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30 novembre 2024
Diaspora
L’ÉTAT RÉAFFIRME LA LAÏCITÉ INCLUSIVE DANS LES ÉCOLES
Le port des signes religieux (voile, croix, perles sacrées) est permis. Toutefois, cette acceptation est encadrée par des règles strictes visant à garantir la participation des élèves à toutes les activités pédagogiques et sportives
(SenePlus) - Le ministère de l'Éducation nationale vient de franchir un pas décisif vers une éducation plus inclusive et respectueuse de la diversité. Dans un arrêté daté du 8 octobre 2024, le ministre Moustapha Mamba Guirassy a établi de nouveaux principes directeurs pour les règlements intérieurs des établissements scolaires, publics comme privés.
Ce texte, qui s'inscrit dans le respect de la Constitution sénégalaise, met l'accent sur "la sauvegarde de l'ordre républicain, la cohésion nationale, la garantie des libertés individuelles et collectives, le respect de toutes les croyances religieuses, l 'égalité devant la loi, la non-discrimination et l'inclusion sociale et scolaire."
L'un des points les plus marquants du document concerne le traitement des signes religieux en milieu scolaire. Contrairement à d'autres pays qui ont opté pour une interdiction stricte, le Sénégal a choisi une voie médiane. L'arrêté stipule clairement "le respect des croyances religieuses incluant l'acceptation du port des signes religieux, tels que le voile, la croix, les perles sacrées, sans préjudice à une identification nette de l'élève dans l'enceinte de l' école, dans les classes et lors des activités pédagogiques."
Cette approche inclusive s'accompagne cependant d'une condition importante : "Ce respect de la différence religieuse ne soustrait pas l'élève, excepté par des dispenses objectivement motivées, de la participation aux activités pédagogiques et sportives obligatoires." Cette clause vise à maintenir un équilibre entre le respect des croyances et la nécessité d'une participation pleine et entière à la vie scolaire.
L'arrêté aborde également la question de la mixité, un sujet parfois sensible dans certains contextes religieux. Il prévoit "l'acceptation de la mixité et le respect mutuel en vue de renforcer les valeurs du vivre ensemble", interdisant notamment "toute entrave à la mixité dans l'utilisation de l'espace scolaire y compris les tables-bancs, les bancs publics et les terrains sportifs, à l'exception des toilettes et vestiaires".
Dans un souci de promotion du vivre-ensemble, le texte encourage "l'acceptation de formes de salutation autres que serrer la main", tout en interdisant "toute forme de violence physique et verbale ou mots de harcèlement".
Ces nouvelles directives s'inscrivent, selon l'État, dans une volonté plus large de créer un "environnement propice aux enseignements et aux apprentissages". Elles abordent des aspects variés de la vie scolaire, de la sécurité à la discipline, en passant par la participation des élèves à la vie de l'établissement.
L'arrêté prévoit également des procédures disciplinaires « justes et équitables », insistant sur « la proportionnalité des sanctions négatives » et « le droit à la défense » des élèves. Il encourage par ailleurs « la participation active de tous les membres de la communauté éducative, en prévoyant des instances de dialogue et de concertation ».
La mise en œuvre de ces nouvelles règles sera supervisée par les Inspections d'Académie, qui disposeront d'un délai de 60 jours pour approuver les règlements intérieurs soumis par les établissements. "Tout règlement intérieur non approuvé est non applicable", précise l'arrêté.
Cette initiative du ministère de l'Éducation nationale représente une approche novatrice de la laïcité en milieu scolaire. Elle embrasse la diversité religieuse tout en maintenant un cadre commun pour tous les élèves. Le Sénégal se ainsi positionne comme un modèle potentiel pour d'autres pays confrontés à des défis similaires.
BOUBACAR BORIS DIOP, LA VOIX DES NAUFRAGÉS DU JOOLA
Avec "Un Tombeau pour Kinne Gaajo", l'écrivain sénégalais exhume les secrets du Joola et rend un vibrant hommage aux disparus à travers le destin fictif de Kinne Gaajo, l'une des passagères du navire
(SenePlus) - Le 26 septembre 2002, le ferry Le Joola, qui reliait Dakar à Ziguinchor dans le sud du Sénégal, a chaviré, faisant effectivement 1 863 morts et seulement 64 survivants. Plus de vingt ans après, ce naufrage reste le deuxième accident maritime non militaire le plus meurtrier de l'histoire récente. Pourtant, il demeure méconnu du reste du monde et même au Sénégal, les victimes et les rescapés n'ont pas bénéficié d'une commémoration digne de ce nom ni d'indemnisations, tandis que peu de responsables ont été sanctionnés.
L'écrivain Boubacar Boris Diop est l'un des rares à avoir écrit sur cette tragédie, d'abord dans son deuxième roman en wolof "Bàmmeelu Kocc Barma", traduit en français par l'auteur lui-même sous le titre "Un Tombeau pour Kinne Gaajo" (éditions Philippe Rey, 2024). Comme l'explique Marame Gueye, professeur de littératures africaines et de la diaspora africaine à l'Université East Carolina, dans une note de lecture, Diop "y alterne entre commentaire journalistique, récits historiques et fiction, souligne l'importance du devoir de mémoire, de la responsabilité, la nécessité pour les Africains de connaître leur histoire, et s'interrogeant sur le langage et les complexités de l'écriture."
À travers l'histoire de Kinne Gaajo, une femme qui vivait en marge des conventions sociales et qui faisait partie des victimes, le livre commémore le naufrage tout en abordant de nombreux problèmes concernant le Sénégal et l'Afrique. Selon Marame Gueye, "Un Tombeau pour Kinne Gaajo a une certaine légèreté même s'il pointe du doigt la conscience collective sénégalaise, coupable pour son insensibilité face à cette tragédie." Elle ajoute que "le spectre du Joola hante la conscience nationale".
Boubacar Boris Diop n'en est pas à son coup d'essai lorsqu'il s'agit d'écrire sur une tragédie. Son roman "Murambi, le livre des ostements", paru en 1997 et traduit en anglais sous le titre "Murambi: The Book of Bones", est un récit de fiction fondateur sur le génocide des tutsis de 1994. Contrairement à "Murambi", où tout est sobre et en phase avec l'ampleur de la tragédie, "Un Tombeau pour Kinne Gaajo" n'hésite pas à prendre des libertés. Marame Gueye souligne que « Diop devient historien et donne vie à des figures comme Phillis Wheatley (1753-1784), la première esclave à publier un recueil de poèmes en 1773, dont les origines remontent à la région de la Sénégambie, ou encore Sidya Léon. Diop (1848-1878), le fils de Ndaté Yalla, la célèbre reine du Waalo."
Pourtant, la version française du roman ne rend pas totalement justice à la version originale en wolof selon la professeure : "La version wolof n'avait pas besoin d'une intrigue ou d'un conflit pour satisfaire ses lecteurs. La langue est un personnage audacieux dans le roman, jouant avec les mots et véhiculant les pensées dans un wolof qui rendrait Kocc Barma fier." Marame Gueye cite d'ailleurs Kinne Gaajo dans le roman : "Une œuvre littéraire n'a de saveur que si elle vient de la langue de qui l'écrit."
Malgré ces "défauts" dans la traduction française, Marame Gueye estime que "Boubacar Boris Diop reste l'un des écrivains les plus prolifiques des XXe et XXIe siècles, produisant des œuvres significatives dans tous les genres". Et de conclure : "Il a le droit d'écrire ce qu'il veut et selon ses propres règles."
LES EUROBONDS DU SÉNÉGAL PROLONGENT LEURS PERTES APRÈS LA DÉGRADATION DE MOODY'S
Les obligations en dollars du pays arrivant à échéance en 2033 ont chuté un quatrième jour consécutif de 0,3 cent à 84,97 cents sur le dollar à 13h01 à Londres. Les titres dus en 2048 ont subi une série de pertes similaires
(SenePlus) - Les obligations d'Etat libellées en dollars du Sénégal ont prolongé leurs lourdes pertes lundi, après que Moody's a abaissé la note souveraine du pays dans la catégorie spéculative et l'a placé sous surveillance pour un éventuel nouveau déclassement.
Selon Bloomberg, "Les obligations en dollars du pays arrivant à échéance en 2033 ont chuté un quatrième jour consécutif de 0,3 cent à 84,97 cents sur le dollar à 13h01 à Londres. Les titres dus en 2048 ont subi une série de pertes similaires, reculant de 0,4 cent à 72,77 cents sur le dollar."
Vendredi, l'agence de notation a réduit la note de long terme en devises du pays à B1, soit quatre crans sous la catégorie investissement, contre Ba3 auparavant. Moody's a justifié cette décision par "les récentes révélations du nouveau gouvernement selon lesquelles la situation budgétaire et de la dette durant le dernier mandat quinquennal de l'administration précédente était nettement plus faible que précédemment évalué."
Depuis l'annonce le mois dernier des résultats de l'audit mené par le nouveau président Bassirou Diomaye Faye, les obligations sénégalaises figurent parmi les plus mauvaises performances des marchés émergents. Cet audit révèle "un déficit budgétaire de 10% du produit intérieur brut en 2023, près du double des 5,5% annoncés par l'administration précédente."
"La lourde charge de la dette du Sénégal, estimée par les conclusions préliminaires à 83,7% du PIB en 2023 au niveau de l'administration centrale - environ 10 points de pourcentage de plus que le ratio précédemment publié - réduit la capacité d'absorption des chocs et accroît la vulnérabilité à une hausse des coûts de financement", a déclaré Moody's, cité par Bloomberg.
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FRANCOPHONIE : LE DERNIER TANGO DE PARIS
Le gratin de l'Afrique francophone s'est réuni pour un sommet aux allures de dernière danse. Macron a tenté de maintenir l'illusion de l'influence française. Mais derrière les sourires de façade, c'est le crépuscule d'un empire qui se dessinait
Paris, théâtre d'un spectacle aussi fascinant que déconcertant ce week-end. Le Sommet de la Francophonie, jadis vitrine du rayonnement français, s'est mué en bal des adieux pour une influence en déliquescence.
Emmanuel Macron, maestro d'un orchestre désaccordé, a tenté de diriger une symphonie impossible. Face à lui, un parterre clairsemé de 19 chefs d'État africains, loin de l'affluence d'antan. Les absents ? Nombreux et pesants, du Sénégal au Maroc, signant de leur silence la fin d'une époque.
Dans les coulisses, une valse étrange se jouait. Ici, on réintègre un putschiste guinéen. Là, on courtise un autocrate rwandais. Un pas de deux diplomatiques où les principes semblent avoir perdu le rythme.
Pendant ce temps, certains journalistes, pourtant accrédités auprès du Quai d'Orsay, se sont vus refuser l'entrée. Motif ? "Plus de place". Une explication qui sonne creux face aux rangées de sièges vides lors de la conférence de presse finale.
Ce sommet, miroir d'une francophonie en quête d'identité, pose une question cruciale : dans ce nouveau concert des nations, quelle partition la France compte-t-elle jouer ?
PERCÉE AFRICAINE DANS LE CLASSEMENT UNIVERSITAIRE MONDIAL
Avec 54 établissements de 15 pays, la région affiche un record de participation, témoignant de son ambition académique croissante. Le Nigeria et l'Afrique du Sud dominent le tableau, tandis que les pays comme le Ghana et l'Éthiopie font leur marque
(SenePlus) - L'année 2025 marque un tournant pour l'Afrique subsaharienne en matière d'enseignement supérieur. Avec une participation record dans le prestigieux classement mondial des universités publié par Times Higher Education (THE), la région démontre un engagement fort en faveur de l'excellence académique, malgré des défis significatifs. Ce classement, qui évalue les universités sur des critères de recherche, de formation, de transfert de connaissances et d'internationalisation, reflète la diversité et les progrès des institutions académiques africaines.
Un total de 54 universités de 15 pays de l'Afrique subsaharienne ont été classées en 2025, soit une augmentation notable par rapport aux années précédentes. Ce chiffre témoigne de la reconnaissance croissante de l'enseignement supérieur africain sur la scène mondiale. Parmi les pays représentés, le Nigeria domine avec 21 universités classées, suivi de près par l'Afrique du Sud avec 14 institutions. Le Ghana arrive en troisième position avec quatre universités.
Malgré cette avancée, les résultats varient. L'Afrique du Sud, tout en conservant une place forte avec l'Université du Cap dans le top 200, a vu plusieurs de ses institutions perdre du terrain dans le classement. Le Nigeria, bien que confronté à des défis tels que la fuite des cerveaux, continue de voir ses universités progresser et rester compétitives.
Afrique du Sud : des défis malgré une excellente qualité de recherche
L'Université du Cap en Afrique du Sud, la mieux classée de la région, se maintient dans le top 200, occupant la 180e position, bien qu'elle ait reculé par rapport à la 167e place en 2024. Cette performance est impressionnante compte tenu des défis économiques auxquels le pays est confronté, notamment la diminution des financements publics pour l'enseignement supérieur.
D'autres universités sud-africaines, telles que Stellenbosch et Witwatersrand, restent dans le top 350, tandis que des institutions comme l'Université de Johannesburg et l'Université de KwaZulu-Natal sont respectivement classées dans les bandes 401-500 et 501-600. Malgré ces reculs, la qualité de la recherche reste un point fort de l'Afrique du Sud, avec des chercheurs sud-africains qui continuent de publier des travaux influents à l'échelle mondiale.
En revanche, la capacité à attirer des étudiants internationaux reste limitée, ce qui constitue un défi pour l'internationalisation des universités sud-africaines.
Le Nigeria : un combat contre la fuite des cerveaux
Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, fait face à de nombreux défis, notamment la fuite des cerveaux, en particulier dans des secteurs critiques tels que la médecine, l'ingénierie et la technologie financière. Malgré cela, les universités nigérianes trouvent des solutions innovantes pour surmonter les déficits de financement et continuent de se battre pour rester compétitives à l'échelle mondiale.
Covenant University, située dans la bande 801-1000, demeure la première université nigériane dans ce classement. Elle est suivie par des institutions telles que l'Université Ahmadu Bello et Landmark University, nouvellement classées dans la bande 1001-1200. En tout, le Nigeria compte 11 universités dans le top 1500, confirmant ainsi sa place prédominante dans l'enseignement supérieur africain.
Le Ghana : une progression inégale
Le Ghana, troisième pays en nombre d'universités classées, a vu son université la mieux classée, l'Université de Cape Coast, reculer de la bande 601-800 à celle de 801-1000. L'Université du Ghana et l'Université des Sciences et Technologies Kwame Nkrumah se maintiennent dans les bandes inférieures, malgré une baisse générale dans le classement.
Éthiopie, Maurice et Ouganda : des performances variables
D'autres pays africains, bien que représentés par un plus petit nombre d'institutions, continuent de figurer dans le classement. L'Université de Jimma en Éthiopie et l'Université de Maurice se situent toutes deux dans la bande 1201-1500. L'Université Makerere en Ouganda, qui était auparavant dans la bande 801-1000, a connu un recul significatif, se retrouvant désormais dans la bande 1201-1500.
Un contexte mondial compétitif
Dans un contexte mondial marqué par une concurrence intense, l'Afrique subsaharienne doit faire face à des défis structurels et financiers. Les meilleures universités du monde, comme l'Université d'Oxford au Royaume-Uni, qui reste en tête du classement pour la neuvième année consécutive, et le Massachusetts Institute of Technology (MIT) aux États-Unis, continuent de dominer grâce à leurs ressources et à leur capacité d'innovation.
En 2025, trois nouveaux pays – le Brésil, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis – rejoignent le top 200, montrant ainsi que la compétition devient de plus en plus mondiale. Le classement, qui s'étend cette année à plus de 2 000 universités, est le plus vaste jamais réalisé par Times Higher Education, et inclut des données de 2 860 institutions provenant de 133 pays.
Les défis et opportunités pour l’Afrique
Malgré les défis liés à la gouvernance, au financement et à la fuite des talents, les universités d'Afrique subsaharienne ont prouvé leur résilience et leur capacité d'adaptation. La participation accrue de ces institutions au classement mondial montre un désir croissant de se mesurer aux meilleures universités du monde et d'attirer des collaborations internationales.
Le classement 2025 met en lumière les forces et les faiblesses des institutions africaines, mais aussi leur potentiel à jouer un rôle crucial dans l'éducation mondiale. Il est impératif que les gouvernements et les parties prenantes investissent davantage dans l'enseignement supérieur, afin de capitaliser sur cette dynamique positive et de renforcer la compétitivité des universités africaines à l'échelle mondiale.
Par Elimane Haby Kane
OSEZ LA RÉVOLUTION CONSTITUTIONNELLE
EXCLUSIF SENEPLUS - La souveraineté et la refondation supposent des changements au-delà des limites de l’héritage colonial et des déterminants de l’aliénation intellectuelle de l’élite occidentalisée qui détient le monopole de la conduite des affaires
Pour une gouvernance favorable à la refondation et la souveraineté
L’année deux milles quatre qui commémore le soixante quatrième anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale est également le moment de l’avènement de la troisième alternance démocratique avec l’élection du cinquième Président de la République du Sénégal depuis 1960. L’élection de ce dernier a un taux inédit de 54 % au premier tour d’un candidat de l’opposition lui confère un leadership suffisamment légitime et une grande opportunité pour bâtir un Sénégal nouveau. Une République démocratique à laquelle aspirent de larges dynamiques citoyennes qui proposent des mesures décisives à prendre pour mettre définitivement notre pays dans la perspective du progrès économique et social durable, à travers un mouvement collectif souverain et solidaire qui réunifie toutes les couches et tous les secteurs de notre société.
En analysant le programme du candidat de la coalition victorieuse Diomaye Président, nous avons relevé un certain nombre d’engagements et de mesures suffisants pour transformer en substance et dans l’approche le mode de gouvernance des affaires publiques au Sénégal. Déjà, le président de la République a annoncé des reformes dans son programme : « Nous réviserons et protégerons la Constitution en nous inspirant des conclusions des Assises Nationales et des réformes proposées par la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI) ».[1] Également l’ancien candidat, étant dans les liens de la détention, avait procédé par délégation à la signature du « Pacte pour la Bonne Gouvernance Démocratique » proposé aux candidats à l’élection présidentielle par une coalition d’organisations de la société civile sur la base des conclusions des assises nationales et recommandations de la Commission nationale de reformes des Institutions.
Ces deux références suffisent pour espérer des réformes majeures du système de gouvernance de la République du Sénégal, capables de matérialiser la théorie de la nécessaire refondation confirmée par les conclusions des Assises nationales et bien d’autres propositions de chercheurs et organisations citoyennes[2]. Également la quête de souveraineté suppose la mise en œuvre d’une composante en charge des réformes nécessaires à son aboutissement.
Au moment où le gouvernement nommé par le président Bassirou Diomaye Faye travaille dans la matérialisation de la directive présidentielle énoncée depuis le Conseil des ministres du 9 avril 2024 pour l’élaboration d’un nouveau document de référence de politique économique et sociale en remplacement du Plan Sénégal Émergeant, il est important d’aborder les éléments de gouvernance qui sont décisifs dans la réussite des politiques publiques. Parmi les ambitions énoncées par le nouveau régime, figure en bonne place le renforcement de la « bonne gouvernance »[3], dans tous ses aspects (politique et démocratique, judiciaire, de gestion des finances publiques). Dans sa transversalité, la gouvernance adresse le cadre juridique et règlementaire, les institutions mises en place pour l’animer en vue d’atteindre la vision stratégique clairement annoncée, les processus de prise de décision et aussi les pratiques des acteurs au sein du système de gouvernance des politiques publiques.
De l’actualité des Assises nationales et de la CNRI
Les Assises nationales ont fait le bilan de cinquante ans de la république du Sénégal avant d’aboutir à une perspective de refondation[4] articulée autour d’une vision d’un État de droit sénégalais souverain « où la gouvernance est fondée sur l’éthique, la démocratie participative, la concertation, le respect des institutions et des libertés individuelles et collectives et la défense des intérêts nationaux ». Une vision qui prône la justice sociale, l’équité et l’égalité des citoyens en droit. Elle propose également un modèle de gouvernance consolidante et institutionalisant la démocratie participative basée sur une approche d’inclusion circulaire et multi-acteurs et un cadre institutionnel consacrant le dialogue entre l’état et les acteurs politiques, sociaux et économiques pour définir et évaluer régulièrement les orientations politiques.
Dans une perspective de refondation des institutions et de garantie des libertés, les assises ont donné une orientation fondamentale pour la constitution et la charte des libertés, tout en indiquant les principes d’une nouvelle gouvernance institutionnelle qui garantit les droits et libertés civils, politiques, économiques et sociaux. La souveraineté prônée nécessite dès lors une rupture avec le mimétisme mécanique des textes juridiques et la prise en charge de notre héritage politique spécifique pour enraciner la constitution dans les éléments endogènes qui fondent notre société. Ce qui suppose l’implication des citoyens dans sa conception, la simplification de la présentation du contenu dans les langues nationales pour faciliter l’appropriation du texte fondamental par les citoyens dont il organise et régule les interactions quotidiennes et les institutions qui les encadrent.
Les conclusions de la CNRI sont un prolongement de cette perspective de refondation appliquée sur les institutions de la République. Elles ont même abouti à un projet de constitution élaborée.
La nouvelle gouvernance institutionnelle proposée devrait faire le départ avec la concentration des pouvoirs entre les mains de l’exécutif présidentiel pour favoriser un gouvernement fort et une indépendance des pouvoirs judiciaire et parlementaire. Le parlement devrait se transformer en un acteur institutionnel majeur pour impulser la vie politique, alors que la justice devrait jouir d’une autonomie totale et être accessible à tous les citoyens. La nouvelle gouvernance devrait ainsi permettre la redéfinition de l’architecture des pouvoirs, le renforcement des contre-pouvoirs et la décentralisation qui implique les citoyens à la base.
Pour un cadre réglementaire progressiste, souverain et refondateur
La souveraineté et la refondation supposent des changements en profondeur et audacieux devant aller au-delà des limites de l’héritage colonial et des déterminants de l’aliénation intellectuelle de l’élite occidentalisée qui détient le monopole de la conduite des affaires publiques depuis l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale. Même si des changements significatifs ont été enregistrés au fil des régimes qui se sont succédé notamment avec le pluralisme intégral inauguré par le président Abdou Diouf en 1981 et sa réforme majeure du code électoral en 1992 qui a permis la première alternance démocratique avec l’arrivée au pouvoir du plus célébré opposant de l’époque, Me Abdoulaye Wade. Ce dernier a su impulser la gouvernance démocratique avec une nouvelle constitution progressiste en 2000 qui a pu consacrer les libertés individuelles et collectives et surtout inscrire la notion de la transparence, de l’accès à l’information, de la participation et de la «bonne gouvernance» dans le préambule de la loi fondamentale[5]. Cependant, c’est sous le magistère de Me Abdoulaye Wade que le Sénégal a ouvert la boite de pandore de la mal gouvernance avec tous les excès en matière de détournement de deniers publics, de grande corruption, de patrimonialisation de l’État et d’impunité. C’est ainsi que la lutte contre l’enrichissement illicite et pour la restauration des principes et instruments de « bonne gouvernance » a été au cœur du débat électoral à la suite duquel a été élu le Président Macky Sall en 2012. Ce dernier a ouvert son premier mandat avec des reformes renforçant la lutte contre la corruption, la gestion transparente des finances publiques et la redevabilité contre l’enrichissement illicite. Il a à cet effet renforcé le cadre juridique et institutionnel anti-corruption avec la création de l’OFNAC qui remplace la Commission Nationale de Lutte contre la Corruption et la Concussion mis en place par son prédécesseur en 2003 mais restée peu incisive. Il y a aussi la loi portant code de Transparence des finances publiques mise en place en même temps que l’Office National de lutte contre la Corruption, en décembre 2012 et plus tard celle sur la déclaration de patrimoine en 2013.
Macky Sall a aussi réactivé la loi de 1981 contre l’enrichissement illicite. Malheureusement tout cet arsenal d’instruments juridiques et institutionnels n’a pas permis de barrer la route à l’impunité qui a marqué le régime de Macky Sall. Ce dernier a même théorisé et pratiqué l’impunité en se prononçant publiquement en faveur de certains cadres politiques épinglés par des rapports de corps de contrôle, notamment l’IGE et l’OFNAC.
A travers des actes, le président de la République prédécesseur de Bassirou Diomaye Faye a même sabordé la lutte anti-corruption à travers le choix et le renoncement de femmes et d’hommes qui animent ces institutions, y compris dans le système judiciaire. Les conditions de révocation de la première présidente de l’OFNAC et du premier procureur de la CREI en sont les illustrations. Tout comme la nomination à la tête de l’OFNAC de l’ancien procureur de la République qui n’a jamais voulu diligenter le suivi des rapports soumis par l’organe de lutte contre la corruption.
Il est pourtant établi un lien étroit entre les réformes démocratiques et l’efficacité de la lutte contre l’enrichissement illicite, la corruption et les infractions financières connexes et l’impunité. Les différentes reformes consolidantes ou dé-consolidantes intervenues dans la gestion du processus électoral ont surtout concerné les préoccupations électoralistes des partis politiques que le besoin de moralisation de la vie politique. L’application du parrainage et le relèvement de la caution aux différentes élections, l’élection au suffrage universel direct des présidents de conseils territoriaux (départemental et municipal) n’ont pas su réduire le nombre de candidats et ont favorisé la multiplication des coalitions de partis et amplifié les pratiques de clientélisme politique, d’accaparement et de partage du pouvoir, contribuant ainsi à faire émerger une nouvelle démocratie censitaire dans laquelle ceux qui ont la puissance de l’argent ont plus de chance d’être élus.
Une telle perspective qui maintient le pays dans le cercle des démocraties électoralistes historiquement marquées par la sauvegarde d’intérêts stratégiques extérieurs[6] a aussi favorisé de nouvelles formes de luttes politiques en Afrique notamment la vague de révoltes des jeunes qui aspirent à une authentique démocratie dans les anciennes colonies françaises en Afrique de l’Ouest. La non prise en charge du dividende démographique et la crise de l’emploi qui impacte surtout les jeunes ont favorisé l’émergence de nouveaux types de leaders politiques populistes qui exploitent la colère des jeunes désœuvrés et abusés par les effets de la mal gouvernance. Le populisme constitue ainsi une autre menace à la rationalisation de la vie politique et ses conséquences sur la qualité de l’action politique. Il favorise la manipulation des masses et le développement de pensées clivantes dans la convoitise du pouvoir. Des pratiques qui alimentent la logique partisane autour des enjeux de pouvoir et favorisent les comportements iniques comme le favoritisme sur la base de l’appartenance politique ; ce qui menace sérieusement le vivre ensemble et la stabilité de nos micro-états déjà menacés de l’extérieur.
Le contexte de la troisième alternance électorale et les perspectives du nouveau régime en matière de refondation commandent des ruptures majeures dans le sens d’une révision audacieuse des règles, des institutions et des processus de représentation. La réflexion a été particulièrement menée dans le cadre de l’initiative citoyenne MESURe[7], notamment dans le document intitule « 64 Mesures pour un Sénégal souverain et solidaire dans la prospérité durable » qui propose des réformes en profondeur pour refonder les institutions, renforcer l’État nation et l’équilibre des pouvoirs, les moyens d’action des citoyens et la famille, l’unité sociale éducative de base.
Le système politique de la démocratie libérale qui favorise le clientélisme et les comportements de patrimonialisation et d’accaparement du pouvoir est mis en péril à travers une révision profonde de mode de représentation politique, notamment le choix des délégués -citoyens dans les instances de prise de décision et de délibération. Il s’agit de désigner les représentants du peuple au lieu de les faire élire. Mais également d’enlever les avantages pécuniaires liés à des fonctions de représentation non permanentes et non exclusives.
La question de la réduction des pouvoirs du président de la République et celle du procureur de la République sont aussi primordiales pour améliorer la gouvernance démocratique. L’équilibre des pouvoirs à travers le retrait de l’exécutif dans la gouvernance judiciaire et le renforcement des pouvoirs de l’Assemblée nationale pour lui permettre de jouer pleinement son rôle de contrôle de l’exécutif, de législation et d’évaluation des politiques publiques.
La gouvernance transparente et inclusive comme levier de mobilisation citoyenne
La mal gouvernance qui s’est manifestée ces deux dernières décennies à travers des actes de malversation, de fraude, de concussion, de corruption a une échelle industrielle est le principal fléau économique et social dont le Sénégal fait face. Devenus endémiques, la corruption et la concussion, ainsi que les actes de malversations sont largement documentés par les différents rapports des organes de contrôle, de vérification des finances publiques et de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent[8]. Cette situation est surtout entretenue et perpétuée au sein de l’administration publique par l’impunité c’est-à-dire l’absence de suivi et de sanctions efficaces sur les cas d’infraction financière relevés par les différents corps de contrôle.
Pour arriver à une véritable refondation de l’Administration publique et rendre efficiente l’action publique, particulièrement l’utilisation de la commande publique et la gestion des finances publiques, les nouvelles autorités devront accorder une attention particulière à la pédagogie de l’intégrité et à la répression rigoureuse des infractions financières.
La transparence qui est érigée en principe dans le préambule de la Constitution depuis 2001 est davantage réaffirmée par la reforme référendaire de 2016 qui consacre à travers l’article 25.1. que l’exploitation et la gestion des ressources naturelles doivent se faire dans la transparence pour générer la croissance économique et promouvoir le bien-être de la population.
Ce même article qui consacre les devoirs du citoyen constitue un levier d’inclusion et de mobilisation citoyenne à travers l’alinéa 25.3. qui interpelle le citoyen sur son devoir de contribuer à la lutte contre la corruption et la concussion ; faire respecter le bien public ; préserver les ressources naturelles ;…
Au sein de l’administration, la loi portant code de transparence des finances publiques reste l’instrument le plus indiqué pour installer le système d’intégrité comme solution à la corruption et la mal gouvernance des finances publiques. S’y ajoute la loi sur la déclaration de patrimoine pour endiguer l’enrichissement illicite et le renforcement des pouvoirs de l’OFNAC et du Parquet pour mieux traquer et sanctionner les délits financiers.
L’application stricte, équitable et rigoureuse du cadre juridique existant contribue à rétablir la confiance du citoyen par rapport à la force publique dans sa volonté de promouvoir la transparence et de mettre fin à l’impunité. Le processus lancé par le président de la république pour l’adoption d’une loi qui protège les lanceurs d’alerte est un acte qui peut favoriser l’implication responsable et dé-risquée des citoyens dans la promotion de la transparence et la demande de redevabilité.
A l’issue des cent premiers jours du régime du président Bassirou Diomaye Faye, il est noté un certain nombre d’actes posés dans ce sens notamment les directives insistantes en Conseil des ministres et la lettre présidentielle adressée aux agents de l’administration publique le 8 avril 2024[9] exhorte vivement les agents de l’État à adopter un comportement exemplaire et transparent dans l’exercice de leurs fonctions.
Les efforts peuvent être poursuivis pour rendre plus incisive la promotion de la transparence à travers le renforcement des instruments de redevabilité citoyenne active notamment à travers l’institutionnalisation d’un mécanisme transversal et horizontal, en composante d’accompagnement de la mise en œuvre des politiques publiques. Il s’agit de faire du modèle du pacte d’intégrité[10], une approche systématique de gouvernance des affaires publiques en impliquant les acteurs indépendants issus des organisations citoyennes et professionnelles et des universités dans tous les processus de prise de décision et de surveillance de l’action publique.
Lutter contre les résistances et pratiques réactionnaires
En matière de gouvernance, au-delà du cadre juridique, des institutions mises en place et des processus de prise de décision inclusifs, les pratiques des acteurs qui animent les systèmes constituent un élément déterminant dans l’intégrité du système. A cet effet, il est important d’accorder une importance capitale aux comportements des agents. Généralement, face à des reformes les acteurs dans le système développent des comportements de résistance face au changement. Les pratiques habituelles notamment celles qui entretiennent la corruption endémique et des facilités dans l’octroi d’avantages indus et d’accaparement du bien public, sont difficiles à combattre car basées sur une chaine de solidarité qui opère dans un cercle vicieux.
Toutefois, seules des mesures fortes et structurelles peuvent permettre de mettre fin à ces pratiques, notamment une politique audacieuse de modernisation de l’administration publique et une dématérialisation des procédures administratives et financières.
Les projets en cours à cet effet méritent d’être accélérés et mis en cohérence sous un leadership visible et affirmé au plus haut niveau de l’administration publique.
L’opportunité de la refondation : oser la révolution constitutionnelle
La troisième alternance intervenue au Sénégal après celle de 2000 et celle de 2012 qui avaient suscité des espoirs finalement déçus par les régimes de Me Abdoulaye Wade et puis de Macky Sall, se présente aux Sénégalais comme une nouvelle opportunité pour mettre définitivement fin à la mal gouvernance au profit du bien être des Sénégalais.
À cet effet et pour éviter une énième déception aux Sénégalais qui, du fait de leurs expériences avec les régimes précédents, ont fini de comprendre la puissance du pouvoir citoyen à travers le vote, une des impérieuses nécessités du régime en place est d’aller au-delà des reformes d’adaptation pour impulser une véritable refondation. L’ampleur des ruptures et changements radicaux à observer nécessitera certainement de larges concertations avec les différentes parties prenantes de la gouvernance pour une transformation structurelle profondément décisive de la constitution.
Le rapport général des Assises de la Justice tenues du 20 mai au 4 juin 2024 et présenté au président de la République le 7 juillet insiste sur le pouvoir indépendant de la justice et sur la nécessité de faire face au devoir de décolonisation juridique en changeant radicalement certaines pratiques et symboles et en mettant en place de nouvelles institutions. Le rapport qui prend en charge les différentes questions soulevées ces deux dernières décennies, notamment celles liées aux crises récentes entre 2021 et 2023 propose en réponse à la demande du président de la république un plan de réforme et de modernisation de la justice qui doit réparer et refonder pour aboutir à une institution forte, indépendante et républicaine, capable de préserver les droits fondamentaux et les libertés publiques et individuelles, renforcer l’État de droit, guider la démocratie et garantir la paix et la cohésion sociales.
Bien que le programme du président élu puisse proposer une série de réformes, celles-ci demeurent peu incisives et incomplètes. Elles manquent surtout d’aller en profondeur sur les véritables causes des problèmes de gouvernance notamment la pratique politicienne qui mobilise les partis politiques autour des enjeux de pouvoir et favorise une gestion partisane des affaires publiques. En effet, pour venir à bout du clientélisme politique qui constitue encore la cause de l’impunité et de la gestion népotique des ressources publiques à des fins de conservation du pouvoir, des mesures plus radicales s’imposent. Notamment la stricte séparation des pouvoirs avec plus d’autonomie du parlement et de la justice par rapport à l’exécutif. Également la mobilisation politique citoyenne est corrompue par les avantages pécuniaires et les privilèges exorbitants, pour un pays à revenus faibles, qui sont octroyés aux titulaires de fonctions publiques et parapubliques dont le recrutement est lié à l’engagement politique partisan. La promotion du mérite et l’ouverture transparente de la compétition aux différents postes publics peuvent constituer des palliatifs avant-gardistes face à la mal gouvernance et l’inefficacité de l’action publique.
Une lame de fond contre un système d’intégrité solide se trouve au niveau de l’organisation du système de la démocratie électoraliste qui alimente le clientélisme tel que mentionné plus haut et l’accaparement du bien public. Une rupture décisive qui pourrait améliorer la gouvernance de l’action publique consisterait à révolutionner le mode de représentation politique[11], en bannissant définitivement l’élection au suffrage universel direct des députés, des maires et du président. En effet, en permettant aux Sénégalais de choisir au lieu d’élire leurs représentants depuis l’échelle la plus proche à savoir le quartier et le village, les chances sont plus élevées de permettre aux citoyens les plus aptes, les plus engagés pour leur communautés et les plus intègres d’être choisis par leurs pairs-voisins pour les représenter au niveau des sphères qui en convergeant depuis les quartiers et villages vont constituer le spirale de prise de décision jusqu’à la désignation des conseillers municipaux et départementaux, des députés et du président de la république. Un tel système révolutionnaire permettra ainsi de démonétiser l’action politique partisane et de réduire considérablement les moyens engloutis dans les processus électoraux, mais surtout de réduire les risques de crises politiques souvent occasionnées par les échéances électorales et la compétition entre partis politiques autour des enjeux de pouvoir. L’adoption d’un tri-caméralisme homme/ femmes/jeunes depuis la nano représentation jusqu’à l’échelle nationale permettrait une gouvernance inclusive et une démocratie substantielle directe.
Elimane Haby Kane est analyste gouvernance et politiques publiques, président du think tank LEGS-Africa.
[1] Document de programme de la coalition Diomaye Président.
[2] Dont celles du mouvement Demain Sénégal, MESURe qui ont produit et publie des documents de propositions soumis aux différents candidats à l’élection présidentielle
[3] Dans une logique de refondation, le concept mériterait une définition précise à défaut d’être extrait du narratif de la rupture.
[4] Amadou Mahtar Mbow (dir.): Assises nationales. Sénégal, An 50. Bilan et perspectives de refondation. L’harmattan, 2011.
[5] Constitution votée par referendum le 20 Janvier 2001.
[6] Ndongo S Sylla et Fanny Pigeaud : De la démocratie en Françafrique. Une histoire de l'impérialisme électoral. Les cahiers Libres. La Découverte, 2023
[7] Mobilisation pour l’Engagement citoyen, la Souveraineté, l’Unité et la Refondation, une initiative citoyenne mise en place en février 2023
[8] Voir les différents rapports de l’IGE, IGF, Cour des comptes, OFNAC,ARMP, ARCOM, CENTIF
[10] Un pacte d'intégrité est un mécanisme de collaboration où les entités publiques, la société civile et les autres parties concernées s'engagent à renforcer la transparence et la redevabilité dans les processus de passation de marchés publics. Agissant en tant qu’observateur indépendant, une organisation de la société civile veille à ce que la réglementation applicable soit respectée et à ce que les risques de corruption soient pris en compte.
[11] Voir les recommandations de MESURe cites en référence plus haut.
par Abdou Fall
APRÈS LE TEMPS DES COLÈRES, LE MOMENT DU SURSAUT CITOYEN POUR UNE GOUVERNANCE DE RUPTURE
EXCLUSIF SENEPLUS - Un basculement absolu en faveur d'un camp au détriment des autres blocs serait fatal pour la stabilité du pays. Une initiative du comité national des Assises en direction des blocs politiques en lice serait salutaire pour le Sénégal
La forte colère citoyenne qui s’est exprimée le 24 mars 2024 par un vote massif en faveur du candidat Bassirou Diomaye Faye au premier tour de l'élection présidentielle passée est un indicateur on ne peut plus tangible de l'irrépressible aspiration aux changements qui s'est emparée de notre pays depuis un quart de siècle.
C'est pourquoi il était naturellement attendu de l'actuelle équipe dirigeante que soient dégagées en priorité des perspectives claires de réformes de fond parmi lesquelles les questions institutionnelles devaient occuper une place prépondérante au regard des crises politiques récurrentes que le Sénégal a traversées pendant ces décennies qui marquent notre entrée dans le siècle naissant.
Avec le régime socialiste d’abord en 2000 et les pouvoirs libéraux qui ont suivi en 2012 et 2024, trois alternances politiques ont été opérées à la tête du Sénégal, toutes principalement marquées par une forte aspiration citoyenne à la rupture dans la gouvernance des affaires de la nation.
Tout le monde l'aura remarqué, les sujets majeurs du débat politique national depuis 2000 ont porté pour l'essentiel sur des enjeux de gouvernance.
Chacun des pouvoirs déchus pouvant se prévaloir dans une très large mesure d'un bilan plus que respectable en matière de redressement économique et financier pour les socialistes en 2000, de grandes réalisations dans la construction des bases infrastructurelles du développement économique et social du pays pour les libéraux en 2012 et 2024.
Sous ce rapport, les 12 ans de magistère du président Macky Sall auront été particulièrement féconds dans tous les domaines ;
Et c'est pourtant là que le changement aura été quasiment opéré sur fond d'insurrection électorale.
C'est la raison pour laquelle il était dans l'espoir de tous de voir la nouvelle équipe dirigeante sortie victorieuse de la présidentielle de 2024 se saisir de l'opportunité de la transition vers les législatives pour faire l'état des lieux de la gouvernance politique, démocratique, économique et sociale du Sénégal, négocier avec toutes les forces vives de la nation les termes d'un large consensus sur les réformes majeures à entreprendre au premier desquelles les chantiers institutionnels, et enfin ouvrir au pays la perspective d'une gouvernance rénovée.
Et au-delà du contexte national, le Sénégal aurait fait encore une fois figure de précurseur en offrant une nouvelle perspective à l'Afrique où la crise de l'État post-colonial, notamment dans l'espace francophone, entraine des errements dangereux avec des conséquences désastreuses dans la marche de nos institutions communautaires sous-régionales
A cet égard, les crises lancinantes de régime que traversent les pays dits de l'alliance des États du Sahel (AES) méritent une attention toute particulière de la part des hommes politiques et des intellectuels du continent, en particulier chez nous, objectivement enfermés que nous sommes dans une véritable ceinture de feu.
C'est pourquoi l'occasion aurait été belle aujourd'hui si on allait à nos élections législatives du 17 novembre prochain dans le cadre d'une démocratie apaisée et d’une profonde mise à jour des institutions du pays.
Étant entendu que la seule perspective politique qui vaille est celle d'une société réconciliée avec elle-même et d'une nation rassemblée pour relever le défi de sa sécurité qui, comme aimait à le répéter le Professeur Cheikh Anta Diop, est la condition et le préalable de toute politique réussie de développement.
Nous sommes bien placés pour beaucoup en savoir sur les souffrances indicibles que vivent actuellement les peuples des nations sous l'égide des états dits de l'AES.
C'est la raison pour laquelle il importe peu pour nous d’en savoir outre mesure sur les raisons qui ont pu justifier les logiques ayant en définitive prévalu pour conduire à cet état de tensions entretenues en permanence et qui continue encore de régner dans notre espace public six mois après la présidentielle de mars 2024 et à quelques six semaines des législatives du 17 novembre prochain.
Ce qui est établi et constant, c'est que cette transition aura été une occasion manquée par les nouvelles autorités du pays de jeter les bases d'un authentique renouveau démocratique.
C'est dans cette circonstance exceptionnelle de mutations politiques inachevées que se tiendront les législatives en vue dans les six semaines qui nous séparent de cette échéance capitale.
Je dois dire sans ambages, en ce qui me concerne , que je suis de ceux qui pensent qu'au regard des faits observés sur les six mois de la gouvernance de la nouvelle équipe dirigeante et de la montée en puissance des crises politiques que traversent le monde avec leurs impacts sur nos pays, la simple sagesse devrait commander que tous les hommes et femmes de bonne volonté se mobilisent dans un vaste sursaut citoyen en faveur de politiques de vastes rassemblements pour faire face aux grands défis de notre époque.
Nos responsabilités nous dictent de tout entreprendre pour éviter que ces tensions permanentes dangereusement entretenues se transforment en crises insurmontables pour notre pays.
Et sous ce rapport, la lucidité politique devrait nous commander à tous de travailler à la construction d'un rapport de forces qui rétablisse les équilibres entre les principaux courants politiques qui traversent le pays, afin que selon le bon mot Montesquieu, "par la force des choses, le pouvoir puisse arrêter le pouvoir ".
Un basculement unilatéral et absolu en faveur d'un camp au détriment des autres blocs serait à notre sens fatal pour la stabilité du pays, l'unité et la cohésion de notre nation et la préservation des équilibres entre les courants et forces de diverses natures qui traversent la société Sénégalaise dans son ensemble.
Quatre blocs majeurs se disputent à ce jour les votes des citoyens pour cette échéance capitale du 17 novembre prochain.
L'issue de ce scrutin va déterminer dans une très large mesure la configuration des forces en charge de la gestion de notre statut nouveau de pays pétrolier et gazier dans un environnement de crises politiques et sécuritaires jamais vécues dans notre espace sous-régional.
Un tel contexte doit appeler de notre point de vue la hauteur et la sérénité d'une gouvernance de responsabilité que tout le monde sait incompatible avec une ambiance délétère de crispations, de tensions, de convulsions, de menaces et de controverses permanentes, sans retenue et totalement contreproductives.
C'est donc le moment, de ce point de vue, pour que toutes les communautés représentatives de la nation sénégalaise dans sa diversité et toutes les personnalités de bons conseils de rappeler aux acteurs politiques que notre pays ne saurait être livré à leur merci, quels que soient par ailleurs les mérites et talents des uns et des autres.
Il n'est établi nulle part que pouvoir leur est donné de disposer du droit exclusif de décider du sort de tous selon leurs ambitions de pouvoir au risque d'exposer le pays dans son ensemble à tous les périls possibles et imaginables.
En démocratie, majorité n'est pas unanimité !
Maître Babacar Niang aimait à rappeler : " la démocratie, c'est le gouvernement de la majorité, dans l'intérêt général et dans le strict respect des droits de la minorité ".
On est par conséquent dans le temps du sursaut citoyen, républicain et démocratique pour le retour aux fondamentaux d'une nation riche de sa diversité et forte de son unité, d'un peuple fier, travailleur, libre et confiant en lui-même, d'une société juste et solidaire, enfin d'un régime politique tournant définitivement le dos au pouvoir personnel sans partage et à l'exercice solitaire du pouvoir.
C'est sur la base d'une telle plate-forme qu'un vaste mouvement citoyen, républicain et démocratique doit construire un référentiel à soumettre à la classe politique dans son ensemble.
Il s’agit, à partir de là, de créer un rapport de force politique qui redistribue les rôles dans les différentes institutions du pays afin d'en garantir les équilibres entre les principaux courants qui traversent l'espace politique national.
Le 17 novembre prochain, le salut du Sénégal est dans le triomphe d'un vote de rééquilibrage entre les courants majeurs en lice dans le cadre de ce scrutin exceptionnel.
La configuration du prochain parlement devra rendre incontournable le cadre d'un dialogue qui s'imposera le moment venu à tous afin que soient renégociés les termes d'un pacte politique et social renouvelé autour d'un nouvel ordonnancement institutionnel qui exclut le pouvoir absolu d'un camp sur l'autre tout en garantissant un fonctionnement institutionnel à l'abri des vices des démocraties perverses.
Après la fièvre du 24 mars, le scrutin du 17 novembre devra être celui de la sérénité devant déboucher sur le salut d'un dialogue entre les quatre principaux blocs en lice dans ce moment exceptionnel de la vie politique du Sénégal.
Cette tendance lourde vers les grands blocs politiques, tout en reconnaissant aux autres entités en lice leur droit légitime à porter leur projet et afficher leurs ambitions, est le signe précurseur d'une perspective de recomposition politique de nature à donner lisibilité et cohérence dans l'espace démocratique du Sénégal.
Le bloc Pastef du duo Diomaye/Sonko, celui de Sàmm sunu kaddu avec le trio Khalifa Sall, Barthélémy Diaz, le PUR de Serigne Moustapha Sy et les jeunes leaders dits radicaux, la coalition Jàmm ak Njarin̈ autour d’Amadou Ba avec ses alliés de l'AFP, du PS et des partis de gauche et enfin le regroupement de presque toute la famille libérale wadiste dans Takku wallu Sénégal autour du président Macky Sall et de l'APR avec Karim Wade, Idrissa Seck, Pape Diop, Omar Sarr, Modou Diagne Fada, Abdoulaye Balde et les autres, il se dessine là quatre courants majeurs à partir desquels il devient possible de construire un dispositif cohérent de régulation du jeu politique.
Il devient difficilement envisageable dans le cadre d'une telle configuration l'émergence d'une force hégémonique capable de dicter à elle seule sa loi dans le cadre d'une représentation nationale ainsi configurée par le vote citoyen.
Ces quatre principales forces dignement représentées dans la future Assemblée, sans l'exclusion des autres listes donneraient la chance exceptionnelle au Sénégal d'une démocratie de compromis qui est dans les circonstances historiques actuelles la seule voie d'une gouvernance apaisée, stable et durable du pays.
Nous nous attacherons naturellement en ce qui nous concerne à porter en toute modestie la voix de ces réformes de fond dans le cadre du programme de législature de la liste Takku Wallu Sénégal placé sous le leadership du président Macky Sall.
C'est par conséquent le moment d 'inviter à un large consensus de tous les acteurs sur les exigences d'une gouvernance rénovée de nos institutions dans le sens de réconcilier gouvernants et gouvernés et dans le cadre d'une vision qui place le citoyen au cœur du projet de construction national .
Il convient de toujours rappeler à cet égard que le développement d'un pays, c’est certes l'affaire de l'État et des dirigeants, mais c'est aussi et surtout l'affaire des peuples et des organisations populaires.
Et ce moment où le monde entier célèbre la disparition de la figure exceptionnelle de Monsieur Amadou Moctar, le Sénégal ne lui rendrait meilleur hommage que de répondre à son appel constant en faveur de la cause qui a incarné le dernier grand combat de sa vie, la rénovation institutionnelle de notre pays.
Une initiative du comité national des Assises soutenue par toutes les forces républicaines et démocratiques du pays en direction des blocs politiques en lice serait salutaire pour le Sénégal si elle débouchait sur un pacte d'engagement de tous pour des réformes institutionnelles actées pour être traduites en lois constitutionnelles au sortir des élections législatives du 17 novembre prochain.
Abdou Fall est ancien ministre, président du Mouvement Alternatives Citoyennes Andu Nawle.
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MACKY SALL PRIS À PARTIE DANS UN AVION
Une altercation a éclaté lundi 7 octobre à bord d'un vol de la Royal Air Maroc, impliquant directement l'ex-président, son épouse et Mme Kamara. Cette dernière aurait en effet interpellé M. Sall en lui demandeur : "Pourquoi avez-vous tué nos enfants ?"
(SenePlus) - Un vol Casablanca-Paris de la Royal Air Maroc (RAM) a été le théâtre d'une confrontation inattendue entre l'ancien président du Sénégal, Macky Sall, son épouse et une passagère sénégalaise, Aïssa Kamara. L'incident, qui s'est déroulé le 7 octobre 2024, a conduit à l'arrestation de Mme Kamara et à son passage devant un juge.
Selon les témoignages recueuillis, une vive altercation a éclaté à bord de l'appareil, impliquant directement l'ex-chef d'État, son épouse et Mme Kamara. Cette dernière aurait en effet interpellé M. Sall en lui demandant : "Pourquoi avez-vous tué nos enfants ?" Face au mutisme de l'ex-chef d'État, c'est son épouse, Marème Faye Sall, qui aurait réagi vivement, déclenchant un échange d'insultes entre les deux femmes.
La situation s'est rapidement dégradée avec l'intervention des gardes du corps et d'accompagnateurs, créant une agitation à bord. Mme Kamara a finalement été débarquée de l'appareil, apprenant par la suite qu'une plainte avait été déposée contre elle.
Face à cette situation, la ministre de l'Intégration Africaine et des Affaires Étrangères du Sénégal a réagi rapidement en mobilisant les représentations diplomatiques sénégalaises au Maroc. L'Ambassadeur du Sénégal à Rabat et le chargé d'affaires du Consulat général à Casablanca ont reçu pour instruction d'apporter une assistance juridique à leur compatriote.
Après son passage devant le juge le jour même, Mme Kamara a pu recouvrer sa liberté. L'Ambassade du Sénégal à Rabat a confirmé dans un communiqué que la ressortissante sénégalaise a été autorisée à poursuivre son voyage.
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LE DUEL SALL-SONKO RELANCÉ
Entre le retour surprise de l'ancien président de la République et la stratégie audacieuse de Pastef, les enjeux de ces législatives n'ont jamais été aussi élevés. Décryptage d'un scrutin qui pourrait redessiner l'avenir du pays
Ce lundi 7 octobre 2024, les experts Maurice Dione, professeur de Sciences politiques, et Mamadou Seck, politiste spécialiste des questions électorales, ont décrypté sur TFM les enjeux des prochaines élections législatives anticipées.
La course est lancée : sur 49 dossiers déposés, 41 listes ont été validées par la Direction générale des élections. Les recalés disposant de 24 heures pour saisir le Conseil constitutionnel. De quoi marquer le début d'une bataille juridique et politique intense.
Le retour fracassant de Macky Sall sur la scène politique, en tant que tête de liste de la coalition Wallu Senegal, électrise le débat. Selon les analystes, cette décision pourrait être motivée par une volonté de "laver l'affront" et de protéger ses arrières face aux menaces de poursuites judiciaires.
Face à cette reconfiguration, la stratégie de Pastef, le parti au pouvoir, intrigue. En décidant de concourir sous sa propre bannière, Ousmane Sonko prend un risque calculé. Cette décision, qualifiée de "retour à l'orthodoxie" par les experts, vise à consolider sa base et à sécuriser ses futurs élus à l'Assemblée nationale.
L'enjeu est crucial pour la nouvelle majorité présidentielle qui cherche à obtenir une majorité parlementaire pour mettre en œuvre son programme. Cependant, elle fait face à une opposition recomposée et déterminée, avec notamment la coalition de Macky Sall qui promet une compétition féroce.
Sur le plan logistique, les discussions se poursuivent autour de l'utilisation des bulletins de vote en petit format, une mesure qui pourrait permettre une économie de 8 milliards de francs CFA. Pendant ce temps, la distribution du matériel électoral touche à sa fin dans presque toutes les régions du pays.
LA GAUCHE PLURIELLE MONTE AU CRÉNEAU
La coalition d'organisations de gauche fustige les "menaces à peine voilées" du gouvernement envers le Parti de l'Indépendance et du Travail (PIT). Elle accuse le régime actuel de vouloir instaurer "une dictature de type nouveau"
La Gauche plurielle lance un cri d'alarme face à ce qu'elle perçoit comme une dérive autoritaire du pouvoir, cristallisée par des menaces envers le Parti de l'Indépendance et du Travail. La déclaration, empreinte d'un ton combatif, rappelle le rôle historique de la gauche dans l'instauration de la démocratie au Sénégal et dénonce une tentative d'instaurer "un régime de terreur".
"Déclaration des organisations membres de la Gauche plurielle
Dans un communiqué, en date du 1er octobre 2024, le Porte-parole du gouvernement répond, avec des menaces à peine voilées, à la déclaration du Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT) diffusée le 27 septembre 2024.
Les organisations membres de la Gauche plurielle, après avoir réitéré leurs félicitations au PIT, parti membre fondateur de la Gauche plurielle, pour la qualité de ses positions courageusement exprimées, tient à rappeler au pouvoir que les militantes et les militants de nos partis et mouvements ont consenti toutes sortes de sacrifices pour l’avènement, au Sénégal, d’un régime démocratique qui garantit la libre expression des opinions.
Acteurs et témoins de toutes les luttes couronnées, actuellement, par le pluralisme politique, syndical et médiatique les responsables et militants de nos formations politiques ont fait face à toutes les intimidations et vaincu les partisans de la pensée unique. Ce n’est donc pas, aujourd’hui, que des apprentis-dictateurs, surgis de nulle part, l’insulte à la bouche, réussiront à museler nos partis. Toute tentative de confiscation des libertés et droits des citoyens conquis de haute lutte est vouée à l’échec. Qu’ils se le tiennent pour dit, et définitivement !
Analysant les déclarations des plus hautes autorités du pays sur l’état des finances publiques et les mesures qu’elles envisagent, le PIT n’a fait qu’alerter le peuple sénégalais sur l’éventualité d’une difficile situation économique et sociale à venir.
Plutôt que de tenter vainement d’intimider un parti politique qui exprime librement ses opinions sur la gouvernance du pays, le pouvoir actuel devrait s’atteler, enfin, à apporter des solutions aux problèmes que rencontrent nos concitoyens : la cherté de la vie, le chômage, l’émigration irrégulière, etc.
Devant son impuissance à satisfaire les légitimes aspirations du peuple, le pouvoir s’efforce d’instaurer un régime de terreur pour bâillonner les voix dissonantes : activistes, journalistes et politiques sont traqués, arrêtés, mis en détention ou interdits de sortie du territoire. C’est peine perdue !
Les organisations de la Gauche plurielle expriment toute leur solidarité aux camarades du PIT et, au-delà à tous les citoyens victimes de la dictature du pouvoir actuel et engagent les militants à rester mobilisés pour préserver tous les acquis démocratiques et vaincre ce régime dont le « Projet » insidieux est d’installer, au Sénégal, une dictature de type nouveau."