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2 décembre 2024
Economie
LE SATISFECIT D'ABASS FALL FACE À L'AFFLUX DE DÉCLARATIONS DE PATRIMOINE
Pour le parlementaire de la coalition présidentielle, cette ruée vers l'Office de lutte contre la corruption témoigne de la ferme détermination du nouveau pouvoir à instaurer davantage de transparence dans la gestion des affaires publiques
Appréciant la détermination des ministres de la République et des directeurs généraux de sociétés nationales à effectuer leur déclaration de patrimoine, le député Yewwi askan wi, Abass Fall, s’est montré optimiste quant à l’avenir du pays.
La rupture tant chantée par le nouveau régime ne va pas être un «vain» mot. C’est du moins ce qui suinte des propos du député Abass Fall. Selon lui, les ministres et directeurs généraux semblent se précipiter pour soumettre leur déclaration de patrimoine. «A l’Ofnac, les ministres et Dg se bousculent pour faire leur déclaration de patrimoine. Rupture amna. Deuk bi dafay sopeekou InchaAllah», déclare-t-il. Commentant la situation actuelle autour de la déclaration de patrimoine auprès de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), le député du camp du pouvoir l’a fait savoir à travers un post sur Facebook.
On se rappelle que c’est le président de la République Bassirou Diomaye Faye qui a été le premier à rendre publique sa déclaration de patrimoine «officieusement», avant qu’il ne remporte l’élection présidentielle du 25 mars, durant la campagne électorale. Ce qui ne semble pas pour autant satisfaire certains observateurs et personnalités politiques, à l’instar de Birahim Seck du Forum civil et du leader du mouvement «Demain, c’est maintenant», Mamoudou Ibra Kane. Ces derniers continuent de réclamer que le chef de l’Etat fasse cette déclaration, ainsi que son Pm, au niveau du Conseil constitutionnel.
PAR Yoro Dia
DE LA THÉORIE DE LA RUPTURE À LA PRATIQUE DE LA CONTINUITÉ
Il est heureux que Diiomaye ait choisi de renforcer les axes diplomatiques classiques du Sénégal, au lieu de suivre les gourous aventuriers théoriciens d’une diplomatie d’un panafricanisme de Gauche et qui sont les maîtres à penser du Premier ministre
En matière de politique extérieure, il y a eu plus de continuité que de rupture. Le président Bassirou Diomaye Faye n’a fait que poursuivre les grandes lignes tracées par son prédécesseur le Président Sall, en refusant de suivre la diplomatie parallèle et concurrente de son Premier ministre. La cartographie des premières sorties du président Faye montre qu’il suit les pas de son prédécesseur dont la politique de bon voisinage a transformé le cercle de feu autour du Sénégal en un cercle de paix. Cette politique repose sur deux postulats : deux Etats liés par des intérêts économiques lourds sont rarement en conflit (c’est le cas actuellement entre la Mauritanie et le Sénégal). Deux Etats démocratiques sont rarement en conflit (le cas actuellement entre le Sénégal, la Gambie et la Guinée-Bissau). C’est pourquoi il faut saluer la décision du président de réserver sa première sortie à la Mauritanie, ensuite à la Gambie, la Guinée-Bissau, puis à la Coté d’Ivoire, l’autre poumon de l’Uemoa avec le Sénégal.
Le président Diomaye Faye renforce les ponts de la confiance jetés sur les fleuves Gambie et Sénégal par Macky Sall. Donc, il est heureux que le président Diomaye Faye ait choisi l’avant-garde économique (pétrole et gaz avec la Mauritanie) et démocratique (Gambie, Guinée-Bissau), plutôt que l’arrière garde politique des Etats putschistes de l’Aes qui sont les références de son Premier ministre. Il est heureux que le président Faye ait choisi de renforcer les axes diplomatiques classiques du Sénégal, au lieu de suivre les gourous aventuriers théoriciens d’une diplomatie d’un panafricanisme de Gauche et qui sont les maîtres à penser de notre Premier ministre.
L’histoire des relations internationales se réduit au fond à un débat entre deux immigrés allemands refugiés aux Usa pour fuir le nazisme, à savoir Hans Morgenthau, théoricien de l’intérêt national, et Leo Strauss et sa théorie de la «clarté morale». Grace à nos diplomates chevronnés (qui ont dû être diplomatiquement vexés quand on les a conviés pour écouter Pierre Sané et Ngagne Demba Touré blablater sur le panafricanisme de Gauche), le président Faye a pris la sage décision de privilégier la doctrine de l’intérêt national, en lieu et place de la théorie et de l’idéologie fumeuse du panafricanisme de Gauche dont l’objectif est de légitimer la forfaiture des putschs par l’idéologie. La France qui a été la première sortie du président hors du continent confirme qu’il y a aussi plus de continuité que de rupture et est une preuve supplémentaire que le souverainisme version Pastef n’est rien d’autre qu’un refoulement d’un désir de reconnaissance de la France.
Si le président Diomaye Faye est bien présent en Afrique de l’Ouest, le Sénégal a disparu des radars de la scène internationale, comme par exemple le G7 où il était traditionnellement invité depuis la présidence de Wade, ou la question de Haïti qui est au monde noir ce qu’Israël est au monde juif. A défaut de s’engager activement comme le Kenya qui est si loin de Haïti historiquement et géographiquement, le Sénégal, qui est si proche de Haïti sur tous les plans, se couvre d’un silence retentissant. La voix du pays de Senghor devrait au moins se faire entendre sur «Haïti où la Négritude se mit debout pour la première fois et dit qu’elle croyait à son humanité», comme dit Césaire. Non seulement la voix de Wade s’était fait entendre lors du terrible séisme de 2006, mais le Sénégal avait tenu son rang en volant au secours de la première République noire (1804), Patrie du Roi Christophe dont la tragédie a été immortalisée par Douta Seck.
La politique extérieure d’un pays se définit aussi par le sens de l’histoire de son président et la connaissance des valeurs du pays. Nous devons rester une terre d’asile démocratique, n’en déplaise aux putschistes de la sous-région qui instrumentalisent des manifestations devant nos ambassades. On n’a pas à être gênés ou à s’excuser d’être une vieille terre de liberté et de démocratie du continent. Nous devons aider les Etats de l’Aes à se hisser à notre niveau de démocratie, mais pas céder au nivellement par le bas avec le panafricanisme de Gauche. Nous sommes une exception, et nous devons en être plus que fiers.
MANSOUR FAYE DÉROULE LE TAPIS ROUGE À SONKO
La visite annoncée du Premier ministre à Saint-Louis, demain samedi, dans le cadre de l’initiative «Settal sama reew», ne laisse pas indifférent le maire de la vieille ville
En attendant l’arrivée du chef du gouvernement à Saint-Louis, demain samedi, dans le cadre de l’initiative «Settal sama reew», Mansour Faye a décliné les doléances de sa ville à Ousmane Sonko. Celles-ci s’articulent autour de l’assainissement de certains quartiers de sa commune, du démarrage des travaux de construction de l’hôpital Me Alioune Badara Cissé et de la voirie.
La visite annoncée du Premier ministre à Saint-Louis, demain samedi, dans le cadre de l’initiative «Settal sama reew», ne laisse pas indifférent le maire de la vieille ville, Mansour Faye. Ce dernier faisait face à la presse, ce mercredi, après une réunion du Bureau municipal. Il a d’abord invité les populations à réserver un accueil populaire à Ousmane Sonko, avant d’inviter ce dernier s’attaquer aux priorités de sa ville.
Selon Mansour Faye qui s’adressait à la presse, c’est suite à une information reçue du Gouverneur de la région de Saint-Louis, annonçant la visite du Premier ministre à Saint-Louis demain samedi, dans le cadre de ses activités gouvernementales, que le Bureau municipal s’est réuni à l’Hôtel de ville pour d’abord saluer la décision prise par le Pm de venir à Saint-Louis pour sa première sortie, mais ensuite en profiter pour inviter toutes les populations de Saint-Louis à l’accueillir, tous les services relevant de la commune, mais aussi lui manifester toute la «Teranga» saint-louisienne.
Après avoir invité ses concitoyens à réserver un accueil populaire au Premier ministre dans la pure tradition républicaine, le premier magistrat de la vieille ville a par la suite profité de l’occasion pour porter un plaidoyer qu’il a qualifié de fort pour les besoins de la commune. Il a en effet porté à la connaissance du chef du gouvernement, trois grandes doléances qui, pour lui, constituent des priorités pour la commune de Saint-Louis et pour son développement. Il s’agit respectivement de la finalisation des travaux d’assainissement du quartier de Pikine dans le cadre du programme des 10 villes. Des travaux importants qui vont, selon Mansour Faye, impacter positivement sur le cadre de vie de Pikine, mais aussi d’autres quartiers comme Cité Niakh, Ngallel, Boudiouck, etc. «C’est un appel fort à l’endroit de l’Etat du Sénégal pour que ces travaux puissent finalement être terminés», a déclaré le maire de Saint-Louis.
Le projet d’assainissement du quartier de Pikine avait été lancé au mois d’août 2018, dans le cadre du programme d’assainissement de dix villes lancé par Mansour Faye lui-même alors qu’il était ministre de l’Hydraulique. Ces travaux, d’un montant global de 15, 5 milliards de francs Cfa, devaient améliorer l’assainissement des zones de Guet-Ndar, Pikine, Ndiolofène Sud, Cité Niakh, Diamaguène et Ndiolofène Nord, ainsi que les zones périurbaines de Sanar Peulh, Cité Saed Boudiouck, Ngallèle Nord et Sud.
Le deuxième point, pour l’édile de Saint-Louis, est relatif au démarrage des travaux de construction de l’hôpital Me Alioune Badara Cissé, un hôpital de niveau 4 pour lequel, informe-t-il, l’ensemble des diligences ont été faites, les financements bouclés et toutes les procédures au niveau des ministères des Finances, de l’Economie et de la Santé ont été finalisées et terminées, et les terrassements démarrés par l’entreprise en charge des travaux. Mais malheureusement les travaux sont en ce moment arrêtés. «Aujourd’hui, nous avons constaté un arrêt de ces travaux. Nous lançons un appel à l’endroit non seulement de monsieur le Premier ministre, aussi de monsieur le président de la République pour que les travaux de l’hôpital Me Alioune Badara Cissé puissent démarrer rapidement et être finalisés», plaide Mansour Faye.
La pose de la première pierre de cet hôpital de niveau 4, qui doit porter le nom de feu Me Alioune Badara Cissé, avait été effectuée par le Président Macky Sall. D’un coût total de 72 milliards de F Cfa, il doit être implanté sur le site de l’ex-hôtel Méridien et devrait normalement être le plus grand hôpital du Sénégal à sa réception.
Mansour Faye a ajouté dans la même dynamique que Saint-Louis a également des problèmes au niveau de ses structures sanitaires. A ce sujet, il a d’ailleurs fait savoir «qu’il a été constaté à l’Hôpital régional Colonel Mamadou Diouf énormément de difficultés, avec un plateau technique désuet». «Un petit coup de pouce serait le bienvenu», martèle-t-il. Mansour Faye n’a pas aussi manqué d’inscrire dans son cahier de doléances la question de la voirie, avec la construction de plusieurs routes qui avait démarré dans le cadre de programmes financés par le Fera. Ces programmes sont, selon Mansour Faye, tous à l’arrêt. C’est le cas notamment de la route de la digue de Pikine, qui est à l’arrêt depuis le départ de l’entreprise en charge des travaux, ainsi que d’autres linéaires qui étaient prévus. «Nous lançons un appel aux autorités, à l’endroit de M. le Premier ministre et à l’endroit de M. le président de la République, pour que ces investissements démarrés au niveau de la commune de Saint-Louis, notre chère ville, puissent être terminés. C’est ce cri du cœur que je lance, et je voudrais que le Premier ministre, quand il va arriver à Saint-Louis, puisse se prononcer sur ces questions et nous donner quand même des solutions», laisse entendre en effet l’ex-ministre des Transports terrestres, qui a dit attendre lui et ses collaborateurs le Premier ministre avec beaucoup d’attention, avec toute la «Teranga» saint-louisienne et toute la posture républicaine que cela demande.
A côté de ces trois points considérés par l’édile de la vielle ville comme des priorités pour sa commune, ce dernier a, par ailleurs, évoqué les problèmes de la brèche qui constitue une préoccupation et une doléance récurrente des pêcheurs, mais aussi des écoles dont la plupart sont dans un état de délabrement très avancé. Il s’agit principalement des écoles élémentaires qui datent pour la plupart de l’époque coloniale et qui n’ont pas bénéficié de réhabilitation. D’ailleurs, certaines de ces écoles ont été fermées et les élèves redéployés vers d’autres établissements. Confrontée à des problèmes d’investissements, la commune, qui avait réussi à reconstruire une école élémentaire et entamer la reconstruction de deux autres, a organisé, il y a quelques mois, un forum pour diagnostiquer les problèmes et porter le plaidoyer auprès du gouvernement sortant. Aujourd’hui, il s’agit de solliciter l’intervention des nouvelles autorités pour sauver l’école saint-louisienne.
par Abdou Mbow
CENT JOURS, CENT FAILLES
Peu de réponses claires ont été apportées aux défis urgents du pays alors que la patience des citoyens s'amenuise, révélant les limites du discours populiste face aux exigences du pouvoir
On le sait, les vendeurs de rêve comme les vendeurs de sable sont destinés à la ruine au moindre coup de vent. Sonko et Diomaye viennent d'être rattrapés par la dure vérité, du fait des promesses mirobolantes qui se révèlent impossibles à l’épreuve des réalités du pouvoir. M. le Premier ministre disait, naguère, qu’il ne croyait pas à ces dernières.
Aujourd'hui, il s'y entremêle les pinceaux, et de fort triste manière. En rupture de banc institutionnelle, il se croit encore en campagne électorale pour masquer ses carences manifestes. Hélas pour lui, il se rend de plus en compte à quel point le divorce sera tragique avec ceux qui, alors, entonnaient le fameux « so ko lalé », Rien à faire. Il faut payer : « dige bor la » (la promesse est une dette). Dommage qu'il ne le comprenne qu'aujourd'hui car c'est la politique qui risque de s'exposer à une sévère disqualification, entraînant du coup des vagues de désaffiliation.
En cent jours, les Sénégalais vivent l'amère expérience d'une déroute précoce. pouvoir c'est.... pouvoir. Dans bien des démocraties au monde, il est convenu que lorsqu'un nouvel homme ou un nouveau gouvernement arrive aux affaires, les cents premiers jours doivent porter la marque d'une vision déclinée en stratégie claire pour être mise en œuvre au profit des populations.
Les bas ressorts dune partie du peuple ont été tellement instrumentalisés par un « projet » fictif qu'il y a à craindre un retour d'ascenseur détonnant. Quand de nouvelles équipes arrivent au pouvoir, il est de coutume que le peuple discerne le cap vers lequel tendent les premières décisions, souvent dites de rupture.
Le confort de l'opposition et du ministère de la parole avait fait dire à Monsieur Ousmane Sonko que quand on est au pouvoir, on n'a pas besoin d'état de grâce.
Et voilà qu'aujourd'hui il convoque le besoin d'une mise en route, et doit faire avec le diesel qui fait tourner le moteur des réalisations et des « Solutions », énumérées en long, en large et surtout à tort et à travers de ce livre, dont on peut se demander, après coup, s'il en était véritablement l’auteur.
Le démarrage est poussif. 100 jours ? Dieu que c'est passé vite ! Et pourtant... La gabegie de l'Etat ? Il nous avait été promis-juré que 25 ministres suffiraient à faire tourner le Sénégal... On constate que bientôt, il faudra tenir le Conseil des ministres à Dakar Arena, tant ministres conseillers, secrétaires d'État, commencent à être à l'étroit autour de la table du Conseil. Ils nous avaient promis-juré que dorénavant, ce serait « the right men at the right places », comme si, naguère, des ignorants faisaient marcher notre haute administration et nos directions institutionnelles.
Le renoncement aux appels à candidatures fut de mise et chaque mercredi est l'occasion de distribuer sucettes et récompenses aux contributeurs et diplômés du seul concours obtenu par certains, à savoir le " Concours de Circonstances », pour être passés par un gratifiant séjour en prison.
Toute honte bue, alors qu'il avait, emporté par la fougue électoraliste, assuré les Sénégalais que le pétrole et ses bénéfices étaient déjà partis, ce sont bien le Premier ministre Ousmane Sonko et notre président Diomaye Faye, qui en ont recueilli les premières gouttes.
En accord avec lui-même, il aurait pu nous dire « d'ailleurs, voyez ce qu'il en reste », cela aurait au moins fait rigoler. Qu'a-t-on vu en 100 jours de pouvoir ? Un tâtonnement sans précédent au sommet de l'Etat avec un gouvernement parallèle à la primature, pathétique tableau qui offre l'image d'un monstre à deux têtes, dont l'une fait des sourires aux présidents démocratiquement élus, comme le nôtre, et l'autre qui s'enorgueillit de flatter et d'encourager les putschistes, au grand dam des institutions politiques et économiques de notre sous-région. N'est pas Sankara ou Mandela qui veut...
Cent jours et les paysans Sénégalais ne savent toujours pas, alors que l'hivernage bat son plein, quelles sont les modalités de la campagne agricole 2024 qui vont leur assurer une bonne distribution des semences.
Qu'avaient prévu tous ces soi-disant cerveaux Sénégalais répartis à travers le monde et qui avaient fait du Projet, l'Alpha et l'Omega de la survenue, grâce à Pastef, du Sénégal, dans le « temps du monde » ? C'était un brouillon ?
L'homosexualité devait être criminalisée dès les premiers jours
? Il a été préféré l'accueil du souteneur fantasque et populiste Jean-Luc Mélenchon, le jour de la célébration mondiale des droits LGBT. Il est vrai que pour faire passer cette boulette, un conseil - que de faire construire une mosquée dans l'enceinte du Palais de notre République. Mis, M. Ousmane Sonko élargit le rang des chômeurs avec les renvois de jeunes élèves sénégalais de leur centre d'examen, alors qu'il avait décrété, comme de droit divin, la fin de la tentation des pirogues meurtrières.
En cent jours, la guerre contre la presse a été déclarée, avec fermeture de comptes et annulations de conventions, mais il a été mis en lumière le rôle des « lanceurs d'alertes », bombardés grâce à leurs smartphones et leur connectivité, nouvelles agences de presse patriotiques, seules dignes de confiance. Je suis loin du nihilisme en dépit de toutes ces failles. Le BRT a été mis en service. Mais c'est le fait de qui ? Messieurs les « patriotes », vous auriez au moins pu re connaître dans ce moyen de transport public la touche indélébile de vos prédécesseurs.
Monsieur le Premier ministre, les Sénégalais ont voté, ils ont élu Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Il est temps de vous y faire. Vous n'êtes plus en campagne électorale, ceux que vous accabler encore de vos menaces et injures ont été sanctionnés et en ont pris acte... Apparemment, seul vous ne l'avez guère encore compris... Arrêtez cette diversion.
Embrayez Monsieur le Premier ministre avec plus de calme et de sérénité. Les Sénégalais sont fatigués. Cent jours déjà, que le temps passe vite, pour des Sénégalais qui s'impatientent de vous voir vous atteler aux urgences de l'heure, à prendre vos responsabilités et votre courage sur la question de la DPG et toutes autres attentes, qui vont des réformes électorales au processus de réconciliation nationale, en passant par l'apaisement de l'espace politique, et la recherche des solutions concrètes à la cherté de la vie.
Au-delà de ces cents jours, les Sénégalais peuvent être enclins à vous faire comprendre que l'arrogance est une étrange maladie, et qu'un de ses pires symptômes est la conviction de se sentir meilleur que les autres.
Une menace, une promesse, une insolence, une courtoisie : cette balance est celle des affaires. Pas celle du pouvoir, lequel exige une culture, que dis-je, une liturgie de la République. Il faut avoir baigné dedans...ça ne s'apprend pas dans les allées populistes à force de bravades et de colère permanente, Monsieur le président Ousmane Sonko... pardon, Monsieur le Premier ministre.
Abdou Mbow est député,président du groupe parlementaire BBY, porte-parole national adjointde l'APR.
QUAND LES BOULANGERS OPTENT POUR LA RÉDUFLATION
Alors que la décision gouvernementale visait à alléger le budget des ménages, les boulangers contournent habilement la baisse en réduisant discrètement la masse des baguettes
La baisse du prix de la baguette de pain est certes effective. Toutefois, son poids ne correspond pas au prix indiqué, constatent des consommateurs pour le dénoncer. Pour y remédier, les agents de contrôle sont appelés à faire leur travail pour contrecarrer la «shrinkflation».
Le 24 juin dernier, la baisse des prix des denrées de première nécessité, annoncée par le gouvernement du Sénégal, est entrée en vigueur. Une baisse bien appréciée par les populations qui l’attendaient depuis des mois. Toutefois, le prix de la baguette de pain de 190 grammes, qui est passée de 175 à 150 francs CFA, soit une baisse de 25 francs CFA ne correspond pas à la masse indiquée. Ce procédé de «shrinkflation» ou «réduflation», consistant à réduire la quantité d’un produit sans modifier le prix, est bien constaté par les consommateurs.
Une maman rencontrée à Grand-Dakar, trois baguettes de pain en main s’en désole. «En tant mère de famille, nous saluons les mesures de baisse des denrées de premières nécessité comme le riz, le pain entre autres». Seulement, «nous constatons une baisse de grammes sur la baguette la plus commercialisée, celle de 190 grammes dont le prix est ramené de 175 à 150 francs CFA».
Sa copine, Ndèye Awa Ndiaye, de renchérir : «moi-même, j’ai fait cette remarque». Avant ces nouvelles mesures, «5 baguettes par jour pour le petit-déjeuner suffisaient largement pour 7 adultes et 3 enfants de ma famille». Maintenant, «il me faut rajouter une baguette de plus parce que une seule baguette ne suffit pas pour les trois enfants, contrairement à avant», a-t-elle dénoncé. Pis, «nous les adultes, pouvons manger chacun une baguette entière, sans problème. Ce qui n’était pas possible avant», regrette-t-elle.
Non loin d’elle, Moussa Diop, menuisier de son état, conforte Ndèye Awa Ndiaye. «Dans notre atelier, 4 baguettes suffisaient pour notre petit-déjeuner ; soit une baguette pour deux personnes. Maintenant, cela n’est plus possible. D’ailleurs, notre patron nous chahute tous les matins, en disant : ‘’vous êtes des gourmands’’».
Le boulanger Lamine de confirmer la diminution du poids. «Je confirme cette baisse pouvant aller de 4 à 5 centimètres sur la baguette. Et, c’est fait sciemment parce qu’ils savent que cette baisse du prix de la farine ne les arrangent pas. Mais, pour ne pas devoir être là à se cogner avec les autorités, ils ont préféré jouer sur la masse».
Les corps de contrôle appelés à faire leur job
En toute vraisemblance «la perception du consommateur est de mise», admet le vice-président de l’Association des consommateurs du Sénégal (ASCOSEN), Momar Cissé. Du point de vue économique, dira-t-il, «lorsqu’une maman ou un père de famille arrive à faire un bénéfice de 100 francs CFA sur 4 baguettes par jour, pour se retrouver avec des économies de 3000 francs CFA à la fin du mois, logiquement, il ne tient pas en compte du poids de la baguette. Puisqu’il ou qu’elle raisonne en terme de dépense», explique le consumériste.
Cependant, relève-t-il, «c’est aux agents de contrôle de l’Etat (ministère du Commerce) d’assurer pleinement l’effectivité de la mesure, tant du point de vue prix que du poids». Momar Cissé ne s’en limite pas là. A l’en croire, les discussions avec les meuniers doivent nécessairement se poursuivre, pour stabiliser les prix. Pour y arriver, «il faut que le gouvernement et les meuniers s’accordent sur les points de divergence», conseille-t-il.
Va-t-on connaitre une enième baisse sans effet ?
Désormais, en lieu et place d’une baisse effective, l’on assiste à une ruse, consistant à diminuer le poids initial de la baguette et la vendre au prix homologué, entretenue par des boulangers pour ne pas se mettre à dos le gouvernement qui a déjà montré sa fermeté face à la réticence des meuniers à s’aligner à sa décision. Ce qui rappelle sans doute le procédé de contournement des bailleurs (résilier les contrats des occupants pour augmenter en accueillant de nouveaux locataires), suite à l’effectivité de la mesure de baisse des prix du loyer.
En effet, en 2014, une loi portant baisse des prix du loyer avait été votée à l’Assemblée nationale, pour alléger les charges des locataires. Cette loi qui était censée faire baisser obligatoirement le coût du loyer de 29% au maximum sur les loyers inférieurs à 150.000 francs CFA, de 4% sur les loyers supérieurs à 500.000 francs CFA et de 14% sur les loyers compris entre 150.000 et 500.000 francs CFA, n’a pas produit les effets escomptés. En novembre 2022, le gouvernement sénégalais est revenu sur cette mesure, en adoptant cette fois-ci, à la place d’une loi, un décret en Conseil présidentiel du 23 février 2023 pour réguler les prix du loyer. Aujourd’hui, toutes ces mesures n’ont rien servi aux locataires qui continuent de trimer, faute d’une volonté politique réelle.
LA COMPAGNIE ITALIENNE ITA AIRWAYS INAUGURE UNE LIGNE DIRECTE ROME-DAKAR
Il s’agit d’un instrument commercial efficace entre les entreprises du Sénégal et de l’Italie. Et c’est une excellente opportunité pour renforcer les relations économiques, culturelles, touristiques et commerciales entre les deux pays, selon Ngor Ndiaye.
Diass, 4 juil (APS) – La compagnie nationale italienne, ITA Airways, a inauguré mercredi une ligne directe Rome-Dakar, à raison de quatre vols par semaine, a constaté l’APS.
‘’ On est fier aujourd’hui pour l’inauguration de la ligne Dakar-Rome d’Ita Airways, la compagnie nationale d’Italie’’, a dit Pierfrancesco Carino, vice-président d’Ita Airways.
Ngor Ndiaye, l’ambassadeur du Sénégal en Italie, a souligné que ‘’cette nouvelle compagnie va renforcer les relations entre le Sénégal et l’Italie’’. ‘’ L’Italie et le Sénégal sont désormais plus proches l’un de l’autre. Il s’agit d’un efficace instrument commercial entre les entreprises du Sénégal et de l’Italie. Et c’est une excellente opportunité pour renforcer les relations économiques, culturelles, touristiques et commerciales entre les deux pays’’, a relevé le diplomate.
Selon M. Carino, ‘’ la compagnie va opérer avec quatre vols par jour qui vont connecter Dakar à la ville de Rome’’. Ce qui s’inscrit dans une volonté d'” accélérer les échanges touristiques culturels et de business entre le Sénégal et l’Italie’’.
‘’Les vols seront opérés avec un Airbus 321, une nouvelle génération d’Ita Airways, avec moins de 20% d’émission de gaz à effet de serre’’, a-t-il précisé.
Manel Fall, le représentant du ministre du Tourisme à la cérémonie d’inauguration, a rappelé que cette nouvelle ligne va contribuer à renforcer l’attraction touristique du Sénégal.
‘’ Cette nouvelle ligne constitue une opportunité importante pour la promotion des cultures. Elle confirme l’attractivité de notre plateforme aéroportuaire et va contribuer à renforcer l’attraction touristique du Sénégal’’, a-t-il souligné.
LES COMPTES DE MONNAIE ÉLECTRONIQUE EN HAUSSE DE 151 % EN 5 ANS AU SEIN DE L’UEMOA
Au cours de la même période, le nombre de comptes bancaires est passé de 14,63 millions à 22,65 millions, et de 13,16 millions à 20,59 millions pour les comptes ouverts auprès des institutions de microfinance.
Dakar, 4 juil (APS) – Le nombre de comptes de monnaie électronique a enregistré une hausse de 151 % au sein de l’UEMOA entre 2019 et 2023 en passant de 76,96 millions à 193,55 millions, a-t-on appris jeudi de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
En l’espace de cinq ans, le nombre de comptes de monnaie électronique est passé de 76,96 millions à 193,55 millions au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, peut-on lire dans un dossier de presse rendu public lors d’un atelier organisé par l’agence nationale de la BCEAO pour le Sénégal, dans le cadre de la révision de la stratégie régionale d’inclusion financière.
“Au cours de la même période, le nombre de comptes bancaires est passé de 14,63 millions à 22,65 millions, et de 13,16 millions à 20,59 millions pour les comptes ouverts auprès des institutions de microfinance”, renseigne le document.
Il ajoute que le taux d’utilisation des services de monnaie électronique est ressorti à 55,9 % à la fin de l’année dernière, contre 22,2 % pour les services bancaires, et 22,1 % pour les services de microfinance.
En dépit de ces progrès enregistrés, “des défis liés à l’égalité d’accès aux services financiers numériques entre hommes et femmes, à la gestion des risques, à la protection des consommateurs des SFN et aux documents d’identification de certaines populations subsistent”.
D’autres obstacles sont liés notamment à “la possession d’un téléphone portable”, à “l’absence d’intérêt perçu (préférence pour l’argent liquide ou pour d’autres moyens de paiement)” et au “manque de connaissances et de compétences numériques”.
La BCEAO signale que “les risques liés à l’usage des services financiers numériques, le manque de confiance vis-à-vis de ces services, ainsi que l’absence de documents d’identification pour certaines populations, sont à surmonter pour une utilisation responsable des services financiers numériques”.
par Elimane Haby Kane
LA RÉPUBLIQUE AFFIRME LE DROIT ET IMPOSE LE DEVOIR
Nous n’avons pas besoin d’une nouvelle crise politique qui aurait des conséquences sur la marche du pays déjà entamée par la crise économico -financière et la précarité des conditions de vie des Sénégalais
La lettre de Guy Marius Sagna au Premier ministre Ousmane Sonko, ainsi que la réponse que ce dernier lui a servie sont à inscrire dans le registre de la communication politique. Elles s’adressent plus à l’opinion qu’à leurs fonctions respectives. Si Ousmane Sonko n’a aucun moyen juridique d’intervenir pour régulariser la situation au niveau de l’assemblée nationale, Guy Marius lui est député et il a le pouvoir d’initier une action de modification de la organique portant règlement intérieur de l’assemblée nationale. Avec ses collègues, ils doivent aller au-delà de dénoncer, en introduisant une proposition pour rectifier leur faute constatée. Le président aussi peut faire la même chose en introduisant un projet de modification de la loi organique en procédure d’urgence.
Le jeu dangereux des représentants du peuple contre les instituons constitutionnelles
L’Assemblée nationale semble être dans une impasse réglementaire créée par la décision incongrue de l’ancien président de la république de supprimer le poste de premier ministre en 2019 et les députés qui, après la réhabilitation de ce poste en 2022 n’ont pas remis à jour le règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Un laxisme grave à corriger impérativement au risque de remettre en cause la légalité des autres institutions et le bon fonctionnement de notre démocratie.
Après le Conseil constitutionnel accusé de corruption, maintenant c’est l’Assemblée nationale que les législateurs et représentants légitimes du peuple accusent de faux et usage de faux.
Au moment où on tient les assises de la justice, on soupçonne nos institutions constitutionnelles de délinquantes. Et à chaque fois, ce sont des enjeux de pouvoir qui sont en cause.Juste que la roue du pouvoir a tourné entre temps avec le sens du vent qui régule l’écho des voix discordantes.
Quand sortir de l’arène de la politique politicienne ?
Le problème avec les politiciens c’est qu’ils réduisent les enjeux du pays à leur propre jeu autour des enjeux de pouvoir. Dans leur raisonnement, il manque la considération républicaine de préserver la puissance de l’Etat de droit au dessus des intérêts politiques partisans. Bassirou Diomaye Faye a été élu par 54% des suffrages exprimés, soit 2 434 751 de sénégalais
La DPG qui est une obligation constitutionnelle du premier ministre dès sa nomination concerne l’avenir immédiat d’environs 18 millions de sénégalais. Et ils ont le droit de savoir vers où son action d’exécution de la politique définie par le chef de l’Etat leur mènera. Cette politique a déjà été présentée aux sénégalais dans le programme sur la base duquel les sénégalais ont voté pour le candidat élu.
Ceci dit, le Premier ministre n’a certainement pas pu gérer politiquement le risque d’une motion de censure avec l’actuelle opposition parlementaire. Ce qui serait un coup politique déstabilisateur pour le nouveau régime et surtout pour lui-même. Le cas échéant, le président pourrait toujours le reconduire et gouverner par ordonnance en attendant de pouvoir dissoudre l’Assemblee nationale. Cette option se heurte aussi à l’exigence du calendrier budgetaire 2025.
Nous n’avons pas besoin d’une nouvelle crise politique qui aurait des conséquences sur la marche du pays déjà entamée par la crise économico -financière et la précarité des conditions de vie des Sénégalais.
Chez nous, la politique sait créer des problèmes inutiles, sans être en mesure de satisfaire les aspirations des citoyens. En voici des situations à éviter qui doivent justement inspirer la refondation (règles et institutions de la res-publica).
Les régimes peuvent changer mais la pratique politique reste réactionnaire.
LES SÉNÉGALAIS EN PASSE DE PERDRE LE POULET
L’avenir des nationaux dans le secteur de l’aviculture est plus que jamais menacé avec la situation que vit actuellement la Sedima de Babacar Ngom
Avec la chute de la Sedima, ce serait presque la fin de plus de deux décennies de domination des nationaux sur cette filière stratégique très porteuse.
Ça donne la chair de poule aux souverainistes. L’avenir des nationaux dans le secteur de l’aviculture est plus que jamais menacé avec la situation que vit actuellement la Sedima de Babacar Ngom.
Aujourd’hui, dans cette filière plus que dynamique, les PME sénégalaises disparaissent petit à petit. Il ne reste plus que quelques acteurs majeurs qui tentent de se battre pour résister à l’assaut des multinationales, en particulier des Américains qui reviennent ainsi avec force sur le marché local, après avoir perdu d’énormes parts de marché dans les années 2000 avec les interdictions des importations. Déjà, ils sont sur l’aliment avec le rachat des Grands Moulins de Dakar par Seabord qui aura tout fait pour racheter également la Sedima, mais s’était jusque-là heurté au niet de Babacar Ngom. Sans être sûres que ce sont les GMD qui sont derrière, des sources révélaient dans notre précédente édition que ce sont également des Américains qui détiennent aujourd’hui le contrôle de la Sedima, en rachetant plus de 50 % des actions. Une information niée par des sources proches de la famille Ngom qui ne souhaite pas se prononcer sur le sujet.
Avant M. Ngom, un autre champion sénégalais du poulet avait également fait les frais de ce grand intérêt des multinationales. Il s’agit de Dr Seck qui a consacré une bonne partie de sa vie à cette entreprise devenue une des fiertés de l’industrie locale, selon le président de la Commission économie et finances de la Cnes. Alla Sène Guèye revient sur les raisons de cette vente : ‘’Il convient d’abord de rappeler que cette industrie a été faite de bout en bout par Dr Seck et des partenaires suisses. Docteur a commencé avec l’aliment. Ensuite, il a fait l’abattoir. Là, il avait besoin de passer à l’échelle, mais avec son âge et l’absence de ses enfants, il ne pouvait plus prendre certains risques sans la garantie du soutien de l’État. Olam lui a proposé 17 millions d’euros ; il a été obligé d’accepter l’offre, parce que l’État n’a pas montré une volonté de l’accompagner pour faire les investissements dont l’entreprise avait besoin.’’
Aujourd’hui, ce champion, son savoir-faire, son personnel, ses investissements, tout est entre les mains des Singapouriens d’Olam Group.
Retour en force des Américains, après d’énormes pertes de parts de marché dans les années 2000
Mais pourquoi donc cet engouement pour le poulet et le secteur avicole sénégalais ? En plus de l’appétit pour le marché sénégalais et africain, l’objectif est aussi de mettre la main sur un secteur très porteur. Alla Sène : ‘’Olam était auparavant dans la farine, mais elle voulait être dans le poulet. Parce que le poulet, c’est l’avenir. C’est la viande la moins chère et la demande est de plus en plus forte. C’est une filière stratégique et l’État ne doit pas rester indifférent. Il doit non seulement soutenir les acteurs, mais aussi si quelqu’un doit vendre, l’État doit être là. Ça doit être le rôle d’organes comme le Fonsis, la BNDE...’’
Comme dans la jungle, les plus forts ont tendance, dans le secteur, à absorber les plus faibles. Aujourd’hui en passe d’être absorbée par une Américaine, la Sedima a aussi connu ses moments de gloire et aurait été sans pitié contre les plus petits. El Hadj Malick Dia est l’un des plus anciens acteurs de la filière volaille au Sénégal. Après l’apogée des années 2000-début 2010 (il faisait 16 500 poussins par semaine, soit un chiffre d’affaires hebdomadaire de 8 millions F CFA), il a connu l’enfer à cause, d’une part, de la concurrence féroce de la Sedima, mais aussi et surtout de l’asphyxie dont il a été victime de la part des services de l’État. ‘’On s’est levé un jour et on a multiplié ma facture d’électricité par 24, ma facture d’eau par 80. On m’a fait des procès pour licenciements abusifs et condamné par défaut par le tribunal du travail. C’est comme ça que la Senelec, la SDE et la justice m’ont détruit et écarté du secteur, parce que je devenais gênant pour certains hauts placés qui avaient investi le secteur. De plus, je ne pouvais trouver un quelconque franc dans aucune banque de la place’’, proteste M. Dia, très amer de revenir sur sa mésaventure.
Le sort des PME est souvent d’être vendu ou asphyxié
C’était en 2012, avec l’arrivée du régime du président Macky Sall dont le beau-frère était très présent dans la filière. De l’avis d’El Hadj Malick, des personnalités de premier plan de ce régime avaient ouvert des couvoirs avec leurs prête-noms. ‘’Il faut oser le dire, souligne-t-il furieux, il y avait une mafia au sommet de l’État qui utilisait les instruments de l’État pour détruire ces petites et moyennes entreprises qui n’avaient pas de partenaires à l’étranger et ne sont pas non plus amis avec les gouvernants. C’est ça la réalité des faits. Nous avons toujours essayé de travailler honnêtement sans aucun compromis avec qui que ce soit. Malheureusement, c’est très difficile d’avoir des principes dans ce pays’’.
Malgré la grande offensive des multinationales, quelques acteurs tentent encore de résister. Mais la concurrence risque d’être de plus en plus compliquée avec des acteurs d’une autre dimension, qui sont présents sur toute la chaine de valeur, de l’alimentation à la fourniture de poulets. C’est le cas d’Olam, c’est aussi l’ambition des GMD.
De l’avis de cet avocat qui a préféré garder l’anonymat, il urge pour l’État d’intervenir pour éviter certaines concentrations qui pourraient tuer la concurrence dans le secteur. Il déclare : ‘’C’est comme si Sonatel se levait et décide d’acheter Free. Imaginez ce que cela allait entrainer pour le consommateur… C’est pourquoi l’État a bien son mot à dire dans ces processus de fusion-acquisition.’’
L’avocat interpelle directement la Commission nationale de la concurrence qui, selon lui, doit jouer pleinement son rôle en tant que gendarme de ces types d’opérations. Invoquant la législation communautaire en particulier de l’UEMOA sur la concurrence, la robe noire précise : ‘’Sont incompatibles avec le marché et interdits tous accords entre entreprises, décisions entre entreprises et pratiques concertées entre entreprises, ayant pour objet ou pour effet de fausser le libre jeu de la concurrence. C’est l’article 3 du règlement sur les pratiques commerciales anticoncurrentielles’’, plaide l’avocat qui renvoie également à la loi nationale sur les prix et la concurrence.
Avant d’ajouter : ‘’La commission peut bel et bien ne pas autoriser l’opération, s’il est avérée que sa réalisation pourrait fausser le libre jeu de la concurrence.’’
Avocat d’affaires : ‘’La Commission nationale de la concurrence peut bien s’opposer à cette vente...’’
Dans tous les cas, s’il y a un secteur où le savoir-faire des Sénégalais n’est plus à démontrer, c’est bien le secteur de l’aviculture. Grâce à l’interdiction des importations en 2005, le secteur a connu une véritable explosion. Malgré ce dynamisme, les acteurs manquent de façon criante d’un soutien de la part des pouvoirs publics. El Hadj Malick Dia : ‘’Le problème est que moi Sénégalais je ne peux avoir le financement d’aucune banque dans ce pays, alors que nous avons des projets bien viables… Seule la Sedima arrivait à avoir des financements, parce qu’elle a toujours bénéficié du soutien de l’État. Même pour avoir ma voiture, j’ai directement négocié avec le concessionnaire. Si je dois acheter mes œufs à 10 millions, si j’ai un trou d’un million, je suis obligé de réduire ma commande. Je ne peux pas non plus augmenter ma capacité de production, je n’ai aucune possibilité d’avoir une banque qui m’accompagne. Alors que l’étranger n’a pas ce problème. Les copains des gens du régime non plus. Voilà ce qui plombe plusieurs acteurs, en dehors de ceux qui y entrent sans aucune maitrise.’’
Il faut aussi reconnaitre que les financements ne sont pas du tout une mince affaire. Pour se relever, explique M. Dia, il a besoin d’un investissement de 300 millions de francs CFA. ‘’C’est vraiment du très sérieux. Quand j’ai déposé mon dossier à la Der avec l’accompagnement de certains amis, notamment de Legs Africa, on m’a dit oui, mais vous demandez 300 millions, c’est énorme ça. Je leur ai dit : regardez le montant de l’aliment sur six mois. Ils ont regardé et ont constaté que ça faisait 180 millions, rien que l’aliment. Ils ont alors compris. Je leur ai dit : si vous voulez me financer à coups de 2 millions, 3 millions, 4 millions ou 5 millions, ce n’est pas la peine. Ça ne peut pas marcher. Ou bien vous nous faites confiance on travaille. Ou bien vous n’avez pas confiance. J’ai pour ambition de mettre en place une franchise qui va travailler avec 23 groupements de jeunes au moins. Mais sans l’accompagnement de l’État, il n’y a rien à faire’’.
Dans la même veine, M. Dia constate, pour le déplorer, la manière dont les étrangers parviennent à acquérir les terres, alors que les nationaux ne peuvent pas y parvenir.
VERS UN TROISIEME COMPACT DU MMC
Le Sénégal va bénéficier d’un “troisième compact” du Millenium Challenge Corporation (MCC) du gouvernement américain, destiné à l’économie basée sur les ressources aquatiques
Dakar, 3 juil (APS) – Le Sénégal va bénéficier d’un “troisième compact” du Millenium Challenge Corporation (MCC) du gouvernement américain, destiné à l’économie basée sur les ressources aquatiques, après deux autres ayant permis aux autorités sénégalaises de doter le pays d’importantes infrastructures, a assuré le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, mercredi, à Dakar.
En ce qui concerne le MCC, “un troisième compact est attendu dans le domaine de l’économie bleue (l’économie basée sur les ressources en eau). Ceci témoigne que les États-Unis sont à nos côtés”, a dit M. Sarr.
Il s’exprimait au nom du gouvernement sénégalais, lors d’une cérémonie dédiée au 248e anniversaire de la déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique, à l’ambassade américaine au Sénégal.
Les compacts du MCC, qui s’élèvent à plusieurs centaines de milliards de francs CFA, ont permis au Sénégal de construire d’importantes infrastructures au cours de la dernière décennie.
“Mon propos ne saurait être exhaustif si j’omettais d’évoquer la situation de la forte communauté sénégalaise établie aux États-Unis depuis plusieurs décennies”, a ajouté Abdourahmane Sarr.
Il estime que la “diaspora sénégalaise présente dans toutes les grandes villes du pays, du nord au sud, d’est en ouest [du territoire américain], a parfaitement su s’intégrer et tirer parti de l’american dream (le rêve américain)”.
“Les États-Unis sont une terre d’opportunités, où la liberté économique, bien encadrée, permet à tout un chacun de s’y réaliser. C’est ce que nous ambitionnons de réaliser au Sénégal’’, a ajouté M. Sarr.
Il a assuré les représentants des États-Unis d’Amérique au Sénégal de “la volonté des nouvelles autorités sénégalaises de contribuer pleinement et efficacement […] à la consolidation de nos relations bilatérales”.