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4 décembre 2024
Développement
POUR LE MONDE, LE SCRUTIN AU SÉNÉGAL ENVOIE UN MESSAGE AUX CHEFS D'ÉTAT TENTÉS PAR L'AUTORITARISME
Selon un quotidien français, l'élection de Diomaye Faye revêt une portée dépassant largement le cadre national. En sanctionnant les dérives du pouvoir, les urnes envoient à en croire le journal, un signal fort rappelant les limites à ne pas franchir
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 27/03/2024
Dans son éditorial du 26 mars, Le Monde analyse l'élection présidentielle sénégalaise comme représentant "à la fois une victoire, un coup de tonnerre et un avertissement".
Certes, la victoire de l'opposant Bassirou Diomaye Faye dès le premier tour constitue une "belle surprise démocratique", soulignant la solidité du processus électoral sénégalais. Cependant, ce résultat sonne avant tout comme un avertissement sévère pour le pouvoir en place.
En effet, selon Le Monde, ce scrutin marque la défaite du "candidat de la majorité sortante" face à un opposant "décrit comme un substitut", alors que le favori Sonko était empêché de se présenter. Cela démontre le rejet clair des politiques menées par le président Macky Sall.
Or, ce dernier est directement mis en cause pour avoir tenté de "s'accrocher indûment à son siège", multipliant les "manœuvres destinées à museler les opposants". Le journal souligne qu'il apparaît ainsi comme un "artisan de la défaite de son camp".
Au-delà du Sénégal, cet avertissement s'adresse aux autres dirigeants africains tentés par les dérives autocratiques. Il prouve que les urnes peuvent sanctionner de telles dérives et "renverser la table".
Cette élection majeure lance donc un message sans appel : les pouvoirs en place devront désormais composer avec des oppositions décomplexées et des populations résolues à faire entendre leur voix par les voies démocratiques.
par Sokhna Maguette Sidibé et Aminata Grace
FATOU SOW SARR A TOUT WHIPPIN
EXCLUSIF SENEPLUS - Elle brosse fièrement le sujet des régimes matrimoniaux, négligeant honteusement les rapports d’oppressions que peuvent charrier ces cultures qu’elle semble défendre devant l’élargissement des libertés homosexuelles
Sokhna Maguette Sidibé et Aminata Grace |
Publication 27/03/2024
« La polygamie, la monogamie, la polyandrie sont des modèles matrimoniaux déterminés par l'histoire et la culture de chaque peuple. Ces modèles sont aujourd'hui concurrencés par les mariages homosexuels. » 1.
Voilà le tweet de Professeure Fatou Sow Sarr, en réponse à une journaliste qui voulait entrer en contact avec elle pour un article au sujet de la polygamie au Sénégal.
La TL221 n’y a vu que du feu, l'acclamation à base de « réponse clinique », « citation de sociologie » entre autres expressions pour dire qu’elle a cloué le clapet à l’Occident par le truchement de la journaliste.
D’autres en revanche, plus prompts à s‘exercer à la réflexion - quoique le tweet n’en nécessitait pas tant par son absurdité à peine dissimulée - ont soulevé, heureusement pour le salut de la civilisation humaine l’ineptie que la sociologue a réussi à concentrer dans si peu de mots.
D’ailleurs, elle fait la prouesse de comparer régime matrimonial et sexualité comme si elle n’était pas au courant des homosexuels monogames, polygames… Elle est décevante à bien des égards mais l’on ne saurait guère lui reprocher son ignorance. En revanche, son génie manipulateur a été de susciter les fibres de tous les gardiens de « nos fameuses valeurs » par la mention des mariages homosexuels. Elle sait ce qu’elle fait, elle les convoque par une haine fédératrice pour esquiver les questions sur la polygamie ou devrait-on dire les problèmes de la polygamie.
Cette professeure qui ne s’embarrasse d’aucune rigueur intellectuelle ne nous donne point beaucoup de matière à débat mais on ne s’abaisserait à son niveau de laxisme, de légèreté et de vacuité intellectuelle. Elle brosse fièrement le sujet de ces régimes matrimoniaux, en fait des constructions historiques et culturelles figées, en négligeant honteusement les rapports d’inégalités, d’oppressions que peuvent charrier ces cultures qu’elle semble défendre devant l’élargissement des libertés homosexuelles.
La polygamie a été utilisée dans la société patriarcale comme moyen de domination des femmes, et pour maintenir aussi leur statut de propriété privée des hommes et d’objets interchangeables.
Venons-en au mariage traditionnel qui historiquement, était aussi un moyen de contrôler les femmes en les rendant dépendantes financièrement et affectivement de leurs maris, limitant leur autonomie, et contribuant aussi à cette perpétuation des rôles genrés, renforçant les attentes selon lesquelles les femmes doivent se consacrer exclusivement à leur mari et à leur famille. Ce qui nie toute aspiration personnelle à se définir autrement qu’à travers ces rôles préétablis par la société.
La polygamie, la monogamie, la polyhandrie sont des modèles matrimoniaux déterminés par l'histoire et la culture de chaque peuple. Ces modèles sont aujourd'hui concurrencés par les mariages homosexuels. https://t.co/2zDACgjptH
J’axe l’argumentaire sur le Sénégal, la polyandrie ? Êtes-vous sérieuse en faisant de tels raccourcis ? L’honnêteté intellectuelle aurait dû vous interdire de la mentionner à cause de sa rareté actuelle, et même à supposer que ce système soit répandu, vous ne pouvez ignorer les inégalités de pouvoir dans un monde capitaliste où les hommes exerceraient un contrôle autant sur les ressources du ménage que sur la femme.
Mais encore, le mariage homosexuel étant criminalisé au Sénégal, devons-nous comprendre que vous faites une comparaison entre l’Afrique (ici le Sénégal) et l’Occident ? Car la suite de vos tweets le suggère « Ma pensée profondément est que l’occident n’a aucune légitimité pour juger nos cultures. » 2 Il est très déstabilisant de vous voir tenir ce discours aliéné quand dans vos propres écrits vous soutenez mordicus que le système patriarcal, dont la polygamie est importée par les religions chrétiennes et musulmanes. Dissimuler l’homosexualité en Afrique a été une posture adoptée par les anthropologues occidentaux : « Dans la préface de leur livre « Boy - Wives and Female Husbands. Studies of African Homosexualities », Murray et Roscoe rappellent ainsi que les historiens et anthropologues occidentaux occultèrent longtemps la présence de pratiques homosexuelles en Afrique, nourrissant ainsi, explicitement ou implicitement, l’idée que ces dernières furent importées dans ces régions par des non-Africains (Arabes, Européens). »3
Peut-être qu’il est temps de décoloniser vos recherches, non ? Ok. Comme vous voulez glisser sur le terrain populiste, la rigueur intellectuelle qui vous sied voudrait que vous incluiez aussi dans « nos cultures » l’homosexualité, qu’importe la lecture binaire (qui encore une fois est une influence occidentale que vous fustigez) ou non binaire que l’on pourrait en faire (l’historicité du terme « goor-djigenn » homme-femme dans la langue wolof pratiquement non genrée mérite une prise de connaissance de votre part).
Et encore une fois, quel est le lien entre la question posée par cette journaliste et votre réponse qui emmène l’homosexualité sur la table ? La paresse voudrait que l’on vous étiquette homophobe sans plus. Mais nous n’en restons pas là. Cette démarche de ramener l’homosexualité toujours dans le débat pour alimenter l’actualité 4, dans ce contexte est une panique, servant de prétexte pour taire une autre panique. L’ironie (très amère) est que cela vienne d’une féministe.
Ici vous trouvez un bouc émissaire sexuel pour faire diversion sur un autre sujet qui va venir sur la scène internationale, à savoir le statut polygame de notre nouveau président. Vous ne pouvez esquiver ce phénomène. Pour citer vos propres mots : « Aujourd’hui, il y a un contexte où toucher à l’homosexualité prend une tournure particulière dans ce pays », des propos tenus après le sacre de l’écrivain Mouhamed Mbougar Sarr au Goncourt, où nous avons tous assisté à une vague d’homophobie. Dois-je continuer ?
En effet, c’est une posture adoptée dans les différentes vagues homophobes au Sénégal : « Une différence frappante (en comparaison avec le Cameroun par exemple) est qu'en dépit de la criminalisation de l'homosexualité dans la loi sénégalaise, le gouvernement du pays est intervenu contre des violences homophobes [38]. La notion de cultural anger (colère culturelle) développée par Gilbert Herdt [39] permet de mieux comprendre le cas sénégalais.
Dans l'introduction de son livre sur les « paniques sexuelles », l'auteur identifie le mécanisme par lequel une panique en engendre une autre : « C'est ce processus général que je désigne par le terme de colère culturelle la coalition de différentes émotions, relevant de domaines et arènes d'action dispersés, dans le but d'unir des individus et des groupes dans la poursuite politique d'un ennemi commun ou d'un bouc émissaire sexuel [40] » ».5
Je vous renvoie à cet article susmentionné qui expose aussi « une opposition radicale entre une Afrique homophobe et un occident tolérant »6, une posture qui à ma grande surprise n’est pas nouvelle dans vos prises de paroles, alors que l’homophobie est loin d’être spécifique à l’Afrique, de même que l’homosexualité ne l’est à l’Occident. Rien de mieux que les ressentiments post-coloniaux.
Cette question de la polygamie arrive à point nommé au Sénégal, notre nouveau président est polygame. Rien que par son existence et son statut actuel, il est un symbole d’encouragement pour tous les hommes musulmans et les hommes chrétiens qui souhaitent même dans la plaisanterie qu’on élargisse les droits de disposer de plusieurs femmes. Le droit et le décret divin de trahir une compagne sous des prétextes perfides. Encore une fois, la religion reste brandie, c’est le totem d’immunité contre toutes critiques (blasphèmes diraient-ils) pour encourager les femmes dans l’obéissance servile parce que le paradis (l’ultime blague) est entre les mains de leur mari… La polygamie rappelons-le n’est en aucun cas une obligation ni un devoir dans le coran.
La polygamie demeure la menace au fond de la gorge de tous les hommes sénégalais. Ils n’ont guère besoin de la prononcer. Les femmes, elles savent tout de même qu’elle est là, omniprésente prête à bondir de son trou pour construire à jamais un monstre entre elles et leur estime de soi, entre elles et leur quiétude intérieure que donne l’assurance de savoir l’être aimé à soi uniquement.
L’actualité aujourd’hui devrait être l’impact d’avoir un homme polygame au pouvoir sur la société. Le débat est en train d’être évité. Faites mieux, madame.
Sokhna Maguette Sidibé est féministe radicale.
Amina Grace est féministe radicale.
Notes :
*Définition du terme « Whippin » : On dit que quelqu’un a tout Whippin signifie qu’il mélange tout
1 « La polygamie, la monogamie, la polyandrie sont des modèles matrimoniaux déterminés par l'histoire et la culture de chaque peuple. Ces modèles sont aujourd'hui concurrencés par les mariages homosexuels. » @FatouSowSarr1, Twitter (nouvellement X), 26/03/2024
Le tweet auquel elle répond : « @FatouSowSarr1 Bonjour Madame, je suis journaliste pour @CausetteLeMag et souhaiterais vous joindre pour un article au sujet de la polygamie au Sénégal. Vous serait-il possible de me suivre afin que je puisse vous écrire en MP ? Un grand merci par avance » @AnnaCuxac, Twitter (nouvellement X), 26/03/2024
2 « Ma pensée profondément est que l'occident n'a aucune légitimité pour juger de nos cultures. » @FatouSowSarr1, Twitter (nouvellement X), 26/03/2024
3 Aminata Cécile Mbaye « Les discours sur l’homosexualité au Sénégal. L’analyse d’une lutte représentationnelle », Thèse de doctorat, sous la direction de Dr. Ute FENDLER, Université de Bayreuth, 2016, P.16.
4 Aminata Cécile Mbaye « Les discours sur l’homosexualité au Sénégal. L’analyse d’une lutte représentationnelle », Thèse de doctorat, sous la direction de Dr. Ute FENDLER, Université de Bayreuth, 2016, Chapitre 3 : « L’homosexualité au Sénégal : la création d’une actualité »
5 Awondo, P., Geschiere, P. & Reid, G. (2013). Une Afrique homophobe : Sur quelques trajectoires de politisation de l'homosexualité : Cameroun, Ouganda, Sénégal et Afrique du Sud. Raisons politiques, 49, 95-118. https://doi.org/10.3917/rai.049.0095
6 Awondo, P., Geschiere, P. & Reid, G. (2013). Une Afrique homophobe : Sur quelques trajectoires de politisation de l'homosexualité : Cameroun, Ouganda, Sénégal et Afrique du Sud. Raisons politiques, 49, 95-118. https://doi.org/10.3917/rai.049.0095
DIOMAYE FAYE RÉCOLTE 54,28% DES VOIX
L’opposant est déclaré vainqueur de la présidentielle par la Commission nationale de recensement des votes, loin devant son challenger Amadou Ba crédité de 35, 79 %. Les résultats officiels et définitifs sont attendus du Conseil constitutionnel
L’opposant Bassirou Diomaye Diakhar Faye, 44 ans, a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle du 24 mars avec 54, 28 % par la Commission nationale de recensement des votes qui a proclamé mercredi les résultats provisoires du scrutin.
Le candidat du pouvoir sortant, Amadou Ba, est arrivé deuxième du scrutin avec un score de 35, 79 % , d’après les résultats de la Commission nationale de recensement des votes qui siégeait à la Cour d’appel de Dakar.
Les résultats officiels et définitifs de l’élection présidentielle seront publiés dans les prochains jours par le Conseil constitutionnel.
Cette étape sera suivie par la prestation de serment du président élu et la passation officielle du pouvoir avec le chef de l’Etat sortant, Macky Sall, dont le mandat s’achève le 2 avril.
Plus de 7, 3 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes dimanche pour élire un cinquième président de la République. Dix-neuf candidats étaient en lice.
La Commission nationale de recensement des votes a avancé un taux provisoire de participation de 61, 30 %
LE FRANC CFA, LENTE AGONIE SOUS L'IMPULSION DU SÉNÉGAL
Fort de sa victoire électorale, Bassirou Diomaye Faye souhaite se faire le porte-voix régional de ceux désirant rompre avec le CFA, mais dans une approche prudente
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 27/03/2024
Le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a fait de l'abandon du franc CFA un cheval de bataille de sa campagne électorale. Une promesse forte auprès de l'opinion publique de son pays, mais qu'il entend mener de manière prudente, comme l'analyse RFI.
Rupture des derniers liens avec l'ancienne puissance coloniale, retrouvaille de la souveraineté monétaire, le débat autour d'une sortie du franc CFA agite l'Afrique de l'Ouest depuis des décennies. Porté par la jeunesse du continent, il s'agit d'un sujet très populaire, symbole d'émancipation post-coloniale.
Cependant, un divorce brutal avec cette monnaie commune à huit pays pourrait avoir de lourdes conséquences économiques, fait valoir RFI. Il risquerait de précipiter le Sénégal dans une crise financière et de faire fuir les investisseurs, un scénario dont le pays n'a pas besoin pour son développement. Même les trois pays dirigés par des juntes militaires et en rupture avec la Cédéao hésitent pour l'instant à franchir le pas.
Fort de sa victoire électorale, Bassirou Diomaye Faye souhaite pourtant se faire le porte-voix régional de ceux désirant rompre avec le CFA, analyse la radio internationale. Mais à l'image des autres dirigeants africains, il prône une approche prudente. Il veut d'abord se concerter avec les autres pays concernés par la future monnaie commune ouest-africaine, l'éco.
Cet éco, dont la mise en circulation est prévue pour 2027 par la réforme de 2020, doit remplacer le franc CFA selon un processus s'inscrivant dans la durée, plusieurs décennies de discussions étant nécessaires pour y parvenir. Le Sénégal n'envisagerait l'option d'une monnaie nationale que si les conditions de convergence régionale ne sont pas réunies à l'échéance, a indiqué à RFI l'économiste Cheikh Fatma Diop, qui a coordonné le programme du parti présidentiel Pastef.
Préalablement, le pays devra assainir ses finances, renégocier sa dette, rééquilibrer son commerce extérieur et constituer des réserves pour garantir cette future devise. Un processus de plusieurs années, le temps de réunir les garanties nécessaires à une sortie maîtrisée du franc CFA selon l'analyse prudente privilégiée par le nouveau chef d'État sénégalais.
Avec la réforme de 2020, le contrôle français sur la monnaie commune ouest-africaine a quasiment disparu. Seul subsiste le nom du franc CFA, désormais symbole encombrant pour certains pays cherchant davantage d'autonomie sur la scène régionale et internationale. Le Sénégal de Bassirou Diomaye Faye pourrait bien devenir, par une sortie progressive et concertée, la tête de pont de l'abandon de cette monnaie post-coloniale en Afrique de l'Ouest.
DAKAR-PARIS, LE DÉFI DU RÉÉQUILIBRAGE
Longtemps critiquée pour son influence prépondérante, la France se retrouve sous pression au Sénégal avec l'arrivée au pouvoir d'un nouveau dirigeant déterminé à faire entendre davantage la voix du pays
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 27/03/2024
Avec l'arrivée du nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, la France fait face à un défi de taille : rééquilibrer sa relation avec le Sénégal pour se prémunir d'une rupture déjà consacrée dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest, selon une analyse de l'AFP.
Lors de sa première prise de parole après sa victoire, Bassirou Diomaye Faye s'est dit "prêt à entretenir une relation de coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement productive" avec tous les partenaires de son pays. Une déclaration jugée "encourageante" à Paris, où le président Emmanuel Macron ne cesse de répéter sa volonté de "refonder" les relations avec l'Afrique en étant à l'écoute de ses demandes. Dans un message de félicitations, ce dernier s'est réjoui de "travailler avec le nouveau chef d'Etat sénégalais".
Pourtant, le défi sera de taille pour la France, estime Sidy Cissokho, chercheur au CNRS. "Jusqu'à présent, la France n'a pas été à la hauteur des enjeux", souligne-t-il. Ces dernières années, les critiques se sont multipliées contre l'ancienne puissance coloniale au Sénégal, portées notamment par l'opposant Ousmane Sonko, qui avait désigné Bassirou Diomaye Faye comme candidat suppléant. En 2022, plusieurs rues de Ziguinchor avaient même été rebaptisées, signe d'une volonté de prendre ses distances avec la France.
"Nous défendons avant tout les intérêts sénégalais", affirme aujourd'hui Alioune Sall, membre du parti du nouveau président, le Pastef. Par priorité, le nouveau gouvernement devra renégocier les contrats miniers et gaziers afin d'obtenir une meilleure redistribution des richesses. Pour autant, Bassirou Diomaye Faye l'assure : "Rééquilibrer ne veut pas dire rompre". La France reste le "premier investisseur et partenaire commercial" du pays avec lequel les liens sont "séculaires", souligne Alioune Sall.
Mais des actes symboliques devront illustrer la volonté de changement aux yeux des électeurs, prévient Sidy Cissokho. Tous les yeux se tournent ainsi vers l'avenir de la base militaire française de Dakar et la décision concernant le Franc CFA. Sur ces dossiers sensibles, la France assure être ouverte à toutes les propositions. Bassirou Diomaye Faye avait lui-même évoqué une sortie du Franc CFA dans le cadre des organisations régionales ouest-africaines.
Le défi qui attend désormais les deux pays est de taille : réussir à rééquilibrer leur relation en tenant compte des aspirations sénégalaises, sans pour autant rompre des liens historiques.
Par Alpha Amadou SY
LA ROCHE TARPEIENNE EST TOUJOURS PRES DE L’URNE
Dans l’immédiat, il revient aux nouveaux dirigeants de consentir à un devoir de mémoire afin de ne jamais oublier les vies sacrifiées, les biens saccagés, les frustrations et stress ayant essaimé dans la dynamique de leur conquête du pouvoir
Le ni oui ni non, qui a retardé la décision de Macky Sall d’affirmer sans ambages son attachement au code d’honneur, serait dicté par le souci de ne pas voir ses partisans se focaliser sur la question de sa succession au détriment de missions qui leur étaient confiées.
Ainsi, le cours politique ayant édifié sur les conséquences désastreuses de ce retard, la curiosité était de savoir dans quelle mesure cette délibération retardée allait permettre au locataire du Palais présidentiel de maitriser sa coalition. Le cours politique vient de délivrer son verdict : à moins de six mois des élections, le choix d’Amadou Ba, Premier ministre, comme dauphin, a déclenché la guerre des clans. Cette atmosphère est marquée par la décision des anciens proches de Macky Sall, au nombre desquels Aly Ngouille Ndiaye, de Boun Abdallah Dionne et Mame Boye Diao, de prendre son contrepied.
Comme si cet éparpillement au sein de la mouvance traditionnelle ne suffisait pas, Macky Sall tenta de reporter la présidentielle à quelques heures de l’ouverture officielle de la campagne électorale. Cette initiative, considérée par plusieurs citoyens comme relevant de la ruse politicienne, sera à la base d’une crise larvée entre la présidence et le Conseil constitutionnel.
Et paradoxalement, en lieu et place d’une stratégie pour maximaliser les chances de succès du dauphin, se constitua une sainte alliance entre des députés de la majorité et du PDS pour s’en prendre à Amadou Ba, accusé de tentative de corruption de deux membres du Conseil constitutionnel. Qui plus est, la non reconduite au sein du nouvel attelage gouvernemental de ministres supposés proches d’Amadou Ba, le gel des activités des structures de l’APR dans plusieurs localités et la rétention des moyens, donnèrent l’impression que le candidat se devait, à lui tout seul, de porter sur ses frêles épaules la destinée de toute la majorité présidentielle.
Même avec l’engagement devenu plus conséquent du président sortant de soutenir son candidat, à la suite d’un entretien pour la tenue duquel l’ex-Premier ministre a dû suspendre sa campagne, tout ne marcha pas comme sur des roulettes. Et pour cause, les apéristes, jouant plus à qu’ils ne soient réellement impliqués, mettaient en avant moins les compétences intrinsèques de leur candidat que leur volonté de suivre la consigne de M. le président !’ La conjonction de ces facteurs constitua du véritable pain béni pour l’opposition radicale dont le traitement infligé à ses principaux leaders a été perçu par l’opinion nationale et internationale comme une injustice notoire.
Ce contexte a été on ne peut plus favorable à la reconduite de cette leçon magistrale que nous avions formulée en ces termes dans notre livre Les conquêtes de la Citoyenneté, consacré au triomphe de la première alternance politique, en 2000 : la victoire du FAL, malgré l’aporie politique dans laquelle elle avait fini par verser, a su faire émerger une valeur irréductible, à savoir la quête de justice sociale des citoyens lesquels restent persuadés que la roche tarpéienne est toujours près de l’urne.
Sous cet éclairage, le fait que Diomaye Faye, dont la candidature a été déposée quand il était dans les liens de détention, interdit de battre campagne et privé même de temps d’antenne, ait pu néanmoins sortir vainqueur, dès le premier tour de la présidentielle, devient intelligible.
Son succès est d’autant plus impressionnant que maitre Wade n’était venu à bout du pouvoir de Diouf qu’au second tour. Qui plus est, même au plus fort moment de sa déconvenue électorale, le socialiste n’est jamais descendu en deçà des 45%
Évidemment, cette victoire sans appel résulte de l’engagement sans faille des organisations politiques, des différents démembrements de la société civile avec comme fer de lance la F24, d’acteurs du développement d’universitaires et d’intellectuels. Il témoigne des sacrifices multiformes consentis par le Pastef et ses leaders au nombre desquels Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. Ce succès est aussi la résultante du remarquable professionnalisme de la presse sénégalaise et de l’esprit républicain qui anime l’essentiel des institutions de la République.
Cependant, cette issue heureuse pour les Sénégalais est à mettre fondamentalement à l’actif de citoyens dont l’objectif le plus partagé était de tourner, dans l’urgence, la page de la présidentielle afin de renouer avec la paix et de remettre le pays au travail.
Ce souci, aux allures d’une obsession, a trouvé son répondant dans la volonté affichée de voir non seulement le scrutin se tenir impérativement, mais d’en finir dès le premier tour. C’est pourquoi, les scores minables, enregistrés par de grandes figures de la vie politique, comme Khalifa Sall et Idrissa Seck, s’expliquent plus par le choix effectif du vote utile que par leur carence d’ancrage politique.
Ainsi, sans se méprendre outre mesure sur la contribution importante du parti des patriotes dans ce succès éclatant, force est de reconnaitre que comme 2000 et 2012, c’est finalement le dégagisme qui a triomphé. Du coup, les programmes proposés n’ont pas été l’objet d’un examen approfondi car écrits en français, avec des citoyens plutôt focalisés à faire prévaloir ce même mot d’ordre vulgarisé en 2000 par le leader de l’AFP, Moustapha Niass : « qu’il parte ! qu’il parte !
Ce retour du même suscite une réflexion profonde pour voir comment le Sénégal est à même d’éviter de faire peur avec son lot de morts et de pertes de biens matériels, chaque fois qu’il est question d’une alternance politique. Dans l’immédiat, il revient aux nouveaux dirigeants de consentir à un devoir de mémoire afin de ne jamais oublier les vies sacrifiées, les biens saccagés, les frustrations et stress ayant essaimé dans la dynamique de leur conquête du pouvoir. En s’acquittant pleinement de cet impératif devoir de mémoire, le nouveau pouvoir assurera aux différentes victimes le plus grand dédommagement.
Fait aussi partie des priorités, la nécessité de sceller et de consolider le contrat de confiance entre le nouveau pouvoir et les citoyens car tout ne peut pas être fait dans le ici et le maintenant. Il est impossible de résoudre les complexes problèmes du Sénégal sans donner du temps au temps. Toutefois, c’est aussi par l’exemplarité des actes qu’il posera quotidiennement que les citoyens pourraient lui retirer ou lui prolonger l’état de grâce.
Cette quête de confiance se pose avec d’autant plus d’acuité que certains s’interrogent sur la capacité de la jeunesse, qui vient de prendre la relève, à assumer le destin du pays. Mais, la question de la gestion vertueuse ne se pose pas en termes de jeune et de vieux car chacune de ces notions renvoie davantage à un état qu’à une qualité. Dès lors, la problématique est celle de l’appropriation de l’esprit républicain, seul à même d’inciter le leader à assumer à bras le corps la mission qui lui est assignée par la Loi fondamentale.
Dans cet esprit, après les scènes de liesse populaire tout à fait légitimes, il importe de s’interroger sur la suite que les principaux leaders du PASTEF comptent donner à cette bourrasque électorale du 24 mars 2024. Lanceront- t- ils un signal fort dans la perspective de rompre d’avec l’homologie entre le Parti et l’État ? Avec le changement de couleur de la prairie, seront-ils disposés à offrir des structures d’accueil aux transhumants, au risque de porter atteinte à l’éthique républicaine non sans frustrer leurs militants de la première heure ?
À ces questions, auxquelles aucune des deux alternances précédentes n’a su donner de réponse, s'ajoute celle ayant trait au duo Sonko/Diomaye. Certes, les deux compères n’ont sans doute pas des contradictions politico judiciaire du genre de celles qui avaient structuré la relation Mamadou Dia et Senghor. Mais, la curiosité est de savoir dans quelle mesure ils sauront faire l’impasse sur leur ego et factoriser à zéro les tentatives de division qui pullulent dans l’arène politique pour déployer une seule et même synergie afin de répondre aux légitimes et pressantes attentes de leurs compatriotes ?
Il reviendra au nouveau cours politique d’en donner les éléments de réponse. Mais, en attendant ce verdict, la formation du nouveau gouvernement et l'adresse à la nation du 3 avril 2024 seront assurément les premiers tests très attendus. Enfin, quoique l’espoir soit permis, il n’est pas superflu, au nom de l’esprit critique qui gouverne le projet démocratique, d’avoir constamment en tète cet enseignement que Sembène Ousmane a placé dans la bouche du doyen Sall, l’un des principaux protagonistes du dernier de l’empire :
« Je suis resté trop longtemps dans l’arène politique pour savoir que les idées généreuses, qui sous-tendent le début d’un pouvoir, s’émoussent, se corrodent à la longue pour devenir du formol ».
par Jean Pierre Corréa
UN PUISSANT TREMBLEMENT D’HOMMES
Le président Diomaye Faye devra apprendre à n’être plus Sonko, mais le président de tous les Sénégalais. Il devra se faire violence et comprendre que « président dou Rakou kenn »
"Un vote est une sorte de prière sur le genre de monde dans lequel vous voulez vivre." George Orwell
Les Sénégalais ont compris, et l’ont fait savoir à leur classe politique devenue sourde à tous leurs énervements sporadiques, que l'une des sanctions pour avoir refusé de participer à la politique était que vous finissiez par être gouvernés par vos inférieurs. Lassés d’un système qui se mordait la queue, ils ont patiemment attendu que leurs cartes soient devenues l’expression de leurs voix et non destinées à servir juste d’expression partisane et sponsorisée par des politiciens qui les oubliaient dès les scrutins révolus. Ce 24 mars 2024, le Sénégal a connu plus qu’un tremblement de terre, il a vécu un puissant tremblement d’hommes et de femmes, tranquilles mais résolus à faire comprendre aux hommes qui nous gouvernent que c’est le peuple qui détenait le pouvoir et qu’il faisait juste par le vote, acte de le déléguer aux hommes susceptibles de rendre leurs rêves possibles.
Et ils ont choisi le projet qui portait les exigences de la rupture, pas celle clamée comme une ritournelle par les républicains de Macky Sall en 2012, mais celle porteuse d’une véritable alternative, et l’homme qui avait été désigné pour l’incarner, Bassirou Diomaye Faye (BDF). Au-delà de ce qui semble être une alternance, ce qui s’est passé ce 24 mars au Sénégal, est une révolution, menée par un peuple qui ne pouvait plus supporter ce régime, qui malgré les indéniables réalisations posées, et déroulées par le si galvaudé PSE, aura surtout manqué d’humanité, d’empathie, de compassion et… d’humilité…
BDF a bénéficié d’un exceptionnel alignement des planètes politiques pour devenir le plus jeune et le mieux élu des présidents Sénégalais, même une pluie fine au moment où le raz-de-marée se précisait est venue bénir son avènement, lui qui 10 jours avant était encore en prison.
Une telle victoire pour quoi faire ?
L’attente est grande, les défis très relevés et l’impatience privera le nouveau président de tout état de grâce, même si les Sénégalais sont prêts à le laisser travailler à dérouler le programme qui les a tant séduits. Il ne suffira pas de débaptiser l’avenue Pompidou pour l’appeler Avenue Samba Ndiaye pour emporter les adhésions de jeunes qui n’en peuvent plus des « entreprises jakarta », mais auxquels il faudra dire sans faiblesse, qu’il faut travailler, se former et cesser d’avoir les baskets à Dakar et la tête à Barcelone.
Le premier discours du président Diomaye Faye a été incontestablement fondateur d’une nouvelle politique, et sa démission de toutes les instances de son parti fleure bon le changement, mais cette déclaration que le monde entier attendait aurait dû être traitée avec moins de bricolages scénographiques, ne serait-ce que de bien l’éclairer et lui donner un bon micro, n’était pas mission impossible et pourtant… Restons dans le fond.
La date de passation des pouvoirs est certes importante, mais la composition de son premier gouvernement est très attendue, ne serait-ce que pour savoir, quelle place y occupera le leader de Pastef, Ousmane Sonko, que les milliers de citoyens sont allés congratuler, ne sachant même pas où habitait notre nouveau chef d’état, cela faisait bizarre…
Le président n’est le petit frère de personne
Mors d’un reportage, un témoin soutenait que «Diomaye est un président qui a un président. Ce n’est pas une insulte. Mais c’est la triste réalité ».
Le président Diomaye Faye devra apprendre à n’être plus Sonko, mais le président de tous les Sénégalais, ses premiers actes le laissent présager, le protocole d’État va corseter quelques-uns de ses élans, mais il devra se faire violence et comprendre que « président dou Rakou kenn ».
Bonne chance monsieur le président Bassirou Diomaye Faye. Le monde entier vous observe. Et vos compatriotes sont pleins d’espoirs…en vos « Solutions ».
L'INDIGNE ANTIENNE
Alternances politiques, scrutins locaux, présidentielles... à chaque fois, l'opposition agite le spectre de la fraude électorale, avant de se ranger finalement devant les résultats
À quand la fin de cette rengaine sur le risque de fraude électorale ? Trivialement dit ‘’voler des élections’’, cette suspicion qui revient à chaque horizon électoral n’a pas résisté à l’épreuve des faits, comme en démontre, une fois de plus, le scrutin présidentiel du 24 mars. Ce qui ressemble à un épouvantail politicien, le plus souvent agité par l’opposition pour mettre la pression sur les organisateurs de l’élection et/ou mettre sur le qui-vive ses partisans, est vite rangé au placard sitôt le scrutin passé.
Quelle (im) pertinence trouve-t-on dans l’agitation de ce chiffon rouge, dans un pays qui vient de vivre sa troisième alternance politique depuis 2000 ? Pour ne citer que les dernières consultations locales et législatives de 2022 suivies de celle de dimanche dernier, l’opposition, sceptique a priori, n’a peu ou pas protesté contre le verdict issu des urnes. Est-ce de la mauvaise foi, une précaution de principe ? Un peu tout cela, sans aucun doute.
Il est vrai qu’au regard de la définition des éléments constitutifs d’un braconnage électoral, il y a de quoi demeurer circonspect quand on a en face une formation politique régnante retorse. De façon générale, est considérée comme fraude en matière d’élection lorsque ne sont pas réunies les règles suivantes : la sincérité des opérations électorales, l'accès au vote de tous les électeurs, le secret du scrutin, le caractère personnel, libre et anonyme du vote, l'intégrité des suffrages exprimés, la surveillance effective du scrutin et le contrôle a posteriori par le juge de l'élection.
Il est vrai qu’il existe une panoplie de contournements des normes, dont ont usé et éprouvé, nombre de tenants de pouvoir : le bourrage des urnes, les bureaux fictifs, la rétention des cartes, les restrictions dans l’enrôlement des nouveaux inscrits, le transfert d’électeurs, la désinformation, la corruption ou achat de conscience, l’intimidation, la violence, l’inversion de résultats d’un vote, le ‘’gerrymandering’’ ou l’art du découpage des circonscriptions électorales ayant pour objectif de donner l’avantage à un parti, un candidat.
Pour la petite histoire, derrière ce vocable à la consonance poétique, se découvre un modus operandi datant de… 1811, œuvre d’un gouverneur du Massachusetts (États-Unis), Elbridge Gerry. Manœuvre pourtant antidémocratique, les républicains y ont eu recours entre 2010 et 2021.
Il est vrai que cette pratique a la peau dure. Cette variété de trucages d’élections ayant encore cours dans nombre de pays dits ‘’démocratiques’’. Et que l’absence de dialogue permanent entre acteurs, gage de transparence sur toute la chaine, donc confiance, peut faire le lit de toutes les suspicions, du légitime au compulsif.
Pour autant, il est aussi constant qu’au Sénégal, les rendez-vous électoraux mobilisent tant de parties prenantes que réussir une entourloupe relèverait de la vue d’esprit. Celle de pouvoir déjouer la vigilance, en amont, pendant et en aval, des citoyens, médias et scrutateurs (organisations de la société civile, formations politiques, administration publique, organe de supervision et de contrôle, observateurs nationaux et internationaux).
D’entendre donc, aujourd’hui, ressasser le refrain de la triche électorale relève quelque part de l’infantilisation des électeurs sénégalais qui ont montré, à suffisance, la preuve de leur maturité en l’espèce. Que la plus ingénieuse des manigances d’un processus électoral ne résisterait pas à leur volonté implacable de trancher.
Il y a comme une sorte d’anachronisme entre le peuple sénégalais et sa classe politique. Celle-ci doit se montrer digne de ce peuple, en entreprenant les réformes idoines pour que cette antienne – fraude électorale – ne se murmure plus.
MACKY SALL AU SERVICE DU CLIMAT DÈS LE 2 AVRIL
Le secrétariat du Pacte de Paris s'impatiente déjà d'accueillir Macky Sall. Désigné par Emmanuel Macron lui-même à la tête de cette instance, le président prendra ses nouvelles fonctions dans quelques semaines, aussitôt après avoir quitté le pouvoir
Désigné envoyé spécial du 4P (Pacte de Paris pour les peuples et la Planète), le président de la République, Macky Sall entrera en fonction dès la fin de son mandat le 2 avril, informe une source présidentielle.
« En visioconférence ce matin avec le chef de l’État, le secrétariat des 4P s’impatiente. La séance de travail a porté sur l’agenda et les enjeux auxquels le président Macky Sall est attendu », renseigne la source.
Prenant part à la cérémonie d’ouverture du 6e Forum de Paris sur la paix, vendredi 10 novembre, le président de la République, Macky Sall, a été désigné par son homologue français président Emmanuel Macron, nouvel envoyé spécial du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète (4P).
« Dans quelques mois, le président Macky Sall terminera son second mandat et je veux vraiment saluer son courage, son engagement et l’exemplarité qu’il porte sur le continent africain. Il a décidé que la démocratie s’exercerait comme elle doit s’exercer et qu’il y aurait des compétiteurs, ils sont multiples. Quand il y a des Hommes d’État et d’engagement, ils avancent et protègent leur pays des troubles et vicissitudes du moment. Il a accepté à l’issue de son mandat de président, de prendre la responsabilité d’Envoyé Spécial du 4P et de présider ce comité de suivi… », avait notamment annoncé le président Emmanuel Macron dans son discours.
Prenant la parole à son tour, le président Macky Sall avait donné son accord pour occuper ce poste tout en remerciant son homologue.
« Je remercie le président Emmanuel Macron pour son invitation au Forum de Paris. Devant les pays et institutions partenaires, j’ai accepté avec plaisir sa proposition d’être l’Envoyé Spécial du Pacte de Paris pour la Planète et les Peuples (4P), afin d’aider à la mise en œuvre, avec l’assistance du Secrétariat général de l’OCDE, des Conclusions du Sommet de Paris de juin 2023 pour un nouveau pacte financier mondial », a lancé le chef de l’Etat sénégalais qui va quitter le pouvoir le 2 avril prochain.
Désigné envoyé spécial du 4P (Pacte de Paris pour les peuples et la Planète), le Président @Macky_Sall entrera en fonction dès la fin de son mandat.
La séance de travail en visioconférence a porté sur l'agenda et les enjeux auxquels le président Sall est attendu. pic.twitter.com/jS1UaXi8rD
L'acteur et comédien Kevin Hart, 44 ans, a reçu le prestigieux prix Mark Twain pour l'humour américain, la plus haute distinction dans ce domaine aux États-Unis. La consécration d’une carrière riche et prolifique
C'est devant une salle comble – environ 2400 personnes – du Kennedy Center que Kevin Hart a été célébré par ses pairs, dimanche 24 mars 2024. L’artiste polyvalent a été récompensé du prix Mark Twain pour l'humour, décerné chaque année aux meilleurs personnages en la matière.
Considéré par beaucoup comme le "Nobel" de l’humour, ce prix est une marque de reconnaissance aux personnes ayant eu le même impact sur la société américaine que le célèbre romancier et essayiste du 19e siècle Samuel Clemens plus connu sous le nom de Mark Twain.
C’est un accomplissement pour Kevin Hart, l’Afro-américain né à Philadelphie, qui en 20 ans, s’est affirmé aussi bien au stand-up (spectacle humoristique solo) qu’au cinéma, avec une maîtrise remarquable.
Roi du rire et du box-office
Son humour saillant axé sur des thèmes touchants à la fois la figure paternelle, le sexe ou encore la condition des Noirs, l’a ainsi hissé dès les années 2010 au rang d’un des comédiens les plus doués de sa génération.
Celui qui fut nommé en 2015 parmi les 100 personnalités les plus influentes du monde par le magazine Times, a placé 11 différents films au box-office pour des recettes de plus de 4,23 milliards de dollars.
Les choses n’ont toutefois pas été simples pour ce garçon sevré très tôt de l’autorité d’un père souvent absent à cause de ses ennuis avec la drogue. Élevé dans la ferveur religieuse par sa mère, le jeune Kevin a par ailleurs dû surmonter le handicap de son 1,58 mètre, une taille rédhibitoire pour un acteur de stand-up.
Businessman à succès
"Je me suis engagé dans la comédie, je me suis engagé à dire que c'est ça ou rien d'autre, tous mes œufs sont dans le même panier", a-t-il déclaré dimanche à la réception de son prix, entouré de plusieurs personnalités, dont Dave Chappelle – lauréat en 2019 –, Chris Rock ou encore Tiffany Haddish.
Outre ses talents d’artiste, Kevin Hart est également un homme d’affaires à succès. À la tête d’une société de divertissement évaluée à 650 millions l'année dernière, il dispose entre autres, d’une chaîne de restaurants et d’une gamme de compléments alimentaires.
"Toutes les versions de moi plus jeune seraient juste surprises de voir à quel point je suis allé loin", se remémorait dans un entretien au Wall Street Journal début mars, celui qui avait dû renoncer à la présentation des Oscars en 2019 après la résurgence d’anciens tweets homophobes.