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2 décembre 2024
Diaspora
LE FMI EXIGE DES MESURES RADICALES
Le déficit budgétaire devrait dépasser l'estimation précédente de 7,5% du PIB cette année, en l'absence de mesures correctives immédiates. L'institution internationale insiste sur l'importance capitale de la Loi de finances 2025 pour les réformes
(SenePlus) - Une mission du Fonds Monétaire International (FMI), conduite par Edward Gemayel, s'est rendue au Sénégal du 9 au 16 octobre 2024 pour évaluer l'état des finances publiques du pays. Cela fait suite à un rapport de l'Inspection Générale des Finances (IGF) révélant des "révisions substantielles" des données budgétaires pour la période 2019-2023, comme l'indique le communiqué de fin de mission publié ce 16 octobre 2024.
Le FMI salue l'engagement du gouvernement sénégalais en faveur de la transparence, tout en soulignant des défis majeurs. Edward Gemayel déclare : "Le déficit budgétaire et la dette publique pour cette période sont désormais plus élevés que les chiffres précédemment rapportés dans les lois de finances et de règlement."
La situation actuelle est préoccupante. Le FMI note « des signes de tensions accumulées dans l'exécution du budget » avec un manque à gagner en termes de recettes et des dépenses qui restent élevées. Sans mesures correctives, "le déficit budgétaire devrait s'aggraver cette année, dépassant l'estimation précédente de 7,5 % du PIB", alerte M. Gemayel.
Face à ces défis, le FMI appelle à des « réformes audacieuses et rapides pour assurer la viabilité des finances publiques et placer la dette publique sur une trajectoire décroissante."
Parmi les recommandations clés, le FMI préconise "la rationalisation des exonérations fiscales" et "des efforts pour éliminer progressivement les subventions énergétiques et les transferts non essentiels". Ces mesures sont jugées « déterminantes pour favoriser la discipline budgétaire et renforcer la confiance dans la gouvernance publique ».
La Loi de finances 2025 est présentée comme une « occasion cruciale » pour le gouvernement de réaffirmer son engagement en faveur des réformes. L'institution internationale insiste sur l'importance de "renforcer la mobilisation des recettes domestiques" pour jeter "les bases d'un modèle de croissance plus inclusif, tiré par le secteur privé".
L'équipe du FMI poursuivra son travail avec les autorités "dans les semaines à venir pour évaluer l'impact macroéconomique et définir les prochaines étapes", notamment concernant "l'évaluation d'éventuelles erreurs de déclaration dans les programmes passés et en cours soutenus par le FMI".
Cette mission de l'institution de Bretton Woods, qui comprend des rencontres avec le Premier ministre Ousmane Sonko et plusieurs ministres clés, souligne l'urgence pour le Sénégal de redresser sa situation financière et de renforcer sa gouvernance économique.
DAKAR AFFINE LA STRATÉGIE DE RENÉGOCIATION DES CONTRATS PÉTRO-GAZIERS
Contrairement à la rhétorique de campagne, l'administration Faye-Sonko a opté pour une approche adaptée. Un cabinet international sera sollicité pour mener les négociations, visant à « équilibrer les bénéfices économiques entre les différentes parties »
(SenePlus) - Selon des informations obtenues par Jeune Afrique (JA), le gouvernement adopte une approche pragmatique et diplomatique pour renégocier ses accords pétroliers et gaziers avec les multinationales.
Au cœur de cette démarche se trouve le méga-gisement gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), dont l'entrée en production est "imminente". Ce champ, partagé entre le Sénégal et la Mauritanie, est exploité par British Petroleum (BP) et Kosmos Energy. Le gisement pétrolier de Sangomar, exploité par Woodside Energy, est également concerné par ces discussions.
Un comité d'experts a été mis en place pour analyser les contrats existants. Comme l'explique à JA une source proche du dossier : "Il s'agit d'une question d'équité et d'équilibre contractuel". Le gouvernement s'appuie sur les changements géopolitiques et économiques récents, notamment la hausse des prix du gaz naturel liquéfié (GNL) et du pétrole suite à l'invasion russe en Ukraine.
Le coût du projet GTA a déjà été révisé à la hausse, passant de 4,6 à 5,2 milliards de dollars. Le Sénégal soutient que cette augmentation, combinée aux retards de production et à la possibilité des cours, justifie une renégociation des termes.
Contrairement à la rhétorique de campagne, l'administration Faye-Sonko a opté pour une approche adaptée. Un cabinet international sera sollicité pour mener les négociations, visant à « équilibrer les bénéfices économiques entre les différentes parties ».
Par ailleurs, Dakar envisage de diversifier les routes d'exportation du GNL de GTA. Actuellement destiné au marché asiatique, le gouvernement souhaite explorer des opportunités en Europe, où la demande reste élevée suite à l'embargo sur les produits russes.
Cette stratégie s'inscrit dans un contexte où BP a récemment obtenu l'exclusivité de l'achat du GNL de GTA depuis vingt ans, suite à un désaccord avec Kosmos Energy.
Le Sénégal, tout en cherchant à "défendre les intérêts du peuple face aux multinationales", semble privilégier une approche collaborative plutôt que conflictuelle dans ces négociations cruciales pour l'avenir économique du pays.
DAKAR 2026, C'EST MAINTENANT
Mamadou Diagna Ndiaye lève le voile sur les préparatifs des JOJ Dakar 2026. Le président du CNOSS détaille les jalons franchis, de l'élaboration de la feuille de route stratégique au lancement de la phase opérationnelle
Lors d'un Conseil interministériel mardi 15 octobre 2024, Mamadou Diagna Ndiaye, président du CNOSS, a dressé un tableau éloquent des préparatifs des Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026. Il a souligné l'importance historique de cet événement, une première en Afrique, fruit d'efforts collectifs. Ndiaye a mis en lumière les progrès significatifs réalisés et l'approche collaborative adoptée. Son discours ci-dessous, révèle une vision ambitieuse pour ces Jeux, vue comme un catalyseur de transformation pour le Sénégal et l'Afrique.
"Monsieur le Premier ministre,
Mesdames, Messieurs les ministres,
Chers Participants,
Monsieur le Premier ministre, ce Conseil interministériel vient à son heure et nous donne l'opportunité d'attirer votre haute attention sur les préparatifs des Jeux olympiques de la Jeunesse Dakar 2026.
Cet évènement, une première en Afrique, est le résultat des efforts collectifs, soutenus et coordonnés des autorités de la République et du Mouvement Olympique sénégalais.
Comme l’a rappelé Monsieur le président de la République, nous sommes inscrits, ensemble, dans une dynamique de co-construction.
Je voudrais rappeler que le Comité d’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2026 est mis en place pour conduire le processus de préparation et de livraison des Jeux, en bonne intelligence avec toutes les parties prenantes.
Nous avons très tôt inscrit notre action autour de deux objectifs majeurs :
La définition du cadre institutionnel qui identifie, délimite et organise le rôle des parties prenantes que sont le Comité International olympique, propriétaire des Jeux, l’État du Sénégal, la Ville de Dakar, et le Comité national olympique et sportif sénégalais, pour conformer nos méthodes et nos actions au Contrat d’Hôte, qui constitue le référentiel des Jeux olympiques de la Jeunesse Dakar 2026.
La mobilisation et l’implication des parties prenantes nationales partenaires de la livraison des Jeux.
Prenant conscience de l’enjeu que constitue les JOJ Dakar 2026, des activités soutenues ont rythmé l’agenda de préparation et des points d’étape ont fait l’objet de présentations régulières au Gouvernement du Sénégal et au Comité International Olympique :
Lors des sessions du CIO (138ème à Tokyo, 141ème à Mumbai)
Devant la commission exécutive (octobre 2022, novembre 2023)
Devant la commission d’évaluation (octobre 2022, septembre 2023)
Et récemment, le 26 décembre 2023 à Dakar lors du Conseil Présidentiel sur les JOJ, sous l'ancienne Administration.
Toutes ces instances ont pu apprécier le travail réalisé par le Comité d’organisation, en conformité avec les engagements contenus dans le Contrat d’Hôte, et ainsi mesurer les jalons importants qui ont été franchis, notamment :
L’élaboration de la feuille de route stratégique (Plan d’Edition),
La finalisation du Programme Sportif de Dakar 2026 dans une logique d’optimisation budgétaire,
Le démarrage et le suivi rapproché des travaux de construction/réhabilitation des sites et des infrastructures destinés à accueillir les Jeux,
Le lancement de la phase opérationnelle des Jeux avec l’identification exhaustive des acteurs qui en ont la responsabilité,
La conduite des activités d’engagement et de mobilisation de la jeunesse sur tout le territoire national.
Monsieur le Premier ministre,
Si nous avons pu jusqu’ici, être au rendez-vous à chacune des étapes, c’est parce que nous avons su mettre en place un modèle de livraison qui privilégie la responsabilisation de chaque acteur grâce à l’appui de votre Administration, à travers tous les ministères impliqués. A titre d’exemple: En collaboration avec le ministre de l’Éducation Nationale, nous avons décidé le lancement dans les prochains jours du concours de la Mascotte des JOJ à l’échelle de tous les établissements scolaires du pays.
Je saisis l’occasion pour exprimer mes sincères remerciements à toute votre Administration ici présente, pour le précieux accompagnement de leurs services respectifs aux côtés du Comité d’organisation.
Les JOJ Dakar 2026 s’inscrivent dans la ligne qui place la Jeunesse et le Sport au cœur des dynamiques de transformation.
Réussir ce pari suppose également une coopération puissante avec les membres de la grande famille olympique à travers :
La consolidation des partenariats avec l’ACNOA, l’ACNO, les Fédérations Internationales, les autres Comités nationaux olympiques ;
La mise en œuvre des Conventions avec les Comités d’organisation des Jeux olympiques de Beijing 2022, Paris 2024, Milano Cortina 2026 et en perspective, Los Angeles 2028.
Par ailleurs, le partage avec despPays et organisations internationales ayant acquis une forte expérience dans l’organisation des Jeux olympiques est en cours avec le soutien de la République Populaire de Chine et de son Comité National Olympique, du Japon à travers la Fondation Nippone, de la Corée du Sud, de la République du Tatarstan, partie intégrante de la Fédération de Russie et, plus généralement, de plusieurs pays de l’Union européenne.
Ces partenariats renforcent ainsi les atouts du Comité d’Organisation dans la poursuite de l’objectif de livrer des Jeux dignes du Sénégal et qui feront la fierté de la jeunesse africaine.
Nous avons conscience que c’est une préoccupation forte du gouvernement. En témoigne la minutie avec laquelle les travaux préparatoires de ce Conseil Interministériel ont été menés sous la conduite du ministre Secrétaire général du gouvernement, avec à ses côtés Madame le ministre des Sports de la Jeunesse et de la Culture.
Les échanges ont mis en exergue deux consensus forts :
Le renforcement de l’implication de toutes les parties prenantes nationales en particulier la Jeunesse et les Territoires,
L’utilisation transparente et rationnelle des ressources financières, en veillant à ce que les Jeux produisent le maximum d’impact et d’héritage. Le Coordonnateur Général y reviendra.
A propos des territoires, il s’agit d’intéresser le plus grand nombre de collectivités, à côté de la Ville de Dakar, et des Communes de Diamniadio et de Saly qui sont, elles, membres du Comité d’organisation et, à ce titre, accueillent déjà des activités culturelles dans le cadre du « Festival Dakar en Jeux ».
Monsieur le Premier ministre,
Le socle du projet Dakar 2026 est articulé autour de la vision : « La Jeunesse et le Sport, pour une contribution à la transformation du Sénégal et une source d’inspiration pour l’Afrique ».
Cette vision, qui a été pensée par la communauté universitaire nationale et les organisations de jeunesse, reste notre crédo et nous impose de nous ouvrir à tous les segments de la société. Ainsi, le Comité d’Organisation implique dans toutes ses activités, les acteurs de la Société civile, du Patronat et des Syndicats de travailleurs.
Je voudrais enfin vous remercier, Monsieur le Premier ministre, de cette nouvelle dynamique que vous suscitez et vous prie de bien vouloir transmettre à monsieur Le Président de la République tout notre respect pour l’intérêt qu’il porte aux JOJ Dakar 2026 et pour son soutien de tous les instants.
Qu'il me plaise de rappeler que nous avions apprécié en son temps sa prestation sur le thème "Jeux Olympiques et Développement Durable" à l'occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024, parallèlement à son entretien riche d'enseignements avec les équipes techniques du CIO, conduites par le président Thomas Bach.
En recevant ce dernier, en séjour au Sénégal à partir de demain avec l'ensemble des membres africains du CIO, en signe de consécration de la Place de Dakar pour une Première en Afrique, il réitère, ce faisant, son attachement au Mouvement olympique ainsi que l'intérêt qu’il accorde au succès des JOJ Dakar 2026.
Je vous remercie de votre aimable attention."
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KYLIAN MBAPPÉ AU CENTRE D'UNE ENQUÊTE POUR VIOL EN SUÈDE
Le joueur français du Real Madrid serait considéré comme "raisonnablement suspect" dans une affaire de viol présumé intervenu dans un discothèque de Stockholm, la capitale suédoise. Il dénonce une fake news
Le monde du football est secoué par une nouvelle affaire impliquant la star française Kylian Mbappé. Le parquet suédois a confirmé ce mardi 15 octobre, l'ouverture d'une enquête pour viol suite à la visite de l'attaquant à Stockholm la semaine dernière.
Les faits présumés se seraient déroulerés jeudi dernier, lors d'une soirée en boîte de nuit où Mbappé et ses proches avaient privatisé une salle. Une plainte a été déposée le samedi suivant par une victime présumée.
Face à ces accusations, Mbappé a vivement réagi sur les réseaux sociaux, qualifiant l'affaire de "fake news" et établissant un lien avec son différend financier actuel avec le Paris Saint-Germain.
L'enquête en est à ses débuts, la police ayant déjà procédé à des prélèvements dans l'hôtel où a séjourné le joueur.
par Farid Bathily
CENT ANS, LE PLAFOND DE LA VIE HUMAINE ?
Et si la longévité humaine avait atteint sa limite ? Une nouvelle étude révèle que même dans les conditions les plus favorables, la probabilité de dépasser aujourd’hui le seuil des 100 ans est de 15% chez les femmes et 5% chez les hommes
Et si la longévité humaine avait atteint sa limite ? C’est ce que suggère une nouvelle étude publiée lundi 7 octobre 2024 dans la revue spécialisée Nature Aging. Baptisée L'improbabilité d'une prolongation radicale de la vie humaine au XXIe siècle, elle remet en cause la possibilité d’une prolongation de la durée de vie au-delà d’une certaine limite, à moins d’une "avancée médicale majeure" et jusqu’ici hors d’atteinte.
Les données de l’enquête menée par le professeur S. Jay Olshansky de l'Université de l'Illinois à Chicago et ses collègues, situent à 87 ans en moyenne – 84 ans pour les hommes et 90 ans pour les femmes – la durée de vie maximale sur terre. Un âge que de nombreux pays sont d’ores et déjà proches d’atteindre.
"Nous suggérons que la durée de vie que nous connaissons actuellement est approximativement celle maximale que nous pourrons atteindre", appuie S. Jay Olshansky.
L'espérance de vie stagne
Il a pour ce faire, examiné les données d'espérance de vie à la naissance entre 1990 et 2019 dans plusieurs nations réputées pour leur longévité, notamment l'Australie, la France, l'Italie, Hong Kong, le Japon, la Corée du Sud, l'Espagne, la Suède, la Suisse et les États-Unis. Les résultats révèlent un ralentissement considérable du rythme de progression de l'espérance de vie moyenne dans tous ces pays à l’exception de Hong Kong.
Cette situation indique selon les auteurs que l’humanité se rapproche des limites du "biologiquement possible" concernant la durée de vie moyenne, après des décennies d'augmentation constante de l'espérance de vie grâce aux progrès médicaux et technologiques.
Cette vision est plus pessimiste que celles de certains démographes, dont James Vaupel qui estimait en 2021 que la majorité des personnes nées au 21e siècle vivraient jusqu'à 100 ans.
Un obstacle infranchissable ?
Plus révélateur, l’étude explique que même si toutes les morts avant 50 ans étaient éliminées de l’équation, l'espérance de vie moyenne ne s'allongerait que d'un an pour les femmes, contre un an et demi à peine pour les hommes.
Par ailleurs, même en éliminant les causes de mortalité liées aux maladies courantes et aux accidents, le vieillissement intrinsèque des organes devrait conduire inéluctablement au décès, selon S. Jay Olshansky. Il affirme à cet effet que les organes internes et les systèmes physiologiques se dégradent inévitablement avec l'âge, entraînant de fait un déclin fonctionnel tel que le corps humain ne peut physiquement espérer vivre beaucoup plus longtemps qu'aujourd'hui.
Malgré ces constats pessimistes, l'espoir réside peut-être dans la recherche sur le ralentissement du processus de vieillissement. C’est notamment sur cet aspect de la recherche médicale que le docteur Steven Austad de l'Université de l'Alabama à Birmingham, parie quant à la perspective qu'un être humain puisse atteindre 150 ans
MACKY SALL SONNE L'ALARME FACE À LA MENACE DJIHADISTE
En marge du Future Resilience Forum, l'ex-président dépeint un tableau alarmant du terrorisme africain, appelant la communauté internationale à passer à l'action avant qu'il ne soit trop tard
(SenePlus) - Dans une déclaration en marge du Future Resilience Forum à Londres et rapportée par Bloomberg, l'ancien président Macky Sall a lancé un appel urgent à la communauté internationale concernant la lutte contre le terrorisme en Afrique. Selon lui, ce combat dépasse largement les frontières du continent et nécessite une mobilisation globale.
"L'Afrique a été laissée à elle-même pour faire face aux défis du terrorisme, que ce soit dans la région du Sahel, dans la Corne de l'Afrique ou même en Afrique australe au Mozambique", a déclaré Sall, soulignant l'ampleur et la diversité géographique de la menace. Il insiste sur le fait que "l'avancée du terrorisme sur le continent n'est pas seulement une affaire africaine. Ce serait une erreur de croire qu'il appartient aux Africains de résoudre cette question."
Cette déclaration intervient dans un contexte de retrait progressif des forces occidentales de la région du Sahel, devenue un épicentre du terrorisme mondial. Les récents coups d'État au Niger, au Mali et au Burkina Faso ont accéléré ce désengagement, laissant un vide sécuritaire préoccupant.
Macky Sall a également évoqué l'efficacité des missions de maintien de la paix de l'ONU, les qualifiant "d'essentiellement inefficaces et inadaptées à la situation sur le terrain". Il a précisé que ces missions "n'allaient jamais résoudre les problèmes de sécurité de l'Afrique", pointant du doigt le manque de mandats et de moyens adéquats.
Face à ces défis, l'ancien président propose une alternative : "Ce dont on a vraiment besoin, ce sont des troupes africaines opérant dans le cadre de l'architecture africaine de paix et de sécurité, avec le soutien logistique et financier des Nations Unies, ainsi que d'autres partenaires comme l'Union européenne."
felwine sarr en conversation avec mamadou diouf
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L'ÉQUILIBRE FRAGILE D'UNE NATION
EXCLUSIF SENEPLUS - Entre traditions ancestrales et aspirations modernes, le Sénégal cherche à redéfinir son identité collective, au-delà du modèle "islamo-wolof" hérité de l'ère coloniale. Comment y parvenir ?
Dans le dernier numéro de l'émission "Chroniques d'un temps politique" animée par Felwine Sarr, l'historien Mamadou Diouf offre une analyse perspicace de la construction et de l'évolution de la nation sénégalaise.
Au cœur de son propos, Diouf révèle comment le modèle « islamo-wolof », forgé durant l'ère coloniale, a jeté les bases de l'identité nationale sénégalaise. Ce modèle, loin d'être monolithique, a progressivement intégré diverses communautés et régions périphériques, créant un tissu social complexe et dynamique.
L'indépendance marque un tournant crucial dans la formation de l'imaginaire national. Des figures comme Léopold Sédar Senghor ont œuvré à la création d'un récit commun, s'appuyant notamment sur le concept de "parenté à plaisanterie" pour tisser des liens entre les différentes communautés.
Diouf souligne l'équilibre délicat qui caractérise la construction nationale sénégalaise : d'un côté, la reconnaissance des spécificités communautaires ; de l'autre, l'émergence d'une culture politique vernaculaire partagée. Cette dualité a permis l'instauration d'un espace public où les différentes composantes de la société peuvent interagir et négocier.
Aujourd'hui, le Sénégal fait face à des tensions qui entraînent un décalage entre les imaginaires traditionnels et les aspirations nouvelles, particulièrement celles de la jeunesse. Cette génération, ancrée dans le local mais ouvert sur le monde, redéfinit les contours de l'identité nationale.
Le défi qui se présente au Sénégal, et plus largement à l'Afrique, est de repenser le concept même de nation. Mamdou Diouf plaide pour des formes de gouvernance plus souples, capables de reconnaître la pluralité des communautés tout en s'inscrivant dans ce qu'il appelle le "temps du monde" - une universalité qui ne nie pas les particularismes.
KEMI SEBA ARRÊTÉ À PARIS
L'homme de 42 ans, critique virulent de la France, était "en possession d'un passeport diplomatique nigérien et d'un visa Schengen" au moment de son interpellation
(SenePlus) - L'activiste béninois Kemi Seba, connu pour ses positions anti-françaises et son soutien à la junte nigérienne, a été arrêté à Paris le mardi 15 octobre. Selon une source officielle française citée par Le Monde, il était "en possession d'un passeport diplomatique nigérien et d'un visa Schengen" au moment de son interpellation.
Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, est une figure polarisante dans le paysage politique africain. Président de l'ONG Urgences panafricanistes, il s'est fait connaître comme un farouche opposant à la politique française en Afrique. Son parcours est marqué par de nombreuses controverses, notamment ses liens présumés avec le groupe de sécurité privé russe Wagner, qui aurait financé une partie de ses activités.
L'arrestation de Seba intervient dans un contexte tendu. Début août, il avait annoncé sur le réseau social X avoir reçu un passeport diplomatique nigérien du général Abdourahamane Tiani, leader de la junte au pouvoir au Niger. Seba avait présenté ce geste comme "une réponse apportée à la procédure de déchéance de [sa] nationalité commise par la Françafrique contre [sa] personne". En effet, l'activiste avait été déchu de sa nationalité française en juillet, quelques mois après s'être filmé en train de brûler son passeport français en banlieue parisienne.
Ancien leader de la Tribu Ka, un groupuscule dissous en 2006 par le gouvernement français pour son antisémitisme et son idéologie prônant la séparation entre Noirs et Blancs, Kemi Seba a été condamné à plusieurs reprises en France pour incitation à la haine raciale. Ces dernières années, il s'est fait remarquer par son opposition virulente au franc CFA, organisant des manifestations dans plusieurs pays africains, ce qui lui a valu d'être régulièrement interpellé, expulsé ou refoulé, notamment de Côte d'Ivoire, du Sénégal et de Guinée.
En France, ses activités ont également attiré l'attention des autorités. L'année dernière, le député Thomas Gassilloud (Renaissance), alors président de la commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale, l'a accusé d'être un "relais de la propagande russe" et de servir "une puissance étrangère qui alimente le sentiment antifrançais".
À l'heure actuelle, le motif précis de l'arrestation de Kemi Seba reste inconnu.
par Elie Charles Moreau
LA CULTURE, PARENT PAUVRE DU NOUVEAU RÉFÉRENTIEL 2050
Les nations et les peuples, tout autant les États, ne se distinguent pas forcément par des produits intérieurs ou nationaux bruts mais, sûrement, par la manière dont on y prend en charge la culture !
Un seul regret et d’amer en tous plans et points de vue : la Culture encore mise, sinon remise, au 3è sous-sol ! (….)
Pour la Culture, il faut qu’on cesse d’en être encore à, tous les jours, devoir, malgré nous, tourner en rond en sautillant et, encore malgré nous, en clamant, comme c’est le cas depuis le siècle dernier : « la Culture est au début et à la fin du développement » !
Et puis ? Plus rien de viable si ce n’est de constater, en les déplorant seulement, l’incivisme sans répit croissant, la perte en continu des valeurs qui nous restituent à nous-mêmes, les acteurs socioculturels toujours se rongeant et les hardes et les sangs, des comédiens sans cesse flirtant avec la précarité et les affres du quotidien, des éditeurs et écrivains en légitime attente de tout et trop loin de pouvoir vivre de leur art et profession, le livre et la lecture comme prédestinés à la banalisation (et dire qu’il n’est pas une autorité d’Etat qui ne leur doive formation et instruction civiques, savoir-être, savoir-faire, savoir-vivre et réussite sociale).
Mais, il est aussi, en un tel paquet de désordres et fautes de goût, une outrancière folklorisation des objets qui donnent sens au secteur et en constituaient l’âme ! Et, au train où vont les choses, et qui voit la Culture mise en sandwich entre le Sport et la Jeunesse (autres domaines de souveraineté !), je dois à la vérité d’avouer ne pas m’attendre à quelque recouvrement de souveraineté (s) ! Sinon, ça n’est pas encore demain la veille !
Et ce serait dommage et malheureux ! Et l’on aura amputé le patriotisme de quelque chose d’essentiel : de ce qui lui est socle et levain, pardi ! Parce que les nations et les peuples, tout autant les États, ne se distinguent pas forcément par des produits intérieurs ou nationaux bruts mais, sûrement, par la manière dont on y prend en charge la culture ! En 1966, Mao Tsé Toung, avec la révolution chinoise, clairement et avec la froideur qui sied, montrait déjà le chemin.
Au fil des jours, les géants dits d’Asie ( Japon, Corée, Inde, etc.) nous en donnent la parfaite illustration. Sans oublier les États Unis d’Amérique qui, en gestes et en faits aliénants, mènent le monde : culturellement !
Ce matin, en l’Agora solennelle de Diamniadio, « Le Référentiel » a été mis en partage, à fin de « légitime appropriation par les populations », dit-on. Mes réflexes de patriote intransigeant ajoutés à mon refus éperdu de toutes les servilités qui sont des barouds, absolument d’honneur, que j’entretiens depuis le 20è siècle, c’est à dire depuis 1973 pour être précis, me contraignent et forcent à lui accorder de favorables préjugés.
C’est avouer que je suis sur des réserves et attends, plus que jamais, que « Diomaye & Sonko » rendent à la Culture et ses syllabes et toute sa noblesse ! Là et seulement là, et en sur-priorité, est le fiable et plus sûr chemin de la Souveraineté réellement convertibles en destin pérenne !
Le Professeur Cheikh Anta Diop et le capitaine Thomas Sankara, penseraient encore comme moi. Et pour sûr, Mame Abdoul Aziz Sy ! (…..)
par Pape Samba Kane
DE NDEEM À MBACKE KADIOR, HOMMAGE À SERIGNE BABACAR MBOW
Le vendredi 18 octobre, la galerie Maam Samba à Ngor sera le théâtre d'un hommage à Serigne Babacar Mbow. L'événement promet d'être un kaléidoscope de témoignages, retraçant le parcours exceptionnel de cet homme aux multiples facettes
Vendredi 18 octobre, à la galerie Maam Samba, du nom de son grand-père, fils du fondateur du village de Ndeem, petit hameau du département de Bambey, que Serigne Babacar Mbow a fait connaître à travers le monde, se déroulera une cérémonie d’hommage à celui qui restera pour ses amis d’enfance "Chacun" ; sinon Shakun, comme le créateur imaginatif qu'a toujours été Babacar Matouty Mbow signa quelques petits et grands papiers d'une originalité remarquable dans le journal Le Politicien, où nous passions voir "grand Less" à son grand plaisir. - C'était aux débuts des années 1980, nous faisions la navette entre Gorée et Mermoz, chez Yaye Ngoné, sa mère où nous avions trouvé refuge ...
Un peu plus tard, ou en même temps, quelques œuvres littéraires suivront que Shakun ne publia pas, ne publiera jamais ; son évolution spirituelle, pour le dire ainsi, les ayant enterrées. Ce, littéralement, du moins pour le manuscrit de roman "Le poète du désert", que les quelques personnes l'ayant lu voyaient comme un grande œuvre littéraire.
Nous formions une petite bande de rêveurs, Lamine Ndour, guitariste de talent, Alioune Sow, un inoubliable peintre, binôme alors de Zoulou Mbaye ; petite bande dont Shakun était le meneur, grand frère et mentor. Un peu guide spirituel déjà, même si des idéaux plus laïcs, voire profanes, comme l'art, étaient nos moteurs.
Mais Shakun, dans sa manière de vivre, ascétique, désintéressée et généreuse, couvait déjà - c'est peut-être seulement le recul et ce qu'il a fait de sa vie, qui, aujourd'hui, rendent cela si évident à mes yeux - le Cheikh, Serigne Babacar Mbow, dont l'œuvre aux plans spirituel, social, économique, n'a pas fini de faire le tour du monde.
Je vais avoir 24 ans, quand je le rencontre, il a un passé de jeune Dakarois de la Médina, grand footballeur ayant, après l'inévitable foot de rue, intégré le grand club du Jaraaf de Dakar, il a un vécu d'étudiant engagé et turbulent en France, et, commencé déjà à Dakar, de militant d'une gauche sénégalaise de l'immédiate après-indépendance, dynamique mais polymorphe ; Babacar ayant choisi de militer à And-Jëf, chez les Maoïstes. De cette époque, de ces époques devrions-nous dire, d'autres que moi, qui les ont vécues avec lui, témoignerons ce 18 octobre. Nous l'espérons et les y invitons, Boubacar Boris Diop et moi, qu'un concours de circonstances incluant notre relation à lui et une proximité avec des événements impliquant sa famille, presque donc le hasard, a désigné pour porter une partie de la communication sur un projet de Café Littéraire que, de son vivant, Serigne Babacar avait inspiré à ses enfants, en charge de la gestion de la galerie Maam Samba de Ngor. - Dans celle-ci, sont exposées les innombrables réalisations de l'ONG des associations du village de Ndeem que Serigne Babacar a fondée et présidée, entre autres remarquables œuvres de développement humain, social et économique, dans une démarche écologique, inclusive et solidaire.
Se tiendra à nos côtés à cette occasion du 18 octobre, Assane Mboup, directeur de la très connue et dynamique Télé-école, témoin, lui, de Ndeem à Mbacké Kadior, du cheminement, spirituel baay-fall de Serigne Babacar, doctrine indissociable du travail, en tant que son viatique. Ensemble, ils ont sillonné l’Europe, propageant, selon les propres mots d’Assane, non pas seulement la doctrine du développement éco solidaire impulsée à Ndeem, mais aussi l’approche spirituelle la soutenant.
La diversité des productions agricoles, artisanales, manufacturières et les nombreuses innovations dont celles-ci sont accompagnées, ont ouvert des voies vers divers accomplissements, notamment la pénétration du marché international du commerce équitable, à des populations, surtout féminines, jusqu’alors en marge d’un système figé dans des pratiques agricoles et socioéconomiques régressives.
Lors d'une visite à Ndeem, nous fûmes impressionnés par l'élaboration d'un charbon, alternatif au bois, à base d'argile et de coques d'arachides, une fabrique de meubles en bambou, des teintureries à tendance bio, la culture de coton, et d’autres types d’activités innovatrices touchant à l’élevage, à l’aviculture, etc.
Beaucoup, parmi les personnes auxquelles je pensais tantôt comme pouvant mieux témoigner du parcours de Shakun que nous-mêmes, ont visité le Ndeem de Serigne Babacar et en sont revenus impressionnées par la somme considérable de ses réalisations et de son implication physique personnelle dans tous les travaux. Parmi elles, Mao Wane, lui aussi militant de cette gauche aujourd'hui rangée. Connu pour avoir continué son action militante avec le daara de Malika, il m’a un jour dit avec émotion : " Chacun a réalisé notre utopie".
Nous souhaitons le voir, vendredi 18 octobre à la galerie Maam Samba, ainsi que nous souhaiterions y recevoir d’autres compagnons de route de « Chacun » sur le terrain politique et ailleurs dans son riche parcours, je pense à Amadou Tidiane Wone, Mamadou Diop Decroix, Papa Touty Sow, particulièrement à Majid Ndiaye, lui et Serigne Babacar ont entretenu une amitié pressue fusionnelle - Et d’autres et d’autres et d’autres encore …
Serigne Babacar, devenu Cheikh Baye Fall, réalisa à Ndeem un travail si remarquable au cours de trois décennies, qui conduisit le Khalife général des Baye Fall, Serigne Cheikh Dieumb Fall, à lui confier, sur instruction (ndigël) du Khalife des Mourides, alors, Serigne Cheikh Sidy Mbacké, des travaux destinés à doter Mbacké Kadior d'infrastructures éducatives, agricoles et résidentielles de grande envergure. C'était il y a une dizaine d'années.
Dans la ferveur, il déménagea tout de suite de Ndeem vers le berceau du Mouridisme, lieu de la Grande Rencontre entre Cheikh Ahmadou Bamba et Cheikh Ibra Fall, avec armes et bagages, sa famille et nombre de ses talibés. Là, il ne tarda pas à donner de claires indications que cette confiance placée en lui par les plus hautes autorités mourides était amplement méritée.
Discipline, rigueur et travail soutenus ont fait très vite sortir de terre toutes les infrastructure du cahier des charges
Le vendredi 1er mars 2024, Dieu qui l'avait donné au monde, à sa famille, à ses amis, à Ndeem et au Mouridisme, le leur a repris. Aujourd'hui, Serigne Babacar Mbow repose dans ces cimetières de Ngiguis Bamba, à Mbacké Kadior, les cimetières des habitants de Thillé (village situé à 1 kilomètre), dont il avait participé à la réhabilitation, en offrant des matériaux de construction, et en participant de ses propres mains aux travaux ; de sa propre initiative, mais, dans la pure tradition mouride, après en avoir sollicité et obtenu le ndigël.
Les chantiers qui lui avaient été confiés sont aujourd’hui quasiment achevés. Ce qu’il en reste est ce qu’on appelle les finitions, carrelage et peinture, matériaux que Serigne Babacar avait déjà acquis et stocké dans un container. Et aucune crainte ne subsiste que ses enfants, avec en tête Cheikhouna Mbow, son fils aîné, héritier de la charge - comme le veut la tradition chez les Baye Fall -, achèveront, pour le peu qu'il en reste, les travaux entamés par leur père et surtout guide spirituel, qui leur a laissé de solides valeurs. Sokhna Aïssa, sa compagne de toujours, et mère de ses enfants, qui a suivi, soutenu et accompagné Serigne Babacar dans son parcours initiatique jusqu'à son aboutissement en tant que Cheikh, y veillera par ses bénédictions.
Durant quatre décennies son engagement spirituel s'est, on l'a vu, accompli en même temps que des réalisations sociales au bénéfices de communautés et d'individualités en ayant tiré un accomplissement perceptible dans les marques de reconnaissance que, de son vivant déjà, Serigne Babacar recevait de partout. Quand sa disparition fut annoncée,
les nombreux hommages venus de tous les coins du pays, d’Afrique, d’Europe et d’ailleurs, de personnes de toutes catégories professionnelle, sociale ou religieuse, ont constitué un hymne à son engagement dans l’accomplissement de l’humain au double plan matériel et spirituel par le travail, la méditation et le partage.
Or, l'intellectuel et déjà écrivain prolifique qu'était Shakun écrivant sous nos yeux avec une rapidité déconcertante, nouvelles et fantaisies de toutes sortes- avait mis ces dispositions créatrices au service de son engagement dans la spiritualité. De sa plume, il a écrits dix ouvrages, tous dans la ligne soufie d’interprétation et d’exaltation de la parole divine, mise au service de l’humain. Dix ouvrages aux titres éloquents, dont voici quelques-uns : « La noblesse spirituelle de l’âme : Les Gens de l’Amour » -2012 « L’aura de la femme dans le verbe divin » - 2019 ; « L’Amour divin dans le verbe du prophète » - 2022 ; « Cheikh Ibrahima Fall : La Lumière de la Sainte Piété » -2023 ; tous parus à Harmattan- Sénégal. Serigne Babacar a aussi laissé deux ouvrages posthumes dont l’un est en cours de publication par les Editions Albouraq à Paris.
Le 18 octobre, en présence de sa famille, des ses disciples et de ses amis de tous horizons, venus de partout, à l’occasion du lancement du Café Littéraire Maam Samba, un hommage lui sera rendu, avec des témoignages qui nous en apprendront plus sur la trajectoire de vie proprement exceptionnelle de Serigne Babacar Mbow.