SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
26 novembre 2024
Economie
VIDEO
LE SONKO SHOW
Devant ses partisans, le Premier ministre a livré un discours offensif, mêlant collecte de fonds et attaques contre l'opposition. Le chef de Pastef promet un changement radical, de la lutte contre la corruption aux réformes fiscales
Le leader du Pastef a appelé les militants et sympathisants de son parti à se mobiliser le 17 novembre prochain pour offrir une « majorité écrasante » au président Bassirou Diomaye Faye aux élections législatives anticipées. Ousmane Sonko a en outre taillé en pièces l'opposition qu'il refuse de considérer comme un adversaire du pouvoir en place.
Des couleurs et des sons dans un Dakar Arena de 15 000 places plein à craquer. Tout est exécuté à la lettre près à la gloire du Pastef sous les yeux du « grand maître » Ousmane Sonko. Après les prestations des artistes et les allocutions des alliés, il a prononcé un discours d'une heure de temps pour s'adresser à la foule venue massivement assister au meeting consacré à la collecte de fonds pour financer la campagne du Pastef.
Le leader du Pastef a d'emblée fait état de 500 millions de Fcfa collectés. Mais Ousmane Sonko se dit convaincu que d'ici le début de la campagne, dimanche prochain, le Pastef aura mobilisé un milliard de Fcfa. Sous ce rapport, il a raillé Bougane Guèye Dany qui se veut comme son challenger. « Que celui qui veut me coller aux basques organise une levée de fonds. Ainsi, on verra sa capacité de mobilisation financière. Normalement, il devrait aussi appeler à un meeting à Dakar Arena comme il a une admiration pour nous », a-t-il déclaré d'un ton moqueur.
Dans son laïus, le leader du Pastef s'est attaqué à l'opposition. Pour lui, l’adversaire du régime, ce n'est pas l'opposition. « Si nous réalisons un bon bilan avec le triptyque Jub, Jubal, Jubanti, c'est le peuple qui demandera de ne pas quitter le pouvoir », dit-il d'un air convaincu avant d'ajouter : « Laissons l'opposition faire du bruit. C'est tout ce qu'il lui reste à faire. Mais les Sénégalais sont éveillés. L'opposition veut séparer le Pastef et la jeunesse, lui reprochant d'être au chômage après nous avoir porté au pouvoir. Mais je voudrais rappeler que le contrat du Pastef avec la jeunesse n'a jamais été de se partager un butin après l'arrivée au pouvoir. L'esprit Pastef n'est pas de se servir mais de servir ».
« Le projet politique du Pastef, ce n'est pas pour un seul individu »
A cet effet, il a fait une profession de foi sur les valeurs du Pastef qu'il dirige. Selon lui, le projet politique du Pastef n'est pas pour un seul individu. Sitel était le cas, remarque Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye n'allait pas être élu président de la République. « S'il termine son mandat, ce sera au peuple d’élire son président de la République. Il peut s'appeler Birame Soulèye Diop, El Malick Ndiaye ou autres. Ce qui nous importe nous, c'est de transformer le pays », déclare le Premier ministre.
Le leader du Pastef a en outre décliné les objectifs du nouveau pouvoir pour ces élections législatives. « Il nous faut une majorité écrasante à l'Assemblée nationale », clame Ousmane Sonko. Ce qui permettra, selon lui, au président Bassirou Diomaye Faye d'avoir les moyens de sa politique. « Il va falloir que les responsabilités de chacun soient situées sur la situation chaotique dans laquelle nous avons trouvé le pays. Cette élection est la plus importante pour stabiliser le pouvoir qu'on a confié au président Bassirou Diomaye Faye », a insisté le leader du Pastef avant d'ajouter : « Nous avons un pays à construire. Personne ne peut faire échec à la révolution qui est en marche. Nous allons changer le pays et mettre fin à la corruption, au clientélisme et recentrer les priorités. Le régime de privilèges accordés aux intérêts étrangers est terminé. C'est cela le challenge du Pastef ».
La « haute trahison » prend forme
Dans son show, le leader du Pastef est revenu sur l'audit des finances publiques. Il persiste et signe que les chiffres de l'ancien régime ont été tronqués. « Après l'audit, nous avons révélé que le régime sortant mentait aux partenaires en leur présentant des finances publiques déconnectées de la réalité. Ce qui a conduit à la dégradation de notre note par l'agence Moody's avec placement sous surveillance », a martelé Ousmane Sonko qui ne manque pas de s'interroger : « Si tout cela n'est pas de la haute trahison, de quoi s'agit-il alors ?».
Donc, selon lui, il ne sert à rien pour les dignitaires de l’ancien régime de crier au scandale. Ils vont tous, assure-t-il, rendre des comptes au peuple sénégalais. D'ailleurs, à en croire le leader du Pastef, c'est ce qui justifie la présence des responsables de l'ancien régime en première ligne dans ces législatives. Ils veulent, à ses yeux, contrôler l’Assemblée nationale et par conséquent empêcher le régime de lancer des poursuites contre eux.
Une loi en vue de l'assistance aux familles des victimes des manifestations
Devant la foule, Ousmane Sonko a assuré aux familles des victimes que les individus tués lors des manifestations politiques ne passeront pas par pertes et profits. « Nous n'oublierons jamais nos martyrs. On entend souvent des reproches faisant état de la lenteur du gouvernement dans le traitement de ce dossier. J'aimerais vous dire qu'on travaille sur le dossier. D'ailleurs, dès le premier Conseil des ministres du gouvernement, le président de la République a donné des instructions fermes à la ministre des Solidarités en vue d'une loi pour apporter une assistance aux familles des victimes. En plus de cela, le gouvernement se focalise sur l'aspect juridique et judiciaire en vue de situer toutes les responsabilités sur le dossier », a déclaré le Premier ministre.
Sur un autre registre, le pouvoir entend amorcer des réformes fiscales après les élections législatives. « Nous avons notre destin en main. Nous allons faire les réformes fiscales qu'il faut après les élections législatives. Parce que c'est l'impôt qui fait développer un pays. La dette que l'Etat contracte sur le marché international, c'est une forme d'impôt décalé. Parce que c'est l'impôt prélevé après qui paiera le service de la dette. Donc, il faut faire des réformes fiscales », a annoncé le chef du gouvernement. En ce sens, dit-il, il faut réduire le taux d'imposition pour permettre à tout le monde de pouvoir s'acquitter de ses obligations fiscales.
« Nous allons respecter tous nos engagements que nous avons pris devant le peuple sénégalais dans les 5 ans avec des échelons. À chaque étape, le peuple pourra mesurer ce qui a été fait », s'est-il engagé.
UNE SAISON MARQUEE PAR LES DIFFICULTES
Dans les localités de Sangalkam et Noflaye, connues pour leur potentiel maraîcher, l’hivernage 2024 est particulièrement difficile. Actuellement, seuls 10 % des producteurs s’engagent dans les activités agricoles, confrontés qu’ils sont à des défits
Dans les localités de Sangalkam et Noflaye, connues pour leur potentiel maraîcher, l’hivernage 2024 est particulièrement difficile. Actuellement, seuls 10 % des producteurs s’engagent dans les activités agricoles, confrontés qu’ils sont à une multitude de défis. Les sols sont lessivés, les fortes précipitations ont ravagé les cultures et la canicule a exacerbé la situation. Qui plus est, la superficie des exploitations a considérablement diminué, entraînant une baisse de production et une flambée des prix des légumes sur le marché.
Les champs, en grande partie laissés à l'abandon, présentent un spectacle désolant : les herbes envahissent les parcelles, et les stigmates des inondations passées sont encore visibles. La famille Senghor, par exemple, voit son exploitation d’un hectare sinistrée, certaines zones étant submergées par les eaux de pluie, rendant impossible la culture de l'oignon, des gombos ou des pommes de terre. Les animaux errants aggravent la situation, avec des vaches qui pénètrent dans les champs à la recherche de nourriture, comme le déplore Mansour Diouf, agent de santé à Sangalkam.
Malgré ces conditions difficiles, certains producteurs comme Habib Diao de Noflaye gardent espoir. Cultivant sur des terres appartenant à la famille Senghor, il se bat pour maintenir ses plants d’oignon. Cependant, il évoque des défis financiers : « Les semences, les herbicides et les engrais coûtent cher».
Les tiges d'oignon jaunissent sous l'effet du soleil et des pluies, mais Diao reste optimiste : « Inchallah, avec l’aide de Dieu, mes plants retrouveront leur cycle normal»
La question de l'approvisionnement en intrants agricoles se pose également avec acuité. Le président de la Fédération des Producteurs Maraîchers des Niayes, Ibrahima Mbengue, souligne que l'hivernage amène une pause dans les activités agricoles : « Sur 2 700 membres de notre fédération, seuls 10 % sont actifs. Les surfaces cultivées sont en baisse par rapport aux années précédentes». Les coûts de l'eau et des intrants comme l'électricité pour le matériel d'irrigation, alourdissent le fardeau des producteurs.
LES INITIATIVES DES FEMMES MARAÎCHÈRES
Dans ce contexte difficile, le Groupement d’intérêt économique (GIE) des femmes de Sangalkam s’illustre par son engagement dans la culture des choux. Elles ont même recruté un ouvrier agricole pour faire face aux défis d'entretien constant durant cette saison pluvieuse. Leur puits et leur bassin, bien qu'ils posent des risques de contamination, permettent de continuer leur activité, mais les sols, peu fertiles, compliquent encore la situation. Malgré la multitude de difficultés –des aléas climatiques aux défis économiques et au manque de terres– certains producteurs croient encore en un avenir meilleur. « Pendant la saison sèche, nous pouvons produire jusqu'à 90 sacs de 25 kg de semences de pomme de terre, générant des rendements intéressants », souligne un technicien agricole.
Le maraîchage dans les Niayes fait en vérité face à une période d'incertitude, mais la résilience des producteurs et les initiatives communautaires offrent une lueur d'espoir. « Les solutions passent par un soutien accru, tant sur le plan financier que technique, pour aider les maraîchers à surmonter ces défis et garantir la sécurité alimentaire dans la région », a tenu à relever le technicien agricole.
LE DIRECTEUR GENERAL DU TRESOR SE DEDOUANE
Le Directeur général de la Comptabilité publique et du Trésor, M. Cheikh Tidiane Diop, a fermement rejeté toute implication dans la falsification annoncée des chiffres budgétaires mise en évidence par l'Inspection Générale des Finances (IGF) de 2019-2023
Le Directeur général de la Comptabilité publique et du Trésor, M. Cheikh Tidiane Diop, a fermement rejeté toute implication dans la falsification annoncée des chiffres budgétaires mise en évidence par l'Inspection Générale des Finances (IGF) pour la période allant de 2019 à 2023. Il s’est exprimé à ce sujet samedi dernier, à Dakar, lors de l'Assemblée générale à mi-parcours du Syndicat Unique des Travailleurs du Trésor (SUTT).
Présidant cette Assemblée générale, M. Cheikh Tidiane Diop, en réponse à une question, a affirmé sans équivoque que l'administration du Trésor constitue une « institution républicaine, qui a toujours œuvré dans le strict respect des lois et règlements en vigueur. Avec le temps, il apparaîtra clairement qui a agi de manière conforme et qui a manqué à ses obligations. » Se voulant rassurant, il a ajouté : « En ma qualité de Directeur général de la Comptabilité publique et du Trésor, je dirige avec rigueur une administration républicaine et citoyenne, qui s'est toujours distinguée par son engagement au service du public, dans le plus strict respect des textes législatifs et réglementaires. »
S'agissant des revendications exprimées par le Syndicat Unique des Travailleurs du Trésor (SUTT), M. Cheikh Tidiane Diop a salué les acquis significatifs obtenus à mi-parcours. Évoquant ces réalisations, il a souligné l'amélioration des conditions de travail et de vie des employés. Il a par ailleurs précisé qu'il attendait les propositions issues des discussions et a affirmé que celles relevant de sa compétence seraient mises en œuvre en concertation avec le bureau syndical, tandis que celles incombant au Ministre des Finances seraient portées à son attention.
Le Secrétaire général du SUTT, M. El Hadji Dioumorou Dia, a rappelé qu’au 1er mai 2023, les travailleurs avaient fixé plusieurs objectifs, parmi lesquels figurait la validation de textes en attente au ministère des Finances et à l'Administration du Trésor depuis une décennie. Aujourd'hui, le syndicat a obtenu la signature de l'ensemble de ces textes relatifs aux différents aspects des conditions de travail et de rémunération. « C'est un acquis indéniable et une victoire pour tous nos collègues, » a-t-il déclaré.
La carte du Trésor a également été étendue grâce à la transformation des perceptions à vocation régionale en TPR (Trésoreries principales régionales). Cette revendication ancienne du syndicat a finalement été satisfaite. « Désormais, nous comptons de nouvelles TPR à Sédhiou, Kaffrine, Diourbel, Matam et Kédougou, en plus des perceptions de Keur Massar et Koungheul. C'est une avancée considérable pour la couverture nationale du Trésor», s'est réjoui M. El Hadji Dioumorou Dia.
Il a ajouté que des améliorations notables ont été apportées aux conditions de travail et aux dotations, notamment par la rénovation et la création de nouveaux postes de comptables à Saint-Louis. Selon M. Dia, le Trésor entame une nouvelle phase de son développement, marquée par des réformes encore en cours, notamment sur les plans comptable et organisationnel. Il a exprimé le souhait de voir ces réformes finalisées, en évoquant la nécessité de procéder à des réorganisations au sein de certaines directions administratives afin d'adapter leurs appellations et compétences aux nouvelles directives de l'UEMOA, dans un souci d'harmonisation internationale. En outre, il a souligné la nécessité de modifier la loi de finances et le règlement général sur la comptabilité publique. Le plan de carrière des employés constitue également une priorité pour le syndicat. « Nous souhaitons de surcroît obtenir un siège pour la direction des comptabilités publiques et du Trésor. Ce sont là d'autres revendications du syndicat, » a conclu le Secrétaire général Dia.
VIDEO
LE SÉNÉGAL À L'HEURE DES CHOIX DIFFICILES
Selon l'expert financier Mohamed Dia, les deux premières années du régime de Diomaye seront consacrées à un "nettoyage des écuries d'Augias", laissant peu de marge pour les promesses électorales
"C'est comme gravir l'Everest avec des pinces", a lancé M. Dia, illustrant la difficulté de la tâche qui attend les nouvelles autorités. Selon lui, le pays est pris en étau entre un déficit budgétaire abyssal de 10,4% du PIB et une dette publique écrasante de 76,3%, héritage empoisonné du régime précédent.
L'expert prévient : les deux premières années seront consacrées à un "nettoyage des écuries d'Augias financières", laissant peu de marge pour les promesses électorales. "C'est comme vouloir courir un marathon après s'être cassé les deux jambes", image-t-il.
Dia tempère les espoirs placés dans les ressources naturelles, appelant à la prudence dans les négociations avec les multinationales. "Ne tuons pas la poule aux œufs d'or par gourmandise", prévient-il.
L'industrialisation, présentée comme la panacée, se heurte à la réalité d'un secteur privé national anémique. "C'est comme vouloir construire un gratte-ciel avec des allumettes", ironise l'expert.
Face à ces défis titanesques, Mohamed Dia appelle à la patience et à la transparence. "Le développement est un marathon, pas un sprint", conclut-il, invitant les Sénégalais à se préparer pour un long et difficile chemin vers la prospérité.
VIDEO
FRANÇOIS MITTERRAND, L'ARCHITECTE OUBLIÉ DE LA FRANÇAFRIQUE
Dès les années 50, le futur président échafaudait déjà les plans d'un empire colonial rénové. Sa stratégie ? Un fédéralisme de façade pour mieux conserver l 'influence française
Dans son dernier ouvrage "L'Afrique d'abord. Quand François Mitterrand voulait sauver l'empire français", le journaliste et historien Thomas Deltombe lève le voile sur une facette méconnue de l'ancien président français. Loin de l'image du décolonisateur qu'il s'est forgé, Mitterrand apparaît comme l'un des principaux artisans du néocolonialisme français en Afrique.
Deltombe révèle comment, dès les années 1950, Mitterrand a orchestré une refonte subtile de l'empire colonial. Sa stratégie ? Abandonner l'assimilation au profit d'un fédéralisme calculé, octroyant une autonomie de façade tout en maintenant une mainmise française.
Le pacte scellé en 1952 avec Félix Houphouët-Boigny, figure clé de l'Afrique francophone, marque la naissance de la "Françafrique". Cette alliance stratégique visait à étouffer les mouvements indépendantistes tout en préservant les intérêts français.
Paradoxalement, Mitterrand s'est farouchement opposé au projet d'Eurafrique, craignant que l'intégration européenne ne dilue l'influence française sur le continent africain. Une posture qui souligne sa vision d'un "pré carré" africain exclusivement français.
L'ouvrage de Deltombe déconstruit également le mythe du Mitterrand décolonisateur. Après son éviction du pouvoir en 1958, l'ancien ministre aurait pu réécrire son rôle, masquant son opposition fondamentale à l'indépendance des colonies africaines.
En fin de compte, "L'Afrique d'abord" invite à reconsidérer l'héritage de Mitterrand et à réexaminer les fondements de la politique africaine de la France. Une lecture essentielle pour comprendre les racines profondes de la Françafrique et ses répercussions actuelles.
TAKKU WALLU FULMINE
Face aux inondations qui frappent le pays, l'opposition dénonce l'inaction du gouvernement et sa répression des initiatives de solidarité. La coalition exige la libération de Bougane Gueye et appelle à la résistance
Dans le communiqué ci-dessous, Takku Wallu Sénégal dénonce à la fois l'incompétence du gouvernement face aux inondations meurtrières et sa répression brutale envers l'opposition. La coalition pointe l'arrestation de Bougane Gueye et les violences contre des opposants venus en aide aux sinistres.
"Au moment où notre pays est en proie à des inondations mortelles résultant de la crue du fleuve Sénégal, Ousmane Sonko et sa bande d’immatures organisent le meeting de la honte à ‘’Dakar Aréna’’, infrastructure qu’ils ont toujours tenté de caricaturer. Pourtant l’Anacim, depuis plusieurs mois, avait alerté mais ce régime incompétent a choisi délibérément d’abandonner les populations à leur sort.
Parallèlement des Sénégalais mus par le bien-être des populations sont auprès des sinistrés notamment les responsables locaux de Takku Wallu dans ces zones immergées.
Parmi ces dignes Sénégalais, se trouvent les membres de la coalition ‘’Sam Sa Kaddu’’ qui étaient en route pour rallier Bakel aux fins d’apporter leur soutien aux sinistrés. Malheureusement, le régime en place qui se distingue par ses dérives autoritaires et dictatoriales a utilisé la gendarmerie nationale pour bloquer, lâchement, à 12 kilomètres de Bakel, leur cortège. Les membres de la délégation ont été gravement brutalisés, particulièrement notre sœur Anta Babacar Ngom et notre frère Bougane Gueye arrêté sans aucun motif. Ces images qui sont en train de faire le tour du monde sont une balafre de plus à notre démocratie, à notre pays.
Il faut rappeler que ni le président Bougane Gueye, ni la coalition Sam sa Kaddu, opposition républicaine n’ont fait d’appel à l’insurrection ou d’appels à déloger le président de la République régulièrement élu.
La coalition Takku Wallu Senegal dénonce vigoureusement cet acte barbare qui dénote d’un recul démocratique notoire et d’une tentative délibérée de confiscation des libertés au Sénégal.
La coalition Takku Wallu Senegal exige la libération immédiate du président Bougane Guèye, investi sur la liste nationale de la coalition ‘’Sam Sa Kaddu’’. Elle appelle les Sénégalais à rester debout pour faire face à ces tentatives permanentes de musellement et de confiscation des droits constitutionnels de chaque Sénégalais d’aller et de venir, mais également leur droit de s’opposer. En effet, la Constitution en son article 58 « garantit aux partis politiques qui s’opposent à la politique du Gouvernement le droit de s’opposer ».
Vive le Sénégal
Vive la République
Vive l’Etat de droit."
CONTRE LES INONDATIONS, DIOMAYE DÉPLOIE L'ARSENAL D'URGENCE
500 tonnes de vivres acheminées, un hôpital militaire déployé, et 1 million de litres d'eau potable distribués à Bakel témoignent de l'ampleur de la catastrophe. Le président, sur le terrain, incarne la détermination de l'État à surmonter la crise
(SenePlus) - Dans un communiqué officiel publié ce 19 octobre 2024, le gouvernement a détaillé la visite du président Bassirou Diomaye Faye à Bakel et les mesures d'urgence mises en place suite aux récentes inondations.
Le chef de l'État s'est rendu dans la localité pour témoigner sa solidarité aux populations touchées par les crues du fleuve Sénégal. Ces inondations, d'une ampleur considérable, ont affecté plus de 44 sites dans la région de Matam et 51 villages dans la région de Saint-Louis au 18 octobre 2024. Les départements de Tambacounda et de Bakel ont également été durement frappés.
Le bilan est lourd : 774 ménages (environ 55 600 personnes) directement touchés et 1 002 hectares de champs inondés. Les cultures les plus affectées sont le piment (49,19%), le riz (21,59%) et le maïs (10,56%).
Face à cette catastrophe, le gouvernement dit avoir débloqué 8 milliards de francs CFA pour financer les premières mesures d'urgence. Sous la coordination du ministre de l'Intérieur, plusieurs ministères et les autorités territoriales ont été mobilisés. Les forces armées et le CSAR ont acheminé 500 tonnes de vivres et divers produits de première nécessité aux sinistrés.
À Bakel, 150 tonnes de riz et 1 000 000 litres d'eau potable ont été distribués. Un hôpital militaire de niveau 1 a été déployé pour offrir des consultations médicales gratuites, tandis que des patrouilles de sécurité veillent sur les sites de relogement.
Au-delà de l'urgence, l'État prévoit la construction d'infrastructures résilientes, comme des digues de protection et des routes adaptées, pour prévenir de futures inondations. La reconstruction des ponts de Laly et de Niaoulène Tano est également en cours.
Le président Faye a appelé les populations à la résilience et à la solidarité. Le gouvernement assure rester pleinement mobilisé pour ajuster ses interventions en fonction des besoins émergents.
SEDIMA À LA CROISÉE DES CHEMINS
Le groupe fondé par Babacar Ngom serait en passe d'être cédé au géant américain Seaboard. Derrière ce mouvement stratégique se cachent des défis financiers et managériaux que l'entreprise peine à surmonter seule
(SenePlus) - Sedima, le fleuron national de l'aviculture et symbole de la réussite entrepreneuriale locale, serait sur le point de changer de mains. Selon les informations de Jeune Afrique (JA), le fondateur Babacar Ngom, figure emblématique du patronat sénégalais, envisagerait de céder le contrôle de son groupe au géant américain Seaboard, déjà bien implanté dans le pays à travers les Grands Moulins de Dakar (GMD).
Ce revirement stratégique marque un tournant décisif pour Sedima. JA rappelle que "jusqu'ici réticent à ouvrir le capital de son groupe, Babacar Ngom [...] a changé d'avis".
Le groupe Sedima, véritable success-story sénégalaise, a connu une croissance remarquable depuis sa création. JA rapporte que l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 60 milliards de francs CFA en 2022 (plus de 90 millions d'euros) et vise les 100 milliards en 2025. Sedima n'est pas seulement un acteur majeur de l'aviculture au Sénégal, mais s'est également diversifié dans l'alimentation animale, la minoterie et la restauration, notamment via la franchise KFC.
Cependant, derrière cette façade de succès, JA révèle que le groupe traverse une période délicate. Un financier familier du dossier, cité par le magazine, déclare : "Ce n'est pas dit mais c'est un secret de polichinelle : la société ne va pas bien, comme en témoignent les récurrents retards de paiement aux fournisseurs et les ruptures de stocks constatées ces derniers temps". Cette situation préoccupante serait le résultat d'une conjonction de facteurs.
D'une part, la guerre en Ukraine a engendré une flambée du prix des matières premières, en particulier le blé, céréale cruciale pour le secteur avicole. Cette hausse a considérablement réduit les marges du groupe et pesé sur sa trésorerie. D'autre part, JA pointe du doigt une "diversification de ses activités mal maîtrisée, donc coûteuse". L'exemple emblématique cité est celui d'un investissement dans un abattoir ultramoderne mais surdimensionné, qui ne tourne qu'à faible capacité et grève les comptes de l'entreprise.
Le management du groupe est également remis en question. JA rapporte que de nombreux connaisseurs du secteur évoquent "la fragilité du management du groupe, pas à la hauteur de ses ambitions, alors même que Sedima fait face à une concurrence croissante sur l'ensemble de ses activités". Un concurrent, actif dans la production de poussins, observe : "La société a tout ce qu'il faut, notamment l'outil industriel, pour être numéro un sur tous les créneaux. Or ce n'est pas le cas aujourd'hui".
La question de la succession à la tête de Sedima ajoute une couche de complexité à la situation. JA rappelle que Babacar Ngom avait passé la main dès 2016 à l'une de ses filles, Anta Babacar Ngom Diack. Cependant, cette dernière s'est lancée dans la course à la dernière élection présidentielle fin 2023, laissant les commandes du groupe à une cadre de longue date, Seynabou Seck. Ce dispositif, selon des observateurs cités par JA, "ne suffit pas à relever les défis auxquels est confronté le fleuron sénégalais".
La possible cession de Sedima à Seaboard soulève des questions cruciales sur la souveraineté économique du Sénégal. JA souligne que "dans un pays où l'on compte peu de champions locaux, l'avenir d'un fleuron national, devenu un emblème du groupe familial ouest-africain à succès, intéresse bien au-delà de la sphère de sa famille fondatrice". Le magazine rappelle que des échos dans la presse sénégalaise sur la vente de Sedima à un acteur étranger avaient déjà fait grand bruit à Dakar en juillet dernier.
Malgré ces défis, Sedima maintient des ambitions de croissance ambitieuses, visant non seulement à atteindre les 100 milliards de francs CFA de chiffre d'affaires en 2025, mais aussi à se développer au Mali et au Congo. La cession à Seaboard, si elle se concrétise, pourrait ouvrir un nouveau chapitre pour cette entreprise emblématique du Sénégal et redéfinir son rôle dans le paysage économique ouest-africain.
JA précise que les négociations, menées sous couvert d'un accord de confidentialité, sont toujours en cours bien qu'en très bonne voie. L'issue de ces discussions sera scrutée de près, non seulement par les acteurs économiques, mais aussi par l'ensemble de la société sénégalaise, pour qui Sedima représente bien plus qu'une simple entreprise : un symbole de réussite nationale et un pilier de l'économie locale.
FILETS VERS LA DECHEANCE !
Jadis, la pêche artisanale nourrissait son monde. Il y a plus de deux décennies, le «Xeuth Mball» était une activité courante et lucrative à une époque où la mer était très poissonneuse.
Jadis, la pêche artisanale nourrissait son monde. Il y a plus de deux décennies, le «Xeuth Mball» était une activité courante et lucrative à une époque où la mer était très poissonneuse. Si l’activité persiste, les filets sont juste remplis de juvéniles, de déchets plastiques, et rarement d’espèces nobles. Bien qu’excédés par le pillage et les pollutions, les pauvres pêcheurs artisanaux tentent de survivre dans un secteur qui a tout perdu
«Yinti, yinti…» Cette petite chanson, entonnée par des tireurs de filets de pêche, est culte. Comme les paroles du chanteur Omar Pène, les non-initiés l’entendent, mais n’ont jamais réussi à l’assimiler et à la déchiffrer. Voilà plus de 25 ans que Issa, un gringalet aux cheveux blancs, participe aux séances de «Xeuth Mball» (tirer des filets de poissons) à Thiaroye sur mer pour trouver du poisson à quelques mètres de la plage. Lui et ses congénères font face aux mastodontes de la pêche industrielle, qui viennent exploiter les ressources halieutiques du pays. «Ce sont des criminels qui emportent illicitement dans leurs filets des milliers de tonnes de poissons. Nous n’avons plus rien ici», dit-il.
Au plus haut, le soleil irradie les bancs de sable de la plage léchée par des vagues successives. Si les océans font l’objet d’une exploitation intensive qui met en péril la reproduction de nombreuses espèces, les pêcheurs artisanaux dépouillent leurs filets presque pour rien. Entouré de jeunes enfants qui ont à peine 12 ou 10 ans et de gros gaillards habitués à cette corvée, Issa répète inlassablement les mots de la «chanson des mers». «On ne trouve rien», ajoute-t-il. Ils ont jeté leurs filets dans la nuit. Ils sont revenus au petit matin pour commencer le travail de remontée des filets attachés à une corde longue de centaines de mètres. Ils se relaient depuis plusieurs heures. 4 ou 5 h ? «Peut-être 3 ou 5 h, parce que la durée dépend du poids», précise Amath que l’on croise sur cette plage depuis plus de 20 ans.
Au bout d’intenses efforts, les deux groupes de tireurs, composés de plus d’une dizaine de personnes postées aux deux extrémités, ressortent leur filet géant. «Vous voyez, il n’y a rien», regrette Gorgui. A la remontée, il y a juste des juvéniles, et surtout des déchets plastiques et des cornes que la mer a engloutis. Mais, elle ne les avale jamais. «C’est une matinée perdue. Cette mer est devenue pauvre. Que faire ?», s’interroge Papis, habitué aussi à d’autres années fastes
Aujourd’hui, la corne d’abondance est vide. Ces périodes de jouissance et de fête sont révolues à Thiaroye sur mer. A Yarakh aussi ! Développée à un rythme frénétique dans les années 1990, cette pêche traditionnelle attirait les foules des quartiers situés à quelques kilomètres de la plage de Thiaroye sur mer. Les filets étaient remplis de poissons de toutes sortes. Les badauds et les sportifs donnaient un coup de main et repartaient avec du poisson frais. Nostalgique, Gorgui insiste sur l’indifférence des passants, qui les regardent parfois avec pitié. «Personne ne passait sans nous donner un coup de main parce que les gens étaient sûrs qu’ils allaient avoir du poisson. On ne ressort que des déchets plastiques. Cet appauvrissement de nos mers est violent. Les pêcheurs sont devenus si pauvres qu’ils tentent des voyages périlleux pour aller en Europe», dit-il. «Vous êtes un habitué de cette plage. Vous avez connu ces moments de fête, que ressentez-vous ?», interroge-t-il.
Il y a cette tristesse et cette impuissance qui accablent ces quinquas ou quadras accompagnés de leurs enfants qui regardent ce grand bleu gronder sans rien dans le ventre. Il y a surtout ces sportifs et jeunes désœuvrés qui profitent de son sable souillé pour mieux muscler leurs corps sous un soleil ardent
Au cours des semaines suivantes, on retrouve encore des hommes luisants de sueur qui tirent leur filet de pêche. Pendant toute la journée, les plages de sable blanc grouillent d’activités. Des enfants jouent au football sous l’œil d’un groupe de sportifs affalés à même le sable, alors que d’autres improvisent un match de lutte traditionnelle.
Les pêcheurs tirent leurs pirogues, puis déchargent leurs prises dans les mains des femmes, qui filent aussitôt en direction des marchés à ciel ouvert ou des usines de poisson et d’autres entreprises qui relâchent leurs effluents toxiques directement dans l’océan grâce à une canalisation enfouie sous une plage publique.
Bien sûr, la pollution est généralisée avec une mer couverte d’écume et d’espèces mortes qui sont venues s’échouer sur le rivage. Alors que l’odeur de poisson pourri s’incruste dans les vêtements des personnes qui fréquentent la plage de «Bluma». «Il n’y a plus rien ici», admet Malick, qui finit de remonter ses filets de pêche en compagnie de ses amis. Le constat est évidemment alarmant : ils ont ressorti des kilogrammes, peutêtre des tonnes de déchets plastiques, quelques gros poissons et de nombreux juvéniles. «C’est un désastre absolu. Les conséquences de la pêche intensive, la pollution, les rejets de déchets toxiques des entreprises et des usines ont complètement appauvri l’océan», tente-t-il d’expliquer.
Pendant 6 mois, on a assisté à plus d’une vingtaine de séances de pêche artisanale, le long de la plage de Thiaroye sur mer et de Yarakh, logée derrière la Route nationale. Sur la route crevassée qui mène au quai de pêche, les automobilistes doivent traverser un champ de nids-depoule au pas. Il faut déchirer un petit épais nuage de fumée issu des fours des transformatrices de poisson.
Pour les pêcheurs dont la plupart lancent leurs filets rafistolés à la main, leur quotidien est chamboulé. Chahuté ! C’est une métaphore pour décrire le drame en cours dans le système de la pêche artisanale. Près de l’entrée du quai de pêche, une dizaine de porteurs se hâtent de livrer leurs paniers remplis de poissons, avant de repartir vers la plage pour refaire le plein. L’air est vicié par l’odeur du poisson, frais ou pourri. Des essaims de mouches bourdonnent. Des chats se disputent les restes de poissons. Moussa est exaspéré par la situation. «C’est la crise», s’exclame-t-il.
Plus de 25 ans auparavant, raconte-t-il, les espèces nobles se pêchaient en grande quantité à Thiaroye et Yarakh, à quelques kilomètres de la berge. «A la fin de nos activités, on distribuait du poisson gratuitement. Maintenant, on ne trouve même pas de pélagiques», reconnaît-il. Les vagues s’écrasent à ses pieds, il jette un regard vers un horizon océanique qui se trouve à l’infini. Verbe désabusé, il n’esquisse aucun avenir certain : «Le poisson ne reviendra sans doute jamais. Comment vivre avec une mer sans poisson ?» Il se courbe pour ramasser ses tongs et hèle dans un geste brutal les gens qui l’accompagnaient. «Mettez le poisson dans vos paniers. On s’en va.»
Face à la raréfaction des ressources halieutiques, les nouvelles autorités tentent d’intensifier le contrôle des flottes qui exploitent les eaux sénégalaises. Ces dernières années, le Sénégal s’est doté de capacités techniques avec l’acquisition de patrouilleurs par la Marine nationale pour exercer son autorité en mer. Il manquait la volonté politique. Avec l’arrivée du nouveau régime, il y a eu le recensement des navires de pêche et leur publication pour tenter de rattraper une partie de l’immense retard en termes de surveillance maritime, par des contrôles, par l’utilisation d’images satellites pour repérer les activités suspectes et par un recours moins timide aux amendes.
Si ce pillage prend une forme légale avec les accords ouvrant les zones côtières aux navires des pays riches, auquel s’ajoute un pillage à grande échelle contre lequel la lutte semble inégale, il y a aussi les comportements des pêcheurs locaux qui ne respectent pas forcément les règles de pêche les plus élémentaires, avec l’utilisation de filets interdits ou la pêche des juvéniles. Pendant longtemps, tous les acteurs ont pêché à outrance pensant que les profondeurs océaniques n’allaient jamais s’épuiser. «Tout s’est enchaîné assez vite. Tout le monde a pillé, mais c’est minime comparé aux bateaux industriels», ajoute Gorgui.
Il y a la persistance de la surpêche et la pêche Inn auxquelles ont recours à la fois les bateaux industriels et les pêcheurs artisanaux. Avec l’apparition des usines de poisson et de farine et d’huile de poisson, les pauvres pêcheurs les revendent pour alimenter les chaudières de cette industrie en pleine croissance.
Aujourd’hui, les usines de transformation de poisson, bâties en un tour de main, disséminées un peu partout dans le pays, veulent tirer profit le plus vite possible de l’essor exponentiel du marché mondial des farines de poisson. Lamine dont le teeshirt est souillé de tripes de poisson, à côté de 10 autres camarades équipés de gants en caoutchouc jaunes, jette dans des bassines, maculées des débris de poissons écrasés sous les pieds des ouvriers, leurs prises du jour. «Je sais que ce n’est pas normal de pêcher les juvéniles, mais que faire ?», s’interroge-t-il. La plupart des prises sont vendues à ces usines de transformation. Lamine est exaspéré. «Ça n’a aucun sens, mais elles sont les seules acheteuses», s’exclame-til. Les violations des règles sont courantes, mais tout le monde trouve un alibi commode dans le manque de surveillance et l’absence de règles claires. Alors que les bancs de poissons disparaissent dans les eaux dakaroises.
Au pied du filet, une dispute éclate entre Gorgui et ses petits-enfants sur le partage des restes du poisson. Provocateur, il l’attise davantage : «Vous n’aurez rien.» Les «petits» grommèlent quelques mots pour afficher leur désaccord. «Allons, rentrons. On va braiser du poisson à la maison», détend-il ainsi l’atmosphère suffisamment polluée par la fumée issue des fours des transformatrices et des rejets chimiques des usines sur l’océan.
L’IGE AUDITE LES TITRES MINIERS OCTROYES DEPUIS QUELQUES ANNEES
Bassirou Diomaye Faye séjourne à Kédougou depuis ce vendredi matin. Il a visité la Falémé et assuré de l’effectivité du décret interdisant les activités d’orpaillage pendant 3 ans.
Bés Bi le Jour |
Ibrahima Sory KALLOGA |
Publication 19/10/2024
Bassirou Diomaye Faye séjourne à Kédougou depuis ce vendredi matin. Il a visité la Falémé et assuré de l’effectivité du décret interdisant les activités d’orpaillage pendant 3 ans. Le Président dit attendre le rapport de l’Ige sur l’octroi des titres miniers ces dernières années.
Pour son premier jour à Kédougou, Bassirou Diomaye Faye a visité les sites d’orpaillage de la Falémé. Ce déplacement, qu’il avait annoncé lundi, lors de la cérémonie de présentation du référentiel Sénégal 2050, a pour objet de constater les dégâts matériels du débordement du Fleuve Gambie.
À bord d’un avion de l’armée de l’air, le chef de l’Etat a enfilé un treillis militaire, manches retroussées, pour lancer l’offensive contre les inondations. Et Kédougou n’est que la première étape puisqu’il se rendra à Bakel, noyé dans les eaux du Fleuve Sénégal mélangées à celles des pluies torrentielles. Comme à Matam et à Podor. Mais en attendant, à Kédougou, le président de la République s’est adressé à la presse à Saraya pour rendre compte de la situation de la Falémé. Il a salué le «travail remarquable» des Forces de défense et de sécurité (Fds) qui veillent sur le périmètre qui fait l’objet d’interdiction de toute activité d’orpaillage à 500 mètres de la Falémé jusqu’en 2027.
Il a, en outre, indiqué que ce déplacement rentre dans le cadre d’une veille permanente de l’application des mesures prises. «C’est surtout pour constater de visu le niveau d’application du décret», a-t-il précisé au micro du correspondant de E-Media à Kédougou. Il a rappelé qu’il est question de protéger l’eau de la Falémé qui fait l’objet d’agressions environnementales avec une «pollution grave». Or, a-t-il martelé, c’est une «question vitale». Bassirou Diomaye Faye a rappelé avoir saisi l’Inspection générale d’Etat (Ige) pour procéder à «l’audit des titres miniers octroyés» depuis quelques années.