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24 avril 2025
Développement
UNE FORTE NÉGLIGENCE A CAUSÉ UN NOUVEAU DRAME AUTOUR DE L'ACCOUCHEMENT
Mme Doura Diallo s'est présentée mardi au centre de santé de Kédougou pour un accouchement avant une décision du personnel médical de faire une "intervention chirurgicale" faite "trop tard car la situation était déjà devenue inextricable"
"Une forte négligence médicale" a causé le décès cette semaine au Sénégal d'une femme et son bébé et justifie la garde à vue de trois personnels de santé, a déclaré un procureur d'un tribunal sénégalais.
"Eu égard à la gravité des faits", trois "personnes mises en cause sont arrêtées et placées (depuis mercredi) en position de garde à vue pour homicide volontaire et complicité de ce chef", a indiqué le procureur du tribunal de grande instance de la ville de Kédougou (sud-est), Baye Thiam dans un communiqué, daté de mercredi et parvenu vendredi à l'AFP.
Mme Doura Diallo, dont l'âge n'a pas été précisé, s'est présentée dans la journée de mardi au centre de santé de Kédougou pour un accouchement avant une décision du personnel médical de faire une "intervention chirurgicale" faite "trop tard car la situation était déjà devenue inextricable". Les centres de santé sont des structures intermédiaires entre postes de santé et hôpitaux au Sénégal.
Selon le procureur, citant un rapport médical, "les manoeuvres du gynécologue pour extraire le nouveau-né ont causé (son) décès" et ont "certainement provoqué une rupture utérine qui a immédiatement conduit au décès de la mère suite à une hémorragie externe et un arrêt cardiaque". "Une forte négligence médicale ainsi qu'un manquement manifeste aux règles élémentaires de la médecine ont été relevés", indique-t-il. Les trois personnes en garde à vue sont un gynécologue, un anesthésiste et un infirmier, a indiqué à l'AFP un représentant syndical.
La presse sénégalaise a rapporté des circonstances terribles pendant l'accouchement et la prise en charge par l'équipe médicale. Cette affaire fait écho à une autre qui a suscité un vif émoi. Astou Sokhna, la trentaine, mariée et enceinte de neuf mois, est décédée le 7 avril à l'hôpital de Louga (nord) après avoir attendu dans de grandes souffrances pendant une vingtaine d'heures la césarienne qu'elle réclamait.
Trois sages-femmes ont été condamnées en mai à Louga à six mois de prison avec sursis pour "non assistance à personne en danger". Onze bébés ont péri le 25 mai dans un incendie dans l'hôpital de la ville de Tivaouane (ouest). Trois personnes qui étaient en détention préventive dans le cadre de l'enquête ont bénéficié d'une liberté provisoire entre le 23 août et le 30 août, a rapporté la presse. Quatre nouveau-nés avaient également péri dans l'incendie d'un service de néonatalogie à l'hôpital de Linguère (nord) en avril 2021.
Le président Macky Sall a reconnu "l'obsolescence" du système de santé et ordonné son audit après le drame de Tivaouane.
COURSE OUVERTE POUR LES ÉLECTIONS DE MI-MANDAT
Inflation, dettes estudiantines, démêlées judiciaires de Trump... Les thèmes de campagne ne manquent pas à deux mois d'un scrutin pour lequel Démocrates et Républicains affutent leurs armes. Analyse de René Lake, Marilyn Sephocle et Jean-François Seznec
À deux mois des élections de mi-mandat, c'est l'effervescence aux États-Unis. Entre la perquisition inédite au domicile de l'ex-président Trump et l’effacement d’une partie de la dette estudiantine, en passant par l’inflation, les sujets opposant démocrates et républicains ne manquent pas. Ceci alors que le président Biden a connu un léger rebond dans les sondages.
Mais cela suffira-t-il aux démocrates pour garder le contrôle du Congrès en novembre alors que les républicains continuent de croire que le niveau élevé de l’inflation jouera en leur faveur ?
René Lake, Marilyn Sephocle et Jean-François Seznec sont les invités de l'émission Washngton Forum sur VOA.
MAMADOU BADIO CAMARA, NOUVEAU PRÉSIDENT DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Issu de la promotion de 1977 de l’Enam, le nouveau patron du Conseil constitutionnel a intégré la justice avant la trentaine. Il a occupé de novembre 2008 à juillet 2013, les fonctions de président de la chambre criminelle de la Cour suprême
Le Conseil constitutionnel a un nouveau président. Il s’agit du magistrat Mamadou Badio Camara, qui remplace à ce poste, Papa Oumar Sakho, dont le mandat est arrivé à terme, depuis quelques semaines.
Par décret n°2022-1573 signé, ce jeudi 1er septembre 2022, le président de la République, Macky Sall, a nommé Mamadou Badio Camara, président du conseil constitutionnel. Il remplace à ce poste papa Oumar Sakho, dont le mandat est arrivé à terme depuis le 11 août dernier.
Selon toujours le communiqué signé du Ministre-secrétaire général de la présidence de la République, Oumar samba Ba, la haute juridiction a un nouveau membre. Il s’agit de maitre Awa Dièye, avocate à la Cour, qui est également nommée par le chef de l’Etat.
Homme du sérail
Issu de la promotion de 1977 de l’Ecole nationale d’ administration et de magistrature (Enam), le nouveau patron du Conseil constitutionnel a intégré la justice avant la trentaine. Il a occupé de novembre 2008 à juillet 2013, les fonctions de Président de la chambre criminelle de la Cour suprême, (cumulativement avec les fonctions de Secrétaire général de la Cour suprême du Sénégal). Mais, il est passé à la Cour de cassation où il occupait, de février 2004 à novembre 2008, le poste de Secrétaire général. En 1993, il était le Procureur-adjoint au tribunal régional hors classe de Dakar. Mais déjà en 1977, il est nommé Substitut du Procureur à Dakar. Mamadou Badio Camara a été nommé Chargé de mission de l’Organisation Internationale de la Francophonie (O.I.F): mission d’audit organisationnel de la Cour de cassation d’Haïti (Port-au-Prince, juin 2007) et mission d’appui à la justice pénale (Port-au-Prince, juin 2008). Il est aussi élu membre du comité des Nations-Unies sur les disparitions forcées, le 31 mai 2011.
MAÇONS ET CLIENTS DOS AU MUR SUR LE MARCHÉ DU CIMENT
Une tension sur le marché du ciment est constatée depuis quelques mois. Ainsi, le produit est devenu rare et cher. Une situation qui porte préjudice aux clients partagés entre les retards des travaux et les spéculations
Une tension sur le marché du ciment est constatée depuis quelques mois. Ainsi, le produit est devenu rare et cher. Une situation qui porte préjudice aux clients partagés entre les retards des travaux et les spéculations, puisque certains commerçants vendent la tonne entre 72 000 et 75 000 FCfa.
Le contexte international n’épargne aucun pays. Au Sénégal, l’une des répercussions, c’est la cherté des denrées alimentaires. Mais pas que ça, le marché de la construction est également affectée avec la hausse du prix du ciment. Mais plus que le renchérissement (somme toute modeste), c’est la rareté du produit qui inquiète Ousmane Faye. En cette matinée du samedi, sa quincaillerie, logée à quelques encablures de la passerelle de Poste Thiaroye, expose plusieurs matériaux de construction. Le fer, des pots de peinture, des caisses de carreaux sont soigneusement rangés dans un coin. L’un des produits les plus demandés par les clients, le ciment, est absent de son commerce. Pourtant, il a fait des commandes. « J’espère recevoir 30 tonnes au plus tard mardi. La situation n’est pas nouvelle. Depuis six mois, on s’approvisionne difficilement. Les cimentiers ne produisent pas assez à cause de la cherté des intrants », renseigne-t-il, assis à côté des motopompes. Cette situation est lourde de dommages pour quelqu’un qui a une clientèle fixe. « J’ai reçu des dizaines de commandes et reçu l’argent. Malheureusement je peine à leur fournir le produit », regrette-t-il. À quelques mètres de lui, Abdoul Sall tient sa quincaillerie. « La situation est inédite et complexe », se plaint-il d’entrée, lui qui évolue dans le secteur depuis plus de vingt ans. D’ailleurs, il ne lui reste que 4 tonnes qui sont déjà vendues. « Le produit est devenu rare et cher », dit-il. Il vend la tonne à 72 000 FCfa, transport inclus. À Guinaw rails, non loin du pont de Thiaroye, femmes et hommes s’activent autour du commerce de légumes. Pendant ce temps, au fond de sa quincaillerie, Ibrahima fait une facture pour un de ses clients. Ce lundi matin, il dispose d’un stock de plus de dix de tonnes dans son dépôt. « Le produit est stocké à l’intérieur », avertit-il. Mieux loti que les autres, il déplore malgré tout la cherté du produit. Il renseigne que la tonne est passée de 60 000 à presque 75 000 FCfa. Une situation « problématique » qu’il justifie par la hausse du prix du transport. « Nous sommes obligés de nous aligner sur le prix usine et de répercuter le coût du transport », souligne-t-il vêtu d’un boubou marron.
Clients dans le désarroi, chantiers retardés
À l’image de Pape Niang que nous avons trouvé en train de réfectionner sa maison au quartier Lansar, les clients subissent une double peine. Aujourd’hui, souligne-t-il, la rareté du ciment est à l’origine du retard constaté dans ses travaux. « Un jour, j’ai marché de Lansar à Fass Mbao car j’avais besoin en urgence de 2 tonnes de ciment. Malheureusement, je suis rentré bredouille », se rappelle-t-il. Ensuite, il lui a fallu attendre deux semaines avant de pouvoir s’approvisionner. Quelques mois après, un autre élément est venu s’ajouter à sa souffrance. C’est l’augmentation du prix. « Les commerçants spéculent. C’est anormal que le prix de la tonne de ciment passe de 65 000 à presque 75 000 FCfa en quelques mois. Notre pouvoir d’achat est réduit et les chantiers sont ralentis », souligne M. Niang. Ameth Sall, lui, a vu son projet stagner. Il s’est engagé, il y a peu de temps, dans la fabrication et la vente de briques. L’envol de son entreprise semble plombé par la cherté du ciment. Et il attend patiemment une éventuelle baisse. « Impossible d’acheter la tonne de ciment à 72 000 ou 75 000 Fcfa et de vendre la brique à 250 ou 275 FCfa. Actuellement, les commerçants spéculent. Ainsi, nous sommes lésés, nos projets sont retardés », déplore Ameth. Devant un chantier, Ndiaga Niang aide des jeunes à décharger du sable marin. Cette charge est destinée au crépissement d’une façade. Le maçon, riche de plus d’une dizaine d’années d’activité, a subi les impacts de la rareté du ciment car, parfois, il est obligé d’attendre longtemps avant de trouver le produit. « Nous sommes obligés d’attendre des jours. Ce qui ralentit nos travaux », s’inquiète Ndiaga, lui aussi pointant le renchérissement du produit.
L'ADEPME LANCE AGORA
C'est une ressource de service public mondial qui facilitera les connexions entre les entrepreneurs des économies émergentes, frontalières, et en développement avec des partenaires potentiels - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME) daté du 1er septembre 2022, relatif au lancement mercredi 31 août, de la plateforme investisseurs-PME dénommée AGORA.
"L’ADEPME, partenaire principal au Sénégal, lance AGORA, la plateforme Investisseurs-PME développée par United Nations Capital Fund (Nations-Unies, New-York) et promue dans trois pays-pilotes africains.
Ce mercredi 31 août 2022, l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME) a organisé un talk de lancement de la plateforme Investisseurs-PME, dénommé AGORA, développée par le United Nations Capital Development Fund (Nations Unies, New-York). Agora est consultable au lien suivant, dans des dizaines de langues, dont le français : https://agora-sme.org.
Ce dernier jour du mois d’août 2022, AGORA était lancé dans trois pays-pilotes africains, en attendant son déploiement mondial : le Sénégal, l'Ouganda et Sao Tomé et Principe. Ce talk de lancement dakarois, tenu en ligne, et cornaqué par Idrissa Diabira, Directeur Général de l’ADEPME, aux côtés de son top management dont Dr Soyibou Ndao, Directeur du Risque et de l’Intermédiation, a vu la participation actives de plusieurs PME sénégalaises invitées : Geobat Sarl, Afrique Merveilles, Afrique Communication, Dadch & Co, Suqalisunumbaay, Ma Féminité, etc. Il s’agit là, pour la plupart, de PME clientes de l’ADEPME, qui ont eu à bénéficier de son accompagnement et de son encadrement, dans le cadre de programmes précédents. Des staffs de l’UNCDF, y compris son top management, en la personne de Xavier Michon, Directeur Exécutif Adjoint, ont pris part au talk, de même que notre compatriote Serigne Moustapha Sène, du Ministère de l’Economie, de la Coopération et du Plan du Sénégal, actuellement en détachement auprès de l’UNCDF. La GIZ (coopération allemande), partenaire de l’ADEPME dans la mise en œuvre de la plateforme pour l’accès au financement des PME du COMPACT WITH AFRICA a également été représentée. Débutée à 11h, la rencontre digitale a été riche de présentations et de débats, durant deux tours d’horloge.
AGORA est une ressource de service public mondial qui facilitera les connexions entre les entrepreneurs des économies émergentes, frontalières, et en développement avec des partenaires potentiels, y compris des investisseurs, qui peuvent fournir des connaissances essentielles, un soutien technique et des capitaux pour favoriser les opportunités de croissance.
AGORA a l'intention de fournir aux gestionnaires d'investissement une recherche de prospects innovante, une flexibilité de sélection, une connexion directe avec les mandants et une éventuelle collaboration avec des co-investisseurs. De même, les demandeurs de capitaux auront accès à des fonctionnalités similaires pour se connecter avec les apporteurs de capitaux, et pourront se faire connaître auprès des investisseurs, des entreprises de leur écosystème, et d'autres partenaires. Cela donnera aux entrepreneurs des économies émergentes, frontalières, et en développement une visibilité auprès des investisseurs du monde entier, facilitant ainsi l'accès au financement local, régional et mondial non traditionnel.
AGORA utilise les informations fournies par les entreprises participantes au moyen d'un questionnaire structuré et à choix multiples afin d’établir la qualification de l'entreprise à l'aide d'un algorithme propriétaire appelé EQUAL (Enterprise Qualification Algorithm) en utilisant les points de données fondamentaux, techniques et de marché. En cours de déploiement progressif, Agora espère devenir une étape importante dans la mise en relation des entreprises avec des partenaires et de nouveaux pools de financement cherchant à investir dans les économies émergentes, frontalières, et en développement.
Pendant le talk de lancement, il a été souligné qu’AGORA est une première mondiale. Les plateformes similaires qui existent, ont été notées dans deux pays du monde, mais elles restent nationales et sont commerciales.
Pour ce qui est des questions opérationnelles, l’UNCDF a informé que les investisseurs doivent répondre à seize questions pour être présents sur la plateforme et indiquer notamment les secteurs économiques et les aires géographiques dans lesquelles ils souhaitent intervenir. Il faut noter que l'UNCDF n’a pas transféré de capital, ni de fonds dans la plateforme Agora : c’est une ressource de mise en relation investisseurs – PME.
Pour les entreprises appelées à s’inscrire sur la plateforme, 140 questions sous 7 chapitres sont prévues, avec des réponses pré-identifiées qui sont libellées de façon à refléter la réalité des PME, sur 90% des questions. Quelques données financières sont demandées aux PME candidates.
Durant la session de lancement, Xavier Michon a indiqué que l’UNCDF est à disposition pour tenir des séances techniques de travail d'une heure afin d’accompagner les dirigeants de PME à répondre aux questions pour s’inscrire sur la plateforme AGORA.
Idrissa Diabira a déclaré : ‘‘La nature de l'accompagnement est l’un des principaux défis, dans l'accès au financement. Ce que la BCEO a institutionnalisé, c'est le rôle primordial des SAE (Structures d’Accompagnement et d'Encadrement) pour aider dans l’éligibilité des PME au financement car c'est un point très critique. Donc, l’accompagnement est partie intégrante du processus. Le Sénégal, sous l’égide du Chef de l’Etat Macky Sall, en fait une sur-priorité pour que l’économie puisse prochainement être portée par le secteur privé. L'enjeu de la plateforme AGORA et son grand intérêt, c’est que nous avons un ensemble d'acteurs financiers internationaux intéressés par des PME africaines et sénégalaises en particulier.
A sa suite, Xavier Michon de l’UNCDF a remercié l’ADEPME, partenaire principal d’AGORA au Sénégal et a salué la participation des PME sénégalaises présentes à ce talk de lancement. Il a déclaré : ‘‘Jouez avec le système, mettez la main à la pâte ! Nous avons développé AGORA de la manière la plus intuitive. Vous pouvez compléter votre profil à 90% et le finir sur deux jours. Si vous avez un dilemme sur une question et voulez une réponse, envoyez-nous un mail à travers l'ADEPME. N'hésitez pas non plus à nous donner votre feedback, ce produit est nouveau : on le lance mais nous pensons déjà à la version 2. C'est un honneur de le faire avec vous et je suis convaincu que nous irons loin ensemble’’.
Au total, l’enjeu de ce lancement était surtout de faire de la pédagogie, en direction des PME. Car le financement requiert de l'accompagnement : pour mieux se connaitre, pour aussi mieux adapter ses besoins aux types de financements.
AGORA est un outil supplémentaire qui apporte une vraie valeur ajoutée dans la typologie de financements, pour mieux se connaître entre investisseurs et PME. La capacitation pour accéder au financement est fondamentale. L’ADEPME a promis de donner rendez-vous de manière plus pédagogique, pour qu'un groupe-pilote de PME puisse rapidement créer un profil adapté à ce qu'ils sont, sur AGORA.
Pour finir, les participants se sont accordés sur la conclusion que des outils comme ceux de l'UNCDF peuvent contribuer à rehausser le crédit, à améliorer la capacité de financement des PME et à faciliter les évolutions nécessaires à faire en direction des financeurs pour arriver à des relations productives pour les PME. Dans quelques mois, une enquête sera menée pour mesurer l’adoption de cette plateforme AGORA et le taux de satisfaction de ses utilisateurs. L’UNCDF et l’ADEPME ont conjointement insisté sur le fait que l‘appropriation nationale et participation seront les seules clés de succès, pour cette initiative innovante de mise en relation pour l’accès au financement par les PME.
L’ADEPME a été classée 1ère SAE dans la CEDEAO, 3ème en Afrique et 18ème sur 64 dans le monde en 2019 par ITC agence sous la tutelle conjointe de l’ONU et de l’OMC. Elle a aussi obtenu les certifications ISO 9001 et 27001 en 2021 sur le périmètre « Unité de scoring: évaluation, suivi-réévaluation des entreprises »."
NOUS DEVONS TRAVAILLER ENSEMBLE À LA CRÉATION D'UNE GÉOPOLITIQUE AFRICAINE
Fondateur du think tank Afrikajom Center, Alioune Tine tire, pour le Sénégal et pour l’Afrique, les leçons des législatives historiques du 31 juillet dernier
Le Point Afrique |
Malick Diawara et Karo Diagne-Ndaw |
Publication 02/09/2022
Alors que dans le sillon du reflux de la démocratie sur le continent, d'aucuns craignaient une déflagration autour des élections législatives du 31 juillet 2022 au Sénégal, il y a bien eu une déflagration mais pas celle redoutée, qui aurait consisté dans une crise postélectorale comme l'Afrique en a connu sous plusieurs de ses cieux, en Côte d'Ivoire, au Kenya, en Ouganda, au Zimbabwe, et la liste n'est pas exhaustive. La déflagration que s'est offerte le Sénégal s'est cristallisée autour de l'échec pour la coalition soutenant le président Macky Sall, Benno Bokk Yaakar, à obtenir, seule, la majorité absolue à l'Assemblée nationale.
Et dire qu'en face d'elle, la liste de la principale coalition de l'opposition, Yewwi Askan Wi, a dû, pour cause de rejet de sa liste de titulaires par le Conseil constitutionnel, aller à la bataille avec sa liste de suppléants. En effet, sur les 165 députés de la 14e législature qui vont être installés à l'Assemblée nationale le 12 septembre prochain, pas moins de 82 se réclament de l'opposition, autour de la coalition Yewwi Askan Wi, dont Ousmane Sonko et Khalifa Sall sont les figures tutélaires, de celle de Wallu Sénégal, dont le leader est l'ex-président Abdoulaye Wade, désormais doyen de l'hémicycle parlementaire, de celle de l'Alternative pour une Assemblée de rupture, avec Thierno Alassane Sall, et, enfin, de celle dénommée Les Serviteurs-MPR, représentée par Pape Djibril Fall. Désormais ralliée par Pape Diop, ex-président du Sénat et de l'Assemblée nationale, ex-maire de Dakar et tête de liste de la coalition Bokk Gis Gis, la coalition Benno Bok Yaakar peut compter sur 83 députés, soit la majorité absolue pour faire passer ses mesures.
Pour décrypter toutes les implications de la configuration de cette nouvelle Assemblée, Alioune Tine, expert indépendant des Nations unies sur les droits humains, ex-président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho) et du Comité sénégalais des droits de l'homme, ancien directeur régional d'Amnesty International et fondateur du think tank Afrikajom Center, s'est confié au Point Afrique.
Le Point Afrique : Le Sénégal vient de vivre une séquence électorale inédite, où le camp présidentiel a été envoyé dans les cordes. D'abord aux municipales, ensuite aux législatives. Comment expliquez-vous ce reflux des partisans du président Macky Sall et surtout cette poussée des oppositions ?
Alioune Tine :C'est une bonne question dans la mesure où le président Macky Sall a fait beaucoup de réalisations dans le domaine des infrastructures, surtout dans la capitale à Dakar, où les huit sièges de députés ont été raflés par l'opposition, il a également fait des réalisations concrètes à l'intérieur du pays. Alors qu'est-ce qui n'a pas marché ? Je pense que d'abord, c'est l'usure d'un pouvoir présidentiel quasi absolu, très solitaire pendant pratiquement une dizaine d'années. Ensuite, c'est l'incertitude et la quasi-obsession sur la question du troisième mandat.
L'impression qu'il donne d'être un président autoritaire au regard des arrestations, des détentions d'opposants ou de membres de la société civile et l'impunité de ses proches collaborateurs et des forces de l'ordre soupçonnés d'avoir commis des violences sur des manifestants. Je pense également que la plupart des « transhumants » qui l'ont rejoint n'ont pas été d'une très grande utilité s'ils n'ont pas eu d'ailleurs un effet tout à fait négatif sur son image et sur la campagne. Aussi, l'image de la Justice, du Parlement dans ces temps de défis n'est pas des plus reluisantes.
Qu'est-ce que cette courte majorité obtenue après le ralliement de Pape Diop de la coalition Bokk Gis Gis va impliquer pour le fonctionnement des institutions ?
Le ralliement de Pape Diop ne change rien à la chose. Aujourd'hui après un vote des Sénégalais, l'opposition et la majorité sont pratiquement à égalité dans l'Assemblée nationale, c'est unique dans l'histoire politique du Sénégal depuis les indépendances. Et cette situation arrive au moment où nous avons partout l'effondrement des démocraties dans certains pays d'Afrique de l'Ouest, voire des transitions politiques dirigées par des militaires, après des coups d'État.
La stratégie spatiale est en marche avec la construction future du Centre de fabrication, d’assemblage, d’intégration et de test de satellites, qui sera érigé à Diamniadio.
La stratégie spatiale est en marche avec la construction future du Centre de fabrication, d’assemblage, d’intégration et de test de satellites, qui sera érigé à Diamniadio. Si le premier satellite doit être lancé en 2023, plusieurs ingénieurs et techniciens sont aussi en formation au Centre spatial de Montpellier où s’est rendu le ministre de l’Enseignement supérieur.
Le projet du Sénégal de conquérir l’espace n’est pas une chimère. Le Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (Mesri), qui commande cette am¬bition du pays, est à Montpellier pour faire le point sur la stratégie spatiale du Sénégal. «Cette mission va permettre de faire le point, d’échanger avec les autorités du centre spatial sur les cahiers de charge et d’avoir également un aperçu sur les installations, infrastructures et dispositions à prendre pour la construction future du Centre de fabrication, d’assemblage, d’intégration et de test de satellites, qui sera érigé à Diamniadio», indique le Mesri.
Evidemment, les ambitions sont le moteur de la vie… Selon le ministère de l’Enseignement supérieur, «le premier satellite sénégalais devrait être mis en orbite en 2023 et des techniciens et ingénieurs du pays sont impliqués dans sa conception». En gagnant ce pari, le Sénégal rejoint un cercle fermé de pays africains qui sont partis à la conquête de l’espace comme l’Algérie, l’Angola, l’Egypte, le Ghana, le Kenya, le Maroc, le Nigeria, le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Soudan, le Rwanda et l’Ethiopie.
Aujourd’hui, le Sénégal n’entend pas se laisser distancer dans la conquête de l’espace sur le continent. Pour les autorités, c’est une question de souveraineté et une nécessité stratégique, notamment dans la collecte d’informations sécuritaires, environnementales, météorologiques. «C’est un projet visionnaire qui, à terme, va positionner le Sénégal parmi les pionniers du domaine spatial en Afrique grâce à sa politique et stratégie spatiale», note Cheikh Oumar Hann. Il compte sur l’accompagnement du Cen¬tre spatial universitaire de Montpellier concernant la formation des ressources hu¬maines.
Cette idée mûrit dans la tête des autorités depuis plusieurs mois. En marge du dernier Sommet Afrique-France, le chef du Laboratoire de télédétection appliquée, qui se trouve à l’Institut des sciences de la terre (Ist) de l’Ucad, avait accordé une interview exclusive au Quotidien sur les ambitions du Sénégal, dans la conquête et la maîtrise des données spatiales, et la manière dont elles peuvent contribuer à l’avancement du pays. Il détaillait ainsi le programme spatial sénégalais : «Les sciences spatiales offrent aujourd’hui beaucoup d’opportunités. Le Sénégal a l’ambition de tirer profit de ces sciences spatiales pour accompagner son développement. Le Sénégal a misé, dans la première phase, sur les ressources humaines. Cela a commencé l’année dernière par l’envoi, au Centre spatial de Montpellier, de trois étudiants issus des écoles d’ingénieurs du Sénégal, pour faire un Master dans le domaine spatial.»
Il soutenait que 5 techniciens et 5 ingénieurs allaient être envoyés cette année à Montpellier. Ils devaient commencer à partir du mois de mars, sur le premier satellite sénégalais. «Il s’agit donc d’étudiants formés dans les universités sénégalaises, qui vont compléter leur formation appliquée dans le domaine spatial et fabriquer le premier satellite sénégalais à partir du mois de mars 2022. Un satellite dont le lancement était prévu en 2021 mais, avec les aléas du Covid, cela a été reporté en 2023. Et on ne va pas se limiter à cela. Après ce lancement, on va aller vers des satellites plus grands, avec d’autres applications, les traitements et l’utilisation des données…», avançait le chef du Laboratoire de télédétection appliquée. Le projet a pris forme…
LE CHOC DES AMBITIONS
À moins que les leaders ne parviennent à calmer les ardeurs d’Ameth Aïdara et de Cheikh Abdou Mbacké Bara Doli, l’intercoalition pourrait se retrouver avec quatre candidats et avec zéro chance de s’imposer face au candidat de Macky Sall pour le perchoir
Les tractations se poursuivent au sein de l’opposition parlementaire. Déjà, pas mal de voix se sont élevées pour déclarer leur candidature à la candidature de la présidence de l’Assemblée nationale. Dans les rangs de Wallu Sénégal, Mamadou Lamine Thiam, Maire de Kébémer et tête de liste aux législatives du 31 juillet dernier, est en pole position pour porter le drapeau du Parti démocratique sénégalais et de ses alliés. Alors que jusque-là, il semblait faire l’unanimité auprès de ses pairs, le député Cheikh Abdou Mbacké Bara Doli est venu jouer les trouble-fêtes. Il a pris de court tout le monde, en mettant sur la table sa candidature, n’en déplaise à ses frères libéraux qui avaient pour candidat le maire de Kébémer.
Du côté de Yewwi Askan Wi, Ousmane Sonko, Déthié Fall, Khalifa Ababacar Sall et Malick Gakou auront fort à faire pour arrondir les angles entre le maire de Dakar Barthélemy Toye Dias et son homologue de Guédiawaye Ameth Aïdara, tous deux candidats à la candidature. Et l’arbitrage risque d’être un peu compliqué, si l’on sait que tous les deux ont une expérience très pauvre de l’Assemblée nationale. Alors que Barthélemy Dias n’y a siégé que quelques mois avant d’être déchu durant la 12e législature, Ameth, lui, n’a jamais été député. On ne lui connait pas non plus une carrière, ni dans l’Administration ni dans l’État. Ce qui pourrait constituer un lourd handicap par rapport à ses ambitions.
Trois groupes parlementaires
Qui des deux candidats aura la caution des autres leaders, en particulier d’Ousmane Sonko qui est de fait la tête de file de la coalition ? Selon ce membre qui a préféré garder l’anonymat, les tractations risquent d’être très compliquées. ‘’D’abord, il est très peu probable que Pastef accepte de se ranger derrière Barthélemy Dias. Ce serait trop de pouvoirs pour un potentiel adversaire qui, de surcroit, trône déjà sur un budget de plusieurs milliards de francs CFA. Cela donne nécessairement des idées. Cela m’étonnerait que Pastef lui fasse un tel cadeau’’, commente notre interlocuteur qui ne serait pas surpris d’une candidature d’un lieutenant de Ousmane Sonko. Il déclare : ‘’Il ne faut pas perdre de vue que nous sommes à moins de deux ans de la prochaine Présidentielle. Pastef a déjà placé le curseur sur ces échéances et a donc acté la ’mort’ en quelque sorte de Yewwi. À partir de la sortie de Sonko, c’est le chacun pour soi en direction de la prochaine Présidentielle. Une candidature de Pastef pour la présidence ne serait donc pas de trop.’’
Déjà, certains n’ont pas manqué d’avancer le nom de Birame Soulèye Diop, n°2 de Pastef et maire de la ville de Thiès. En ce qui concerne la candidature d’Ameth Aïdara, les partisans de Yewwi minimisent : ‘’Moi, je pense qu’il vise un peu la lune pour atteindre les étoiles. C’est une stratégie pour pouvoir après démarcher un poste de président de commission. Ce serait déjà pas mal pour lui.’’
La même stratégie est prêtée à Cheikh Abdou Mbacké Bara Doli qui serait en train de ruser dans Wallu pour avoir un poste de responsabilité en guise de consolation. Mais le hic, c’est que le Parti démocratique sénégalais et Wallu savent bien que leurs chances sont maigres pour remporter la bataille de la présidence. Vont-ils miser leur seule carte, en l’occurrence Lamine Thiam, dans cette bataille ? Qui pour présider alors le groupe parlementaire, diriger la commission qui leur revient ? Certes, il y a Mamadou Lamine Diallo qui a un bon profil, mais son statut d’allié non membre du parti libéral risque d’être un handicap pour occuper le poste stratégique de président de groupe parlementaire.
Par ailleurs, il faut noter qu’il aurait déjà été acté le principe de mettre en place au moins trois groupes parlementaires : Taxawu et alliés d’une part, le PDS et alliés d’autre part, et enfin les députés de Pastef et leurs amis.
Sûrement que ces questions ont été abordées, hier, lors de la réunion des leaders de l’intercoalition YAW-Wallu qui s’est poursuivie jusque tard dans la nuit. En effet, tout porte à croire que la question de la candidature à la présidence de l’Assemblée nationale a été abordée, lors des échanges. D’autant que partir en rangs dispersés serait synonyme de défaite pour l’opposition, lors de cette élection.
TROIS AGENTS DE SANTÉ ARRÊTÉS DANS UN NOUVEAU DRAME AUTOUR DE L'ACCOUCHEMENT
Une femme et le bébé qu'elle portait sont décédés dans la nuit de mardi à mercredi lors de l'accouchement dans un centre de santé de Kédougou. La presse a rapporté des circonstances terribles au cours de la prise en charge par l'équipe médicale
Trois professionnels de santé ont été placés en garde à vue cette semaine au Sénégal après le décès d'une femme enceinte et son bébé, dernier drame en date autour de l'accouchement et la maternité dans le pays, a indiqué un représentant syndical.
Ces décès mettent à nouveau en lumière les carences du système de santé au Sénégal après une série d'accidents fatals.
Une femme et le bébé qu'elle portait sont décédés dans la nuit de mardi à mercredi lors de l'accouchement dans un centre de santé de Kédougou (sud-est), a indiqué à l'AFP un représentant syndical s'exprimant sous le couvert de l'anonymat parce que l'affaire est entre les mains de la justice.
La presse a rapporté des circonstances terribles au cours de l'accouchement et de la prise en charge par l'équipe médicale.
Les centres de santé sont des structures intermédiaires entre postes de santé et hôpitaux dans les petites villes.
"Trois personnes ont été arrêtées depuis hier (mercredi). Elles sont en garde à vue à la gendarmerie de Kédougou pour négligence", a dit le représentant syndical. Il s'agit d'un gynécologue, un anesthésiste et un infirmier, a-t-il précisé.
Selon la presse sénégalaise, Dioura Diallo, en état de grossesse très avancée et dont l'âge n'a pas été précisé, s'est présentée mardi soir au centre de santé. Elle est décédée après avoir abondamment saigné et à la suite d'une césarienne ratée lors de laquelle le bébé a subi des blessures avant de décéder, selon la presse.
Cette affaire fait écho à une autre qui a suscité un vif émoi. Astou Sokhna, la trentaine, mariée et enceinte de neuf mois, est décédée le 7 avril à l'hôpital de Louga (nord) après avoir attendu dans de grandes souffrances pendant une vingtaine d'heures la césarienne qu'elle réclamait.
Trois sages-femmes ont été condamnées en mai à Louga à six mois de prison avec sursis pour "non assistance à personne en danger".
Onze bébés ont péri le 25 mai dans un incendie dans l'hôpital de la ville de Tivaouane (ouest). Trois personnes qui étaient en détention préventive dans le cadre de l'enquête ont bénéficié d'une liberté provisoire entre le 23 août et le 30 août, a rapporté la presse.
Quatre nouveau-nés avaient également péri dans l'incendie d'un service de néonatalogie à l'hôpital de Linguère (nord) en avril 2021.
Le président Macky Sall a reconnu "l'obsolescence" du système de santé et ordonné son audit après le drame de Tivaouane.
par l'éditorialiste de seneplus, benoit ngom
MALI, FRANCE, UN DIFFÉREND AU CONSEIL DE SÉCURITÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Assimi Goïta doit impérativement montrer à la jeunesse africaine qui le soutient, à l'opinion internationale dubitative et aux démocrates patriotes, le destin économique politique et culturel qu’il entend bâtir pour le Mali
Le 15 Aout 2022, le gouvernement du Mali a envoyé au Conseil de Sécurité de l’ONU un courrier illustré de faits accusant la France de porter atteinte à son intégrité territoriale et d'être de connivence avec l'ennemi djihadiste. La missive demandait que ces violations de sa souveraineté cesse sinon, en cas de persistance dans cette posture qui porte atteinte à sa stabilité et à sa sécurité, « le gouvernement du Mali se réserve le droit de faire usage de la légitime défense ,conformément à l'article 51 de la Charte des Nations Unies ».
À la suite de cela, des responsables militaires français ont exprimé le courroux de la France devant ces accusations indignes et inacceptables selon eux.
L’ambassade de France au Mali a tenu à préciser, à ce sujet que « La France n'a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement ces groupes terroristes, qui demeurent ses ennemis désignés sur l'ensemble de la planète » alors, que le Commandant de la force française Barkhane le General Bruno Baratz, depuis Niamey, soutenait que « les affirmations des autorités maliennes étaient une insulte à la mémoire de 59 soldats français tombes en se battant pour le Mali ».
Le 25 août, lors d’une rencontre avec la presse, Aissata Tall Sall, ministre des Affaires Étrangères du Sénégal a révélé que le président en exercice de l’Union africaine tente de convaincre le Mali de ne pas exposer son différend avec la France au niveau du Conseil de sécurité et de privilégier la voie du dialogue direct avec Paris.
Afin d'éviter que ne se produise un acte de guerre et dans le but d’éviter que la confrontation devant le Conseil de Sécurité ne débouche sur un déballage risqué pour l'une ou l'autre des parties qui pourrait y perdre sa crédibilité le Sénégal, fort des relations séculaires qu’il entretient avec les deux pays, a proposé sa médiation.
Des rodomontades à la crise diplomatique
À l'origine de la crise, d'abord la France qui a décidé unilatéralement de redéployer son armée dans la zone sahélienne en retirant le gros de ses troupes du Mali et qui n'a pas accepté de bon cœur que les responsables de ce pays fassent appel souverainement a des forces étrangères pour les soutenir.
Ensuite, le Premier ministre du Mali, Choguel Maiga qui accusa la France d'avoir abandonné un allié en plein champ de bataille sans observer « le principe de consultation et de concertation qui doit être la règle entre partenaires privilégiés ».
De cette situation est née la controverse sur la présence ou non au Mali de supplétifs russes dénommés Wagner que la France a condamnée malgré les démentis répétés et solennels des autorités maliennes. À cela, il faut ajouter les interventions du président français, de ses ministres de la défense et des Affaires Étrangères critiquant régulièrement la posture « illégitime » du gouvernement malien issu de « deux coups d'État » selon eux.
La constance dans ces formulations blessantes pour les nouvelles autorités maliennes va accentuer de leur côté les prises de position de plus en plus virulente à l'égard de la France.
La question est de savoir si ces nouvelles accusations contre la France auprés du Conseil de Sécurité sont fondées ou trouvent leur source dans une simple volonté de nuire née d'une sorte de dépit amoureux lié à un différend entre deux allies historiques ?
Devoirs devoir de solidarité, d'assistance et de respect
En vérité, ces deux pays sont des alliés historiques dont la relation trouve sa source dans la dure période coloniale ou les peuples du Mali et des autres pays d'Afrique, à deux reprises en l'espace d'une génération ont envoyé leurs fils se battre dans des contrées inconnues, lointaines et mortifères pour sauver l'honneur de la France.
Dans cet esprit, la France qui, comme le soulignait le président Macron, est liée à l’Afrique par un pacte de sang a, en tout temps et en tout lieu, un devoir de solidarité, d’assistance à l'égard de ses anciennes colonies quand celles-ci en font souverainement la demande. Ce que fut honorablement la France sous l'autorité du président Hollande, quand le Mali fut menacé par des hordes djihadistes qui fonçaient vers Bamako. Les Maliens qui n’ont rien oublié en furent et en sont toujours reconnaissants à la France et, conformément à leurs traditions le firent savoir à la face du monde. En vérité, ce pays au riche passé historique n'ignore pas ce qu'il doit à la France mais aspire seulement au respect et à la considération.
En effet, faut-il le rappeler, le Mali hélas, que les vicissitudes de l’histoire ont placé aujourd’hui, parmi les pays les plus pauvres du monde, voire les moins considérés, a pourtant vu naitre un empire éponyme, dont il tire ses traditions, qui fut parmi les plus grands que le monde ait connu et qui s'étendait sur la plupart des territoires des États de l’actuel CEDEAO.
De la réciprocité dans les nouvelles relations
Les Maliens estiment que la France doit accepter la souveraineté de leur pays dans le choix de ses alliés, dans l'organisation de son système politique ; que la France doit accepter, qu’il y ait coup d’État ou non, il appartient au seul peuple du Mali de régler ses problèmes conformément à une correcte évaluation de ses réalités nationales.
Ainsi, la pression impressionnante exercée sur leur pays et soutenue par la France et la CEDEAO est d'autant plus impertinente que le Mali, comme beaucoup de pays africains ont organisé très souvent des élections beaucoup plus pour faire plaisir aux exigences supposées d'une opinion publique internationale, relayée par une partie de l’élite africaine , que pour refonder réellement leur système politique.
À cet égard, le Colonel Assimi Goïta, pour marquer la différence, doit impérativement et rapidement montrer à la jeunesse africaine qui le soutient, à l'opinion internationale dubitative et aux démocrates patriotes, quel est le destin économique politique et culturel qu’il entend bâtir pour le Mali. De la réponse claire et précise à cette interrogation devrait dépendre l'évolution de l'attitude de la communauté internationale.
En manière de conclusion, nous pensons pouvoir dire que l'amélioration sans rancune de sa relation avec le Mali, dont le discours des dirigeants est le reflet actuel de la pensée et des aspirations profondes de la jeunesse africaine, pourrait être un important jalon vers la redéfinition de la nouvelle politique africaine de la France.
En cela la médiation du président Macky Sall est une bonne initiative qui pourrait déboucher sur la perspective plus large d'un rapprochement concerté entre la France et le Mali.