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10 avril 2025
Développement
par Mohamed Gueye
OBSERVATIONS SUR LE TRIOMPHE DE SONKO
Plus qu’à la présidentielle de mars 2024, Ousmane Sonko a fait de la victoire de son parti un triomphe personnel. Il a voulu réaffirmer sa forte emprise sur l’appareil de son parti et ses orientations, mais aussi le caractère incontournable des décisions
Plus qu’à la présidentielle de mars 2024, Ousmane Sonko a fait de la victoire de son parti un triomphe personnel. Il a voulu réaffirmer sa forte emprise sur l’appareil de son parti et ses orientations, mais aussi le caractère incontournable des décisions qui vont influer sur nos vies pendant au moins les cinq prochaines années, sinon plus.
On peut dire que le triomphe est sans conteste. Les résultats provisoires des élections législatives publiés hier, à la fermeture des bureaux de vote, indiquent une victoire écrasante du parti dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko. Pastef/Les Patriotes n’a, semble-t-il, fait nulle concession à ses adversaires dans la lutte pour la conquête du Parlement. Aucun département ne semble avoir échappé à la boulimie de M. Sonko et de ses amis. Et s’il est encore très tôt pour faire des prévisions, on pourrait néanmoins augurer qu’au moins 100 députés vont être aux ordres du Premier ministre. Et si cela se réalise, on peut faire plusieurs observations à partir de la nouvelle configuration de la chambre basse.
Sonko «encombrant» mais plus inutile
La première observation est que Ousmane Sonko a fini d’établir sa totale hégémonie sur la scène politique sénégalaise. Pour notre bien ou le mal de notre pays, rien ne pourra plus se faire dorénavant sans son sceau. Et le triomphe électoral qu’il a ainsi dessiné, lui donne le loisir de décider de son avenir proche ou lointain. Il pourrait ainsi, si telle était sa volonté, quitter la Primature, où il vit avec l’incertitude d’un sort lié à un décret -chose que certains observateurs jugent irréalisable, mais on ne sait jamais…- pour se réfugier au Perchoir de l’Assemblée, et occuper de facto la place de la deuxième personnalité de l’Etat. Ce poste stratégique ne diminuerait en rien l’influence qu’il exerce sur le gouvernement dont la plupart des ministres, sinon tous, sont ses obligés.
L’autre position, pas si inconfortable que cela, serait de mettre à la présidence de l’Assemblée, un de ses hommes liges, à travers lequel il pourra contrôler l’action de «ses» députés, et continuer à maintenir sa proximité physique avec le Président Bassirou Diomaye Faye dont on a tendance à croire qu’il ne se contente pas de lui murmurer à l’oreille, mais plutôt qu’il lui chuchote ses actions.
La seconde observation est que le Peuple sénégalais est resté constant et logique dans ses choix. Malgré une campagne dure et impitoyable, où les acteurs ne se sont pas fait de cadeaux, où ses adversaires ont dévoilé une face des moins reluisantes de Ousmane Sonko, les électeurs n’ont pas voulu se dédire et lui ont renouvelé la confiance qu’ils lui avaient portée en mars 2024. Ils n’ont pas voulu «lui donner la tête et retirer la langue», comme on dit. Et cela est une leçon.
Ses détracteurs disaient qu’il fallait libérer le Président Faye de «l’emprise néfaste de Ousmane Sonko». En privant ce dernier de la majorité à l’Assemblée, on réduisait ce dernier à son rôle préféré d’opposant au pouvoir, qu’il semble affectionner. En plus de créer un équilibre institutionnel, on rognait les ailes au leader de Pastef, en permettant au chef de l’Etat de prendre des décisions sans avoir à s’en remettre à son Premier ministre. Juste ou pas, ce calcul est totalement remis en question. Les Sénégalais ont décidé de donner à Ousmane Sonko les moyens de mener sa politique, pendant les 5 années à venir, avec toutes les conséquences que cela va emporter dont la première est que le duo Sonko mooy Diomaye reste soudé. Et ses opposants devront avaler la couleuvre de voir aux côtés de Diomaye, un Sonko, toujours «encombrant», mais pas «inutile» pour ses amis.
Macky et ses comptes avec Amadou Ba
L’autre observation est que, dans l’opposition, la bataille du leadership reste encore d’actualité. Les 35% récoltés par Amadou Ba à la Présidentielle de mars ont été balayés et le jeu est refait. Tel que les tendances se dessinaient dans la soirée d’hier, il n’était pas certain que sa Coalition Jamm ak njariñ se retrouve à la seconde position, derrière Pastef. Dans beaucoup de localités, elle a été fortement chahutée par les listes de Samm sa kaddu dirigée par Barthélemy Dias et Takku Wallu conduite par Macky Sall. Ainsi, à Fatick et dans le Fouta, Macky Sall vient largement en tête pour l’opposition, devançant même Pastef dans certains centres de vote.
Cette configuration donne raison à ceux qui ont pensé que Macky Sall n’avait qu’une seule ambition en se portant à la tête d’une liste électorale concurrente de celle de Amadou Ba, c’était de régler définitivement les comptes d’une querelle née de la dernière Présidentielle, et incidemment, tenter de casser définitivement les ambitions politiques de son dernier Premier ministre. Il faudra à ce dernier faire preuve d’autant ou plus d’agilité politique pour, d’abord, ne pas mourir politiquement, mais surtout, pouvoir rebondir avec force malgré les deux revers qu’il vient de subir.Il doit surtout tenir compte du fait que l’arène politique va se renouveler grandement d’ici les cinq prochaines années, quand les électeurs seront à nouveau appelés à exprimer leurs suffrages.
Barth’ dans le flou
La même observation est valable pour le maire de la Ville de Dakar, Barthélemy Toye Dias. Sèchement battu dans le département de Dakar et jusque dans son bureau de vote, il a encore été une fois victime de la «sonkomania» ambiante. La première fois, à la Présidentielle, il n’a pas été en mesure d’aider son champion, Khalifa Sall, dont il était le directeur de campagne, à résister à la déferlante de «Sonko mooy Diomaye». Comme beaucoup, il a pensé que les électeurs, en voulant en finir avec Macky Sall, ont opté pour un «vote utile», qui écartait le leader de Taxawu Senegaal.
Mais hier, c’était à lui de relever le gant, d’autant plus qu’entre Sonko et lui, la rivalité transcendait dorénavant les clivages politiques. Entre eux, l’affrontement tournait à la violence physique, et le fils de Jean-Paul Dias avait à cœur de démontrer qu’il n’était pas redevable à Pastef d’être devenu maire de la capitale. Sa déroute électorale doit le pousser à revoir de manière urgente sa stratégie politique ; car c’est pour lui une question de vie ou de mort.
S’il a pu se présenter aux élections malgré sa condamnation dans la mort de Ndiaga Diouf, il n’est pas dit que ses anciens amis, qui cherchent à le détrôner de la mairie de Dakar, ne vont pas trouver des artifices pour le faire tomber. Disciple de Khalifa Sall, les tribulations de ce dernier sous Macky Sall ne doivent pas avoir été effacées de sa mémoire. Et l’histoire pourrait se répéter pour lui. Plus grave encore, pour lui qui a le regard à l’Horizon 2029, une majorité parlementaire de Pastef ne lui chercherait-elle pas des cafards pour l’éliminer de la course à cette échéance, mettant ainsi prématurément fin à une carrière politique qui jusque-là s’annonçait prometteuse ?
Macky Sall a eu raison pour le parrainage
Par ailleurs, la forte déroute des nombreuses autres listes démontre une nouvelle fois qu’il est plus que temps de réformer les institutions de ce pays. On ne peut comprendre qu’avec plus de 300 partis officiellement reconnus, il n’y en ait pas un qui soit en mesure de s’aventurer seul à demander leurs suffrages aux électeurs. Même Ousmane Sonko a dû massivement recourir à des transhumants, race qu’il a toujours honnie, pour s’assurer une victoire dans des zones où son implantation n’était pas profonde. Pire, avec la suspension du système de parrainage, nous nous sommes retrouvés obligés de choisir entre 41 listes. Le plus drôle étant que même les mandataires dans les bureaux de vote comprenaient que personne ne pouvait tenir les 41 bulletins dans ses mains, et donnaient l’option de ne prendre que 5 bulletins. D’ailleurs, certaines listes, en dehors des inter-coalitions, n’avaient même pas de mandataires dans certains bureaux.
A ces 41 listes pour lesquelles on a confectionné des listes, accordé du temps d’antenne et accordé des équipes de journalistes, combien auront obtenu 0, 5% des suffrages ? La caution qu’ils ont payée n’a pu couvrir les dépenses occasionnées pour leur donner la parole, quand certains véhiculaient des thèses xénophobes et particulièrement dangereuses pour la cohésion nationale. Il n’est pas moralement et matériellement acceptable que des choses de ce genre continuent d’élection en élection. Il est plus que temps de revoir le mode de sélection des candidats aux suffrages des Sénégalais. Et hormis cela, voir si les partis qui n’osent pas se présenter à des élections sous leur propre bannière méritent encore longtemps de concourir aux suffrages de leurs concitoyens, et d’abuser des ressources des contribuables. Le parrainage imposé en son temps par Macky Sall, quoiqu’imparfait, avait eu le mérite de nous éviter ce genre de spectacle décourageant pour une démocratie qui a besoin de se renforcer.
Par Hamidou ANNE
LE PEN, TRUMP, SONKO ET LEURS JUGES
Les populistes n’invoquent la Justice que quand celle-ci est en indélicatesse avec d’autres citoyens, leurs adversaires
J’ai suivi avec grand intérêt, ces derniers jours, le procès de Marine Le Pen et ses collaborateurs au sujet de délits supposés d’emplois fictifs au Parlement européen. En effet, il est reproché à la cheffe du parti français d’Extrême-droite, un système organisé de fraude qui faisait supporter les salaires de ses collaborateurs politiques par le Parlement européen. Le préjudice constaté est de 7 millions d’euros. En attendant la peine, les procureurs ont requis cinq ans de prison, ainsi que cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. Ceci signifie que si les juges suivent les procureurs, elle serait inéligible pour la présidentielle 2027 dont elle est la grandissime favorite. L’intéressée a réagi, arguant «une atteinte à la démocratie», l’organisation de sa «mort politique», l’inféodation du Parquet à l’Exécutif, etc.
Elle dénonce une Justice «aux ordres», qui voulait l’empêcher de concourir au suffrage universel. «Mais, au-delà de moi, c’est le peuple français qui, en réalité, est empêché (…) de voter pour la candidate qu’il souhaite», ajoute-t-elle. J’ai tout de suite reconnu le refrain de la chanson de la victime brimée soi-disant par le «système». Marine Le Pen ainsi que tous les populistes usent et abusent de la rhétorique du complot quand ils sont devant la Justice et risquent une condamnation.
Après son départ du pouvoir en 2020, Donald Trump a fait l’objet de dizaines d’accusations. Il a été condamné pour certaines. Naturellement, le truculent président américain a lui aussi accusé les juges, arguant que les procès étaient «truqués» et que les juges étaient «corrompus». Aucune remise en cause, aucune tenue, mais l’usage de la défense de rupture, avec toujours en première ligne le prétexte d’un système inique qui voudrait annihiler la voix du peuple. Trump avait dit à l’issue d’une condamnation que le vrai procès sera pour le 5 novembre, avec le jugement du peuple souverain. Il faut reconnaître qu’il a remporté celui-là, malgré les accusations nombreuses dont certaines très graves, malgré l’attaque du Capitole du 6 janvier et malgré les propos hallucinants tenus quasi quotidiennement contre les magistrats, l’Administration, ses adversaires et toutes celles et tous ceux qui refusaient de se plier à ses désidératas.
La logique populiste est implacable, et elle est éculée. Ils ne sont coupables de rien et sont victimes de tout le monde. Tout le «système» est mis en place pour freiner leur montée politique et les combattre par l’usage détourné des lois. Au Sénégal, ce scénario a été éprouvé pendant trois années de procédures judiciaires, qui ont visé un homme dont l’irresponsabilité n’a pas de limite. Si Marine Le Pen, par exemple, fait l’objet d’accusations concernant l’usage de fonds publics au préjudice de l’Europe, notre bonhomme lui a été sous le coup d’affaires toutes privées.
D’abord visé par une plainte au pénal d’une compatriote, il a été sommé devant un tribunal d’apporter les preuves de ses accusations. Dans les deux cas, il a été condamné à la suite d’accusations privées. Dans les deux cas, il a refusé de faire face à ses accusateurs. Dans les deux cas, il a refusé de faire face à la Justice de son pays. Ses arguments, comme ceux de Trump et Le Pen aujourd’hui, ont consisté à invoquer la rhétorique du complot, de l’abus de pouvoir et de la volonté de l’empêcher d’être candidat. Il a appelé au «Mortal Kombat» pour ne pas se présenter devant un juge, qualifié de partisan, avant que son collègue et successeur, lui, ne reçoive le sobriquet de «lâche». L’histoire est facétieuse : celui qui disait détenir toutes les preuves du complot qui le visait, en huit mois d’exercice, n’en a sorti aucune. Au contraire, les rodomontades, les menaces, les accusations, le bruit permanent sont notre quotidien avec lui depuis le 2 avril 2024. Celles et ceux qu’il accusait de complot vaquent calmement à leurs occupations.
Les populistes n’invoquent la Justice que quand celle-ci est en indélicatesse avec d’autres citoyens, leurs adversaires. De vieilles vidéos de Mme Le Pen sont ressorties, où elle accusait toute la classe politique française de «piquer dans les caisses», sauf son parti. Trump a accusé les démocrates de toutes sortes de forfaits dont les plus farfelus, sans jamais apporter la moindre preuve. Notre bonhomme, lui, est coutumier des déclarations grossières et outrageuses, et a usé de la rhétorique du «système» du «Tous pourris !», mais se montre si léger quand il s’agit d’éclairer l’opinion sur les scandales présumés de l’Onas et de l’Aser. Pour Trump, Le Pen ou Sonko, la logique est la même : nous sommes victimes du système quand nous sommes appelés à la barre, mais dans l’exercice de nos responsabilités publiques, nous n’allons rendre aucun compte parce qu’au fond, nous sommes la Justice. Ce qui change seulement, c’est qu’aux Etats-Unis et en France, la presse, la Société civile et les intellectuels sont en général attentifs au devoir de responsabilité qui leur incombe
Chez nous, le larbinisme, la couardise et l’opportunisme ont élu domicile dans ces milieux, et ce depuis longtemps.
LE PASTEF FAIT CARTON PLEIN
Les premières projections donnent 129 sièges sur 165 au parti présidentiel. L'opposition, avec seulement 20 sièges répartis entre Samm Sa Kaadu (5) et Takku Wallu (15), se trouve réduite à sa plus simple expression, en attendant le reste des répartitions
(SenePlus) - Selon les projections du statisticien Mamadou Yauck, publiées dimanche 17 novembre à minuit, le Pastef obtient une majorité absolue historique à l'Assemblée nationale. Le parti au pouvoir raflerait 129 sièges sur les 165 à pourvoir, soit largement au-dessus de la majorité absolue fixée à 83 députés.
Ces premières estimations révèlent un véritable raz-de-marée en faveur du parti du Premier ministre Ousmane Sonko, tandis que l'opposition se trouve fortement fragmentée. La coalition Samm Sa Kaadu n'obtiendrait que 5 sièges, et Takku Wallu 15 sièges. Les 16 sièges restants demeurent encore à pourvoir.
Face à l'ampleur de ces résultats provisoires, les principales forces d'opposition ont rapidement concédé leur défaite. La coalition Samm Sa Kaadu et l'ancien Premier ministre Amadou Ba ont admis leur revers quelques heures seulement après la fermeture des bureaux de vote.
Autre enseignement de ce scrutin : la participation s'établit à 49,72%, selon les projections de Mamadou Yauck. Un taux qui témoigne d'une mobilisation importante des électeurs pour ces législatives anticipées.
Cette configuration, si elle se confirme dans les résultats officiels, donnerait au parti au pouvoir une marge de manœuvre considérable pour faire adopter ses projets de loi au Parlement.
Par Abdoulaye THIAM
L’OURAGAN SONKO !
Il n’y aura donc pas de cohabitation. Seuls quelques départements ont résisté à la razzia qui se dessine. Il s’agit des départements de Matam, Kanel, Ranérou, Dagana, Ndioum entre autres
Tel un tsunami, la liste du Parti Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité) a balayé tout sur son passage à l’issue du scrutin des élections législatives anticipées d’hier, dimanche 17 novembre. L’ouragan Ousmane Sonko n’a fait qu’une bouchée de ses adversaires. De Dakar à Ziguinchor; de Saint-Louis à Tambacounda, le président du Pastef, non moins Premier ministre, a démontré partout ou presque sa puissance et sa suprématie.
Comme lors de la présidentielle du 24 mars dernier, ce parti porté sur les fonts baptismaux en 2014, a confirmé son ancrage dans le pays et surtout dans les cœurs des jeunes sénégalais. Une victoire nette et sans bavure qui porte l’empreinte d’une seule et unique personne. Il s’agit de Ousmane Sonko. Ses erreurs de communication contre le régime dont il est pourtant le Chef du Gouvernement, ses sorties au vitriol appelant à l’application de la loi du talion contre Barthelemy Dias, n’ont pas pesé sur la balance. Les attaques ad hominem de ses adversaires, non plus. Les électeurs sénégalais ont décidé en toute responsabilité de plébisciter Ousmane Sonko qui détient maintenant les pleins pouvoirs pour dérouler sa vision Sénégal 2050 «Pour une nation souveraine, juste, prospère et ancrée dans des valeurs fortes ».
Seuls quelques départements ont résisté à la razzia qui se dessine. Il s’agit des départements de Matam, Kanel, Ranérou, Dagana, Ndioum entre autres.
Il n’y aura donc pas de cohabitation. Au contraire, le peuple, détenteur de la souveraineté l’a exprimée dans ce scrutin aux allures d’un référendum pour ou contre Ousmane Sonko.
Par ailleurs, il faut aussi relever que le Premier ministre tient ainsi sa revanche. Empêché à tort ou à raison, par tous les moyens, de prendre part à la présidentielle du 24 mars dernier, l’actuel Premier ministre avait «parrainé», le secrétaire général du Pastef pour le porter à la tête de la magistrature suprême. Un fait inédit au Sénégal, voire en Afrique, qui a augmenté le capital sympathie pour Ousmane Sonko qui est apparu dans plusieurs élections comme le faiseur de «rois», notamment lors des dernières élections municipales et législatives
Disposant désormais d’une majorité plus que qualifiée et de tous les leviers, Sonko qui consolide sa légitimité, aura la lourde responsabilité de remettre le Sénégal sur les rails de l’émergence.
SAMM SA KADDU RECONNAÎT SA DÉFAITE
Tour à tour, Barthélémy Dias, Anta Babacar et le président de Gueum Sa Bopp, Bougane Gueye Dany, ont félicité leurs adversaires du Pastef. Leurs messages convergent vers un même constat : la vitalité de la démocratie sénégalaise
(SenePlus) - Dans un exercice démocratique, les principaux leaders de la coalition Samm Sa Kaddu ont reconnu leur défaite face au Pastef lors des élections législatives anticipées de ce 17 novembre 2024, alors que le dépouillement se poursuit.
Anta Babacar, Bougane Gueye Dany et Barthélémy Dias ont tour à tour félicité la coalition Pastef pour sa victoire, dans des déclarations empreintes de fair-play politique.
Ces messages convergent sur un point essentiel : la maturité démocratique du peuple sénégalais. "Cette élection témoigne de la vivacité démocratique de notre cher peuple", a notamment souligné Anta Babacar.
Pour Bougane Gueye Dany, président de Gueum Sa Bopp Les Jambars, ce scrutin confirme "le choix du 24 mars dernier". Il appelle désormais "le camp présidentiel à se pencher sur la satisfaction des besoins des Sénégalais".
Dans un message plus développé, Barthélémy Dias a qualifié ce moment d'"éclatante preuve de maturité politique", tout en réaffirmant l'engagement de sa formation pour "un Sénégal juste, solidaire et tourné vers l'avenir".
Cette reconnaissance rapide des résultats par l'opposition marque une étape importante dans la consolidation démocratique du pays, illustrant la capacité des acteurs politiques sénégalais à accepter le verdict des urnes.
BOUGANE S'INCLINE FACE À PASTEF
Le leader de Gueum Sa Bopp Les Jambars reconnaît la victoire du camp présidentiel aux législatives anticipées dans un message publié sur Facebook. Il félicite Ousmane Sonko et son parti, tout en réaffirmant son ancrage dans l'opposition
(SenePlus) - Le leader de Gueum Sa Bopp Les Jambars a concédé la victoire au camp présidentiel dans un message publié sur Facebook ce dimanche soir, quelques heures après la fermeture des bureaux de vote pour les législatives anticipées.
"Les Sénégalais ont voté et confirmé leur choix du 24 mars dernier", a déclaré Bougane Gueye Dany, faisant référence à l'élection présidentielle qui avait vu la victoire au premier tour de Bassirou Diomaye Faye, candidat de Pastef.
L'un des chefs de file de la coalition d'opposition Sam Sa Kaddu a tenu à féliciter "M. Ousmane Sonko et le Pastef", tout en réaffirmant sa position dans l'opposition : "Nous en tirons toutes les conséquences et réitérons notre ancrage dans l'opposition".
Dans son message, il appelle le nouveau pouvoir à l'action : "J'exhorte le camp présidentiel à désormais se pencher sur la satisfaction des besoins des Sénégalais", tout en se disant "fier de la démocratie sénégalaise".
Le président de Gueum Sa Bopp Les Jambars conclut son message en se projetant vers l'avenir : "Des défis importants nous attendent, nous sommes décidés à les relever pour le bonheur du Sénégal, objet de notre engagement".
KIEV AUTORISÉ À FRAPPER PLUS LOIN EN RUSSIE
Selon AP, Biden aurait donné son accord pour des frappes ukrainiennes plus profondes en Russie avec les missiles ATACMS. Cette décision, longtemps réclamée par Kiev, intervient alors que jusqu'à 12 000 soldats nord-coréens renforceraient les rangs russes
(SenePlus) - Le président Joe Biden vient d'autoriser l'Ukraine à utiliser des missiles américains longue portée pour des frappes plus profondes en territoire russe, alors que Moscou déploie des milliers de soldats nord-coréens pour renforcer son effort de guerre, rapporte Associated Press (AP), citant un responsable américain et trois sources proches du dossier.
Cette décision concernant l'utilisation du système de missiles tactiques de l'armée (ATACMS) intervient dans un contexte particulier : Vladimir Poutine positionne des troupes nord-coréennes le long de la frontière nord de l'Ukraine, dans une tentative de reconquérir des territoires repris par les forces ukrainiennes.
Selon AP, ce revirement stratégique fait suite à la victoire électorale de Donald Trump, qui a promis une fin rapide au conflit et suscité des incertitudes quant à la poursuite du soutien militaire américain vital pour l'Ukraine.
"Les missiles de plus longue portée seront probablement utilisés en réponse à la décision de la Corée du Nord de soutenir l'invasion de l'Ukraine par Poutine", indique l'une des sources citées par l'agence de presse américaine.
Le président Volodymyr Zelensky et ses soutiens occidentaux faisaient pression depuis des mois sur Biden pour autoriser ces frappes plus profondes avec des missiles occidentaux, arguant que cette restriction rendait impossible toute tentative d'arrêter les attaques russes contre les villes et le réseau électrique ukrainiens.
L'ampleur de l'implication nord-coréenne est significative : selon les évaluations américaines, sud-coréennes et ukrainiennes citées par Associated Press, jusqu'à 12 000 soldats nord-coréens ont été envoyés en Russie. Les services de renseignement américains et sud-coréens affirment que Pyongyang a également fourni d'importantes quantités de munitions à Moscou.
Cette décision intervient alors que la Russie a lancé ce dimanche "une attaque massive de drones et de missiles contre l'Ukraine, décrite par les responsables comme la plus importante des derniers mois, ciblant les infrastructures énergétiques et faisant des victimes civiles", précise AP.
Les États-Unis demeurent le plus précieux allié de l'Ukraine dans cette guerre, ayant fourni plus de 56,2 milliards de dollars d'aide à la sécurité depuis l'invasion russe en février 2022. Cependant, l'administration Biden a régulièrement retardé la fourniture de certaines armes avancées spécifiques demandées par l'Ukraine, ne cédant que sous la pression de Kiev et de ses soutiens.
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, interrogé sur cette décision, a rappelé la position des Nations Unies qui est "d'éviter une détérioration permanente de la guerre en Ukraine", ajoutant : "Nous voulons la paix, nous voulons une paix juste", selon les propos rapportés par Associated Press.
LE QUOTIENT ÉLECTORAL, CLÉ DE RÉPARTITION DES SIÈGES
Cette règle arithmétique détermine combien de voix il faut pour décrocher un siège de député. En 2022, ce chiffre magique était de 61 526 voix, un nombre qui sera recalculé pour le scrutin de ce dimanche
(SenePlus) - La formule mathématique qui détermine la distribution des sièges au scrutin proportionnel pour les législatives est d'une simplicité déconcertante. Elle divise le nombre total des suffrages exprimés par le nombre de sièges à pourvoir dans cette catégorie.
Pour les législatives de 2022, qui servent d'exemple de référence établi par la plateforme Vie-Public, le calcul s'est opéré sur une base de 3 260 886 suffrages exprimés, divisés par les 53 sièges réservés au scrutin proportionnel. Le quotient électoral obtenu était alors de 61 526 voix nécessaires pour obtenir un siège.
Ce chiffre de 3 260 886 suffrages exprimés résultait d'une participation de 3 279 110 votants sur 7 036 466 électeurs inscrits, dont il fallait soustraire 18 224 bulletins nuls. L'abstention s'était élevée à 3 757 356 électeurs.
Une fois ce quotient établi, chaque liste en lice obtient autant de sièges que le nombre de fois où elle atteint ce quotient. Pour les législatives 2024, le même principe mathématique s'applique, avec les nouveaux chiffres de participation qui seront enregistrés à l'issue du scrutin de ce dimanche.
UN DÉMARRAGE TIMIDE POUR LES LÉGISLATIVES
La participation électorale peine à décoller. De Dakar à Tambacounda, en passant par les zones rurales, les bureaux de vote n'ont accueilli que 7 à 14% des électeurs dans la matinée
(SenePlus) - Les premiers chiffres de participation aux élections législatives anticipées révèlent un démarrage modéré ce dimanche. À 10 heures, les taux de participation oscillent entre 7% et 14% dans plusieurs localités du pays.
Dans la région de Dakar, Guédiawaye enregistre 8,1% de votants sur plus de 203 000 électeurs, tandis que Rufisque atteint 10,26% sur près de 278 000 inscrits.
Le département de Médina Yoro Foula affiche le taux le plus élevé avec 14% de participation, suivi d'Oussouye avec 12%. À l'opposé, Bakel ferme la marche avec 7,93% de votants.
Dans les zones rurales, Foundiougne compte 10,4% de participation, Gossas 11,4%, pendant que Podor, malgré ses 237 079 électeurs, ne mobilise que 8% des inscrits en début de matinée.
La région de Tambacounda et ses environs présente des taux similaires : 8,71% pour Tambacounda-ville, 8,91% à Koumpentoum, et 11,42% à Goudiry.
Ces chiffres préliminaires concernent un corps électoral de plus de 7,3 millions d'électeurs appelés à renouveler les 165 sièges de l'Assemblée nationale.
DES LÉGISLATIVES SOUS HAUTE SURVEILLANCE AFRICAINE
La CEDEAO et l'UA ont déployé 104 observateurs pour superviser ce scrutin. La mission, dirigée par des diplomates chevronnés, surveillera l'ensemble du processus électoral jusqu'au dépouillement
Les Commissions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Africaine (UA) ont annoncé le déploiement au Sénégal de leur Mission conjointe d’Observation électorale, composée de 104 observateurs pour les élections législatives anticipées prévues dimanche.
La mission conjointe, arrivée les 12 et 13 novembre, a pour mandat d’observer les derniers jours de la campagne électorale, les opérations de vote le jour du scrutin, et les procédures de clôture et de dépouillement des voix.
La délégation est conduite par des figures expérimentées comme Francis Alex Tsega, ancien ambassadeur du Ghana en Espagne, pour la CEDEAO, et Calixte Aristide Mbari, chef de la Division de la Démocratie, des Élections et du Constitutionnalisme de l’Union Africaine, pour l’UA, selon un communiqué de presse.
Les observateurs incluent des représentants d’organes de gestion des élections, des organisations de la société civile, des universitaires et des experts électoraux. Leur objectif est de garantir la transparence du scrutin et de formuler, si nécessaire, des recommandations pour renforcer le processus électoral sénégalais, indique-t-on auprès de ces Commissions.
La mission prévoit de collaborer avec les acteurs locaux et internationaux du processus électoral pour collecter des informations et partager ses observations. Une déclaration préliminaire sur le déroulement des élections sera présentée le 19 novembre 2024, suivie d’un rapport final détaillé qui sera accessible aux parties prenantes sénégalaises.
Selon un communiqué de la Cédéao, sa mission comprend 90 membres représentant diverses instances : la Cour de justice communautaire, le ministère des Affaires étrangères, les organes de gestion électorale des États membres, des organisations de la société civile et une équipe technique de la Commission.
Les Sénégalais se rendent dimanche prochain aux urnes pour élire les députés de la nouvelle Assemblée nationale. Le scrutin à un seul tour qui mobilisera un total de 7 millions 371.890 électeurs inscrits, renouvellera pour cinq ans les 165 sièges de l’Assemblée nationale. Un total de 41 listes de candidats sont en lice incluant des partis politiques, des coalitions et des entités regroupant des candidats indépendants.
Le mode de scrutin combine un scrutin majoritaire à un tour et un scrutin proportionnel, selon le Code électoral. Dans le cadre du scrutin majoritaire, 112 sièges seront pourvus, dont 97 pour le territoire national et 15 pour la diaspora. Chaque département élit entre 1 et 7 députés, en fonction de sa population, tandis que les circonscriptions de la diaspora élisent entre 1 et 3 députés.
En parallèle, 53 sièges seront attribués selon un scrutin proportionnel sur une liste nationale. Chaque parti obtiendra une part des sièges proportionnelle à sa part des suffrages obtenus à l’échelle nationale.