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2 décembre 2024
Diaspora
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LA DÉMOCRATIE SÉNÉGALAISE SOUS L'ŒIL DE JOSEPH GAYE RAMAKA
Fátte Xaju Fi, le nouveau film examine les fondements du contrat social sénégalais. Un voyage dans le temps qui éclaire les enjeux du présent et questionne l'avenir de la nation à l'heure d'une nouvelle alternance
Dans son documentaire saisissant "Fátte Xaju Fi", le réalisateur Joseph Gay Ramaka dévoile une fresque politique captivante retraçant l'évolution démocratique du Sénégal. De l'indépendance aux trois alternances historiques, le film dessine les contours d'une nation en constante mutation politique.
L'œuvre s'impose comme un manifeste pour la mémoire collective, rappelant les luttes et les victoires qui ont façonné le paysage démocratique sénégalais. À travers une narration minutieuse, le réalisateur explore les mécanismes de la gouvernance et l'importance du respect des institutions démocratiques.
Au cœur du récit se trouve la question cruciale de l'engagement citoyen. Le film met en lumière le rôle fondamental de chaque Sénégalais dans la construction d'un "vivre ensemble" harmonieux, soulignant que la démocratie ne peut prospérer sans une participation active de tous les acteurs de la société.
Un moment clé du documentaire s'attarde sur le pacte historique signé par onze candidats à l'élection présidentielle du 24 mars, dont le vainqueur Bassirou Diomaye Faye. Ce document, fruit des Assises nationales et des recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions, représente un engagement solennel envers les principes de bonne gouvernance démocratique.
"Fátte Xaju Fi" s'inscrit ainsi dans la tradition du cinéma engagé, servant à la fois de témoin historique et d'outil de réflexion sur l'avenir de la gouvernance démocratique au Sénégal.
LE LONG VOYAGE DES TRÉSORS AFRICAINS
Le magazine américain The New Yorker dévoile comment la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop, refusant les compromis d'Hollywood, a fait d'un projet de fiction, un documentaire sur le retour des trésors des trésors du Dahomey
(SenePlus) - La réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop signe avec "Dahomey", un documentaire fantastique sur la restitution d'œuvres d'art africaines, après avoir décliné, selon un article du New Yorker daté du 4 novembre, des projets hollywoodiens à gros budget, dont "The Woman King". Son film suit le périple de 26 trésors du royaume du Dahomey, saisis par les troupes françaises dans les années 1890, depuis le musée du Quai Branly jusqu'à leur retour triomphal à Cotonou.
"Je ne serai jamais familière avec cet espace. C'est comme Matrix", confie la réalisatrice de 42 ans au journal américain à propos du musée parisien qui abrite plus de 300 000 pièces issues principalement de l'empire colonial français. Elle décrit la scénographie comme "déprimante, manipulatrice et complètement dérangée."
Au cœur du film se trouve "26", une statue du roi dahoméen Ghezo qui s'exprime en fon, la langue du royaume, d'une voix caverneuse. "Je suis déchiré entre la peur de n'être reconnu par personne et de rien reconnaître", s'inquiète ce narrateur singulier, se demandant pourquoi il a été choisi pour "retourner à la surface du temps."
"Je voulais réaliser une épopée fictionnelle, tout le voyage d'une œuvre d'art depuis le moment de son pillage jusqu'au moment de sa restitution, que j'imaginais dans le futur", explique Diop au magazine. Le projet est devenu un documentaire uniquement après qu'elle a appris que les trésors allaient être restitués.
Le tournage s'est déroulé dans l'urgence : "C'était comme des opérations commando", se souvient-elle, n'ayant eu que deux semaines pour préparer le film entre l'annonce du démontage des œuvres et leur envol pour le Bénin. Le Quai Branly ne lui a accordé l'accès qu'après l'intervention des officiels béninois, qui souhaitaient documenter le transfert pour la postérité.
Une nouvelle voix pour l'Afrique
"Elle a déjà eu un effet", souligne au New Yorker Felwine Sarr, intellectuel sénégalais et co-auteur du rapport Sarr-Savoy de 2018 qui a guidé la restitution du patrimoine culturel, de la France aux pays africains. "Cette question était encadrée en termes de débat occidental. 'Avez-vous des musées ? Êtes-vous capables de prendre soin des objets ? Êtes-vous en train de vider les musées occidentaux ?' Maintenant, avec le film, nous entendons les voix des personnes qui sont censées être principalement concernées."
Le film donne notamment la parole aux étudiants de l'Université d'Abomey-Calavi, près de Cotonou. Leurs discussions animées abordent des questions de classe, de religion, de langue et de géopolitique. "J'ai grandi avec Disney, j'ai grandi en regardant Avatar", témoigne l'un d'eux, "mais jamais un film d'animation sur Béhanzin", le dernier souverain du Dahomey exilé par la France aux Caraïbes.
"Nous savons tous qu'un ancêtre de notre président, Patrice Talon, était l'un des interprètes qui ont facilité le pillage", affirme un étudiant. D'autres voient le retour de si peu d'œuvres comme du clientélisme politique ou même une "insulte sauvage", et s'interrogent sur les concessions économiques ou militaires que leur propre gouvernement a pu offrir en échange.
Une cinéaste engagée
Comme le rapporte The New Yorker, Diop a créé une société de production au Sénégal, baptisée avec humour Fanta Sy (Fanta et Sy étant des noms sénégalais courants). La restitution est devenue sa synecdoque pour l'autonomisation créative de la jeunesse africaine. "Je voulais faire un film qui restaurerait notre désir de nous-mêmes", explique-t-elle.
Son œuvre arrive dans les salles américaines portée par son succès critique en Europe. En février, elle a remporté l'Ours d'Or à la Berlinale, dans la foulée de la décision de l'Allemagne de transférer la propriété de ses Bronzes du Bénin au Nigeria.
Comme l'observe Julian Lucas dans The New Yorker, aujourd'hui, les 26 trésors du Dahomey sont de retour dans des caisses, la construction des nouveaux musées censés les abriter ayant pris du retard. Le film de Diop reconnaît subtilement que la restitution n'est pas tout à fait une libération, mais suggère qu'elle n'a pas besoin d'effacer le passé pour être juste dans un avenir nécessairement imparfait.
L'une des scènes les plus éloquentes montre deux jeunes ouvriers admirant silencieusement les trésors nouvellement retournés dans une galerie autrement vide. "Leur fascination silencieuse est plus persuasive qu'un millier de rapports Sarr-Savoy", conclut le journaliste du New Yorker.
LE CHOC DES STYLES
D'un côté, Ousmane Sonko, Premier ministre connu pour sa fougue et son franc-parler, de l'autre, Amadou Ba, ancien numéro 2 de Macky Sall, réputé pour sa mesure et sa pondération. Profils des deux personnalités politiques les plus en vue du moment
Depuis quelques jours, l’on ne parle que du débat. Celui devant opposer le Premier ministre Ousmane Sonko à l’ancien n°2 du président Macky Sall, Amadou Ba. Comme lors des séances de présentation dans les sports de combat, les protagonistes ne cessent de se lancer des piques et d’alimenter les polémiques entre leurs militants et sympathisants. ‘’EnQuête’’ vous présente les profils des deux personnalités politiques les plus en vue du moment.
Amadou Ba est né le 17 mai 1961 à Dakar, plus précisément à Grand-Dakar. Dans un portrait-enquête, Seneweb informait qu’il a passé son enfance dans un quartier chaud de Dakar appelé ‘’Kognou Bagarre’’ (littéralement le quartier de la bagarre, en wolof). Les témoignages sont presque unanimes. L’homme était plus ou moins rangé, focus sur ses études, notamment à l’école primaire Route des puits où il a fait ses humanités, loin du petit banditisme et des fumeurs de chanvre indien.
Après l’entrée en 6e, l’ancien Premier ministre est orienté au lycée Maurice Delafosse. Le baccalauréat (série technique de gestion) en poche, il file à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar où il décrochera son diplôme de Maitrise en sciences économiques (option gestion des entreprises) au milieu des années 80. Par la suite, il réussit au concours d’entrée à l’Enam, d’où il est sorti en 1988.
Né le 15 juillet 1974 à Thiès, Ousmane Sonko, nourrisson de 6 mois, a fait une brève escale à Vélingara où il séjournera jusqu'à l'âge de 18 mois, avant de quitter le Fouladou pour d'autres destinations. Sur les terres de sa ligne paternelle, Ousmane ne s'établira que vers l'âge de 6 ans. Pour faire ses études notamment. Dans un portrait qu’avait réalisé ‘’EnQuête’’, ses proches le décrivaient déjà comme un bon bagarreur, têtu, parce que très à cheval sur la vérité et les principes.
Après l'entrée en 6e, Ousmane dépose ses baluchons au collège Amilcar Cabral où il obtiendra son BFEM, avant d'atterrir au lycée Djignabo puis à l'université Gaston Berger de Saint-Louis. Contrairement à son adversaire qui avait opté pour les sciences économiques, lui a fait droit public à l’UGB, avant de rejoindre l’ENA après la Maitrise. Il va continuer à se former notamment en finances publiques et en fiscalité.
Un débat entre un gestionnaire et un juriste
Du point de vue du parcours professionnel, difficile de faire mieux qu’Amadou Ba. Sorti de l’Enam en 1988, il eut son premier poste à Diourbel en tant qu’inspecteur stagiaire. Inspecteur-chef du 1er Secteur de taxe sur la valeur ajoutée à Dakar, il va faire en 1991 un stage de taxe sur la valeur ajoutée à l’Institut international d’administration publique de Paris, puis en audit des banques, assurances et grandes entreprises à Baltimore, aux États-Unis, avant de retourner au Sénégal où il a gravi presque tous les échelons. Chef d’inspection à Dakar-Plateau, délégué dans les fonctions de commissaire contrôleur des assurances ; inspecteur vérificateur à la Direction des vérifications et enquêtes fiscales. En 2002, il est promu chef du Centre des grandes entreprises de la Direction des impôts, directeur des Impôts en 2005, avant d’occuper la plus haute station au niveau de cette administration, en 2006. Poste qu’il occupera jusqu’à sa nomination comme ministre de l’Économie et des Finances, en 2013.
Artisan principal de la refonte du Code général des impôts de 2012, il a aussi été au cœur de l’élaboration du Plan Sénégal émergent (PSE). En 2019, accusé de nourrir l’ambition de succéder au président Sall, il est débarqué de son poste stratégique, pour être bombardé ministre des Affaires étrangères. Quelque mois plus tard, il est déchargé de toutes ses fonctions par son ex-mentor qui finira par le reprendre et en faire son n°2 et Premier ministre.
C’est un vrai révolutionnaire, un contestataire qui n’hésitait pas à aller au bras de fer avec ses supérieurs hiérarchiques. L’un de ses plus grands faits d’armes au sein de cette administration, c’est d’avoir créé avec ses camarades un organisme syndical dénommé le Syndicat autonome des agents des impôts et domaines (SAID), trois ans seulement après sa sortie de l’école. Naturellement, Sonko en deviendra le premier secrétaire général. La mise en place de ce syndicat, il l’a toujours justifiée par un désir de mettre les travailleurs à l’abri du besoin, en vue de ne plus les exposer à la corruption.
Présenté comme un ‘’incorruptible’’, quelqu’un qui a eu une carrière courte, mais assez lisse, Sonko n’a pas eu à occuper de postes clés dans cette administration. On sait juste qu’il a débuté au Centre des services fiscaux de Pikine et a également été affecté à la Direction du contrôle interne comme auditeur. Ses proches l’expliquent par son refus de toute compromission. Il en sera radié en 2016 pour manquement à son devoir de réserve.
Dans la foulée, il se présente aux élections législatives de 2017 et est élu grâce au plus fort reste.
Le carriériste face au contestataire
Présenté à tort comme un technocrate, Amadou Ba est un vieux routier de la politique sénégalaise. Un ancien du Parti socialiste, ancien ‘’protégé de Diop-le-maire’’, selon Seneweb, fils d’une ancienne militante du parti d’Abdou Diouf. Ba a démarré sa carrière politique dans les années 1990 aux Parcelles-Assainies, alors qu’il était déjà jeune cadre au niveau de l’administration des impôts. En 1996, il est élu conseiller municipal à la ville de Dakar. ‘’Il restait là jusqu’à 2 h du matin avec nous à faire du porte-à-porte’’, confiait Serigne Wagane Sougou, ancien baron du PS à nos confrères, qui ajoutaient : ‘’L’homme passait son temps plus dans son fief politique que dans sa maison à Nord-Foire. Il était aux Parcelles de 13 h à 14 h 30 mn, puis de 21 h à 3 h et même parfois 4 h.’’
À la chute du régime socialiste en 2000, Amadou Ba prend un peu ses distances et fait focus sur son parcours professionnel. Il tissera néanmoins de bonnes relations avec les tenants du nouveau régime, dont le fils d’Abdoulaye Wade, Karim. Certains n’avaient d’ailleurs pas manqué de le taxer de membre de la Génération du concret de Karim Wade. Lui avait préféré se faire très discret, sans prise de position publique manifeste.
C’est ainsi qu’il a su préserver son poste jusqu’en 2013. À l’arrivée de Macky Sall, il est promu sans qu’on ne sache comment ministre de l’Économie et des Finances.
Plus tard, vers 2016, il décide de revenir officiellement en politique en rejoignant officiellement l’Alliance pour la République. En 2017, il est désigné tête de liste de la coalition présidentielle dans la capitale sénégalaise. C’est d’ailleurs l’une des rares élections remportées par l’ancienne majorité à Dakar.
Le système vs l’antisystème
Son père fut un socialiste convaincu. Mais lui a toujours abhorré la politique. “Je détestais tellement la politique que, lorsque le débat virait à la politique, je me levais et je m’en allais”, confiait-il au journal ‘’L’AS’’. Il est même rapporté, dans un article fait par ‘’EnQuête’’ en 2016, que lui-même ne cessait de demander à son père de cesser ses activités politiques.
C’est donc par pure effraction que Sonko s’est mis sur le chemin de la politique, en passant d’abord par le syndicalisme.
De la création du syndicat en 2005 à 2013, l’actuel Premier ministre a mené une lutte farouche, mais interne. Il se révélera au grand public vers 2013, avec la traque des biens mal acquis qui avait valu des déboires à des membres de son syndicat, dont Tahibou Ndiaye. Ousmane Sonko se défoule sur les plateaux, défend son ami et crie au scandale et à l’injustice. Dans la foulée, en 2014, le parti Pastef est né et il est désigné par les fondateurs comme celui qui est le plus à même d’en être le porte-étendard. Ragaillardi par cette nouvelle casquette, il va mener une lutte farouche contre le régime Sall jusqu’à sa radiation en 2016.
Dans la foulée, il se présente aux élections législatives et devient député grâce au plus fort reste. Candidat à la Présidentielle de 2019, il fait sensation en se classant 3e avec plus de 600 000 voix pour ses premières élections présidentielles. C’est grâce à l’affaire Adji Sarr, en 2021, qu’il va s’imposer comme principal challenger de Macky Sall, pendant que les principaux leaders de l’opposition acceptaient de se ranger derrière lui, pour les Locales et les Législatives de 2022. C’était le début d’une ascension fulgurante jusqu’à la dernière Présidentielle qui a permis à son camp de terrasser le baobab BBY et de l’installer à la primature.
Entre la fougue et la mesure
Entre Amadou Ba et Ousmane Sonko, c’est comme entre le jour et la nuit. Alors que l’un est connu très posé, mesuré, pondéré et discret, l’autre est connu pour ses talents de provocateur, sa fougue, son agressivité… Ce qui pourrait certes constituer sa force pour ce débat, mais aussi une faiblesse. Déjà, dans un post publié hier sur ses plateformes, il donne un avant-goût de ce que devrait être le débat. ‘’Je puis vous promettre que les stigmates de mauvaise gestion de l’ancien Premier ministre seront aussi criards (sic) que les rayures d’un zèbre. Tout est référencé, sourcé et renseigné à partir de documents officiels irréfutables (y compris des rapports qui l’ont mis en cause) et sera mis à la disposition du peuple sénégalais’’, menace-t-il même au seuil du débat.
Ba est ainsi averti. L’actuel Premier ministre va faire ce qu’il sait faire de mieux : c’est-à-dire déballer. A-t-il les arguments pour le contrer, se défendre des accusations qui seront portées contre sa personne ? C’est l’un des plus grands enjeux de ce débat qui s’annonce épique, si jamais il se tient.
Conscient de la gravité des accusations contre lui, l’ancien Premier ministre a apporté récemment quelques bribes de réponses. ‘’Tout au long de ma carrière, disait-il en conférence de presse, j'ai toujours servi le Sénégal avec rigueur, transparence et intégrité. Aucun acte, aucune écriture ne peut m'être imputé dans quelques gestion frauduleuse ou malversation que ce soit’’. L’ancien ministre des Finances d’ajouter : ‘’Je le dis avec foi, fermeté et solennité, je n'ai jamais été épinglé dans aucun rapport d'audit. J'ai servi mon pays dans le respect strict des règles de bonne gouvernance et je rends grâce à Dieu pour cela. Aujourd'hui, certains m'accusent sans apporter la moindre preuve concrète. Je n'ai jamais falsifié les statistiques budgétaires et je nourris un doute profond sur la véracité de ces allégations’’, se défendait-il, non sans préciser qu’il n’était même pas à la tête du département des Finances durant la période couverte par les audits.
Il faut noter que rarement, pour ne pas dire jamais, les deux hommes n’ont été mis à l’épreuve dans des confrontations de cette envergure. Alors que l’ancien maire de Ziguinchor a toujours excellé dans le one man show – soit avec des points de presse ou des émissions où rien ne l’empêche de dérouler - l’enfant de Grand-Dakar, lui, a fait très peu d’émissions contradictoires.
Tous les deux possèdent cependant des atouts certains pour gratifier le public d’un débat de très haute facture.
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LE PACTE POUR ROMPRE AVEC LES VIEUX DÉMONS
Le Pacte National de Bonne Gouvernance Démocratique transcende la simple promesse électorale : il représente un contrat social historique pour un Sénégal nouveau. Son application immédiate et intégrale s'impose comme une nécessité absolue
Le Sénégal s'engage dans une transformation historique de sa gouvernance avec le Pacte National de Bonne Gouvernance Démocratique, une initiative cruciale signée par 13 des 17 candidats à l'élection présidentielle de mars 2024. Cette démarche inédite répond aux aspirations profondes d'un peuple déterminé à tourner la page des années de recul démocratique.
Fruit des conclusions des Assises nationales de 2008-2009 et des recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) de 2013, ce Pacte représente la pierre angulaire d'une refondation institutionnelle urgente. Il établit un cadre strict pour la gouvernance des cinq prochaines années, avec des mesures concrètes à mettre en œuvre dès la première année du mandat présidentiel.
Au cœur de cette réforme : l'instauration d'une démocratie participative où la voix citoyenne devient constitutionnelle. Le texte prévoit une refonte complète de l'administration publique, imposant transparence, mérite et dépolitisation. La gestion des ressources naturelles, point névralgique du développement national, sera soumise à des normes strictes de transparence et d'équité.
L'indépendance de la justice, la séparation effective des pouvoirs et la décentralisation renforcée constituent les piliers de cette réforme. Un comité indépendant de suivi veille à l'application rigoureuse des engagements, garantissant ainsi la rupture tant attendue avec les pratiques du passé.
Ce pacte transcende la simple promesse électorale : il représente un contrat social historique pour un Sénégal nouveau. Son application immédiate et intégrale s'impose comme une nécessité absolue pour répondre aux attentes des Sénégalaises et des Sénégalais qui ont clairement exprimé leur soif de changement dans les urnes.
LA DIASPORA, TRÉSOR DU PASTEF
Fort de ses 10 000 adhérents en France, le parti présidentiel démontre sa capacité de mobilisation hors des frontières sénégalaises. Une force de frappe financière qui illustre le poids grandissant de la diaspora dans la politique sénégalaise
(SenePlus) - En seulement cinq jours, la branche française du Pastef a récolté 6 000 euros pour financer la campagne des législatives du 17 novembre. Une mobilisation qui n'est pas une première : en janvier dernier, lors d'un dîner de gala à Paris, les militants avaient collecté 190 000 euros pour la présidentielle, rapporte Le Monde.
Le parti du président Bassirou Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko peut compter sur une base solide en France, où résident entre 200 000 et 300 000 Sénégalais. "Pour ces élections législatives comme pour les derniers scrutins, la section française du Pastef va jouer un rôle important", confie au Monde un dirigeant du parti sous couvert d'anonymat.
Les chiffres confirment cette influence : le Pastef revendique 10 000 adhérents à jour de cotisation en France. Plus significatif encore, le parti est arrivé en tête dans la circonscription Europe du Nord et du Centre lors des législatives de 2022 et de la présidentielle de 2024, un territoire où trois sièges de députés sont en jeu pour le prochain scrutin.
Cette implantation n'est pas le fruit du hasard. Comme l'explique au Monde Amadou Tidiane Thiello, doctorant à Bordeaux étudiant le Pastef en Europe, "la diaspora a vite été un axe de la stratégie d'Ousmane Sonko quand il a fondé le Pastef, en 2014". Les visites de Bassirou Diomaye Faye à Paris en 2018 et 2022, avant son accession au pouvoir, témoignent de cette attention particulière.
La section française est devenue un réservoir de talents pour la nouvelle administration. Parmi les nominations récentes : Alioune Sall, ancien coordinateur, est désormais ministre de la communication, Fatou Kiné Diakhaté a rejoint le cabinet présidentiel, et Jean-Michel Sène, 28 ans, dirige l'Agence sénégalaise d'électrification rurale.
Les militants français du Pastef ont également développé des connexions avec la politique française, notamment avec La France insoumise (LFI). Mariama Dieng, cadre du parti en France, a ainsi contribué à organiser la visite de Jean-Luc Mélenchon à Dakar en mai et facilité la participation d'Ayib Daffé, secrétaire général du Pastef, aux universités d'été de LFI.
par Thierno Alassane Sall
PAUVRE DIOMAYE
Après avoir été l'exécutant de son Premier ministre sur la dissolution de l’Assemblée, le président est maintenant sommé de se renier une nouvelle fois devant les Sénégalais, après la nomination de Samba Ndiaye
Après avoir été l'exécutant de son Premier ministre sur la dissolution de l’Assemblée nationale, le président Diomaye est maintenant sommé de se renier une nouvelle fois devant les Sénégalais, après la nomination de Samba Ndiaye, pourtant membre de la coalition Diomaye Président.
Qui pour croire à une vague d'indignation spontanée qui viendrait des militants de base outrés, et non à une cabale montée par des voix autorisées de la Pastefie. Ces mêmes voix étaient muettes devant des nominations autrement plus scandaleuses et d'autres ralliements bien plus honteux. Où étaient ces "indignés de la 25e heure" lors des nominations de présumés trafiquants de visa, des personnalités impliquées par des rapports de l’IGE ? Ou encore de ceux qui désertent les listes de l'opposition et appellent à voter pour le régime à trois jours de la campagne ?
Diomaye, en agissant enfin comme un président sans consulter son mentor, s’est attiré un rappel à l’ordre public. Une humiliation inutile, si tant est qu’il accepte de se plier.
Où va la République ?
FIN CONTROVERSEE DES SOUTIENS PRÉSIDENTIELS AU WASHINGTON POST
Le monde de la presse américaine est en ébullition après l'annonce du journal de renoncer à soutenir des candidats. Si la direction évoque un "retour aux sources", certains y voient un manque de courage et une menace pour la démocratie
(SenePlus) - Le Washington Post, l'un des journaux les plus influents des États-Unis, a annoncé vendredi qu'il mettait fin à sa tradition de longue date consistant à soutenir des candidats à la présidence. Dans une note envoyée à la rédaction, le directeur général Will Lewis, a déclaré : "The Washington Post ne soutiendra pas de candidat à la présidence lors de cette élection. Ni lors des futures élections présidentielles. Nous revenons à nos racines de ne pas soutenir de candidats à la présidence."
Comme le rappelle le New York Times (NYT), le Post a soutenu des candidats à la présidence depuis 1976, lorsqu'il a donné son approbation à Jimmy Carter, qui a ensuite remporté l'élection. Avant cela, le journal ne le faisait généralement pas, bien qu'il ait fait une exception en 1952 pour soutenir Dwight Eisenhower. M. Lewis a précisé que la décision de ne plus soutenir de candidats à la présidence a été prise après un débat entre les hauts dirigeants du Post, ajoutant que ce n'était "ni un soutien tacite à un candidat" ni "une condamnation d 'un autre". Il a fait référence à un éditorial publié par le journal en 1960, qui affirmait qu'il était "plus sage pour un journal indépendant dans la capitale de la nation" d'éviter tout soutien.
Cette décision a provoqué des réactions immédiates au sein du journal. Au moins un membre du département des opinions, Robert Kagan, a démissionné en signe de protestation. Marty Baron, l'ancien rédacteur en chef du Post qui a dirigé le journal pendant une période de succès éditorial et commercial, a qualifié cette décision de "lâcheté, avec la démocratie comme victime", dans un message sur X. Il a ajouté que l'ancien président Donald J. Trump y verrait une invitation à continuer d'essayer d'intimider Jeff Bezos, le propriétaire milliardaire du Post. "Une absence de courage inquiétante dans une institution réputée pour son courage", a-t-il déclaré.
Les dirigeants de la Washington Post Guild ont exprimé leur "profonde préoccupation" face à la décision de ne pas soutenir le candidat "à peine 11 jours avant une élection extrêmement importante". Dans un communiqué rapporté par le NYT, ils ont déclaré : "Le message de notre directeur général, Will Lewis - et non du comité de rédaction lui-même - nous inquiète quant à une éventuelle ingérence de la direction dans le travail de nos membres de la rédaction."
Selon le New York Times, la décision du Post fait suite à des remous au sein du Los Angeles Times, où le responsable du comité de rédaction et deux de ses rédacteurs ont démissionné cette semaine pour protester contre la décision du propriétaire, le milliardaire Patrick Soon-Shiong, de bloquer un projet de soutien à la présidentielle. Mariel Garza, l'ancienne rédactrice en chef des éditoriaux, a déclaré mercredi dans une interview accordée à Columbia Journalism Review que le comité de rédaction avait prévu de soutenir Kamala Harris et qu'elle avait rédigé les grandes lignes. "Je démissionne parce que je veux qu'il soit clair que je ne suis pas d'accord avec notre silence", a-t-elle déclaré. "En ces temps dangereux, les gens honnêtes doivent se lever."
Dans un message publié sur X mercredi, le Dr Soon-Shiong a accusé le comité de rédaction de ne pas avoir suivi sa directive d'analyser les politiques positives et négatives de chaque candidat pendant son mandat à la Maison Blanche. "Avec ces informations claires et non partisanes côte à côte, nos lecteurs pourraient décider qui serait digne d'être président pour les quatre prochaines années", a-t-il déclaré. "Au lieu d'adopter cette voie comme suggérée, le comité de rédaction a choisi de rester silencieux et j'ai accepté leur décision."
Les journaux à travers les États-Unis ont progressivement renoncé à soutenir des candidats politiques ces dernières années, certains se demandant si cette pratique est encore pertinente. En 2022, la société d'investissement Alden Global Capital, qui possède quelque 200 journaux, a déclaré que ses publications ne soutiendraient plus les principaux candidats politiques, invoquant la confusion des lecteurs entre ce qui relève de l'opinion et ce qui relève de l'information, ainsi que le discours public "de plus en plus acrimonieux".
Le comité de rédaction du New York Times a soutenu Mme Harris à la présidence le 30 septembre, déclarant : "Il est difficile d'imaginer un candidat moins digne de servir comme président des États-Unis que Donald Trump." Mais en août, il a déclaré qu'il cesserait de soutenir les candidats aux élections new-yorkaises, y compris à la mairie de New York.
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DIOMAYE APPELLE À L'UNITÉ NATIONALE
Le chef de l'État met en garde, dans un discours solennel ce vendredi 25 octobre, contre les dérives enregistrées ces derniers jours, porteuses de menaces pour la stabilité et la démocratie du pays
(SenePlus) - À l'approche des élections législatives anticipées du 17 novembre, le président Bassirou Diomaye Faye a lancé un appel solennel à tous les Sénégalais, en particulier aux acteurs politiques de tous bords, les invitant à éviter les dérives dans leurs discours. et leurs actes durant la campagne électorale. Dans une déclaration à la nation, ce mercredi, le chef de l'État a déploré les propositions et comportements observés ces derniers jours, porteurs de "relents communautaires ainsi que des menaces verbales ou physiques dans l'espace public, médiatique et sur les réseaux sociaux".
"Ce n'est pas ainsi que nous devons exprimer nos divergences", a rappelé le président Faye, soulignant que les élections sont un moment crucial de choix démocratique, un moment de fête et non un prétexte à la discorde. Il a donc appelé chaque acteur à faire preuve de responsabilité, de retenue et de modération, insistant sur la nécessité de préserver collectivement la stabilité et la démocratie du Sénégal.
Le président de la République a également rappelé les changements significatifs vécus ces derniers mois dans la paix et la sérénité, saluant la maturité exceptionnelle du peuple, la vitalité de la démocratie et la robustesse des institutions du pays. Il a réaffirmé son engagement à servir chaque Sénégalais, sans distinction. Pour honorer cet engagement, il a rappelé avoir renoncé à ses fonctions de secrétaire général du Parti Pastef les Patriotes afin de se placer au-dessus des querelles partisanes et de consacrer toute son énergie au service exclusif de la nation.
Face aux nombreux défis qui attendent le Sénégal, le président Faye exhorte chaque citoyen à résister aux tentatives de division et aux manipulations, soulignant que c'est dans l'unité que le pays trouvera la force nécessaire pour relever ces défis. "Ensemble, dans la solidarité et le respect, nous serons plus forts", a-t-il martelé.
Par Makkane
DANGER CLAIR ET PRÉSENT
Installé dans la logique d'intimidation des citoyens exerçant leur liberté d'expression, le gouvernement Sonko ne rassure pas sur le chapitre de la gouvernance transparente, inclusive
S'il ne dépendait que des politiciens sans doute, la flamme du patriotisme et la démocratie qui gêne leurs accointances accoutumées aux combinaisons de la compromission et de la trahison eût été bien vite éteinte.
Mais la vigilance citoyenne des organisations de la société civile, les femmes et les jeunes se dressent en rempart, ne cessant pas d'entretenir et d'aviver la vigilance collective par l'observation attentive, active et résolue d'une population facile à embobiner, également prompte à se ressaisir.
Triste, le populisme a de beaux jours devant lui.
Mais il y a plus grave que le populisme, c'est le séparatisme. La trahison éhontée du sieur Déthié Fall, surnommé "Gathié" Fall sur les réseaux sociaux est la forfaiture la plus récente qui interpelle sur la problématique de l'éthique dans l'action politique.
L'histoire du Sénégal est émaillée de ces revirements spectaculaires, les reniements outrageants, ôtant à l'art de la gestion de la cité toute sa noblesse.
En 1968, Doudou Ngom arrimait le mouvement syndical au char du gouvernement pour un strapontin ministériel au nom de la "participation responsable" concoctée par notre poète-président.
Il y avait naguère une formalité à l'action par la théorie. Mais aujourd'hui, c'est seulement du " mbeukk rideau". Rires !
La rue des illicitement nantis, adeptes du gain facile vers les nouveaux locataires du pouvoir n'étonnent guère les Sénégalais désabusés, habitués qu'ils sont aux turpitudes d'une classe frauduleuse et parasitaire de la société, obligée de prêter allégeance à tous les corrompus soucieux de se maintenir par un système huilé de la concussion et de la dépravation.
La richesse de notre société est avant tout constituée d'un ensemble de valeurs immatérielles, des codes de conduite, non écrits, intériorisés dans la conscience collective. Lorsque ces valeurs se déprécient, c'est comme si les vannes des barrages cédaient sous la poussée de la puissance des courants de l'opulence mal distribuée, du trop plein mal géré.
Ce n'est pas de gaieté de cœur qu'un ingénieur procède au lâchage des eaux qui devraient servir au développement.
La société sénégalaise oscille, proche d'un précipice car les partis politiques ont depuis longtemps atteint leurs limites. Notre loi fondamentale, la Constitution, doit être revue en ses termes de représentation nationale.
Le mode de fonctionnement des partis politiques est anti-démocratique, ils sont des facteurs de corruption, puisque leurs dirigeants ne peuvent pas respecter leurs engagements auprès des électeurs et ne peuvent justifier le financement de leurs activités. L'agitation est le seul fonds de commerce. Les situations d'urgence pour les secours sont sujettes aux discours démagogiques, les consensus durables sont impossibles du fait de la permanence des compétitions électorales.
Il s'en suit une dégringolade de la toiture humaine, l'éclatement des fondements de l'édifice. Le Sénégal en est arrivé là. Les sages maîtres sont défiés par leurs disciples immatures, les aînés pacifiques sont déshérités par les cadets extravagants, les employés de l'État décident des dates d'ouverture des classes et les insulteurs publics sont porteurs de voix.
Autour des situations concrètes, les démarches rationnelles et scientifiques sont rangées derrière les émotions et les potions distillées par les prédicateurs-chroniques.
Les actes de violence et la dissimulation ont porté le bonheur au sieur Ousmane Sonko devenu Premier ministre. Le culte de l'occulte et la fabulation agressive sont en train de devenir un mode opératoire accepté, ancré pour réussir en politique. L'ex-fonctionnaire radié, présomption violeur, reconnu coupable de corruption de la jeunesse est aux manettes.
Il n'est pas élu du peuple, mais il s'est approprié des prérogatives non conformes au régime présidentiel consacré par la Constitution de notre pays. Par le jeu de la manipulation et la mobilisation de ses inconditionnels chauffés à blanc, il est parvenu à isoler et réduire l'influence du chef de l'État, à son profit personnel.
Si ce n'était pas la nature des forces cachées derrière cette nébuleuse pastefienne victorieuse, acceptant son droit au peuple de se tromper, nous laisserions Sonko et compagnie se dérouler jusqu'au prochain scrutin.
Aujourd'hui rien n'indique que cette forme d'État unitaire et républicain que nous chérissons tant survivra jusqu'à cette date au regard de la tendance pernicieuse de déconstruction en cours.
Les attaques répétées à l'endroit de la presse libre et des leaders d'opinions, la banalisation des institutions religieuses et la répression de l'opposition, sont autant de signes d'intolérance annonciateurs du déclin progressif de la démocratie.
Tout ceci pouvait encore être rangé sur le registre d'un déficit de culture étatique lié au noviciat du début de la période d'apprentissage si les corps constitués que sont l'armée et la justice n'étaient pas mêlés à l'empressement destructeur.
Nos vaillantes et loyales forces de défense et de sécurité ont consenti des sacrifices énormes pour le maintien de l'intégrité territoriale de notre pays, au prix de nombreuses pertes humaines et matérielles.
N'est-ce pas une haute trahison à vouloir faire reculer ces acquis pour la pacification des zones de conflits ? Le silence des chacals depuis sept mois après qu'ils aient descendu les couleurs nationales dans certaines écoles du sud ne pouvait pas être ignoré par les citoyens consciencieux.
Est-ce un hasard de calendrier ou suivi d'agenda, la cérémonie avortée de dédicace au plein cœur de la capitale d’un ouvrage pro-MFDC ? Les démocrates sincères souhaitaient se tromper sur les allégations de connivence Pastef-rebellion, mais les actes posés commencent à éveiller les soupçons légitimes.
Installé dans la logique d'intimidation des citoyens exerçant leur liberté d'expression, le gouvernement Sonko ne rassure pas sur le chapitre de la gouvernance transparente, inclusive. S'il veut bâillonner les Sénégalais, ce sera alors au prix d'un sacrifice plus élevé que celui consenti pour l'accession au pouvoir.
Le danger est clair et présent, le président Diomaye Faye que nous pouvons créditer de bonne foi puisqu'il a prêté serment devant Dieu et la Nation pour la défense de l'intégrité territoriale et l'unité nationale est appelée à la rencontre avec son destin solitaire, solidaire des armées dont il est le chef.
LE DÉBAT SONKO-BA MAINTENU PAR LES ORGANISATEURS
L'EAO et ITV confirment ce vendredi leur détermination à organiser le face-à-face entre Ousmane Sonko et Amadou Ba, passant outre les réserves du CNRA qu'ils jugent non compétent en la matière
(SenePlus) - Dans un communiqué conjoint publié ce vendredi 25 octobre 2024, l'École d'Art Oratoire et de Leadership (EAO) et la chaîne ITV réaffirment leur détermination à organiser le débat tant attendu entre le Premier ministre Ousmane Sonko et son prédécesseur Amadou Ba, malgré les réserves émises par le Conseil National de Régulation de l'Audiovisuel (CNRA).
L'EAO, qui se présente comme "une institution privée d'excellence, spécialisée dans la formation et l'accompagnement des leaders, managers et top décideurs du Sénégal et de la sous-région", rappelle qu'elle n'est pas soumise à la tutelle du CNRA, n'étant pas un média. Le communiqué souligne que cette initiative "s'inscrit dans une démarche citoyenne et moderne visant à enrichir le débat démocratique autour des enjeux économiques majeurs pour notre pays".
Cette confrontation historique, initialement prévue pour les 28 ou 29 octobre, a reçu un accueil favorable des deux protagonistes. Amadou Ba a officialisé son accord sur Facebook jeudi, déclarant vouloir "discuter des rapports évoqués et de sujets cruciaux comme l'économie, les libertés et les ressources naturelles". Une annonce qui a provoqué une réaction ironique d'Ousmane Sonko, s'étonnant qu'il ait "attendu des rumeurs d'interdiction du débat par le CNRA pour donner une réponse somme toute timorée".
Le format prévu concerne 90 minutes d'échange dans les locaux de l'EAO, les candidats debout derrière leur pupitre, disposant uniquement de "quatre feuilles vierges, un stylo et une bouteille d'eau", selon les informations rapportée par de Jeune Afrique, mercredi 23 octobre. ITV, qui assurera la diffusion à en croire l'EAO, s'est quant à elle engagée à mettre son signal à disposition de tous les médias.
Le CNRA, par la voix de son président Mamadou Oumar Ndiaye, avait exprimé ses réserves, invoquant "l'égalité de traitement entre les candidats". Une position qui n'a pas dissuadé les organisateurs, l'EAO et ITV se disant "honorés de contribuer à ce débat franc et direct en offrant un espace neutre, équitable et propice à un échange historique".
Le communiqué conclut en réaffirmant que les deux institutions "demeurent à l'écoute des deux candidats et réitèrent leur ferme volonté d'organiser ce débat tant attendu".