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24 novembre 2024
Développement
TARIQ RAMADAN CONDAMNÉ POUR VIOL EN SUISSE
L'intellectuel musulman a été reconnu coupable en appel par la justice genevoise, ce mardi. Cette décision intervient après un acquittement prononcé en première instance en mai 2023
(SenePlus) - L'islamologue suisse Tariq Ramadan a été condamné en appel en Suisse pour viol et contrainte sexuelle, a rapporté mardi l'Agence France-Presse (AFP) citant une annonce de la justice genevoise. Cette décision intervient après un acquittement prononcé en première instance.
Selon les informations de l'AFP, la chambre pénale d'appel et de révision de Genève a prononcé une peine de prison de trois ans, dont un ferme, à l'encontre de Tariq Ramadan. L'agence de presse cite le communiqué de la Cour de justice genevoise : "La chambre pénale d'appel et de révision annule le jugement du tribunal correctionnel du 24 mai 2023 en reconnaissant Tariq Ramadan coupable de viol et de contrainte sexuelle pour la quasi-totalité des faits déclarés."
Les faits jugés remontent à la nuit du 28 octobre 2008. La plaignante, connue sous le pseudonyme de "Brigitte", a déclaré avoir été soumise à des actes sexuels brutaux accompagnés de coups et d'insultes dans la chambre d'un hôtel genevois où séjournait Tariq Ramadan. celui-ci avait nié tout acte sexuel avec la plaignante tout au long de la procédure. Il a ainsi plaidé, lors du procès en appel, pour un acquittement.
Le procureur avait requis une peine de trois ans de prison, dont la moitié ferme, contre Tariq Ramadan. L'AFP décrit Tariq Ramadan comme une figure connue de l'islam européen, le qualifiant d'intellectuel charismatique et controversé. Il fait l'objet d'accusations de violences sexuelles en France, dans des procédures distinctes de celle-ci.
par Fatoumata Sissi Ngom
L’EXPLORATION SPATIALE MONDIALE ET SÉNÉGALAISE DOIT ÊTRE CONSCIENTE, POLITIQUE ET DURABLE
Est-il acceptable de polluer l’espace pour notre propre bénéfice ? Le moment de la mort de GAINDESAT, il sera crucial de considérer les impacts que sa pulvérisation ou non aura dans l’écosystème spatial et la terre
J’ai visité, au mois de juillet dernier, la NASA (National Aeronautics and Space Administration) Spatial Center à Houston, États-Unis. Un moment inoubliable en famille et une expansion de conscience, sur la finitude de notre existence et la notion du Temps. Je suis sortie de cette visite habitée par une humilité nouvelle, fascinée par l’Immensité, l’insignifiance et la brièveté de la vie à notre échelle. Surtout, j’ai été subjuguée par la perfection de la création divine.
Nébuleuses, naissances et morts d’étoiles, mondes parallèles et multivers, espaces-temps, satellites, missions spatiales, relations américano-russes durant la Guerre Froide. J’y découvre les détails de programmes bien connus, mais aussi des télescopes, des navettes et sondes spatiales, connus et moins connus. Apollo, Curiosity, Hubble, Artemis, Galileo, entre autres. Mon nom de mission préféré, est devenu, bien évidemment, Psyché, lancée tout récemment, en 2023. Le génie de l’homme est vraisemblablement sans limites. Les ingénieurs, astronomes et astronautes de cette Agence responsable du programme spatial et aéronautique américain en sont, depuis près de 70 années, la preuve vivante.
Explorer notre galaxie pour en apprendre plus sur nous-mêmes et l’essence de nos corps et de nos âmes
L’exploration spatiale permet d’abord de percer les secrets de notre univers, au-delà de la science pure qui nous a enseigné la physique quantique, et instruit sur le big bang, la création des galaxies, l’énergie, etc. Mais qu’en est-il de ce qu’il y a au-delà de tout ceci ? Après ma visite à la NASA, je me suis documentée sur la formation de la matière, et me voilà, depuis, déterminée à en apprendre plus sur l’origine de la Vie et le procédé de matérialisation des âmes humaines, animales, végétales et minérales sur notre terre. J’ai appris que nous étions faits de la même matière que les étoiles (poussières d’étoiles), et cette découverte a été pour moi une évidence, comme si je l’avais toujours su. Tout fait sens. Dès lors, comment arrive-t-on à produire autant de savoirs et de connaissances sur l’espace, sans pouvoir parler de ces questions relatives à la Source de la Création ? Les savoirs ont toujours été cloisonnés et codifiés, il serait peut-être temps de les décloisonner et d’aller au-delà de la matière physique et des belles formules mathématiques.
Décoller du monde pour partir en quête de sens
Un autre questionnement fondamental m’a habitée. C’est celui qui habite les philosophes : Pourquoi ? Pourquoi l’homme se met-il, avec une si grande détermination et curiosité, en quête d’ailleurs ?
La réponse m’est venue naturellement. C’est dans la nature humaine, tout simplement. L’exploration de l’inconnu et, son corollaire qui est la colonisation sous toutes ses formes, est dans notre ADN. Il suffit juste de le faire dans le respect et la bonne conscience. Cette caractéristique peut être activée ou dormante, selon nos environnements culturels. On voit bien que les peuples qui n’ont pas choisi l’exploration d’autres continents, ou qui n’en ont pas eu la technologie, ont été tout simplement colonisés. Les pays africains en sont la preuve vivante. C’est le cas aussi pour les peuples d’Amérique latine, d’Océanie, etc. L’exploration de notre espace sert donc, aussi, l’homme en expansion. Il ne faut jamais s’arrêter d’explorer, d’apprendre, de chercher, d’aller voir ce qui se passe dans des contrées lointaines. Ainsi, nous ne devons pas rester cantonnés ou attachés à une terre, à un pays, à un continent.
L’homme, éternel chercheur de nouveau et de sens, et explorateur, veut aujourd’hui coloniser d’autres planètes, y trouver d’autres formes de vie. Il ne lui reste que cela, à l’homme contemporain, puisqu’il n’y a plus aucun peuple à coloniser sur terre en raison de l’évolution des lois humaines. Qui sait, peut-être qu’un jour on sera capable d’atteindre des exoplanètes (qui se trouvent en dehors de notre système solaire), de les coloniser. Dans le cas où on y trouverait des formes humanoïdes ou des extraterrestres, de modifier leur structure mentale (ou l’inverse, en fonction des forces en présence) comme ce fut le cas lors des différentes périodes coloniales.
Il y a une réelle économie de l’espace en place depuis que l’homme a commencé à sonder les mystères de l’univers et de l’utiliser à son profit. Cela a des implications en matière d’économie politique, et aussi en matière de gestion durable de la vie et de la mort des satellites.
Les implications en matière de politiques publiques et de coopération internationale
Les détracteurs de l’exploration spatiale soutiennent que l’argent dépensé pour ces activités hors-sol pourrait servir aux problèmes terrestres comme l’emploi, la santé, la lutte contre la pauvreté. Je ne suis pas du même avis.
Comme le souligne le Forum Spatial de l’OCDE (OECD Spatial Forum), le système spatial est essentiel pour relever les défis contemporains de notre monde. Par exemple, les observations spatiales fournissent plus de la moitié des variables climatiques nécessaires pour surveiller le changement climatique, relever les températures de surface de la mer, la couleur des océans (OCDE, 2024). Les observations spatiales permettent également de surveiller l’état de la couverture terrestre et des calottes glaciaires, et l’application de la loi, par exemple aux frontières entre les pays. Dans les pays en développement, la technologie spatiale permet de surveiller l’environnement, les forêts et la production alimentaire, et contribue aux interventions d’urgence et à la prévention des catastrophes naturelles. Elle joue également un rôle central dans la fourniture de services de communication à travers la télévision et la radio par satellite, et les transactions financières (OECD, 2024).
L’observation de l’espace permet également de protéger notre planète en détectant, par exemple, les trajectoires de comètes qui pourraient entrer en collision dans l’atmosphère terrestre.
Les pays qui ont des programmes spatiaux s’organisent pour échanger des connaissances et des bonnes pratiques en matière de sciences, de technologies, de politiques publiques pour l’économie de l’espace, et de développement durable. Cette coordination est centrale et permet un apprentissage mutuel et une coopération internationale efficace pour une économie spatiale au service de l’homme et de la terre. Le multilatéralisme et la coopération permettent aux pays d’avancer ensemble plus rapidement en matière de recherche et de politiques spatiales, que s’ils s’y étaient attelés seuls.
Un saut quantique effectué par le Sénégal
Aujourd’hui, je suis ravie de voir le Sénégal, mon pays d’origine, prendre sa place à la table des explorateurs de l’espace et des producteurs de savoirs spatiaux.
En effet, le 16 août 2024, le Sénégal a lancé son premier satellite GAINDESAT-1A. GAINDESAT est l’acronyme de Gestion Automatisée d’INformations de Données Environnementales par SATellite. GAINDE signifie aussi « lion » en Wolof, qui est l’animal emblème du Sénégal. Un évènement historique et une belle entrée dans le cercle des pays qui font de la recherche spatiale et explorent l’espace. Le Sénégal a notamment créé, en 2023, l’Agence Sénégalaise d’Etudes Spatiales, présidée par Maram Kaïre qui œuvre à la promotion de l’astronomie et du spatial au Sénégal.
GAINDESAT est un nanosatellite de forme cubique, dimensionné de 10x10x10 cm et pesant 1kg. Il a été conçu par des ingénieurs sénégalais, dans le cadre du projet spatial SENSAT. Le Professeur Gayane Faye, enseignant-chercheur et Directeur du Laboratoire de Télédétection Appliquée à l’Université Cheikh Anta Diop a coordonné ce projet qui s’inscrit dans le cadre d’une collaboration entre le Sénégal et le Centre spatial universitaire de Montpellier (CSUM). Positionné en orbite basse, à environ 500 km au-dessus de la Terre, GAINDESAT est équipé d’une caméra, d’un panneau solaire, d’une batterie rechargeable, et d’un émetteur-récepteur. L’émetteur-récepteur servira à collecter principalement des données environnementales et à les envoyer au centre de contrôle et de réception à la Cité du Savoir à Diamniadio, en vue de leur traitement.
GAINDESAT a deux fonctions : cartographie grâce à la collecte d’informations, et imagerie grâce à observation de la Terra. Chaque jour, GAINDESAT passe deux fois au-dessus du Sénégal et collecte des données fiables et à coûts moindres pour la Direction de la gestion et de la planification des ressources en eau (DGPRE) au ministère de l’Hydraulique. Il collecte aussi des données pour l’agriculture, la gestion des inondations, la météorologie et la surveillance de la migration irrégulière. GAINDESAT contribue ainsi à la recherche et l’innovation, et l’élaboration de politiques publiques basées sur des données concrètes et en temps réel. Il est prévu qu’un deuxième satellite sénégalais soit lancé en 2025.
La vie et la mort des satellites, et la pollution de l’espace
Le lancement de satellites a connu une croissance fulgurante ces dix dernières années. Le nombre est passé de 200 en 2013 à 2600 en 2023 (OECD, 2024). Cependant, ce déploiement exponentiel de satellites va de pair avec des conséquences négatives dans l’espace, la terre et l’atmosphère. Sont notés l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique, l’acidification de l’air, le déversement de déchets toxiques, la pollution de l’eau, la pollution lumineuse. Les embouteillages de satellites, surtout ceux en basse orbite, font aussi partie des effets délétères de cette course à l’Espace. Est-il acceptable de polluer l’espace pour notre propre bénéfice ?
En particulier, la pollution des débris spatiaux est une préoccupation centrale.
Les débris spatiaux résultent de la fragmentation d’objets et d’engins de l’espace, de collisions, d’explosions ou d’interceptions via les tests antisatellite. Ils peuvent aussi être des parties de lanceurs spatiaux ou des satellites abandonnés qui errent dans l’espace (Agence Spatiale Européenne, 2024). Les débris spatiaux ont des tailles différentes qui se mesurent en millimètres, centimètres, ou en mètres.
Les satellites en basse orbite, comme GAINDESAT sont d’habitude envoyés à la désintégration dans l’atmosphère terrestre — ce qui crée également des débris et perturbe l’atmosphère — ou, pire, abandonnés. Les satellites à haute orbite et géostationnaires sont envoyés dans une sorte de cimetière des satellites situé à des altitudes plus hautes. Cela fait froid le dos quand on y pense. L’homme est donc en train de polluer l’espace, comme il le fait, depuis des siècles et des siècles, pour la planète dans lequel il vit. Les usual suspects de la pollution spatiale sont les mêmes principalement : Les États-Unis, l’Europe, la Chine, la Russie, le Japon.
Les conséquences peuvent être désastreuses et altérer la perception du risque, sachant que seuls les débris de plus de 1 cm sont traçables, et qu’ils ne constituent que 4 % des débris totaux (OECD, 2024).
GAINDESAT a une durée de vie de 5 ans. Le moment de sa mort venu, il sera crucial de considérer les impacts que sa pulvérisation ou non aura dans l’écosystème spatial et la terre. J’espère que le Sénégal a mis en place une stratégie de fin de vie pour GAINDESAT et je suis intéressée par savoir ce qu’il a prévu ou non en ce sens. Nous sommes tous responsables.
Dans l’Univers, nous, la Terre, ne sommes qu’un petit point, un grain de sable. À cette échelle, nous sommes donc aussi vulnérables que les petits États insulaires en développement (SIDS) sur terre. Par exemple, la moindre vibration changeante au niveau d’une galaxie pourrait anéantir notre système solaire.
L’homme devra explorer l’espace de façon durable et ne pas oublier que toute action a des conséquences. Il doit éviter la création de nouveaux problèmes dont il n’aura aucune maîtrise. Les lois de l’Univers et de la physique quantique ne sont, eux, pas modifiables, car régies par une force plus grande que nous.
Dans mille ans ou même moins, et nous ne serons plus là, peut-être que les humains feront du tourisme dans le système solaire et au delà.
En attendant, mon rêve c’est de me rendre dans la Station Spatiale Internationale. Lors de la visite à la NASA, j’ai dit à Seyda et à Ahmadou que le jour où j’en aurai la possibilité, je n’hésiterai pas à sauter à bord d’une navette spatiale.
« L’homme doit s’élever au-dessus de la Terre — aux limites de l’atmosphère et au-delà – ainsi seulement pourra-t-il comprendre tout à fait le monde dans lequel il vit ». Attribué à Socrates.
Il faut prendre garde à ne pas écouter des apprentis-sorciers qui préconisent de mettre en place le budget par ordonnance. Il appartient ainsi au chef de l'État d’engager le dialogue pour sauver les meubles
Le 8 avril 2024, à peine le nouveau régime installé, j’avais indiqué, dans une chronique intitulée «Nul n’a le droit de miser sur l’échec de Diomaye Faye», que les «risques et écueils sur la route du nouveau gouvernement sont nombreux» et que le nouveau régime allait «vivre cent premiers jours d’enfer». C’était peut-être un truisme, mais nous estimions qu’il revenait aux autorités politiques de l’Etat d’avoir l’intelligence d’instaurer le dialogue, la concertation pour passer le cap, jusqu’à la mise en place d’une nouvelle Assemblée nationale. Sans cela, «des tensions de divers ordres pourront naître de cette situation et leur exacerbation ne manquerait pas d’avoir des conséquences fâcheuses pour la stabilité du pays. C’est ainsi qu’il urge de s’engager à aider le nouveau régime à sortir la tête de l’eau, pour lui éviter de sombrer. L’échec de Bassirou Diomaye Faye sera fatal à tout le monde».
Je redis aujourd’hui la même chose. Seulement, il incombe, plus que jamais, au président de la République d’avoir l’initiative de l’apaisement. Il faut situer cependant les responsabilités car s’il y a une tension sur la scène politique, jusqu’à menacer le fonctionnement régulier des institutions, c’est de la faute exclusive du Premier ministre Ousmane Sonko, qui verse dans des provocations puériles. Il a insulté, menacé tout le monde. Il n’a pas respecté ses adversaires, encore moins l’institution judiciaire qu’il semble vouloir ravaler à une situation de vassale du gouvernement, ou le Parlement qu’il snobe. Son opposition a voulu jouer le jeu, il faut le dire, encore une fois, mais le Premier ministre s’est montré buté en plaçant son ego au-dessus des intérêts supérieurs de la Nation. Il a refusé de s’acquitter de son devoir de procéder à une Déclaration de politique générale (Dpg) et se soumettre au jeu politique et démocratique. Son alibi d’une imperfection du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale n’en n’était véritablement pas un.
En effet, dès que le président Faye a obtenu de la majorité parlementaire un dialogue et une concertation pour adapter le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, afin de satisfaire à ce caprice de son Premier ministre, des voix autorisées se sont élevées pour dire que Ousmane Sonko ne se présentera pas devant cette Assemblée nationale. Lui-même l’a dit. Le gouvernement a joué de subterfuges et de manœuvres dilatoires sur le processus de promulgation de la loi modifiant le Règlement intérieur, pendant que le Premier ministre annonce la dissolution fatale de l’Assemblée nationale pour le 12 septembre 2024. Cela ne trompait personne et couvre de ridicule l’Exécutif. Il est heureux que le Président Bassirou Diomaye Faye ait pris, une nouvelle fois, l’initiative pour trouver un arrangement avec l’Assemblée nationale. On annonce ainsi que le Premier ministre fera sa Dpg le 13 septembre 2024, devant cette Assemblée nationale qui est loin de lui être acquise. Il sera dans la même posture que Moustapha Niasse, le 20 juillet 2000. Le Premier ministre qu’il était, nommé par le Président Abdoulaye Wade, faisait face à un Hémicycle largement dominé par des députés du Parti socialiste. Du reste, il ne saurait être envisageable que cette nouvelle date, proposée par le président de la République et acceptée par l’Assemblée nationale, ne soit un leurre. On a vu Waly Diouf Bodian insinuer que le Premier ministre n’y sera pas. Si c’est le cas, la crédibilité du président de la République en prendrait un sacré coup.
Deux petits mois de plus pour sauver le Sénégal de l’ingouvernabilité
Qu’on s’entende bien, le chef de l’Etat déroule son agenda politique et institutionnel de manière discrétionnaire. Il a besoin de chercher, au plus vite, une majorité parlementaire. Il aura la latitude, à partir du 12 septembre 2024, de prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale. Seulement, il devrait se garder de le faire dans la précipitation. Le pays a assurément besoin que certaines diligences soient satisfaites, avant de retourner en campagne électorale. Autrement, il court de graves risques d’ingouvernabilité, et pour cause. Il urge de chasser tous les nuages qui s’accumulent au-dessus des relations avec les partenaires au développement, notamment le Fonds monétaire international (Fmi). Le Sénégal a raté ses échéances du mois de juillet dernier avec le Fmi, induisant un non-décaissement de la somme de 230 milliards de francs Cfa. Un autre décaissement en faveur du Sénégal, de 169 milliards, est prévu pour le mois de décembre 2024. Ces sommes sont indispensables pour le budget de l’Etat. Le ministre des Finances et du budget, Cheikh Diba, a fait un déplacement éclair à Washington, sans réussir à débloquer la situation. Au-delà des explications exigées par le Fmi sur les conditions de l’organisation, au début du mois de juin 2024, d’une opération d’Eurobonds, le Sénégal se trouve dans l’impossibilité de satisfaire à certains prérequis comme l’adoption d’une Loi de finances rectificative (Lfr) pour ajuster le budget de l’Etat. Dans le calendrier convenu avec le Fmi, la Lfr devait être examinée en juillet 2024. Le manque de sincérité du budget en cours d’exécution est un secret de polichinelle. Les petites querelles entre le Premier ministre et l’Assemblée nationale ont beaucoup pesé sur cette carence du gouvernement. De toute façon, le gouvernement n’a même pas encore adopté en Conseil des ministres un projet de Loi de finances rectificative. C’est dire que si l’Assemblée nationale se trouve dissoute, avant d’avoir fini de voter une Lfr, cette question, pomme de discorde majeure avec nos partenaires, ne sera pas réglée d’ici la fin de l’exercice budgétaire au 31 décembre 2024. En conséquence, la gestion budgétaire souffrira de lacunes, d’anachronismes et de carences qui vont rattraper l’exercice 2025.
Mais la situation la plus grave qui guette le Sénégal est le risque que le budget pour 2025 ne soit pas adopté dans les délais, c’est-à-dire avant le 31 décembre 2024. Ce serait une situation inédite. Le Sénégal n’a jamais connu un tel cas de figure et fait appréhender les conséquences néfastes pour la viabilité économique et financière du pays. Le principe budgétaire est de consommer à chaque mois le 12ème des crédits votés du budget précédent. En d’autres termes, le régime Diomaye-Sonko se coltinera encore le budget laissé par le régime de Macky Sall et qui avait été voté, faut-il le rappeler, en décembre 2023. Ce sera du surplace, aucun changement d’orientation des politiques publiques préconisé par le nouveau régime ne sera donc opérationnel. De surcroît, tous les projets en cours de réalisation seront arrêtés net. Il semble alors irresponsable qu’avec désinvolture, des responsables politiques claironnent qu’il n’y aurait pas péril en la demeure, si un nouveau budget n’est pas voté dans les délais. Cela traduit une ignorance sidérante des modes de fonctionnement de l’Etat. Une telle situation participerait à détériorer davantage les relations avec les partenaires techniques et financiers. Le Sénégal ne peut s’offrir le luxe de n’en faire qu’à sa tête. Il est d’ailleurs à se demander si réellement le gouvernement est prêt à déposer un nouveau projet de budget. Le nouveau budget devait, depuis le mois d’août dernier, faire l’objet d’arbitrages techniques et politiques, et le projet devait être soumis et adopté en Conseil des ministres pour être sur le bureau de l’Assemblée nationale le 15 septembre, pour la session dite budgétaire qui s’ouvre le 1er octobre. D’après ce que l’on sait, rien de tout cela ne sera fait !
Le président Diomaye Faye doit reprendre l’initiative
Des crises politiques surviennent dans tous les pays démocratiques. Aux Etats-Unis par exemple, il arrive des querelles qui empêchent l’adoption, dans les délais, du budget fédéral, provoquant un «shutdown», c’est-à-dire l’arrêt des activités fédérales non essentielles. Mais à chaque fois, le dialogue est engagé pour trouver des compromis et passer le mauvais cap dans un délai très court. Le «shutdown», jamais encore connu en France, est aujourd’hui le cas redouté et cela mobilise les énergies pour l’éviter, d’où les difficiles tractations pour la formation du gouvernement de Michel Barnier. La préoccupation majeure, pour ne pas dire le casse-tête du Président Macron, est de faire adopter un budget pour l’année 2025. En Allemagne, le Chancelier Olaf Scholz a été obligé de négocier un compromis, épilogue d’un long conflit parlementaire, pour sauver le budget 2025 car la perspective d’un blocage budgétaire porterait un coup «à la stabilité de l’Allemagne». Il ne viendrait à l’esprit d’aucun homme politique responsable de se mettre devant les populations pour leur dire, les doigts dans le nez, que «ce n’est pas grave s’il n’y a pas de budget ; on va se débrouiller jusqu’à ce qu’on puisse installer une nouvelle Assemblée nationale». Il faut prendre garde à ne pas écouter des apprentis-sorciers qui préconisent de mettre en place le budget par ordonnance. Il est clair que les partenaires étrangers, qui financent pour plus de 46% le budget national et que le nouveau gouvernement a déjà bien du mal à faire suivre, rechigneront à financer un budget qui n’aura pas l’onction de la représentation nationale. Il ne faut pas rêver, on ne peut pas se passer, dans notre ordonnancement institutionnel, du rôle et des missions de l’Assemblée nationale. Quelle que puisse être, du reste, sa piètre qualité !
L’outil du dialogue et de la discussion, mais dans le respect, avait permis à Moustapha Niasse et Abdoulaye Wade de faire adopter deux Lfr au courant de l’année 2000 et mieux, un budget pour l’année 2001 leur avait été voté «sans débats». Il appartient ainsi au président Faye d’engager le dialogue pour sauver les meubles Sénégal. La seule concession sera sans doute de laisser l’Assemblée nationale encore en place pour deux petits mois. La majorité parlementaire se montre jusqu’ici conciliante en concédant au président Faye de procéder à la modification du règlement intérieur et de changer la date du 11 septembre 2024 initialement retenue par sa «Conférence des présidents» pour adopter la date proposée par le président de la République. Au demeurant, cette majorité semble parfaitement comprendre que la dissolution de l’institution s’avère inévitable. Un «gentlemen’s agreement» doit être possible. Le nouveau régime a fort besoin de régler ces questions latentes pour pouvoir dérouler sa politique sans encombre pour les années à venir. Même l’opposition, qui espère, à l’issue d’élections législatives anticipées, obtenir une majorité pour cohabiter avec le président Faye, aura besoin, le cas échéant, de ne pas hériter d’un pays en ruine. Ce dialogue et ces discussions ne sauront aucunement empêcher la poursuite de la politique nécessaire et normale de reddition des comptes. Le dialogue avec l’opposition n’avait pas empêché le régime Wade de mener sa politique de reddition des comptes.
Une fois de plus, le 8 avril 2024, j’alertais : «Le président Bassirou Diomaye Faye sera bien obligé, avant de prononcer la dissolution, d’attendre au moins jusqu’au mois de décembre 2024, afin de laisser passer la session budgétaire.»
Sans doute qu’on ne m’écoutera pas, car il y a beaucoup de vents contraires, mais le Sénégal doit être placé au-dessus de nos petits égos !
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COMPTE À REBOURS POUR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Le Sénégal tout entier retient son souffle. Les prochaines 72 heures s'annoncent cruciales pour l'avenir institutionnel du pays. Entre DPG et dissolution potentielle, le suspense est à son comble
Le ministre du Travail et des Relations avec les Institutions, Yankhoba Diémé, a jeté un pavé dans la mare politique ce dimanche 8 septembre 2024. Invité de l'émission "Objection " sur Sud FM, il a laissé planer un doute considérable sur l'avenir immédiat de l'Assemblée nationale.
Alors que la date du 13 septembre a été fixée pour la Déclaration de Politique Générale (DPG) du Premier ministre Ousmane Sonko, Diémé a rappelé, non sans une certaine ambiguïté, que le président de la République dispose dès le 12 septembre à minuit de la prérogative constitutionnelle de dissoudre l'Assemblée.
"Le président à la faculté de dissoudre l'Assemblée nationale à partir de 0h le 12. Maintenant, ça, ce sont ses prérogatives régaliennes", a souligné le ministre, laissant entendre que tout reste possible. Cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de l'Assemblée intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par le rejet d'un projet de loi visant à supprimer le HCCT et le CESE, deux institutions jugées budgétivores par le nouveau régime.
Face à cette incertitude, le Sénégal tout entier retient son souffle. Les prochaines 72 heures s'annoncent cruciales pour l'avenir institutionnel du pays. Entre DPG et dissolution potentielle, le suspense est à son comble. Une chose est sûre : le 13 septembre 2024 marquera, d'une manière ou d'une autre, un tournant dans l'histoire politique nationale.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
QUELS MODÈLES ÉCONOMQUES POUR LA PRESSE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - La stratégie « Wade/Macky » de développement de la presse est inique. Parce qu’illégal, « corruptogène » et gaspilleur. Le régime Diomaye/Sonko aurait trahi ses engagements de rupture s’il n’y avait pas mis fin
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 08/09/2024
Pourquoi donc le refus du régime Diomaye/Sonko d’entériner l’engagement du président Macky Sall, pris à quelques jours de l’élection présidentielle d’effacer les arriérés d’impôts et de taxes des entreprises de presse et sa dénonciation du Fonds d’Appui à la presse enragent tant les patrons de presse ?
Après avoir observé une « journée sans presse » le 13 aout, voici en effet qu’ils attaquent désormais quotidiennement le nouveau gouvernement.
Serait-ce parce que les patrons de presse considèrent que, « la presse n’étant pas une entreprise comme les autres », leurs entreprises doivent obligatoirement être exemptées du paiement des impôts et taxes et même du reversement des cotisations de leurs journalistes et techniciens et qu’ils ont le « droit » de recevoir une « aide » de l’Etat ?
Serait-ce parce que « l’aide » et l’effacement de dettes fiscales sont les deux mamelles du modèle économique dont ils ont toujours dépendu ?
Un « modèle » économique inique : Aide à la presse et amnistie fiscale.
En 2012 déjà, ils ont bénéficié de l’effacement de dettes fiscales représentant 12 milliards de la part du président Abdoulaye Wade.
Ils ont ensuite reçu dès 2013, de la part du président Macky Sall, un autre effacement de leur dette fiscale de 7 milliards 500, couplé à la réduction d’au moins 75% de la redevance de diffusion télévisuelle.
Ils bénéficieront encore d’une exonération de toutes taxes et impôts, pour la période allant du 1er octobre 2020 au 31 décembre 2021 dans le cadre d’un appui aux entreprises censé répondre au contexte économique post Covid-19.
Pour ce qui est de l’Aide à la presse qui deviendra Fonds d’Appui pour le Développement de la presse, ils la perçoivent depuis 1996 (loi 96-04 du 22 février 1996).
D’un montant de 40 millions par an sous Abdou Diouf, elle sera portée dès 2016 à 600 millions, puis à 700 millions FCFA par Abdoulaye Wade, puis Macky Sall le portera à 1.400 milliards d’abord ensuite à 1.900 milliards FCFA en 2023 avec le supplément d’un « fonds Covid ».
De fait, le modèle de développement de la presse sénégalaise n’est basé qu’accessoirement sur la vente des journaux, l’audience des radios et télévisions et sur la publicité.
Il est plutôt basé sur l’Aide à la presse ou Fonds d’Appui pour le Développement de la presse constamment augmenté, l’effacement régulier de la dette fiscale et l’exonération de taxes et impôts chaque fois que de besoin.
C’est un « modèle » économique inique. Parce qu’illégal, « corruptogène » et gaspilleur.
Le régime Diomaye/Sonko aurait trahi toutes ses professions de foi et tous ses engagements de rupture avec le « système » basé sur l’hyper présidentialisme, la corruption systémique et la gestion gabégique des finances publiques, s’il n’y avait pas mis fin.
Un modèle économique illégal
Ce modèle est illégal parce que l’effacement de dettes fiscales sur simple décision du président de la République constitue une infraction à la loi et à l’orthodoxie administrative.
Le président Abdoulaye Wade ne cachait pas que l’Aide à la presse et l’effacement des dettes fiscales des entreprises de presse étaient des moyens de pression politique.
Il en fera ainsi bénéficier les patrons de presse « amis » au détriment de ceux qu’il considérait comme des « opposants », en dehors de toute considération des critères établis.
Walfdjiri portera ainsi plainte en 2006 pour non-respect des critères d’attribution auprès du Conseil d’Etat qui lui donna raison.
C’est à la veille de l’élection présidentielle par laquelle il sollicitait un troisième mandat controversé que le président Abdoulaye Wade accordera l’amnistie fiscale de 12 milliards de francs CFA.
Le président Macky Sall restera ici comme dans d’autres secteurs de la gouvernance, dans les pas de son maitre tout en utilisant le système avec encore plus de cynisme.
C’est en 2023 au moment où son ambition de briguer un troisième mandat n’était plus caché qu’il porta le montant du Fonds d’Appui au Développement de la Presse à 1.400 milliards ensuite à 1.900 milliards FCFA avec le supplément du « fond Covid ».
Et c’est à la veille de l’élection présidentielle dernière qu’il annonça l’effacement de la dette fiscale des entreprises de presse, d’un montant de 40 milliards de francs CFA.
En outre, tout comme son prédécesseur, il introduisit quantité de barrons voleurs et d’oligarques dans la corporation, distribuant à tour de bras fréquences de radios et de télévisions et permit le blanchissement de la fortune de quelques patrons, fortunes amassées à coup de transactions foncières et immobilières douteuses.
Un modèle économique gaspilleur
L’autre caractéristique du modèle de développement de la presse, qu’on pourrait appeler « modèle Wade/Macky Sall », est qu’il est « gaspilleur ».
De 1996 à nos jours, on aura dépensé au moins 30 milliards, compte non tenu de l’exonération fiscale pour la période allant du 1er octobre 2020 au 31 décembre 2021.
Le professeur Mor Faye constatait déjà dans une étude de 2015 intitulée « les enjeux de l’information et de la communication au Sénégal »[1], portant sur l’Aide à la presse[2], qu’il s’agit là d’un « gouffre financier ».
Non pas tant en considération de la somme considérée que parce cet argent n’aura eu aucun « impact sur les entreprises de presse du point de vue de leur structuration pour en faire des entreprises viables au sens économique et financier du terme… »
D’autres modèles économiques de la presse plus vertueux et plus efficaces sont possibles
Pourtant des modèles économiques alternatifs, plus vertueux et plus efficaces sont possibles.
Leur mise en œuvre requiert un préalable pourtant : la réorganisation du secteur de la publicité sur lequel ils seront adossés.
Ceci requiert un cadre juridique et réglementaire rénové, prenant en compte notamment l’Internet et les médias sociaux et faisant obligation aux annonceurs de faire appel exclusivement aux médias sénégalais, presse écrite, radios, télévisions et presse en ligne.
Ainsi le marché publicitaire de marque pourrait dépasser allégrement sa valeur de 2018 estimée déjà à 26 milliards FCFA.[3]
Ce marché doit être réservé à la seule presse privée, presse écrite, radios et télévisions commerciales ainsi que radios communautaires (pour un temps d’antenne limité).
La RTS, radios et télévisions, en tant que service public, sera quant à elle financée exclusivement par le public, à travers des subventions par exemple de la Lonase et de l’Agence de Régulation des Télécommunications (ARTP) en plus de la redevance de la Senelec en vigueur.
La RTS générera des revenus additionnels en produisant et en commercialisant des contenus originaux, sons et vidéos, sur une plateforme en ligne selon le modèle Netflix comme l’a suggéré le Professeur Albert Mendy dans une contribution récente.[4]
La presse écrite, Le Soleil tout comme les titres privés, devront enfin investir l’Internet soit en diffusant exclusivement une édition numérique soit en maintenant une édition papier.
Elle pourrait s’inspirer du modèle français de Mediapart qui fonctionne sur la base d’abonnement soit du modèle américain du New York Times propose l’achat par article en plus d’abonnements.
En outre, le Fonds d’Appui pour le Développement de la presse ne devra plus être partagé entre les patrons de presse mais servir véritablement au développement des entreprises de presse, en servant par exemple de garanties auprès des banques.
Ces modèles économiques ne pourront toutefois fonctionner que si les patrons placent les journalistes et techniciens au cœur de leur projet en leur payant des salaires décents tels que prescrits par la convention collective, en versant régulièrement leurs cotisations sociales et en veillant au fonctionnement démocratique des rédactions, dans le respect notamment des droits des femmes journalistes.
Il s’agit en fin de compte à la fois pour les patrons de presse et pour les pouvoirs publics de promouvoir la viabilité économique des entreprises de presse pour sauvegarder la liberté de la presse et raffermir le pluralisme de l’information.
"Tristesse, bonjour", avec le décès abrupt d'Abdou Ndukur Kacc Essiluwa Ndao, ce vendredi 6 septembre, par crise cardiaque, dans sa cinquantaine avancée.
Condoléances attristées à sa famille, aux proches et aux amis. Que son âme repose en paix, après son inhumation.
Anthropologue (Université Cheikh Anta Diop de Dakar, promo 1997), écrivain et sociologue (Université Gaston Berger de Saint-Louis, promo 1991), l'intellectuel décapant qu'il était avait obtenu son baccalauréat au Lycée Seydina Limamou Laye de Guédiawaye, en 1987.
Son trépas brutal me renvoie tristement au décès, par crise cardiaque aussi, de celui dont j'ai été directeur-adjoint alors qu'il était directeur du Département Culture de l'ONG Gorée Institute : l'écrivain, acteur de théâtre et de cinéma, et éditorialiste John Matshikiza, décédé à Melville près de Johannesburg, où une crise cardiaque l'a fatalement frappé, un mois de septembre aussi (2008), alors qu'il était au restaurant.
Ndukur comme John ont été des témoignages vivants que les études littéraires ou en sciences humaines (dites sciences molles) ne sont pas vaines et ne doivent pas être un pis-aller pour nos jeunes bacheliers, quand ils se projettent dans leur futur universitaire et visualisent leur carrière professionnelle à venir.
Ndukur promouvait notre africanité anthropologique pour que nous ne laissions pas effacer notre être nègre face à tous les apports extérieurs.
En juin 2022, avec le photographe d'art Matar Ndour, Ndukur avait commis un livre. Le livre "From Tenda to Adjamat" est présenté ainsi par Oumar Sall, avec le titre "Permanence du paraitre, constance de l'être" : "Les rites survivent grâce à une appropriation collective d'une communauté qui les entretient et les transmet, par devoir. Comment naissent-ils ? Par le pouvoir légitimé et l'autorité acceptée d'un(e) membre. Une série de bienfaits et d'interdits est alors construite tout autour pour en garantir la force. Ainsi, les sociétés bâtissent-elles un commun ; cultuel et culturel. Mais qu'est-ce qu'un rite sans le paraître qu'il renvoie hors de l'enclos initiatique ? Son sens ne se fait pas seul. Il a des exigences de couleurs, de rythmes, de mouvements. Une fois instaurées par et pour la première génération, des règles imaginées sont revêtues de sacré, pensées comme un curriculum qui ouvre l'accès à une station supérieure. Et il suffit que les “fondateurs” disparaissent pour que l'inamovibilité s'impose ; par peur de profaner des mémoires précurseurs. Pour les générations à venir, l'initiation s'institue. Énigmatique et discrète ; parfois douloureuse. Itinéraire qui, les auteurs le montrent bien, au bout, produit des êtres drapés d'assurance et de dignité. "
Ndukur était né un 10 janvier.
Ousseynou Nar Gueye est fondateur-éditeur du site d'info Tract.sn & Communicant (Axes & Cibles Com).
UN DIRECTEUR GÉNÉRAL EN LARMES FACE À L'HÉRITAGE TROUBLE DE SA STRUCTURE
Cette révélation choc, faite par le ministre du Travail Yankhoba Diémé, soulève le voile sur les défis colossaux auxquels font face les nouvelles autorités
Le ministre du Travail et des Relations avec les Institutions, Yankhoba Diémé, a fait état d'un incident pour le moins inhabituel. Selon ses dires, un directeur général récemment nommé aurait fondu en larmes en découvrant l'ampleur des irrégularités dans les dossiers de sa structure.
Le ministre Diémé, tout en préservant l'anonymat du directeur général en question, a néanmoins fourni quelques indices permettant de cerner le contexte de cette affaire. Il s'agirait d'un haut fonctionnaire à la tête d'une structure gérant des fonds publics, et qui aurait fait partie des "détenus dits politiques".
Cette coalition aux contours encore flous affiche des ambitions électorales claires. Elle se présente comme une formation "de gauche socialiste et écologiste"soutien de Diomaye Faye
(SenePlus) - Une nouvelle entité vient de faire son entrée sur la scène nationale. La Fédération du Renouveau (FDR), décrit comme "une large coalition de Partis politiques de Mouvements et de Personnalités indépendantes", a lancé ses activités ce samedi 7 septembre 2024, marquant ainsi le début d'une nouvelle ère politique potentielle pour le pays.
Selon les informations rapportées par le site d'information Senego, le FDR se présente avec une ambition claire et audacieuse. Elle vise, selon ses propres termes, "à défendre et à sauvegarder l'intérêt supérieur de notre pays dans le cadre d'une dynamique progressiste et patriotique".
Diégane Sène, à la tête de cette nouvelle formation politique, a souligné lors de la cérémonie de lancement que le FDR est « résolument ancrée du côté du peuple sénégalais avec toutes les forces démocratiques républicaines qui œuvrent au-delà des clivages pour la stabilité nationale et la démocratie".
L'un des aspects les plus intéressants du FDR réside dans son positionnement idéologique. Se définissant comme une formation "de gauche socialiste et écologiste", elle entend "évoluer dans un cadre de rassemblement le plus vaste possible pour contribuer à accélérer le processus de développement du Sénégal".
Diégane Sène met en lumière la nécessité de cette approche collaborative dans le contexte politique actuel du Sénégal. Il a déclaré : "Nous sommes arrivés à la conclusion que plus jamais aucun parti politique, tout seul, je ne dis même pas gagner une élection, mais ne peut envoyer de représentant à l'Assemblée nationale".
La FDR ne cache pas ses ambitions électorales. M. Sène a clairement exprimé l'objectif de la Fédération : "se réunir, se rassembler, aller à des élections, être présents sur l'échiquier politique national. Faire en sorte que notre alliance soit parmi les premières au Sénégal".
Le secrétaire général de la Fédération a également évoqué des perspectives à plus long terme, mentionnant leur intention de participer aux prochaines échéances électorales. "
L'un des aspects les plus intrigants de la position du FDR concerne son rapport au pouvoir actuel. Diégane Sène a tenu à préciser que la Fédération ne se positionne pas dans l'opposition, évoquant des "raisons culturelles" pour justifier cette position.
Il a illustré cette position par une anecdote personnelle, liée à ses liens avec le village natal du président Bassirou Diomaye Faye : "Je n'oublierai jamais ce que Ndiaganiao a fait pour moi. Lorsqu'on m'a nommé ministre en 2004, tout le village s'est mobilisé derrière moi. Donc, lui (le président Bassirou Diomaye Faye) est un fils du village, c'est de lui rendre l'appareil".
Sène a poussé plus loin cette logique en affirmant : "Je n'ai pas le droit de m'opposer à lui et je ne m'opposerai pas à lui". Il a souligné que les actions du FDR seront en faveur du régime en place, tout en reconnaissant que ce dernier a besoin de temps pour trouver ses marques.
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EL HADJI MALICK SY, L'ÉTOILE DE TIVAOUANE
Érudit visionnaire, il a façonné l'âme du pays en semant les graines de la connaissance et de la spiritualité. Son héritage, plus vivant que jamais, continue d'illuminer les cœurs et les esprits bien au-delà des frontières de Tivaouane
Dans le firmament de l'Islam sénégalais, une étoile brille d'un éclat particulier : El Hadji Malick Sy. Né en 1855, cet homme exceptionnel a transformé le paysage spirituel de l'Afrique de l'Ouest avec la force tranquille de son savoir et la profondeur de sa foi.
Dès sa jeunesse, Malick Sy se distingue par son soif de connaissance. Il sillonne le Sénégal, absorbant la sagesse des maîtres. Mais c'est à Tivaouane qu'il plante les racines de son œuvre monumentale.
Érudit, enseignant, écrivain : Malick Sy endosse tous les rôles avec une grâce qui force l'admiration. Les jambes du fils ? Une armée de disciples, des écoles coraniques essaimées à travers le pays, et des ouvrages qui résonnent encore aujourd'hui dans le cœur des fidèles.
Plus qu'un simple guide religieux, El Hadji Malick Sy incarne l'essence même de l'islam soufi : ouverture, fraternité, générosité. Son amour pour le Prophète Muhammad transpire dans chacun de ses actes, dans chacune de ses paroles.
Parti rejoindre son créateur en 1922, Malick Sy continue pourtant de vivre. Dans les rues de Dakar qui portent son nom, dans les zawiyas où l'on récite ses poèmes, dans les cœurs des Sénégalais qui, chaque année, célèbrent la naissance du Prophète en son honneur.
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LA JUSTICE FRANÇAISE, BRAS ARMÉS DE LA FRANÇAFRIQUE ?
Alors que Mahamat Déby se rapproche de la Russie, le Parquet National Financier sort ses griffes. Une enquête sur les biens mal acquis du président tchadien est lancée, après des années de complaisance vis-à-vis de ce régime dynastique
Le Tchad, longtemps fidèle pion de la France en Afrique, fait aujourd'hui l'objet d'une enquête du Parquet National Financier (PNF) sur les biens mal acquis de son président, Mahamat Déby. Coïncidence ? Pas si sûr.
Alors que le jeune dictateur tchadien flirte ouvertement avec la Russie de Poutine, Paris semble brandir la menace judiciaire comme une épée de Damoclès. Une volte-face surprenante quand on sait que pendant des décennies, la justice française a fermé les yeux sur les exactions du clan Déby.
De l'esclavage moderne aux assassinats d'opposants, en passant par le financement occulte des campagnes électorales françaises, le régime tchadien bénéficiait d'une impunité totale. La France, chantre autoproclamée des droits de l'Homme, préférait alors protéger ses intérêts géostratégiques plutôt que de faire justice.
Aujourd'hui, le réveil soudain du PNF sonne comme une tentative désespérée de l'Élysée de garder la main sur son ancien "meilleur élève" africain. Une manœuvre qui illustre parfaitement les travers de la Françafrique : une justice à géométrie variable, instrumentalisée au gré des intérêts diplomatiques.
Cette affaire pose une question cruciale : la France est-elle prête à sacrifier son image et ses valeurs sur l'autel de son influence en Afrique ?