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3 décembre 2024
Economie
UN FONCTIONNAIRE DE LA DGID RAPPELLE LES PILIERS DU PAIEMENT CORRECT DE L’IMPÔT
L’équité, la transparence et la redevabilité sont trois piliers nécessaires au paiement de l’impôt par les citoyens et les entreprises, selon Amadou Abdoulaye Badiane.
Dakar, 28 juin (APS) – L’équité, la transparence et la redevabilité sont trois piliers nécessaires au paiement de l’impôt par les citoyens et les entreprises, a rappelé le directeur du contrôle interne à la direction générale des impôts et des domaines (DGID), Amadou Abdoulaye Badiane, dans un entretien avec l’APS.
‘’Il y a trois piliers […] pour emmener les gens à consentir à payer l’impôt. Le premier pilier, c’est l’équité. Quand tout le monde cotise, chacun sait qu’il va finir par recevoir son argent’’, a expliqué M. Badiane.
Le fonctionnaire de la DGID, interrogé à l’occasion des assises de l’entreprise organisées jeudi et vendredi à Dakar par le Conseil national du patronat, estime que l’impôt est aussi nécessaire que ce qu’apportent les contributeurs d’une tontine en guise de cotisation.
‘’Le deuxième pilier, c’est la transparence. L’argent que nous confions à l’État doit nous revenir de la façon la plus transparente’’, a-t-il dit.
‘’Il faut que l’impôt retourne aux populations sous forme de biens publics, de routes, d’écoles, d’hôpitaux, etc. Prenons l’exemple de la dernière Tabaski, avec les difficultés de transport. L’État a mis à la disposition des voyageurs les bus de Dakar Dem Dikk’’, la société nationale de transport en commun, a rappelé Amadou Abdoulaye Badiane pour mettre en exergue la capacité de l’État à venir fournir des services à tous les citoyens à l’aide de l’impôt.
‘’Tous les acteurs ne jouent pas pleinement leur rôle pour la viabilité des PME’’
Selon M. Badiane, des citoyens et des entreprises ‘’rechignent’’ quelquefois à payer l’impôt, car ils pensent que c’est pour ‘’enrichir’’ quelques-uns.
Le niveau de ‘’redevabilité’’ des représentants de l’État envers les administrés est le troisième pilier, a-t-il ajouté.
‘’La question fiscale est au cœur de notre vivre ensemble. Si on veut vivre ensemble, il faut chercher les moyens d’y arriver. Et du point de vue de l’État, il n’a pas d’autre moyen que d’aller chercher de l’argent par une collecte auprès des citoyens’’, a poursuivi le directeur du contrôle interne à la DGID.
‘’Il y a des responsabilités, dont la première incombe à la DGID, qui doit communiquer aux entreprises les moyens avec lesquels elle va les accompagner et éviter de les pousser à mettre la clé sous le paillasson’’, a dit M. Badiane en parlant de l’impôt des entreprises.
Les entreprises, elles, doivent se rapprocher de la DGID pour comprendre la fiscalité, a-t-il ajouté, soulignant qu’‘’il existe un cadre fiscal adéquat pour permettre aux entreprises de se développer et d’avoir de la viabilité’’. ‘’Malheureusement, tous les acteurs ne jouent pas pleinement leur rôle […] pour la viabilité des PME.’’
‘’Les grandes entreprises ont un cadre de concertation [avec l’État], ce qui fait défaut aux PME’’, a signalé Amadou Abdoulaye Badiane.
Il estime qu’‘’il faut un plaidoyer de l’administration fiscale, des organisations professionnelles et des PME pour […] que chacun y trouve son compte’’.
par Cheikhou Ndoye
COMMENT RÉUSSIR UNE RUPTURE INNOVANTE ET INCLUSIVE BUREAU ÉCONOMIQUE DE L’AMBASSADE DU SÉNÉGAL AUX USA
La défense active des intérêts, la mobilisation de la diaspora sont nécessaires pour doter le pays d'une représentation économique plus efficace
Entre une continuité dans une politique politicienne d’un parti au pouvoir et une rupture innovante et inclusive, quel nécessaire devrait être fait pour vitaliser le bureau économique de l’ambassade du Sénégal aux États-Unis d’Amérique et lui permettre de réussir sa mission ? Pour le Sénégalais que je suis, vivant depuis plus de trente (30) ans aux États-Unis et plus particulièrement dans la région métropolitaine du DMV (Washington DC, Maryland, Virginia), je reste convaincu que le bureau économique de l’ambassade doit être profondément enraciné dans la promotion des intérêts économiques du Sénégal. Il doit aussi nouer des connexions et des partenariats précieux et innovants au sein des communautés locales des cinquante-deux (52) États de l’Union, sans oublier les autorités sénatoriales et celles du Congrès.
Promouvoir et renforcer les relations économiques
Les États-Unis d’Amérique, en tant que première puissance mondiale, avec une économie dynamique et des industries diversifiées, peuvent constituer un partenaire commercial robuste et exaltant. Pour tirer parti de cet environnement, le bureau économique de l’ambassade du Sénégal devrait se concentrer sur le renforcement des relations économiques et de coopération dans les secteurs de l’investissement et de l’exportation. En collaborant activement avec les entreprises locales, les chambres de commerce, les agences et institutions de développement économique et financière. Le bureau économique doit identifier des synergies et des opportunités de collaboration bénéfique tant pour le Sénégal que pour ses partenaires de la sous-région ouest-africaine.
Diffuser des informations sur le Sénégal
La région métropolitaine de Washington DC est réputée être une zone d’influence et de « lobbying » pour l’État fédéral américain, le Sénat et le Congrès, mais aussi pour les institutions de Bretton Woods. Le bureau économique doit exploiter, de manière intelligente et ciblée, divers canaux pour diffuser des informations précises et convaincantes sur les opportunités d’investissement au Sénégal. Des efforts de sensibilisation ciblés, notamment des sorties médiatiques, des événements culturels sur le Sénégal ainsi que des séminaires éducatifs. Toute cette communication mettra en exergue la teranga (l’hospitalité) sénégalaise, la gouvernance démocratique et inclusive de notre système politique sans oublier sa stabilité économique. En mettant en avant les attributs positifs du Sénégal, le bureau doit viser à créer une perception favorable qui renforcerait l’attractivité du pays pour l’investissement des partenariats commerciaux.
Défendre la position du Sénégal
La région du DMV est un carrefour de la diplomatie internationale et du commerce, ce qui en fait une plateforme idéale pour défendre les intérêts du Sénégal sur la scène mondiale. Le bureau économique doit s’engager activement avec les décideurs politiques du pays, les groupes de réflexion locaux ainsi les ressources humaines de la diaspora sénégalaise en Amérique du Nord, pour expliquer et défendre la position stratégique du Sénégal en tant que porte d’entrée du continent africain. En effet, avec l’océan Atlantique, qui est en fait une frontière entre le Sénégal et les États-Unis d’Amérique, le bureau économique doit exploiter cette donnée naturelle pour en faire une destination privilégiée pour le tourisme et l’investissement étranger. Grâce à des partenariats stratégiques et des campagnes de plaidoyer, le bureau doit promouvoir des politiques et des initiatives qui soutiennent l’agenda innovant et transformationnel du nouveau régime en place.
Mobiliser la diaspora sénégalaise
Avec une importante communauté de la diaspora sénégalaise aux États-Unis, le bureau économique devrait travailler à mettre en exergue l’importance d’engager et d’autonomiser les membres de la diaspora en tant qu’acteurs du développement du Sénégal. À travers des événements ciblés de sensibilisation , des opportunités de « lobbying » et des programmes de renforcement des capacités, le bureau doit favoriser un sentiment d’appartenance et encourager les membres de la diaspora à participer activement à des projets communs et des initiatives qui peuvent promouvoir les intérêts économiques du Sénégal. En exploitant les talents et les ressources de la diaspora, le bureau doit pouvoir renforcer les liens entre le Sénégal et sa diaspora tout en favorisant une croissance économique inclusive.
En somme, ma vision pour un bureau économique réussi, repose sur un engagement proactif, une communication stratégique et des partenariats significatifs qui favorisent la réalisation de la mission qui lui est confiée. En adoptant cette vision et en exploitant les atouts du pays d’accueil, le bureau pourrait aider à positionner le Sénégal comme une destination dynamique et attrayante pour l’investissement, le commerce et les opportunités de partenariat international.
PROJET SÉNÉGAL ENDETTEMENT
L'Etat continue sa course aux emprunts à un rythme soutenu. Entre Eurobonds, emprunts obligataires et autres prêts, plus de 1000 milliards de francs CFA ont été accumulés en quelques mois, suscitant des interrogations sur l'usage réel de ces fonds
Tandis que les commentaires vont bon train sur les besoins en financement du pays, le gouvernement vient encore de lever un emprunt obligataire de plus de 265 milliards. Une somme qui s’ajoute au millier de milliards emprunté par l’Etat depuis le mois d’avril dernier. Sans que l’on sache à quoi devrait servir ce fonds. En tout cas, la course aux emprunts ne cesse pas, malgré le départ de Macky Sall.
Un communiqué de la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm) informe, hier, l’opinion de la levée, par l’Etat du Sénégal, de 3 emprunts obligataires, d’un montant global de 265 milliards de Francs Cfa, de maturité variable, allant entre 5 et 10 ans, ces 3 tranches d’emprunts sont également d’intérêts différents. Le premier emprunt, qui va de 2024 à 2029, est de 6, 45%, comme d’ailleurs le troisième, qui va de 2024 à 2034, pour un taux d’intérêt de 6, 65%, tandis que le second va rapporter 6, 25% aux institutions qui se sont engagées auprès du Sénégal.
Le communiqué de la Bourse régionale d’Abidjan a justifié d’indiquer que ces montants empruntés serviraient à «financer des investissements prévus dans le Budget 2024» ; ce qui permet au Directeur général Félix Edoh Kossi Amenounvè de se réjouir que «ces emprunts marquent un retour très remarqué de l’Etat du Sénégal à la Brvm». Au moment où le pétrole commence à couler à flots, on ne peut que se réjouir de la forte réputation, encore plus établie, de ce pays. On peut d’ailleurs se demander à quel moment le Sénégal, l’un des poids lourds du marché financier régional, a jamais été absent de la Brvm ces dix dernières années. On sait qu’avant de quitter le pouvoir, le président de la République Macky Sall, à travers ses différents chefs de gouvernement, s’était lancé dans un train de mobilisation de l’emprunt sur le plan international, et en particulier sous-régional. Cela se faisait quasiment à des montants de 50 à 100 milliards de francs Cfa en moyenne par trimestre.
Il y a eu, en vrac et sans aucun ordre préétabli, 30 milliards en septembre 2022, 50 milliards par appel public à épargne, pour un taux d’intérêt de 6, 30% par an pendant 10 ans, de 2015 à 2025. Il y a eu en octobre 2023, un emprunt de 120 milliards de Cfa, sous l’intermédiation d’Invictus Capital Finance. En fait, tous les cabinets d’intermédiation de la zone Uemoa ont eu chacun leur part auprès des autorités sénégalaises sur les opérations financières qu’elles réalisaient régulièrement.
C’était d’ailleurs la rengaine dans les salons de Dakar sur la «soutenabilité de la dette», de la part de ceux qui trouvaient que les politiciens enfonçaient le pays dans la fange inextricable de la dette, qui ne servait qu’à hypothéquer l’avenir de la jeunesse, et surtout brader «nos richesses juste à peine découvertes». Certains se disaient que les choses iraient mieux sur ce plan, avec le changement de régime. Une fois les dirigeants de Pastef au pouvoir, le pays serait définitivement débarrassé du Plan Sénégal Endettement (Pse) de Macky Sall (sic).
Il n’a pas fallu longtemps pour se rendre compte que les choses ne bougent pas aussi vite qu’on l’aurait souhaité.
Il a fallu que le site américain Bloomberg annonce que le gouvernement a levé un Eurobond de 450 milliards de francs Cfa pour que l’information soit confirmée officiellement. Malheureusement, rien n’a été dit sur les conditions de cet emprunt, qui ont été plus draconiennes que ceux opérés par des pays africains comme le Kenya, la Côte d’Ivoire ou le Bénin, que l’on ne pourrait présenter comme des poids lourds de la finance par rapport au Sénégal.
Le plus extraordinaire est que, comme dit lors de la passation de services entre les présidents Macky Sall et Diomaye Faye, l’actuel pouvoir n’a pas hérité de poches vides. Macky Sall lui aurait laissé plus de 320 milliards dans ses comptes à la Bceao. Auxquels s’ajoutent plus de 150 milliards de Cfa en bonds et obligations assimilables au Trésor. Tout cela n’exclut pas d’autres versements venant de sources diverses comme la Banque africaine de développement (Bad), entre autres. Aujourd’hui, si l’on se base sur les chiffres annoncés, l’Etat aurait sous lui une cagnotte de plus de 1000 milliards de Cfa, accumulée en moins de 3 mois. Sans pour autant dire ce qu’il voudrait en faire.
Dans une conjoncture économique et sociale assez morose, l’opinion a le sentiment que la situation du pays ne s’améliore pas, alors que le Fonds monétaire international (Fmi), le gendarme de nos finances, s’est permis de venir à Dakar pour déclarer que le Sénégal s’est permis d’emprunter plus que ses besoins actuels, et s’est mis en situation de sur-financement. Une situation d’autant plus grave que les fonctionnaires du Fmi affirment que certaines de ces opérations d’endettement se seraient déroulées à leur insu. On pourrait se demander alors comment ces montants colossaux que le gouvernement a pu lever sur les marchés financiers, pourraient se retrouver dans le circuit monétaire.
Pour le moment, le Tableau des opérations financières de l’Etat (Tofe), tel que repris dans le dernier bulletin statistique trimestriel pour le Premier trimestre 2024, ne donne aucune indication de trace de ces milliards qui semblent encore mirifiques.
Ainsi, aussi bien les «dépôts transférables que d’autres dépôts inclus dans la masse monétaire ne montrent d’évolution positive». Pire, les «actifs extérieurs nets» auprès de la Banque centrale ou des banques commerciales ne montrent qu’une évolution négative, en glissement annuel depuis le dernier trimestre 2023. Aucun des banquiers interrogés n’a encore pu indiquer au journal Le Quotidien l’endroit où se planque la cagnotte que l’Etat accumule à l’international. Seul un économiste a pu fournir pour explication le fait que le Bulletin statistique a sans doute été élaboré avant les dernières opérations de l’Etat. Mais si c’est le cas, on finira par le savoir rapidement. Ou alors, ne serait-ce que de la poudre aux yeux que le pays continue alors de s’endetter sans en avoir besoin ?
LE FONGIP SOLLICITÉ POUR SON EXPERTISE EN MATIÈRE D’APPUI AUX INITIATIVES ÉCONOMIQUES
Le Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires devra partager ses expériences avec la diaspora, en vue de favoriser son inclusion financière et sociale dans les pays d’origine.
Un communiqué de presse parvenu à la rédaction a fait savoir qu’une délégation du FONGIP conduite par le Secrétaire général, M. Abdoulaye Diassé, a pris part, du 11 au 15 juin à Marrakech, au Maroc, au séminaire de clôture du projet MEET Africa 2.
En prélude à la fin du projet, prévue le 13 juillet 2024, Expertise France a organisé cette rencontre en rapport avec l’ensemble des parties, pour capitaliser les acquis de cette intervention et réfléchir sur les nouvelles actions à entreprendre, en vue d’un appui conséquent à l’investissement productif des diasporas africaines établies en Europe, dans leurs pays d’origine respectifs.
« Cofinancé par l’Union européenne et l’Agence française de développement à hauteur de 8,5 millions d’euros, le projet MEET Africa 2 a été lancé en 2020 pour favoriser la création d’entreprises et d’emplois durables en Afrique, par la mobilisation des talents et des ressources des diasporas vivant en Europe. »
Le projet est mis en œuvre, a dit un document de presse, par Expertise France dans six (6) pays tels que le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Maroc, le Sénégal et la Tunisie.
Partie prenante majeure dans l’accompagnement des activités de la Diaspora Sénégalaise à travers le FOGARISE, son sous-fonds de garantie pour l’investissement des Sénégalais de l’extérieur, « le FONGIP était invité à partager ses expériences en matière d’appui aux initiatives économiques de la Diaspora, en vue de favoriser leur inclusion financière et sociale dans leur pays d’origine », lit-on sur la note.
Le Sénégal était également représenté par le Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, l’Agence de Développement et d’Encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME), le Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (FONGIP), la Délégation à l’Entreprenariat Rapide pour les Femmes et les Jeunes (DER/FJ) et l’Agence de Promotion des Investissements (APIX).
PRENEZ PLUS DE RISQUES
Abdourahmane Sarr a lancé un appel à l’endroit du patronat. «Prenez plus de risques en vue de profiter pleinement des potentialités de secteurs-clés de notre économie.
Abdourahmane Sarr a lancé un appel à l’endroit du patronat. «Prenez plus de risques en vue de profiter pleinement des potentialités de secteurs-clés de notre économie. Cet appel est également valable pour nos partenaires financiers bilatéraux et multilatéraux. Je le dis à tous les partenaires étrangers qui me rendent visite. Le bilan de l’Etat ne peut pas supporter le volume des investissements rentables nécessaires à l’émergence du Sénégal», a-t-il dit, tout en assurant que «L’Etat est prêt à «dérisquer» les projets pour faciliter leur financement».
Le Sénégal fait du contenu local un sujet-clé pour stimuler sa croissance économique, renforcer sa souveraineté et améliorer les conditions de vie de ses populations. Le président de la République l’a traduit dans son Projet d’un Sénégal souverain, juste et prospère. Fort de cette ambition, le Projet doit se reposer sur «l’implication du secteur privé national qui doit jouer un rôle moteur dans la modernisation des processus de production, l’ouverture de nouveaux marchés et la valorisation des produits locaux», selon Abdourahmane Sarr. Le ministre de l’Economie, du plan et de la coopération avait représenté le Premier ministre Ousmane Sonko lors de la cérémonie d’ouverture des Assises de l’entreprise dont le thème de cette année est : «Le partenariat public-privé et le contenu local.» D’après M. Sarr, des actions ont été réalisées dans le passé pour améliorer l’environnement des affaires et favoriser l’attractivité de notre pays en termes d’investissements, mais elles «ont été très insuffisantes au vu des enjeux et défis auxquels nous devons faire face et des résultats obtenus».
Ainsi, pour rectifier le tir, «le Projet de transformation systémique du Sénégal a défini des orientations majeures par l’élaboration d’une Stratégie nationale de développement d’un secteur privé fort intégrant la dimension territoriale», a informé le ministre de l’Economie, du plan et de la coopération. Qui a précisé que cela passe par «appuyer le renforcement des capacités productives du secteur privé» en développant les ressources humaines et en facilitant l’accès au financement. «Un accent particulier doit être mis sur l’accroissement de la présence des entreprises nationales dans les pôles territoires et dans les secteurs stratégiques tels que l’agriculture, l’énergie, les industries et la technologie (le numérique). Cela permettra de réduire la dépendance vis-à-vis de l’extérieur et de créer des emplois de qualité pour les Sénégalais, en particulier les jeunes», a déclaré Sarr, tout en rappelant que le Sénégal doit également tirer parti de ses avantages comparatifs pour développer des produits et services à forte valeur ajoutée et intégrer les chaînes de valeur mondiales.
Le ministre de l’Economie, du plan et de la coopération a aussi exhorté le privé national à prôner la collaboration entre les différents acteurs pour relever les défis liés à la production de biens et services, à la commercialisation et à la promotion du Made in Sénégal. Cependant, Abdourahmane Sarr estime que la promotion du contenu local nécessitera de nouvelles mesures telles que «l’adoption d’un cadre législatif et réglementaire plus favorable aux exigences du contenu local au-delà du secteur des hydrocarbures et des mines, notamment par la révision en cours du Code des investissements pour y intégrer cette préoccupation, le renforcement du dispositif d’appui aux entreprises nationales, notamment par leur financement, l’instauration de mécanismes d’incitation à l’investissement et le développement d’infrastructures nécessaires à la production et à la commercialisation des produits locaux».
L'ÉDITORIAL DE René Lake
POUR UNE THÉORIE DU CHANGEMENT
EXCLUSIF SENEPLUS - Engager la Rupture et la mise en œuvre du Projet sans délai pour rompre avec un cycle de gouvernance abusive. Il est urgent d’élaborer une stratégie de transformation systémique fondée sur des actions cohérentes, mesurables
La prise de fonction d'un nouveau président est un moment crucial pour un pays, surtout lorsqu'il s'agit de rompre avec un cycle de gouvernance oppressive et dictée par des intérêts extérieurs. Diomaye Faye, nouvellement élu président, et Ousmane Sonko, leader incontesté du mouvement Pastef, aujourd’hui aux affaires, se trouvent à cette croisée des chemins.
Pour réaliser un changement durable et profond, il est essentiel de mettre en place une théorie du changement et de la transformation systémique dès les premiers moments du mandat. Contrairement à une accumulation de petites réformes sectorielles, une approche systémique vise à restructurer fondamentalement les institutions, les pratiques et les mentalités qui maintiennent le statu quo. Cet article explore pourquoi cette approche est essentielle, en fournissant une analyse des approches et en présentant des exemples de succès et d'échecs mondiaux.
Pourquoi une Théorie du changement immédiate est essentielle
En début de mandat, il apparaît essentiel d’être dans l'éviction des réformes fragmentées. Une éviction des réformes fragmentées qui éloigne et abandonne les réformes qui sont réalisées de manière isolée, désordonnée et déconnectée les unes des autres, sans vision globale ou cohérence systémique. L’exigence serait plutôt de résolument s’engager dans une approche intégrée et holistique des réformes pour garantir une transformation profonde et durable des institutions, des pratiques et des mentalités.
Les réformes sectorielles, comme celles de la justice, bien qu'importantes, risquent de se heurter à des résistances corporatistes et des inerties institutionnelles. Les Assises de la Justice, convoquées par le président Diomaye Faye du 15 au 17 juin 2024, n'ont pas échappé à cette difficulté, pourtant tout à fait prévisible. Les résistances de certains des principaux acteurs du secteur ont empêché la prise de décision et la mise en œuvre effective des réformes les plus structurantes, les plus pertinemment radicales, maintenant ainsi le système existant intact, malgré quelques corrections importantes. On ne change pas un système dans une conversation sectorielle limitée aux principaux acteurs de ce système.
La revendication sociale et l'exigence populaire du moment historique que vit le Sénégal tournent autour de l'indépendance de la Justice afin de tourner les pages noires des années Macky Sall, marquées par une instrumentalisation systématique de la justice. Une théorie du changement systémique, au contraire, propose une vision globale et cohérente du futur, assurant que toutes les réformes s'alignent vers un objectif commun de transformation profonde.
Ce n’est pas pour rien qu’il existe une théorie fort pertinente pour les acteurs sociaux mais aussi les entreprises publiques et privées de l’extériorité pour le changement systémique. Il faut, en quelque sorte, être hors d'un système pour pouvoir le changer. Cela repose sur l'idée que les personnes et les institutions qui font partie d'un système sont souvent trop influencées par ce même système pour pouvoir le mettre en cause radicalement, “penser hors de la boite“ et imaginer des solutions nouvelles.
Les individus et les institutions au sein d'un système sont souvent influencés par les normes, les valeurs et les pratiques établies. Ces influences peuvent limiter leur capacité à voir au-delà du cadre actuel et à envisager des alternatives. Par exemple, dans un système éducatif traditionnel, les enseignants et les administrateurs peuvent avoir du mal à imaginer des méthodes d'enseignement radicalement différentes parce qu'ils ont été formés et travaillent au sein de ce système depuis longtemps.
Les acteurs internes peuvent également montrer une résistance au changement en raison de divers facteurs, notamment les intérêts personnels, les avantages perçus ou réels qu'ils tirent du système actuel, les compétences acquises et la peur de l'inconnu. Cette résistance active ou passive peut se manifester de plusieurs façons, comme l'inertie institutionnelle, les résistances corporatistes, ou le rejet actif des réformes.
Être immergé dans un système peut limiter la perspective des acteurs internes, les empêchant de voir les problèmes de manière holistique. Par exemple, un juge travaillant dans un système judiciaire corrompu peut reconnaître certains problèmes, mais il peut être incapable de concevoir une réforme globale nécessaire pour éradiquer la corruption systémique.
Les acteurs externes, en revanche, ne sont pas soumis aux mêmes contraintes et influences. Ils peuvent avoir une vision plus claire des problèmes systémiques et des solutions potentielles. Les acteurs externes peuvent inclure des experts indépendants, des organisations non gouvernementales, des universitaires et, bien entendu, des citoyens engagés, des citoyens concernés.
La théorie de l’extériorité propose que pour provoquer un changement systémique significatif, il faut souvent une rupture avec le système actuel. Cela signifie que les solutions ne peuvent pas simplement être des ajustements mineurs ou des réformes sectorielles, mais doivent impliquer une transformation radicale qui peut nécessiter des perspectives et des approches totalement nouvelles.
Donner le ton dès le début
Annoncer le cadre systémique des réformes dès le début du mandat envoie un message clair de détermination et de vision à long terme. Il permet de fixer le cap de la transformation et d’orienter la mobilisation de la société et de l’administration pour le changement. Cela mobilise non seulement les partisans du changement, de la Rupture et du Projet Pastef, mais signale aussi aux opposants que des changements significatifs sont inévitables. Cela crée une dynamique de soutien et de légitimité autour des réformes. Une théorie du changement élaborée dans les premiers jours permet ensuite de mettre en place une feuille de route claire et des mécanismes de suivi et d'évaluation rigoureux qui garantissent que les actions entreprises sont coordonnées, mesurables et orientées vers des résultats concrets.
Dans le Sénégal d’aujourd’hui, toutes les conditions objectives et subjectives sont réunies pour non seulement s'engager dans une transformation systémique mais également pour la réussir. Le Projet de Pastef lui-même porte une ambition endogène basée sur la pluralité, l'inclusion, la démocratie, la souveraineté et le panafricanisme. Il est donc temps de poser les premiers actes de transformation systémique du Sénégal. Renvoyer cette radicale exigence à plus tard ne serait pas une option pertinente si l’intention de transformation est réelle. Les expériences à travers le monde nous l'enseignent par rapport à celles qui ont réussi et celles qui ont échoué en fonction des objectifs affirmés par leurs initiateurs. Les exemples à l’échelle mondiale sont parlants.
La transformation économique de la Pologne (1989-1990). Au début de son mandat, le gouvernement polonais nouvellement élu a mis en place le Plan Balcerowicz, également appelé la "Thérapie de choc", pour transformer l'économie de planification dite socialiste en une économie de marché. Ce plan comprenait des réformes économiques radicales annoncées dès le début et mises en œuvre rapidement, ce qui a permis de stabiliser l'économie et de poser les bases de la croissance économique à long terme.
La transition démocratique en Afrique du Sud (1994). Lorsque Nelson Mandela est devenu président, il a immédiatement lancé des réformes systémiques pour démanteler l'apartheid et établir une démocratie inclusive. Le gouvernement a instauré la Commission Vérité et Réconciliation, et des réformes économiques et sociales ont été mises en place pour promouvoir l'égalité. Ces actions ont été décisives pour transformer la société sud-africaine ces trente dernières années. Les difficultés actuelles du pays, qui vient d'organiser des élections mettant l'ANC en difficulté, ne doivent pas faire oublier le miracle d'une paix sociale préservée par des réformes systémiques dans un pays où la brutalité et la violence de la gouvernance de l'Apartheid étaient sans comparaison à l'échelle planétaire.
L'Égypte post-révolution (2011). Après la révolution de 2011, le gouvernement égyptien n'a pas réussi à instaurer rapidement une transformation systémique. Les réformes sont restées fragmentées et insuffisantes face aux défis institutionnels et économiques. En conséquence, le pays a sombré dans une instabilité politique et un retour à l'autoritarisme.
Le Venezuela sous Hugo Chávez (1999). Bien que Hugo Chávez ait annoncé des réformes importantes, celles-ci ont été mises en œuvre de manière désordonnée et souvent populiste, selon certains critiques, sans une théorie du changement systémique cohérente. Les réformes économiques et sociales se sont heurtées à de nombreux obstacles, conduisant à une crise économique et politique prolongée malgré les nombreuses réalisations au bénéfice des plus démunis.
Un Chemin vers la transformation systémique
Pour sortir le Sénégal de l'ère néocoloniale et de l'autocratie récente, tout en renforçant les fondements démocratiques de l'État, il est essentiel de suivre une approche systématique et inclusive dès les premiers moments du mandat présidentiel. Une théorie du changement indépendant des jeux partisans politiques, peut offrir une feuille de route pour cette transformation.
La vision d'un Sénégal démocratique, souverain et prospère, où les droits de l'homme sont respectés et où chaque citoyen a accès à des opportunités économiques et sociales équitables, un pays de tous et pour tous où le bien public est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas, doit guider cette démarche. Pour atteindre cet objectif, plusieurs piliers doivent être renforcés : les institutions démocratiques, la souveraineté économique et politique, l'éducation et la sensibilisation citoyenne, ainsi que la justice sociale et l'inclusion.
En effet, il est crucial d'assurer l'indépendance du pouvoir judiciaire, de renforcer les mécanismes de contrôle parlementaire et de promouvoir une administration publique transparente et responsable. Cela garantira que les institutions fonctionnent de manière équitable et efficace, servant les intérêts de tous les citoyens sans favoritisme ni corruption.
La réduction de la dépendance aux financements étrangers et aux multinationales est essentielle pour renforcer la souveraineté économique du Sénégal. Cela peut être réalisé en promouvant la coopération Sud-Sud et l'intégration sous-régionale et panafricaine. Une politique économique nationale basée sur l'autosuffisance alimentaire et énergétique doit être développée pour assurer la résilience économique du pays.
Lancer une vaste campagne nationale d'alphabétisation des jeunes et des adultes, et promouvoir l'éducation dans nos langues nationales sur les droits et devoirs civiques, sont des actions indispensables. De plus, il est nécessaire de promouvoir une culture de paix, de tolérance et de participation active pour renforcer le tissu social et encourager l'engagement citoyen.
Pour réduire les inégalités sociales et économiques, il est impératif d’appliquer avec intelligence certes mais de manière effective les lois déjà existantes d’interdiction de la mendicité en particulier celle infantile, de garantir le respect de l'école obligatoire et de renforcer les infrastructures scolaires, culturelles, sociales, sportives et sanitaires. Assurer une représentation équitable des femmes et des minorités, y compris les personnes handicapées, dans toutes les sphères de la société, est également crucial.
Actions clés pour la transformation systémique
Pour mettre en œuvre ces objectifs, des actions clés doivent être entreprises immédiatement. C’est à l’administration Faye-Sonko de proposer et de mettre en œuvre la formule qui lui paraît la plus pertinente. Une des possibilités pourrait être une Commission indépendante pour les réformes institutionnelles, incluant les réformes constitutionnelles et électorales, qui pourrait être mise en place dans le très court terme. Ne cherchant pas à réinventer la roue, cette Commission devrait s’appuyer sur les conclusions des Assises nationales et les recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) pour mettre en œuvre le Pacte national de bonne gouvernance démocratique signé par le président Diomaye Faye quelques semaines avant le début de la campagne électorale. Une campagne référendaire pour réviser la constitution ou en adopter une nouvelle, selon les recommandations de la Commission, pourrait être de mise, selon les priorités telles que définies par l’administration Faye-Sonko.
Des politiques de soutien aux PME et aux entreprises locales doivent être développées, et les partenariats public-privé encouragés pour développer les infrastructures nationales. Une réforme monétaire au niveau national ou sous-régional est également nécessaire pour renforcer l'autonomie économique du pays et respecter l’un des engagements clés de Pastef qui répond à une exigence historique des jeunesses d’Afrique dite francophone.
L'éducation civique doit être intégrée dans les programmes scolaires dès le primaire et étendue à des campagnes nationales pour adultes. Des campagnes de sensibilisation via les médias et les réseaux sociaux doivent être lancées pour informer et engager les citoyens.
Mettre en place des programmes sociaux pour les groupes vulnérables, notamment en zone rurale, et assurer l'accès universel à l'éducation et aux soins de santé sont des mesures indispensables pour promouvoir l'inclusion sociale.
Pour mesurer le succès de ces réformes, il est important pour l’administration Faye-Sonko de présenter plusieurs indicateurs clés qui pourraient aller de l’augmentation de la transparence et de la responsabilité des institutions publiques, à la réduction des cas de corruption et d'abus de pouvoir, la diminution de la dépendance aux importations alimentaires et énergétiques, la croissance du secteur privé local, l’augmentation de la participation électorale et de l'engagement communautaire, la réduction des écarts de revenu et d'accès aux services essentiels, l’augmentation de la représentation des femmes et des minorités dans les instances décisionnelles, etc.
Étapes de mise en œuvre
La mise en œuvre de cette théorie du changement doit suivre plusieurs étapes clés. Un diagnostic participatif, impliquant toutes les parties prenantes (gouvernement, société civile, secteur privé, acteurs politiques…), doit, au besoin, actualiser l’analyse des problèmes actuels élaborée par les Assises nationales et la CNRI. Ensuite, un plan d'action à court, moyen et long terme doit être élaboré avec des objectifs clairs et des ressources allouées. La mise en œuvre des réformes et des programmes doit être suivie régulièrement, avec une évaluation continue des impacts. Pour cela, un observatoire des politiques publiques, géré par la société civile, peut être créé. Enfin, les stratégies doivent être adaptées en fonction des résultats et des retours des parties prenantes.
Pour transformer le Sénégal en une nation démocratique et souveraine, il est crucial d'élaborer et de mettre en œuvre dès les premiers moments du mandat présidentiel une théorie du changement systémique. Cela permettra de surmonter les résistances institutionnelles, de mobiliser un large soutien et de mettre en place les bases d'un développement durable et inclusif. Un tel projet mobilisateur et populaire sera également un rempart important face à toutes les tentatives intérieures mais surtout extérieures de déstabilisation du pays. Les exemples mondiaux montrent que le succès de telles entreprises dépend de la rapidité et de la cohérence des actions entreprises dès le début. En suivant cette approche, le Sénégal peut espérer un avenir prospère et équitable pour tous ses citoyens.
L'Administration Faye-Sonko, les Assises nationales et l’hyperprésidentialisme
L'administration Faye-Sonko a un avantage certain dans le contexte historique du moment. En effet, elle bénéficie des conclusions consensuelles des Assises nationales et des recommandations de la CNRI, qui fournissent un cadre général pour la transformation systémique du Sénégal. Le travail de concertation, de collecte et d’élaboration d’un cadre général de transformation systémique est disponible, et les principaux acteurs semblent aujourd'hui pour l'essentiel, disponibles, actifs et disposés à participer à la mise en œuvre de ce chantier tout à fait inédit en Afrique, tant par sa méthodologie que par ses conditions d'implémentation.
Il est important que la mobilisation autour des urgences n’empêche pas la transformation systémique. Il y a un équilibre à trouver pour rassurer les Sénégalaises et les Sénégalais que leurs voix ont été entendues le 24 mars 2024.
Les conclusions des Assises nationales et les recommandations de la CNRI et leurs porteurs sont les amis des oppositions. C’est le camp de tous ceux qui constatent horrifiés les dégâts majeurs de l’hyperprésidentialisme pour le vivre-ensemble sénégalais. Il affecte les fondements de l’État démocratique parce qu’il crée des conditions favorables à l’installation de réflexes autocratiques. Par contre, une fois au pouvoir, redistribuer et rééquilibrer les pouvoirs exorbitants et irraisonnables de l’Exécutif ne devient plus une priorité. Au contraire, il s’agit d’agir pour les protéger voire les sécuriser encore plus. L’administration Faye-Sonko aura cette tentation qui apparaît comme naturelle mais à laquelle il est impératif de résister.
De la même manière qu’Ousmane Sonko dans un acte historique a résisté à la tentation d’être la seule option à la candidature pour le mouvement Pastef, lui et Diomaye Faye doivent aider le Sénégal à rompre avec ce cycle infernal de l’hyperprésidentialisme auquel on ne s’oppose qu’à partir de l’opposition mais que l’on adoube une fois aux affaires. Ils ont là un acte politique de portée historique à poser dans ce temps de gouvernance que vit le Sénégal sous leur administration. Retarder l’expression véhémente de cette intention n’est pas une option viable parce que les tentacules du système vont se refermer sur eux.
Le Rôle des citoyens et de la société civile
Le traumatisme collectif des années Macky Sall, en particulier les trois dernières années, semble avoir épuisé les Sénégalaises et les Sénégalais à un point tel que le souhait exprimé ou non est celui de refuge dans le déni citoyen sous prétexte qu’il faut laisser aux nouvelles autorités le temps d’atterrir. Le déni citoyen est une forme de capitulation de son droit mais surtout de son devoir d’alerte, d’interpellation mais aussi de propositions. Ils ont été élus, laissez-les gouverner, entend-on. Non justement, l’une des grandes leçons des alternances passées est bien celle de ne pas laisser de procuration à une administration quelle qu’elle soit.
Le droit et le devoir de dire les choses, d’alerter, de critiquer, d’informer, d’éduquer et de proposer est un impératif citoyen à tous moments. Mieux, le changement véritable attendu est que les autorités politiques ne décident plus de la vie des citoyens de façon discrétionnaire et comme elles le veulent sans l’avis de ceux-ci. Ce qui exige un nouveau mode de gouvernance qui ouvre des espaces de participation citoyen dans l’élaboration des politiques et dans les processus de prise de décision afin que les choix et options répondent pertinemment aux besoins et aspirations les plus larges.
En revanche, en début de mandat, il y a lieu de ne pas stigmatiser ou chercher à catégoriser sur la base d’un échantillon de faits réduits et qui par ailleurs cristallisent les contradictions et de ce fait deviennent contre-productifs. Tout cela donne un goût particulier à l’air ambiant. On détecte la saveur acide et toxique de la pensée unique. Tous les acteurs sociaux et politiques ont le droit et surtout le devoir de ne pas laisser s’installer un tel climat dans le Sénégal d’aujourd’hui qui a engagé sa révolution souverainiste, a gagné une nouvelle bataille le 24 mars, mais qui ne pourra aller à la victoire que s’il s’insère dans une dynamique ouverte, constructive d’une révolution citoyenne où des règles consensuelles régissent notre vie commune dans les domaines essentiels partagés tout en laissant à chacun la liberté de ses appartenances idéologiques et de son identité politique.
Pour que la transformation systémique du Sénégal soit un succès, il est impératif que l'administration Faye-Sonko résiste à la tentation de protéger les pouvoirs exorbitants de l'Exécutif et engage immédiatement les réformes nécessaires. La mobilisation citoyenne doit rester vigilante et active, assurant que la voix du peuple continue d'être entendue et respectée. En suivant une théorie du changement bien structurée et en s'appuyant sur les conclusions des Assises nationales et les recommandations de la CNRI, le Sénégal peut espérer un avenir où démocratie, souveraineté et prospérité sont les piliers d'une société équitable et inclusive.
LE MINISTRE DE L’ÉCONOMIE MISE SUR LE CONTENU LOCAL POUR STIMULER LA CROISSANCE
Abdourahmane Sarr estime qu’un accent particulier doit être mis sur l’accroissement de la présence des entreprises nationales dans les pôles territoires et dans les secteurs stratégiques, tels que l’agriculture, l’énergie...
Le ministre de l’économie, du plan et de la coopération Abdourahmane Sarr, a souligné jeudi, à l’ouverture des 20emes assises des entreprises, la nécessité de promouvoir le contenu local pour stimuler la croissance économique du Sénégal.
« Le Sénégal fait du contenu local un sujet clé pour stimuler sa croissance économique, renforcer sa souveraineté et améliorer les conditions de vie de ses populations. C’est ce que le Président de la république a appelé, le Projet D’un Sénégal Souverain, Juste et Prospère. Ce choix stratégique suppose une implication forte du secteur privé national qui doit jouer un rôle moteur dans la modernisation des processus de production, l’ouverture de nouveaux marchés et la valorisation des produits locaux », a déclaré Abdourahmane Sarr
Le ministre a indiqué que des actions ont été réalisées par le passé pour améliorer l’environnement des affaires et favoriser l’attractivité de notre pays en termes d’investissements.
« Cependant, force est de reconnaître qu’elles ont été très insuffisantes au vu des enjeux et défis auxquels nous devons faire face et des résultats obtenus. C’est dans cet esprit que le projet de transformation systémique du Sénégal a défini des orientations majeures pour l’atteinte de la souveraineté économique par l’élaboration d’une stratégie nationale de développement d’un secteur privé fort, intégrant la dimension territoriale, avec l’ensemble des parties prenantes »
«Pour réussir ce pari, il est indispensable d’appuyer le renforcement des capacités productives du secteur privé. Cela passe par le développement des compétences, en quantité et en qualité ; l’amélioration de l’accès au financement; l’adoption de technologies innovantes et l’accompagnement des entreprises dans leur expansion sur les marchés nationaux et internationaux », a fait valoir le ministre.
Abdourahmane Sarr estime qu’un accent particulier doit être mis sur l’accroissement de la présence des entreprises nationales dans les pôles territoires et dans les secteurs stratégiques, tels que l’agriculture, l’énergie, les industries et la technologie (le numérique).
« Cela permettra de réduire la dépendance vis-à-vis de l’extérieur et de créer des emplois de qualité pour les Sénégalais, en particulier les jeunes », soutient-il.
Selon lui, le Sénégal doit également tirer parti de ses « avantages comparatifs » pour développer des produits et services « à forte valeur ajoutée et intégrer les chaînes de valeur mondiales. »
Cela permettra de propulser le développement économique du pays et de le positionner sur la scène internationale.
« La collaboration entre les différents acteurs du secteur privé local et étranger, des pouvoirs publics et de la société civile est essentielle pour optimiser la valorisation des produits et services nationaux. Cette synergie permettra de relever les défis liés à la production de biens et services, à la commercialisation et à la promotion du Made in Sénégal », a-t-il fait savoir.
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LE NOUVEAU DG DE PETROSEN HOLDING DÉCLINE LES GRANDES AMBITIONS DE DIOMAYE
Nommé Directeur général de Petrosen Holding au début de ce mois de juin, Alioune Gueye a officiellement pris les manettes. La cérémonie de passation de services a eu lieu ce jeudi.
iGFM - (Dakar) Nommé Directeur général de Petrosen Holding au début de ce mois de juin, Alioune Gueye a officiellement pris les manettes. La cérémonie de passation de services a eu lieu ce jeudi. Il a décliné les grandes ambitions qui lui ont été assignées par le chef de l’Etat.
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SAMBA SY CHARGE LE GOUVERNEMENT SONKO
Selon l'ancien ministre, le Premier ministre manquerait un rendez-vous politique majeur en s'abstenant de faire sa DPG. Il estime que cette fuite en avant trahit un manque de préparation inquiétant de la part du nouveau pouvoir
(SenePlus) - Le gouvernement dirigé par Ousmane Sonko fait face à une critique cinglante de la part de Samba Sy. L'ancien ministre et actuel Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (PIT) estime que le Premier ministre risque de manquer un moment politique important en s'abstenant de présenter sa déclaration de politique générale (DPG) devant l'Assemblée nationale.
Pour Samba Sy, la DPG est "un moment clé pour dessiner la feuille de route du gouvernement" face aux députés, comme le prescrit la Constitution. Pourtant, selon lui "il est curieux que ce soient les membres de l’Assemblée nationale qui plaident et dédouanent l’Exécutif de son devoir de se présenter". Il doute que le gouvernement soit prêt pour cette étape, évoquant les préparations menées en conseil des ministres qui n'ont visiblement pas abouti.
"Je trouve cela pathétique. Ils essaient de dorer un peu la pilule", dit-il au sujet des arguments évoqués pour justifier l'absence de DPG. Pour Samba Sy, "quand on est aux affaires et qu’on est élevé à la dignité d’un Premier ministre, on doit venir devant les représentants du peuple pour décliner une feuille de route".
L'ancien ministre va plus loin en qualifiant les trois premiers mois du gouvernement Sonko de "fébriles". Selon lui, "cette fébrilité, elle est de mauvais aloi. Elle n'est pas de bons conseils". Il appelle le Premier ministre à plus de "tempérance et de lucidité" alors qu'il a "le destin de dizaines de millions de Sénégalais" entre ses mains.
En refusant sa DPG, Ousmane Sonko manquerait donc un rendez-vous politique majeur et ferait preuve d'une fébrilité préjudiciable aux affaires de l'Etat, selon les critiques cinglantes de Samba Sy. Le gouvernement devra régler ce casse-tête pour retrouver la bonne mesure attendue à ce niveau de responsabilité.
LA POSTE DANS LE GOUFFRE, LE PRÉSIDENT ENVOIE L’IGE POUR UN AUDIT
La dette que cette société nationale accumule l’empêche de tenir malgré que le président sortant a injecté beaucoup d’argent.
Cela fait plusieurs années que le groupe La poste rencontre des difficultés pour se redresser.
La dette qu’elle accumule l’empêche de tenir malgré que le président sortant a injecté beaucoup d’argent. Pour y voir plus clair, Bassirou Diomaye Faye a actionné l’Inspection Générale d’Etat (IGE).
Selon Libération, le corps de contrôle a été envoyé à l’entreprise nationale pour une mission d’audit afin de connaître l’origine de la situation déplorable qui a plombé le groupe La poste.
Il en sera de même pour beaucoup d’autres entreprises nationales. Une mission d’audit leur sera envoyée.