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23 novembre 2024
Développement
par l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
UN HYMNE POUR UN NOUVEAU TYPE DE CITOYEN SÉNÉGALAIS
EXCLUSIF SENEPLUS - Il ne suffit pas de montrer du doigt l’élite politique qui n’honorerait pas les règles républicaines. C’est en chacun de nous que le cœur citoyen doit battre sans faiblir
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 17/10/2024
Incarner un nouveau type de Sénégalais, c’est bâtir une attitude comportementale juste qui soit en rupture avec un système obsolète qui ne produit que de l’immobilisme et un enfermement dénué de créativité.
Cette démarche de rupture doit s’accompagner d’une véritable prise de conscience de notre dimension sociale, culturelle et humaine. La civilisation africaine porte des valeurs de justice, de démocratie et d’unité qu’il convient aujourd’hui d’exploiter pour mener le développement continental. Il s’agit de remettre au centre l’ensemble des valeurs que nous portons dans notre patrimoine culturel, social et d’en faire un atout pour la croissance et la renaissance africaine. Ces richesses culturelles doivent nous aider à construire un nouveau type d’individus, des êtres conscients de leur potentiel, des hommes qui ne regardent plus seulement vers le passé, des hommes qui s’emparent de la science et des nouvelles technologies, des hommes qui croient aux valeurs panafricaines sans se replier, des hommes et des femmes responsables de leur destin. Il s’agit de mettre à terre certains comportements misérabilistes qui sont nos propres ennemis et nous empêchent de nous développer. Les Etats africains sont de jeunes États et nous avons beaucoup à construire pour enfin réaliser ce en quoi nous croyons depuis fort longtemps : l’indépendance économique, l’unité politique et culturelle, le développement par l’exploitation de nos richesses naturelles, la valorisation de notre patrimoine historique qui doivent nous servir à l’émergence de la dynamique de la renaissance africaine. Ces exigences doivent être au cœur de nos actions et cela passe aussi par un changement radical du fonctionnement de notre société et des individus qui la constituent.
Les leviers pour conduire la renaissance africaine sont nombreux et il en est un qui est essentiel pour la réussite de cette dynamique. Je veux parler de l’exercice de la citoyenneté qui concerne l’ensemble des citoyens d’une nation, d’une sous-région et au-delà de tout un continent.
Si l’on regarde la définition de la citoyenneté, c’est « la qualité de citoyen » d’un Etat ou d’un ensemble d’États, « qui s’ajoute à celle des citoyens de chaque pays membre ». La citoyenneté se définit aussi par l’appartenance à une communauté politique et par l’allégeance à un État. En 1236, dans la Charte du Mandé, la Charte de Kouroukan Fouga, par exemple, elle est liée à l’idée de respect de la vie humaine, de droit à la vie, de sécurité alimentaire, de paix sociale dans la diversité, les principes d’égalité, de justice cognitive, d’équité, de solidarité et de démocratie, et elle s’inscrit dans l’histoire de la construction de la nation. Dans une démocratie, chaque citoyen est détenteur d’une part de la souveraineté politique ; directement ou par ses représentants, il participe aux choix et aux décisions qui concernent l’intérêt général. Le citoyen est titulaire de droits et d’obligations, qui obéissent au principe d’égalité, indépendamment de ses appartenances particulières ou de ses convictions. Dans chaque État, la loi détermine les conditions qui définissent le statut de citoyen.
Ainsi, c’est bien un ensemble de valeurs qui unit une population, et plus largement ce qui rassemble les peuples au-delà des frontières géographiques. Chaque nation doit s’inspirer de son processus historique pour inscrire ses principes de citoyenneté et bâtir ses propres symboles qui permettent une unité et un comportement commun.
Être un bon citoyen, c’est faire respecter ses droits mais également observer ses devoirs de manière absolue. Autrement dit, c’est adopter une attitude comportementale qui est en adéquation avec les règles républicaines.
Le citoyen a le droit d’exprimer ses idées, de manifester contre une politique mise en œuvre, par exemple, mais il doit également faire preuve de civisme et de loyauté à l’égard de l’appareil public et ce dans les moindres détails de son existence.
Être un bon citoyen, c’est être capable de s’approprier la notion de citoyenneté au sens plein en s’alliant à une volonté politique républicaine et exemplaire.
L’esprit citoyen, c’est le respect de la chose publique, c’est le civisme à l’égard du bien commun, c’est partager l’espace construit d’une nation qui respecte un ensemble de valeurs défendues par tous.
Ainsi, nous sommes tous concernés par l’exercice de la citoyenneté dans chacun des actes de notre vie. Il ne suffit pas de montrer du doigt l’élite politique qui n’honorerait pas les règles républicaines. C’est en chacun de nous que le cœur citoyen doit battre sans faiblir.
Le Sénégalais d’aujourd’hui doit combattre autour de lui, et à l’intérieur de lui-même, la corruption, le népotisme, les attitudes miséreuses qui consistent à ne penser qu’à remplir son assiette personnelle alors que l’enjeu est celui d’un pays tout entier.
Il faut absolument sortir des fonctionnements misérabilistes qui déséquilibrent le développement. Sans la conduite de ces valeurs, le continent tout entier continuera sur le chemin de la famine, sur la terre des guerres et de la destruction.
L’exemple de la citoyenneté républicaine doit d’abord, bien entendu, s’inscrire dans la sphère des dirigeants politiques et économiques, c’est la condition sine qua non d’une nation saine.
Celui qui est en charge des affaires publiques doit aussi avoir à l’esprit qu’il est fondamental d’adopter une conduite irréprochable à l’égard du bien commun, l’espace rassemblé de la nation. Il doit combattre la corruption, le népotisme et garantir les droits et les devoirs de chacun. Celui qui est aux responsabilités et qui s’octroie une fortune considérable pour sa réussite personnelle, et qui s’étale dans un luxe injustement acquis, n’est pas un citoyen.
Celui qui détourne un centime des deniers publics condamne un citoyen à mourir devant l’hôpital. Il condamne un citoyen qui n’ira pas à l’école et qui demeurera analphabète toute sa vie. Celui qui détourne l’argent public condamne tout un peuple à la misère et à la mort.
Ainsi, nous devons combattre toutes les postures criminelles qui n’ont pas la priorité citoyenne dans la conduite politique et économique.
Mais il en va de même pour chaque Sénégalais. Le policier doit exercer son métier sans chercher à arrondir ses fins de mois en taxant injustement le contrevenant, pour encaisser de l’argent qui ne lui revient pas de droit. L’enseignant doit seulement se soucier de la réussite des jeunes qu’il a en charge sans tenter de faire des compromissions qui lui permettraient d’améliorer son train de vie. Le juge ne doit pas accepter des pots de vin pour construire sa villa s’il veut faire respecter la loi et seulement la loi. Le promoteur immobilier doit tenir ses engagements contractuels jusqu’au bout sans calculer comment il pourrait voler le contribuable ou encore alourdir malhonnêtement des charges inventées de toute pièce. L’agent public doit respecter son temps de service et observer le règlement lié à ses fonctions sans chercher, par de multiples combines, à augmenter son salaire illégalement.
Oui, les droits et les devoirs sont l’affaire de tous et sont les mêmes pour chaque citoyen. Il n’y a pas d’exception pour construire une belle nation, une république modèle.
Le Sénégalais d’aujourd’hui doit bien comprendre cela s’il veut que son pays soit un exemple de démocratie citoyenne.
L’apprentissage de la citoyenneté doit être au cœur de l’éducation. Tout comme les sciences, les langues ou l’histoire, la citoyenneté est une discipline à apprendre. L’éducation à la citoyenneté doit s’appuyer sur les programmes d’éducation civique qui doivent s’inscrire tout au long du cursus scolaire. L’appropriation de l’exercice de la citoyenneté pour les jeunes générations passe par une éducation forte et modèle. C’est le rôle des dirigeants politiques en charge de l’éducation nationale, c’est le rôle des recteurs, c’est le rôle des inspecteurs, c’est le rôle des parents et celui des enseignants. Transmettre les bases fondamentales de l’éducation à la citoyenneté, voilà le défi qu’il faut engager. Il s’agit ici de former de véritables citoyens et non pas des consommateurs dans un système défaillant et usurpé.
Ne craignons pas de nous élever dans des comportements qui nous honorent, avec force et courage. Il ne faudrait pas céder à la puissance de l’immédiateté et du plaisir personnel. Car comme dit le proverbe, à vaincre sans honneur, on triomphe sans gloire. Et c’est à nous de repenser notre système de valeurs.
Le nouveau Sénégalais est celui qui croit en lui-même et qui n’a pas besoin d’ourdir pour réussir. Il œuvre de manière collective en exploitant ses compétences et ce pas seulement pour des raisons personnelles et matérielles. Les possibilités aujourd’hui sont nombreuses. Beaucoup de Sénégalais sont honnêtes, compétents mais ils sont rongés par des méthodes corrompues qui ne les protègent pas, qui ne les défendent pas.
Aujourd’hui, tout réside dans le travail, dans la solidarité entre les uns les autres, dans la loyauté, dans la considération des valeurs communes, dans le civisme au quotidien, dans le ménagement à l’égard de l’espace public qui appartient à tous mais qui est construit par chacun d’entre nous.
Il faut en finir avec les démarches égocentriques, illégales et véreuses qui ne mènent qu’au chaos, à la luxure et à l’effondrement des valeurs et de l’éthique.
Le nouveau type de Sénégalais doit assumer son humanité. Il ne doit plus ressentir de complexe d’infériorité, les valeurs qu’il porte sont universelles, celles de construire un monde juste. La science, les éléments positifs de l’humanité, les nouvelles technologies appartiennent au monde, ils sont le résultat des êtres humains rassemblés. Il n’existe pas de frontières pour s’approprier ce qu’il y a de beau, ce qu’il y a d’équitable, ce qu’il y a de moral.
Le Sénégalais d’aujourd’hui doit œuvrer dans l’intérêt de son peuple, dans l’intérêt de la jeunesse et des générations à venir, dans l’intérêt de la nation, dans l’intérêt du schéma collectif et du vivre ensemble sous une bannière unitaire et légitime.
Notre pays est une grande nation qui porte des valeurs de justice, de fraternité et de solidarité, alors soyons fiers de ce que nous sommes et portons ensemble le bel espoir d’une république citoyenne.
Ainsi, on voit bien que l’exercice de la citoyenneté est l’affaire de tous. Elle est un élément fondateur de la construction de la dynamique de la renaissance africaine.
C’est une démarche qui doit s’engager au Sénégal mais aussi un peu partout sur le continent si l’on veut réussir le développement.
La renaissance Africaine qui exige l’exercice d’une citoyenneté intègre et debout, c’est l’assurance de la croissance continentale qui constituera un poids international et permettra un rayonnement africain sur le monde, rassuré par l’équité et la justice défendues par nos peuples.
Amadou Elimane Kane est enseignant et chercheur en sciences cognitives, poète écrivain.
AMADOU MAKHTAR M'BOW, PIONNIER ET MARTYR
La disparition du Sénégalais marque, selon Adekeye Adebajo, la fin d'une ère de leadership africain combatif et visionnaire, loin des "nobodies glorifiés" actuels, "souvent ternes, extrêmement prudents et politiquement conservateurs"
(SenePlus) - Dans un article publié dans Business Day et bientôt dans The Guardian, le professeur Adekeye Adebajo rend hommage à Amadou-Mahtar M'Bow, figure emblématique sénégalaise décédée le 24 septembre 2023 à l'âge de 103 ans.
Adebajo brosse le portrait d'un homme aux multiples facettes, né le 20 mars 1921 à Dakar. "M'Bow était ainsi l'incarnation vivante du 'triple héritage' d'identités africaine, musulmane et occidentale décrite par le chercheur kényan Ali Mazrui", écrit-il. Son parcours exceptionnel l'a mené de l'école coranique aux bancs de la Sorbonne, en passant par l'engagement dans les Forces françaises libres pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le professeur souligne la vision novatrice de M'Bow à la tête de l'UNESCO, citant ses propos avant sa prise de fonction : "Je me méfie un peu d'un humanisme universaliste qui masque souvent l'eurocentrisme. Je préfère le pluralisme, qui acceptent l'identité distinctive de chaque peuple". Cette philosophie a guidé son action à la tête de l'organisation.
Adebajo met en lumière les initiatives audacieuses de M'Bow, notamment son soutien au "Nouvel ordre mondial de l'information et de la communication" (NOMIC). Il explique que l'idée était de "réduire la domination des agences médiatiques occidentales dans le reportage des nouvelles mondiales", ainsi que de lutter contre "la représentation souvent culturellement insensible, stéréotypée et négative du Sud global".
Le professeur qualifie Makhtar M'Bow de "visionnaire" pour ses actions en faveur de la restitution des biens culturels. Il note : "M'Bow a été visionnaire en poussant le 'Comité intergouvernemental pour la promotion du retour des biens culturels à leur pays d'origine ou de leur restitution en cas d'appropriation illicite' en 1978 : des actions que les gouvernements européens ne commenceraient à prendre que dans les années 2010."
Cependant, Adebajo rapporte que cette vision progressiste a suscité une vive opposition de la part des puissances occidentales. Il décrit une campagne de dénigrement sans précédent, accusant M'Bow de délit d'être "anti-occidental et antisémite". Le professeur dénonce : "Le gouvernement américain - soutenu par la Heritage Foundation d'extrême droite et des médias d'entreprise complaisants - a alors lancé une chasse aux sorcières coordonnée contre M'Bow qui avait le même niveau de véracité que les procès des sorcières de Salem au 17e siècle."
L'auteur va plus loin en critiquant la couverture médiatique biaisée de l'époque. Il cite une étude révélant que "61% des sources pour les articles privés des médias grand public américains provenaient de sources officielles de Washington, 14,5% de sources occidentales hostiles 'anonymes', et seulement 21,1% de l'UNESCO elle-même". Il ajoute : "Ironiquement, la campagne médiatique diffamatoire menée par l'Occident a prouvé le bien-fondé de l'argument de M'Bow sur la nécessité de diversifier les sources d'information mondiales."
Malgré ces attaques, Adekeye Adebajo souligne l'héritage considérable d'Amdou Makhtar M'Bow. Il évoque son projet phare, une histoire de l'Afrique en huit volumes.
En conclusion, Adebajo dresse une critique parallèle entre la génération de M'Bow et les représentants africains actuels à l'ONU, qu'il qualifie de "nobodies glorifiés". Il les décrit comme «souvent ternes, extrêmement prudents et politiquement conservateurs, plus intéressés par le prestige, les avantages et les indemnités journalières de leur fonction que par le fait de dire la vérité au pouvoir».
La disparition d'Amadou-Mahtar M'Bow marque, selon Adebajo, la fin d'une ère de leadership africain combatif et visionnaire sur la scène internationale. Son combat pour la diversité culturelle et l'équité mondiale, bien que contesté de son vivant, résonne aujourd'hui avec une acuité renouvelée dans un monde en quête de pluralisme et de justice.
LE FMI EXIGE DES MESURES RADICALES
Le déficit budgétaire devrait dépasser l'estimation précédente de 7,5% du PIB cette année, en l'absence de mesures correctives immédiates. L'institution internationale insiste sur l'importance capitale de la Loi de finances 2025 pour les réformes
(SenePlus) - Une mission du Fonds Monétaire International (FMI), conduite par Edward Gemayel, s'est rendue au Sénégal du 9 au 16 octobre 2024 pour évaluer l'état des finances publiques du pays. Cela fait suite à un rapport de l'Inspection Générale des Finances (IGF) révélant des "révisions substantielles" des données budgétaires pour la période 2019-2023, comme l'indique le communiqué de fin de mission publié ce 16 octobre 2024.
Le FMI salue l'engagement du gouvernement sénégalais en faveur de la transparence, tout en soulignant des défis majeurs. Edward Gemayel déclare : "Le déficit budgétaire et la dette publique pour cette période sont désormais plus élevés que les chiffres précédemment rapportés dans les lois de finances et de règlement."
La situation actuelle est préoccupante. Le FMI note « des signes de tensions accumulées dans l'exécution du budget » avec un manque à gagner en termes de recettes et des dépenses qui restent élevées. Sans mesures correctives, "le déficit budgétaire devrait s'aggraver cette année, dépassant l'estimation précédente de 7,5 % du PIB", alerte M. Gemayel.
Face à ces défis, le FMI appelle à des « réformes audacieuses et rapides pour assurer la viabilité des finances publiques et placer la dette publique sur une trajectoire décroissante."
Parmi les recommandations clés, le FMI préconise "la rationalisation des exonérations fiscales" et "des efforts pour éliminer progressivement les subventions énergétiques et les transferts non essentiels". Ces mesures sont jugées « déterminantes pour favoriser la discipline budgétaire et renforcer la confiance dans la gouvernance publique ».
La Loi de finances 2025 est présentée comme une « occasion cruciale » pour le gouvernement de réaffirmer son engagement en faveur des réformes. L'institution internationale insiste sur l'importance de "renforcer la mobilisation des recettes domestiques" pour jeter "les bases d'un modèle de croissance plus inclusif, tiré par le secteur privé".
L'équipe du FMI poursuivra son travail avec les autorités "dans les semaines à venir pour évaluer l'impact macroéconomique et définir les prochaines étapes", notamment concernant "l'évaluation d'éventuelles erreurs de déclaration dans les programmes passés et en cours soutenus par le FMI".
Cette mission de l'institution de Bretton Woods, qui comprend des rencontres avec le Premier ministre Ousmane Sonko et plusieurs ministres clés, souligne l'urgence pour le Sénégal de redresser sa situation financière et de renforcer sa gouvernance économique.
DAKAR AFFINE LA STRATÉGIE DE RENÉGOCIATION DES CONTRATS PÉTRO-GAZIERS
Contrairement à la rhétorique de campagne, l'administration Faye-Sonko a opté pour une approche adaptée. Un cabinet international sera sollicité pour mener les négociations, visant à « équilibrer les bénéfices économiques entre les différentes parties »
(SenePlus) - Selon des informations obtenues par Jeune Afrique (JA), le gouvernement adopte une approche pragmatique et diplomatique pour renégocier ses accords pétroliers et gaziers avec les multinationales.
Au cœur de cette démarche se trouve le méga-gisement gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), dont l'entrée en production est "imminente". Ce champ, partagé entre le Sénégal et la Mauritanie, est exploité par British Petroleum (BP) et Kosmos Energy. Le gisement pétrolier de Sangomar, exploité par Woodside Energy, est également concerné par ces discussions.
Un comité d'experts a été mis en place pour analyser les contrats existants. Comme l'explique à JA une source proche du dossier : "Il s'agit d'une question d'équité et d'équilibre contractuel". Le gouvernement s'appuie sur les changements géopolitiques et économiques récents, notamment la hausse des prix du gaz naturel liquéfié (GNL) et du pétrole suite à l'invasion russe en Ukraine.
Le coût du projet GTA a déjà été révisé à la hausse, passant de 4,6 à 5,2 milliards de dollars. Le Sénégal soutient que cette augmentation, combinée aux retards de production et à la possibilité des cours, justifie une renégociation des termes.
Contrairement à la rhétorique de campagne, l'administration Faye-Sonko a opté pour une approche adaptée. Un cabinet international sera sollicité pour mener les négociations, visant à « équilibrer les bénéfices économiques entre les différentes parties ».
Par ailleurs, Dakar envisage de diversifier les routes d'exportation du GNL de GTA. Actuellement destiné au marché asiatique, le gouvernement souhaite explorer des opportunités en Europe, où la demande reste élevée suite à l'embargo sur les produits russes.
Cette stratégie s'inscrit dans un contexte où BP a récemment obtenu l'exclusivité de l'achat du GNL de GTA depuis vingt ans, suite à un désaccord avec Kosmos Energy.
Le Sénégal, tout en cherchant à "défendre les intérêts du peuple face aux multinationales", semble privilégier une approche collaborative plutôt que conflictuelle dans ces négociations cruciales pour l'avenir économique du pays.
DAKAR 2026, C'EST MAINTENANT
Mamadou Diagna Ndiaye lève le voile sur les préparatifs des JOJ Dakar 2026. Le président du CNOSS détaille les jalons franchis, de l'élaboration de la feuille de route stratégique au lancement de la phase opérationnelle
Lors d'un Conseil interministériel mardi 15 octobre 2024, Mamadou Diagna Ndiaye, président du CNOSS, a dressé un tableau éloquent des préparatifs des Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026. Il a souligné l'importance historique de cet événement, une première en Afrique, fruit d'efforts collectifs. Ndiaye a mis en lumière les progrès significatifs réalisés et l'approche collaborative adoptée. Son discours ci-dessous, révèle une vision ambitieuse pour ces Jeux, vue comme un catalyseur de transformation pour le Sénégal et l'Afrique.
"Monsieur le Premier ministre,
Mesdames, Messieurs les ministres,
Chers Participants,
Monsieur le Premier ministre, ce Conseil interministériel vient à son heure et nous donne l'opportunité d'attirer votre haute attention sur les préparatifs des Jeux olympiques de la Jeunesse Dakar 2026.
Cet évènement, une première en Afrique, est le résultat des efforts collectifs, soutenus et coordonnés des autorités de la République et du Mouvement Olympique sénégalais.
Comme l’a rappelé Monsieur le président de la République, nous sommes inscrits, ensemble, dans une dynamique de co-construction.
Je voudrais rappeler que le Comité d’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2026 est mis en place pour conduire le processus de préparation et de livraison des Jeux, en bonne intelligence avec toutes les parties prenantes.
Nous avons très tôt inscrit notre action autour de deux objectifs majeurs :
La définition du cadre institutionnel qui identifie, délimite et organise le rôle des parties prenantes que sont le Comité International olympique, propriétaire des Jeux, l’État du Sénégal, la Ville de Dakar, et le Comité national olympique et sportif sénégalais, pour conformer nos méthodes et nos actions au Contrat d’Hôte, qui constitue le référentiel des Jeux olympiques de la Jeunesse Dakar 2026.
La mobilisation et l’implication des parties prenantes nationales partenaires de la livraison des Jeux.
Prenant conscience de l’enjeu que constitue les JOJ Dakar 2026, des activités soutenues ont rythmé l’agenda de préparation et des points d’étape ont fait l’objet de présentations régulières au Gouvernement du Sénégal et au Comité International Olympique :
Lors des sessions du CIO (138ème à Tokyo, 141ème à Mumbai)
Devant la commission exécutive (octobre 2022, novembre 2023)
Devant la commission d’évaluation (octobre 2022, septembre 2023)
Et récemment, le 26 décembre 2023 à Dakar lors du Conseil Présidentiel sur les JOJ, sous l'ancienne Administration.
Toutes ces instances ont pu apprécier le travail réalisé par le Comité d’organisation, en conformité avec les engagements contenus dans le Contrat d’Hôte, et ainsi mesurer les jalons importants qui ont été franchis, notamment :
L’élaboration de la feuille de route stratégique (Plan d’Edition),
La finalisation du Programme Sportif de Dakar 2026 dans une logique d’optimisation budgétaire,
Le démarrage et le suivi rapproché des travaux de construction/réhabilitation des sites et des infrastructures destinés à accueillir les Jeux,
Le lancement de la phase opérationnelle des Jeux avec l’identification exhaustive des acteurs qui en ont la responsabilité,
La conduite des activités d’engagement et de mobilisation de la jeunesse sur tout le territoire national.
Monsieur le Premier ministre,
Si nous avons pu jusqu’ici, être au rendez-vous à chacune des étapes, c’est parce que nous avons su mettre en place un modèle de livraison qui privilégie la responsabilisation de chaque acteur grâce à l’appui de votre Administration, à travers tous les ministères impliqués. A titre d’exemple: En collaboration avec le ministre de l’Éducation Nationale, nous avons décidé le lancement dans les prochains jours du concours de la Mascotte des JOJ à l’échelle de tous les établissements scolaires du pays.
Je saisis l’occasion pour exprimer mes sincères remerciements à toute votre Administration ici présente, pour le précieux accompagnement de leurs services respectifs aux côtés du Comité d’organisation.
Les JOJ Dakar 2026 s’inscrivent dans la ligne qui place la Jeunesse et le Sport au cœur des dynamiques de transformation.
Réussir ce pari suppose également une coopération puissante avec les membres de la grande famille olympique à travers :
La consolidation des partenariats avec l’ACNOA, l’ACNO, les Fédérations Internationales, les autres Comités nationaux olympiques ;
La mise en œuvre des Conventions avec les Comités d’organisation des Jeux olympiques de Beijing 2022, Paris 2024, Milano Cortina 2026 et en perspective, Los Angeles 2028.
Par ailleurs, le partage avec despPays et organisations internationales ayant acquis une forte expérience dans l’organisation des Jeux olympiques est en cours avec le soutien de la République Populaire de Chine et de son Comité National Olympique, du Japon à travers la Fondation Nippone, de la Corée du Sud, de la République du Tatarstan, partie intégrante de la Fédération de Russie et, plus généralement, de plusieurs pays de l’Union européenne.
Ces partenariats renforcent ainsi les atouts du Comité d’Organisation dans la poursuite de l’objectif de livrer des Jeux dignes du Sénégal et qui feront la fierté de la jeunesse africaine.
Nous avons conscience que c’est une préoccupation forte du gouvernement. En témoigne la minutie avec laquelle les travaux préparatoires de ce Conseil Interministériel ont été menés sous la conduite du ministre Secrétaire général du gouvernement, avec à ses côtés Madame le ministre des Sports de la Jeunesse et de la Culture.
Les échanges ont mis en exergue deux consensus forts :
Le renforcement de l’implication de toutes les parties prenantes nationales en particulier la Jeunesse et les Territoires,
L’utilisation transparente et rationnelle des ressources financières, en veillant à ce que les Jeux produisent le maximum d’impact et d’héritage. Le Coordonnateur Général y reviendra.
A propos des territoires, il s’agit d’intéresser le plus grand nombre de collectivités, à côté de la Ville de Dakar, et des Communes de Diamniadio et de Saly qui sont, elles, membres du Comité d’organisation et, à ce titre, accueillent déjà des activités culturelles dans le cadre du « Festival Dakar en Jeux ».
Monsieur le Premier ministre,
Le socle du projet Dakar 2026 est articulé autour de la vision : « La Jeunesse et le Sport, pour une contribution à la transformation du Sénégal et une source d’inspiration pour l’Afrique ».
Cette vision, qui a été pensée par la communauté universitaire nationale et les organisations de jeunesse, reste notre crédo et nous impose de nous ouvrir à tous les segments de la société. Ainsi, le Comité d’Organisation implique dans toutes ses activités, les acteurs de la Société civile, du Patronat et des Syndicats de travailleurs.
Je voudrais enfin vous remercier, Monsieur le Premier ministre, de cette nouvelle dynamique que vous suscitez et vous prie de bien vouloir transmettre à monsieur Le Président de la République tout notre respect pour l’intérêt qu’il porte aux JOJ Dakar 2026 et pour son soutien de tous les instants.
Qu'il me plaise de rappeler que nous avions apprécié en son temps sa prestation sur le thème "Jeux Olympiques et Développement Durable" à l'occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024, parallèlement à son entretien riche d'enseignements avec les équipes techniques du CIO, conduites par le président Thomas Bach.
En recevant ce dernier, en séjour au Sénégal à partir de demain avec l'ensemble des membres africains du CIO, en signe de consécration de la Place de Dakar pour une Première en Afrique, il réitère, ce faisant, son attachement au Mouvement olympique ainsi que l'intérêt qu’il accorde au succès des JOJ Dakar 2026.
Je vous remercie de votre aimable attention."
par Fatou Kassé-Sarr
LE XALAM2 ÉLECTRISE PARIS
Avec une énergie défiant le temps, les neuf musiciens ont offert une prestation mémorable, parcourant un répertoire riche et diversifié. Ce concert marque une étape importante dans leur tournée anniversaire, qui les mènera jusqu'à Dakar
55 ans de légende et une actualité toujours brûlante
Samedi 12 octobre, le Pan-Piper à Paris a vibré au rythme du Xalam2, groupe mythique de la musique africaine, pour un concert d’exception célébrant leurs 55 ans de carrière. Après une escale à Genève, la sortie de leur nouvel EP « Retour aux Sources », et une table ronde sur l’impact de leur musique, le groupe a offert une prestation mémorable à un public venu en nombre.
Dès les premières notes, la magie opère. Les neuf musiciens, incluant une section de cuivres, déploient une énergie scénique stupéfiante, démentant leur longévité. Le Xalam2, figurant dans le prestigieux classement des « Great Black Music » – mouvement célébrant l’excellence des musiques noires à travers le monde – prouve une fois de plus son statut de légende vivante.
Pendant près de deux heures, le groupe traverse son répertoire, chantant dans plusieurs langues africaines, affirmant ainsi sa dimension panafricaine. Ce qui frappe particulièrement, c’est la pertinence actuelle de leurs anciennes chansons. Des titres comme par exemple « Leeboon », « Walyane » ou « Nderane », abordant des thèmes tels que la place des femmes, l’immigration ou l’avenir incertain des jeunes africains, résonnent encore aujourd’hui avec une force prémonitoire. Ces paroles, écrites il y a des décennies, semblent avoir anticipé les défis contemporains, donnant à leur musique une dimension intemporelle et une actualité criante.
Le public, aussi diversifié que leur musique, unit générations et origines dans une ambiance chaleureuse, telle une grande famille rassemblée par la force de la musique du Xalam2. L’engagement social et politique du groupe, loin d’être un vestige du passé, continue donc de toucher et d’inspirer, prouvant que leur voix reste un outil puissant pour éveiller les consciences et promouvoir le changement.
Ce qui frappe également, c’est la capacité du groupe à se régénérer. De nouvelles générations de musiciens, biberonnées au son du Xalam2, apportent leur touche d’originalité, perpétuant ainsi le mythe et entrant à leur tour dans la légende. Cette fusion entre l’héritage musical et les nouvelles influences permet au groupe de rester pertinent et captivant pour un public multigénérationnel.
À la fin du concert, le public en redemande, preuve que l’énergie du Xalam2 n’a pas pris une ride. Chaque prestation laisse les spectateurs avec une envie irrépressible de replonger dans cette ambiance unique, où la musique transcende le simple divertissement pour devenir un vecteur de réflexion et de prise de conscience.
« Retour aux Sources » leur EP sorti le 21 juin 2024 est disponible à l’écoute sur toutes les plateformes digitales.
La tournée anniversaire continue ! Prochain rendez-vous : Dakar, le 30 novembre 2024, pour une célébration qui s’annonce déjà mémorable. Le Xalam2 prouve une fois de plus que sa musique transcende le temps et les frontières, unissant les générations dans un même élan de joie, de partage, et d’engagement social.
VIDEO
KYLIAN MBAPPÉ AU CENTRE D'UNE ENQUÊTE POUR VIOL EN SUÈDE
Le joueur français du Real Madrid serait considéré comme "raisonnablement suspect" dans une affaire de viol présumé intervenu dans un discothèque de Stockholm, la capitale suédoise. Il dénonce une fake news
Le monde du football est secoué par une nouvelle affaire impliquant la star française Kylian Mbappé. Le parquet suédois a confirmé ce mardi 15 octobre, l'ouverture d'une enquête pour viol suite à la visite de l'attaquant à Stockholm la semaine dernière.
Les faits présumés se seraient déroulerés jeudi dernier, lors d'une soirée en boîte de nuit où Mbappé et ses proches avaient privatisé une salle. Une plainte a été déposée le samedi suivant par une victime présumée.
Face à ces accusations, Mbappé a vivement réagi sur les réseaux sociaux, qualifiant l'affaire de "fake news" et établissant un lien avec son différend financier actuel avec le Paris Saint-Germain.
L'enquête en est à ses débuts, la police ayant déjà procédé à des prélèvements dans l'hôtel où a séjourné le joueur.
par Farid Bathily
CENT ANS, LE PLAFOND DE LA VIE HUMAINE ?
Et si la longévité humaine avait atteint sa limite ? Une nouvelle étude révèle que même dans les conditions les plus favorables, la probabilité de dépasser aujourd’hui le seuil des 100 ans est de 15% chez les femmes et 5% chez les hommes
Et si la longévité humaine avait atteint sa limite ? C’est ce que suggère une nouvelle étude publiée lundi 7 octobre 2024 dans la revue spécialisée Nature Aging. Baptisée L'improbabilité d'une prolongation radicale de la vie humaine au XXIe siècle, elle remet en cause la possibilité d’une prolongation de la durée de vie au-delà d’une certaine limite, à moins d’une "avancée médicale majeure" et jusqu’ici hors d’atteinte.
Les données de l’enquête menée par le professeur S. Jay Olshansky de l'Université de l'Illinois à Chicago et ses collègues, situent à 87 ans en moyenne – 84 ans pour les hommes et 90 ans pour les femmes – la durée de vie maximale sur terre. Un âge que de nombreux pays sont d’ores et déjà proches d’atteindre.
"Nous suggérons que la durée de vie que nous connaissons actuellement est approximativement celle maximale que nous pourrons atteindre", appuie S. Jay Olshansky.
L'espérance de vie stagne
Il a pour ce faire, examiné les données d'espérance de vie à la naissance entre 1990 et 2019 dans plusieurs nations réputées pour leur longévité, notamment l'Australie, la France, l'Italie, Hong Kong, le Japon, la Corée du Sud, l'Espagne, la Suède, la Suisse et les États-Unis. Les résultats révèlent un ralentissement considérable du rythme de progression de l'espérance de vie moyenne dans tous ces pays à l’exception de Hong Kong.
Cette situation indique selon les auteurs que l’humanité se rapproche des limites du "biologiquement possible" concernant la durée de vie moyenne, après des décennies d'augmentation constante de l'espérance de vie grâce aux progrès médicaux et technologiques.
Cette vision est plus pessimiste que celles de certains démographes, dont James Vaupel qui estimait en 2021 que la majorité des personnes nées au 21e siècle vivraient jusqu'à 100 ans.
Un obstacle infranchissable ?
Plus révélateur, l’étude explique que même si toutes les morts avant 50 ans étaient éliminées de l’équation, l'espérance de vie moyenne ne s'allongerait que d'un an pour les femmes, contre un an et demi à peine pour les hommes.
Par ailleurs, même en éliminant les causes de mortalité liées aux maladies courantes et aux accidents, le vieillissement intrinsèque des organes devrait conduire inéluctablement au décès, selon S. Jay Olshansky. Il affirme à cet effet que les organes internes et les systèmes physiologiques se dégradent inévitablement avec l'âge, entraînant de fait un déclin fonctionnel tel que le corps humain ne peut physiquement espérer vivre beaucoup plus longtemps qu'aujourd'hui.
Malgré ces constats pessimistes, l'espoir réside peut-être dans la recherche sur le ralentissement du processus de vieillissement. C’est notamment sur cet aspect de la recherche médicale que le docteur Steven Austad de l'Université de l'Alabama à Birmingham, parie quant à la perspective qu'un être humain puisse atteindre 150 ans
MACKY SALL SONNE L'ALARME FACE À LA MENACE DJIHADISTE
En marge du Future Resilience Forum, l'ex-président dépeint un tableau alarmant du terrorisme africain, appelant la communauté internationale à passer à l'action avant qu'il ne soit trop tard
(SenePlus) - Dans une déclaration en marge du Future Resilience Forum à Londres et rapportée par Bloomberg, l'ancien président Macky Sall a lancé un appel urgent à la communauté internationale concernant la lutte contre le terrorisme en Afrique. Selon lui, ce combat dépasse largement les frontières du continent et nécessite une mobilisation globale.
"L'Afrique a été laissée à elle-même pour faire face aux défis du terrorisme, que ce soit dans la région du Sahel, dans la Corne de l'Afrique ou même en Afrique australe au Mozambique", a déclaré Sall, soulignant l'ampleur et la diversité géographique de la menace. Il insiste sur le fait que "l'avancée du terrorisme sur le continent n'est pas seulement une affaire africaine. Ce serait une erreur de croire qu'il appartient aux Africains de résoudre cette question."
Cette déclaration intervient dans un contexte de retrait progressif des forces occidentales de la région du Sahel, devenue un épicentre du terrorisme mondial. Les récents coups d'État au Niger, au Mali et au Burkina Faso ont accéléré ce désengagement, laissant un vide sécuritaire préoccupant.
Macky Sall a également évoqué l'efficacité des missions de maintien de la paix de l'ONU, les qualifiant "d'essentiellement inefficaces et inadaptées à la situation sur le terrain". Il a précisé que ces missions "n'allaient jamais résoudre les problèmes de sécurité de l'Afrique", pointant du doigt le manque de mandats et de moyens adéquats.
Face à ces défis, l'ancien président propose une alternative : "Ce dont on a vraiment besoin, ce sont des troupes africaines opérant dans le cadre de l'architecture africaine de paix et de sécurité, avec le soutien logistique et financier des Nations Unies, ainsi que d'autres partenaires comme l'Union européenne."
felwine sarr en conversation avec mamadou diouf
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L'ÉQUILIBRE FRAGILE D'UNE NATION
EXCLUSIF SENEPLUS - Entre traditions ancestrales et aspirations modernes, le Sénégal cherche à redéfinir son identité collective, au-delà du modèle "islamo-wolof" hérité de l'ère coloniale. Comment y parvenir ?
Dans le dernier numéro de l'émission "Chroniques d'un temps politique" animée par Felwine Sarr, l'historien Mamadou Diouf offre une analyse perspicace de la construction et de l'évolution de la nation sénégalaise.
Au cœur de son propos, Diouf révèle comment le modèle « islamo-wolof », forgé durant l'ère coloniale, a jeté les bases de l'identité nationale sénégalaise. Ce modèle, loin d'être monolithique, a progressivement intégré diverses communautés et régions périphériques, créant un tissu social complexe et dynamique.
L'indépendance marque un tournant crucial dans la formation de l'imaginaire national. Des figures comme Léopold Sédar Senghor ont œuvré à la création d'un récit commun, s'appuyant notamment sur le concept de "parenté à plaisanterie" pour tisser des liens entre les différentes communautés.
Diouf souligne l'équilibre délicat qui caractérise la construction nationale sénégalaise : d'un côté, la reconnaissance des spécificités communautaires ; de l'autre, l'émergence d'une culture politique vernaculaire partagée. Cette dualité a permis l'instauration d'un espace public où les différentes composantes de la société peuvent interagir et négocier.
Aujourd'hui, le Sénégal fait face à des tensions qui entraînent un décalage entre les imaginaires traditionnels et les aspirations nouvelles, particulièrement celles de la jeunesse. Cette génération, ancrée dans le local mais ouvert sur le monde, redéfinit les contours de l'identité nationale.
Le défi qui se présente au Sénégal, et plus largement à l'Afrique, est de repenser le concept même de nation. Mamdou Diouf plaide pour des formes de gouvernance plus souples, capables de reconnaître la pluralité des communautés tout en s'inscrivant dans ce qu'il appelle le "temps du monde" - une universalité qui ne nie pas les particularismes.