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8 avril 2025
Diaspora
par Jean Pierre Corréa
NOUS PRENONS DATTES…EN UNION DE PRIÈRES
Et si l’on profitait de ce Ramadan pour faire baisser le niveau de ressentiment, ce lourd climat de tension politique, marqué par des déclarations et des accusations tous azimuts de vols et des doigts vengeurs pointés vers d’autres Sénégalais
Bismilhalléluia ! Seul l’état de grâce diffusé sur notre pays par les Patriotes sur fond de ruptures, pouvait en cet « An 1 » fondateur de notre « ça-m’est-égal », nous faire vivre dans l’œcuménisme caractéristique qui soude si bien nos populations, un mois de Ramadan concomitant et accompagnant les 40 jours de jeûne des chrétiens sénégalais.
Dieu, qui ne fait rien par hasard, nous accorde de vivre ensemble 26 jours durant, une grande intimité avec lui dans une stimulante et inspirante union de prières. Cette période, inédite à vivre, nous devons faire en sorte qu'elle Lui plaise et qu'Il l'agrée. Pour cela nous devons parfaire nos bonnes relations, faire qu'elles soient simplement excellentes, d'abord en respectant la forme et la particularité du culte de chacun, en recherchant et en cultivant tout ce qui nous rapproche. En acceptant nos différences, en reconnaissant qu'elles appartiennent à Dieu et qu'elles nous identifient.
Les Sénégalais qui aiment tant, au détour de chaque phrase, préciser qu’ils sont un peuple musulman, vont donc traverser 30 jours sans colères urbaines, sans médisances, et surtout sans mensonges, accompagnés durant 26 jours, par leurs frères catholiques, lesquels étrangement, depuis le début de l’ère statistique, plafonnent toujours à 5%, créant interrogation sur leurs capacités à faire, eux aussi des enfants…, mais je digresse…
Certains aiment à préciser que quand leurs amis chrétiens jeûnent, ils ne s’en rendent même pas compte, parce que simplement, ils ne les entendent pas gémir, ni se plaindre et évoquer leur jeûne pour justifier leurs paresses à faire leur boulot… Nous espérons rencontrer des hommes et des femmes qui ne se plaindront pas du jeûn, dans des bureaux climatisés, naviguant sur Facebook ou Whatsapp, alors que le Prophète Lui, PSL, s’est affranchi de l’épreuve sous 50°. Un peu de décence dans la complainte de l’affamé tout de même….
En théorie, nous devrions vivre à partir de ce samedi, 30 jours de bonheur, de félicité, de tranquillité, de partage et de fraternité, 30 jours sans colères urbaines, sans médisances, et surtout sans mensonges… Mon Dieu ! Quelle torture !
Le premier Ramadan de l'ère Pastef....
Voilà un Ramadan de rupture. Enfin le vrai Ramadan ! Les Sénégalais sont fauchés, ils ne pourront donc point se permettre de faire la razzia des étals de quelques enseignes ou des marchés. Ils feront donc des coupures de jeûne d’une grande frugalité, se contentant du minimum religieusement requis.
Et si l’on profitait de ce Ramadan 2025 pour faire baisser le niveau de haine et de ressentiment afin d’apaiser ce lourd climat de tension politique, marqué par des déclarations et des accusations tous azimuts de vols et des doigts vengeurs pointés vers d’autres Sénégalais sans autres preuves que cette rumeur, qui caractérise un des péchés capitaux en Islam, à savoir affirmer des choses sans en être certains. Pourquoi ne pas faire de ce Ramadan et de ce Carême 2025 l’occasion de faire preuve d’humilité, et de s’astreindre à ne pas attiser les antagonismes en ne s'adressant qu’aux tripes des sénégalais plutôt qu'à leurs cerveaux ?
Pourquoi ne pas faire de ce mois de Ramadan le réceptacle de la réalisation de toutes nos promesses et pas seulement faites sur les podiums électoraux de jeter tel ou tel autre opposant en prison ? Et le travail pour nos jeunes ? Et la vie moins chère ? C’est moins important que Farba en taule ?
Quelles valeurs se doivent de partager les Sénégalais en pleine période de spiritualité pour le bien de notre pays ?
On peut rêver durant ces 30 jours, de réseaux sociaux sans vulgarités ni injures, avec des acteurs sociaux qui privilégient une des recommandations majeures de l’Islam, à savoir la circonspection et la prudente retenue, qui empêchent d’avoir à proférer d’insoutenables conneries…Astafiroulah ! Je m’égare…
Ce sont aussi 50 jours durant lesquels nous serions bien inspirés de nous interroger sur les catastrophes et accidents en cascades qui s’abattent parfois sur le Sénégal. Et de nous demander si dans l’émission des prières que l’on envoie à Dieu à longueur de prêches, d’émissions de radio, de chants religieux nocturnes et perturbant la mobilité et la quiétude des citoyens, d’évocation pour jurer, de tous les Saints Hommes de Dieu qui peuplent notre spiritualité, de nous demander donc pourquoi, Dieu souvent ne nous entend pas. Y’a comme un problème de réception… Y’a un truc qui cloche…
Nous prions tous pour que tous ces sacrifices communs et prières communes, diffusent sur notre Sénégal paix et concorde, et surtout, redonnent aux populations de l’espoir et de la confiance en sa classe politique.
Profitons de ces 30 jours bénis pour réapprendre à envoyer des prières à Dieu… Si notre pays est propre, nickel chrome, il n’y a aucune raison que Ses Grâces ne nous mènent pas vers un vrai redressement, que notre jeunesse surtout, quémande de tout son désespoir.
Tout le Sénégal prend « dattes » …
Bon Ramadan… Bismilhalléluia !
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FACE-À-FACE HOULEUX ENTRE TRUMP ET ZELENSKY
Le président américain a publiquement rabroué son homologue ukrainien vendredi, lui intimant l'ordre de négocier au plus vite avec Moscou. Une visite diplomatique qui a tourné en pugilat verbal dans l'enceinte même du Bureau ovale
(SenePlus) - Une confrontation d'une rare intensité s'est déroulée vendredi entre le président américain Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, transformant ce qui devait être une visite diplomatique en véritable pugilat verbal dans l'enceinte même du Bureau ovale. Selon les informations rapportées par l'AFP, la rencontre a rapidement dégénéré en échange acrimonieux.
La tension était palpable dès l'arrivée du président ukrainien, lorsque Trump a commenté l'habituelle tenue aux accents militaires de Zelensky par une remarque ambiguë : "Il s'est fait très élégant aujourd'hui", sans que l'on puisse déterminer s'il s'agissait d'une simple plaisanterie ou d'une critique voilée, précise l'agence de presse.
L'altercation a véritablement commencé lorsque le vice-président JD Vance a reproché au dirigeant ukrainien de "manquer de respect" aux Américains. Donald Trump a immédiatement enchéri, accusant son invité de s'être "mis en très mauvaise posture" avant de lui assener, en haussant la voix, qu'il "n'avait pas les cartes en main", comme le rapporte l'AFP.
La confrontation a atteint son paroxysme quand le président américain a formulé un ultimatum sans équivoque à son homologue ukrainien : "Concluez un accord (avec la Russie) ou nous vous laissons tomber". Trump a ajouté qu'il serait "très difficile" de négocier avec le dirigeant ukrainien, exigeant dans le même temps que Zelensky se montre "reconnaissant" pour l'aide américaine, selon les détails fournis par l'AFP.
L'atmosphère s'est encore davantage tendue lorsque Zelensky a qualifié Vladimir Poutine de "tueur" et affirmé qu'il ne fallait pas faire de compromis avec le président russe. En réponse, Donald Trump a rappelé avoir eu "de nombreuses conversations" récentes avec Poutine, illustrant le rapprochement spectaculaire entre Washington et Moscou depuis le retour au pouvoir du républicain le 20 janvier dernier.
Malgré cette tension inédite, les deux dirigeants devaient signer un accord-cadre sur les minerais, hydrocarbures et infrastructures ukrainiennes. L'AFP indique que ce texte diffère significativement des exigences initiales de Trump, qui souhaitait y voir figurer un montant de 500 milliards de dollars, finalement absent de la version finale.
Le document prévoit l'établissement d'un fonds d'investissement commun dans les secteurs des minerais et des hydrocarbures, mais ne comporte pas de garanties de sécurité formelles pour l'Ukraine en cas de cessation des hostilités. Donald Trump a néanmoins déclaré jeudi que cet accord fonctionnerait comme une sorte de "filet de sécurité", arguant que "personne ne cherchera des ennuis si nous sommes (en Ukraine) avec beaucoup de travailleurs" pour exploiter ces ressources.
Une conférence de presse commune était prévue pour 13h00 heure locale (18h00 GMT), mais l'AFP s'interroge sur son maintien au vu de la tournure prise par la rencontre.
Les enjeux de cette visite dépassent largement les considérations économiques liées aux ressources naturelles ukrainiennes. L'Ukraine et ses alliés européens observent avec appréhension le rapprochement entre Trump et Poutine, qui ont engagé des négociations pour mettre fin au conflit depuis leur long entretien téléphonique du 12 février.
Le président américain, pressé d'obtenir des résultats, a réaffirmé sa confiance envers Vladimir Poutine, se disant convaincu jeudi que le dirigeant russe "tiendrait parole" en cas de cessez-le-feu. Cette position contraste avec les avertissements répétés de Londres et Paris concernant la fragilité potentielle d'une trêve qui ne serait pas accompagnée d'un solide dispositif de sécurité garanti par les États-Unis.
Trump a par ailleurs catégoriquement fermé la porte à une éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, invitant Zelensky à "oublier" cette perspective pourtant espérée par Kiev, et refusant de considérer Moscou comme responsable du conflit, conclut l'AFP.
par Abdoul Aziz Diop
L’UNIVERSEL DE SOULEYMANE BACHIR DIAGNE EST ENCORE UN PLURIVERSEL
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans les deux œuvres « Universaliser : l’humanité par les moyens d’humanité » et « Ubuntu », le philosophe s’est longuement encombré de tours de prestidigitation pour rassurer qu’il n’y a d’universel qu’européen
Pour celles et ceux dont l’intérêt éthique et politique pour les théories sociales dont l’agenda s’oppose farouchement à celles dont la guerre est l’unique horizon incoercible pour l’humanité tout entière, la lecture de « Universaliser : l’humanité par les moyens d’humanité » (Albin Michel, Paris, 2024) du philosophe Souleymane Bachir Diagne s’accompagne ou est suivie, dans le pire des cas, de la lecture, de l’entretien - abusivement intitulé « Ubuntu » (Éditions EHESS, 2024) -, accordé par le philosophe à son amie Françoise Blum et préfacé par une autre amie - Barbara Cassin -, de l’auteur sénégalais. Dans les deux œuvres, Souleymane Bachir Diagne s’est longuement encombré de tours de prestidigitation pour rassurer ses deux grandes amies convaincues, elles, depuis la maternelle, quoique courtoises et généreuses, qu’il n’y a d’universel qu’européen.
Explications !
Après avoir acheté et lu, « Universaliser… », j’ai couru dans la rue, comme un enfant muni de quelques pièces de monnaies, pour aller acheter le bonbon dont je suis devenu subitement friand - Ubuntu -, ou le moyen éthico-politique de « rendre la communauté [humaine] meilleure ». Ubuntu comme lieu de ralliement des universels éparpillés aux quatre coins de la Planète. Pas pour ce qu’Ubuntu a que d’autre manière d’être seul ou collectivement n’ont pas, mais pour les similitudes frappantes entre le fond du mot bantou et le fond d’autres manières d’être sur lesquelles d’éminents auteurs non africains, aux États-Unis et en France, ont longuement planché.
Sur 126 pages d’entretien, toutes maquillées du titre élogieux Ubuntu, seulement trois pages (pp. 89-92) - 4 pages diminuées de certaines lignes des questions de l’intervieweuse et des blancs -, parlent vaguement d’Ubuntu. Déception du lecteur, mais dont l’interviewé donne l’explication à la fin de son entretien (p.125) : « Mon itinéraire et mon travail, qui ont été le sujet de cet entretien, sont ceux d'un philosophe africain. Par conséquent, c'est sur cette expression que je dirai quelques mots de conclusion. » Le fait est que l’entretien avec la parfaite complice Françoise Blum, qui passa le relais à Étienne Anheim sans qu’on ne nous dise d’ailleurs pourquoi à la fin de l’exercice (pp.109-125), aurait pu simplement s’intituler : « Contribution à la présence africaine en philosophie » comme le suggère pertinemment Souleymane Bachir Diagne lui-même.
« Présence africaine en philosophie » ! Et pourquoi pas « Philosophie africaine » ? En refermant l’un après l’autre les deux ouvrages dont nous avons fait état dans l’introduction de ce papier, nous arrivons à la conclusion que l’auteur se refuse à être philosophe après en avoir payé tout le prix, se contentant d’être seulement en philosophie. Une autoflagellation intellectuelle qui fait que Souleymane Bachir Diagne récuse l’idée d’une « philosophie islamique » pour ne revendiquer pour le prestigieux monothéisme abrahamique qu’une « philosophie en islam ». Le Sénégalais en philosophie s’en explique lui-même : « Parler de philosophie islamique équivaut à imaginer qu'on puisse se poser la question de la philosophie de tel ou tel aspect de l'islam (la prière, le jeûne, etc.), alors que philosopher en islam, c'est une manière pour moi d'étudier ce mouvement intellectuel de réception et de traduction de la philosophie grecque et hellénistique dans le monde de l'islam. Je continue le travail de philosophe de la traduction qui a été le mien lorsque je m'occupe aussi de philosophie islamique. Toutefois, dans le milieu universitaire, la nomenclature dit « philosophie islamique »... Il faut donc se résigner à la nommer ainsi, à condition de préciser qu'il ne s'agit pas de s'intéresser à la philosophie de la prière, à la philosophie du jeûne, etc., mais d'examiner le rôle que la traduction a joué dans l'ouverture de l'islam à la Grèce. » Bien inutile est alors le tour de prestidigitateur dès lors que Souleymane Bachir Diagne définit, comme le lycéen qu’il fut, la philosophie par « l’amour de la sagesse » ou par la faculté (deleuzienne) de créer des concepts grâce auxquels le philosophe - pas l’individu ou le groupe en philosophie -, construit par la pensée les faits qu’il conquiert sur les préjugés - prénotions dans l’acception de Durkheim et présuppositions dans celle de Marx Weber -, et les constate.
Quand un jour l’idée de philosopher - pas d’être en philosophie -, me vint à l’esprit, je me mis à écrire pour me convaincre moi-même de philosopher et ça donna ceci : « C’est naturellement avec beaucoup d’humilité que nous traitons ici de philosophie et de questions philosophiques. Une définition tirée d’un manuel scolaire de philosophie dit de la philosophie qu'elle est “une réflexion critique sur les questions fondamentales”. Quand, à titre d’exemple, notre but est d’être heureux, la question fondamentale portera sur le lien entre la richesse et le bonheur plutôt que sur l’emploi le plus rémunérateur pour atteindre ce but. La question philosophique se reconnaît alors par des attributs qui font qu'elle concerne tous les êtres humains, qu'elle n’est pas de l’ordre de la science, qu'elle relève de l’argumentation et qu'elle porte sur le sens des mots ou sur la valeur des choses. » Qu’en pense Souleymane Bachir Diagne ? Si le philosophe n’y pense que du bien, il doit enfin se convaincre que l’ouverture de l’islam à la sagesse grecque qui iradia toute l’Europe requiert de cette partie, intellectuellement introvertie du monde, la même ouverture vis-à-vis de la philosophie islamique dont dépend aussi l’universalité intégrale pour qui récuse vraiment la « pluriversalité » ou « diversalité ».
Peintre, écrivain et lithographe français de notoriété mondiale, Étienne Dinet (1861-1929) - El-Hadji Nasr-Ed-Dine après s’être converti à l’islam et s’être rendu aux lieux saints de l’islam -, soutint que c’est « en exposant clairement la doctrine de l’islam, religion simple, naturelle et logique qui a fait de ses adeptes des hommes imbus de sincérité, de franchise et de tolérance [que l’on contribue] à l’établissement d’une entente cordiale entre les hommes de bonne volonté ». Convaincu de « la plus grande vénération pour Moïse et pour Jésus » des musulmans, Dinet écrit, dans la préface de son livre « Pèlerinage à la Maison sacrée d’Allah », que « le jour où les Juifs et les chrétiens professeront la même vénération pour Mohammed, la paix au Proche-Orient sera définitivement assurée ».
L’autre grande querelle du Sénégalais en philosophie est celle faite aux « postcoloniaux » et aux « décoloniaux » pour cause de « postcolonialité » et de « décolonialité », les reléguant à l’enfermement : « Je refuse de m'enfermer dans une posture postcoloniale ou décoloniale. Si quelqu'un me convie à débattre autour de l'universalisme et de la pensée décoloniale ou postcoloniale, je n'accepte pas qu'on me cantonne dans cette dernière. Nous avons besoin de penser ensemble la relation entre universalisme et postcolonial ou décolonial. Je n'entends pas endosser le rôle de celui qui parlerait au nom de sa particularité, selon son identité d'auteur postcolonial ou décolonial. Penser est penser la totalité à la manière de Léopold Sédar Senghor, d'Aimé Césaire et d’Edouard Glissant. Le processus de décolonisation qui se poursuit sous nos yeux doit être appréhendé comme ce mouvement qui fait fond sur le pluriel du monde en même temps qu'il est d'orientation vers un horizon d'universalité. Ainsi, on ne s'enferme pas dans des concepts de postcolonialité ou de décolonialité.
On en tient compte, mais on ne s’enferme pas. »
En même temps, Souleymane Bachir Diagne admet, juste avant qu’« il y a eu une sorte de spécialisation ou de division du travail, [dans le monde américain et africain et dans la région de l’Amérique du Sud], entre le postcolonial et le décolonial ; il est certain toutefois que ces courants sont voisins, car tous deux soulignent la nécessité de perpétuer le travail de décolonisation ». Être juste avec Souleymane Bachir Diagne, c’est aussi faire état du chapitre très important - le cinquième de son essai « Universaliser… ». Titre du chapitre : « Décoloniser pour universaliser ». Là, Diagne interprète le Sénégalais Alioune Diop en ces termes (p.124) : « Le propos qui fait du Congrès de Rome [des artistes et écrivains noirs] de 1959, tenu juste avant l'année considérée comme celle des indépendances africaines, le moment philosophique qu'il fut et la leçon qu'il porte sur la question d'un “universel latéral” pour notre temps tiennent en ces mots que nous avons déjà cités et qu'il faut maintenant commenter plus avant : “Désoccidentaliser pour universaliser, tel est notre souhait. Pour universaliser, il importe que tous soient présents dans l'oeuvre créatrice de l'humanité”. »
Du surplomb au latéral
Un « universel latéral » ou « universel horizontal » dont Diagne ne peut revendiquer intégralement la copropriété éthique, philosophique et politique sans faire pivoter de quatre-vingt-dix degrés l’image (voir l’illustration au début de cet article) en première de couverture de l’ouvrage - « De langue à langue » -, qu’il a consacré à la « l’hospitalité de la traduction » (Albin Michel, Paris, 2022). Et ce d’autant plus que Souleymane Bachir Diagne qui se veut le philosophe de la traduction, n’y va pas avec le dos de la cuillère quand il écrit (pp.103–104) : « Je prends la traduction elle-même comme thème, comme manière de comprendre la notion d'universel ; c'est ce dont je traite dans le livre. J'y présente la traduction en tant qu'un humanisme, la traduction étant précisément cet art de construire des ponts entre les mondes, de donner hospitalité dans ma langue à ce qui s'est pensé et créé ailleurs. Je ne suis pas dupe, la traduction peut être aussi domination, pour faire allusion à l'ouvrage de Pascale Casanova, la relation entre les langues n’étant pas toujours paisible. Il faut compter avec les rapports de hiérarchie : les langues qui se traduisent le plus sont les langues les plus prestigieuses - être traduit en anglais permet une certaine forme d’expansion de la capacité que sa propre pensée a d’atteindre les audiences les plus larges. Il faut aussi reconnaître qu'il y a des formes de traduction qui se confondent avec la domination : traduire la réalité d'une culture donnée dans les termes de sa propre langue pour l'usage et la consommation de ceux qui parlent le même idiome c'est la définition même de la bibliothèque coloniale - est une forme de violence, au même titre que la mensuration des crânes. La traduction est aussi cela, mais ne s'y réduit pas. Traduire désigne ce moment particulier où un être humain confronte deux langues et fait en sorte qu'elles se parlent. Ce geste a une signification philosophique, éthique, de construction d'une communauté de faire humanité ensemble. » Mais horizontalement comme du côté droit de l’illustration de l’article par où commence l’universel intégral comme allégement de charge pour l’humanité tout entière et non du côté gauche par où prospère l’universel de surplomb - vecteur d’un certain pluriversel -, comme fardeau qui fait toujours que l’Europe philosophe pendant que tout le reste du monde, à la traîne, ne peut qu’être en philosophie (européenne).
THIERNO ALASSANE SALL, L’ÉLECTRON LIBRE QUI DÉFIE PASTEF
Qualifié d'"opposant de salon" par les partisans de Sonko, ce député non-inscrit, qui semble avoir identifié les contradictions du pouvoir actuel, s'affirme pourtant comme la voix la plus audible de l'opposition à l'Assemblée nationale
(SenePlus) - Dans l'arène politique sénégalaise dominée par le parti au pouvoir Pastef, une voix dissonante se fait entendre avec de plus en plus d'insistance. Le député non-inscrit Thierno Alassane Sall, surnommé "TAS", s'affirme comme un opposant tenace qui n'hésite pas à défier frontalement le gouvernement d'Ousmane Sonko sur ses promesses non tenues et ses contradictions. Sa dernière initiative en date, bien que rejetée, a réussi à mettre le parti présidentiel dans l'embarras.
Le bureau de l'Assemblée nationale a rejeté le 26 février la proposition de loi du député visant à abroger la loi d'amnistie. Cette initiative, déposée le 18 février, cherchait à supprimer la loi controversée du 13 mars 2024, qui accorde l'amnistie pour les faits commis entre février 2021 et février 2024 dans le cadre de manifestations ou pour des motifs politiques.
Bien que rejetée pour des raisons techniques - le bureau ayant jugé que cette abrogation "aggraverait la charge publique" - cette proposition a provoqué une réaction virulente de Pastef. Le parti au pouvoir a dénoncé une "précipitation opportuniste et manipulatrice" d'un "opposant de salon", révélant ainsi son irritation face à cette manœuvre politique.
L'ironie de la situation n'a pas échappé aux observateurs : la suppression de cette loi d'amnistie était justement une promesse électorale de Pastef. Comme le rappelle Jeune Afrique, Thierno Alassane Sall a ainsi réussi à "couper l'herbe sous le pied" du parti présidentiel, le forçant à s'expliquer sur son apparente réticence à tenir cet engagement.
La fronde de "TAS" ne se limite pas à la question de la loi d'amnistie. Lors d'une séance de questions au gouvernement le 21 février, il a directement interpellé le Premier ministre sur le budget 2025, jugé déconnecté des réalités économiques du pays : "Est-ce que vous ignoriez le sinistre économique et financier du pays au moment de confectionner le budget 2025, ou avez-vous choisi de présenter des projections sans rapport à la réalité ?"
Cette question a suscité une réponse agacée d'Ousmane Sonko, qui lui a rétorqué : "Monsieur Sall, quelques fois, il faut savoir applaudir ! Vous ne pouvez pas vous inscrire dans la critique gratuite."
Dans un entretien accordé à Jeune Afrique dans son domicile dakarois, Thierno Alassane Sall dresse un bilan sévère des premiers mois de Pastef au pouvoir. Il accuse le Premier ministre de gouverner "sans objectif clair" et d'avoir laissé la situation économique du pays empirer. "La réduction des subventions et des dépenses sociales est une politique d'austérité", insiste-t-il, utilisant un terme explicitement rejeté par Ousmane Sonko.
L'ancien candidat à la présidentielle semble avoir identifié les contradictions du pouvoir actuel. "Cette loi d'amnistie, c'est un caillou dans leur chaussure. Ils savent que c'est une attente des Sénégalais, mais ils veulent éviter à tout prix que l'abrogation de la loi ne puisse leur porter préjudice à titre personnel", a-t-il déclaré au magazine panafricain.
Il rappelle que Pastef s'était initialement abstenu lors de l'examen du projet de loi d'amnistie par le bureau de l'Assemblée - avant de voter contre en plénière. "À l'époque, ils avaient tenté d'exclure les crimes commis par les FDS (forces de défense et de sécurité). À présent qu'ils ont la majorité, les FDS, c'est eux. Les voilà bien embêtés", analyse-t-il.
Pour TAS, le gouvernement est désormais "au pied du mur" après avoir fait preuve d'immaturité politique. "En tardant à prendre des décisions, ils accréditent l'idée que tout va bien, alors que la situation est catastrophique", affirme-t-il, en référence au récent rapport de la Cour des comptes qui dresse un tableau préoccupant de la situation économique du pays.
Le parcours politique de Thierno Alassane Sall est marqué par des ruptures et des désillusions. Comme le rappelle JA, il a été l'un des fondateurs de l'Alliance pour la République (APR) avec Macky Sall, avant de quitter le gouvernement en 2017 alors qu'il était ministre de l'Énergie. La raison de cette rupture : des soupçons de corruption dans les contrats pétroliers et gaziers.
C'est alors qu'il s'était rapproché d'Ousmane Sonko, lui-même connu pour ses dénonciations dans ce domaine. Mais cette alliance n'aura pas duré, les deux hommes se brouillant à la veille de la présidentielle de 2019. Depuis, Thierno Alassane Sall fait cavalier seul dans un paysage politique où les anciens partis dominants semblent encore sidérés par la victoire de Pastef.
Fondateur de la République des valeurs (Réewum Ngor), il n'avait recueilli que 0,58% des suffrages à la présidentielle de 2024, mais a réussi à conserver son siège de député aux législatives de novembre 2024. "Le groupe des non-inscrits est un groupe hétéroclite qui n'agit pas de manière unie", déplore-t-il auprès de Jeune Afrique, reconnaissant avoir "quelques affinités personnelles" mais "pas politiques" avec d'autres députés.
De sa carrière, il affirme n'avoir qu'un seul regret : avoir quitté l'Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) pour devenir ministre sous Macky Sall. "En tant que ministre, vous êtes limité dans vos initiatives, vous perdez beaucoup de temps dans des réunions. À l'ARTP, c'était plus flexible, j'étais autonome. L'autonomie, c'est important", confie-t-il à Jeune Afrique.
Dans un paysage politique où l'opposition traditionnelle peine à se faire entendre, Thierno Alassane Sall semble déterminé à poursuivre son combat solitaire contre l'hégémonie de Pastef, quitte à déranger un pouvoir qui dispose pourtant d'une confortable majorité absolue à l'Assemblée.
FARBA NGOM, L'HOMME LIGE DE LA CAUSE APÉRISTE
Puissant maire d'Agnam, député influent et bras droit de l'ancien président Macky Sall, Son parcours, jalonné d'extravagances et de défiance vis-à-vis des institutions, illustre les dérives d'un pouvoir qui semblait sans limite
Du village de Nguidjilone aux fastes du pouvoir, Farba Ngom a connu une ascension fulgurante, devenant un intime de Macky Sall et un acteur majeur de la scène politique sénégalaise. Mais son influence grandissante, ses extravagances et les accusations de corruption qui pèsent sur lui ont fini par le rattraper. Aujourd'hui, la levée de son immunité parlementaire et son implication dans une affaire de blanchiment de capitaux marquent un tournant décisif dans sa carrière.
Le jeudi 13 février 2025, l’Assemblée nationale du Sénégal a voté la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom, maire d’Agnam et proche de l’ancien Président Macky Sall. Cette décision survient dans le cadre d’une enquête judiciaire menée par le Pool judiciaire financier pour un présumé blanchiment de capitaux portant sur 125 milliards de francs CFA. Entendu par les enquêteurs, Farba Ngom devra de nouveau comparaître devant le juge d’instruction, ce jour, jeudi 27 février.
Cette affaire, qui éclate en pleine reddition des comptes amorcée par le nouveau régime (Pastef), met en lumière le rôle de Farba Ngom, considéré comme l’un des piliers de l’ancien pouvoir. Alors que certains dénoncent une chasse aux sorcières, ses partisans restent mobilisés, affirmant qu’il paie aujourd’hui son engagement et son influence sur la scène politique sénégalaise.
Son pool d’avocats est constitué de quatre ténors du barreau : Maîtres Doudou Ndoye, Baboucar Cissé, Alassane Cissé et Pascal Gomis.
Une ascension fulgurante au sein de l’APR
Farba Ngom est issu d’une famille de griots de Nguidjilone, un village de la région de Matam. Il s’est imposé comme un acteur incontournable dans le Fouta, jouant un rôle stratégique dans la montée en puissance de Macky Sall, après son départ du Parti démocratique sénégalais (PDS) en 2008. Dans le Fouta, les griots de Nguidjilone, situé au bord du fleuve Sénégal, sont soumis à la caste guerrière Ceddo, une composante de la noblesse dont fait partie Amadou Abdoul Boubou Sall, le père de l’ex chef de l’État, originaire, lui, de Ndouloumadji Founébé, le village voisin. ‘’Je suis, par mon père, issu de la lignée des Sall, dont la généalogie est encore jalousement entretenue par la grande famille de griots, nos historiens’’, écrivait en 2018 Macky Sall dans son livre ‘’Le Sénégal au cœur’’, publié aux éditions du Cherche Midi.
Dès le début des années 2010, il devient un soutien indéfectible de Macky Sall, l’accompagnant dans son ascension politique. Il s’illustre particulièrement lors de la Présidentielle de 2012, où il joue un rôle clé dans la mobilisation des électeurs du nord du Sénégal en faveur de son mentor. Ce soutien inébranlable lui vaut une ascension politique rapide, devenant un acteur influent au sein de l’Alliance pour la République (APR).
De la communication à l’action politique
Avant son entrée en politique, Farba Ngom animait une émission en pulaar intitulée ‘’Alamari’’ sur la RTS. Son éviction brutale en raison de son soutien affiché à Macky Sall marque un tournant dans sa trajectoire. Il ne se limite plus à être un simple communicateur traditionnel, mais devient un véritable stratège politique, organisant des mobilisations de masse et implantant l’APR dans le Fouta avec l’appui de l’homme d’affaires Harouna Dia.
Dès son élection en 2012, Macky Sall récompense sa fidélité en lui offrant un poste de député et en le plaçant comme intermédiaire privilégié entre le Palais et certaines bases électorales du Nord. Farba Ngom devient alors trésorier officieux et homme de confiance du régime.
Sa proximité avec le pouvoir lui permet d’acquérir une influence considérable, mais attire aussi les critiques. Il est accusé d’être au cœur d’un système clientéliste, favorisant un réseau d’alliés dans la gestion des ressources publiques.
Aujourd’hui, avec la fin du règne de Macky Sall, Farba Ngom se retrouve fragilisé. L’affaire de blanchiment de capitaux dans laquelle il est impliqué marque un tournant décisif dans sa carrière politique. Son sort est désormais entre les mains de la justice, tandis que l’ancien régime peine à se repositionner après sa déroute électorale.
Le procès qui s’annonce sera scruté de près, tant par ses adversaires politiques que par ses partisans, convaincus qu’il demeure une pièce maîtresse du jeu politique sénégalais.
L’extravagance, l’arrogance et la défiance de l’État
Au-delà des soupçons de corruption, Farba Ngom est connu pour son arrogance et son mépris des institutions. Son nom revient régulièrement dans les controverses liées à son comportement. Il incarne une certaine extravagance, affichant des signes extérieurs de richesse qui interrogent sur l’origine de sa fortune.
En 2017, il a notamment refusé de céder la voie au cortège présidentiel et s’en est pris violemment au policier chargé de lui rappeler la réglementation. Ce genre d’incident s’est multiplié, renforçant son image de défiance vis-à-vis des forces de l’ordre et du protocole républicain.
Son arrogance s’illustre également par sa propension à narguer publiquement ses adversaires politiques. Lors de plusieurs campagnes électorales, il n’a pas hésité à menacer, ridiculiser et provoquer ses opposants, affichant une assurance démesurée.
Un rôle clé lors des dernières Législatives
Malgré ces controverses, il a continué à peser sur l’échiquier politique. Lors des Législatives du 17 novembre 2024, son fief de Matam, historiquement acquis à l’APR, a été l’un des rares bastions à basculer dans l’opposition. Toutefois, il a su sauver son siège à l’Assemblée nationale, grâce au scrutin proportionnel.
Son rôle au sein de la coalition Takku Wallu Sénégal, regroupant l’APR et le PDS, a été décisif. Il a mobilisé d’importants moyens financiers et logistiques pour tenter de conserver l’influence de l’ancienne majorité. Mais le vent du changement avait déjà soufflé et la sanction des urnes a confirmé la fragilisation de l’ex-régime.
Aujourd’hui, Farba Ngom se retrouve pris dans une tempête politique et judiciaire qui pourrait sceller son avenir. Entre ses démêlés judiciaires et la recomposition de la scène politique, son avenir demeure incertain. Ce qui est sûr, c’est que son nom restera gravé dans l’histoire politique récente du Sénégal, que ce soit en bien ou en mal.
Au moment où ses partisans dénoncent une chasse aux sorcières, ses détracteurs y voient une juste application de la loi. Seule la justice pourra déterminer si Farba Ngom est coupable ou non des faits qui lui sont reprochés.
Son lien avec la lutte sénégalaise
Bien qu’il soit connu pour son engagement politique, Farba Ngom a également joué un rôle important dans la lutte sénégalaise, un sport traditionnel profondément enraciné dans la culture du pays. Son implication dans ce domaine a été révélée par Eumeu Sène, l’un des champions les plus respectés de l’arène. Lors d’un meeting de mobilisation à Bosséa, Eumeu Sène a confié que Farba Ngom l’avait accompagné dès ses débuts, s’occupant du volet mystique de ses combats, alors qu’il n’avait que 14 ans. ‘’C’est lui qui m’appelait pour me conseiller sur ma manière de lutter et de gérer mes combats. C’est un véritable technicien et un passionné de la lutte’’, a-t-il déclaré dans une interview au journal ‘’La Tribune’’.
Cette facette moins connue du parcours de Farba Ngom illustre son ancrage profond dans la société sénégalaise, dépassant la seule sphère politique. Il a su, à travers son engagement dans la lutte, cultiver des relations étroites avec les acteurs de ce sport national, renforçant ainsi son influence sur certaines franges de la population.
Malgré son sort personnel, cette affaire met en évidence les enjeux de la transparence financière et de la lutte contre la corruption au Sénégal. Elle intervient dans un contexte de recomposition politique où l'ancien régime cherche à se repositionner après sa défaite électorale.
Farba Ngom, quant à lui, devra répondre devant la justice et l'histoire de son rôle dans la politique sénégalaise.
ALIOU CISSÉ PREND LES RÊNES DE LA SÉLECTION LIBYENNE
Le technicien aurait accepté un contrat de deux ans, assorti d'une prime substantielle en cas de qualification pour la CAN 2027. Ce défi s'accompagne d'une revalorisation financière significative
(SenePlus) - L'ancien sélectionneur du Sénégal s'apprête à relever un nouveau défi continental. Selon les informations exclusives de Sport News Africa, Aliou Cissé a trouvé un accord avec la Fédération libyenne de football pour diriger les Chevaliers de la Méditerranée.
Les négociations entre Cissé et les dirigeants libyens auraient abouti lors d'une visite du technicien sénégalais à Tripoli la semaine dernière. Le champion d'Afrique 2022 avec le Sénégal s'engagerait sur un contrat de deux ans, avec pour mission principale de qualifier la Libye pour la Coupe d'Afrique des Nations 2027. Sport News Africa indique également qu'"en cas de qualification, il bénéficiera d'une reconduction pour deux années supplémentaires".
Selon Sport News Africa, l'ancien capitaine de la sélection sénégalaise ne sera pas uniquement en charge de l'équipe A, mais devra également "chapeauter les sélections U23 et U20 afin de mettre en place un véritable programme autour des sélections libyennes, dans un rôle de quasi DTN".
Le média panafricain révèle que ce nouveau rôle devrait permettre à Cissé "de percevoir des émoluments bien supérieurs à ce qu'il touchait avec le Sénégal, pas loin du double".
D'après les informations recueillies par Sport News Africa, Aliou Cissé est "attendu en Libye le 5 mars afin de finaliser les derniers détails de son contrat et être officiellement présenté". Ce calendrier serré lui permettrait de prendre en main l'équipe dès les prochaines échéances internationales, notamment les 5ème et 6ème journées des éliminatoires pour la Coupe du monde 2026.
Le challenge s'annonce immédiatement relevé pour l'ancien sélectionneur des Lions de la Téranga. La Libye occupe actuellement la deuxième place du groupe D des qualifications mondialistes avec 7 points, "à égalité avec le Cap-Vert et 1 point derrière le Cameroun", précise Sport News Africa. Pour ses débuts à la tête des Chevaliers de la Méditerranée, Cissé devra d'abord "recevoir l'Angola, avant d'aller défier les Lions Indomptables" du Cameroun dans un match qui pourrait s'avérer décisif pour la qualification.
Cette nouvelle aventure marque le retour d'Aliou Cissé sur un banc de touche après son départ du Sénégal. Bien qu'"un temps approché par la Mauritanie" selon Sport News Africa, c'est finalement avec la Libye que le champion d'Afrique a choisi de poursuivre sa carrière d'entraîneur, avec l'ambition de qualifier cette nation pour une grande compétition internationale.
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SONKO TRACE LA VOIE DU DIALOGUE SOCIAL
Face aux représentants syndicaux et patronaux, le Premier ministre a choisi la carte de la franchise sur la situation économique du pays. Il a promis des rencontres immédiates pour traiter les problèmes urgents, tout particulièrement dans l'éducation
Dans un discours prononcé ce jeudi au Grand Théâtre de Dakar, le Premier ministre Ousmane Sonko a posé les jalons d'une nouvelle approche du dialogue social lors de la Rencontre Tripartite réunissant syndicats, gouvernement et patronat.
Face à un parterre de représentants syndicaux et patronaux, le chef du gouvernement a d'emblée placé la transparence au cœur de son intervention : "Personne ne doit avoir peur de la vérité. Notre gouvernement ne vous cachera absolument rien", a-t-il affirmé sous les applaudissements.
Le Premier ministre a dressé un tableau sans concession de la situation économique du pays. "La dette n'est plus viable au Sénégal, elle représente 39% des recettes", a-t-il alerté, évoquant une "situation de référence" difficile qui concerne "les 18 millions de Sénégalais" et non uniquement le gouvernement.
Sur le plan de la fonction publique, Ousmane Sonko a plaidé pour une réforme structurelle du système en place depuis vingt ans, appelant à plus de cohérence et d'équité. "L'État ne peut pas et ne doit pas vivre au-dessus de ses moyens", a-t-il martelé, tout en prônant la suppression des dépenses superflues.
Le dialogue sectoriel a été présenté comme la clé de voûte de sa méthode. "À partir de demain, il y aura des rencontres sectorielles pour discuter de vos préoccupations", a précisé le Premier ministre, qui a identifié l'éducation nationale, l'enseignement supérieur et la santé comme priorités immédiates.
Évoquant les tensions sociales récentes, Sonko a appelé à la responsabilité collective : "Nous éviterons autant que possible la confrontation et nous devons tous éviter de nous pousser mutuellement vers la radicalisation. Personne ne gagne dans la confrontation sociale."
Le chef du gouvernement a conclu en présentant une vision ambitieuse pour l'avenir économique du Sénégal : "Construisons d'abord une économie, créons les conditions de notre souveraineté. Nous devons travailler à nous réapproprier toutes nos ressources pour développer notre pays dans quelques années, en toute transparence, la main dans la main avec les partenaires que vous êtes."
Cette rencontre tripartite marque un tournant dans les relations entre l'État, les syndicats et le patronat, avec un Premier ministre résolu à affronter les défis économiques dans un cadre de dialogue renouvelé.
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SORTIR DE L'ASSIMILATION ÉDUCATIVE
Assane Mboup, enseignant-chercheur, expose les failles d'un système éducatif qui n'a jamais vraiment coupé le cordon avec Jules Ferry. Pour l'expert en communication-management, l'enjeu fondamental est de distinguer éducation et instruction
Dans un entretien captivant accordé à l'émission "Belles Lignes" de Pape Alioune Sarr, Assane Mboup, enseignant-chercheur, a livré une analyse percutante sur les défis structurels du système éducatif sénégalais.
"L'école a une histoire", rappelle d'emblée Mboup en dénonçant le poids persistant de l'héritage colonial dans l'éducation sénégalaise. Citant George Hardy et son ouvrage "Pour une conquête morale", il révèle comment l'école fut délibérément conçue comme instrument de domination : "Le seul moyen avec lequel il serait possible d'assurer la continuité de la domination coloniale française, ce serait l'école." Une stratégie qui, selon lui, continue d'influencer insidieusement les structures éducatives actuelles.
Le chercheur questionne avec audace l'incapacité collective à "tropicaliser" ce système depuis l'indépendance. La question linguistique cristallise particulièrement ces tensions postcoloniales. Mboup partage son expérience révélatrice : "J'ai écrit en wolof, personne n'a voulu éditer. Le même ouvrage en anglais n'intéressait pas les gens. Je devais retraduire cet ouvrage de l'anglais vers le français pour avoir un éditeur." Un témoignage éloquent des hiérarchies linguistiques persistantes qui dévaluent systématiquement les langues locales.
Cette aliénation culturelle se manifeste jusque dans nos jugements quotidiens : "Quand quelqu'un arrive au Sénégal et nous parle un très bon arabe, on dit tout de suite qu'il est oustaz [religieux], alors que la langue qu'il parle a la même valeur que le wolof ou le français."
Pour l'expert en communication-management, l'enjeu fondamental est de distinguer éducation et instruction. "L'erreur, c'est de penser que si la personne ne fréquente pas l'école, elle n'est pas éduquée," affirme-t-il en rappelant que l'instruction n'est qu'un outil au service du bien-être humain. "C'est pourquoi les gens ont migré du ministère de l'Instruction publique au ministère de l'Éducation nationale, parce qu'il s'agit plus d'une question d'éducation."
Le spécialiste plaide pour une école qui soit "un ensemble d'engrenage culturel et socioculturel qu'il faudrait mettre en harmonie par le respect des croyances et des cultures," loin des logiques d'uniformisation héritées du modèle colonial.
Face aux bouleversements technologiques contemporains, l'invité de Pape Alioune Sarr appelle à l'action proactive plutôt qu'à la réaction tardive : "Le changement technologique est irréversible. Il faut qu'on arrête d'être réactionnaire." Il observe que la France intègre déjà l'intelligence artificielle dès la classe de 4e, tandis que le Sénégal risque encore une fois de subir le changement au lieu de l'anticiper.
"Nous vivons une démocratisation de l'accès à l'information éducative," constate-t-il, rappelant qu'aujourd'hui "l'enfant peut rester chez lui avec son écouteur, sa tablette, et apprendre à lire l'anglais." Une réalité qui transforme profondément la relation pédagogique traditionnelle.
Pour cet expert en communication et technologies de transmission, l'avenir de l'éducation sénégalaise passe nécessairement par une révolution profonde qui placerait l'humain au centre, valoriserait les cultures locales tout en embrassant résolument les innovations technologiques.
Dans son dernier ouvrage "La tolérance questionnée", Assane Mboup développe cette vision d'une éducation décolonisée, humaniste et adaptée aux défis du XXIe siècle. Une contribution essentielle au débat sur l'avenir de l'école sénégalaise et africaine.
Par Ibou FALL
LA CASAMANCE, COMBIEN DE VOYOUCRATIES ?
Combien d'accords de paix déjà signé avec le Mfdc ? Soit l’Etat dont la mission est de maintenir l’ordre et la souveraineté dans toute la République, en est capable ; soit il ne l’est pas et doit lâcher les régions qu’il ne peut plus administrer
On efface tout et on recommence ? Le «meilleur Premier ministre de tous les temps», selon son employeur, vient de faire un saut de puce cette semaine à Bissau, pour y signer un énième accord de paix avec l’un des multiples chefs de faction du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), César Atoute Badiate. Une des têtes brûlées de la région qui n’iront sans doute pas en vacances avec le mystérieux Salif Sadio, qui aurait apparemment sept vies… César Atoute Badiate, son lieutenant dans une autre vie, tentera de le dégommer pour prendre le commandement de la faction armée.
Depuis, ils se regardent en chiens de faïence.
Ironie du sort : au même moment, le Général Souleymane Kandé, celui-là même qui nettoie méticuleusement les poches de rébellion il y a de cela peu, est envoyé au placard en Inde.
Des accords de paix, combien l’Etat sénégalais en signe-t-il avec le Mfdc ? Déjà, en 1991, les députés du Pds dont Laye Diop Diatta et Oumar Lamine Badji, conduits par Marcel Bassène, réalisent l’exploit de rencontrer les chefs rebelles dans le maquis et obtiennent qu’ils déposent les armes.
C’est l’hebdomadaire du mardi d’alors, Le Témoin, qui annonce la bonne nouvelle. Ces braves députés prennent contact avec la présidence de la République qui engage des discussions. Marcel Bassène et ses collègues sont en première ligne pour conduire les négociations de paix en Casamance qui finissent par les «Accords de Cacheu».
Un bien pour un mal ? Crise au Pds : son patron, Me Abdoulaye Wade, tout nouveau ministre d’Etat à la présidence de la République, est furieux… Le bénéfice politique de cet exploit lui aurait bien servi à plastronner, parce qu’il ne sert à presque rien à la Présidence. Certes, il a ouvert le bal de la Croix Rouge avec Elisabeth Diouf cette année-là. C’est la rare mission d’importance qu’on lui confie…
Sauf que les députés de Casamance lui gardent alors un chiot de leur chienne. Ils ne sont pas représentés dans le gouvernement alors que si le Pds a une base affective en dehors de Dakar, c’est bien dans le Sud. Ils lui remontent les bretelles à son domicile sans ménagement, en attendant de solder leurs comptes.
Là, c’est fait…
A l’époque, les figures mythiques des combattants du Mfdc sont, entre autres, Sidy Badji et Léopold Diatta. L’Abbé Augustin Diamacoune, figure tutélaire du mouvement indépendantiste, vient de sortir de prison depuis une loi d’amnistie qui les élargit, lui, les combattants du Mfdc et les poseurs de bombes de 1988. L’Histoire nous prouvera que ce n’est pas la meilleure idée du moment…
Des accords de paix qui ne seront jamais respectés, le Mfdc et l’Etat du Sénégal en signent plusieurs : en 1991, 2001, 2022 et, derniers en date, 2025.
La vérité est plus prosaïque : quand des citoyens décident de prendre les armes contre leur pays pour remettre en question l’intégrité territoriale, il n’y a plus lieu de discuter… Soit l’Etat sénégalais dont la mission régalienne est de maintenir l’ordre et la souveraineté dans toute la République, en est capable ; soit il ne l’est pas et doit lâcher les régions qu’il ne peut plus administrer.
Ça ne se discute pas.
De tout temps, la guerre et la zizanie engendrent des économies qui enrichissent les marchands de paix. Des «messieurs Casamance», des repentis au train de vie onéreux, des intermédiaires trop zélés pour être honnêtes, cela fait bien quatre décennies que la rébellion en entretient. Passons sur les droits-de-l’hommiste à l’indignation intéressée, qui se font leur beurre au passage, la zone de non-droit dont l’économie se base sur le trafic de chanvre indien, de bois et de la noix de cajou, les queutards aux droits de cuissages gratuits, le racket légitime au nom de la noble cause…
Lorsque les rebelles déposent les armes en 1991, ça n’a rien à voir avec une brusque prise de conscience : à l’époque, le Général Abdoulaye Dieng, Gouverneur militaire de Ziguinchor, ne fait pas dans le détail. Il pousse le sens de l’honneur jusqu’à emmener avec lui sa famille à son lieu d’affectation, parce que son pari est de faire de la région une zone sûre où ses enfants iront à l’école et les citoyens pourront dormir fenêtres ouvertes… La légende voudrait qu’une importante colonne du Mfdc venant de Guinée-Bissau, coincée lors d’un passage, aurait été décimée par l’Armée sénégalaise, laissant les irrédentistes quasiment sans force.
La médiation des députés du Pds tombe-t-elle alors à pic ? Le Général Dieng, si ça ne tenait qu’à lui, terminerait le travail… Sauf que les députés du Pds s’interposent pour organiser la paix.
On ne saura jamais vraiment quels liens le Pds et le Mfdc tissent contre le régime de Abdou Diouf. Tant que Léopold Sédar Senghor est au pouvoir, Abdoulaye Wade, comme Augustin Diamacoune Senghor, respecte la République. Aucune foucade, pas d’excès.
Est-ce le placide Diouf qui les énerve ?
En 1993, en pleine Présidentielle, alors que la rébellion casamançaise fait des siennes, le candidat Wade déclare urbi et orbi que pour battre campagne dans le Sud, il n’a pas besoin de protection, il y est chez lui. Certes, sa mère, Aïda Dabo, est du Sud. Mais ça ne suffit pas à expliquer qu’il s’y sente autant en confiance…
Les années Wade ne serviront à rien : des mallettes distribuées à quelques repentis ne font pas la paix. C’est vrai, un général bissau-guinéen trop zélé à soutenir la rébellion meurt de manière bizarre dans le maquis, et les rebelles doivent déménager chez Yahya Jammeh pour maintenir leur standing.
S’il faut retenir de la gouvernance de Macky Sall un bilan positif, c’est bien sûr la question casamançaise.
Chapeau bas, de mauvaise grâce…
La première mesure stratégique aura été de virer Yahya Jammeh du pouvoir en Gambie, dès 2016. Puis, le pont de Farafégny qui rend le sentiment d’appartenance à une même Nation aux deux parties : venir du Nord et partir du Sud deviennent si faciles…
Confier au p’tit Colonel Souleymane Kandé la Zone Sud, ce n’était pas con ? Un homme d’honneur qui fait le ménage et nettoie les poches les plus sordides de cette voyoucratie : grottes de munitions, plantations de chanvre indien, trafic de bois… Rien n’échappe à la rigueur de ces gens d’armes qui réduisent à néant cette délinquance institutionnalisée sous le vocable de rébellion.
Lorsque le pétrole et le gaz sénégalais passent de simples vues de l’esprit à projets nationaux, dans le monde, ça donne des idées. La rébellion casamançaise, par exemple, pourrait servir de Cheval de Troie, en plus de quelque politicien aussi exalté que cupide, capable de drainer du monde. Pourquoi négocier avec des gens qui ont pris les armes contre leur pays ? Les traitres, on les passe par les armes.
MACKY DÉNONCE UN PROCÉDÉ POLITIQUE
L'ancien président réfute les accusations de dissimulation financière portées contre son administration par la Cour des comptes. "Je n’ai peur de rien. Ils peuvent poursuivre s'ils veulent", affirme-t-il, n'excluant pas un retour au Sénégal
(SenePlus) - L’ancien président Macky Sall s’est exprimé pour la première fois depuis la publication du rapport accablant de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques durant son second mandat (2019-2024). Dans un entretien exclusif accordé à Jeune Afrique, il a fermement rejeté les accusations de dérive financière, qualifiant le rapport de « procédé politique » et dénonçant une cabale orchestrée par ses détracteurs.
Le 12 février, la Cour des comptes a rendu public un rapport révélant que la dette publique du Sénégal avait été minorée d’environ 25 % dans les comptes officiels. Selon ce document, la dette publique atteignait près de 100 % du produit intérieur brut (PIB) fin 2023 et devrait s’élever à 110 % du PIB d’ici fin 2024. Ces conclusions ont conduit l’agence de notation Moody’s à dégrader la note souveraine du Sénégal de deux crans, soulignant des « indicateurs budgétaires nettement plus défavorables ».
Interrogé par Jeune Afrique, Macky Sall a vivement contesté les allégations de la Cour des comptes et du Premier ministre Ousmane Sonko, qui accuse son prédécesseur d’avoir mis en place des « stratagèmes pour détourner en masse des deniers publics ». « Je m’inscris totalement en faux contre ces allégations de falsifications, a-t-il déclaré. C’est un procédé politique. Nous avons toujours travaillé en toute transparence avec l’ensemble des partenaires. Chaque année, la Cour des comptes a certifié les comptes financiers de l’État du Sénégal. C’est trop facile de revenir après et de dire que tout cela était faux. Tout cela est ridicule. »
L’ancien chef de l’État a également critiqué la méthodologie du rapport, affirmant qu’aucun membre de son gouvernement n’avait été consulté ou interrogé. « J’ai été informé du niveau d’endettement en même temps que tout le monde, par la bouche du Premier ministre. À aucun moment, on ne nous a demandé notre version des faits », a-t-il déploré.
Le rapport de la Cour des comptes met en lumière des pratiques opaques, notamment concernant la dette bancaire intérieure. Macky Sall a rejeté ces accusations, expliquant que certaines opérations de trésorerie courante, comme les emprunts relais auprès des banques locales, sont monnaie courante. « Par exemple, lorsque l’Agence française de développement, la Banque islamique de développement ou la Banque africaine de développement nous prête de l’argent pour financer le TER, nous sommes obligés de demander des crédits relais aux banques locales que nous remboursons une fois le décaissement reçu. Ce sont des opérations normales que gère quotidiennement le ministère des Finances. Le gouvernement n’est en rien impliqué dans ces sujets. La Cour des comptes mélange tout », a-t-il expliqué.
Concernant la dette extérieure, le fondateur de l'APR a insisté sur son caractère transparent : « La dette extérieure ne peut être minorée. C’est de la dette multilatérale ou bilatérale. Il est impossible de la dissimuler car les transactions transitent par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). »
Face aux menaces de poursuites judiciaires annoncées par l’exécutif, dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko, Macky Sall affiche une sérénité déconcertante. « Je n’ai peur de rien, a-t-il affirmé. Ils peuvent poursuivre s’ils veulent. J’ai choisi de vivre au Maroc comme mes prédécesseurs ont choisi librement d’aller en France. Rien ne m’empêche d’aller au Sénégal et je n’exclus pas d’y retourner. »
L’ancien président a également défendu son bilan, rappelant qu’il a « laissé un pays en paix » et qu’il aurait pu briguer un troisième mandat. « Le troisième mandat serait passé, mais j’ai choisi la voie de la démocratie, a-t-il souligné. J’ai proposé une loi d’amnistie qui a permis à ceux qui étaient en prison de sortir. Nous sommes allés aux élections de manière apaisée. Ils ont gagné. Ils n’ont qu’à travailler au lieu de critiquer ce qui a été fait ces douze dernières années. »