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29 novembre 2024
Développement
WADE, UN LEADERSHIP EN QUESTION
Doudou Wade, ancien patron des parlementaires libéraux, réclame le départ de l'ex-président de la tête du PDS. Il met en doute les capacités physiques et l'authenticité des documents émanant du vieux leader de 98 ans
Il faut songer à décharger le secrétaire général du Pds de ses fonctions. L’appel est de l’ancien président du groupe parlementaire libéral. Doudou Wade, qui constate les limites physiques de son leader, s’interroge aussi sur l’authenticité des documents qu’il reçoit de la part du Pds
Doudou Wade évoque la situation interne du Parti démocratique sénégalais (Pds). Il estime Hier, lors de l’émission «Le Grand jury», il a estimé que Abdoulaye Wade ne peut plus diriger leur formation politique, et il faut changer de leadership.
«Abdoulaye Wade a fêté ses 98 ans. Les démocrates sénégalais sont inquiets de la posture prise par le Pds. Depuis deux ans, notre parti s’interroge sur l’authenticité des signatures des documents qu’on reçoit», a-t-il dit. Mieux, Doudou Wade estime qu’il est temps de décharger son leader, Me Abdoulaye Wade, d’autant plus qu’il n’a plus toutes les capacités pour faire ce qu’il faisait avant.
Revenant sur les chamboulements connus récemment par le Pds et la «démission» de Woré Sarr de la tête de la Fédération nationale des femmes, Doudou Wade révèle qu’elle a été poussée «vers la sortie». «Maintenant, on n’appelle plus les gens pour venir voter, on prend une note, on se réfère à des articles qui ne conviennent pas et on assure une nomination à quelqu’un pour une fonction élective», a-t-il critiqué, ajoutant que Woré Sarr a tout donné pour le Pds. «Je l’ai eue au téléphone et elle est profondément atteinte», soutient-il.
Toutefois, il a évité de pointer du doigt Karim Wade, précisant que ces bouleversements internes ne sont pas l’œuvre de Abdoulaye Wade : «Ce n’est pas lui, du point de vue scientifique ; ce n’est pas lui en tant que juriste ; ce n’est pas lui en tant que politique», précise Doudou Wade.
«La politique militaire est du domaine du chef de l’État»
Premier ministre, avec sa casquette de chef du parti Pastef, Ousmane Sonko mène actuellement une diplomatie parallèle, qui pourrait nuire aux intérêts du Sénégal. La rencontre à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, durant la visite de Jean-Luc Mélenchon, fondateur du parti La France insoumise, le 16 mai dernier, n’a pas échappé à cette dynamique. Ce qui devait être initialement une réflexion scientifique sur la montée en puissance du parti Pastef, devenu un modèle de parti politique en Afrique de l’Ouest et au-delà, s’est rapidement transformé en débat sur les relations entre le Sénégal et la France, ainsi que sur la question de l’homosexualité. Et hier, lors de l’émission «Le Grand Jury» de la Rfm, Doudou Wade, ancien président du Groupe parlementaire du Parti démocratique sénégalais (Pds), a mis en garde le Premier ministre et président du parti Pastef, Ousmane Sonko. Pour Doudou Wade, Ousmane Sonko n’est pas investi pour parler de la politique étrangère du Sénégal. «Le chef du parti Pastef n’est pas investi pour parler de notre politique étrangère. La politique étrangère comme la politique militaire sont du domaine du chef de l’Etat, et non du Premier ministre. La seule précaution que le chef de l’Etat peut prendre, c’est qu’en cas de déclaration de guerre, il doit se référer à l’Assemblée nationale», a expliqué Doudou Wade. Il ajoute que les ambassadeurs sont accrédités auprès du chef de l’Etat, et que ce dernier accrédite les ambassadeurs auprès d’autres chefs d’Etat, conformément à une règle internationale. «C’est une règle internationale. Aller dans le sens contraire, c’est être dans l’anormalité», a-t-il souligné.
Analysant la gestion de l’Etat par le duo Diomaye-Sonko, Doudou Wade a exprimé des réserves. «Nous sommes dans des choses que l’on n’a pas l’habitude de voir, et quand nous arrivons à une confusion des rôles au niveau du sommet de l’Etat, cela peut déboucher sur un désastre», souligne-t-il. A en croire Doudou Wade, les Sénégalais ont élu Bassirou Diomaye Faye de manière claire, et il appartient à Ousmane Sonko de «s’adapter à cette nouvelle hiérarchie», en acceptant d’être sous les ordres du président de la République, qui définit la politique de la Nation. En cas de désaccord entre les deux personnalités, Doudou Wade estime que le président de la République n’a qu’une solution : «Il doit entrer dans son bureau, prendre un décret et démettre le Premier ministre.»
LE FRANC CFA, UN BOULET POUR L'AFRIQUE SELON DUPONT-AIGNAN
La position de la France se dégrade dangereusement en Afrique à cause du franc CFA. C'est l'avertissement lancé par le député, qui voit dans cette monnaie le symbole d'une tutelle postcoloniale désormais rejetée par les peuples africains
Lors d'une table ronde à l'Assemblée nationale sur la souveraineté monétaire en Afrique le 29 mai, le député Nicolas Dupont-Aignan a appelé à une refonte complète du système monétaire entre la France et ses anciennes colonies, jugeant que le franc CFA est désormais vu comme "le maintien d'un lien ancien" dont il faut se défaire.
S'exprimant devant la Commission des Affaires étrangères, le président de Debout la France a estimé que "la dégradation de la position de la France en Afrique est catastrophique" en raison notamment du franc CFA. "Si nous continuons comme cela, nous aurons un sérieux problème", a-t-il mis en garde.
"Il n'y a pas de souveraineté nationale sans souveraineté monétaire", a asséné M. Dupont-Aignan, ajoutant: "Moi je comprends totalement la volonté des peuples africains de retrouver leur liberté monétaire qui est indissociable de la construction de leur avenir."
Dénonçant "un contre-sens total que la France s'arqueboute sur cette zone franc CFA", il a jugé que Paris "en devient le bouc émissaire et nous sommes en train de nous fâcher avec toute l'Afrique à cause de cela."
Sur le plan économique, le député souverainiste a plaidé pour que les pays africains puissent ajuster leur taux de change, actuellement arrimé à l'euro au sein de la zone franc. "Quand on a une monnaie trop chère, on ne peut pas se développer", a-t-il tranché, citant l'exemple du Sénégal qui "importe tout".
"C'est quand même incroyable de voir que tous les pays ont utilisé la dévaluation pour se développer et qu'on le nie à ces pays", a-t-il poursuivi, appelant à s'inspirer des stratégies monétaires menées par Singapour, l'Asie et les États-Unis.
M. Dupont-Aignan a donc plaidé pour "un retour à des monnaies nationales dans les pays qui le peuvent, Sénégal, Côte d'Ivoire, etc." Reconnaissant les défis pour les États les plus fragiles, il a souligné que "la difficulté est énorme" mais qu'une "vraie formation à la gestion d'une monnaie nationale" permettra d'y arriver.
Cette prise de position intervient sur fond de critiques grandissantes en Afrique sur le franc CFA, vu comme un symbole du néo-colonialisme français. Plusieurs pays ont déjà engagé une réforme, mais M. Dupont-Aignan appelle à aller plus loin pour rompre définitivement avec "le maintien d'un lien ancien".
UNE DELEGATION SENEGALAISE AU SOMMET COREE-AFRIQUE
La ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall, à la tête d’une délégation ministérielle, participe au nom du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, au premier Sommet Corée-Afrique qui s’ouvre mardi à Séoul
Dakar, 3 juin (APS) – La ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall, à la tête d’une délégation ministérielle, participe au nom du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, au premier Sommet Corée-Afrique qui s’ouvre mardi à Séoul, a-t-on appris de source diplomatique.
Yassine Fall, à la tête d’une délégation comprenant ses collègues en charge de l’Economie, Abdourahmane Sarr, et de l’Agriculture, Mabouba Diagne, représente le président de la République à cette rencontre de deux jours, rapporte une note du ministère sénégalais de l’Intégration africaine.
La cheffe de la diplomatie sénégalaise va ainsi partager la vision du Sénégal pour une croissance inclusive, un développement durable et une solidarité active fondés sur le respect de la souveraineté de chaque partie, l’équité et des intérêts communs, indique le texte transmis à l’APS.
‘’L’Avenir que nous construisons ensemble : croissance partagée, durabilité et solidarité’’, est le thème de ce premier Sommet Corée-Afrique prévu mardi et mercredi à Ilsan et Séoul, en Corée du Sud.
Des chefs d’Etat et responsables d’organisations internationales sont attendus à cette rencontre que la diplomatie coréenne présente comme un ‘’jalon (qui) témoigne de la forte détermination mutuelle de la Corée et de l’Afrique à élever leur coopération à un niveau supérieur’’, selon les dires du ministre coréen des Affaires étrangères.
Dans des propos rapportés par le site internet dédié à l’évènement, Cho Tae-yul estime qu’à l’heure où l’influence du ‘’Sud global’’ est plus grande que jamais, ‘’le partenariat dont l’importance stratégique ne cesse de croître, ne représente pas un choix, mais une nécessité’’.
Cette rencontre internationale sera ainsi l’occasion pour la Corée de chercher des voies vers une croissance partagée avec l’Afrique, jouant ainsi un rôle crucial dans la dynamique de la croissance économique mondiale, a fait savoir le chef de la diplomatie coréenne.
Dans une dynamique de coopération ‘’Sud-Sud’’, Séoul entend former avec le continent une ‘’solidarité collective’’ pour ‘’relever les défis mondiaux, notamment la réponse au changement climatique, la sécurité alimentaire, la stabilité de la chaîne d’approvisionnement et la sécurité sanitaire’’.
‘’Lors du sommet, la Corée explorera des solutions avec l’Afrique, un partenaire précieux dans l’élaboration de réponses à ces enjeux communs, en vue de favoriser le développement durable’’, a souligné le ministre coréen.
L'ENFER DES PÈLERINS D'AIR SÉNÉGAL
Alors que de nombreux pèlerins attendaient déjà un vol retardé, la compagnie nationale a de nouveau déçu en annulant un vol prévu ce weekend. Depuis, près de 300 personnes sont bloquées à l'aéroport, sans informations fiables
Décidément, Air Sénégal est en train de devenir un fleuron à problèmes. Alors que sa responsabilité est engagée dans le retard d’un jour du vol A 1B devant transporter 290 pèlerins, la compagnie nationale a récidivé. En effet, les passagers du vol HC7023 de Air Sénégal dont le départ était prévu le samedi 1er juin à 06 40 à l’Aéroportinternational Blaise Diagne (Aibd) sont toujours cloués à Dakar.
Convoqués le vendredi 31 mai à 23 heures, les pèlerins ont déjà fait les enregistrements. Sauf qu’à l’heure de l’embarquement, Air Sénégal leur a dit qu’il n’y a pas de vol. Ils sont restés désemparés à l’aéroport. Non seulement, ils n’ont pas pu voyager à l’heure indiquée mais Air Sénégal les a fait attendre toute la journée au sein de l’aéroport, sans aucune information. C’est finalement vers 17 heures qu’Air Sénégal les a acheminés dans trois hôtels différents à Dakar notamment à Pullman, Novotel et Onomo. Jusqu’à hier, dans la soirée, les pèlerins étaient dans ces hôtels à attendre leur vol alors qu’ils ont payé leurs billets d’avion et fait leurs réservations d’hôtel à Médine.
Parmi les pèlerins de vol toujours cloués à Dakar à cause de Air Sénégal, il y en a qui sont pris en compte par les voyagistes privés. Le voyagiste privé Unacois Yoonu Maka dont au moins 98 pèlerins sont concernés attendent dans des hôtels de Dakar alors que l’Agence a payé les billets et rempli toutes les formalités du pèlerinage à La Mecque.
Il faut rappeler que ce vol annulé ce samedi faute d’avion est différent de celui du jeudi qui devait transporter 290 pèlerins. Finalement, après un retard d’un jour, ils ont pu trouver un vol dans la journée du samedi. Cheikh Bamba Dièye, directeur général de Aibd : «nous reconnaissons le tort qu’Air Sénégal vous a causé».
Malgré la polémique, il faut noter qu’Air Sénégal n’a fait aucune communication pour s’expliquer. Mais dans une vidéo disponible sur les réseaux sociaux, le Directeur général de l’AIBD s’est expliqué devant des pèlerins sur la situation. Sans donner les raisons de ces retards de vol enregistrés, Cheikh Bamba Dièye s’est contenté de reconnaître le désagrément causé par la compagnie nationale aux pèlerins. «Nous reconnaissons le tort et le désagrément qu’Air Sénégal vous a causé. Nous reconnaissons et assumons nos responsabilités dans ce retard. Nous allons prendre toutes nos responsabilités pour vous chercher un avion. Nous n’allons pas vous donner de fausses informations», a reconnu le Directeur de l’Aibd S.A non sans ajouter : «Il n’y a pas de solution possible. On ne peut pas vous mettre sur d’autres vols, c’est pourquoi on vous prie d’attendre, ne serait-ce qu’un jour, le temps de nous permettre de nous organiser et de vous convoyer.»
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UNE NÉCESSAIRE REFONDATION MORALE
Rompre avec le passé, punir les fautes, réformer et rassembler : l'universitaire Mamadou Diouf détaille les chantiers titanesques qui attendent le nouveau pouvoir afin de transformer durablement le pays
Pour l'éminent historien et professeur à Columbia University, Mamadou Diouf, l'avènement du duo Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko à la tête du Sénégal représente une formidable opportunité de "transformer en profondeur le système politique et institutionnel hérité depuis l'indépendance". C'est le message fort qu'il a livré dans l'émission "Objection" de Sud FM.
Analysant la rupture induite par cette nouvelle équipe dirigeante, le Professeur Diouf a relevé "leur organisation politique novatrice, leur capacité à se constituer en force autonome sans passer par les réseaux confrériques traditionnels". Un vent de fraîcheur et d'indépendance pour "permettre une véritable déconstruction du système clientéliste et néo-patrimonial".
Selon lui, les défis à relever sont immenses pour ces nouveaux leaders: "Non seulement rompre avec les pratiques antérieures, réformer en profondeur, mais aussi punir les fautes, tout en portant un projet rassembleur de reconstruction nationale et morale". Un chantier titanesque pour "recréer une citoyenneté dynamique" et "restaurer le rêve et le bonheur des jeunes sénégalais".
Pour y parvenir, Diouf a conseillé de puiser dans l'héritage de Senghor, "en s'appuyant sur le modèle des 'petites patries', où s'enracinent les solidarités communautaires". Un projet d'"enraciner le nouveau dans l'ancien" pour asseoir une véritable légitimité populaire.
Cependant, l'universitaire a également insisté sur le rôle crucial d'une opposition forte, entretenant "un dialogue permanent avec le peuple, seul détenteur légitime du pouvoir". Contrôler, mais aussi contribuer dans un esprit de "construction citoyenne".
Face aux immenses attentes, l'invité de Baye Omar Gueye a rappelé qu'"ils ne pourront relever les défis qu'avec les Sénégalais et en accord avec eux". Un chemin semé d'embûches, mais une perspective historique de changement véritable pour ce pays qui, selon lui, a urgemment besoin d'une "refondation morale globale".
LE SAHEL, UN ENFER POUR LES VOIX DISSIDENTES
Au Mali, au Burkina et au Niger, les juntes ont instauré un régime de terreur. Exils forcés, enlèvements, emprisonnements arbitraires... Telle est la cruelle réalité pour ceux qui osent s'élever contre la férule des nouveaux maîtres de la région
(SenePlus) - Depuis les coups d'État militaires au Mali, au Burkina Faso et au Niger entre 2020 et 2023, les juntes au pouvoir ont muselé toute opposition, traquant sans relâche les voix critiques. Hommes politiques, acteurs de la société civile et militaires sortis du rang se voient contraints à l'exil, au silence forcé ou à la prison, comme le rapporte une analyse du journal Le Monde.
L'avocat Guy Hervé Kam, figure de la contestation burkinabè, en a fait l'amère expérience fin mai. Brièvement libéré après son enlèvement en janvier, il a été de nouveau kidnappé le soir même par des hommes armés. Même traitement pour le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, ex-chef des redoutables "Mambas verts", incarcéré à plusieurs reprises depuis 2022.
Au Burkina, le régime du capitaine Traoré s'est "transformé en machine répressive infernale". L'ancien ministre Ablassé Ouedraogo, 70 ans, arrêté en décembre, a été envoyé 3 mois au front avant d'être libéré et de s'exiler au Canada. La junte a récemment prolongé son pouvoir de 5 ans sans ses opposants.
Au Mali voisin, Boubacar Karamoko Traoré, critique de la junte, a été arrêté lundi pour "atteinte au crédit de l'État". Oumar Mariko, vétéran de l'opposition, en exil à Paris, raconte sa fuite en mai 2022 pour "échapper à la traque des putschistes" après avoir dénoncé un massacre de civils imputé à l'armée et aux mercenaires russes de Wagner.
"A partir de ce moment-là, je ne suis plus retourné chez moi et suis entré en clandestinité", confie-t-il, fuyant d'abord vers la Côte d'Ivoire avant de rejoindre la France, d'où il organise des réunions en ligne avec ses militants.
Face à l'horizon démocratique bouché, des exilés ont formé samedi un "gouvernement civil de transition symbolique" pour diriger le Mali, appelant à manifester le 7 juin contre la vie chère. Mais seuls les pro-juntes peuvent désormais manifester librement à Bamako, Ouagadougou et Niamey.
"La vie politique s'est repliée sur les réseaux sociaux car il est désormais interdit d'exprimer des opinions contraires", déplore Chékaraou Barou Ange, ex-conseiller du président nigérien déchu, Mohamed Bazoum, détenu avec son épouse.
Un ancien ministre en exil estime que "le changement ne viendra pas des politiques mais de l'armée" face à la répression des juntes. "Il faut attendre que des militaires plus raisonnables viennent mettre un terme à leur pouvoir", espère-t-il, dans une région où la démocratie semble aujourd'hui une chimère.
par Patrick Chamoiseau
IL N'Y A PAS D'ULTRAMARINS, IL N'Y A QUE DES PEUPLES-NATIONS ENCORE SANS ÉTAT
La Kanaky (convulsive sous le mépris, la violence et la mort) offre à la vieille République française une occasion de se moderniser. Sa revendication exige une autre vision du monde. Elle demande un réexamen de ce qui se « crie » tristement « Outre-mer »
La Kanaky (maintenant convulsive sous le mépris, la violence et la mort) offre à la vieille République française une occasion de se moderniser. Sa juste revendication exige une autre vision du monde. Elle demande aussi un réexamen de ce qui se « crie » tristement « Outre-mer ». Cette estampille ténébreuse camoufle ensemble un système et un syndrome.
Système, parce que, depuis des décennies (déjouant les mannes européennes et les paternalistes plans de développement), tous les indicateurs mortifères attestent d'une évidence : ces situations humaines demeurent largement en dessous du niveau de bienêtre humain que l'on pourrait attendre de terres dites « françaises ». Syndrome, parce que dans ces pays-là, les signes pathologiques d'assistanat, de dépendance ou de déresponsabilisation sont les mêmes et sévissent de concert.
La mondialité
Via la Kanaky, ces pays méprisés par la France offrent à la compréhension du monde une réalité encore inaperçue. Celle-ci ne peut se percevoir par l'unique prisme du « colonial », comme le pensent encore les activistes décoloniaux. Le fait (ou mé-fait) colonial n'est qu'une donnée parmi d'autres. Il nous faut sortir de la prégnance occidentale (seule aujourd'hui à raconter le monde), et entreprendre d'inventorier, une à une, toutes les forces visibles et invisibles qui ont œuvré à l'accouchement de notre époque. En attendant, commençons par ouvrir notre focale à la mondialité.
Le poète Édouard Glissant appelait ainsi la résultante d'un tourbillon complexe. On y trouve enchevêtrées, les évolutions impénétrables du Vivant, les emmêlées des peuples, cultures et civilisations, résultant des chocs coloniaux, du broiement des empires, puis du capitalisme protéiforme. Une des résultantes cruciales de ce chaosmos : l'individuation. Cette force a éjecté des millions d'individus des vieux corsets communautaires pour précipiter leurs combats, leurs rêves, leurs idéaux, vers des accomplissements imprévisibles dans la matière du monde. Les individus les plus accomplis (ceux qui, de par leurs divers engagements, habitent sinon des communautés mais des multitudes de « Nous ») forment aujourd'hui une matière noire du monde bien plus décisive que celle des communautés archaïques ou des vieux États-nations. Dès lors, si la mondialisation économique est un standard barbare, la mondialité est une matrice vivante ; un en-commun infra-planétaire où les « Nous » s'entremêlent et relient par des agentivités créatives tout ce qui se trouvait séparé. C'est de cette matrice encore invisible à nos yeux que va surgir, tôt ou tard, un autre monde, encore imprédictible.
La relation
Cette mondialité peut nous aider à comprendre la Kanaky, et à mesurer combien la Constitution française est maintenant obsolète. Surtout inacceptable. Elle verrouille (sous une fiction absurde de « départements », « régions », « collectivités » ou « territoires » d'Outre-mer) des complexités territoriales, historiques et humaines qui lui sont étrangères. Ce ne sont pas des choses « ultramarines ». Ce sont des peuples-nations, encore dépourvus de structures étatiques ! Ils ont surgi d'une alchimie que les anthropologues reconnaissent maintenant comme étant une « créolisation ». Ce terme souligne ce qui se produit quand, de manière immédiate, massive et brutale, des peuples, des civilisations, des individus (mais aussi des interactions amplifiées entre les écosystèmes, biotopes et biocénoses) imposent aux existences une entité globale de référence : celle de Gaïa qu'aimait Bruno Latour, de cette Mère-patrie dont parle Edgar Morin, ou de ce chaosmos poétique que Glissant nomme Tout-monde.
Cet entremêlement inextricable du Vivant et des Hommes se serait inévitablement produit car notre planète est ronde et parce que le vivant est avant tout une mobilité. Prenons, la traite des Africains, l'esclavage de type américain, le système des plantations et des extractions massives. Ajoutons-y, la colonisation, le capitalisme, la prolifération urbaine et les systémies technoscientifiques, on aura alors à peine esquissé le plus visible d'un processus insondable : celui de la Relation. Cette notion du tout relié à tout dans des fluidités inter-rétro-actives constitue le principe actif de la créolisation. C'est d'elle qu'ont surgi ces peuples-nations que la Constitution française ne comprend pas. Elle les verrouille sous un effarouchement « indivisible » et fonde sa cinquième République sur un aussi fictif que monolithique « peuple français ». Elle réduit ainsi à de simples « populations » les entités humaines formidables que son bond colonial et son histoire relationnelle ont rendu solidaires de sa présence au monde.
Peuples ataviques et peuples composites
Mais le plus important, c'est ceci : dans la Relation, dessous le couvercle « Outre-mer », il y a aujourd'hui deux types de peuples : les peuples ataviques et les peuples composites. Les peuples ataviques (mélanésiens de Kanaky ; polynésiens ; mahorais ; peuples originels de Guyane…) disposent d'une antériorité multimillénaire sur l'emprise du mé-fait colonial.
Les peuples composites (Martinique, Guadeloupe, Réunion...) sont des surgissements (des créolités) de la créolisation. Complètement nouveaux, ils sont les derniers peuples de l'aventure humaine à être apparus sur cette terre. Ils n'ont pas d'antériorité qui se perd dans la nuit des temps. Ils sont nés dans le vortex relationnel où se retrouvent les communautés fracassées et les individuations. Ils mélangent presque toutes les présences anthropiques planétaires. La conscience qu'ils ont désormais d'eux-mêmes en fait de véritables nations qui attendent d'être reconnues comme telles — ce que ne nul ne sait faire, à commencer par les politiciens français qui distinguent encore à peine les peuples ataviques et rechignent à comprendre leur revendication d'une existence au monde.
La Martinique, la Guadeloupe ont vécu la « désapparition »2 de leurs peuples ataviques. En Kanaky, le peuple atavique des Kanaks a traversé héroïquement les exterminations. Il constitue une part déterminante du peuplement actuel qui, avec les diverses migrations et le choc colonial, est dorénavant une entité post-atavique. Car le mé-fait colonial et ses fluidités migrantes collatérales ont installé des complexités anthropologiques désormais inextricables. Elles obligent les peuples ataviques à composer avec des implantations nées de la colonisation et des mouvements relationnels du vivant. C'est la beauté de Nelson Mandela d'avoir su admettre la présence blanche dans le devenir de l'Afrique du Sud alors qu'il avait le pouvoir de la frapper. C'est la beauté de Mahmoud Darwich et des grands politiques palestiniens confrontés à l'irréversible implantation des Juifs. C'est surtout la beauté de Jean-Marie Tjibaou d'avoir accepté l'hybridation caldoche alors que cette dernière avait (conserve encore) de son sang sur les mains… L'agentivité de ces hommes ne s'est pas laissée enfermer dans un imaginaire communautaire ancien ou dans les frappes et contres-frappes coloniales : elles les ont dépassés pour deviner la mondialité et pour donner une âme fraternelle à la Relation. Ces hommes ont maintenu ainsi — pour tous, au nom de tous — une espérance.
L'éthique d'un nouveau vivre-ensemble
Dès lors, une éthique de la Relation s'impose. Quand le peuple atavique subsiste dans une sédimentation composite, la bienséance du nouveau vivre-ensemble exige de lui remettre la prééminence sur le devenir de son pays : nul ne saurait démanteler ce qui l'unit à sa terre, laquelle est toujours faite (comme le disait Jean Guiart) du sang noble de ses morts.
Quand le composite est entièrement fondateur d'un nouveau peuple, il faut — non pas ignorer son existence (comme cela se fait actuellement en France pour la Guadeloupe ou pour la Martinique), mais considérer qu'il y a là une entité nouvelle, qui n'est réductible à aucune de ses composantes, qu'elle soit dominée, qu'elle soit dominante, et qui détient une autorité légitime sur le devenir de sa terre.
Le devenir des peuples ataviques est d'être post-atavique, et progressivement composite, dans l'énergie relationnelle du vivant. Celui des peuples d'emblée composites, est d'aller de la manière la plus haute, la plus humaine, la plus poétiquement ouverte et fraternelle, aux fastes de la Relation.
C'est cet imaginaire de la Relation qui nous donnera le goût de la diversité qui est au principe du vivant, d'en percevoir la profonde unité qui n'a rien à voir avec l'Universel occidental, et d'en goûter l'inépuisable diversité dont le trésor est cette insaisissable unité qui ne vit, ne s'accomplit, que dans son évolutive diversité.
Une Kanaky Kanak
Cette éthique oblige donc que le corps électoral de Kanaky n'autorise aux votes déterminants que les Kanaks. Que s'y adjoignent ceux qui, venus d'ailleurs, ont été identifiés par les accords de Nouméa (1988,1998). C'est l'autorité à venir, à prépondérance kanake, qui seule pourra décider des évolutions de son système électoral.
Kanaka signifiait : être humain. Kanak signifie pour nous, pour tous, l'espérance possible d'un nouvel humanisme. Restituée à son imaginaire kanak, la Kanaky disposera de toutes les chances pour trouver un nouvel espace-temps, échapper à la gravité morbide du trou noir capitaliste, réenchanter notre rapport au vivant, et habiter enfin poétiquement la terre selon le vœu de ce cher Hölderlin.
Quant à la modernisation relationnelle de la Constitution française, elle est très simple : il suffit de proclamer une sixième République ; de la rendre capable d'accueillir en pleine autorité tous les peuples-nations (peuples nouveaux de la Relation) qui le voudraient ; d'inaugurer ainsi le pacte républicain ouvert qu'exige la nouvelle réalité (post-coloniale, postcapitaliste, post-occidentale) qu'annonce notre mondialité.
L'exploitation du nickel, le domaine maritime, la biodiversité, l'activité spatiale ou le souci géostratégique doivent désormais s'inscrire dans le respect des peuples concernés. Nous avons rendez-vous là où les océans se rencontrent, disait mystérieusement Glissant. Que disparaisse dans cette rencontre l'Outre-mer de la France !
Patrick Chamoiseau, poète, romancier, essayiste, a construit une œuvre protéiforme couronnée de nombreuses distinctions (Prix Carbet de la Caraïbe, Prix Goncourt, Gallimard,1992, Prix marguerite Yourcenar en 2023…) et traduite dans le monde entier. Son esthétique explore la créolisation et les poétiques relationnelles du monde contemporain. Il est aujourd’hui une des présences littéraires les plus importantes de la Caraïbe.
Ce texte a paru en version réduite dans le Libération du 24 mai.
par Nioxor Tine
DES AUTOROUTES DE LA DÉMOCRATIE ET UN TRAIN EXPRESS DU RENOUVEAU
L’Etat hyper-présidentialiste et directif, en vigueur jusque-là, reposant sur le triptyque : « police politique – justice instrumentalisée – assemblée aux ordres » ne peut servir à construire le nouvel ordre décolonial
Ce serait faire preuve de mauvaise foi, que de tenter de sous-estimer le rôle capital que le Pastef et ses dirigeants ont joué dans l’avènement de ce que beaucoup d’observateurs qualifient volontiers de la révolution du 24 mars 2024, différente, à tous points de vue, de l’alternance survenue, douze ans auparavant, presque jour pour, un certain 25 mars 2012.
Pour ce qui est du président Macky Sall, il s’agissait de la rébellion d’un cadre politique "docile" et loyal, ayant occupé de prestigieuses fonctions étatiques, contre son tout-puissant mentor, Me Wade, désireux de procéder à une dévolution monarchique du pouvoir au profit de son fils biologique. Cela allait, lui ouvrir, accidentellement, la voie à la magistrature suprême, surtout après la dislocation de Benno Siggil Sénégal, regroupant des hommes politiques expérimentés issus de la gauche socio-démocrate et marxiste.
Quant à Ousmane Sonko, son activité politique s’est toujours déroulée sous le sceau de la collégialité, reposant sur un solide socle programmatique, centrée sur la rupture avec l’ordre néocolonial obsolète, ainsi que sur la promotion des valeurs de bonne gouvernance, de justice sociale, de souverainisme et de panafricanisme.
Autant dire, que la démarche politique du Pastef présentait beaucoup de similitudes avec celle des partis de gauche ou nationalistes de la période post-indépendance, je veux parler du PAI historique, du RND, du MSU et d’AND-JEF, ainsi que des nombreuses formations politiques, qui en sont issues. C’est pourquoi, on retrouve dans sa direction des hommes politiques bien connus, qui ont osé tenter l’aventure avec les jeunesses patriotiques.
A contrario, d’autres partis, dont la contribution aux avancées démocratiques de notre pays est remarquable, ont fait montre d’une hostilité incompréhensible à l’endroit du Pastef, qui ne faisait que parachever, à sa manière, le combat, qu’ils avaient entamé, sans pouvoir le terminer, n’ayant peut-être plus la force ou les convictions d’antan. C’est ce qui les a conduits à devenir des défenseurs inconditionnels, voire des flagorneurs zélés du régime de régression démocratique et sociale de Benno Bokk Yakaar, frôlant le despotisme, qu’ils voulaient même pérenniser, en s’alliant avec une personnalité emblématique de cette tristement célèbre bourgeoisie bureaucratique, qui pille notre pays depuis plus de 60 ans.
C’était sous-estimer le niveau de conscience politique du vaillant peuple sénégalais, qui a résolu, de manière magistrale, cette équation politique simple (rupture ou continuité), que plusieurs opérateurs politiques bien ou malintentionnés n’ont eu de cesse de vouloir, complexifier.
Il s’en est donc suivi la victoire éclatante de la « Coalition Diomaye Président » au premier tour, qu’on doit se garder d'assimiler, trop rapidement, à un blanc-seing en faveur du Pastef et ses alliés, mais qui semble plutôt relever d’un ras-le-bol populaire contre le régime de Macky Sall et ceux qui l’ont précédé depuis plus de 60 ans, tous auxiliaires du système néocolonial.
Les masses populaires sénégalaises, à l’instar de celles des pays voisins frères, ont choisi de rompre d’avec la domination impérialiste, mère de la confiscation de nos souverainetés, de la prédation de nos ressources, de l’atteinte à nos droits et libertés et de l’injustice sociale.
Il s’agit, maintenant, pour le camp patriotique, de matérialiser cette profonde aspiration populaire pour un véritable changement, dont le premier chantier doit être celui de la reddition des comptes, qui devra, dorénavant, devenir systématique.
A observer le nouveau régime, qui s’apprête à boucler ses soixante jours et avant la fin de la période de grâce des cent jours, on ne peut manquer de se dire, qu’il est impossible d’accomplir l‘exaltante œuvre de « transformation systémique » sans refondation institutionnelle, c’est-à-dire un démantèlement radical de l’ancienne armature institutionnelle. Il faudra également garantir la préservation pleine et entière des espaces politiques et civiques, c’est-à-dire le respect des droits et libertés des opposants politiques, des travailleurs ou des professionnels de la presse…etc.
Il s’agit, avant tout, de construire des autoroutes de la démocratie et un Train Express du Renouveau, en s’inspirant de l’héritage des Assises nationales.
L’Etat hyper-présidentialiste et directif, en vigueur jusque-là, reposant sur le triptyque : « police politique – justice instrumentalisée – assemblée aux ordres » ne peut servir à construire le nouvel ordre "décolonial", qui ne peut émerger, que sous l’action volontaire et combinée des diverses classes et couches sociales intéressées à son avènement.
LA JOURNÉE NATIONALE DE NETTOIEMENT SERA DÉSORMAIS ORGANISÉE CHAQUE MOIS
‘’C’est un acte que le président de la République veut perpétuer. Un acte qu’il veut donc continuer. Et il veut également qu’on y associe une opération de sensibilisation. C’est très bien de nettoyer mais c’est encore mieux de ne pas salir’’.
Le ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Njekk Sarré, s’est dit satisfait du déroulement de la journée nationale de nettoiement [Set-Setal] à Saint-Louis, soulignant que cette initiative sera perpétuée mensuellement.
´´Nous sommes particulièrement satisfait de ce que nous avons vu. Le curage des caniveaux s’est déroulé normalement de même que les opérations de nettoyage. Donc, c’est le +set-setal+ général partout dans Saint-Louis’´, a-t-il déclaré remerciant les populations de Saint-Louis, les forces de défense et de sécurité mais également la jeunesse. M. Sarré qui s’est entretenu avec la presse locale, a participé ce samedi, à la cérémonie de lancement de la journée nationale de nettoiement à Saint-Louis, présidée par le gouverneur Alioune Badara Sambe.
Le ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, s’est rendu à Diamaguene-Léona, puis au quartier Pikine Angle Tall. De l’avis du porte-parole du gouvernement, ‘’cet acte de citoyenneté va être perpétué’’.
‘’C’est un acte que le président de la République veut perpétuer. Un acte qu’il veut donc continuer. Et il veut également qu’on y associe une opération de sensibilisation. C’est très bien de nettoyer mais c’est encore mieux de ne pas salir’’, a-t-il fait savoir remerciant le gouverneur de la région de Saint-Louis pour son implication à cette journée citoyenne.
Il a également invité les populations de Saint-Louis et du Sénégal à faire de sorte que le cadre de vie soit adéquat. ‘’S’il est inévitable de salir, il faut tout de suite après nettoyer. Donc c’est le lieu de demander aux populations de Saint-Louis et au-delà du Sénégal de faire en sorte que nous vivions dans un cadre adéquat. Parce que sans salubrité, nous ne pouvons pas être en bonne santé‘’, a-t-il lancé.
Voilà pourquoi, dit-t-il, le président de la République a jugé nécessaire de lancer une telle journée qui sera une journée qu’on perpétuera mensuellement.
Là où d’autres personnes ont réussi, juge-t-il, en Afrique et dans le monde, nous pouvons bien le réussir. Nous pouvons bien faire du Sénégal et particulièrement de Saint-Louis, une ville propre, une ville où il fait bon vivre.
Il a promis que toutes les mesures d’accompagnement seront prises en y impliquant tous les services concernés notamment les services régionaux, dans le cadre de cette initiative.
Le directeur général de la Société d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal et des vallées du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED), Aboubacry Sow, des responsables de la Société nationale de gestion intégrée des déchets (SONAGED), ont également participé à cette journée nationale de nettoiement à Saint-Louis.
La journée nationale de nettoiement [Set-Setal] est initiée par le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
LICENCES DE MÉTAL : MEXSEN TIRE LA SONNETTE D'ALARME, LE SECTEUR AU BORD DU GOUFFRE
Les prix d’exploitation ont baissé, les industries bloquées par la mévente des métaux.
L’Union des exportateurs de métal du Sénégal exhorte le nouveau ministre du Commerce Serigne Gueye Diop à procéder à la signature et à la délivrance des 12 autres licences d’exploitation de métal votées cette semaine par le comité de suivi. Réuni ce samedi à Dakar pour le lancement de leur tout premier mouvement national dénommé « Mexsen » (Union nationale des Exportateurs de Métal du Sénégal), les ferrailleurs, sous la présidence de Serigne Momar Sokhna, président dudit mouvement, par ailleurs président de la coopérative des ferrailleurs de Kaolack, ont soutenu que les licences sont arrivées à expiration depuis le 21 août dernier.
Poursuivant son propos, le président Serigne Momar Sokhna a dit qu’au cours du renouvellement coïncidant avec la présidentielle, « seulement deux des 35 licences ont pu être délivrées par le ministre d’alors, bloquant ainsi toutes les activités des exportateurs ». Ainsi, les prix d’exploitation ont baissé, les industries bloquées par la mévente des métaux, a dit M. Sokhna.
Alertée par la situation, le comité de suivi, sous la Direction du Commerce Intérieur a fait voter 12 nouvelles licences par les membres du comité. C’est ainsi qu’il interpelle le nouveau ministre du Commerce Serigne Gueye Diop « à signer ces 12 licences votées dans les plus brefs délais puisqu’on est à l’approche de la tabaski ».
Selon le président de la Fédération nationale des ferrailleurs brocanteurs recycleurs du Sénégal, Assane Bichichi, « des centaines de tonnes de fonte sont dans les usines tels que la fabrimétal, someta et méta sen et c’est grâce aux exportateurs que ces fontes pourront être exploitées mais sans licences c’est impossible ».
Étant les premiers à avoir cultivé la politique de préfinancement auprès des ferrailleurs, les exportateurs jouent un rôle essentiel dans l’exercice du métier des ferrailleurs à laquelle, renchérit Assane Bichichi, le président Bassirou Diomaye devrait accorder une importance particulière.