Sarr du Mouvement nationaliste sénégalais, connu pour son discours public tendancieux sur les étrangers vivant au Sénégal et l’immigration, bénéficie d’une présence médiatique de plus en plus marquée. Mais il n’est hélas pas le seul hurluberlu autoproclamé « expert », à squatter nos plateaux télé et nos sites d’infos en mal de grille de programmes dignes de ce nom et les « chaînes YouTube », gérées sans aucune notion de déontologie journalistique.
Le ménage doit aussi être fait dans cette jungle de titres qui chaque matin inondent l’espace médiatique et qui émanaient non pas de groupes de presse, mais de « Groupes de Pression », appartenant à des tendances, adverses souvent, diffusées par des hommes du pouvoir sorti, qui y faisaient ignoblement leurs trafics d’influences.
Les 500.000 lecteurs de nos quotidiens n’ont pas besoin de 40 journaux. L’heure est aujourd’hui à la puissance de nos informations qui concernent toutes les problématiques de développement, autour desquelles le nouveau pouvoir doit savoir expliquer ses nouvelles exigences aux populations. C’est à nos journalistes formés et responsabilisés, qu’il revient de poser avec les compétences qui vont avec, toutes les questions relatives, par exemple à la monnaie, sujet qui ne peut plus être commenté par n’importe qui sur un plateau, avec toute la désinvolture qui accompagne souvent les ignorants. Pour aider ce nouveau pouvoir à réussir, nous devrons être déterminés à pointer ce qui doit être changé, mais aussi tout ce qui pourrait les éloigner des vertus nécessaires à l’accomplissement de tout ce qu’ils ont promis aux Sénégalais. Respecter l’intelligence de leurs lecteurs et de leurs auditeurs et téléspectateurs, en se mettant au niveau des enjeux qui bordent clairement nos voies de la rédemption, devra être le leitmotiv de notre milieu médiatique.
Notre nouvelle mission est de les rendre plus libres et plus intelligents, pour les préparer aux défis futurs qui conditionnent l’avenir de notre pays. Seule condition pour y parvenir : Faire un implacable ménage…sans ménagements évidemment. Pour qu’enfin les journalistes remplacent les pisse-copies…comme ils aiment d’ailleurs se nommer sans même savoir ce que ce terme a de dédaigneux…
C’est dire…
par Macky Sall
LETTRE AUX LEADERS ET MILITANTS DE BENNO BOKK YAAKAAR
C'est en restant unis, que nous serons dignes de la confiance que le peuple sénégalais nous a manifestée douze durant en dépit de la conclusion du 24 mars 2024. Et l'histoire, à nouveau, nous gratifiera de ses promesses heureuses pour notre cher pays
Mes chers alliés, leaders, responsables et militants,
Née de l'épreuve d'une mutation décisive dans notre histoire politique, la coalition Benno Bokk Yaakaar a marqué profondément l'évolution de notre pays ces douze dernières années à travers une longévité et une stabilité à nulles autres comparables. Je suis honoré d'avoir bénéficié de votre confiance, de votre soutien sans faille et de votre solidarité à toute épreuve.
Je vous témoigne de mes sentiments de profonde gratitude.
Notre diversité n'a jamais été un obstacle à notre unité. La différence de nos expériences a été une source féconde d'enrichissement mutuel, mais surtout le terreau de nos performances dans la transformation qualitative et quantitative de notre pays.
Notre unité a préservé notre nation des convulsions qui déstabilisent dans un monde difficile, en pleine mutation et de plus en plus complexe. Nous avons, défendu ensemble et en commun le socle du vivre-ensemble dans la longue tradition d'hospitalité du peuple sénégalais. Nous avons fait du sacerdoce dans l'exercice partagé du pouvoir, une éthique qui transcende les intérêts particuliers.
Nous avons hissé notre pays au rang d'une nation prête pour l'émergence à la faveur du Plan Sénégal Émergent et le développement d'une démocratie exemplaire, d'un État garant de l'intégrité des institutions. Nos acquis auraient été fragiles si nous n'avions pas donné la primauté à l'intérêt général de notre peuple. Nous sommes restés forts parce que nous avons veillé sur notre cohésion et les intérêts supérieurs de la Nation.
Mes chers alliés, je vous invite, après les changements à la tête de l'État, à poursuivre cette tradition de solidarité et d'unité, cette expérience de construction d'une vision commune du destin de notre pays.
Nous avons donné la preuve que la politique n'est pas uniquement un champ de confrontation. Elle est aussi, cela a toujours été ma conviction, une quête permanente de consensus pour entreprendre, dans un élan collectif, l'action de transformation pour le bien-être de notre peuple et la renommée de notre cher pays.
Je vous invite à porter, ensemble, cette expérience de performance attestée douze ans durant et d'en être fiers, parce que cette expérience des différences traversées et des divergences résolues nous a valu des acquis considérables sur le chemin de l'Emergence.
C'est en restant unis, que nous serons dignes de la confiance que le peuple sénégalais nous a manifestée douze durant en dépit de la conclusion du 24 mars 2024.
Mes chers alliés, je vous exhorte leaders, responsables et militants de notre grande coalition à rester attentifs à la voix des synergies nécessaires et des solidarités salutaires.
Et l'histoire, à nouveau, nous gratifiera de ses promesses heureuses pour notre cher pays ancré dans ses traditions démocratiques et républicaines.
Vive le Sénégal
Vive la République
Vive Benno Bokk Yaakaar
Vive la grande coalition de la majorité présidentielle
par Mohamed Lat Sack Diop
DES TESTS D'AUTORITÉ POUR DIOMAYE FAYE
À Paris, aucune urgence n'attend Macky Sall pour justifier que soit précipité son départ du pays alors qu'à Dakar des dossiers et "affaires" sont en traitement et que d'autres pourraient connaître des suites judiciaires
Le président Bassirou Diomaye Faye se prépare à prendre les reines du pouvoir ďEtat du Sénégal pour en exercer les pleins pouvoirs. Mais aucune euphorie ne peut nous faire oublier que ce pouvoir a été acquis dans des conditions harassantes, douloureuses et rendues tout aussi exceptionnelles par un massif plébiscite des citoyens sénégalais. Ce plébiscite donne une idée du degré d'angoisses, ďindignations et de lassitude d'un peuple dont les espoirs et attentes sont visiblement très hautes.
Mais au-delà de cette pluie de congratulations et de félicitations qui tombent des quatre coins du monde, l'attitude cavalière et vexante du président français Emmanuel Macron et de son poulain Macky Sall attire le plus notre attention.
Il est stupéfiant et suspicieux de voir la précipitation avec laquelle le président Emmanuel Macron requit en novembre dernier - alors que Macky Sall était son homologue encore en exercice - que ce dernier quitte le Sénégal pour rejoindre son nouveau poste à ľHexagone dès après sa passation de service sous prétexte de prendre fonction d'un ombrageux 4P (Pacte de Paris et machin).
Cette injonction péremptoire à rejoindre Paris, acceptée par Macky Sall a des relents de "convocation d'urgence" qui dénotent et confirment le nul respect d’Emmanuel Macron à l’endroit de ses "partenaires" africains.
Il s'agit, là, ďune attitude méprisante à ľégard du peuple Sénégalais qui vit, à travers de tumultueux événements électoraux et post-électoraux, de sérieux et solennels moments éminemment liés à son destin.
Un destin que des intrigues, traques, acharnements, cabales et conspirations iniques contre des opposants et d’innocents citoyens ont failli, depuis 2012, faire basculer vers un désastreux et regrettable chaos.
Dans de telles conditions et un tel contexte de changements de régime et de passations de pouvoirs tous azimuts, je trouve foncièrement discourtois voire irrespectueux d'organiser, pour un si controversé et clivant président sortant, une précipitée sortie du terroir qui a un parfum ďexfiltration.
Cette démarche est d'autant plus malveillante que les "dossiers sous mon coude" et bien d'autres de nature gravement sécuritaire (jihadhisme, terrorisme, forces spéciales...) ne sont pas encore compulsés et traités ne serait-ce que pour savoir s'ils comportaient des éléments susceptibles d'être qualifiés, ou non, de Haute Trahison.
Cette démarche de ľElysée est un insultant comportement diplomatique qui illustre encore l'incapacité de l’Etat français à comprendre le sens vers lequel tournent ces vents souverainistes irreversibles qui balayent ľAfrique notamment dans sa partie ouest.
Par ce comportement, Emmanuel Macron démontre son incapacité à faire évoluer ses préjugés et clichés condescendants quels que soient les circonstances, les contextes et les acteurs qu'elle a en face.
Une autre vérité est que, par respect pour la digne mémoire des citoyens tombés sous les balles de ses nervis qui ont infiltré nos forces de défense et de sécurité, il serait inconvenant que Macky Sall quitte le Sénégal après le 2 avril 2024 pour ce qui s'apparenterait forcément à une fuite organisée par ses maîtres.
Les cruelles atrocités et bévues perpétrées par des zélotes payés, sans doute, directement ou indirectement sur des fonds publics, les victimes de handicaps à vie par leur fait, les incarcérations injustes, les embastillements gratuits et les bâillonnements d'adversaires politiques sont, pour le président Bassirou Diomaye Faye, autant de raisons légitimes pour ne pas laisser Macky Sall quitter aussi allégrement le Sénégal sur la pointe des pieds.
Encore une fois, à Paris, aucune urgence n'attend Macky Sall pour justifier que soit précipité son départ du pays alors qu'à Dakar des dossiers et "affaires" sont en traitement et que d'autres pourraient connaître des suites judiciaires.
Soyons clairs, il est plus que faux de prétendre que ce qui attend Macky Sall à Paris a le moindre caractère urgent quand on sait que si son coup ďEtat constitutionnel avait prospéré, il serait resté au Sénégal au-delà du 15 décembre prévu pour organiser cette élection.
Macron qui tente ďexfiltrer son acolyte, ne peut avoir plus de droit et d'autorité sur un citoyen sénégalais que les autorités sénégalaises elles-mêmes.
Au moment où Nicolas Sarkozy, ancien président français, est sous le coup dinculpations et de jugements devant les tribunaux de son pays, voici Macron avoir l'outrecuidance de donner à un citoyen sénégalais le prétexte et un moyen de s'évader ou de le faire fuir pour ne pas rendre compte de ses actes et ďéchapper à la justice de son pays.
C'est dire que le Président Diomaye a davantage de raisons et d'autorité que lui pour empêcher son compatriote de bouger du Sénégal.
Et il serait dommage que le premier acte diplomatique posé par le président Diomaye Faye vis-à-vis d'une puissance étrangère soit de laisser Macron s'arroger plus de droit et d'autorité sur son propre concitoyen. Et sous quel que alibi que ce fut.
par Macky Sall
LETTRE À TOUS MES CAMARADES RÉPUBLICAINS
Je reste le président du parti et serai toujours avec vous. La démocratie est d'abord une succession de cycles. L'essentiel n'est pas de perdre ou de gagner. L'essentiel est d'être constamment en alerte lorsque l'intérêt de notre pays est en jeu
Au moment de quitter le pouvoir ce 2 avril 2024, j'exprime au peuple sénégalais dans son entièreté, ma profonde gratitude pour sa confiance renouvelée à maintes occasions pendant les douze années où j'ai eu l'honneur de présider aux destinées de notre nation et à mes camarades de l'Alliance Pour la République, mes chaleureux et infinis remerciements.
Depuis le 1er décembre 2008, militants de l'Alliance Pour la République des premiers heures, concitoyens de bonne volonté et autres fils de la République qui nous ont rejoints dans le vaste chantier de la construction nationale, vous n'avez cessé de me témoigner de votre soutien indéfectible dans la mise en œuvre de notre vision commune pour un Sénégal émergent. Un Sénégal de tous, un Sénégal pour tous.
Nous avons réussi ensemble à écrire de belles pages de l'histoire de notre pays. Nous continuerons ensemble à écrire de nouvelles pages, en toute responsabilité et dans la droite ligne de nos convictions démocratiques et républicaines.
Chers camarades de l'Alliance Pour la République, je vous exhorte, sur ce chemin de nouvelles conquêtes, de rester soudés, résolument tournés vers l'avenir. La démocratie est, d'abord, une succession de cycles. L'essentiel n'est pas de perdre ou de gagner.
L'essentiel est d'être constamment en alerte lorsque l'intérêt de notre pays est en jeu, lorsque le bien-être des populations est en jeu.
Je vous recommande donc de rester en alerte, d'être plus que jamais ancrés dans notre tradition républicaine, de regarder fermement vers les nouveaux horizons pour de nouvelles victoires.
Je vous recommande de rester dignes et engagés en agissant dans le respect des institutions, de la République, des principes démocratiques et de l'éthique républicaine.
Je vous recommande de reprendre le travail à la base, parmi et aux côtes de nos vaillantes populations, car elles sont la source de la légitimité et le siège par excellence de la souveraineté.
Je vous recommande enfin de consolider la cohésion de notre parti et de perpétuer la solidarité avec nos partenaires de la grande coalition Benno Bokk Yaakaar, de procéder au niveau de toutes les communes, à l'évaluation exhaustive de l'élection présidentielle du 24 mars 2024 afin d'en tirer un bilan objectif et d'envisager les perspectives de relance et de remobilisation de notre parti et de tous ses membres.
Mes chers camarades de l'APR Yaakaar, je reste le président du parti et serai toujours avec vous, toujours à vos côtés, pour défendre les acquis de notre pays et dicter à l'histoire de nouvelles conquêtes pour que les aspirations de notre peuple se traduisent en réalité.
Je sais que nous pouvons, ensemble, compter sur les jeunes et les femmes de notre parti, l'Alliance Pour la République, fer de lance de tous nos combats, de toutes les mutations heureuses de notre société et garantes de la préservation de nos acquis.
Unis et mobilisés, les portes de l'avenir nous restent ouvertes.
Vive le Sénégal
Vive la République
Vive l'Alliance pour la République
par Ousseynou Nar Gueye
LE DÉGAGISME
Notre pays, le Sénégal, est dirigé aujourd’hui par celui qui l'aura le plus voulu, c'est-à-dire le président Bassirou Diomaye Faye. Tous ces énarques, polytechniciens et anciens de Sciences Po, qui ont essayé de nous vendre leurs diplômes, ont été dégagés
(Avant-propos : un ''#texticule'' est un texte bref et puissant. Ce que je prétend humblement écrire ici).
En avril 2023, il y a un an, je suis ici avec le président du Parti Réewmi, Idrissa Seck, quand il m'a reçu en entrevue chez lui, vers Saly.
Comme me l'a dit hier un frère du Sénégal qui m'est cher : à l'instar de ce qu'a dit Emmanuel Macron en 2017, en affirmant que "la France sera gouvernée par celui qui la voudra le plus", Macron allant jusqu'à s'exploser les cordes vocales à force de vociférer dans les meetings politiques et les grands bains de foule au contact des Français, avec sueur et yeux exorbités?
Eh bien, c'est pareil au Sénégal : notre pays, le Sénégal, est dirigé aujourd’hui par celui qui l'aura le plus voulu, c'est-à-dire le président Bassirou Diomaye Faye (sans nier le mérite d'Ousmane Sonko dans cette victoire).
Tous ces énarques, polytechniciens et anciens de Sciences Po, qui ont essayé de nous vendre leurs diplômes, prétendus synonymes de leur compétence, en arborant un sourire avenant et présumé charmeur dans les meetings, se sont ramassés (pour rester polis) ou ont été dégagés (pour parler vrai).
Comme les technocrates froids et apparatchiks en France que furent les candidats à la présidentielle Raymond Barre, Balladur, Jospin, Juppé.
À propos de ce dernier, Alain Juppé : Jacques Chirac (qui fut deux fois président de la République, dont une fois pour n'en rien faire-en 1995, avec sa dissolution calamiteuse de l'Assemblée nationale- et une deuxième fois "par accident", en 2002 ; c'est dire !), le qualifiait de "le meilleur d'entre nous". On pourrait dire la même chose d'Idy pour les Libéraux et de Khalifa pour les Socialistes (Khalifa, qui pour sa défense, "n'est que" professeur de collège en histoire-géographie...).
Amadou Bâ, lui, était perçu comme étant le moins mauvais d'entre eux (i.e le plus consensuel). Mais ne nous y trompons pas : son score de 35,9% est une raclée pour le candidat présidentiel d'un régime sortant. 35%, c'est le score qu'a eu Wade en 2012, quand il se faisait déloger du palais présidentielle, pour son 3ème "faux pas forcé". Bref, Amadou Bâ (alias "moo jara woolu", sur ses affiches) n'aura jamais "fendu l'armure", pour s'offrir corps et âme aux électeurs et en sortant ses tripes.
Au total, ci-git le bûcher des illusions, en cette fin mars 2024. Mois qui tient son nom du Dieu de la Guerre. Dans la mythologie romaine, Mars est le dieu des guerriers, de la jeunesse et de la violence.
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
IL NE FAUDRAIT PAS QUE TOUT CHANGE POUR QUE RIEN NE CHANGE
EXCLUSIF SENEPLUS - Cette participation électorale massive ne traduit pas comme de coutume, une volonté de punir un camp, mais bien un désir éperdu de retrouver de l’espoir
Le 2 avril 2024, une image forte se dessinera au bout de l’avenue de la République. A mesure qu’on avancera, l’image grossira, on découvrira un Macky triste, agrippé aux grilles du palais. Un agent préposé à la présidence, paternel le prendra par l’épaule et lui dira doucement de circuler*. Ce temps arrive et c’est demain.
Comme disait Saint Beuve « Il laissera moins de vide, qu’il n’aura occupé de place ». Oui, aujourd’hui c’est le 2 avril, Macky Sall n’est plus président de la République. Cela fait douze ans que nous luttons contre sa mauvaise gouvernance et ce jour est arrivé. Enfin il s’est ratatiné et rentrera bien vite dans le néant.
Que dire de ses hommes ?
Entrés pauvres comme job dans la politique, ils la quitteront riches comme Crésus. Leur société de jouissance vient de perdre leur guide. Ces arrivistes, hédonistes, profiteurs en tous genres en feront difficilement leur deuil.
Qui est celui qui a trempé dans toutes les infamies du président ? Qui est celui qui préparait le terrain pour les mensonges et en assurait le service après-vente ?
Il mentait avec l’autorité d’un licteur que même moi, pas juriste pour un sous, pouvait lui apporter la contradiction. Il a sombré dans sa vieille ville de Rufisque.
Il faudra qu’ils rendent gorge. Comme dit le proverbe africain, « il faut frapper le cadavre pour que le vivant se corrige ». Point d’impunité.
Tout cela est bien fini. Nous n’aurons plus des ministres et autres personnages haut en couleur venir nous seriner des salmigondis. Nous en avions assez d’entendre ceux qui ne faisaient rien, parler à longueur d’antenne. Qu’aura apporté un FN à la République ? Qu’aura apporté un MMN à la République ? La liste est longue ; Eux tous, aveuglés par le biais de normalité, ne voyaient pas la catastrophe à laquelle ils couraient. Ils avaient toujours cru que l’argent, les blindés arroseurs d’eau, les fermetures d’université achetaient le silence. Ils avaient oublié que les bulletins de vote sont encore plus forts que les canons et les grenades. Ne virent-ils pas que les chars de Tiananmen furent arrêtés par un bras ?
Macky n’a abdiqué que parce que sa réputation fut mise en cause à l’étranger. À partir de ce moment, il a épuisé son désir de rattraper ce pouvoir qui le fuyait, comme ce chasseur qui n’a d’yeux que pour ce lièvre qu’il poursuit, oubliant le gibier qu’il a déjà dans sa besace.
Macky Sall aura donc au final échoué car il n’aura pas atteint son objectif de "réduire son opposition à sa plus simple expression". Il a certes remporté des victoires d’étapes : Karim et Khalifa furent mis au tapis et même à l’ombre. Sonko sera son cadavre récalcitrant. Macky finit son mandat défait en rase campagne dans une pagaille indescriptible et une incompréhension totale. Lui qui était rentré sous les applaudissements ne sortira hélas pas sous les hourras.
La réception dans « son » palais, de Diomaye et de Sonko, acheva d’exhiber à la face du monde sa plus cuisante défaite : avoir passé ses magistères à chercher à mettre hors d’état de nuire un adversaire, y réussir en l’emprisonnant pour finalement être obligé, sans qu’il le demande, à le libérer dix jours avant le vote.
Pas plus que lui Macky Sall, à l’époque, soustrait à la vigilance de Wade qui n’avait alors d’yeux que pour ses supposés vrais adversaires, Bassirou Diomaye aura échappé à sa surveillance, tout occupé qu’il fut, à barrer la route à Sonko. L’histoire se répète. L’existence des grands hommes est tracée d’avance.
Voila cet épisode est maintenant tourné, sur son épitaphe on lira : « Ci-gît un monarque qui fit plus pitié que d’envie ».
Place au nouveau pouvoir
Il ne faudrait pas que cette bourrasque qui a soufflé ce 24 mars soit vaine. Cette participation électorale massive ne traduit pas comme de coutume, une volonté de punir un camp, mais bien un désir éperdu de retrouver de l’espoir et voir le Pastef dérouler son projet. Sonko a fait sa part en s’effaçant au nom du projet et en désignant Diomaye. A ses camarades de comprendre que l’échec n’est pas une option ! L’avenir du pays en dépend. Nous sommes condamnés à réussir sinon la malédiction qui frappe les autres pays du continent nous tombera dessus à notre tour.
Il faudra pour cela, une communauté nationale soudée. Elle ne saurait l’être si une majeure partie d’entre elle souffre de la faim et des difficultés de la vie quotidienne. Le projet exigera donc d’engager des luttes et des sacrifices, qui seuls, nous permettront de gagner les trophées que nous méritons. Nous devrons emprunter des chemins où nous ne sommes jamais allés, longer des chemins escarpés, où le moindre faux-pas mènera à l’abîme. S’y engouffreront des hommes et des femmes de valeur, pétris de courage et travailleurs, ayant un sens aigu de l’éthique et de respect de la chose publique. C’est cette exigence qu’appelle de reconstruire la grandeur du pays. C’est de ce leadership éclairé, capable de mobiliser les énergies dont le pays aura besoin. Voilà ce qu’on attendra du parti Pastef et de ses alliés. D’être une machine d’entrainement pour la transformation du Sénégal. Pour cela, il devra disposer de ses meilleurs cadres dans ses rangs et ne pas les migrer tous vers les dorures de l’exécutif. Il faudra se délester de ceux qui préfèrent la facilité au travail, la jouissance à l’effort.
Il faut que nous cessions d’être un peuple enjoignant ceux qui nous dirigent de faire notre bonheur. Nous serons d’éternels déçus car ils ne peuvent pas le faire. On leur demande d’organiser et de galvaniser notre société afin que nous puissions tous travailler pour sa postérité.
Qui d’autre que Sonko pour mener à bien ce Projet ?
Lui seul, pourra impliquer le peuple dans sa propre transformation et imposer dans le cadre de la rupture prônée, l’aggiornamento de la classe politique que beaucoup, au fil des législatures se refusent à entamer.
Président du parti ou Premier ministre et président du parti, il pourra mener cette révolution tant attendue.
Le Sénégal, comme le disait une vieille figure socialiste, n’a pas besoin de surhommes mais d’hommes sûrs dans ces moments de son histoire. Soyons prêts.
Dr C. Tidiane Sow est coach en communication politique.