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12 décembre 2024
Développement
LE NGALAX FÉDÈRE TATTAGUINE POUR PÂQUES
Malgré l'inflation des prix, les familles chrétiennes perpétuent cette tradition culinaire initiée par les "gourmettes" de Saint-Louis pour célébrer Pâques. Un symbole du dialogue islamo-chrétien renforcé par l'entraide des communautés
La préparation du ngalax (un plat à base mil, de patte d’arachide, de pain de singe et de sucre) servi lors des fêtes de Pâques mobilise de nombreuses familles de confession chrétienne à Tattaguine, aidées par leurs voisins musulmans, un symbole du dialogue islamo-chrétien.
Cette année, malgré la cherté de certains produits, les ménages ont bien perpétué la tradition.
Trouvée dans sa demeure en face de la RN1 à Tattaguine, Virginie Sarr Ndong, est assise devant une grande bassine. Elle prépare le Ngalax qu’elle va servir à la famille et aux voisins. “Chaque année, on le prépare mais j’avoue aujourd’hui que la demande nous dépasse”, confie t-elle.
”Le pain de singe, la farine de mil et la pâte d’arachide, le sucre sont incontournables” dans la préparation de ce plat, souligne Mme Ndong aidée par une de ses voisines musulmanes, Malé Sow. La jeune dame explique qu’elle vient, chaque année, aider ses amies dans la préparation de ce mets très prisé par les Sénégalais.
Dans la cour de la famille Ndong, une dizaine de jeunes garçons d’à peine douze ans qui attendent d’être servis devront patienter jusqu’au soir.
À l’autre bout de la route, réside Aby Faye. La cinquantaine, assise sous un manguier dans sa vaste concession familiale, n’éprouve pas de difficultés pour disposer des ingrédients nécessaires à la préparation du ngalax.
”Nous sommes des cultivateurs, c’est pourquoi on n’a pas de problème pour le mil et la patte d’arachide”, explique Aby occupé à remplir des sachets de ngalax destinés au voisinage.
Parfois, dit-elle, la famille fait appel à un conducteur de moto pour la distribution du plat aux amis.
Aby Faye offre du ngalax à ces voisins musulmans qui lui apportent de la viande à l’occasion de la fête de tabaski.
”Vous voyez ces sachets? C’est pour eux, parce qu’à chaque fête musulmane, ils nous offrent de la viande, etc”, explique t-elle.
Malgré la conjoncture, ces familles chrétiennes dépensent sans compter. ”Les prix sont extrêmement chers, le Kg de sucre est à 700 cette année, le beurre est passé de 900 à 1200 Fcfa, le paquet de 500 gramme est passé de 1500 à 2 000 Fcfa; la bassine de pain de singe est à 10 000 Fcfa; le seau de patte d’arachide est à 20 000 Fcfa; le kilogramme de mil est à 500 Fcfa et les 20 kg nous reviennent à 10 000 Fcfa”, relève Rama Sarr, une musulmane mariée à un chrétien. Elle indique que ses dépenses avoisinent les 75 000 FCFA.
Jean Paul Ndior, un père de famille, aime bien respecter la tradition en tenant compte de ses moyens.
”Les gourmettes (un terme qui désignait les chrétiens noirs) de Saint-Louis ont initié le ngalax pour le servir à leurs voisins pendant la fête de Pâques puisque les musulmans faisaient de même pendant leur fête et que la viande de porc n’est pas licite pour eux. Je le donne à mes amis musulmans toutefois je le fais en fonction de mes moyens puisque ce n’est pas inscrit dans la Bible”, soutient M. Ndior.
Eugénie Fakhar Ndong a trouvé une astuce face à la flambée des prix. Elle dit acheter les produits plus tôt pour éviter les spéculations notées souvent dans les marchés à l’occasion des fêtes.
Tailleur à Tattaguine, Moussa Thiam, la trentaine reçoit une grande quantité de ngalax de ses clientes. Il se réjouit de cette tradition qui, selon lui, raffermit les liens entre musulmans et chrétiens au Sénégal.
LE SÉNÉGAL CHRÉTIEN EN PRIÈRE
De Tambacounda à Ziguinchor en passant par Mbour, la ferveur chrétienne s'est emparée du pays à l'occasion de Pâques. Dans les églises, les fidèles se sont réunis par milliers pour célébrer, prier et renforcer leur foi en la résurrection du Christ
La fête de Pâques, l’une des plus importantes dans le calendrier de l’église chrétienne, a été célébrée avec une grande ferveur à travers le Sénégal. Cette fête, qui commémore la résurrection du Christ, revêt une signification profonde pour les fidèles chrétiens à travers le monde.
À la cathédrale de Tambacounda, les fidèles se sont rassemblés en grand nombre pour assister à la messe pascale. L’évêque Monseigneur Paul Abel Mamba a exhorté les fidèles à être des relais de cette histoire sacrée pour ceux qui ne la connaissent pas encore.
Sur la Petite Côte, la communauté chrétienne a également célébré la résurrection du Christ dans un esprit de joie et de recueillement. La messe pascale, présidée par l’Abbé Louis Alphonse Ndong, Curé de la Paroisse Sainte Marthe de Mbour, a rassemblé de nombreux fidèles venus de divers horizons de la région.
À Ziguinchor, la cathédrale Saint Antoine de Padoue a accueilli une foule de fidèles venus exprimer leur joie et leur gratitude pour la résurrection du Christ. La célébration a été marquée par des moments de prière et de louange, symbolisant la victoire de la vie sur la mort.
Dans tout le pays, cette célébration de Pâques a été l’occasion pour les fidèles chrétiens de se réunir, de renforcer leur foi et de célébrer ensemble la résurrection du Christ, fondement de leur espérance et de leur joie.
UN RETOUR À LA NORMALE ENCORE FRAGILE À L’UCAD
Si les étudiants poussent un soupir de soulagement, la réouverture masque mal les stigmates d'une longue crise. Logements insalubres, services défaillants, nombreux départs : le quotidien estudiantin est encore loin d'être normalisé
(SenePlus) - Après 9 mois de fermeture suite aux émeutes de juin 2023 qui avaient secoué la capitale sénégalaise, le campus social de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar a rouvert ses portes fin mars pour accueillir à nouveau les étudiants. Une réouverture bienvenue qui suscite un réel soulagement chez les apprenants, même si tous les services ne sont pas encore pleinement opérationnels.
C'est ce que rapporte un reportage réalisé sur place par RFI. "Actuellement, l’accès au campus social ne se fait pas n’importe comment", indique d'emblée l'agent de sécurité Dabo, cité par la radio française. Désormais, les étudiants doivent présenter une carte d'accès délivrée par l'université pour pouvoir pénétrer les lieux, surveillés en permanence.
Une fois ce contrôle passé, les étudiants peuvent à nouveau profiter des dortoirs et réfectoires situés sur le vaste campus. "On a une satisfaction de la réouverture du campus social parce que ce n’était pas évident la vie pendant ces neuf mois", reconnaît Mouhamadou Moustapha Ba, rencontré dans sa chambre du troisième étage du pavillon D.
Car si la réouverture est une bonne nouvelle, le retour à la normale est encore loin d'être achevé. "Il y a même le pavillon F où les serrures n’ont pas encore été montées. Certains logements ne sont pas encore fonctionnels", indique Idrissa Diallo. Son camarade Mouhamed Mbaye se plaint quant à lui de ne toujours pas avoir récupéré sa chambre : "Ils me disent qu’il y a un problème de serrure, de matelas, de draps, etc.".
Les étudiants déplorent par ailleurs le manque d'entretien des lieux pendant la longue fermeture. "Quand je suis venu, j’ai trouvé qu’on n’était pas prêts du tout. Durant tout ce temps, ils n’ont rien fait, ils ont juste fermé l’université", s'insurge Mouhamed Mbaye.
Autre conséquence néfaste de cette crise universitaire, de nombreux étudiants ont choisi de ne pas revenir sur le campus. "Beaucoup de nos camarades ont pris le chemin de l'émigration", indiquent les étudiants interrogés par RFI.
Le campus social de l'UCAD retrouve donc doucement son rythme, porteur d'espoirs renouvelés à l'aube du nouveau quinquennat du président Bassirou Diomaye Faye. Mais les stigmates de cette longue fermeture restent encore bien présents.
APRÈS L'ÉLECTION, PLACE AUX ACTES
Réduction du coût de la vie, emploi des jeunes, développement de l'agriculture... Dans les marchés de Dakar, la population exprime de nombreuses préoccupations et espère des réponses concrètes de la part du prochain gouvernement
Des Dakarois interrogés par l’Agence de presse sénégalaise ont décliné leurs attentes vis-à-vis du prochain président de la République, lesquelles préoccupations portent essentiellement sur la réduction du coût de la vie, l’emploi, le développement de l’agriculture, la promotion de la bonne gouvernance, etc.
Trouvé devant sa machine à coudre au marché Sham, Ndiaga Ndiaye, un tailleur, originaire de Touba a notamment insisté sur la réduction du coût de la vie.
‘’Nous demandons au futur gouvernement du Président Bassirou Diomaye Faye de prendre des mesures concrètes pour réduire le coût de la vie. Nous sommes très fatigués par la cherté des prix’’, plaide-t-il.
Il invite également les nouvelles autorités à créer des opportunités d’emplois pour les jeunes et contribuer à l’amélioration de leur qualité de vie.
Assis sur un banc en compagnie de son ami, Mouhamed Diop, vendeur d’habits qui se consacre aux travaux champêtres pendant l’hivernage, invite le nouveau gouvernement à accorder une “attention particulière au développement de l’agriculture pour permettre aux paysans de vivre dignement et aux citoyens d’avoir une alimentation saine”. A cela s’ajoute l’amélioration de l’accès aux soins de santé, à l’éducation.
Préoccupé également par les questions de bonne gouvernance, Mouhamed Diop estime que le gouvernement devra intensifier la lutte contre la corruption, simplifier les procédures administratives pour faciliter l’accès aux documents officiels dont les passeports, les extraits de naissances.
Sur un autre registre, Diop estime qu'”il est essentiel que le futur gouvernement respecte le droit des citoyens à manifester pacifiquement (…)”.
“Nous espérons un gouvernement responsable et nous l’attendons avec impatience pour qu’il apporte un changement dans tous les domaines’’, affirme pour sa part Khady Diop, une autre citoyenne rencontrée dans un marché dakarois.
“Ne pas répéter les dérives du régime sortant”
Maimouna Sène est une commerçante. Elle estime que le président Faye ‘’gagnerait à se pencher sur des problématiques telles que la cherté de la vie, le loyer et l’emploi des jeunes’’.
‘’Si les besoins primaires (se nourrir, se vêtir et s’abriter) sont satisfaits, le reste ne sera qu’un supplément’’, tranche-t-elle.
Seydina Omar, un transporteur, rappelle que le candidat Bassirou Diomaye Faye a ‘’vendu’’ aux électeurs ‘’un projet”, et “il lui incombe maintenant de “le matérialiser”. “Nous voulons qu’il combatte jusqu’à la dernière énergie, la corruption, la mal gouvernance et le népotisme qui gangrènent le pays depuis la nuit des temps”, a-t-il martelé.
Le mécanicien Oumar Mbengue plaide pour des investissements dans les domaines de la santé, l’éducation, l’agriculture, l’industrie, entre autres.
Rencontré au marché Grand-Yoff, un quartier périphérique de Dakar Pape Ndiaye, n’a pas manquer de prier pour le nouveau président, avant de lui prodiguer des conseils.
‘’Je prie pour lui et lui conseille de mettre tout le monde à l’aise, de ne brutaliser personne. On est tous témoin des dérives du régime sortant. Il ne faut pas les répéter. Un président de la République doit avoir le dos et les épaules larges pour porter tout le monde, un cœur en or et une tête bien faite. L’égo et l’arrogance sont inutiles’’, dit-il.
Serigne Amadou, un marchand ambulant, estime que le nouveau président est très attendu sur l’allègement du coût de la vie et de l’immobilier, et l’’appuyer aux marchands ambulants. “Nos conditions de travail sont précaires, nos gains dérisoires. Entre nous et les autorités municipales, c’est le jeu du chat et de la souris. Mais nous finissons toujours par revenir faute d’alternatives”, indique-t-il.
Celui qui dit avoir voté pour Amadou Ba, le candidat malheureux de la majorité sortante, invite toutefois les jeunes à la “patience”, car tout ne va pas se régler d’un coup de baguette magique.
L’opposant Bassirou Diomaye Diakhar Faye, 44 ans, a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle du 24 mars avec 54, 28 %. Il va prêter serment, demain, mardi, à partir de 11 heures, au Centre international de conférences Abdou-Diouf (CICAD) de Diamniadio, lors d’une cérémonie suivie d’une passation de pouvoir avec le président sortant, Macky Sall, au Palais de la République.
VIDEO
BIRAME SOULEYE DIOP TRACE LA FEUILLE DE ROUTE DU NOUVEAU POUVOIR
Le lieutenant d'Ousmane Sonko, lève le voile sur les premiers chantiers. Rigueur budgétaire, assainissement des finances publiques, relance de l'emploi... Le vice-président du parti dissous prévient : le Sénégal d'après sera aux antipodes du régime déchu
Dans un entretien accordé à RTS ce dimanche 31 mars 2024, Birame Souleye Diop, premier vice-président du parti dissous Pastef d'Ousmane Sonko et président du groupe parlementaire d'opposition Yewwi Askan Wi, a dressé les grandes lignes des priorités du nouveau pouvoir. Malgré les spéculations, il a nié toute négociation avec l'ancien régime pour accéder à la présidence.
Le chemin semé d'embûches qui a mené à la victoire de Bassirou Diomaye Faye a été long de dix ans, jalonné d'épreuves comme les emprisonnements répétés des dirigeants et l'assassinat de militants. Mais l'espoir incarné par le nouveau président a transcendé ces obstacles, renforcé par un programme politique minutieusement élaboré depuis 2019.
Contrairement aux habitudes, ce projet n'a pas été rédigé à la hâte mais construit par 1400 cadres durant 4 ans, puis challengeé par des experts neutres. Objectif : répondre aux attentes légitimes du peuple, trop longtemps négligées selon M. Diop.
Parmi les urgences : réduire le train de vie de l'État, lutter contre l'évasion fiscale et la corruption, faciliter l'emploi des jeunes. Le nouveau pouvoir donnera aussi la priorité à la souveraineté, notamment monétaire. Un sujet qui fait débat mais que M. Diop justifie : "Pourquoi avoir peur d'assumer notre souveraineté ?"
S'il promet un gouvernement rationalisé, M. Diop reste prudent sur la composition et le nombre de ministres. Quant au rôle d'Ousmane Sonko, son importance passée est reconnue mais son avenir reste flou. "Il n'y a ni dualité, ni contradiction. C'est Bassirou Diomaye Faye le chef", tranche le vice-président.
DUBAÏ, LE NOUVEL ELDORADO DES PRÉDATEURS D'AFRIQUE CENTRALE
De la République du Congo au Cameroun, Dubaï concentre les investissements de nombreuses élites afrcaines. Ministres, juges, députés : une enquête a identifié leur patrimoine caché dans l'émirat
(SenePlus) - D'après une enquête du site Afrique XXL, Dubaï est devenu le nouvel eldorado des richesses mal acquises en Afrique centrale. Une analyse de la base de données du Center for Advanced Defense Studies a permis d'identifier pas moins de 72 ministres, députés, hommes d'affaires des pays de la Cemac possédant des biens immobiliers de luxe à Dubaï, pour une valeur totale de plus de 50 millions d'euros.
Parmi ces propriétaires controversés, la députée camerounaise Moufta Halia Moussa détiendrait pas moins de huit appartements estimés à 13,8 millions d'euros. L'homme d'affaires tchadien Hissein Bourma Ibrahim, beau-frère de feu Idriss Déby, posséderait quant à lui une villa, sept appartements et un centre commercial valant plus de 7 millions de dollars. La famille de l'ancien président tchadien détiendrait plus de 2,3 millions de dollars de biens.
Autre figure éminente identifiée, Marie-Madeleine Mborantsuo, ancienne présidente de la Cour constitutionnelle gabonaise, ainsi que plusieurs proches collaborateurs du président congolais Denis Sassou-N'Guesso. "Il est inquiétant de voir des fonctionnaires tels que des juges ou des élus tels que des députés investir à Dubaï sans déclaration claire de leurs biens", déplore Jean Mballa Mballa du Cradec.
Contactée, la députée Moufta Halia Moussa n'a pas donné suite. Tout comme le ministre congolais Raymond Zéphirin Mboulou, qui nie tout bien à Dubaï malgré sa présence dans la base de données. Pour les experts, "Dubaï est devenu le nouvel Eldorado de nos autorités" car "plus discret", relève Claude Hyepdo de Transparency International Cameroun. Un enrichissement qui se fait souvent "au détriment du développement local", dénonce l'ONG tchadienne Transparence+.
LE CRI PASCAL DE FRANÇOIS CONTRE LA GUERRE
Présent pour Pâques, le souverain pontife de 87 ans a bravé sa fatigue pour délivrer son message annuel. Dans un plaidoyer vibrant, il a imploré la fin de tous les conflits sur la planète
(SenePlus) - Des dizaines de milliers de personnes sont venues écouter le message pascal du pape François sur la place Saint-Pierre à Rome, selon Le Monde du 1er avril 2024. Alors que l'état de santé du souverain pontife de 87 ans, qui a dû annuler sa participation au chemin de croix, inquiétait les fidèles, François a tenu à assurer lui-même la messe et la bénédiction « urbi et orbi ».
« Durant la première partie de la matinée, François qui semblait fatigué a tout de même réussi à se lever, s’appuyant sur sa canne afin de changer de fauteuil pendant la cérémonie », relève le journal. Avant d'effectuer son tour de papamobile pour saluer la foule, « comme une démonstration de force de celui qui a déjà expliqué être parfaitement conscient que ses opposants attendaient sa démission ou sa mort ».
Dans son traditionnel message, le pape a déploré que « de trop lourdes pierres ferment les espérances de l’humanité », citant « la guerre », « les crises humanitaires », « les violations des droits de l’homme » ou « la traite des êtres humains ». « Tout en appelant au respect des principes du droit international, j’appelle de mes vœux à un échange général de tous les prisonniers entre la Russie et l’Ukraine : tous pour tous ! », a-t-il plaidé.
Le souverain pontife a également demandé que l'accès « des aides humanitaires à Gaza soit garanti » et exhorté à la libération des otages israéliens détenus à Gaza. Comme à son habitude, il a appelé à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza. Avant de conclure : « La guerre est toujours une absurdité et une défaite ! Ne laissons pas les vents de la guerre souffler toujours plus fort sur l’Europe et sur la Méditerranée. Ne cédons pas à la logique des armes et du réarmement. La paix ne se construit jamais avec des armes ».
Selon Le Monde, le pape a également évoqué de nombreux autres conflits dans le monde, les migrants et glissé un mot critique sur l'IVG, jugeant « le précieux don de la vie (...) souvent méprisé ». Malgré une voix enrouée, François a voulu montrer qu'il restait le chef spirituel des catholiques.
Par Moustapha Foyré Sow
CE QUE JE CONNAIS DE LA PRESTATION DE SERMENT DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Inséré pour la première fois dans la Constitution sénégalaise de 1963, le serment du président a depuis lors connu plusieurs révisions. Retour sur les étapes clés ayant transformé cet acte solennel
La prestation de serment du président de la République est une tradition républicaine ancienne pratiquée dans beaucoup de démocraties modernes. Il s’agit d’une séance solennelle au cours de laquelle le nouvel élu officialise son entrée en fonction en prononçant son serment. Celui-ci est généralement un petit texte d’une phrase ou de quelques mots dont le contenu s’apparente à une promesse faite à la Nation par le Président nouvellement élu et qui s’engage à remplir fidèlement sa mission confiée à lui par le Peuple.
Au Sénégal, la prestation de serment est instituée à la suite de l’adoption de la Constitution du 7 mars 1960. Absente dans la première Constitution de 1959 et de celle du 26 août 1960, elle fut introduite avec la Constitution approuvée par le Référendum du 7 mars 1963. Cette constitution est adoptée après la crise politique de décembre 1962 ayant opposé le président de la République, Léopold Sédar Senghor, au président du Conseil, Mamadou Dia. Le texte relatif au serment du président de la République est ainsi consacré par l’article 31 de ladite constitution libellé comme suit :
« Le président de la République est installé dans ses fonctions après avoir prêté serment devant la Cour suprême. Il jure solennellement de remplir fidèlement la charge de Président de la République du Sénégal et de consacrer toutes ses forces à défendre la Constitution. »
Ainsi, Léopold Sédar Senghor fut ainsi investi président de la République devant les membres de la Cour suprême disposant ainsi de tous les attributs lui permettant d’assumer pleinement la charge de président de la République du Sénégal.
En 1967, à la faveur de la première révision constitutionnelle, le président Léopold Sédar Senghor introduit quelques modifications dans le texte de la prestation de serment. L’article 31 de la Constitution est libellé comme suit :
« En présence de Dieu et devant la Nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d’observer et de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes mes forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire et l’indépendance nationale et de ne ménager aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine ».
Les rédacteurs de la Constitution soulevèrent la lourdeur du passage consacré à la prestation. Il fut, en effet, constaté que la conjonction de coordination « et » est utilisée cinq fois dans la même phrase et qu’il convenait de la réécrire en vue de l’alléger et de permettre une lecture plus facile. Ce texte fut adopté et il connut de légères modifications en 1976 coïncidant avec la quatrième révision constitutionnelle du 19 mars 1976.
Une deuxième observation relative à la mention « En présence de Dieu et » fut tout simplement supprimée. Le deuxième alinéa de l’Article 31 de la Constitution de 1963 fut écrit dans les termes suivants :
« Devant la nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d’observercomme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes mes forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire et l’indépendance nationale, de ne ménager, enfin, aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine ».
Le texte de la prestation serment du président de la République connut une deuxième modification relative au lieu de la prestation de serment. Si jusque-là ce rituel était accompli à huis clos devant les membres de la Cour Suprême, les rédacteurs jugèrent qu’en raison de l’importance que revêt cet acte dans l’agenda de la République de l’organiser en séance publique. Cette option me semble être une rupture majeure dans l’histoire de ce cérémonial républicain et dénote surtout une volonté des autorités de la République de donner à cet évènement un cachet populaire et démocratique. Ce choix était d’autant plus cohérent et opportun que le nouveau président de la République, Abdou Diouf, avait institué le multipartisme intégral. Il fut précisé, désormais, que la séance de prestation de serment du président de la République devant la Cour suprême est publique.
Le président Abdou Diouf est alors investi le 1er janvier 1981 au cours d’une séance solennelle de la Cour Suprême. Cette cérémonie fut surtout marquée par le discours du président de la Cour Suprême, Kéba Mbaye, lorsqu’il lança au nouvel élu la phrase suivante : « Les Sénégalais sont fatigués ».
Depuis cette date, le serment du président de la République est reçu devant les magistrats de la Cour Suprême en séance publique. La prestation de serment du président de la République, Me Abdoulaye Abdoulaye Wade fut jusque-là la seule cérémonie qui répondit au cachet populaire de cet événement organisé au stade Léopold Sédar Senghor. Mais à la faveur du Référendum de 2001, le texte de la prestation de serment fut encore légèrement revu en faisant réapparaître la mention « Devant Dieu et » et le mot « enfin » fut aussi supprimé. Le texte lu par le président de la République nouvellement élu est rédigé ainsi qu’il suit :
« Devant Dieu et devant la Nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de Président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes mes forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire et l’indépendance nationale, de ne ménager aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine ».
Tout compte fait, depuis cette date, l’article consacré à la prestation du président de la République nouvellement élu est resté le même. La séance de prestation du quatrième président de la République, Macky Sall, se déroula en 2012 au King Fadh Palace et en 2019 au Centre international Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD). C’est dans ce haut lieu, symbole du Sénégal moderne, que le cinquième et plus jeune président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye prononcera son serment devant les membres du Conseil constitutionnel, les corps constitués, les membres du corps diplomatique, les Autorités religieuses, civiles et militaires, etc.
POUR LE MONDE, LE SAHEL BASCULE À NOUVEAU DANS LA GUERRE FROIDE
Pour le quotidien, ce « camouflet » infligé à Washington par le général Abdourahamane Tiani, chef de la junte au pouvoir au Niger depuis juillet 2023, entérine en effet le « basculement d'un pays clé de la région dans la sphère d'influence russe »
(SenePlus) - Selon un éditorial du journal Le Monde paru le 20 mars 2024, la décision de la junte militaire nigérienne d'expulser les soldats américains marquerait un « retournement d'alliance » majeur au Sahel.
Pour le quotidien, ce « camouflet » infligé à Washington par le général Abdourahamane Tiani, chef de la junte au pouvoir au Niger depuis juillet 2023, entérine en effet le « basculement d'un pays clé de la région dans la sphère d'influence russe ».
Depuis trois ans, analyse Le Monde, les coups d'Etat au Mali, au Burkina Faso et désormais au Niger s'inscrivaient dans une volonté de rompre avec l'influence française. Mais l'éviction soudaine des troupes américaines leur donnerait « une autre dimension : celle d'un retour à la Guerre froide qui avait opposé les blocs de l'Est et de l'Ouest sur le sol africain après les décolonisations ».
Selon le journal, la dénonciation des accords de défense avec Paris en décembre et le rapprochement affiché avec Moscou confirment que le Niger s'aligne désormais clairement sur la Russie sur la scène internationale.
Or, pour Le Monde, ce « camouflet » marque un « revers stratégique » majeur pour Washington, qui avait minimisé le coup d'Etat de juillet et cru pouvoir se soustraire au même sort que la France. Une « erreur d'analyse » qui scelleraient le retour de la Guerre froide au Sahel, alors que la junte nigérienne fustige désormais toute « ingérence » occidentale.
Au final, conclut le quotidien, la décision de Niamey d'expulser les troupes américaines acterait bel et bien le « basculement » de ce pays clé dans la sphère d'influence russe sur la scène géopolitique régionale.
LE VIOL, UNE RÉALITÉ TABOUE POUR LES HOMMES AUSSI
Viols, agressions sexuelles, attouchements forcés... Si les principales victimes restent les femmes, des hommes aussi subissent ces violences de la part de l'autre sexe. Trois rescapés brisent le silence sur ces traumatismes
(SenePlus) - Dans une enquête publiée par Le Monde le 10 mars 2024, trois hommes ont accepté de briser le tabou en témoignant des violences sexuelles qu'ils ont subies de la part de femmes. Ces récits bouleversants interrogent nos représentations genrées des rôles dans la sexualité.
"Il m'est arrivé un truc de fou", lançait souvent Pierre, 33 ans, aux hommes qui l'écoutaient, quand il racontait comment à 19 ans, une femme l'avait forcé à la pénétrer après une fellation imposée. À l'époque, barman à Toulouse, il valorisait cet "exploit" auprès de ses amis, dans un milieu où les femmes étaient vues "comme de la viande".
Pour Clément, 30 ans aujourd'hui, la soirée de ses 21 ans fut un "imprévu", un "accident" quand sa colocataire s'est pénétrée avec son sexe alors qu'il était réticent. "Je ne savais pas comment lui dire que je ne voulais pas coucher avec elle", confie-t-il au Monde. Comme Pierre, il a eu une érection malgré son manque de désir, un réflexe physiologique qui ne signifie pas consentement.
En 2016, Cyriel, 19 ans à l'époque, n'a cessé de dire "non" à une amie qui le caressait et tentait de le déshabiller. "Toi, tu n'as peut-être pas envie, mais ton sexe, oui", lui a-t-elle rétorqué, illustrant la croyance tenace que l'homme a toujours envie.
"Les femmes sont les principales victimes de violences sexuelles", rappelle l'enquête "Virage" de l'INED en 2015, citée par Le Monde. Mais pour ces hommes, le fait qu'une minorité soit agressée par des femmes n'en rend pas l'expérience moins traumatisante.
Derrière leurs témoignages affleure "l'ombre des stéréotypes de genre", estime Le Monde, citant la philosophe Manon Garcia qui dénonce un "modèle hétérosexiste" où "les hommes ne peuvent pas être violés, les femmes ne peuvent pas être à l'origine de rapports sexuels".
Pierre, Clément et Cyriel ont d'abord minimisé leurs agressions, avec humour et désinvolture, par peur d'"invisibiliser la souffrance des femmes", plus nombreuses à être violées. Mais comme l'explique la sociologue Lucie Wicky à Le Monde, interroger ce tabou permettrait aussi de "rebattre les cartes des rôles sexuels" et d'enjoindre les hommes à être davantage à l'écoute de leur propre consentement.