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26 novembre 2024
Economie
LES MILLIARDS DE SANGOMAR
Depuis quelques mois, le Sénégal est devenu exportateur de pétrole. La compagnie pétrolière Woodside, qui exploite le champ Sangomar, a révélé les chiffres du dernier trimestre.
Depuis quelques mois, le Sénégal est devenu exportateur de pétrole. La compagnie pétrolière Woodside, qui exploite le champ Sangomar, a révélé les chiffres du dernier trimestre.
Durant le troisième trimestre de cette année, Woodside, qui est aussi l'opérateur du champ Sangomar, a estimé son chiffre d’affaires à 3,6 milliards de dollars. Et les ventes de brut sénégalaus ne sont pas étrangères à cette performance.
«Le Chiffre d'affaires trimestriel de 3,6 milliards de dollars est en hausse de 21 % par rapport au deuxième Trimestre 2024, principalement en raison des ventes de cargaisons de Sangomar et de la hausse des prix moyens du Gnl», informe Woodside dans le rapport de son troisième trimestre 2024.
En effet, le document publié ce mercredi, montre que les revenus générés par Sangomar se chiffrent à 464 millions de dollars. Soit autour de 279 milliards de francs Cfa (selon le cours actuel du dollar). Pour l’instant, le ministère du Pétrole sénégalais n’a pas communiqué sur les revenus générés par la vente du pétrole sénégalais, ni sur ce qui devrait revenir au pays.
De son côté, Woodside renseigne que le brut sénégalais «continue de susciter un vif intérêt de la part d'acheteurs en Europe et en Asie». Et sur le champ, le dernier puits de la phase 1 a été foré et achevé. «Le démarrage des systèmes d'injection de gaz et d'eau a commencé et les activités de mise en service devraient se poursuivre jusqu'en 2024», dit-elle.
L’EAU DANS LE GAZ ENTRE NOUAKCHOTT ET DAKAR
La dénomination des navires de support affrétés autour du gisement transfrontalier de gaz Grand Tortue Ahmeyim (Gta), partagé entre le Sénégal et la Mauritanie, a provoqué une minicrise diplomatique entre les deux pays
La dénomination des navires de support affrétés autour du gisement transfrontalier de gaz Grand Tortue Ahmeyim (Gta), partagé entre le Sénégal et la Mauritanie, a provoqué une minicrise diplomatique entre les deux pays.
Début de crise diplomatique entre le Sénégal et la Mauritanie sur la nomination des navires devant opérer sur la plateforme de Grand Tortue Ahmeyim. D’après nos confrères d’Africa Intelligence, Dakar et Nouakchott ne se sont pas accordés sur le choix du nom des navires de support, c’est-à-dire des bateaux de soutien aux opérations pétroliers, affrétés autour du gisement transfrontalier Grand Tortue Ahmeyim (Gta). Au départ, cela paraissait une tâche anodine : baptiser quatre navires de soutien fournis par chaque membre du consortium Kotug/Maritalia pour les partenaires du champ gazier de Grand Tortue Ahmeyim, qui s’étend de chaque côté de la frontière maritime mauritano-sénégalaise. Bp exploite le champ en partenariat avec Kosmos Energy et les compagnies pétrolières nationales du Sénégal, Petrosen, et de Mauritanie, Smh.
Début août, chacun des partenaires a eu la possibilité de nommer l’un des navires. Quelques semaines plus tard, Bp proposait le nom de «Waalo», du nom de la région de l’embouchure du fleuve Sénégal, et Kosmos Energy, celui de «Djoudj», du nom d’une zone située à 60 km au nord-est de Saint-Louis, abritant le troisième parc mondial, la plus grande réserve d’oiseaux. La Société mauritanienne des hydrocarbures a choisi «Chamama», le nom d’une région mauritanienne située juste au nord du fleuve Sénégal, et Petrosen a opté pour «Talatay Nder».
Souvenirs douloureux
C’est ce dernier nom, choisi par le nouveau Directeur général de Petrosen Holding, Alioune Guèye, qui a frappé Nouakchott : en wolof, «Talatay Nder» fait le rappel d’un événement tragique survenu dans le Nord du pays. Village sénégalais de Nder, près de la frontière avec la Mauritanie, en mars 1820 : une troupe de Maures depuis le nord du fleuve Sénégal, dans l’actuelle Mauritanie, voulant les capturer et les transformer en esclaves, les femmes du village ont décidé de se suicider ensemble. Le village continue de commémorer leur sacrifice chaque mois de novembre.
Après avoir appris le nom choisi par Petrosen, la partie mauritanienne s’est sentie offensée et a changé sa suggestion en «Bilad Chinguetti», qui signifie «le pays des Maures». Les autorités mauritaniennes ont été profondément troublées par la suggestion sénégalaise.
Sonko et Diomaye calment le jeu
Pour éviter que la situation ne dégénère, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko et le Président Bassirou Diomaye Faye ont appelé Nouakchott pour tenter de calmer le jeu dans la semaine du 8 septembre.
Les deux pays ont tout intérêt à maintenir de bonnes relations diplomatiques alors qu’ils négocient les coûts de développement de Gta avec la société pétrolière britannique. Ces coûts ont presque doublé depuis le lancement du projet et ont été contestés lors d’un audit réalisé en avril à la demande des autorités mauritaniennes. Les gouvernements mauritanien et sénégalais doivent travailler ensemble pour pousser à une renégociation complète avec le major pétrolier.
DAKAR AFFINE LA STRATÉGIE DE RENÉGOCIATION DES CONTRATS PÉTRO-GAZIERS
Contrairement à la rhétorique de campagne, l'administration Faye-Sonko a opté pour une approche adaptée. Un cabinet international sera sollicité pour mener les négociations, visant à « équilibrer les bénéfices économiques entre les différentes parties »
(SenePlus) - Selon des informations obtenues par Jeune Afrique (JA), le gouvernement adopte une approche pragmatique et diplomatique pour renégocier ses accords pétroliers et gaziers avec les multinationales.
Au cœur de cette démarche se trouve le méga-gisement gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), dont l'entrée en production est "imminente". Ce champ, partagé entre le Sénégal et la Mauritanie, est exploité par British Petroleum (BP) et Kosmos Energy. Le gisement pétrolier de Sangomar, exploité par Woodside Energy, est également concerné par ces discussions.
Un comité d'experts a été mis en place pour analyser les contrats existants. Comme l'explique à JA une source proche du dossier : "Il s'agit d'une question d'équité et d'équilibre contractuel". Le gouvernement s'appuie sur les changements géopolitiques et économiques récents, notamment la hausse des prix du gaz naturel liquéfié (GNL) et du pétrole suite à l'invasion russe en Ukraine.
Le coût du projet GTA a déjà été révisé à la hausse, passant de 4,6 à 5,2 milliards de dollars. Le Sénégal soutient que cette augmentation, combinée aux retards de production et à la possibilité des cours, justifie une renégociation des termes.
Contrairement à la rhétorique de campagne, l'administration Faye-Sonko a opté pour une approche adaptée. Un cabinet international sera sollicité pour mener les négociations, visant à « équilibrer les bénéfices économiques entre les différentes parties ».
Par ailleurs, Dakar envisage de diversifier les routes d'exportation du GNL de GTA. Actuellement destiné au marché asiatique, le gouvernement souhaite explorer des opportunités en Europe, où la demande reste élevée suite à l'embargo sur les produits russes.
Cette stratégie s'inscrit dans un contexte où BP a récemment obtenu l'exclusivité de l'achat du GNL de GTA depuis vingt ans, suite à un désaccord avec Kosmos Energy.
Le Sénégal, tout en cherchant à "défendre les intérêts du peuple face aux multinationales", semble privilégier une approche collaborative plutôt que conflictuelle dans ces négociations cruciales pour l'avenir économique du pays.
LA BANQUE MONDIALE SOULIGNE L’URGENCE DE REFORMER L’EDUCATION
Selon la Banque mondiale, « malgré les signes d'une reprise économique fragile, la croissance s’enlise en Afrique subsaharienne, menaçant de laisser de côté un grand nombre de jeunes ».
La Banque mondiale appelle à une réforme de l’éducation pour permettre une croissance plus rapide et inclusive en Afrique. « Actuellement, en Afrique subsaharienne, sept enfants sur dix n’ont pas accès à un enseignement préprimaire, et moins de 1,5 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans suivent une formation professionnelle, contre 10 % dans les pays à revenu élevé. Il est indispensable de combler ces lacunes pour permettre à l’Afrique subsaharienne de réaliser tout son potentiel économique et d’assurer une croissance durable et inclusive. Il est également essentiel de soutenir l’entrepreneuriat et les nouvelles startups, de permettre aux petites entreprises de se développer ainsi qu'attirer des entreprises établies, afin que les titulaires de diplômes qualifiés trouvent des opportunités d’emploi attractives lorsqu’ils entrent et progressent sur le marché du travail », lit-on dans un communiqué en date du 14 octobre dont nous avons reçu copie.
Selon la Banque mondiale, « malgré les signes d'une reprise économique fragile, la croissance s’enlise en Afrique subsaharienne, menaçant de laisser de côté un grand nombre de jeunes ». « Selon la dernière édition du rapport Africa’s Pulse, qui paraît aujourd’hui (hier) sous le titre Transformer l’éducation pour une croissance inclusive, deux facteurs sont essentiels pour parvenir à relancer la croissance : il faut, d’une part, stabiliser les économies et, d’autre part, transformer l’éducation de manière à doter une main-d’œuvre en plein essor de bases de connaissances plus solides et de compétences en adéquation avec les attentes du marché du travail », rapporte la source.
Les gouvernements africains progressent dans leurs efforts de stabilisation des finances et de réduction des déficits budgétaires, souligne Andrew Dabalen, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique. Mais le lourd fardeau de la dette limite leurs investissements dans des secteurs cruciaux comme l’éducation, la santé et les infrastructures, qui sont essentiels pour une croissance inclusive à long terme », indique le document.
En effet, la Banque mondiale fait savoir que « la population en âge de travailler augmente à un rythme plus rapide en Afrique que dans les autres régions, à la faveur des progrès de ces vingt dernières années dans la réduction de la mortalité infantile ». « Or, l’Afrique subsaharienne est aussi la région du monde qui consacre le moins de dépenses par habitant à l'éducation. Les auteurs d'Africa's Pulse estiment que, pour parvenir à une éducation universelle d'ici 2030, les systèmes éducatifs devraient absorber environ 170 millions d'enfants et d'adolescents supplémentaires, ce qui nécessiterait la construction d'environ 9 millions de nouvelles salles de classe et le recrutement de 11 millions d'enseignants », a-t-elle ajouté. Non sans dire : « Le défi est de taille, mais la région a déjà accompli des avancées importantes : à l’heure actuelle, 270 millions d’enfants sont scolarisés dans le primaire et le secondaire, et les taux d’achèvement des études primaires se sont considérablement améliorés depuis 2000 ».
DEVELOPPEMENT RIME AVEC ENDETTEMENT
L’économiste et enseignant à l’Université Alioune Diop de Bambey relativise le taux d’endettement de 84 % du Sénégal, sous réserve de la certification par la Cour des comptes. Selon lui, « aucun pays, ne peut se passer de l’endettement »
L’économiste et enseignant à l’Université Alioune Diop de Bambey relativise le taux d’endettement de 84 % du Sénégal, sous réserve de la certification par la Cour des comptes. Selon lui, « aucun pays développé ou aspirant au développement, ne peut se passer de l’endettement ».
Interrogé sur le niveau d’endettement du Sénégal, jugé exorbitant par les nouvelles autorités politiques, l’économiste et maître de conférences à l’Université Alioune Diop (UAD) de Bambey, Souleymane Astou Diagne, précise d’emblée que l’endettement semble être la norme et, à ce titre, le Sénégal ne fait pas exception. Étayant son propos, il souligne que la dette publique mondiale a nettement augmenté ces dernières années, dépassant les 100 000 milliards de dollars, soit près de 93 % du produit intérieur brut mondial. Vu sous cet angle, l’économiste estime qu'il n’y a pas péril en la demeure concernant ces 84 % d’endettement du Sénégal. À l’en croire, sous réserve de la certification de ce surendettement par la Cour des comptes, l’enseignant et maître de conférences à l’UAD affirme que le tapage autour de la dette, constituée de celle de l’administration centrale (dette intérieure/extérieure) et de celle du secteur parapublic (dette intérieure/extérieure), relève avant tout du discours politique. Pour s’en convaincre, il rappelle que les présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall s’y étaient déjà confrontés, et que le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye poursuit cette même tendance.
Dans son argumentaire, il précise : « Il est tout à fait compréhensible que cette dette soit qualifiée d’‘élevée’, au regard des situations connues ces dernières années sur le plan mondial, entraînant la raréfaction des ressources et le durcissement des conditions de financement à l’échelle internationale ».
L’économiste soutient fermement que tous les grands pays sont surendettés, à commencer par les États-Unis, l’Allemagne, la France, la Chine, entre autres. Ainsi, pour lui : « Développement rime avec endettement. Car, aucun pays aspirant au développement ne saurait se passer de l’endettement »
Quant à la volonté des autorités actuelles de se conformer au seuil communautaire d’endettement de 70 % du produit intérieur brut national, voire de se situer en dessous de ce seuil, l’économiste reconnaît que cela sera difficile à court terme, compte tenu des engagements d’investissement et des maigres ressources attendues des impôts et taxes. Toutefois, précise-t-il, si la volonté est clairement affichée, cela nécessitera des arbitrages budgétaires, notamment en matière de dépenses de fonctionnement. Pour justifier le surendettement, il met en avant la crise sanitaire, la guerre russo-ukrainienne et le conflit au Moyen-Orient entre autres, qui ont entrainé le durcissement des conditions de financement.
SERIGNE GUEYE DIOP DECLINE 4 AXES MAJEURS
Suite à la présentation du Référentiel de politique publique «Sénégal 2050», le ministère de l’Industrie et du Commerce va lancer les États Généraux de l'Industrie, du Commerce et des PME-PMI, jeudi 17 et vendredi 18 octobre 2024 au CICAD de Diamniadio.
Suite à la présentation du Référentiel de politique publique «Sénégal 2050», le ministère de l’Industrie et du Commerce va lancer les États Généraux de l'Industrie, du Commerce et des PME-PMI, jeudi 17 et vendredi 18 octobre 2024 au Centre International de Conférence Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD). En prélude à cet événement, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Gueye Diop a tenu une conférence de presse hier, mardi 15 Octobre.
Le ministre de l’Industrie, du commerce et des Petites et moyennes entreprises a fait face à la presse hier, mardi 15 octobre, pour annoncer les états généraux du secteur. Ces « assises » qui se tiendront les jeudi 17 et vendredi 18 octobre vont réunir 1000 personnes pour une réflexion autour de quatre axes à Diamniadio.
« Il s'agit de la gouvernance qui est déjà en cours. L’aménagement du territoire inclut le plan économique. Il faut des zones de travail, des zones industrielles. On veut construire des villes autour de la fonction de travail. Cela veut dire qu'il faut des zones de travail, et des usines dans les zones, des projets agricoles, des projets dans tous les domaines », a relevé le ministre.
Il a souligné l’importance de s’appuyer sur les huit pôles du projet qui couvrent l'ensemble du territoire, avec leurs apports et forces. Autre aspect, l'industrialisation qui, selon lui, est effectivement la solution par laquelle beaucoup de ces problèmes seront résolus.« Vous avez vu que notre pays est encore resté à 24-25% de la part de l'industrie qui touche du PIB, ce qui est extrêmement important. Alors l'objectif, c'est effectivement d'augmenter ce volume lié à l'industrialisation, de développer l'industrialisation à travers le pilier agropole, c'est-à-dire la production agroalimentaire. On aura 8 agropoles dans un premier temps, dans les 8 pôles du projet. Ensuite, il y a aussi les zones économiques spéciales, les zones industrielles avec l'agro-industrie qui va s'occuper de l'industrie pure, qui va aussi être un de ces 8 pôles », indique-t-il.
Il informe qu’il sera aussi question de développement commercial avec le développement de boutiques de référence. « Il faut moderniser les commerces à travers les supermarchés, mais aussi à travers les boutiques de référence à l’image des Sonadis avec des prix fixés, assez bas. Au-delà, la construction de supermarchés africains, sénégalais, est prévue. Ces supermarchés seront liés à la production des agropoles, à travers les zones industrielles », a-t-il fait savoir.
Le foncier sera aussi au cœur de ces états généraux. Dans ce contexte, Serigne Guèye Diop pense qu’il faut une intégration des collectivités locales qui détiennent le foncier. Ainsi, il a lancé un appel aux régions, aux maires, aux gouvernements, aux différentes associations, au monde rural, au monde également industriel.
Selon lui, les collectivités territoriales ont un rôle primordial à jouer dans le domaine. « Ces états généraux permettront de déterminer le rôle des maires dans cette industrialisation, le développement en tout cas de tout ce qui est activité économique. Les maires jusqu'ici ont été un peu relégués à ce rôle purement administratif, alors que maintenant, ils ont un rôle actif dans ce développement-là », soutient-il.
A la suite des états généraux, des comités régionaux de développement se tiendront au niveau des différents pôles. Cela, dans le cadre de la démarche inclusive. « Pour développer l'économie, il faut le faire avec tout le monde. Nous allons faire des CRD avec le gouvernement, autour du gouvernement, avec les maires qui détiennent les terres, avec également les chambres de commerce et les chambres de métiers, les acteurs territoriaux de l'économie. On ne peut rien faire tant que ces acteurs de l'économie ne sont pas justement impliqués », a souligné le ministre.
LA SOUVERAINETÉ MONÉTAIRE COMME BOUCLIER
Plaçant l'indépendance financière au cœur de la souveraineté des États, l'économiste Ndongo Samba Sylla appelle à tirer les leçons des exemples de la Guinée et des pays sanctionnés de la CEDEAO
La souveraineté monétaire met les États à l’abri des sanctions internationales, a rappelé l’économiste Ndongo Samba Sylla, mardi, à Dakar, en considérant les nombreuses monnaies circulant en Afrique comme un facteur mineur de la faiblesse du commerce intra-africain.
‘’La souveraineté monétaire est […] un frein, une limite aux sanctions internationales’’, a dit M. Sylla.
‘’Un euro tropical est-il possible et souhaitable en Afrique de l’Ouest ?’’ est le sujet du panel qu’il introduisait lors d’une conférence sur le thème : ‘’La souveraineté monétaire : conditions de faisabilité et de mise en œuvre de la monnaie unique dans l’espace CEDEAO’’.
Pour montrer à quel point la souveraineté monétaire met les États à l’abri des sanctions internationales, Ndongo Samba Sylla a évoqué celles dont ont été victimes certains pays d’Afrique de l’Ouest partageant une monnaie avec d’autres.
‘’Les réserves de change et les moyens de paiement internationaux de plusieurs pays ont été gelés par certaines puissances ou organisations. Cela est arrivé dans l’espace CEDEAO’’, a-t-il affirmé en rappelant les sanctions financières imposées au Mali par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest à la suite d’un coup d’État, il y a quelques années.
L’organisation régionale a gelé des avoirs du Mali, a fait remarquer M. Sylla en relevant qu’elle n’a pas pu faire de même envers la Guinée parce que ce pays a sa propre monnaie, sur laquelle la CEDEAO n’a aucune emprise. ‘’Ce n’était pas possible [de la sanctionner financièrement], parce que la Guinée a sa propre monnaie nationale’’, a affirmé l’économiste sénégalais.
‘’Il faut renforcer la coopération régionale’’
La Côte d’Ivoire a fait l’objet de sanctions financières lors de la crise politique de 2010, le Niger aussi après le coup d’État de juillet 2023, s’est souvenu Ndongo Samba Sylla.
‘’Si vous n’avez pas votre propre monnaie, si vous êtes dans une union monétaire, vous pouvez toujours être sanctionné. Vous n’avez pas d’indépendance financière’’, a-t-il expliqué en ajoutant qu’‘’il peut vous arriver, lorsque vous avez votre propre monnaie, de voir vos avoirs être gelés à l’étranger’’. ‘’Mais, s’empresse d’ajouter M. Sylla, personne ne peut dire à votre banque centrale de priver votre gouvernement de l’accès à ses propres comptes.’’
‘’Donc, c’est pour toutes ces raisons que la souveraineté monétaire est importante’’ pour les États, a-t-il poursuivi.
Une quarantaine de monnaies sont en circulation en Afrique, selon M. Sylla.
Cette multitude de monnaies n’est pas une entrave majeure au commerce entre les pays du continent, a-t-il signalé.
Ndongo Samba Sylla observe que ‘’les 40 monnaies et les monnaies étrangères qui circulent en Afrique sont perçues comme une barrière au commerce intra-africain’’.
‘’Mais pour moi, a soutenu M. Sylla, c’est un argument très faible parce que certains sont dans des unions monétaires sans pour autant parvenir à augmenter leur volume commercial.’’
‘’En Afrique, les entraves aux échanges ne sont pas de nature monétaire’’, a-t-il insisté, estimant qu’‘’il y a beaucoup d’autres facteurs qui entrent en jeu, concernant le commerce intra-africain’’.
Thierno Thioune, maître de conférences à la faculté des sciences économiques et de gestion de l’université Cheikh-Anta-Diop, préconise une diversification des économies de la zone franc CFA. ‘’Il faut que les pays de la zone franc CFA aillent très rapidement vers la diversification des économies, lesquelles ne sont pas assez diversifiées’’, a-t-il dit en introduisant un panel sur ‘’les chocs monétaires’’ lors de la conférence.
‘’Il faut renforcer la coopération régionale…”, a recommandé M. Thioune, relevant par ailleurs que ‘’beaucoup de secteurs [économiques] ne sont pas très bien exploités’’.
Il a signalé que ‘’la zone franc CFA est très sensible aux chocs monétaires’’.
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AMADOU SALL DÉFIE SONKO-DIOMAYE
L'ancien ministre affirme sur RFI que Macky Sall "n'a peur de rien", balayant les menaces judiciaires. Il brandit l'immunité présidentielle comme un bouclier contre d'éventuelles poursuites à l'encontre de l'ancien chef de l'État
Dans une interview accordée à RFI ce mardi 15 octobre 2024, Amadou Sall, ancien ministre et membre de la nouvelle coalition d'opposition Takku Wallu Sénégal, a lancé un défi au gouvernement actuel en affirmant que l'ancien président Macky Sall "n' une peur de rien".
Cette déclaration intervient dans un contexte tendu, alors que le nouveau pouvoir accuse l'ancien régime de malversations financières. Amadou Sall a fermement rejeté ces allégations, les qualifiant de "politique politicienne".
"Le président Macky Sall, il a une immunité présidentielle", a rappelé M. Sall, ajoutant que "pour pouvoir le poursuivre, il faut qu'il soit mis en accusation par l'Assemblée nationale à une majorité qualifiée". Il a souligné que cette procédure ne peut être engagée que pour « haute trahison ».
Concernant les accusations de manipulation des chiffres économiques, l'ancien ministre a mis en doute la validité de l'audit évoqué par le Premier ministre actuel. "Un audit se fait par un organisme indépendant", a-t-il déclaré, ajoutant que "jusqu'à présent, il n'apporte pas la preuve que les chiffres de la présidence Macky Sall sont faux".
Malgré la défaite électorale de mars dernier, Amadou Sall reste confiant pour les prochaines législatives. Il a évoqué le bilan des six premiers mois du nouveau gouvernement, affirmant que "ceux qui nous ont vendu des chimères [...] se sont effondrés".
Quant à l'absence de Macky Sall sur le terrain électoral, M. Sa lla balayé les spéculations : "Le président Macky Sall n'a peur de rien et il n'y a aucune raison qu'il ait peur de quoi que ce soit , ni politiquement, ni judiciairement".
Par Mohamed GUEYE
LE PROJET AU PAYS DES BISOUNOURS
Il faut néanmoins s’interroger sur les rumeurs qui déclarent que le travail du cabinet Performances Group coûterait plus de 2 milliards de francs Cfa au contribuable..
Après en avoir entendu parler depuis une dizaine d’années, et guetté sa préparation depuis 7 mois environ, les Sénégalais ont pu enfin avoir une vision concrète du contenu du fameux «Projet» qui est destiné à changer notre vie à tous. Rien que pour cela, nous devons tous nous sentir fortement soulagés. Après avoir tenu tout un pays en haleine, nous savons enfin tous, le chemin que nos dirigeants vont nous faire parcourir pour que le Sénégal puisse devenir, dans 26 ans au plus tard, un pays «souverain, juste et prospère».
Il faut être aigri et pétri de jalousie pour ne pas se rendre compte que cet «Agenda national de transformation Sénégal 2050» est en totale rupture et constitue une grande avancée par rapport au fameux Plan Sénégal émergent (Pse) de Macky Sall. Les titres déjà donnent une idée de la différence de vision.
Quand l’un voulait faire émerger le pays, l’autre ne veut rien moins que le transformer, c’est-à-dire créer un Sénégalais nouveau, si tant est que cela est faisable.
Ensuite, on notera que, comme ses ambitions qui, en un moment, à en croire ses «amis», s’arrêtaient à Diamniadio, la vision du Président Macky Sall avec son Pse, n’allait pas plus loin que 2035. Le nouveau régime, lui, se donne 15 ans de plus pour arriver à 2050. De plus, il ne compte pas sur les apports de l’étranger pour façonner le pays. Forte ambition, qu’il faut saluer chaleureusement, surtout qu’il aura besoin, dans un premier temps, de plus de 18 000 milliards de francs Cfa pour atteindre ses objectifs, alors que le Pse dans sa Phase 3, n’avait besoin que d’un peu moins de 15 000 milliards pour la période 2019-2023. Mais les initiateurs du «Projet», le Président Diomaye et son Premier ministre, sont assurés d’atteindre leurs objectifs.
Bien sûr, ils mettent en garde contre une certaine tendance à la précipitation. Sonko a-t-il jeté un coup d’œil dans l’assistance ? On peut le penser en l’entendant déclarer que son régime ne cherchera pas, comme certains, à «accélérer la cadence». Mais on sait qu’avec cette déclaration, il y un gros pavé qui est tombé dans les jardins de la Présidence, du côté des bureaux des Envoyés spéciaux. Mais parfois, on ne contrôle pas toujours ses propos. En assurant ne vouloir faire appel qu’à l’expertise locale pour élaborer ce référentiel du développement national, le chef du gouvernement avait clamé et déclamé que cela ne coûterait pas aussi cher qu’avec le travail de McKinsey. On veut bien le croire. Il faut néanmoins s’interroger sur les rumeurs qui déclarent que le travail du cabinet Performances Group coûterait plus de 2 milliards de francs Cfa au contribuable..
C’est Pierre Goudiaby Atepa, la référence du Patronat national auprès de nouvelles autorités politiques, qui a joué l’entremetteur avec le nouveau régime. Et tout le monde sait que le brillant architecte-ingénieur ne fait pas dans la philanthropie. De plus, Victor Ndiaye, membre du Club des investisseurs (Cis) que dirige Atepa, s’y connaissait déjà en plans de développement. N’a-t-il pas fortement contribué à l’élaboration du Pap 3 du Pse, sous la férule de l’ancien Premier ministre Amadou Ba ? Ce serait sans doute pour cela qu’il s’est dit qu’il n’y avait pas de raison que l’on paie très cher un travail à un cabinet étranger, et qu’on le fasse travailler lui, pour le même travail, pour la gloire de la Nation. Mais, rappelons-le, le montant reste à vérifier.
Quoi qu’il en soit, l’intrusion de Victor Ndiaye explique les nombreuses similitudes entre les deux documents, Pse et «Projet». A commencer d’abord par les objectifs. Le Pse se structurait sur 3 axes majeurs qui sont la transformation structurelle de l’économie et la croissance, le développement du Capital humain, la protection sociale et le développement durable, et enfin, la Bonne gouvernance, le renforcement des institutions, la paix et la sécurité.
Le «Projet» lui veut se développer autour de 4 axes qui sont la gouvernance et l’engagement panafricain, le développement et l’aménagement durable du territoire, le capital humain et la justice sociale et la compétitivité de l’économie et la création d’emplois.
Sur d’autres plans également, en parlant de la relance de l’industrie, du développement de l’agroalimentaire ou même des produits de construction, le «Projet» donne le sentiment d’avoir juste réactualisé les objectifs du Pse. Or, en dehors du financement, le Pse de son côté, en butte à l’efficience de la mise en œuvre, n’avait pu soulever l’enthousiasme du secteur privé. On est bien curieux de voir comment les maîtres d’œuvre du «Projet» comptent parvenir à un résultat meilleur. D’autant plus qu’ils ne semblent pas faire montre de plus d’ambition. Mais il faut répéter que le nouveau document est censé pouvoir nous conduire bien plus loin que celui qui a été élaboré en son temps sous la férule de Macky Sall. Les nouveaux dirigeants, des patriotes comme ils se nommaient, ont toujours affirmé qu’ils avaient eux plus d’amour pour le pays que Macky Sall, qui a passé son temps à planter des infrastructures dont Ousmane Sonko a dit hier qu’il ne restera bientôt plus que des ruines. Ils affirment avoir plus d’ambition. Et ils veulent en finir avec les relents de la Gouvernance de Macky. Aussi bien au sein de l’Administration publique que dans le secteur privé.
Il était révélateur de voir, dans le panel appelé à commenter la présentation du référentiel, que c’est Antoine Ngom qui prenait la parole au nom du Patronat. Tout en reconnaissant ses compétences et sa capacité, on se doit de souligner que le président d’Optic n’est pas le plus important dans la structuration hiérarchique du Conseil national du Patronat (Cnp). Etait-ce une manière pour Baïdy Agne et ses collègues vice-présidents d’exprimer leur bouderie d’une quelconque manière ? L’absence de la deuxième organisation patronale en importance, la Cnes, n’est pas non plus passée inaperçue.
On sait que ce ne sont pas les commerçants membres de l’Unacois, qui sont en mesure à eux seuls, d’impulser l’industrialisation du pays, en dépit de leur important nombre. Depuis des années, les gouvernements successifs ont des difficultés pour les formaliser, comme l’a souligné en de termes moins crus, Ousmane Sy Ndiaye. S’appuyer sur eux pour relancer l’économie, c’est se préparer à faire du pays un gros souk, tout le monde le sait.
Il faudrait peut-être croire que nos dirigeants ont une baguette magique pour transformer notre secteur privé, en ce qu’ils veulent qu’il soit. En attendant, s’ils veulent des résultats concrets, ils auraient intérêt, pour le bien de tous, à s’ouvrir aux investisseurs qui ont déjà pignon sur rue. Parler de secteur privé à l’intérieur du pays, alors que l’on n’a pas fini de combattre l’exode rural et les tentatives d’émigration clandestine, cela peut-il être réaliste ? Comme ils l’ont eux-mêmes dit, il ne s’agira pas de couper les ponts de manière brutale avec l’étranger, mais d’apprendre progressivement à s’en passer. M. le Premier ministre ne l’a-t-il pas dit lui-même, là où ils s’attendaient à trouver un immeuble au rez-de-chaussée, ils sont tombés au quatrième sous-sol du fait des données erronées laissées par leurs prédécesseurs. C’est sans doute cela qui a faussé leurs calculs et les a poussés, le 26 septembre dernier, à déclarer que la situation du pays était plus mal que ce qu’on leur avait annoncé. Quelle que soit la réalité, pareille situation ne se redresse pas d’un seul coup, et la croissance durable ne peut s’atteindre en un laps de temps.
Après avoir fait toutes ces affirmations, on peut se demander comment les nouvelles autorités peuvent prétendre avec confiance, écarter tout ce qui a été fait durant les douze années du régime de Macky Sall, et s’assurer qu’ils ne construisent pas sur du sable. Si leur référentiel se présente tel qu’il est, c’est pourtant parce que, qu’ils le veuillent ou pas, il est basé sur les chiffres produits depuis l’époque de Macky Sall. D’ailleurs, Victor Ndiaye, ainsi que les fonctionnaires des ministères de l’Economie et des Finances, qui ont eu à travailler sur ces deux projets, seraient-ils humainement capables de produire deux documents totalement différents ? Par ailleurs, et même malgré les rodomontades, on voit que le nouveau référentiel est souvent moins ambitieux que le Pse. Ce dernier, sans mettre en avant les hydrocarbures dont on ne savait pas, en 2014 et en 2019, en quelle année on en verrait les effets, ne les avaient pas intégrés dans leurs chiffres de croissance. Mais Macky et les siens avaient fait des projections de 7% de croissance, et plus à partir de 2023, jusqu’à plus de 10% bien après. Grâce à son Pse, les effets du Covid n’ont pas empêché de réaliser plus d’1% de taux de croissance là où même des économies développées étaient tombées en récession. Mais cela était peut-être aussi de faux chiffres, pourrait-on nous déclarer aujourd’hui. Néanmoins, le référentiel de Diomaye-Sonko ne pense pas produire plus de 6% de croissance dans ses meilleures années. Avec ce genre de chiffres pourrait-on vraiment obtenir une transformation systémique de la société sénégalaise ? N’oublions pas que nous avons une population très jeune et appelée à grandir. C’est vrai que pour nous rassurer, on nous a déclaré qu’il suffisait d’avoir des dirigeants décidés et honnêtes pour réussir nos objectifs de développement d’ici 26 ans. Alors, à ce moment, nous serons sans doute dans le pays des Bisounours.
UN PEUPLE, UN BUT...2050
Le PSE a vécu. maintenant, c'est le Sénégal 2050 qui va sous-tendre les politiques publiques pour les 25 prochaines années.
Le PSE a vécu. maintenant, c'est le Sénégal 2050 qui va sous-tendre les politiques publiques pour les 25 prochaines années. Rehaussant hier la cérémonie de présentation de ce nouveau référentiel, le président de la République Bassirou diomaye faye a fait savoir ainsi que ce ''projet collectif, audelà des clivages politiques, appelle l'engagement de chaque sénégalais''.
Et si le Projet, qui suscite tant de réactions et fait couler beaucoup d'encre depuis l'accession à la magistrature suprême du président Bassirou Diomaye , ne sera-ce finalement que ce que toutes les forces vives de la nation en feront . En tout cas, si le Sénégal 2050 remplace le PSE en vue d'un changement structurel du Sénégal, force est de constater que c'est les mêmes composantes socio-economiques qui etaient à l'écoute du ''PSE'', qui sont pendues aujourd'hui aux lèvres du tandem Diomaye-Sonko et de leur référentiels. Le CICAD a refusé du monde hier pour la présentation de Sénégal 2050. Mais, à part les membres du gouvernement qui dirige ce pays depuis mars, on constate qu'il y a la même masse critique qui a voulu la concretisation du PSE . C'est en effet le même secteur privé, les mêmes brillants hauts fonctionnaires, la même très incisive société civile. Les même défis. Donc est-ce qu' un changement de referentiel suffit-il à engager un développement durable pour le Sénégal? Pour le chef de l'Etat Bassirou Diomaye, il faut plus, et il faut tout le monde. Dans son allocution empreinte de solennité et d'humilité, il a défini leur projet de transformation du pays traduit dans le Sénégal 2050 comme un ''projet politique inédit qui trouve sa source dans les valeurs séculaires de notre nation, bâtie sur l'honneur et la dignité''.
Conscient visiblement du caractère inclusif qui doit accompagner ce nouveau document, le président Bassirou Diomaye Faye soutient:'' C'est le temps de la transcendance, du consensus, et du sursaut du don de soi pour asseoir notre souveraineté et libérer les énergies, les talents et les potentiels de notre nation''. Et pour montrer toute sa volonté à asseoir les bases d'un dialogue solide avec tous les acteurs de la vie économique et sociale, il rappelle que ce projet est un projet collectif, au-delà des clivages politiques, qui appelle l'engagement de chaque sénégalaise et chaque sénégalais. ''D'où mon attachement particulier à son appropriation, à son enrichissement et à sa vulgarisation par une communication adaptée'', prône-t-il avant d'ajouter ce qui sonne comme un mantra, un appel à la nation : '' Nous devons être fier de notre nation parce que nous sommes le Sénégal''. Le ton est donné. Connu pour sa furie verbale et sa fougue, le Premier ministre Ousmane Sonko semble néanmoins être en phase avec le chef de l'Etat dans la manière de construire le Sénégal 2050.
«CE NOUVEAU REFERENTIEL DOIT ETRE PORTE PAR TOUS LES SENEGALAIS»
A l'en croire ce nouveau référentiel des politiques publiques doit être porté par tous les sénégalais. ''On planifie pour le peuple et c'est le peuple qui doit porter ce nouveau document '', note le PM non sans indiquer que le président Bassirou Diomaye Faye veut que ce document soit un rapport provisoire. Pour permettre, d'après le chef du gouvernement, d'avoir des avis sur le nouveau référentiel. ''Donc la démarche a été inclusive et elle le sera jusqu'au bout'', rassure-t-il .Dans le même ordre d'idées, il faut dire que la démarche inclusive qui doit sous-tendre le Sénégal 2050 entre en droite ligne avec les revendications de certains membres de la société civile comme le directeur de Legs Africa.
INCLURE LES INITIES PROACTIFS DE LA SOCIETE CIVILE
Pour Elimane Kane en effet, beaucoup d'universitaires et de membres de la société civile ont déjà enclenché des initiatives proactives. ''Et nous sommes prêts à travailler avec vous et à vous soumettre ces travaux de longue haleine qui pourront étoffer le nouveau référentiel'', renseigne Elimane Kane. Poursuivant son analyse en tant que paneliste, il ajoute avec véhémence : ''Quand on parle de souveraineté, d'économie endogène, de refondation, ça demande un travail en profondeur’’. Pour sa part le président d'OPTIC Antoine Ngom estime qu'il faut une alliance stratégique entre l'Etat et le secteur privé. Par ailleurs, si le président Bassirou Diomaye Faye admet que le choix qu'ils ont emprunté par le truchement du Sénégal 2050 est exigeant, une chose est sûre et ce nouveau gouvernement semble en être conscient, pour réussir la mise en œuvre efficace et efficiente de ce nouveau référentiel pour une prospérité en 2050, il faut se débarrasser de l'obsolète et de tout ce qui a été improductif par le PSE. S'il est vrai que les sénégalais ont élu des politiques, il faudra un élan national pour gouverner et pour réussir cette nouvelle dynamique. La bonne nouvelle, c'est que beaucoup de sénégalais sont conscients des soubresauts qui ont précédé l'avènement de ce nouveau régime et ne veulent plus revivre ces genres de crises. Donc si comme le souligne le président de la République, ce document est le fruit d'une réflexion collective et ouverte sur l'avenir, il pourra compter sur toutes les forces vives de la nation pour arriver enfin à sortir d'une ''gouvernance de confort '' et aller vers un véritable développement. Nonobstant les divergences politiques.